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Lycée Louis-Le-Grand, Paris Année 2021/2022

Corrigé des exercices


MP2I

Alain TROESCH

Version du:

7 octobre 2023
Table des matières
1
Logique et raisonnements

Corrigé de l’exercice 1.1 – VRAI ou FAUX ?


1. A ùñ pB ùñ Aq : VRAI
En effet, si on suppose A vraie, l’implication B ùñ A est vraie aussi (puisque sa conlclusion l’est).
2. A ùñ B est équivalent à A ùñ B : FAUX
En effet, cela reviendrait à dire que A ùñ B équivaut à sa réciproque B ùñ A, puisque par
contraposition, cette dernière implication équivaut à A ùñ B. Ceci est grossièrement faux
(comme le montre l’exemple x ď 2 ùñ x ď 3, dont la rciproque est fausse !)
3. p@x, pApxq ùñ Bpxqqq ùñ ppDx, Apxqq ùñ pDx, Bpxqqq : VRAI
En effet, supposons que :
@x, pApxq ùñ Bpxqq,
et supposons de plus que :
Dx, Apxq
De cette dernière affirmation, il résulte qu’on peut choisir x0 tel que Apx0 q soit satisfait. De la
première hypothèse, on tire Apx0 q ùñ Bpx0 q (valable pour tout x donc pour x0 ), puis, d’après le
modus ponens, Bpx0 q est vraie. On a bien trouvé un x0 rendant Bpx0 q vraie, d’où la conclusion :

Dx, Bpxq.

C’est bien ce qu’il fallait montrer.


4. pDx, pApxq ùñ Bpxqqq ùñ pp@x, Apxqq ùñ p@x, Bpxqqq : FAUX
Si l’hypothèse de l’implication est vraie, elle ne donne l’implication Apxq ùñ Bpxq que pour au
moins un x, pas pour tous. Si on a : p@x, Apxqq, on pourra conclure que Bpxq est vraie pour les x
tels que Apxq ùñ Bpxq, c’est-à-dire pas nécessairement tous.
On peut supposer par exemple que x peut prendre 2 valeurs x1 et x2 , que Apx1 q et Apx2 q sont vraies,
ainsi que Bpx1 q, mais que Bpx2 q est fausse. On a alors Apx1 q ùñ Bpx1 q mais pas Apx2 q ùñ Bpx2 q.
L’hypothèse de l’implication générale est donc vraie, mais on vérifie facilement que la conclusion
ne l’est pas !
5. pDx, pApxq ùñ Bpxqqq ùñ pp@x, Apxqq ùñ pDx, Bpxqqq : VRAI
En effet, si l’hypothèse est vraie et que : @x, Apxq, alors Apxq est en particulier vraie pour un
x pour lequel Apxq ùñ Bpxq, d’où on peut conclure que Bpxq est vraie pour ce même x. Cela
prouve : Dx, Bpxq.

Corrigé de l’exercice 1.2 –


1. Supposons @x, P pxq ^ Qpxq. Soit x. Alors, pour cette valeur de x, P pxq ^ Qpxq est vrai, donc en
particulier P pxq. Par conséquent, @x, P pxq. De même, @x, Qpxq. On en déduit donc que p@x, P pxqq^
p@x, Qpxqq.
3

Réciproquement, supposons p@x, P pxqq ^ p@x, Qpxqq. Soit x. Comme @x, P pxq, en particulier, pour
cette valeur de x qu’on s’est donnée, P pxq est vraie. De même, Qpxq est vraie, donc P pxq ^ Qpxq.
La valeur de x qu’on s’est donnée étant quelconque, on en déduit que @x, P pxq ^ Qpxq.
Les deux propositions sont équivalentes.
2. @x, P pxq_ Qpxq : pour tout x, soit P pxq est vrai, soit Qpxq, mais il ne s’agit pas forcément toujours
de P ou toujours de Q : pour certaines valeurs de x, il peut s’agir de P , pour d’autres, il peut
s’agir de Q. Ainsi, cette propriété est moins forte que p@x, P pxqq _ p@x, Qpxqq
En revanche, il est assez clair que si p@x, P pxqq _ p@x, Qpxqq, alors @x, P pxq _ Qpxq, la réciproque
étant fausse
3. Pour une valeur particulière de X, si @x, pP ùñ Qq, il suffit que P pXq soit vrai pour que QpXq
aussi, alors que si p@xP q ùñ p@xQq, il est nécessaire a priori de savoir que P pxq est vraie pour
toutes les valeurs de x pour avoir QpXq pour une valeur donnée. La deuxième assertion est donc
beaucoup plus contraignante ; elle est clairement vérifiée si la première l’est, mais la réciproque est
fausse.
4. Si Dx, P _ Q, alors il existe une valeur x pour laquelle soit P pxq est vérifiée (donc Dx, P pxq), soit
Qpxq est vérifiée (donc Dx, Qpxq). Ainsi, DxP _ DxQ.
Réciproquement si DxP _ DxQ, soit il existe x tel que P pxq, et dans ce cas P pxq _ Qpxq est vrai,
soit il existe x tel que Qpxq, et P pxq _ Qpxq est aussi vrai. Dans tous las cas, on a une valeur de x
telle que P pxq _ Qpxq est vraie.
Les deux expressions sont donc équivalentes.
5. Dans Dx, P ^ Q, P et Q doivent être satisfaites pour une même valeur de x, ce qui n’est pas
nécessaire si DxP ^ DxQ. Ainsi, la première assertion entraîne la deuxième, mais pas l’inverse.

Corrigé de l’exercice 1.4 –


1. Proposition : @x P A, Dy P B, pP pyq ùñ Qpx, yqq.
Négation : Dx P A, @y P B, pP pyq ^ Qpx, yqq.
2. Proposition : @x P A, ppDy P B, P pyqq ùñ Qpx, yqq.
Négation : Dx P A, pDy P B, P pyqq ^ Qpx, yq.
3. Proposition : pA ùñ p@x, Bpxqqq ðñ p@y, Cpyqq ;
Négation : pA ùñ p@x, Bpxqqq ðñ pDy, Cpyqq.
Remarque : La négation de A ðñ B est au choix A ðñ B ou A ðñ B. On a bien sûr intérêt
à nier de A et B la proposition la plus simple !
4. Proposition : A ùñ pp@x, Bpxqq ðñ p@y, Cpyqqq.
Négation : A ^ pp@x Bpxqq ðñ pDy, Cpyqqq
5. Proposition : A ùñ p@x, pBpxq ðñ p@y, Cpyqqqq.
Négation : A ^ pDx, p Bpxq ðñ p@y, Cpyqqqq.

Corrigé de l’exercice 1.7 – Négations logiques


1. pppA _ Bq ùñ Cq ùñ pD ^ Eqq ” ppA _ Bq ùñ Cq ^ p D _ Eq
2. On a la succession suivante d’assertions équivalentes :

ppA ùñ Bq ðñ pA ùñ Cqq ” p pA ùñ Bqq ðñ pA ùñ Cq


” pA ^ Bq ðñ pA ùñ Cq

Il est possible d’obtenir des expressions équivalentes, par exemple en niant A ùñ C plutôt que
A ùñ B.
3. p@x P E, Dy P E, Apx, yq _ Bpxqq ” Dx P E, @y P E, Apx, yq ^ Bpxq ;
4

4. On a la succession suivante d’assertions équivalentes :

pDx P E, Apxqq ùñ p@x P E, Apxqq ” p@x P E, Apxqq ^ Dx P E, Apxqq


” p@x P E, Apxqq ^ p@x P E, Apxqq;

5. En l’absence de parenthésage, le quantificateur Dx P E est en dehors de l’équivalence. Ainsi :

pDx P E, A ðñ pDy P E, Apx, yq ^ Bpyqqq ” @x P E, pA ðñ pDy P E, Apx, yq ^ Bpyqqq


” @x P E, p Aq ðñ pDy P E, Apx, yq ^ Bpyqq.

Je rappelle que la négation de A ðñ B est A ðñ p Bq, ou, de manière équivalente, A ðñ B.


Autant nier de A ou B celui qui est le plus facile à nier !
6. Essayons d’abord de formaliser l’unicité en n’utilisant que des quantificateurs D et @, qu’on sait
bien nier. Dire qu’il existe un unique x revient à dire que :
‚ il existe un x ;
‚ il n’en existe par plusieurs, autrement dit, si Apxq “ Apyq, alors x “ y.
Ainsi, D!x, Apxq ” pDx, Apxqq ^ p@x@y, pApxq “ Apyqq ùñ px “ yqq.
Nions cette expression. On obtient :

p@x, Apxqq _ pDxDy, px ‰ yq ^ pApxq “ Apyqqq.

Corrigé de l’exercice 1.8 –


1. R ùñ pS ùñ Rq.
‚ Table de vérité :
R S S ùñ R R ùñ pS ùñ Rq
V V V V
V F V V
F V F V
F F V V
˚ Pour remplir la troisième colonne, on repère le seul cas pouvant amener l’invalidité de
l’implication : l’hypothèse S est vraie, et pourtant la conclusion R est fausse. Ce cas de
figure correspond à la troisième ligne.
˚ De même le seul cas qui pourrait rendre R ùñ pS ùñ Rq faux est le cas où l’hypothèse R
est vraie et la conclusion pS ùñ Rq est fausse, donc V sur la colonne 1 et F sur la colonne
3. Cette situation ne se produit pas, donc l’implication est toujours vraie.
‚ Manipulations logiques : on utilise la tautologie pR ùñ T q ” p R _ T q, ainsi que l’associativité
et la commutativité du _. Enfin, on remarque que si tau désigne une tautologie, τ _ A ” τ et
de même τ ^ A ” A. Ainsi :

R ùñ pS ùñ Rq ” R _ p‰ S _ Rq
” p R _ Rq _ S
”τ_ S
” τ.

‚ Raisonnement déductif. On déroule la structure logique, en posant les hypothèses au fur et à


mesure :
˚ Pour montrer R ùñ pS ùñ Rq, on suppose que S est vraie, et on montre qu’alors S ùñ R
est aussi vraie.
˚ Supposons donc S vraie (hyp 1). Il faut montrer que S ùñ R est vraie (hyp 2) ; pour cela,
on suppose que l’hypothèse S est vraie. Alors la conclusion R est vraie (d’après hyp 1).
˚ On a bien montré que si hyp 1 est vérifiée, S ùñ R, donc que R ùñ pS ùñ Rq.
5

2. pR ùñ Sq ùñ ppS ùñ T q ùñ pR ùñ T qq.
‚ Table de vérité :
R S T A “ R ùñ S B “ pS ùñ T q C “ pR ùñ T q D “ pB ùñ Cq A ùñ D
V V V V V V V V
V V F V F F V V
V F V F V V V V
V F F F V F F V
F V V V V V V V
F V F V F V V V
F F V V V V V V
F F F V V V V V
‚ Manipulations logiques :
On peut, comme dans la question précédente, trandformer toutes les implications en disjonction,
ou alors essayer de se ramener à la transitivité de l’implication, en commençant par remarquer
que
A ùñ pB ùñ Cq ” p A _ pB ùñ Cqq
” A_ B_C
” pA ^ Bq _ C
” pA ^ Bq ùñ C.
Ainsi,
pR ùñ Sq ùñ ppS ùñ T q ùñ pR ùñ T qq ” ppR ùñ Sq ^ pS ùñ T qq ùñ pR ùñ T q
τ
par transitivité de l’implication.
‚ Raisonnment déductif :
˚ Supposons que l’hypothèse 1 : R ùñ S est vraie, et montrons que la conclusion Ccl 1 :
pS ùñ T q ùñ pR ùñ T q.
˚ Pour montrer Ccl 1, on décompose encore : il s’agit d’une implication à démontrer, on
suppose donc vraie l’hypothèse Hyp 2 : S ùñ T , et on cherche à montrer Ccl 2 : R ùñ T .
˚ Là encore, avec Hyp 1 et Hyp 2, on est ramené à la transitivité de l’implication. Mais tant
qu’à faire, on pousse notre méthode jusqu’au bout : pour montrer Ccl 2, qui s’écrit encore
sous forme d’une implication, on suppose vraie Hyp 3 : R et on doit démontrer T .
˚ D’après Hyp 3 et Hyp 1 et le modus ponens, S est vraie. Ainsi, d’après Hyp 2 et le modus
ponens, T est vraie. On a donc montré que Ccl 3 est vraie, ce qui termine notre preuve.
3. pR _ Sq ðñ ppR ùñ Sq ùñ Sq
‚ Table de vérité :
R S A“R_S R ùñ S B “ pR ùñ Sq ùñ S A ðñ B
V V V V V V
V F V F V V
F V V V V V
F F F V F V
‚ Manipulations logiques :
pR ùñ Sq ùñ S ” pR ùñ Sq _ S
” pR ^ Sq _ S
” pR _ Sq ^ p S _ Sq
” pR _ Sq ^ τ
” R _ S.
6

Ainsi, on a bien
pR _ Sq ðñ ppR ùñ Sq ùñ Sq
‚ Raisonnement déductif :
On a une équivalence à prouver. On utilise le principe de double-implication :
˚ Implication directe :
— On suppose que R _ S (Hyp 1). On doit montrer pR ùñ Sq ùñ S (Ccl 1).
— Pour montrer cette implication, on suppose R ùñ S (hyp 2), et on montre S (Ccl 2).
— Raisonnons par l’absurde en supposant S faux. Alors R est vrai d’après l’hypothèse Hyp
1. On déduit de Hyp 2 et du modus ponens que S est vrai, d’où une contradiction.
— Ainsi, S est vraie (Ccl 2). Cela termine notre preuve.
4. pR ùñ pS _ T qq ðñ pS _ R _ T q.
‚ Table de vérité :

R S T A“S_T B “ R ùñ A R S_ R C “S_ R_T B ðñ C


V V V V V F V V V
V V F V V F V V V
V F V V V F F V V
V F F F F F F F V
F V V V V V V V V
F V F V V V V V V
F F V V V V V V V
F F F F V V V V V

‚ Manipulations logiques :

R ùñ pS _ T q R _ pS _ T q
S_ R_T

d’où le résultat voulu.


‚ Raisonnement déductif :
On raisonne par double-implication :
˚ Supposons R ùñ pS _ T q (hyp 1), et montrons S _ R _ T (Ccl 1).
Pour montrer une disjonction A _ B, il suffit de montrer que si l’une des propriétés est
fausse, l’autre est vraie. Ainsi, pour montrer Ccl 1, il suffit de supposer que R est fausse
(i.e. R est vraie, Hyp 2) et de montrer que S _ T est vraie. Cela résulte directement de Hyp
2 et Hyp 1 via le modus ponens.
˚ Supposons S _ R _ T (Hyp 1). Il s’agit de montrer que R ùñ pS _ T q est vraie (Ccl
1). Pour cela, on suppose R vraie (Hyp 2), et on montre que S _ T est vraie (Ccl 2). Or,
d’après Hyp 2, R est fausse, alors que d’après Hyp 1, ‰ R _ pS _ T q est vraie. Donc S _ T
est vraie.
5. pR ùñ Sq ùñ ppR ^ T q ùñ pS ^ T qq.
‚ Table de vérité :

R S T A “ R ùñ S B “R^T C “S^T D “ B ùñ C A ùñ D
V V V V V V V V
V V F V F F V V
V F V F V F V V
V F F F F F V V
F V V V F V F V
F V F V F F V V
F F V V F F V V
F F F V F F V V
7

‚ Manipulations logiques :

pR ^ T q ùñ pS ^ T q ” p pR ^ T qq _ pS ^ T q
”p R_ T q _ pS ^ T q
”p R_ T _ Sq ^ p R _ T _ Tq
”p R_ T _ Sq ^ R_τ
”p R_ T _ Sq ^ τ
” R_ T _ S.

Ainsi,

pR ùñ Sq ùñ ppR ^ T q ùñ pS ^ T qq ” pR ùñ Sq _ p R _ T _ Sq
” pR ^ Sq _ p R _ T _ Sq
” pR _ R_ T _ Sq ^ p S _ R_ T _S
” pτ _ T _ Sq ^ τ _ R_ Tq
”τ ^τ
” τ.

‚ Raisonnement déductif :
˚ On suppose l’hypothèse R ùñ S (hyp 1). On doit montrer que pR ^ T q ùñ pS ^ T q (ccl 1).
˚ Pour montrer ccl 1, on suppose R ^ T (hyp 2) et on doit démontrer S ^ T (ccl 2) :
— D’après hyp 2, T est vraie.
— D’après hyp 2, R est vraie. On déduit de hyp 1 et du modus ponens que S est vraie.
— Donc S ^ T est vraie.
6. pR ðñ Sq ùñ ppT ùñ Rq ðñ pT ùñ Sqq .
‚ Table de vérité :

R S T A “ R ðñ S B “ T ùñ R C “ T ùñ S D “ B ðñ C A ùñ D
V V V V V V V V
V V F V V V V V
V F V F V F F V
V F F F V V V V
F V V F F V F V
F V F F V V V V
F F V V F F V V
F F F V V V V V

‚ Manipulations formelles :

pT ùñ Rq ðñ pT ùñ Sq ” ppT ùñ Rq ^ pT ùñ Sqq _ p pT ùñ Rq ^ pT ùñ Sqq


” ppR _ T q ^ pS _ T qq _ pT ^ R^T ^ Sq
” pR ^ Sq _ T _ pT ^ pR _ Sqq
” pR ^ Sq _ pp T _ T q ^ p T _ pR _ Sqqq
” pR ^ Sq _ pτ ^ p T _ pR _ Sqqq
” pR ^ Sq _ T_ pR _ Sq.
8

Ainsi,

pR ðñ Sq ùñ ppT ùñ Rq ðñ pT ùñ Sqq ” pR ðñ Sq _ pR ^ Sq _ T_ pR _ Sq
” pR ^ Sq _ p R ^ Sq _ pR ^ Sq _ T_ pR _ Sq
” pR ^ p S _ Sqq _ p R ^ pS _ Sqq _ T
”R_ R_ T
”τ_ T
” τ.

