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Alain TROESCH
Version du:
7 octobre 2023
Table des matières
1
Logique et raisonnements
Dx, Bpxq.
Réciproquement, supposons p@x, P pxqq ^ p@x, Qpxqq. Soit x. Comme @x, P pxq, en particulier, pour
cette valeur de x qu’on s’est donnée, P pxq est vraie. De même, Qpxq est vraie, donc P pxq ^ Qpxq.
La valeur de x qu’on s’est donnée étant quelconque, on en déduit que @x, P pxq ^ Qpxq.
Les deux propositions sont équivalentes.
2. @x, P pxq_ Qpxq : pour tout x, soit P pxq est vrai, soit Qpxq, mais il ne s’agit pas forcément toujours
de P ou toujours de Q : pour certaines valeurs de x, il peut s’agir de P , pour d’autres, il peut
s’agir de Q. Ainsi, cette propriété est moins forte que p@x, P pxqq _ p@x, Qpxqq
En revanche, il est assez clair que si p@x, P pxqq _ p@x, Qpxqq, alors @x, P pxq _ Qpxq, la réciproque
étant fausse
3. Pour une valeur particulière de X, si @x, pP ùñ Qq, il suffit que P pXq soit vrai pour que QpXq
aussi, alors que si p@xP q ùñ p@xQq, il est nécessaire a priori de savoir que P pxq est vraie pour
toutes les valeurs de x pour avoir QpXq pour une valeur donnée. La deuxième assertion est donc
beaucoup plus contraignante ; elle est clairement vérifiée si la première l’est, mais la réciproque est
fausse.
4. Si Dx, P _ Q, alors il existe une valeur x pour laquelle soit P pxq est vérifiée (donc Dx, P pxq), soit
Qpxq est vérifiée (donc Dx, Qpxq). Ainsi, DxP _ DxQ.
Réciproquement si DxP _ DxQ, soit il existe x tel que P pxq, et dans ce cas P pxq _ Qpxq est vrai,
soit il existe x tel que Qpxq, et P pxq _ Qpxq est aussi vrai. Dans tous las cas, on a une valeur de x
telle que P pxq _ Qpxq est vraie.
Les deux expressions sont donc équivalentes.
5. Dans Dx, P ^ Q, P et Q doivent être satisfaites pour une même valeur de x, ce qui n’est pas
nécessaire si DxP ^ DxQ. Ainsi, la première assertion entraîne la deuxième, mais pas l’inverse.
Il est possible d’obtenir des expressions équivalentes, par exemple en niant A ùñ C plutôt que
A ùñ B.
3. p@x P E, Dy P E, Apx, yq _ Bpxqq ” Dx P E, @y P E, Apx, yq ^ Bpxq ;
4
R ùñ pS ùñ Rq ” R _ p‰ S _ Rq
” p R _ Rq _ S
”τ_ S
” τ.
2. pR ùñ Sq ùñ ppS ùñ T q ùñ pR ùñ T qq.
‚ Table de vérité :
R S T A “ R ùñ S B “ pS ùñ T q C “ pR ùñ T q D “ pB ùñ Cq A ùñ D
V V V V V V V V
V V F V F F V V
V F V F V V V V
V F F F V F F V
F V V V V V V V
F V F V F V V V
F F V V V V V V
F F F V V V V V
‚ Manipulations logiques :
On peut, comme dans la question précédente, trandformer toutes les implications en disjonction,
ou alors essayer de se ramener à la transitivité de l’implication, en commençant par remarquer
que
A ùñ pB ùñ Cq ” p A _ pB ùñ Cqq
” A_ B_C
” pA ^ Bq _ C
” pA ^ Bq ùñ C.
Ainsi,
pR ùñ Sq ùñ ppS ùñ T q ùñ pR ùñ T qq ” ppR ùñ Sq ^ pS ùñ T qq ùñ pR ùñ T q
τ
par transitivité de l’implication.
‚ Raisonnment déductif :
˚ Supposons que l’hypothèse 1 : R ùñ S est vraie, et montrons que la conclusion Ccl 1 :
pS ùñ T q ùñ pR ùñ T q.
˚ Pour montrer Ccl 1, on décompose encore : il s’agit d’une implication à démontrer, on
suppose donc vraie l’hypothèse Hyp 2 : S ùñ T , et on cherche à montrer Ccl 2 : R ùñ T .
˚ Là encore, avec Hyp 1 et Hyp 2, on est ramené à la transitivité de l’implication. Mais tant
qu’à faire, on pousse notre méthode jusqu’au bout : pour montrer Ccl 2, qui s’écrit encore
sous forme d’une implication, on suppose vraie Hyp 3 : R et on doit démontrer T .
˚ D’après Hyp 3 et Hyp 1 et le modus ponens, S est vraie. Ainsi, d’après Hyp 2 et le modus
ponens, T est vraie. On a donc montré que Ccl 3 est vraie, ce qui termine notre preuve.