‚ La méthode déductive est ici largement la plus efficace, et la plus intuitive, car elle s’appuie
vraiment sur la sigification logique de cette formule, évidente e y réfléchissant un peu.
˚ Pour montrer cette implication, on suppose Hyp 1 : pR ðñ Sq. On doit alors montrer Ccl
1 : pT ùñ Rq ðñ pT ùñ Sq.
˚ Pour montrer Ccl 1, o raisonne par double implication : on montre pT ùñ Rq ùñ pT ùñ Sq
et pT ùñ Sq ùñ pT ùñ Rq :
— Montrons pT ùñ Rq ùñ pT ùñ Sq. Pour cela, supposons T ùñ R. D’après Hyp 1,
R ùñ S, donc par transitivité de l’implication, T ùñ S.
— Montrons pT ùñ Sq ùñ pT ùñ Rq. Pour cela, supposons T ùñ R. D’après Hyp 1,
S ùñ R, donc par transitivité de l’implication, T ùñ R.
Cela prouve bien Ccl 1.
À retenir de cet exercice :
‚ La méthode 3 est celle qu’on mettra en oeuvre pour démontrer des propriétés mathématiques : il
s’agit de décomposer la propriété à démontrer en déroulant au fur et à mesure sa structure logique,
c’est-à-dire en SUPPOSANT au fur et à mesure les hypothèses des implications, et en POSANT
les variables, lorsqu’en plus, il y a des quantifications.
‚ La méthode 1 est efficace (et indispensable) pour démontrer quelques règles logiques élémentaires
(voir cours), mais s’avère assez vite limitée et peu agréable, et peu adaptée au cas de formules
quantifiées. Par ailleurs, elle coupe court à toute intuition. Mieux vaut la réserver à ces usages
initiaux.
‚ La méthode 2 peut être efficace pour certaines propriétés logiques assez simples, mais a ses limita-
tions notamment lorsqu’il y a des quantifications, car c’est une méthode globale qui fait manipuler
l’expression entière : on ne peut pas poser les variables et les hypothèses, et donc on n’a pas de
matériel de travail. De même, elle est peu adaptée à la rédaction d’un argument nécessitant de
rajouter des ingrédients (utilisation de théorèmes connues etc)
‚ KAPLA : pour comparer les méthodes 2 et 3, on peut faire l’analogie suivante : la méthode 3
manipule l’expression logique dans sa totalité, sans pouvoir accéder aux propriétés internes et aux
variables lorsqu’il y a des quantifications. Cela revient à essayer de construire un chateau avec des
Kaplas en secouant une boîte contenant des Kaplas, mais sans manipuler les Kaplas eux-même.
Avec la méthode 2, on ouvre la boîte de Kapla, et on prend les Kaplas dans la main un à un pour
construire le chateau (i.e. on accède aux hypothèses et aux variables). C’est plus facile comme ça ! !

Les exercices suivants illustrent les différents types de raisonnement vus en cours. Ils sont volontairement
un peu mélangés, pour vous laisse trouver le(s) raisonnement(s) le(s) plus adapté(s) à chaque exercice.
Corrigé de l’exercice 1.10 –
1. On procède par analyse synthèse :
‚ Analyse : supposons que x soit solution de l’équation. Alors, en élevant au carré,

xpx ´ 3q “ 3x ´ 5 donc: x2 ´ 6x ` 5 “ 0 donc: px ´ 1qpx ´ 5q “ 0.

Ainsi, x “ 1 ou x “ 5. Cela fournit les deux seules solutions possibles.


‚ Synthèse : on vérifie facilement que 5 est solution mais pas 1
9

Ainsi, l’équation a une unique solution x “ 5.


2. Tout d’abord, l’équation n’est définie que si x ě 0. par ailleurs, x “ 0 n’est pas solution (le terme
de gauche vaut 10 “ 1, et celui de droite 01 “ 0). On peut donc se limiter à la recherche des
solutions strictement positives.
On procède par analyse synthèse :
‚ Analyse : supposons que x ą 0 soit solution de l’équation. Alors en appliquant la fonction ln,

x lnpxx q “ xx ln x soit: x2 ln x “ xx ln x.

Soit x “ 1, soit xx “ x2 , d’où, en appliquant ln une nouvelle fois,

x ln x “ 2 ln 2, puis: x “ 2.

Ainsi, les deux seules solutions possibles sont 1 et 2.


‚ Synthèse : on vérifie facilement que 1 et 2 sont bien solutions. Ainsi, l’ensemble des solutions
de l’équation est S “ t1, 2u.

Corrigé de l’exercice 1.11 –


1. Supposons qu’il n’existe qu’un nombre fini de nombres premiers, et soit n le nombre de nombres
premiers. Ainsi, tp1 , . . . , pn u est l’ensemble de tous les nombres premiers. Soit :

m “ p1 p2 . . . pn ` 1.

Alors, pour tout i P v1, nw, m ” 1 mod pi , et comme pi ‰ 1, m ı 0 mod pi . Ainsi, m n’est
divisible par aucun nombre premier. Or m ą 1 ce qui contredit un résultat du cours.
Ainsi, il existe une infinité de nombres premiers.
2. On montre par récurrence forte sur n la propriété suivante, définie pour tout n P N˚ : Ppnq :
n´1
« pn ď 2 2 ».
0 1
Tout d’abord, p1 “ 2 et 22 “ 2, donc p1 ď 22 , donc Pp1q est vérifiée.
Soit maintenant n P N˚ , et supposons que Ppkq est vrai pour tout k ď n. Alors, d’après la question
précédente, pn`1 existe, et de plus, pn`1 ď p1 p2 ¨ ¨ ¨ pn `1 “ m. En effet, cet entier m n’est divisible
par aucun des n premiers nombres premiers p1 , . . . , pn ; mais comme il est strictement supérieur
à 1, il existe un nombre premier p le divisant, et ce nombre premier vérifie p P v1, mw. Ainsi,
l’ensemble v1, mw contient d’autres entiers premiers que p1 , . . . , pn ; il contient donc nécessairement
pn`1 Ainsi :
0 1 0
n´1
`21 `¨¨¨`2n´1 n
´1
pn`1 ď p1 p2 ¨ ¨ ¨ pn ` 1 ď 22 22 ¨ ¨ ¨ 22 ` 1 “ 22 ` 1 “ 22 ` 1.

La deuxième inégalité découle des hypothèses de la récurrence forte. Enfin, 2n ´ 1 ě 0, donc


22 ´1 ě 1, donc
n

22 “ 22 ´1 ` 22 ´1 ě 22 ´1 ` 1.
n n n n

n
Par conséquent, pn`1 ď 22 . Ainsi, Ppn ` 1q est prouvé, sous les hypothèses de récurrence.
D’après le principe de récurrence forte, on en déduit que pour tout n P N˚ , pn ď 22
n´1

Corrigé de l’exercice 1.12 –


1. ‚ Analyse : Si g et c existent et vérifient ce qu’il faut, on obtient :
ż1 ż1 ż1 ż
f ptq dt “ pgptq ` cq dt “ gptq dt ` 01 c dt “ c.
0 0 0

Ainsi,
ż1 ż1
c“ f ptq dt et gptq “ f ptq ´ f ptq dt.
0 0
L’analyse nous assure une unique façonn de définir g et c. Ainsi, sous réserve d’unicité, le couple
pg, cq est unique.
10

‚ Synthèse : Posons
ż1
c“ f ptq dt et @t P r0, 1s, gptq “ f ptq ´ c.
0

La deuxième égalité nous assure de l’égalité f “ g ` c. Il reste à vérifier que l’intégrale de g est
nulle :
ż1 ż1 ż1 ż1
1
gptq dt “ pf ptq ´ cq dt “ int0 f ptq dt ´ c dt “ f ptq dt ´ c “ 0.
0 0 0 0

D’où l’existence de la solution.


2. On fait égalemennt une analyse synthèse.
‚ Analyse : Supposons que g et h existe, et écrivons hptq “ at ` b. Par linéarité de l’intégrale,
ż1
dire que f ptqP ptq dt “ 0 pour tout polynôme de degré innférieur ou égal à 1 équivaut à dire
ż1 0 ż1
que f ptq dt “ 0 et tf ptq dt “ 0 (on retrouve tous les autres c as en formant une CL de
0 0
ces 2 cas). On a alors :
ż1 ż1 ż1 ż1
pEq : f ptq dt ´ pat ` bq dt “ 0 et tf ptq dt ´ pat2 ` btq dt “ 0.
0 0 0 0
ż1 ż1
En notant I “ f ptq dt et J “ tf ptq dt, on obtient donc le système
0 0
#
a
I “ 2 `b
pSq :
a
J “ 3 ` 2b .

˚ En considérant L1 ´ 2L2 , il vient ´ a6 “ I ´ 2J, donc a “ 12J ´ 6I.


˚ En considérant 2L1 ´ 3L2 , il vient 2I ´ 3J “ 2b , donc b “ 4I ´ 6J.
On trouve alors gptq “ f ptq ´ pat ` bq. Ainsi, on a une unique façon de définir a, b et g.
‚ Synthèse : Réciproquement, si a et b sont définis ainsi, ils sont solution du système pSq, qui est
équivalent aux deux égalités pEq. En posant

gptq “ f ptq ´ pat ` bq,

on a donc
ż1 ż1 ż1 ż1 ż1 ż1
gptq dt “ f ptq dt´ pat`bq dt “ 0 et tgptq dt “ tf ptq dt´ pat2 `btq dt “ 0.
0 0 0 0 0 0

En formant une combinaison linéaire quelconque de ces intégrales, il vient bien :


ż1
@P P R1 rXs, P ptqgptq dt “ 0,
0

comme voulu. D’où l’existence de g et h.

Corrigé de l’exercice 1.13 –


‚ On peut utiliser le principe des tiroirs, en divisant r0, 1s en n intervalles r nk , k`1
n s, k P v0, n ´ 1w.
L’un de ces intervalles contient alors deux xi d’indices différents.
‚ On peut aussi raisonner par l’absurde. Quitte à renuméroter les xi , on peut supposer qu’ils sont
rangés dans l’ordre croissant. En supposant alors que pour tout pi, jq P v1, n ` 1w2 tel que i ‰ j,
on a |xi ´ xj | ą n1 , et en remarquant que pour tout i P v1, nw, xi`1 ´ xi ě 0, on obtient :
n n
ÿ ÿ 1
xn`1 ´ x1 “ xi`1 ´ xi ą “ 1.
i“1 i“1
n

Cela contredit le fait que le diamètre de l’intervalle r0, 1s est 1.


11

Corrigé de l’exercice 1.14 –


Soit, pour tout n dans N, la propriété Ppnq: @θ P N, cospnθq ` i ¨ sinpnθq “ pcos θ ` i ¨ sin θqn ..
Lorsque n “ 0, on a cospnθq ` i ¨ sinpnθq “ 1 ` i ¨0 “ 1, et pcos θ ` i ¨ sin θq0 “ 1. D’où Pp0q.
Remarquez (même si on n’en a pas besoin), que Pp1q est aussi une identité triviale.
Soit n P N tel que Ppnq. Alors

pcos θ ` i ¨ sin θqn`1 “ pcos θ ` i ¨ sin θqn ¨ pcos θ ` i ¨ sin θq


“ pcospnθq ` i ¨ sinpnθqqpcos θ ` i ¨ sin θq d’après l’hypothèse de récurrence
“ pcospnθq cos θ ´ sinpnθq sin θq ` ipsinpnθq cos θ ` cospnθq sin θq
“ cosppn ` 1qθq ` i ¨ sinppn ` 1qθq, d’après les formules trigonométriques

D’où Ppn ` 1q.


Par conséquent, Pp0q est vraie, et pour tout n dans N, Ppnq entraîne Ppn ` 1q. D’après le principe de
récurrence, Ppnq est vraie pour tout n dans N.

Corrigé de l’exercice 1.15 – On fait une analyse synthèse :


‚ Analyse : Supposons que λ et Y existent. Alors

Z “ pz1 , . . . zn q “ λpx1 ` ¨ ¨ ¨ ` xn q ` py1 , . . . , yn q “ pλx1 ` z1 , . . . , λxn ` zn q.

On exploite l’hypothèse sur Y en sommant les coordonnées de ces vecteurs :


n
ÿ n
ÿ n
ÿ n
ÿ
z zk “ λ xk ` yk “ λ xk .
k“1 k“0 k“0 k“0
n
Or, xk ‰ 0, on peut donc diviser et on obtient l’unique valeur de λ possible :
ř
k“0
n
ř
zn
λ “ k“1
n
ř .
xn
k“1

Une fois λ obtenu, on obtient une unique façon de définie Y en posant Y “ Z ´ λX. Ainsi, on a
déjà obtenu l’unicité sous réserve d’existence.
‚ Synthèse : posons λ comme ci-dessus et Y “ Z ´ λX. Cela nnous donne déjà la relation voulue
entre X, Y et Z. On calcule alors la somme des coordonnées de Y :
n
ř
n
ÿ zn n
ÿ
y1 ` ¨ ¨ ¨ ` yn “ zk ´ k“1
n
ř ¨ xk “ 0.
k“1 xn k“0
k“1

Ainsi, Y est bien dans H, et cela prouve l’existence.

Corrigé de l’exercice 1.17 – Soit pa, b, cq un triplet pythagoricien primitif (i.e. tel que a, b et c soient
premiers entre eux). On raisonne par l’absrude en supposant que c est pair.
‚ Alors a2 et b2 ont même parité. Le carré k 2 d’un entier k étant de même parité que k, on en déduit
que a est de même parité que a2 et b est de même parité que b2 . Ainsi, a et b ont même parité
‚ Comme a et b n’ont pas de diviseur commun, ils ne peuvent pas être tous deux divisibles par 2, il
sont donc tous les deux impairs. Ainsi, il existe deux entiers k et ℓ tels que

a “ 2k ` 1 et b “ 2ℓ ` 1.

En élevant au carré, on obtient :

a2 “ 4k 2 ` 4k ` 1 ” 1 r4s et b2 ” 1 r4s.

Par conséquent, c2 ” 2 r4s.


12

‚ Or, c étant pair, il existe un entier m tel que c “ 2m. Ainsi c2 “ 4m2 . Donc c2 ” 0 r4s.
‚ Les deux derniers points se contredisent. Ainsi, l’hypothèse initiale est fausse. Donc c est impair.
‚ Remarque importante : le résultat d’arithmétique utilisé sur les carrés est important et classique.
À retenir : un carré parfait a2 (carré d’un nombre entier) ne peut être congru qu’à 0 ou 1 modulo
4, les deux cas étant déterminés par la parité de a.

Corrigé de l’exercice 1.18 –


1. ‚ Analyse (condition nécessaire) : Supposons que le joueur 1 a une stratégie gagnante. Cela
signifie que la dernière fois que le joueur 2 joue, il est obligé de retirer un nombre d’allumettes
faisant gagner le joueur 1 : il ne peut donc par retirer la totalité des allumettes (sinon il gagne).
Ainsi, le nombre d’allumettes restant est au moins 8. S’il y en a strictement plus que 8, il peut
retirer une seule allumette et le joueur 1 ne peut pas terminer. Comme on a supposé que c’est
le dernier tour du joueur 2, ceci n’est pas possible. Ainsi, lors du dernier tour du joueur 2, il
tire parmi 8 allumettes nécessairement. Il faut donc que le joueur 1 puisse être sûr d’être dans
une connfiguration où il peut retirer toutes les allumettes sauf 8. Ainsi, on est dans la même
configuration qu’initialement, mais avec 8 allumettes de plus et la situation va se répéter. Le
joueur 1 doit donc s’arranger pour que le joueur 2 tire toujours parmi un nombre d’allumettes
multiple de 8. Par symétrie, lui ne doit jamais tirer parmi un nombre d’allumettes multiple de
8 (sinon cela inevrse son rôle par rapport au joueur 2).
‚ Synthèse : Vérifions que la condition nécessaire est suffisante pour que le joueur 1 ait une
stratégie gagnante est que le nombre initial d’allumettes n ne soit pas multiple de 8, et que
dans ce cas, la stratégie gagnante consiste à tirer un nombre d’allumettes égal au reste de la
divisionn euclidienne par 8. On le montre par récurrence sur n P N˚ .
˚ Initialisation : pour n ă 8, le joueur 1 peut directement retirer toutes les allumettes et gagne
(cela revient bien à retirer le reste de la division euclidienne par 8. Si n “ 8 en revanche, le
joueur 1 retire un nombre d’allumette qui permet au joueur 2 de gagner.
˚ Soit n ą 8. On suppose que le joueur 1 a une statégie gagnante s’il tire parmi k allumettes,
pour tout k ă n, non multiple de 8, et que c’est le joueur 2 si k ă n et k multiple de 8.
— Si n n’est pas multiple de 8, 1 peut tirer un nombre d’allumettes égal au reste de la
division euclidienne de n par 8, qui est bien un entier de v1, 7w. Le joueur 2 se retrouve
avec un nombre d’allumettes qui est muliplie de 8, et comme il doit tirer entre 1 et 7
allumettes, il laissera au joueur 1 un nombre d’allumettes non multiple de 8, donc 1
aura une stratégie gagnante par HR.
— Si n est multiple de 8, le joueur 1 doit tirer un nombre d’allumettes a compris entre 1 et
7. Puis le joueur 2 peut tirer n ´ a allumettes, ce qui ramène 1 à un nombre d’allumettes
multiple de 8. Ainsi, par HR, le joueur 2 a une statégie gagnante. Cette configuration
correspond en fait au cas où les rôles de 1 et 2 sont inversés.
˚ Ainsi, par le principe de récurrence, 1 a une stratégie gagnante ssi n n’est pas un multiple
de 8. C’est le cas notamment pour 100 allumettes.
2. Plus généralement, on montre que si on tire à chaque fois au plus k allumettes, le joueur 1 a une
stratégie gagnante ssi le nomrbe initial d’allumettes n’est pas un multiple de k ` 1, et que cette
stratégie consiste à tirer à chaque fois le reste de la division euclidienne du nombre d’allumettes
restantes par k ` 1.

Corrigé de l’exercice 1.19 – On procède par analyse synthèse.