3. pR _ Sq ðñ ppR ùñ Sq ùñ Sq
‚ Table de vérité :
R S A“R_S R ùñ S B “ pR ùñ Sq ùñ S A ðñ B
V V V V V V
V F V F V V
F V V V V V
F F F V F V
‚ Manipulations logiques :
pR ùñ Sq ùñ S ” pR ùñ Sq _ S
” pR ^ Sq _ S
” pR _ Sq ^ p S _ Sq
” pR _ Sq ^ τ
” R _ S.
6
Ainsi, on a bien
pR _ Sq ðñ ppR ùñ Sq ùñ Sq
‚ Raisonnement déductif :
On a une équivalence à prouver. On utilise le principe de double-implication :
˚ Implication directe :
— On suppose que R _ S (Hyp 1). On doit montrer pR ùñ Sq ùñ S (Ccl 1).
— Pour montrer cette implication, on suppose R ùñ S (hyp 2), et on montre S (Ccl 2).
— Raisonnons par l’absurde en supposant S faux. Alors R est vrai d’après l’hypothèse Hyp
1. On déduit de Hyp 2 et du modus ponens que S est vrai, d’où une contradiction.
— Ainsi, S est vraie (Ccl 2). Cela termine notre preuve.
4. pR ùñ pS _ T qq ðñ pS _ R _ T q.
‚ Table de vérité :
‚ Manipulations logiques :
R ùñ pS _ T q R _ pS _ T q
S_ R_T
R S T A “ R ùñ S B “R^T C “S^T D “ B ùñ C A ùñ D
V V V V V V V V
V V F V F F V V
V F V F V F V V
V F F F F F V V
F V V V F V F V
F V F V F F V V
F F V V F F V V
F F F V F F V V
7
‚ Manipulations logiques :
pR ^ T q ùñ pS ^ T q ” p pR ^ T qq _ pS ^ T q
”p R_ T q _ pS ^ T q
”p R_ T _ Sq ^ p R _ T _ Tq
”p R_ T _ Sq ^ R_τ
”p R_ T _ Sq ^ τ
” R_ T _ S.
Ainsi,
pR ùñ Sq ùñ ppR ^ T q ùñ pS ^ T qq ” pR ùñ Sq _ p R _ T _ Sq
” pR ^ Sq _ p R _ T _ Sq
” pR _ R_ T _ Sq ^ p S _ R_ T _S
” pτ _ T _ Sq ^ τ _ R_ Tq
”τ ^τ
” τ.
‚ Raisonnement déductif :
˚ On suppose l’hypothèse R ùñ S (hyp 1). On doit montrer que pR ^ T q ùñ pS ^ T q (ccl 1).
˚ Pour montrer ccl 1, on suppose R ^ T (hyp 2) et on doit démontrer S ^ T (ccl 2) :
— D’après hyp 2, T est vraie.
— D’après hyp 2, R est vraie. On déduit de hyp 1 et du modus ponens que S est vraie.
— Donc S ^ T est vraie.
6. pR ðñ Sq ùñ ppT ùñ Rq ðñ pT ùñ Sqq .
‚ Table de vérité :
R S T A “ R ðñ S B “ T ùñ R C “ T ùñ S D “ B ðñ C A ùñ D
V V V V V V V V
V V F V V V V V
V F V F V F F V
V F F F V V V V
F V V F F V F V
F V F F V V V V
F F V V F F V V
F F F V V V V V
‚ Manipulations formelles :
Ainsi,
pR ðñ Sq ùñ ppT ùñ Rq ðñ pT ùñ Sqq ” pR ðñ Sq _ pR ^ Sq _ T_ pR _ Sq
” pR ^ Sq _ p R ^ Sq _ pR ^ Sq _ T_ pR _ Sq
” pR ^ p S _ Sqq _ p R ^ pS _ Sqq _ T
”R_ R_ T
”τ_ T
” τ.
‚ La méthode déductive est ici largement la plus efficace, et la plus intuitive, car elle s’appuie
vraiment sur la sigification logique de cette formule, évidente e y réfléchissant un peu.
˚ Pour montrer cette implication, on suppose Hyp 1 : pR ðñ Sq. On doit alors montrer Ccl
1 : pT ùñ Rq ðñ pT ùñ Sq.
˚ Pour montrer Ccl 1, o raisonne par double implication : on montre pT ùñ Rq ùñ pT ùñ Sq
et pT ùñ Sq ùñ pT ùñ Rq :
— Montrons pT ùñ Rq ùñ pT ùñ Sq. Pour cela, supposons T ùñ R. D’après Hyp 1,
R ùñ S, donc par transitivité de l’implication, T ùñ S.
— Montrons pT ùñ Sq ùñ pT ùñ Rq. Pour cela, supposons T ùñ R. D’après Hyp 1,
S ùñ R, donc par transitivité de l’implication, T ùñ R.
Cela prouve bien Ccl 1.
À retenir de cet exercice :
‚ La méthode 3 est celle qu’on mettra en oeuvre pour démontrer des propriétés mathématiques : il
s’agit de décomposer la propriété à démontrer en déroulant au fur et à mesure sa structure logique,
c’est-à-dire en SUPPOSANT au fur et à mesure les hypothèses des implications, et en POSANT
les variables, lorsqu’en plus, il y a des quantifications.