‚ Analyse. Supposons qu’il existe des réels a, b, c, d tels que
1 a b c d
@x P Rzt´1, 1, 2, 5u, “ ` ` ` .
px ` 1qpx ´ 1qpx ´ 2qpx ´ 5q x`1 x´1 x´2 x´5
En multipliant par x ` 1 et en prolongeant par continuité en ´1, on obtient :
1 a bpx ` 1q cpx ` 1q dpx ` 1q
@x P Rzt1, 2, 5u, “ ` ` .
px ´ 1qpx ´ 2qpx ´ 5q ` x´1 x´2 x´5
13

En évaluant en ´1, il vient :


1
. a“´
36
De même, on trouve successivement b, c et d, en multipliant l’égalité initiale respectivement par
px ´ 1q, px ´ 2q et px ´ 5q, en prolongeant par continuité au point 1, 2 ou 5, et en évaluant
respectivement en 1, 2 ou 5. On obtient :
1 1 1
b“ , c“´ , d“
8 9 72
‚ Synthèse. On vérifie que ces valeurs conviennent, en réduisant au même dénomiateur. Un peu de
calcul, mais sans difficulté majeure.
Remarque : Nous disposerons en cours d’année d’un théorème nous permettant d’éviter de faire la
synthèse, qui affirme l’existence de la décomposition en élément simple d’une fraction rationnelle. Ce
théorème nous permettra d’affirmer dès le début l’existence de réels a, b, c, d vérifiant l’équation voulue,
il ne reste plus alors qu’à trouver leur valeur, par la méthode utilisée dans l’analyse. Comme le point
de départ n’est pas une supposition, mais un résultat du cours, il est inutile de vérifier que les valeurs
trouvées conviennent effectivement.

Corrigé de l’exercice 1.20 – Soit, pour tout n P N, qn “ n4n`1 ´ pn ` 1q4n ` 1.


Soit, pour tout n dans N, la propriété Ppnq: 9 divise qn .
Lorsque n “ 0, on obtient q0 “ ´1 ` 1 “ 0, qui est divisible par 9. Donc Pp0q est satisfait.
Soit n P N tel que Ppnq. Alors :

qn`1 ´qn “ pn`1q4n`2 ´pn`2q4n`1`1´n4n`1 `pn`1q4n´1 “ 4n p16pn`1q´4pn`2q´4n`pn`1qq “ 4n p9n`9q.

Ainsi, 9 divise qn`1 ´ qn , et comme 9 divise qn , on en déduit que 9 divise qn`1 . Ainsi, Ppn ` 1q est vrai.
Par conséquent, Pp0q est vraie, et pour tout n dans N, Ppnq entraîne Ppn ` 1q. D’après le principe de
récurrence, Ppnq est vraie pour tout n dans N.

Corrigé de l’exercice 1.21 –


n ?
2n 1 ?
ˆ˙ ÿ
˚
Soit, pour tout n dans N , la propriété Ppnq: ` nď k.
3 3 k“1
n ? ?
2n 1 ?
ˆ ˙ ÿ
Prenons n “ 1, nous obtenons : ` n “ 1 et k “ 1 “ 1. Ainsi, Pp1q est vérifiée.
3 3 k“1
Soit n P N˚ tel que Ppnq soit vérifié. Alors :
n`1
ÿ? n ?
? ? 2pn ` 1q 1 ?
ˆ ˙ ˆ ˙
2pn ` 1q 1 ÿ
k´ ` n`1“ k` n`1´ ` n`1
k“1
3 3 k“1
3 3
n ?
ÿ 2n ?
“ k´ n`1
k“1
3
2n 1 ? 2n ?
ˆ ˙
ě ` n´ n`1
3 3 3
2n ? ? 1 ?
ě p n ´ n ` 1q ` ¨ n
3 3
2n n ´ n ´ 1 1 ?
ě ? ? ` ¨ n
3 n` n`1 3
´2n 1 ?
ě ? ` ¨ n “ 0,
3¨2 n 3

ce qui prouve Ppn ` 1q.


Par conséquent, Pp1q est vraie, et pour tout n dans N˚ , Ppnq entraîne Ppn ` 1q. D’après le principe de
récurrence, Ppnq est vraie pour tout n dans N˚ .
n ?
2n 1 ?
ˆ ˙ ÿ
Soit, pour tout n dans N˚ , la propriété Qpnq: ` ně k.
3 2 k“1
14

n ? ?
2n 1 ?
ˆ ˙
7 ÿ
Prenons n “ 1, nous obtenons : ` n “ et k “ 1 “ 1. Ainsi, Qp1q est vérifiée.
3 2 6 k“1
Soit n P N˚ tel que Qpnq soit vérifié. Alors :
n`1
ÿ? n ?
? ? 2pn ` 1q 1 ?
ˆ ˙ ˆ ˙
2pn ` 1q 1 ÿ
k´ ` n`1“ k` n`1´ ` n`1
k“1
3 2 k“1
3 2
2pnq 1 ? 2pn ` 1q 1 ?
ˆ ˙ ˆ ˙
ď ` n´ ´ n`1
3 2 3 2
2pn ` 1q 1 ? 2pn ` 1q 1 ?
ˆ ˙ ˆ ˙
ď ´ n´ ´ n`1
3 6 3 2
2pn ` 1q ? ? 1 ? 1 ?
ď p n ´ n ` 1q ´ ¨ n ` ¨ n ` 1
3 6 2
2pn ` 1q 1 1? 1 ?
ď´ ¨? ? ´ n` ¨ n`1
3 n` n`1 6 2
2pn ` 1q 1? 1 ?
ď´ ? ´ n` ¨ n`1
3¨2¨ n`1 6 2
1 ? 1 ? 1 ?
ď´ ¨ n`1´ n` ¨ n`1
3 6 2
1 ? ?
ď p n ´ n ` 1q ď 0,
6
ce qui prouve Qpn ` 1q.
Par conséquent, Qp1q est vraie, et pour tout n dans N˚ , Qpnq entraîne Qpn ` 1q. D’après le principe de
récurrence, Qpnq est vraie pour tout n dans N˚ .
On en déduit que pour tout n P N˚ ,
n
1 ÿ?
ˆ ˙ ˆ ˙c
2 1 2 1 1
` ď ? kď ` 1` .
3 3n n n k“1 3 2n n

D’après le théorème d’encadrement, on obtient donc :


n
1 ÿ? 2
lim ? k“ .
nÑ`8 n n 3
k“1

d
u20 ` ¨ ¨ ¨ ` u2n´1
Corrigé de l’exercice 1.22 – Soit pun qnPN la suite définie par u0 “ 1 et @n ě 1, un “ .
2n
1. Soit, pour tout n dans N, la propriété Ppnq: 0 ď un ď 1.
On montre cette propriété par récurrence forte sur n. Tout d’abord, u0 “ 1, donc Pp0q est vérifié.
Soit n P N˚ tel que Pp0q, . . . , Ppn ´ 1q soient vérifiés. Alors :

@i P v1, nw , 0 ď u2i ď 1.

Par conséquent : 0 ď u20 ` ¨ ¨ ¨ ` u2n´1 ď n,


u2 ` ¨ ¨ ¨ ` u2n´1 1
puis : 0 ď 0 ď ,
2n 2
1
et enfin : 0 ď un ď ? ď 1.
2
Cela montre Ppnq.
Par conséquent, Pp0q est vraie, et pour tout n dans N˚ , Pp0q, . . . , Ppn´1q entraînent Ppnq. D’après
le principe de récurrence forte, Ppnq est vraie pour tout n dans N.
u2 ` ¨ ¨ ¨ ` u2n
2. Pour tout n P N, u2n`1 “ 0 , soit :
2pn ` 1q

p2n ` 2qu2n`1 “ u20 ` ¨ ¨ ¨ ` u2n´1 ` u2n “ 2nu2n ` u2n “ p2n ` 1qu2n .


15

2n`2 un ď un . Comme pun qnPN est positive, on en


On en déduit que pour tout n P N, u2n`1 “ 2n`1 2 2

déduit que pour tout n P N, un`1 ď un , donc que pun qnPN est décroissante.
Cette suite est donc convergente, puisqu’elle est décroissante et minorée par 0.
3. On vient d’établir cette relation :
c
2n ` 1
@n P N, un`1 “ ¨ un .
2n ` 2
Remarquez que cette relation n’était pas strictement nécessaire pour répondre à la question pré-
cédente : on aurait pu s’en sortir par une récurrence forte. On peut aussi écrire cette relation sous
la forme quadratique suivante :
ˆ ˙
1
@n P N, u2n`1 “ 1 ´ ¨ u2n et un`1 ě 0.
2pn ` 1q
n ˆ ˙
˚
ź 1
4. Soit, pour tout n dans N , la propriété Qpnq: “ 1´ .
u2n
i“1
2i
ˆ ˙ ˆ ˙ 1 ˆ ˙
2 1 2 1 ź 1
D’après la relation précédente, u1 “ 1 ´ u0 “ 1 ´ “ 1´ . Ainsi Qp1q est
2 2 i“1
2i
vérifiée.
Soit n P N˚ tel que Qpnq est vérifié. Alors,
ˆ ˙ ˆ ˙źn ˆ ˙ n`1
źˆ ˙
1 1 1 1
u2n`1 “ 1´ u2n “ 1´ 1´ “ 1´ .
2pn ` 1q 2pn ` 1q i“1
2i i“1
2i

Ainsi, Qpn ` 1q est vérifié.


Par conséquent, Qp1q est vraie, et pour tout n dans N˚ , Qpnq entraîne Qpn`1q. D’après le principe
de récurrence, Qpnq est vraie pour tout n dans N˚ .
5. Soit n P N˚ . Alors : ˜ ˙¸
n ˆ n ˆ ˙
ź 1 ÿ 1
lnpu2n q “ ln 1´ “ ln 1 ´ .
i“1
2i i“1
2i

Montrons que pour tout x Ps ´ 1, `8r, lnp1 ` xq ď x (inégalité à connaître) Pour cela, on étudie
la fonction f :s ´ 1, `8rÝÑ R définie pour tout x Ps ´ 1, `8r par f pxq “ lnp1 ` xq ´ x. Cette
fonction est dérivable sur s ´ 1, `8r, et sa dérivée est donnée par :
1 x
@x Ps ´ 1, `8r, f 1 pxq “ ´1“´ .
1`x 1`x
Ainsi, f 1 est positive sur s ´ 1, 0r, négative sur s0, `8r. On obtient le tableau de variations suivant :

x ´1 0 `8

f 1 pxq ` 0 ´

0
f pxq
´8 ´8

Ainsi, pour tout x Ps ´ 1, `8r, f pxq ď 0, donc lnp1 ` xq ď x.


ˆ ˙
1 1
On en déduit que pour tout i P v1, nw, ln 1 ´ ď ´ . Ainsi :
2i 2i
n n
ÿ 1 1ÿ1
2 ln un “ lnpu2n q ď ´ soit: ln un ď ´ .
i“1
2i 4 i“1 i
16

Comme l’exponentielle est une fonction croissante sur R, on en déduit que :


˜ ¸
n
1ÿ1
un ď exp ´ .
4 i“1 i
ˆ n
˙
1
On verra dans un chapitre ultérieur que la suite tend vers `8. On peut ainsi conclure
ř
i
i“1 nPN˚
que pun qnPN˚ tend vers 0.

Corrigé de l’exercice 1.24 – On raisonne par l’absurde en supposant qu’il n’y ait aucun alignement
de 4 points.
‚ On va dénombrer les paires de points, en les triant suivant que la droite qu’ils définissent porte
un autre point de la famille ou non. Pour cela, on définit D2 l’ensemble constitué des droites ne
contenant que 2 points parmi ceux donnés, et D3 la famille des droites en contenant exactement 3.
Ainsi, d’après notre hypothèse, D2 Y D3 est l’ensemble des droites définies par la famille de points.
Ces deux ensembles étant disjoints,

|D2 | ` |D3 | “ 2012.

‚ Le
ˆ nombre
˙ de paires de points est le nombre de façons de choisir deux points parmi 66, donc
66
“ 2145.
2
‚ D’un autre côté, chaque droite de D2 contient exactement unne paire, et chaque droite de D3
contient exactement 3 paire. Ces paires étant toutes disjointes. Le nombre de paires est donc égal
à
|D2 | ` 3|D3 | “ 2145.
‚ En réduisant modulo 2, il vient donc

2012 ” |D2 | ` |D3 | ” |D2 | ` 3|D3 | ” 2145 r2s.

Ceci est absurde, donc l’hypothèse initiale est fausse. Il existe donc au moins un alignement de 4
points.

Corrigé de l’exercice 1.25 –


1. Nous ne pouvons présupposer l’existence du code. Faisons donc une analyse synthèse.
‚ Analyse. Supposons que le code existe (égal à n), et notons x1 , x2 , x3 , x4 les chiffres qui le
constituent. Alors : ÿ
10xi ` xj “ n.
pi,jqPv1,4w
i‰j

Or, en effectuant le changement d’indices pi, jq “ pj, iq, on obtient


ÿ ÿ
xi “ xj ,
pi,jqPv1,4w pi,jqPv1,4w
i‰j i‰j

donc
ÿ 4
ÿ ÿ 4
ÿ
n “ 11 xi “ 11 xi “ 33 xi “ 33S,
pi,jqPv1,4w i“1 jPv1,4w i“1
i‰j j‰i

où S est la somme des chiffres.


Par ailleurs, les chiffres étant distincts, la valeur maximale de S est 9 ` 8 ` 7 ` 6 “ 30. Ainsi,
n ď 33 ˚ 30 “ 990. Le premier chiffre est donc 0.
‚ Synthèse : Le premier chiffre ne peut pas être 0 d’après l’hypothèse, donc il n’y a pas de solution.
Remarquez qu’arrivé à ce stade, on se rend compte qu’il s’agit en fait d’une démonstration par
l’absurde de la non existence du code.
17

2. ‚ Analyse : on reprend les mêmes notations. On rectifie l’équation en rajoutant le facteur 7 : on


obtient
n “ 33 ˆ 7 ˆ S “ 231S.
Par ailleurs, un résultat classique nous dit que tout nombre est congru à la somme de ses chiffres
k
ÿ
modulo 9 (il suffit de l’écrire sous la forme xi 10i et de remarquer que 10i ” 1 mod 9). Ainsi,
i“0

231 ” 6 mod 9 et S”n mod 9,

donc n “ 231S ” 6n mod 9, d’où 5n ” 0 mod 9. Puisque 5 est premier avec 9, on en déduit
que n est divisible par 9, donc S aussi. Puisque S est de valeur maximale 30, les seules valeurs
possibles de S sont 9, 18 ou 27, donc n “ 2079, n “ 4158 ou n “ 6237.
‚ Synthèse :
˚ n “ 2079 ne convient pas, car il contient un chiffre nul.
˚ Pour n “ 4158, on obtient S “ 18, et l’équation n “ 231S, équivalente à la condition de
l’énoncé, est satisfaite. Cette valeur répond au problème.
˚ Pour n “ 6237, on obtient S “ 18, et n ‰ 231S, donc cette valeur ne répond pas au
problème.
Ainsi, le code est 4158.

Corrigé de l’exercice 1.26 –


‚ Pour commencer, il n’est pas dur de remarquer que tous les nombres impairs ont la même couleur.
En effet, soit, pour n P N, Ppnq la propriété : 2n ` 1 a la même couleur que 1. La propriété Pp0q
est triviale, et si Ppnq est vérifiée, alors 1, 1 et 2n ` 1 ont la même couleur, donc la relation

2n ` 3 “ 2n ` 1 ` 1 ` 1

nous assure que 2n ` 3 a aussi cette couleur.


Le principe de récurrence nous permet donc de conclure que tous les nombres impairs sont affublés
de la même couleur.
‚ Par le même raisonnement, si un nombre pair a cette même couleur, alors tous les nombres paires
suivants aussi (en considérant 2n ` 2 “ 2n ` 1 ` 1).
‚ Mais d’un autre côté, toujours le même raisonnement (mais en ajoutant deux fois 2 cette fois)
montre que tous les nombres pairs congrus à 2 modulo 4 ont la même couleur. Ainsi, s’il existe
un nombre pair n ayant même couleur que les nombres impairs, il en existe soit n, soit n ` 2 est
congru à 2 modulo 4, et a même couleur que les nombres impairs. Il a aussi même couleur que 2, et
donc 2 a même couleur que les nombres impairs. On déduit alors du point 2 que tous les nombres
pairs strictement positifs ont même couleur que les nombres impairs.
‚ La conclusion est donc la suivante : soit tous les nombres ont même couleur, soit les nombres
impairs sont tous d’une couleur et les nombres pairs tous de l’autre. Les hypothèses de l’énoncé
indiquent qu’on est dans la deuxième situation, et on en déduit que 40 est rouge et 2013 est bleu .

Corrigé de l’exercice 1.27 –


1. Montrons la contraposée : si a ‰ 2 ou si n n’est pas premier, alors an ´ 1 n’est pas premier.
‚ Dans un premier temps, supposons a ‰ 2.
˚ Si a “ 0 ou a “ 1, an ´ 1 vaut ´1 ou 0, et n’est donc pas premier.
˚ Si a ą 2, on écrit la factorisation :

an ´ 1 “ pa ´ 1qpan´1 ` an´2 ` ¨ ¨ ¨ ` a ` 1q.

Puisque a ą 2 et n ą 2, 1 ă a ´ 1 ă an ´ 1, donc a ´ 1 est un diviseur propre de an ´ 1 qui


n’est donc pas premier.
18

‚ Supposons mainntenant que n n’est pas premier (quel que soit a ě 2), alors il existe deux
entiers d et m strictement supérieurs à 1 tels que n “ dm. Alors :

an ´ 1 “ pad qm ´ 1,

et on est ramené au cas précédent, avec a1 “ ad , différent de 2 (puisque d ą 1 et 2 n’admet pas


de diviseur multiple) dans sa décompositionn primaire).
Dans les deux cas, an ´ 1 n’est pas premier.
2. Soit a ě 2. Montrons à nouveau la contraposée. Supposons n impair. Alors :

an ` 1 “ pa ` 1qpan´1 ´ an´2 ` ¨ ¨ ¨ ´ a ` 1q.

(formule d’une somme géométrique de raison ´a, différent de 1 ; remarquez que, puisque n est
impair, p´aqn´1 “ an´1 , alors que p´aqn´2 “ ´an´2 ).
Or, a ` 1 ą 1, et, puisque a ě 2 et n ě 2, an ą a, donc a ` 1 ă an ` 1. Ainsi, a ` 1 est un diviseur
strict de an ` 1, non égal à 1. Par conséquent, an ` 1 n’est pas premier.
3. Soit toujours a ě 2. Nous raisonnons encore par la contraposée. Supposons que a est impair, ou
que n n’est pas une puissance de 2.
‚ Si a est impair, alors an est impair (produit de nombres impairs), donc an ` 1 est pair. De
plus, a ě 2, et n ě 2, donc an ` 1 ą 2. Ainsi, an ` 1 est un entier pair strictement plus grand
que 2, il n’est donc pas premier.
‚ Si n n’est pas une puissance de 2, alors n admet un facteur premier p différent de 2, donc
impair. Soit un tel facteur premier p, et soit q tel que n “ pq. Alors,

an ` 1 “ paq qp ` 1,

et d’après la contraposée de la question 2, p étant impair, et aq étant au moins égal à 2, an ` 1


n’est pas premier.

Corrigé de l’exercice 1.28 –


Soit, pour tout n dans N˚ , la propriété Ppnq: « tout sous-ensemble A de v1, 2nw, cardinal supérieur ou
égal à n ` 1, contient deux éléments distincts p et q tels que p | q. ».
‚ Pour n “ 1, le seul sous-ensemble de v1, 2w de cardinal au moins 2 est t1, 2u lui même, qui contient
1 et 2 qui vérifient 1 | 2. D’où Pp1q.
‚ Soit n P N˚ tel que Ppnq, et A un sous-ensemble de cardinal au moins n ` 2 de v1, 2n ` 2w. Soit
A1 “ A X v1, 2nw
˚ Si 2n ` 1 et 2n ` 2 ne sont pas tous les deux dans A, A1 est un sous-ensemble de v1, 2nw, de
cardinal au moins n ` 1, donc contient deux éléments p ‰ q tels que p | q. Ces éléments sont
aussi dans A.
˚ Si 2n ` 1 et 2n ` 2 sont tous les deux dans A :
— Si n ` 1 P A1 , alors n ` 1 et 2n ` 2 sont éléments de A et n ` 1 | 2n ` 2
— Si n ` 1 R A1 , soit A2 “ A1 Y tn ` 1u, de cardinal au moins n ` 1. Il existe donc p et q
dans A2 tels que p | q. S’ils sont dans A1 , ils sont aussi dans A. Sinon, l’un d’eux est égal à
n ` 1. Ce ne peut pas être p car le plus petit multiple strict de p serait alors 2n ` 2, donc
on aurait q ě 2n ` 2, ce qui n’est pas possible, car q P v1, 2nw. Ainsi, q “ n ` 1 et p | n ` 1,
donc p | 2n ` 2. Ainsi, p P A, 2n ` 2 P A et p | 2n ` 2.
Par conséquent, Pp1q est vraie, et pour tout n dans N˚ , Ppnq entraîne Ppn ` 1q. D’après le principe de
récurrence, Ppnq est vraie pour tout n dans N˚ .

Corrigé de l’exercice 1.29 – On démontre la résolubilité du casse-tête par récurrence forte sur n P N.
Pour n “ 0, il n’y a rien à faire. Soit n P N. On suppose le casse-tête résoluble pour un empilement
de n disques, et on part d’un empilement de n ` 1 disques. Si on ne déplace que les n plus petits
disques, le plus grand des disques ne gêne aucun mouvement, et tout se passe comme s’il n’était pas là.
19

Ainsi, d’après l’hypothèse de récurrence, on peut déplacer les n plus petits disques d’un emplacement
à un autre. Déplaçons-les vers l’emplacement 3. On a donc libéré le grand disque qu’on peut déplacer
vers l’emplacement 2. On déplace alors à nouveau la pile des n petits disques de l’emplacement 3 vers
l’emplacement 2 par hypothèse de récurrence, sur le grand disque qui ne gêne aucun mouvement. On a
donc bien réussi à déplacer la tour entière de l’emplacement 1 vers l’emplacement 2.
D’après le principe de récurrence, le casse-tête est résoluble pour toute valeur de n.
On s’intéresse maintenant à la valeur un du nombre minimal de déplacements nécessaires pour résoudre
le casse-tête à n disques.
La valeur de un n’est pas difficile à déterminer pour les petites valeurs de n. Par exemple, u0 “ 0, puisqu’il
n’y a rien à faire, et u1 “ 1, puisqu’il n’y a qu’un disque à déplacer, et qu’il faut le déplacer.
Par ailleurs, l’argument donné dans la récurrence précédente montre que si on effectue les 2 déplacements
hauteur n avec un nombre minimal de coups, on a peut déplacer la tour de hauteur n ` 1 en 2un ` 1
coups. Ainsi, un`1 ď 2un ` 1. Mais il n’est pas très dur de se convaincre qu’alors, l’algorithme décrit est
optimal. En effet :
‚ pour déplacer la tour entière de 1 vers 2, il est nécessaire de déplacer la base. Pour cela, il faut
la libérer, tout en laissant un emplacement entièrement libre pour recevoir la base. Il faut donc à
une étape donnée se retrouver dans la configuration correspondant à un déplacement de la petite
tour de l’emplacement 1 vers un autre, ce qui nécessite au moins un opérations.
‚ On a besoin d’au moins une opération pour déplacer la base.
‚ Lors du dernier déplacement de la base, celle-ci doit se retrouver à sa place finale, donc sur
l’emplacement 2. Pour pouvoir bouger la base, il est nécessaire qu’elle soit libre, tout comme
son emplacement final. Ainsi, à cette étape, la petite tour est entièrement groupée sur le dernier
emplacement. Après cette étape, la base ne bouge plus, et il reste à déplacer la petite tour de son
emplacement à l’emplacement 2 (par-dessus la base), ce qui nécessite au moins un coups.
Cette description justifie qu’on a besoin d’au moins 2un ` 1 coups pour déplacer la grande tour.
On obtient donc au final la relation de récurrence

u0 “ 0, @n P N, un`1 “ 2un ` 1.

Si on sait expliciter les suites arithmético-géométriques, on peut exploiter la méthode idoine (si vous ne
savez pas encore, vous saurez le faire plus tard dans l’année). Sinon, en calculant les premiers termes,
on se rend assez vite compte que un “ 2n ´ 1 pour les petites valeurs de n. On montre cette égalité par
récurrence sur n P N. Elle est trivialement initialisée au rang 0, et si n P N est tel que un “ 2n ´ 1, alors

un`1 “ 2un ` 1 “ 2p2n ´ 1q ` 1 “ 2n`1 ´ 2 ` 1 “ 2n`1 ´ 1.

Ainsi, d’après le principe de récurrence, pour tout n P N, un “ 2n ` 1.

Corrigé de l’exercice 1.30 –


1. Soit m P N fixé. On pose, pour tout n P N,
n ˆ ˙ ˆ ˙ˆ ˙
ÿ k n`1 1
Ppnq : Hk “ Hn`1 ´ .
k“1
m m`1 m`1

‚ Pour n “ 0, la relation est trivialement vérifiée, car la somme est vide (donc nulle) et d’un
autre côté :
` n`1 ˘
˚ Si m ą 0, m`1 “ 0;
1
˚ Si m “ 0, Hn`1 ´ m`1 “ 1 ´ 1 “ 0.
‚ Soit n P N. On suppose Ppnq. On exprime la somme au rang n ` 1 (quelques justifications sont
20

données en-dessous) :
n`1
ÿˆ ˙ n ˆ ˙ ˆ ˙
k ÿ k n`1
Hk “ Hk ` Hn`1
k“1
m k“1
m m
ˆ ˙ˆ ˙ ˆ ˙
n`1 1 n`1
“ Hn`1 ´ ` Hn`1
m`1 m`1 m
ˆˆ ˙ ˆ ˙˙ ˆ ˙
n`1 n`1 1 n`1
“ ` Hn`1 ´
m`1 m m`1 m`1
ˆ ˙ ˆ ˙
n`2 1 n`1
“ Hn`1 ´
m`1 m`1 m`1
ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
n`2 1 n`2 1 n`1
“ Hn`2 ´ ´
m`1 n`2 m`1 m`1 m`1
ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
n`2 1 n`1 1 n`1
“ Hn`2 ´ ´
m`1 m`1 m m`1 m`1
ˆ ˙ ˆ ˙
n`2 1 n`2
“ Hn`2 ´
m`1 m`1 m`1
ˆ ˙ˆ ˙
n`2 1
“ Hn`2 ´ .
m`1 m`1

La deuxième égalité découle de l’hypothèse de récurrence, la 4-ième résulte de l’identité de


Pascal sur les coefficients binomiaux (se retrouvant facilement à l’aide de l’expression par
factorielles), la 6-ième découle de la formule parfois appelée formule du capitaine, ou formule
du président (se démontre aussi facilement avec les factorielles), et la 7-ième est une nouvelle
application de la formule de Pascal.
‚ Ainsi, d’après le principe de récurrence, Ppnq est vérifié pour tout n P N . On a pu travailler
à m fixé ici, car on a utilisé l’hypothèse de récurrence avec la même valeur de m.
ÿn
2. On montre par récurrence sur n P N˚ la propriété Ppnq : Hk “ pn ` 1qHn ´ n.
k“1
‚ Pour n “ 1, on obtient
n
ÿ
Hk “ H1 “ 1 “ 2H1 ´ 1.
k“1

Ainsi, la propriété Pp1q est vraie.


‚ Soit n P N. On suppose que Ppnq est vérifiée. Alors, d’après l’hypothèse de récurrence,
n`1
ÿ n
ÿ
Hk “ Hk ` Hn`1
k“1 k“1

“ pn ` 1qHn ` Hn`1 ´ n
ˆ ˙
1
“ pn ` 1q Hn`1 ´ ` Hn`1 ´ n
n`1
“ pn ` 2qHn`1 ´ pn ` 1q.

Ainsi, on a obtenu la propriété Ppn ` 1q


n
ÿ
‚ D’après le principe de récurrence, pour tout n P N, Hk “ pn ` 1qHn ´ n.
k“1

3. On rédige un peu plus rapidement. Tout d’abord, l’égalité est bien vérifiée pour n “ 1. Soit n ě 1,
tel que
n
ÿ
Hk2 “ pn ` 1qHn2 ´ p2n ` 1qHn ` 2n.
k“1
21

Alors
n`1
ÿ
Hk2 “ pn ` 1qHn2 ´ p2n ` 1qHn ` 2n ` Hn`1
2

k“1
ˆ ˙2 ˆ ˙
1 1 2
“ pn ` 1q Hn`1 ´ ´ p2n ` 1q Hn`1 ´ ` 2n ` Hn`1
n`1 n`1
2 1 ` 2n ` 1
“ pn ` 2qHn`1 ´ p2n ` 3qHn`1 ` ` 2n
n`1
2
“ pn ` 2qHn`1 ´ p2n ` 3qHn`1 ` p2n ` 2q,

ce qui est bien la propriété Ppn`1q. Ainsi, le principe de récurrence montre bien l’égalité demandée.

Corrigé de l’exercice 1.32 – On se rend compte que pour toutes les valeurs demandées, on obtient 91.
On démontre plus précisément que pour tout n ď 101, f pnq “ 91, par récurrence forte descendante sur
n P Z, n ď 101.
‚ L’initialisation se fait facilement pour n “ 101, puisqu’on obtient directement f p101q “ 101 ´ 10 “
91.
‚ Soit n ă 101. On suppose que pour tout k P vn ` 1, 101w, f pkq “ 91. On envisage alors 2 cas :
˚ Si n ě 90, alors n ` 11 ě 101, donc f pn ` 11q “ n ` 11 ´ 10 “ n ` 1, et par conséquent,

f pnq “ f pf pn ` 11qq “ f pn ` 1q.

Or, n ` 1 P vn ` 1, 101w, donc f pnq “ f pn ` 1q “ 91, d’après l’hypothèse de récurrence.


˚ Si n ă 90, alors n ` 11 P vn ` 1, 101w et 91 P vn ` 1, 101w, et par hypothèse de récurrence
(appliquée une première fois avec n ` 11 et une deuxième fois avec 91),

f pnq “ f pf pn ` 11qq “ f p91q “ 91.

On en déduit que l’égalité est encore vraie au rang n.


‚ Ainsi, d’après le principe de récurrence (forte descendante), pour tout entier relatif n ď 101,
f pnq “ 91 .

Vous trouverez beaucoup d’autres énigmes de ce genre dans les ouvrages de Raymond Smullyan.
Corrigé de l’exercice 1.33 – Pour toutes les formalisations, on notera P1 le fait que la porte 1 cache
une princesse, P2 de même avec la porte 2, et T1 , T2 de même avec des tigres. Par ailleurs, on désigne par
τ une tautologie. On pourra remarquer que, puisque la cellule ne peut pas contenir à la fois une princesse
et un tigre, et puisqu’elle ne peut pas être vide, P1 et T1 sont contraires l’un de l’autre et de même pour
P2 et T2 .
1. ‚ Raisonnement intuitif : Si la première affiche est vraie, la deuxième l’est également, ce qui est
impossible. Donc la première affiche est fausse, et la seconde vraie. Il y a donc une princesse
et un tigre, et la princesse n’est pas derrière la porte 1, donc elle est derrière la porte 2.
‚ Formalisation :
˚ L’affiche 1 affirme : F1 : P1 ^ P2
˚ L’affiche 2 affirme : F2 : pP1 ^ F2 q _ pT1 ^ P2 q.
˚ Par ailleurs, la propriété A “ pF1 ^ F2 q _ p F1 ^ F2 q est vraie. Puisque F1 ùñ F2 (du
fait de la tautologie B ùñ B Y C), on en déduit que

A” F1 ^F2 ” pP1 ^T2 q^ppP1 ^T2 q_pT1 ^T2 q ” p pP1 ^T2 q^pP1 ^T2 qq_p pP1 ^T2 q^pT1 ^P2 qq.

Le premier facteur de cette dernière formule étant impossible, il vient :

A ” ppT1 _P2 q^pT1 ^P 2q ” pT1 ^T1 ^P 2q_pP2 ^T1 ^P2 q ” pT1 ^P2 q_pT1 ^P2 q ” pT1 ^P2 q.

On a ici abondamment précisé les simplifications s’opérant dans la formule logique, par
distributivité et utilisation des équivalents B ^ B ” B et B _ B ” B. Dans les questions
suivantes, ces étapes seront passées plus rapidement.
22

Conclusion : le prisonnier doit choisir la porte 2.


2. ‚ Raisonnement intuitif : Les affiches ne peuvent pas être toutes les deux fausses, sinon, on
déduirait de l’affiche 1 que les deux portes cachent un tigre, et l’affiche 2 serait alors vraie.
Ainsi, les affiches sont toutes les deux vraies. L’affiche 2 permet d’affirmer qu’il vaut mieux ne
pas choisir la porte 1, et comme d’après l’affiche 1, l’une des deux portes cache une princesse,
c’est la porte 2.
‚ Formalisation :
˚ L’affiche 1 affirme : F1 : P1 _ P2
˚ L’affiche 2 affirme : F2 : T1 .
˚ Par ailleurs, l’indication du roi permet d’affirmer que la propriété A “ pF1 ^ F2 q _ p F1 ^
F2 q est vraie. Or :

A ” ppP1 _ P2 q ^ T1 q _ ppT1 ^ T2 q ^ P1 q ” p τ _ pP2 ^ T1 qq _ τ ” T1 ^ P2 .

Conclusion : le prisonnier doit choisir la porte 2.


3. ‚ Raisonnement intuitif : Les deux affiches ne peuvent pas être toutes les deux fausses. En effet,
sinon, il y aurait un tigre dans la cellule 1, et l’affiche 1 serait vraie. Ainsi, les deux affiches
sont vraies, et il y a une princesse dans la cellule 1 (d’après l’affiche 1), ainsi que dans la cellule
2 (d’après l’affiche 2).
‚ Formalisation :
˚ L’affiche 1 affirme : F1 : T1 _ P2
˚ L’affiche 2 affirme : F2 : P1 .
˚ Par ailleurs, l’indication du roi permet d’affirmer que la propriété A “ pF1 ^ F2 q _ p F1 ^
F2 q est vraie. Or :

A ” ppT1 _ P2 q ^ P1 q _ pP1 ^ P2 ^ T1 q ” pP1 ^ P2 q _ τ ^ P1 _ P2 .

‚ Conclusion : le prisonnier peut choisir l’une ou l’autre des deux portes.


Le roi a été clément, et s’est contenté d’infliger une grosse frayeur...
4. ‚ Raisonnement intuitif : La cellule 2 ne peut pas contenir un tigre, car sinon l’affiche 2 serait
vraie et amènerait une contradiction. Ainsi, elle contient une princesse, et l’affiche 2 étant
fausse, la cellule 1 contient un tigre. On vérifie alors la cohérence du résultat en remarquant
que l’affiche 1 est fausse.
‚ Formalisation :
˚ L’affiche 1 affirme : F1 : P1 ^ P2
˚ L’affiche 2 affirme : F2 : P1 ^ P2 .
˚ Par ailleurs, l’indication du roi permet d’affirmer que la propriété

A “ ppP1 ^ F1 q _ pT1 ^ F1 qq ^ ppP2 ^ F2 q _ pT2 ^ F2 qq

est vraie. En développant et simplifiant cette expression, il vient :

A ” ppP1 ^ P2 q _ T1 q ^ pP2 ^ pT1 _ T2 qq ” ppP1 ^ P2 q _ T1 q ^ pT1 ^ P2 q ” T1 ^ P2 ,

puisque T1 ^ P2 et P1 ^ P2 sont contradictoires.


‚ Conclusion : le prisonnier doit choisir la porte 2 .
5. ‚ Raisonnement intuitif : Il y a nécessairement une princesse dans la cellule 2. En effet, l’affiche
1 permet d’affirmer que si la cellule 1 contient une princesse, la cellule 2 aussi (l’affiche 1 étant
vraie), et si la cellule 1 contient un tigre, la cellule 2 non (l’affiche 1 étant fausse). On en déduit
alors que l’affiche 2 est fausse et que la porte 1 cache un tigre.
‚ Formalisation :
˚ L’affiche 1 affirme : F1 : pP1 ^ P2 q _ pT1 ^ T2 q
˚ L’affiche 2 affirme : F2 : P1 .
23

˚ Par ailleurs, l’indication du roi permet d’affirmer que la propriété

A “ ppP1 ^ F1 q _ pT1 ^ F1 qq ^ ppP2 ^ F2 q _ pT2 ^ F2 qq

est vraie. Or, on peut remarquer que

pP2 ^ F2 q _ pT2 ^ F2 q ” pP2 ^ T1 q _ pP1 ^ T2 q ” F1 .

On a donc :

A ” A ” pP1 ^ F1 ^ ‰ F1 q _ pT1 ^ F1 q ” T1 ^ F1 ” T1 ^ P2 .

‚ Conclusion : le prisonnier doit choisir la porte 2 .


6. On interprète l’affiche 2 au sens strict : si elle est vraie, cela signifie qu’il y a un tigre derrière cette
porte et une princesse derrière l’autre.
‚ Raisonnement intuitif : si la porte 1 cache un tigre, alors l’affiche 1 est fausse, donc la porte
2 cache aussi un tigre. Mais l’affiche 2 est alors fausse d’où une contradition. Ainsi, la porte 1
cache une princesse, et l’affiche 1 étant alors vraie, la porte 2 cache un tigre. On vérifie bien
alors la cohérence (véracité de l’affiche 2).
‚ Formalisation :
˚ L’affiche 1 affirme : F1 : pP1 ^ T2 q _ pT1 ^ P2 q
˚ L’affiche 2 affirme : F2 : P1 ^ T2 .
˚ Par ailleurs, l’indication du roi permet d’affirmer que la propriété

A “ ppP1 ^ F1 q _ pT1 ^ F1 qq ^ ppP2 ^ F2 q _ pT2 ^ F2 qq

est vraie. Or :

pP1 ^F1 q_pT1 ^ F1 q ” pP1 ^T2 q_pT1 ^pT2 _P1 qq ” pP1 ^T2 q_pT1 ^T2 q ” T2 ^pP1 _T1 q ” T2 .

De plus,

pP2 ^ F2 q _ pT2 ^ F2 q ” pP2 ^ pT1 _ T2 qq _ pT2 ^ P1 q ” pP2 ^ T1 q _ pP1 ^ T2 q.

On obtient alors :
A ” T2 ^ ppP2 ^ T1 q _ pP1 ^ T2 qq ” P1 ^ T2 .
‚ Conclusion : le prisionnier doit choisir la porte 1 .
2
Ensembles et applications

Corrigé de l’exercice 2.2 –


‚ AE A “ A ˚ A
‚ A Y B “ AE pA ˚ Bq “ pA ˚ Bq ˚ pA ˚ Bq
‚ A X B “ pAE AE Aq X pAE AE Bq “ AE A ˚ AE B “ pA ˚ Aq ˚ pB ˚ Bq.
Ainsi, toutes les constructions ensemblistes peuvent s’exprimer à l’aide de cette unique construction ˚. En
transcrivant cela à la logique formelle, on peut en déduire que toute formule de la logique propositionnelle
peut s’écrire avec un unique connecteur ˝, correspondant à A ˝ B “ A ^ B.

Corrigé de l’exercice 2.3 –


‚ Supposons que X Ă Y . En posant Z “ ∅, on a bien

X XZ “∅Ă∅“Y XZ et X Y Z “ X Ă Y “ Y Y Z.

‚ Réciproquement, si on dispose de Z tel que X X Z Ă Y X Z et X Y Z “ Y Y Z, alors, soit x P X.


˚ Si x P Z, alors x P X X Z, donc x P Y X Z Ă Y .
˚ Sinon, alors x P X Y Z, donc x P Y Y Z, et x R Z, donc x P Y .
On en déduit que X Ă Y
‚ On remarque facilement qu’alors, la propriété est vraie pour tout Z. Mais le fait d’avoir équivalence
entre une propriété quantifiée existenciellement et la même quantifiée universellement permet
d’avoir une souplesse d’utilisation. La caractérisation la plus utile des deux dépendra de savoir si
on veut l’utiliser en hypothèse, ou la démmontrer en conclusion : pour la démontrer, on pourra se
contenter de le faire pour une valeur de Z ; pour l’utiliser, on saura qu’on peut le faire avec une
valeur quelconque de Z.

Corrigé de l’exercice 2.4 – Soit k un entier et A1 , . . . , Ak des parties d’un ensemble. Procédons par
double-inclusion :
‚ Montrons que pA1 ´ A2 q Y ¨ ¨ ¨ Y pAk´1 ´ Ak q Y pAk ´ A1 q Y pA1 X ¨ ¨ ¨ X Ak q Ă A1 Y ¨ ¨ ¨ Y Ak .
Cela est évident, puisque tous les ensembles de l’union du premier membre sont inclus dans l’union
du deuxième membre.
‚ Montrons que A1 Y ¨ ¨ ¨ Y Ak Ă pA1 ´ A2 q Y ¨ ¨ ¨ Y pAk´1 ´ Ak q Y pAk ´ A1 q Y pA1 X ¨ ¨ ¨ X Ak q.
Soit x P A1 Y ¨ ¨ ¨ Y Ak . Pour montrer que x est dans une union B Y C, il suffit de montrer que s’il
n’est pas dans B, alors il est dans C. Supposons donc ici que x n’appartient pas à pA1 ´ A2 q Y
¨ ¨ ¨ Y pAk´1 ´ Ak q Y pAk ´ A1 q. En particulier, x R A1 ´ A2 , x R A2 ´ A3 , . . . , x R Ak´1 ´ Ak , et
x R Ak ´ A1 .
Comme x P A1 Y ¨ ¨ ¨ Y Ak , il existe i P v1, kw tel que x P Ai . Soit un tel i. Alors, x P Ai et
x R Ai ´ Ai`1 , donc x P Ai`1 . De même, x P Ai`1 et x R Ai`2 , donc i P Ai`2 . On peut continuer
ainsi, jusqu’à x P Ak (donc @j P vi, kw , x P Aj ). Alors, puisque x R Ak ´ A1 , on en déduit que
x P A1 . Procédant de même, on montre ensuite que x est dans tous les Aj , j P v1, i ´ 1w. Ainsi,
25

x P A1 X A2 ¨ ¨ ¨ X Ak .

Corrigé de l’exercice 2.15 –


‚ Tout d’abord, on peut remarquer que ta, ta, buu est une paire et non un singleton, puisqu’on ne
peut pas avoir a “ ta, bu (cela contredirait l’axiome de fondation, puisqu’on aurait a P a).
‚ Si a “ c et b “ d, on a de façon évidente ta, ta, buu “ tc, tc, duu.
‚ Supposons que ta, ta, buu “ tc, tc, duu. Alors a est un élément de tc, tc, duu. Deux cas sont possibles.
˚ Si a “ c, alors ta, bu “ ta, du, et donc b “ d (en discutant suivant que b “ a ou non).
˚ Sinon, alors a “ tc, du. Mais dans ce cas, c “ ta, bu. On a donc a P c P a, ce qui encore une fois
contredit l’axiome de fondation. Ainsi, cette situation est impossible.
On en déduit qu’on a bien a “ c et b “ d, comme voulu.
Cette construction est donc une construction acceptable pour définir des couples.

Corrigé de l’exercice 2.16 – La définition donnée impose plus facilement que dans les exercices précé-
dents la correspondance entre les éléments des paires en cas d’égalité, car les deux éléments d’une paire
peuvent être différenciés par leur cardinal.
‚ Si a “ c et b “ d, on a de façon évidente

tttau, ∅u, ttbuuu “ tttcu, ∅u, ttduuu.

‚ Si tttau, ∅u, ttbuuu “ tttcu, ∅u, ttduuu, alors tbu est un élément de tttcu, ∅u, ttduuu, mais il ne
peut pas être égal à ttcu, ∅u car il ne contient qu’un élément, contrairement à ttcu, ∅u. Ainsi,
tbu “ tdu, puis b “ d.
On a ensuite ttau, ∅u “ ttcu, ∅u, donc tau P ttcu, ∅u. Comme ce n’est par l’ensemble vide, on en
déduit que tau “ tcu, puis que a “ c.
Ainsi, cette construction respecte les conditions imposées à la définition d’un couple, et peut être prise
comme définition d’un couple.

Corrigé de l’exercice 2.17 –


‚ Supposons que X Ă Y . Soit A P PpXq. Alors A Ă X Ă Y , donc par transitivité de l’inclusion,
A P PpY q. On en déduit que PpXq Ă PpY q.
‚ Supposons que PpXq Ă PpY q. En particulier, X P PpXq, donc aussi X P PpY q. Ainsi, X Ă Y .

Corrigé de l’exercice 2.18 –


1. (a) La proposition x P ∅ étant fausse pour tout x, l’implication x P ∅ ùñ x Ă ∅ est vraie pour
tout x. Ainsi, E1 “ ∅ est transitif .
(b) Soit X P E2 , Alors X “ ∅. Or, l’ensemble vide est inclus dans tout ensemble, donc ∅ Ă E2 ,
donc X Ă E2 . Ainsi, E2 est transitif .
(c) Soit X P E3 :
‚ soit X “ ∅ et par conséquent, X Ă E3 , pour la même raison que précédemment ;
‚ soit X “ t∅u, et comme ∅ P E3 (l’ensemble vide est un élément de E3 ), on en déduit que
t∅u Ă E3 (t∅u désigne le singleton de E3 constitué de son élément égal à l’ensemble vide).
Ainsi : @X, X P E3 ùñ X Ă E3 . L’ensemble E3 est transitif .
(d) Soit E4 “ tt∅uu, et soit X P E4 . Alors, puisque E4 ne contient qu’un élément, X “ t∅u. Or,
∅ R E4 , donc t∅u Ć E4 . Ainsi, E4 n’est pas transitif .
2. (a) Commençons par déterminer P1 pXq “ PpXq “ t∅, t1u, t2u, t1, 2uu. Ainsi :
!
P2 pXq “ ∅, t∅u, tt1uu, tt2uu, tt1, 2uu, t∅, t1uu, t∅, t2uu, t∅, t1, 2uu, tt1u, t2uu, tt1u, t1, 2uu,
)
tt2u, t1, 2uu, tt1u, t2u, t1, 2uu, t∅t2u, t1, 2uu, t∅t1u, t1, 2uu, t∅t1u, t2uu, t∅, t1u, t2u, t1, 2uu .

! )
(b) P1 p∅q “ t∅u , P2 p∅q “ t∅, t∅uu , P3 p∅q “ ∅, t∅u, tt∅uu, t∅, t∅uu .
26

(c) Soit X un ensemble transitif. Montrons que PpXq est transitif, donc que :

@A, A P PpXq ùñ A Ă PpXq.

Soit donc A P PpXq. Alors, par définition A Ă X. Ainsi :

@x, x P A ùñ x P X,

et d’après la propriété de transitivité de X :

@x, x P A ùñ x Ă X.

Or, pour tout x, x Ă X est équivalent à x P PpXq, par définition de PpXq. Ainsi :

@x, x P A ùñ x P PpXq.

Cela signifie que A Ă PpXq.


Ainsi, on a montré : @A, A P PpXq ùñ A Ă PpXq.
L’ensemble PpXq est donc transitif .
(d) Soit X un ensemble transitif.
Soit, pour tout n dans N, la propriété Qpnq: Pn pXq est transitif.
Qp0q est vrai, car P0 pXq “ X est transitif par hypothèse.
Soit n P N tel que Qpnq est vrai, donc Pn pXq est transitif. Alors, d’après la question 2(d),
PpPn pXqq est transitif, donc Pn`1 pXq est transitif, ce qui correspond à Qpn ` 1q.
Par conséquent, Qp0q est vraie, et pour tout n dans N, Qpnq entraîne Qpn ` 1q. D’après le
principe de récurrence, Qpnq est vraie pour tout n dans N.
On peut conclure : pour tout n P N, Pn pXq est transitif.
3. Soit E un ensemble transitif, et soit F “ E Y tEu. Soit x P F .
‚ Soit x P E, et dans ce cas, x Ă E par transitivité de E, puis x Ă F , puisque E Ă F ;
‚ soit x P tEu, donc x “ E, donc x Ă F .
Ainsi, dans tous les cas, x Ă F . On en déduit que F est transitif.
4. Soit pEi qiPI une famille (finie ou infinie) d’ensembles transitifs.
‚ Soit F “ Ei , et soit x P F . Alors il existe i P I tel que x P Ei . Comme Ei est transitif,
Ť
iPI
x Ă Ei , et comme Ei Ă F , on en déduit que x Ă F .
Ainsi, Ei est transitif .
Ť
iPI
‚ Soit G “ Ei , et soit x P F . Alors pour tout i P I, x P Ei . Comme pour tout i P I, Ei est
Ş
iPI
transitif, pour tout i P I, x Ă Ei , donc x Ă
Ş
Ei “ G.
iPI
Ainsi, Ei est transitif .
Ş
iPI

Corrigé de l’exercice 2.20 – Dans cette exercice, attention à la typographie très ressemblante utilisée
pour désignée l’ensemble S et ses éléments S. Si vous regardez de près, ce n’est pas exactement la même
lettre.
1. Par définition, S est constituée de parties finies et non vides de I. De plus, soit S P S, et S 1 Ă S
une partie non vide de S. Alors S 1 est aussi fini, et
č č
∅Ĺ Ui Ă Ui .
iPS iPS 1
č
Ainsi, Ui ‰ ∅, et S 1 P S. On en déduit que pI, Sq est un simplexe.
iPS 1
27

2. ‚ Montrons pour commencer que pUx qxPK est un recouvrement de P pKq. On a par définition,
pour tout x P K, Ux Ă P pKq. Ainsi,
ď
Ux Ă P pKq.
xPK

Réciproquement, soit f P P pKq. Alors d’après (i), l’ensemble des x tels que f pxq ‰ 0 est un
simplexe, donc en particulier, il est non vide. On dispose donc de x0 tel que f px0 q ‰ 0. On en
déduit que f P Ux0 . Par conséquent,
ď
P pKq Ă Ux .
xPK

Ainsi, pUx qxPK est bien un recouvrement de P pKq.


‚ Montrons que pK, Sq est le nerf de ce recouvrement. Le nerf de pUx qxPKčest par définition
pK, T q, où T est l’ensemble des parties finies non vides S de K telles que Ui ‰ ∅. On doit
iPS
donc montrer que S “ T .
˚ Soit S P S. Alors, comme S est fini et non vide, on peut considérer la fonction f définie sur
K par $
& 1 si x P S,
f pxq “ |S|
%0 sinon.
La fonction f vérifie trivialement les points (i), (ii) et (iii). De plus, f P xPS Ux , puisque
Ş

f ne s’annule en aucun point de S. Par conséquent,


č
Ux ‰ ∅, donc: S PT.
xPS

˚ Réciproquement, soit S P T . Alors iPS Ui ‰ ∅, et donc on dispose d’une application f de


Ş

P pKq qui ne s’annule en aucun point de S. D’un autre côté, soit S 1 l’ensemble des éléments
x de K tels que f pxq ‰ 0. On a donc S Ă S 1 et d’après (i), S 1 est un simplexe de pI, Sq.
Par définition d’un schéma simplicial, on en déduit que S P S.
˚ On a donc bien montré, par double-inclusion, que S “ T , et donc que pI, Sq est le nerf du
recouvrement pUx q.

Corrigé de l’exercice 2.21 – Adapté d’une solution proposée par Elsa Lubek (2020).
On montre par récurrence sur n P N˚ la propriété Ppnq décrite dans l’énoncé.
‚ L’initialisation, pour n “ 1, provient du fait que Ppv1, 1wqzt∅u “ tt1uu. Ainsi, si pX1 , X2 q est une
famille de parties non vides de v1, 1w, on a nécessairement X1 “ X2 “ t1u, et on obtient le résultat
voulu en posant I “ t1u et J “ t2u.
‚ Soit n P N. On suppose que la propriété Ppnq est vérifiée. On se donne X1 , . . . , Xn`2 des parties
de v1, n ` 1w.
˚ Si n ` 1 n’est dans aucun Xi , on peut appliquer l’HR sur pX1 , . . . , Xn`1 q, et on obtient I et J
des parties non vides et disjointes de v1, n ` 1w (donc aussi de v1, n ` 2w telles que
ď ď
Xi “ Xj .
iPI jPJ

˚ Un autre cas trivial est le cas où il existe i0 ‰ i1 tels que Xi “ Xj . On répond au problème en
posant I “ ti0 u et J “ tj0 u. On suppose désormais qu’on n’est pas dans ce cas. Ainsi, les Xi
sont supposés deux à deux distincts.
˚ On étudie ensuite le cas où l’un des Xi est égal à tn ` 1u. Quitte à réindexer les Xi , on peut
supposer que c’est Xn`2 . On pose, pour tout i P v1, n ` 2w, Yi “ Xi X v1, nw. Puisqu’on a
supposé les Xi deux à deux distincts, pour tout i P v1, n ` 1w, Xi ‰ Xn`2 “ tn ` 1u, et donc
Yi ‰ ∅. On peut donc appliquer l’HR à la famille pYi qiPv1,n`1w de parties de v1, nw. On en
déduit des parties non vides et disjointes I1 et J1 de v1, n ` 1w telles que
ď ď
Yi “ Yj .
iPI1 jPJ1
28

ď ď
Alors Xi et Xj ne diffèrent que, éventuellement, de l’élément n ` 1, et ceci uniquement
iPI1 jPJ1
dans le cas où n ` 1 est dans l’un des Xi de l’une des deux unions, mais dans aucun de l’autre.
Si on n’est pas dans ce cas, on a donc fini. Sinon, on rajoute l’indice n ` 1 soit à I soit à J,
selon que n ` 1 est d’un côté et de l’autre, ce qui « rectifie » l’union sans modifier les autres
éléments (puisque Xn`2 “ tn ` 1u).
˚ On suppose maintenant qu’il existe i tel que n ` 1 P Xi , mais que tn ` 1u n’est ď
égal à aucun
ď Xi .
On définit les Yi comme précédemment, ainsi que I1 et J1 . Encore une fois, Xi et Xj
iPI1 jPJ1
ne diffèrent que, éventuellement, de l’élément n ` 1, et le seul cas à étudier est le cas où n ` 1
est dans l’un des Xi , i P I1 et dans aucun Xj , j P J2 . Soit alors un indice i1 P I1 tel que
n ` 1 P I1 , On peut alors encore une fois utiliser l’hypothèse de récurrence, mais cette fois à la
famille pXi qiPv1,n`2wzti1 u . Cela nous donne deux sous-ensembles I2 et J2 , non vides et disjoints,
tels que ď ď
Yi “ Yj .
iPI2 jPJ2
ď ď
Les ensembles Xi et Xj diffèrent alors au plus de l’élément n ` 1, et encore une fois, le
iPI2 jPJ2
seul cas à considérer est le cas n ` 1 est dans l’un des Xi , i P I2 , et dans aucun Xj , j P J2 (si
nécessaire, intervertir I2 et J2 ).
Définissons alors I3 “ I2 Y pJ1 zJ2 q et J3 “ J2 Y pI1 zI2 q (essayez de comprendre sur un schéma
à quoi ressemblent ces ensembles, et ce que peuvent valoir les unions prises sur ces ensembles).
Vérifions tout d’abord les hypothèses requises sur I3 et J3 :
— Puisque I2 Ă I3 , et I2 ‰ ∅, I3 est non vide. De même, J3 est non vide.
— On forme l’intersection :

I3 X J3 “ pI2 Y pJ1 zJ2 qq X pJ2 Y pI1 zI2 qq


“ pI2 X J2 q Y ppJ1 zJ2 q X J2 q Y pI2 X pI1 zI2 qq Y pJ1 zJ2 q X pI1 zI2 q
“ ∅,

puisque I1 X J1 “ ∅ et I2 X J2 “ ∅.
Par ailleurs,
ď ď ď
Yi “ Yi Y Yi
iPI3 iPI2 iPJ1 zJ2
ď ď
“ Yi Y Yi
jPJ2 iPJ1 zJ2
ď
“ Yi .
iPJ1 YJ2

De même,
ď ď ď
Yi “ Yi Y Yi
iPJ3 iPJ2 iPI1 zI2
ď ď
“ Yi Y Yi
iPI2 iPI1 zI2
ď
“ Yi
iPI1 YI2
ď ď
“ Yi Y Yi
iPI1 iPI2
ď ď
“ Yi Y Yi
iPJ1 iPJ2
ď
“ Yi
iPJ1 YJ2
29

Ainsi, on obtient ď ď
Yi “ Yi .
iPI3 iPJ3
D’un autre côté, lorsqu’on remet les Xi , on va maintenant avoir un n ` 1 des 2 côtés. En effet,
i2 P I2 , donc i2 P I3 . D’un autre côté, i1 P I1 , mais par construction de I2 et J2 , i1 R I2 . Ainsi,
i1 P I1 zI2 , donc i1 P J3 . On en déduit que
ď ď
n`1P Xi et n`1P Xi .
iPI3 iPJ3

Comme ces deux ensembles ne pouvaient différer que par cet élément,
ď ď
Xi “ Xi ,
iPI3 iPJ3

ce qui termine de montrer Ppn ` 1q.

Corrigé de l’exercice 2.26 – Soit f P F E .


1. Soit x P E. Par définition, étant donné un sous-ensemble Y Ă F , x P f ´1 pY q si et seulement si
f pxq P Y . Appliquons cela à Y “ tf pxqu. Alors, x Ă f ´1 pf ptxuq “ f ´1 pf pxqq si et seulement si
f pxq P tf pxqu, ce qui est trivialement vrai !
Trouvons un exemple pour lequel f ´1 pf pxqq contient au moins deux éléments. Soit f : t1, 2u ÝÑ
t1u la fonction constante de valeur 1 : f p1q “ f p2q “ 1. Alors f ´1 pf p1qq “ t1, 2u “ f ´1 pf p2qq.
2. Cette question n’est pas très différente de la précédente. Soit A P PpEq. Il s’agit de montrer que
pour tout x P A, x P f ´1 pf pAqq, c’est-à-dire f pxq P f pAq, ce qui est vrai par définition de l’image
directe d’un sous-ensemble.
L’exemple précédent donne un contre-exemple pour cette question aussi, avec A “ t1u ou A “ t2u.
3. Soit S “ tX P PpEq | f ´1 pf pXqq “ Xu. Soit A P PpEq et A1 “ f ´1 pf pAqq. Montrons que
f ´1 pf pA1 qq “ A1 . D’après la question 2, on a déjà A1 Ă f ´1 pf pA1 qq. Il reste à montrer que
f ´1 pf pA1 qq Ă A1 . Soit donc x P f ´1 pf pA1 qq quelconque. Alors f pxq P f pA1 q. Par conséquent, il
existe y P A1 tel que f pyq “ f pxq. Comme A1 “ f ´1 pf pAqq, f pyq P f pAq. Donc f pxq P f pAq. Donc,
il existe z P A tel que f pzq “ f pxq. Donc f pxq P f pAq, et par conséquent x P f ´1 pf pAqq “ A1 .
Ainsi x P A1 . On en déduit que f ´1 pf pA1 qq Ă A1 , puis qu’on a l’égalité, c’est-à-dire A1 Ă S.
Il s’agit du plus petit ensemble de S contenant A. En effet, pour commencer, A Ă A1 d’après la
question 2. D’autre part, soit B P S tel que A Ă B ; il s’agit de montrer que A1 Ă B. Soit donc
x P A1 . D’après le début de la question, f pxq P f pAq. Comme A Ă B, cela impose f pxq P f pBq, et
par conséquent x P f ´1 pf pBqq, et donc x P B puisque B P S. Ainsi, A1 Ă B.
4. On va montrer que piq ùñ piiq ùñ piiiq ùñ pivq ùñ piq. Par transitivité de l’implication, on aura
alors l’équivalence entre toutes ces propositions.
‚ piq ùñ piiq : Si f est injective, alors, soit x P E. Soit y P f ´1 pf pxqq. On a donc f pyq “ f pxq, et
par conséquent y “ x puisque f est injective. Ainsi, f ´1 pf pxqq “ txu et donc txu P S.
‚ piiq ùñ piiiq : On suppose que @x P E, txu P S. Soit X P PpEq. Alors f ´1 pf pXqq est l’ensemble
des images réciproques des éléments de f pXq, c’est-à-dire de tous les f pxq, pour x P X. Ainsi,
ď ď
f ´1 pf pXqq “ f ´1 pf pxqq “ txu
xPX xPX
´1
puisque la propriété piiq est satisfaite. Ainsi, f pf pXqq “ X, et X P S.
‚ piiiq ùñ pivq : Pour tout X, f ´1 pf pXqq “ X. Par conséquent, si on a aussi f ´1 pf pXqq “ E,
cela implique X “ E. Ainsi, cette égalité est vérifiée pour X “ E, et E est l’unique élément
de PpEq pour laquelle elle est vérifiée.
‚ pivq ùñ piq : Supposons qu’il existe x ‰ y tels que f pxq “ f pyq. Alors, considérons X “
E ´ tyu ‰ E. Son image f pXq est égale à f pEq, car f pEq “ f pXq Y tf pyqu et f pyq P f pXq,
puisque f pyq “ f pxq et f pxq P f pXq. Ainsi, f ´1 pf pXqq “ f ´1 pf pEqq “ E. D’après la propriété
pivq, il en résulte que X “ E, et on obtient une contradiction. Ainsi, on ne peut pas trouver
x ‰ y tels que f pxq “ f pyq, ce qui signifie que f est injective.
30

Corrigé de l’exercice 2.27 –


‚ On suppose f continue. Soit U un ouvert de R. Montrons ue f ´1 pU q est un ouvert. Soit x P f ´1 pU q.
Alors f pxq P U . Comme U est ouvert, il existe ε ą 0 tel que sf pxq ´ ε, f pxq ` εrĂ U . Soit un tel
ε. La continuité de f donne alors l’existence de η ą 0, tel que pour tout y P R,

|y ´ x| ă η ùñ |f pyq ´ f pxq| ă ε ùñ f pyq P U.

Ainsi, pour tout y Psx ´ η, x ` ηr, y P f ´1 pU q. On en déduit que f ´1 pU q est ouvert .


‚ On suppose que pour tout ouvert U , f ´1 pU q est ouvert. Soit ε ą 0, et soit x P R. On considère
U “sf pxq ´ ε, f pxq ` εr dont on vérifie qu’il est ouvert (pour un y dans U , on peut prendre pour
δ le minimum de la distance de y aux deux bornes de cet intervalle). Ainsi, f ´1 pU q est un ouvert.
Or, x P f ´1 pU q. Il existe donc η ą 0 tel que sx ´ η, x ` ηrĂ f ´1 pU q. Ainsi, pour tout y P R, si
|y ´ x| ă η, alors y P f ´1 pU q, et donc

f pyq P U “sf pxq ´ ε, f pxq ` εr soit: |f pyq ´ f pxq| ă ε.

Cela prouve bien la continuité de f .

Dans les exercices qui suivent, on pourra admettre les résultats suivants afin de réduire l’aspect calcula-
toire :
‚ le TVI : si f est continue sur un intervalle I “ ra, bs, alors toute valeur comprise entre f paq et f pbq
est dans l’image de f .
‚ le théorème de compacité (ou théorème de la borne atteinte) : si f est une fonction continue sur
un intervalle fermé borné ra, bs, alors f est bornée et atteint ses bornes.
Corrigé de l’exercice 2.32 –
1. Supposons u surjective et v injective. Soit f et g dans F E tels que Φpf q “ Φpgq. Alors

@x P E 1 , vpf ˝ upxqq “ vpg ˝ vpxqq.

Puisque v est injective, on en déduit que pour tout x P E 1 :

f pupxqq “ gpupxqq.

Soit alors y P E. Par surjectivité de u, on dispose de x P E 1 tel que y “ upx1 q, et en appliquant


l’égalité précédente avec x1 , on obtient f pyq “ gpyq. Ceci étant vrai pour un choix quelconque de
y P E, on en déduit que f “ g.
1
2. Supposons u injective et v surjective. Soit g P pF 1 qE . On cherche à construire une application
f : E Ñ F telle que pour tout x1 P E 1 ,

v ˝ f ˝ upx1 q “ gpx1 q.

Soit x P E. Si x R Impuq, on définit f pxq comme on veut. Sinon, on peut écrire x “ upx1 q, pour
un certain x1 P E 1 . Puisque v est surjective, on dispose de y P F tel que vpyq “ gpx1 q. On pose
f pxq “ y, pour un tel choix de y. On vérifie sans peine qu’alors, v ˝ f ˝ u “ g.
Remarquez qu’on a utilisé l’axiome du choix pour définir f .
Cette construction ressemble un peu à celle de l’inverse à droite d’une surjection. Cela nous incite à
reprendre les deux démonstrations précédentes en se servant des caractérisations de l’injectivité et de la
surjectivité avec les inverses à gauche et à droite.
‚ Dans le premier cas, on suppose v injective et u surjective. On dispose donc d’un inverse à gauche
v 1 de v et d’un inverse à droite u1 de u. On pose Ψ : g ÞÑ v 1 ˝ g ˝ u1 . On a alors, pour f P F E :

Ψ ˝ Φpf q “ v 1 ˝ v ˝ f ˝ u ˝ u1 “ f,

et donc Ψ est inverse à gauce de Φ. On en déduit l’injectivité de Φ.


31

‚ Dans le deuxième cas, on suppose v surjective et u injective, et on se donne v 1 un inverse à droite


de v et u1 un inverse à gauche de u. On définit Ψ par la même formule. On se rend compte cette fois
1
que pour tout g P pF 1 qE , Φ ˝ Ψpgq “ g. Ainsi, Ψ est un inverse à droite de Φ, d’où la surjectivité
de Φ.
3. ‚ On étudie la réciproque de la première propriété. On suppose que Φ est injective. Pour le
deuxième point, on suppose de plus que |F | ě 2.
˚ Soit a et b dans F tels que vpaq “ vpbq. On pose f1 et f2 les fonctions constantes égales
respectivement à a et à b. On a alors Φpf1 q “ Φpf2 q, donc f1 “ f2 , c’est-à-dire a “ b. Cela
montre bien l’injectivité de v
˚ Supposons u non surjective. On dispose alors de x P E n’ayant pas d’antécédant par u.
On considère deux applications f et g égales sur Eztxu et prenant deux valeurs différentes
en x. Ainsi, f ‰ g et Φpf q “ Φpgq, car pour tout x1 P E, upx1 q P Eztxu. Cela contredit
l’injectivité de Φ.
˚ Ainsi, l’injectivité de v et la surjectivité de u sont des conditions nécessaire à l’injectivité
de Φ
‚ On étudie la réciproque de la deuxième propriété. On suppose que Φ est surjective. Pour le
deuxième point, on suppose de plus que |F 1 | ě 2
˚ En particulier, étant donné y 1 P F 1 , la fonction constante envoyant tout élément de E 1 sur
y 1 est dans l’image de Φ : on dispose donc de f tel que

@x P E 1 , y 1 “ vpf ˝ upx1 qq P Impvq.

On en déduit que v est surjective.


˚ Soit x11 et x1 2 dans E 1 tels que upx11 q “ upx12 q. On suppose que x11 ‰ x12 . On remarque
qu’alors, pour tout f P F E , Φpf qpx11 q “ Φpf qpx12 q. On peut alors définir une fonction
g : E 1 Ñ F 1 telle que gpx11 q ‰ gpx12 q. Une telle fonction ne peut donc pas être dans l’image
de Φ.
Ainsi, on en déduit que x11 “ x12 , et donc u est injective.
˚ Ainsi, l’injectivité de u et la surjectivité de v sont bien des CN à la surjectivité de Φ.

Corrigé de l’exercice 2.33 –


1. ‚ La première construction consiste simplement à « dérouler » le couple pa, bq de variables au-
quelles on applique f , c’est à dire étant donnée f définie sur A ˆ B, de d’abord associer à f
l’application fb obtenue en fixant sa deuxième variable égale à b, puis d’évaluer cette application
en a.
‚ On définit ainsi, pour tout f P C AˆB et tout b P B, l’application fb P C A , telle que

@a P A, fb paq “ f pa, bq.

On définit alors Φ : C AˆB ÝÑ pC A qB en définissant pour tout f P C AˆB ,


#
B Ñ CA
Φpf q :
b ÞÑ fb .

En d’autres termes, pour tout f P C AˆB et tout couple pa, bq P A ˆ B,

pΦpf qpbqqpaq “ fb paq “ f pa, bq.

‚ L’application Φ est bien injective. En effet, si Φpf q “ Φpgq, alors

@pa, bq P A ˆ B, pΦpf qpbqqpaq “ pΦpgqpbqqpaq, donc: f pa, bq “ gpa, bq,

et par conséquent, f “ g.
32

‚ Elle est aussi surjective. Si h : B ÞÑ C A est un élément de pC A qB , on définit f : A ˆ B Ñ C


par
@pa, bq P A ˆ B, f pa, bq “ pgpbqqpaq.
On vérifie facilement que Φpf q “ g.
‚ La construction faite dans le point précédente est en fait la définition de la réciproque de Φ. On
aurait aussi pu montrer la bijectivité de Φ en construsant cette application qui à tout g associé
la fonction f contruite dans le point précédent, et en montrant que c’est bien la réciproque de
f.
2. On construit une application Ψ : C A ˆ DB ÝÑ pC ˆ DqAˆB , en associant à tout couple pf, gq P
C A ˆ DB l’application h telle que

@pa, bq P A ˆ B, hpa, bq “ pf paq, gpbqq.

Montrons que Φ est injective. Soit pf1 , g1 q et pf2 , g2 q tels que Ψpf1 , g1 q “ Ψpf2 , g2 q “ h. On a alors

@pa, bq P A ˆ B, pf1 paq, g1 pbqq “ hpa, bq “ pf2 paq, g2 pbqq.

Ainsi, par définition d’un couple, pour tout pa, bq P A ˆ B, f1 paq “ f2 paq et g1 pbq “ g2 pbq. Si A et
B sont non vides, cette quantification sur les couples permet d’énumérer tous les a P A, et tous
les b P B (pour obtenir tous les a, il faut que B soit non vide). Ainsi, f1 “ f2 et g1 “ g2 , d’où
l’injectivité de Ψ. Si A ou B est vide (disons A), la propriété est en général fausse puisque dans ce
cas, C A est réduit à un singleton (une unique application vide), donc C A ˆ DB peut facilement
être mis en bijection avec DB . D’un autre côté, A ˆ B est vide, et donc pC ˆ DqAˆB est aussi un
singleton. Donc sauf si DB est lui même tout petit, on ne pourra pas trouver d’injection de DB
dans pC ˆ DqAˆB .

Corrigé de l’exercice 2.35 –


1. Soit f une injection telle que pour tout n P N, f pnq ď n. On a alors, pour tout n P N,
f pv0, nwq Ă v0, nw, donc Cardpf pv0, nwq ď Cardpv0, nw. Mais comme f est injective, on a aussi
Cardpf pv0, nwq ě Cardpv0, nwq. Ainsi, Cardpf pv0, nwq “ Cardpv0, nwq, et puisqu’on a une inclusion
et que les ensembles sont finis, on en déduit que f pv0, nwq “ v0, nw, pour tout n P N.
Soit maintenant n P N :
‚ Si n “ 0, f p0q ď 0 et f p0q P N, donc f p0q “ 0.
‚ Si n ą 0 alors f pv0, n ´ 1wq “ v0, n ´ 1w et f pnq P v0, nw. Comme f est injective, f pnq R
f pv0, n ´ 1w, donc nécessairement, f pnq “ n.
Ainsi, f “ idN .
2. Soit f une surjection telle que pour tout n P N, f pnq ě n. Alors, pour tout n P N, f ´1 pv0, nwq Ă
v0, nw (car pour tout k ą n, f pkq ě k, donc f pkq R v0, nw. Par surjectivité, tout élément admet
au moins un antécédent, et les antécédents de deux éléments distincts sont évidemment aussi
distincts. Donc Cardpf ´1 pv0, nwqq ě Cardpv0, nwq. On déduit de cette inégalité et de l’inclusion
obtenue précédemment que f ´1 pv0, nwq Ă v0, nw.
Soit maintenant n P N.
‚ Si n “ 0, on a nécessairement f p0q “ 0, car f ´1 pv0, 0wq “ v0, 0w.
‚ Si n ą 0, f ´1 pv0, n ´ 1wq “ v0, n ´ 1w, et f ´1 pv0, nwq “ v0, nw. Ainsi, n est un antécédent d’un
élément de v0, nw, mais pas d’un élément de v0, n ´ 1w, donc n est un antécédent de n. On en
déduit que f pnq “ n.

Corrigé de l’exercice 2.38 –


‚ Supposons p injective. Soit alors x P E. On a ppppxqq “ ppxq, d’où, par injectivité, ppxq “ x. Ainsi,
p “ id.
‚ Supposons p surjective. Soit x P E, et y tel que ppyq “ x. Alors ppppyqq “ ppyq, soit ppxq “ x, donc
p “ id.
33

Corrigé de l’exercice 2.41 –


1. ‚ Recherche d’une condition nécessaire. Si f est injective, alors pour tout pX, Y q P PpEq, f pXq “
f pY q ùñ X “ Y . Ainsi, si X X A “ Y X A et si X X B “ Y X B, alors X “ Y . Ainsi, la
coïncidence de X et Y sur les éléments de A et de B suffit à avoir l’égalité entre X et Y .
Comme il n’y a aucun contrôle sur ce qu’il se passe hors de A Y B, on suspecte que notre
condition est A Y B “ E. Nous allons le montrer.
‚ Si A Y B ‰ E, il existe x P E, x R A Y B. Soit X “ txu et Y “ ∅. On a f pXq “ f pY q “ p∅, ∅q,
pourtant X ‰ Y . Donc f n’est pas injective. La condition A Y B “ E est bien nécessaire.
‚ Si A Y B “ E, alors, étant donnés X et Y tels que f pXq “ f pY q, on obtient :

X “ X XE “ X XpAYBq “ pX XAqYpX XBq “ pY XAqYpY XBq “ Y XpAYBq “ Y XE “ Y.

Ainsi, f est injective.


2. ‚ Recherche d’une condition nécessaire pour la surjectivité. Si f est surjective, tout couple de
PpAq ˆ PpBq est dans l’image de f , en particulier pA, ∅q. Ainsi, il existe X tel que f pXq “
pA, ∅q, donc X X A “ A et X X B “ ∅, donc A Ă X et X X B “ ∅. On en déduit que
A X B “ ∅. Une condition nécessaire pour que f soit surjective est donc que A X B “ ∅.
‚ Montrons qu’il s’agit aussi d’une condition suffisante. Supposons que A X B “ ∅. Alors soit
A1 Ă A et B 1 Ă B. Soit X “ A1 Y B 1 . On a alors :

X X A “ pA1 Y B 1 q X A “ pA1 X Aq Y pB 1 X Aq “ A1 Y ∅ “ A1 ,

et de même X X B “ B 1 . Ainsi, f pXq “ pA1 , B 1 q. on en déduit la surjectivité de f .


3. f est donc bijective si et seulement si E est l’union disjointe de A et B.

Corrigé de l’exercice 2.42 – Soit E un ensemble non vide, et A, B P PpEq. Soit f la fonction définie
par :

f : PpEq ÝÑ PpEq ˆ PpEq


X ÞÝÑ pX Y A, X Y Bq.

1. ‚ Si A ‰ ∅, ou B ‰ ∅ on aura pour tout X, soit X YA ‰ ∅, soit X YB ‰ ∅, donc p∅, ∅q R Impf q.


‚ Si A “ B “ ∅, alors f pXq “ pX, Xq, et donc p∅, Eq R Impf q, car cela imposerait l’existence
d’un X tel que X “ ∅ et X “ E, ce qui est incompatible avec l’hypothèse E ‰ ∅.
Ainsi, f n’est pas surjective.
2. ‚ Supposons A X B “ ∅, et soit X et Y des parties de E telles que f pXq “ f pY q. On a alors :

X YA“Y YA et X Y B “ Y Y B.

Alors,

X “ X Y ∅ “ X Y pA X Bq “ pX Y Aq X pX Y Bq “ pY Y Aq X pY Y Bq “ Y Y pA X Bq “ Y.

Donc f est injective.


‚ Supposons A X B ‰ ∅. On a alors

f pA X Bq “ ppA X Bq Y A, pA X Bq Y Bq “ pA, Bq,

et de même
f p∅q “ p∅ Y A, ∅ Y Bq “ pA, Bq “ f pA X Bq.
Cela empêche l’injectivité de f .

Corrigé de l’exercice 2.45 –


34

1. Puisque g ˝ f est injective, f est injective. Puisque f ˝ g est surjective, f est surjective. Ainsi, f
est bijective, puis, en composant g ˝ f et f ˝ g par f ´1 à droite et à gauche, g est obtenu comme
composée de deux fonctions injectives d’une part, et de deux fonctions surjectives d’autre part.
Ainsi, g est bijective.
2. Quitte à faire une permutation circulaire des données, on peut supposer que h ˝ g ˝ f est surjective,
et g ˝ f ˝ h est injective (dans ces trois composées, il en existe une surjective suivie (cycliquement)
par une injective (sinon, on n’aurait que des injectives ou que des surjectives).
On déduit des hypothèses faites que h est surjective et injective, donc h est bijective. En composant
par h´1 , il vient alors que g ˝ f est surjective, et injective, donc g est surjective et f est injective.
Par ailleurs, f ˝ h ˝ g est soit injective (donc g injective) ou surjective (donc f surjective). Donc
soit f soit g est bijective, puis on obtient la bijectivité de g par composition par g ´1 .
3. On note pour tout i P v1, nw, Fi : Ai Ñ Ai obtenu en composant cycliquement les Ai , c’est-à-dire
Fi “ fi´1 ¨ ¨ ¨ ˝ f1 ˝ fn ˝ ¨ ¨ ¨ ˝ fi ; l’une ou l’autre des deux parties de cette expression pouvant
être dégénérée si i “ n ou i “ 1. On énonce alors la propriété Ppnq : « Pour toutes fi dans cette
situation (i P v1, nw), si les fonctions Fi (i P v1, w) sont toutes soit surjectives soit injectives, et que
l’une d’elle au moins est injective, et l’une d’elle est surjective, alors les fi sont toutes bijectives. ».
Les questions 1 et 2 montrent les propriétés Pp2q et Pp3q. Soit n ě 3, et supposons que Ppnq est vé-
rifié. Donnons-nous des ensembles A1 , . . . , An`1 et des fonctions f1 , f2 , . . . , fn`1 , dans la situation
décrite ci-dessus, ainsi que les fonctions F1 , . . . , Fn`1 correspondantes définies par composition cy-
clique, et vérifiant les propriétés idoines d’injectivité et surjectivité. Quitte à faire une permutation
circulaire des données, on peut supposer que Fn`1 n’est ni l’éventuelle unique fonction surjective,
ni l’unique injective. Ainsi, parmi les fonctions F1 , . . . Fn toutes sont injectives ou bijective, une au
moins est injective, et une surjective. Soit alors pour tout i P v1, n ´ 1w, gi “ fi , et gn “ fn`1 ˝ fn ,
et Gi les compositions cycliques associées à cette nouvelle famille. On voit assez facilement que
pour tout i P v1, nw, Gi “ Fi (on s’est contenté de court-circuiter le sommet An`1 ). Ainsi, les Gi
sont toutes injectives ou surjectives, l’une au moins est injective, une au moins est surjective. On
peut donc appliquer l’hypothèse de récurrence : les gi sont toutes bijectives, donc f1 , . . . fn´1 sont
bijectives, ainsi que fn`1 ˝ fn . Associé au fait que fn ˝ fn´1 ˝ ¨ ¨ ¨ ˝ f1 ˝ fn`1 est soit injective, soit
surjective, on obtient la bijectivité soit que fn soit de fn`1 , et on conclut comme en 3.
Ainsi, d’après le principe de récurrence, la propriété est vraie pour tout n ě 2.

Corrigé de l’exercice 2.48 – (Factorisation d’une application.)


1. Soit f : F ÝÑ E et g : G ÝÑ E deux applications.
‚ S’il existe h : G ÝÑ F telle que g “ f ˝ h, alors pour tout y P gpGq, il existe x P G tel que

y “ gpxq “ f phpxqq,

donc y P Impf q “ f pF q. Ainsi, gpGq Ă f pF q.


‚ Réciproquement, si gpGq Ă f pF q, on définit h de la façon suivante : pour tout x P G, on
a gpxq P Impf q, donc gpxq admet un antécédent y par f , vérifiant f pyq “ gpxq. On fait le
choix d’un de ces antécédents y, et on pose hpxq “ y. On a bien alors pour tout x P G,
f phpxqq “ f pyq “ gpxq.
‚ Au cours de la démontration, il est apparu que h est défini de façon unique à condition (CNS)
que tout élément de gpGq admette un unique antécédent par f , autrement dit à condition que
f se retreigne en une injection sur f ´1 pgpGqq.
2. Soit f : E ÝÑ F et g : E ÝÑ G deux applications.
‚ S’il existe h : F ÝÑ G telle que g “ h ˝ f , alors étant donné px, yq P E 2 tel que f pxq “ f pyq,
on a hpf pxqq “ hpf pyqq, donc gpxq “ gpyq.
‚ Si pour tout px, yq P E 2 , pf pxq “ f pyq ùñ gpxq “ gpyqq, alors, étant donné x P F ,
˚ si x R Impf q, on définit hpxq comme on veut, par choix d’un élément quelconque de G
˚ si x P Impf q, il existe y P E tel que f pyq “ x. On définit alors hpxq “ gpyq.
35

On a alors pour tout y, h ˝ f pyq “ hpf pyqq “ gpy 1 q, où y 1 est un antécédent de f pyq par f (par
nécessairement y). Mais comme on a f py 1 q “ f pyq, on a aussi gpy 1 q “ gpyq par hypothèse, donc
h ˝ pyq “ gpyq.
L’application h est unique si d’une part tout élément x de F est dans Impf q (donc f est
surjective), et si on n’a pas le choix de l’antécédent x de y (donc f est injective). Ainsi, h est
unique si et seulement si f est bijective.
Montrer qu’il existe une application h : F ÝÑ G telle que g “ h ˝ f si et seulement si : @x, y P
E, pf pxq “ f pyq ùñ gpxq “ gpyqq.
À quelle condition h est-elle unique ?
3
Relations

Corrigé de l’exercice 3.3 – Soit R et S deux relations sur E. On rappelle que S ˝ R est la relation
définie par :
@px, zq P E 2 , xpS ˝ Rqz ðñ Dy P E, pxRyq ^ pySzq.
1. Supposons que R et S sont reflexives. Alors, étant donné x P E, il existe y P E, par exemple y “ x,
tel que xRy et ySx. Ainsi, xpS ˝ Rqx. Donc S ˝ R est reflexive.
2. (a) Supposons que R et S sont symétriques, et S ˝ R “ R ˝ S. Soit alors px, yq P E 2 tel que
xpS ˝ Rqy. On a alors l’existence de z tel que xRz et zSy. Par symétrie de R et S, on a
alors ySz et zRx, donc ypR ˝ Sqx, donc, d’après l’hypothèse fait, ypS ˝ Rqx. Ainsi, S ˝ R est
symétrique.
(b) On définit R et S sur t0, 1u par l’unique relation 1R1 pour R (clairement symétrique), et 1S2
et 2S1 (clairement symétrique aussi). Alors T “ S ˝ R est défini par l’unique relation 1T 2
(clairement pas symétrique).
3. (a) Supposons R antisymétrique et transitive. Alors soit px, yq P E 2 tels que xpR˝Rqy et ypR˝Rxq.
On a alors l’existence de z et t tels que xRz et zRy et yRt et tRx. On a alors, par transitivité
de R, xRy et yRx, donc x “ y.
(b) Sur E “ t1, 2, 3u, 1R2, 2R3, 2S2, 3S1. Représentez le diagramme sagittal !
4. (a) Soit px, y, zq P E 3 tel que
xpR ˝ Rqy et ypR ˝ Rzq.
Alors il existe z et t tels que
xRz, zRy, yRt, tRz.
par transitivité, on en déduit que xRy et yRz (n’oubliez pas de garder une étape, que ce soit
z, y ou t !), donc, par définition de R ˝ R, xR ˝ Rz. Ainsi R ˝ R est transitive.
(b) Sur E “ t1, 2, 3u, 1R1, 3R2, 1S3, et c’est tout.
5. Si R est une relation d’équivalence ou d’ordre, en particulier elle est transitive et reflexive. On
obtient alors, pour tout px, yq P E 2 :
‚ si xpR ˝ Rqy, alors il existe z tel que xRz et zRy, et R étant transitive, xRy.
‚ si xRy, alors par reflexivité, xRx et xRy, donc il existe z (par exemple z “ x) tel que xRz et
zRy, d’où xpR ˝ Rqy.
On en déduit que R “ pR ˝ Rq.

Corrigé de l’exercice 3.7 – Soit R la relation définie sur R par :

@px, yq P R, xRy ðñ px “ y “ 0q _ xy ą 0.

1. ‚ On a soit x “ 0, soit x2 ą 0, donc xRx ; ainsi, R est transitive.


37

‚ Soit px, yq P R tels que xRy. Alors x “ y “ 0 ou xy ą 0, donc y “ x “ 0, ou yx ą 0, donc


yRx. Ainsi, R est symétrique.
‚ Soit px, y, zq P R3 tels que xRy et yRz. On a alors (x “ y “ 0 ou xy ą 0) et (y “ z “ 0 ou
yz ą 0)
˚ si y “ 0, on ne peut avoir ni xy “ 0, ni yz “ 0, donc x “ y “ 0 et y “ z “ 0, donc
x “ z “ 0, d’où xRz ;
˚ si y ‰ 0, on a nécessairement xy ą 0 et yz ą 0, donc xy 2 z ą 0, et comme y 2 ą 0, xz ą 0,
d’où xRz.
La relation R est donc transitive.
La relation R étant reflexive, symétrique et transitive, il s’agit d’une relation d’équivalence.
Par ailleurs, x et y sont dans la même classe si et seulement si x “ y “ 0, ou si x et y sont
strictement de même signe. Ainsi, les classes d’équivalence sont R˚´ , R˚` et t0u. L’ensemble quotient
est donc l’ensemble des signes, `, ´ et 0. Cet ensemble quotient est suffisant pour décrire toutes
les règles de signe.
2. Soit px, yq et px1 , y 1 q deux éléments de R2 tels que xRy et x1 Ry 1 . Alors
‚ si x ou x1 est nul, il en est de même de y ou y 1 , donc xx1 “ yy 1 “ 0, donc xx1 Ryy 1 .
‚ Sinon, xy ą 0 et x1 y 1 ą 0, donc xx1 yy 1 ą 0, donc xx1 Ryy 1
on en déduit que R est une congruence sur pR, ˆq. Cela n’est rien d’autre que l’expression des
règles de signe pour les produits.

Corrigé de l’exercice 3.8 – Il faut déjà avoir quelques notions sur la dénombrabilité. Un ensemble est
dénombrable s’il peut se mettre en bijection avec N, et au plus dénombrable s’il est fini ou dénombrable.
On peut remarquer qu’en numérotant les éléments dans l’ordre croissant, un sous-ensemble de N est
soit fini, soit dénombrable. On en déduit qu’un sous-ensemble d’un ensemble dénombrable est au plus
dénombrable. On remarque aussi que N ˆ N est dénombrable (d’après la bijection vue dans le cours, par
diagonales). Ainsi, N ˆ t0, 1u est dénombrable (on peut aussi le voir en construisant explicitement une
bijection N Ñ N ˆ t0, 1u, qui à n associe pq, rq, quotient et reste de la division euclidienne par 2, dont la
réciproque est pq, rq ÞÑ 2q ` r).
Ainsi, étant donné deux ensembles au plus dénombrables disjoints, ils peuvent être mis en bijection avec
des sous-ensembles de N (soit un sous-ensemble fini, soit N tout entier). Pour montrer que leur union est
encore au plus dénombrable, il suffit donc de le montrer dans le cas de deux sous-ensembles de A et B
de N. Cette union est en bijection avec A ˆ t1u Y B ˆ 0subsetN ˆ t0, 1u, et est donc fini ou dénombrable,
en tant que sous-ensemble d’un ensemble fini ou dénombrable.
Si l’union n’est pas disjointe, on peut se ramener au cas d’une union disjointe en considérant A et BzA
qui sont encore au plus dénombrables. Ainsi, l’union de deux ensembles au plus dénombrables est encore
au plus dénombrable.
Après ces préliminaires sur la dénombrabilité, on peut aborder l’exercice. On précise un peu la terminolo-
gie : dire que f et g coïncident sur un sous-ensemble D inclus dans chacun de leur domaine de définition
signifie que les deux restrictions f|D et g|D sont égales.
‚ En prenant F “ ∅, au plus dénombrable, et f P RR , f coïncide avec f sur RzF , donc f Rf .
‚ Soit f , g P RRR telles que f Rg. Alors on dispose d’un sous-ensemble F au plus dénombrable tel
que f et g coïncident sur RzF . Donc g et f aussi ! Ainsi, gRf .
‚ C’est la transitivité qui est un peu moins triviale, et utilise les préliminaires ci-dessus. Soit f , g et
h telles que f Rg, et gRh. Alors on dispose de deux ensembles au plus dénombrables F 1 et F 2 tels
que
@x P RzF, f pxq “ gpxq et @x P RzF 1 , gpxq “ hpxq.
Ainsi
@x P RzpF Y F 1 q, f pxq “ gpxq “ hpxq.
Comme F Y F 1 est l’union de deux ensembles au plus dénombrable, il est encore au plus dénom-
brable. Ainsi f Rh.
38

On en déduit que R est bien une relation d’ordre.

Corrigé de l’exercice 3.9 – (Construction de Z à partir de N)


1. ‚ Soit pa, bq P N ˆ N. On a alors a ` b “ b ` a, donc pa, bq „ pa, bq. Ainsi, „ est reflexive.
‚ Soit pa, bq et pc, dq deux éléments de NˆN. Supposons que pa, bq „ pc, dq. On a alors a`d “ b`c,
donc c ` b “ d “ a, soit pc, dq „ pa, bq. Donc „ est symétrique.
‚ Soit pa, bq, pc, dq et pe, f q trois éléments de N ˆ N tels que pa, bq „ pc, dq et pc, dq „ pe, f q. Alors
a ` d “ b ` c et c ` f “ d ` e. Par conséquent,

a`d`c`f “ b`c`d`e donc: a`f “b`e soit: pa, bq „ pe, f q.

Ainsi, „ reflexive
Il s’agit donc d’une relation d’équivalence.
2. Pour deux éléments de la même classe, la différence entre la première et la deuxième coordonnée va
être la même. Ainsi, on peut construire Z comme étant le quotient de N ˆ N par „, un élément de
Z représenté par le couple pa, bq correspondant à l’entier a ´ b dans l’ensemble intuitif Z que nous
connaissons bien. Plus précisément, en supposant connu l’ensemble Z intuitif, on a une bijection
de pN ˆ Nq{ „ÝÑ Z définie par ϕpa, bq “ a ´ b.
‚ Cette application est bien définie, car tout représentant pa, bq d’une même classe donne la même
valeur ;
‚ si ϕpa, bq “ ϕpc, dq, alors a ´ b “ c ´ d, donc a ` d “ b ` c, donc pa, bq et pc, dq sont dans la
même classe d’équivalence, donc égaux dans pN ˆ Nq{ „. D’où l’injectivité.
‚ Soit n P Z, alors n “ ϕpn, 0q si n ě 0, et n “ ϕp0, ´nq si n ă 0. Ainsi, ϕ est surjective.
3. Soit pa, bq, pc, dq, pa1 , b1 q et pc1 , d1 q tels que

pa, bq „ pc, dq et pa1 , b1 q „ pc1 , d1 q.

On a alors a ` d “ b ` c et a1 ` d1 “ b1 ` c1 , d’où a ` a1 ` d ` d1 “ b ` b1 “ c ` c1 , donc


pa ` a1 , b ` b1 q „ pc ` c1 , d ` d1 q. On en déduit que „ est une congruence sur pN ˆ N, `q. Par
conséquent, ` définit une loi d’addition sur le quotient. On remarque alors que c1 , et c2 étant des
classes d’équivalences, représentées par pa, bq et pc, dq, on alors

ϕpc1 ` c2 q “ pa ` cq ´ pb ` dq “ pa ´ bq ` pc ´ dq “ ϕpc1 q ` ϕpc2 q.

Ainsi, l’addition obtenu par passage au quotient coïncide (via la bijection ϕ avec l’addition usuelle
sur Z.

Corrigé de l’exercice 3.11 –


‚ Avec n “ 1, on obtient la reflexivité.
‚ Soit px, yq P N2 tels que xRy et yRx. On a alors deux entiers m et n tels que y “ xm et x “ y n .
Ainsi, x “ xmn .
˚ Si mn “ 1, on a alors m “ n “ 1, donc x “ y
˚ Si mn ‰ 1, on a nécessairement x “ 0 ou x “ 1, et dans les deux cas (m et n étant non nuls),
on obtient y “ xm “ x.
Ainsi, si xRy et yRx, alors x “ y, d’où l’antisymétrie.
‚ Soit px, y, zq P N3 tels que xRy et yRz. Il existe deux entiers strictement positifs m et n tels que
y “ xm et z “ y n . Ainsi, z “ xmn , où mn P N˚ , d’où xRz. D’où la transitivité
On en déduit que R est unre relation d’ordre.

Corrigé de l’exercice 3.12 –


1. Réflexivité : Soit C de centre O et de rayon R. Alors

dpC, Cq “ 0 “ R ´ R.

Donc CRC.
39

2. Antisymétrie : Soit C et D deux cercles, de centres respectifs O1 et O2 et de rayons R1 et R2 . On


suppose que CRD et DRC. Alors

dpO1 , O2 q ď R2 ´ R1 et dpO1 , O2 q ď R1 ´ R2 .

L’un de ces deux majorants étant négatif ou nul, et la distance étant positive, cela n’est possible
que si R1 ´ R2 “ 0, puis dpO1 , O2 q “ 0. On en déduit que O1 “ O2 et R1 “ R2 , donc C “ D.
3. Transitivité : Facile à comprendre sur un dessin, c’est l’inégalité triangulaire qui est en jeu ici.
Soit C1 , C2 et C3 trois cerles de centres respectifs O1 , O2 , et O3 , et de rayons R1 , R2 et R3 . On
suppose que C1 RC2 et C2 RC3 . Alors

dpO1 , O2 q ď R2 ´ R1 et dpO2 , O3 q ď R3 ´ R2 .

Par inégalité triangulaire,

dpO1 , O3 q ď dpO1 , O2 q ` dpO2 , O3 q ď R2 ´ R1 ` R3 ´ R2 “ R3 ´ R2 .

Ainsi, C1 RC3 .
Par conséquent, R est une relation d’ordre.

Corrigé de l’exercice 3.13 – La relation n’est pas reflexive. En effet, soit x ă y, et px1 , y 1 q “ px, yq. On
a bien x ď x1 , x ď y 1 , y ď y 1 , mais pas y ď x1 .
Ainsi, il ne s’agit pas d’une relation d’ordre.

Corrigé de l’exercice 3.16 –


1. Notons Gď le graphe d’une relation ď. On note ď1 α ď2 la relation définie (l’ordre ď1 implique
l’ordre ď2 ). On se rend compte d’après la définition que

ď1 α ď2 ðñ Gď1 Ă Gď2 .

Ainsi, il s’agit de la restriction à l’ensemble des graphes de relation d’ordre de l’ordre défini par
l’inclusion sur PpE ˆ Eq. La restriction d’une relation d’ordre étant encore une relation d’ordre,
on en déduit bien qu’il s’agit d’une relation d’ordre sur les graphes (donc aussi sur les relations
d’ordre, c’est pareil en fait, les relations d’ordre étant définies par leur graphe).
2. La relation d’égalité est une relation d’ordre (de façon triviale). C’est la plus petite, car toute
relation d’ordre (large) contient l’égalité (par réflexivité) : si ď est une relation d’ordre, la reflexivité
amène l’implication
@px, yq P E 2 , x “ y ùñ x ď y.
Ainsi, pour tout relation d’ordre ď sur E, “ α ď. On en déduit que l’égalité est bien le minimum.
3. ‚ D’après un exercice précédent (lemme de Spielrajn-Marczewski), Toute relation d’ordre ď ad-
met une extension linéaire, i.e. un prolongement par un ordre total ďt . On a donc ď α ďt .
Si la relation intiale n’est pas totale, on ne peut pas avoir l’égalité, ce qui donne un majorant
strict de ď. Ainsi, ď n’est pas un élément maximal. On en déduit que les éléments maximaux
sont nécessairement des ordres totaux.
‚ Réciproquement, si ď est un ordre total et si ď α ď1 , alors pour tout px, yq P E2 , x ď y ùñ
x ď1 y. Montrons que cette implication est en fait une équivalence. Pour exploiter le fait que
l’ordre est total, on le fait par contraposée. Supposons donc que x ď y, donc y ă x. On en
déduit que y ‰ x et y ď x. Puisque ď α ď1 , il en résulte que y ‰ x et y ď1 x, et donc y ă x.
En particulier, l’antisymétrie de ď1 indique qu’alors x ď y (mais ce n’est a priori pas une
équivalence, puisqu’on ne sait pas à ce stade que ď1 est total).
On a donc bien montré l’équivalence :

@px, yq P E 2 , x ď y ðñ x ď1 y, donc: ď“ď1 .

L’ordre ď n’admet donc pas de majorant strict, et est donc un élément maximal.
40

‚ Ainsi, les éléments maximaux sont précisément les relations d’ordre total.

Corrigé de l’exercice 3.19 –


1. ‚ Soit M P MajptsuppXq, suppY quq. Alors M ě suppXq, et suppXq étant un majorant de X, M
majore aussi X. De même, M majore Y . Donc M P MajpX Y Y q.
‚ Soit M P MajpX Y Y q. Alors M majore X Y Y , donc aussi X et Y . Or, suppXq et suppY q sont
les plus petits majorants respectivement de X et Y , donc M ě suppXq et M ě suppY q. On en
déduit que M P MajptsuppXq, suppY quq.
‚ Ainsi, MajptsuppXq, suppY quq “ MajpX Y Y q. Donc l’un de ces ensembles admet un plus petit
élément si et seulement si l’autre aussi, et les deux minimums sont égaux. On en déduit que
tsuppXq, suppY qu admet une borne supérieure si et seulement si X Y Y en admet une, et dans
ce cas,
suppsuppXq, suppY qq “ suppX Y Y q.

2. On a alors
supptx, supty, zuuq “ suppsuppxq, suppy, zqq “ supptx, y, zuq.
On peut donc remarquer que pour calculer la borne sup d’un ensemble de 3 éléments, on peut
calculer des bornes sup 2 à 2. Cela se généralise facilement par récurrence à un nombre plus
important de termes. L’expression obtenue étant symétrique en x, y et z, on en déduit également,
que l’opération « borne supérieure » définie sur 2 éléments, est commutative et associative.
3. Plus généralement, d’après la question 1,

suppXYtsuppY YZquq “ suppsuppXq, supptsuppY YZquqq “ suppsuppXq, suppY YZqq “ suppXYY YZq.

Cette expression étant symétrique en X, Y et Z, on trouve la même chose si on part de la seconde


expression, et donc

suppX Y tsuppY Y Zquq “ supptsuppX Y Y qu Y Zq.

Corrigé de l’exercice 3.22 –


‚ Soit G une partie non vide de F . M est un majorant de G si et seulement si M P F et si pour tout
X P F , X Ă F , donc si et seulement si
ď
M PF et X Ă M.
XPG
ď
Si on parvient à montrer que X P F , ce sera donc le plus petit des majorants.
XPG
Montrons
ď donc cela. Tout d’abord, les éléments de G étant tous des sous-ensembles de E, on a
X P PpEq. Soit alors f P A. On a, d’après les propriétés des images directes :
XPG
˜ ¸
ď ď ď
f X “ f pXq Ă X,
XPG XPG XPG

la dernière inclusion provenant de la définition de F . Ainsi, XPG X est bien un élément de F ,


Ť

et d’après ce qui précède, c’est donc le plus petit des majorants de G. On en déudit que G admet
bien une borne supérieure.
‚ On fait de même pour les bornes inférieures. Dans un premier temps, pour tout minorant m de G,
m est inclus dans tout X de G, donc č
mĂ X.
XPG
41

č
De plus, X est bien un minorant de G dans PpEq. Il reste à montrer que c’est bien un élément
XPG
de F . Dans ce cas, ce sera bien le plus grand minorant de G dans F . C’est un élément de PpEq,
et de plus, pour tout f P A :
˜ ¸
č č č
f X Ă f pXq Ă X,
XPG XPG XPG

Attention au fait que cette fois, la première inclusion n’est plus une égalité en général ! Ainsi, il
s’agit bien du plus grand des minorants (dans F ) de G, donc de sa borne inférieure dans F .

Corrigé de l’exercice 3.25 – Supposons E infini.


L’ensemble E est un sous-ensemble non vide de lui-même, donc admet un élément minimum x0 .
Tous les éléments x de Eztx0 u vérifient alors x ą x0 , et sont en nombre infini. On définit x1 “
minpEztx0 uq, puis x2 “ minpEztx0 , x1 uq, et plus généralement, x1 , . . . , xn´1 étant construits, on définit

xn “ minpEztx0 , . . . , xn uq.

On définit alors de la sorte une suite x0 ă x1 ă x2 ă . . . d’éléments strictement croissants, et on peut


toujours continuer le processus, car les ensembles considérés sont infinis, donc non vides.
Soit F “ txn , n P Nu. Ce sous-ensemble non vide n’admet pas de maximum. En effet, s’il en admettait
un, ce serait l’un des xn , mais alors on aurait xn ě xn`1 , ce qui contredit la construction de la suite pxn q.
Ainsi, on a trouvé un sous-ensemble non vide de E n’admettant pas de maximum, ce qui contredit la
propriété de E. On en déduit que E est fini.

Corrigé de l’exercice 3.26 – (principe de maximalité de Haussdorff ) Soit pE, ďq un ensemble


ordonné. On appelle chaîne de E tout sous-ensemble totalement ordonné de E
1. A est un sous-ensemble de PpEq. La relation d’inclusion sur A est donc la restriction de la relation
d’inclusion sur PpEq ; il s’agit donc aussi d’une relation d’ordre (ordre induit par restriction, c’est
du cours).
ď
2. Soit C une chaîne de A, donc un sous-ensemble totalement ordonné de PpAq. Soit d “ c. On
cPC
considère x et y deux éléments de d. Il existe c1 et c2 dans C tels que x P c1 et y P c2 . Comme C
est une chaîne de A, c1 Ă c2 ou c2 Ă c1 , donc x et y sont tous les deux dans le plus gros des deux
ensembles c1 et c2 . Résumons cela en disant qu’il existe c P C tel que x P c et y P c. Comme c est
une chaîne de E (donc totalement ordonné), on a soit x ď y, soit y ď x.
Par conséquent, tout couple px, yq d’éléments de d est constitué d’éléments comparables, d est un
sous-ensemble totalement ordonné de E, donc une chaîne de E.
3. Tout
ď sous-ensemble totalement ordonné C de l’ensemble A des chaînes de E admet un majorant
c dans A. Ainsi, A est un ensemble inductif. On en déduit, d’après le lemme de Zorn, qu’il admet
cPC
un élément maximal. Il existe donc une chaîne c P A, maximale (pour la relation d’inclusion).

Corrigé de l’exercice 3.29 –


1. On se donne des éléments x, y et z quelconques.
‚ Réflexivité : On a xR Ă xR, Rx Ă Rx, donc xTd x et xTg x, donc aussi xT x.
‚ Supposons xTd y et yTd z. Alors zR Ă yR Ă xR, d’où xTd z.
De même, si xTg y et yTg z, alors Rx Ă Ry Ă Rz, donc xTg z.
Cela donne la transitivité de Tg et Td , et en combinant les deux, aussi la transitivité de T .
‚ Ainsi, Td , Tg et T sont des préordres.
2. (a) ‚ On montre que Tg “ Td . Supposons xTg y. Si x “ y, la réflexivité montre qu’on a aussi xTd y.
Supposons donc x ‰ y. Alors yR Ă xR, cette inclusion étant stricte.
Soit z P Rx. Pour commencer, on peut remarquer que z ‰ x, car R est asymétrique, donc
irréflexive. On a aussi z ‰ y. En effet, sinon, yRx et donc x P yR Ă xR, et on obtiendrait
xRx, contredisant encore une fois l’asymétrie.
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On a donc zRx. La relation étant asymétrique, on en déduit que xRz, donc que z R xR,
et donc z R yR. Ainsi, yRz, et puisque la relation est asymétrique et que z ‰ y, on en
déduit que zRy. Ainsi, z P Ry.
On a bien montré que Rx Ă Ry, donc que xTd y.
L’idée de passer par des négations est assez naturel, pour exploiter le fait que la relation
est totale.
‚ Un raisonnement similaire montre que si xTd y alors xTg y. Ainsi, les deux relations Td et Tg
sont égales.
‚ De plus, on a montré au cours du raisonnement précédent que si xTd y (et donc aussi xTg y)
et x ‰ y, on ne peut pas avoir yRx, car cela contredirait l’irréflexivité. La relation R étant
totale, on en déduit que xRy.
Cela montre bien que la relation stricte associée à Td (et donc aussi à T calg ) est incluse
dans R.
‚ Montrons enfin que la relation T “ Td “ Tg est une relation d’ordre. La question 1 montre
qu’il s’agit déjà d’un préordre. Il ne reste plus qu’à montrer l’antisymétrie. Supposons donc
que xT y et yT x. Par l’absurde, si x “ y alors d’après le point précédent, xRy et yRx, ce
qui contredit l’asymétrie de R.
(b) ‚ L’énoncé tel qu’il est donné semble faux. Il suffit de considérer un tournoi à 3 éléments,
formant un cycle. Les éléments sont tous les trois minimaux, et la propriété n’est pas
satisfaite. La bonne propriété (corrigée dans la nouvelle version) est :
x est minimal pour T si et seulement si pour tout y distinct de X, soit xRy, soit il existe
z tel que xRz et zRx.
‚ Supposons x minimal, et soit y P Xztxu. On suppose que pxRyq (sinon, le résultat est
déjà acquis). Alors pyT xq, du fait de la minimalité de x. On en déduit que Ry Ć Rx. Il
existe donc z P Ry tel que z R Rx. Ainsi, zRy et pzRxq. Puisque zRy et pxRyq, on ne
peut pas avoir z “ x. Ainsi, par asymétrie de R, xRz, et la CN est démontrée.
‚ Supposons x non minimal. Alors on dispose de y ‰ x tel que Ry Ă Rx. Tout d’abord,
si xRy, alors x P Ry, donc x P Rx, ce qui contredit l’irréflexivité de R. Par conséquent,
pxRyq
Par ailleurs, soit z dans E. Si xRz et zRy, alors zRx, et donc z R Rx. L’inclusion
Ry Ă Rx amène alors z R Ry, ce qui contredit zRy. Cela donne la CS.
3. ‚ Supposons de plus que R est transitive. Alors pour tout x et y tel que xRy, et tout z P Rx,
on a
zRx et xRy,
et donc, par transitivité, zRy. Ainsi, z P Ry. On en déduit que xT y. Comme R est totale, on
en déduit que T est totale aussi.
‚ Réciproquement, si xT y et x ‰ y, on ne peut pas avoir yRx (car alors yT x contredirait
l’antisymétrie de T ). Ainsi, xRy
‚ Ainsi, R est la relation d’ordre stricte associée à T . En particulier, c’est une relation d’ordre
strict.
‚ Le caractère total de T montre aussi qu’un élément minimal est alors aussi un élément mini-
mum. En particulier, si E est fini et non vide, E admet alors un minimum.

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