‚ La méthode 1 est efficace (et indispensable) pour démontrer quelques règles logiques élémentaires
(voir cours), mais s’avère assez vite limitée et peu agréable, et peu adaptée au cas de formules
quantifiées. Par ailleurs, elle coupe court à toute intuition. Mieux vaut la réserver à ces usages
initiaux.
‚ La méthode 2 peut être efficace pour certaines propriétés logiques assez simples, mais a ses limita-
tions notamment lorsqu’il y a des quantifications, car c’est une méthode globale qui fait manipuler
l’expression entière : on ne peut pas poser les variables et les hypothèses, et donc on n’a pas de
matériel de travail. De même, elle est peu adaptée à la rédaction d’un argument nécessitant de
rajouter des ingrédients (utilisation de théorèmes connues etc)
‚ KAPLA : pour comparer les méthodes 2 et 3, on peut faire l’analogie suivante : la méthode 3
manipule l’expression logique dans sa totalité, sans pouvoir accéder aux propriétés internes et aux
variables lorsqu’il y a des quantifications. Cela revient à essayer de construire un chateau avec des
Kaplas en secouant une boîte contenant des Kaplas, mais sans manipuler les Kaplas eux-même.
Avec la méthode 2, on ouvre la boîte de Kapla, et on prend les Kaplas dans la main un à un pour
construire le chateau (i.e. on accède aux hypothèses et aux variables). C’est plus facile comme ça ! !
Les exercices suivants illustrent les différents types de raisonnement vus en cours. Ils sont volontairement
un peu mélangés, pour vous laisse trouver le(s) raisonnement(s) le(s) plus adapté(s) à chaque exercice.
Corrigé de l’exercice 1.10 –
1. On procède par analyse synthèse :
‚ Analyse : supposons que x soit solution de l’équation. Alors, en élevant au carré,
x lnpxx q “ xx ln x soit: x2 ln x “ xx ln x.
x ln x “ 2 ln 2, puis: x “ 2.
m “ p1 p2 . . . pn ` 1.
Alors, pour tout i P v1, nw, m ” 1 mod pi , et comme pi ‰ 1, m ı 0 mod pi . Ainsi, m n’est
divisible par aucun nombre premier. Or m ą 1 ce qui contredit un résultat du cours.
Ainsi, il existe une infinité de nombres premiers.
2. On montre par récurrence forte sur n la propriété suivante, définie pour tout n P N˚ : Ppnq :
n´1
« pn ď 2 2 ».
0 1
Tout d’abord, p1 “ 2 et 22 “ 2, donc p1 ď 22 , donc Pp1q est vérifiée.
Soit maintenant n P N˚ , et supposons que Ppkq est vrai pour tout k ď n. Alors, d’après la question
précédente, pn`1 existe, et de plus, pn`1 ď p1 p2 ¨ ¨ ¨ pn `1 “ m. En effet, cet entier m n’est divisible
par aucun des n premiers nombres premiers p1 , . . . , pn ; mais comme il est strictement supérieur
à 1, il existe un nombre premier p le divisant, et ce nombre premier vérifie p P v1, mw. Ainsi,
l’ensemble v1, mw contient d’autres entiers premiers que p1 , . . . , pn ; il contient donc nécessairement
pn`1 Ainsi :
0 1 0
n´1
`21 `¨¨¨`2n´1 n
´1
pn`1 ď p1 p2 ¨ ¨ ¨ pn ` 1 ď 22 22 ¨ ¨ ¨ 22 ` 1 “ 22 ` 1 “ 22 ` 1.
22 “ 22 ´1 ` 22 ´1 ě 22 ´1 ` 1.
n n n n
n
Par conséquent, pn`1 ď 22 . Ainsi, Ppn ` 1q est prouvé, sous les hypothèses de récurrence.
D’après le principe de récurrence forte, on en déduit que pour tout n P N˚ , pn ď 22
n´1
Ainsi,
ż1 ż1
c“ f ptq dt et gptq “ f ptq ´ f ptq dt.
0 0
L’analyse nous assure une unique façonn de définir g et c. Ainsi, sous réserve d’unicité, le couple
pg, cq est unique.
10
‚ Synthèse : Posons
ż1
c“ f ptq dt et @t P r0, 1s, gptq “ f ptq ´ c.
0
La deuxième égalité nous assure de l’égalité f “ g ` c. Il reste à vérifier que l’intégrale de g est
nulle :
ż1 ż1 ż1 ż1
1
gptq dt “ pf ptq ´ cq dt “ int0 f ptq dt ´ c dt “ f ptq dt ´ c “ 0.
0 0 0 0
on a donc
ż1 ż1 ż1 ż1 ż1 ż1
gptq dt “ f ptq dt´ pat`bq dt “ 0 et tgptq dt “ tf ptq dt´ pat2 `btq dt “ 0.
0 0 0 0 0 0
Une fois λ obtenu, on obtient une unique façon de définie Y en posant Y “ Z ´ λX. Ainsi, on a
déjà obtenu l’unicité sous réserve d’existence.
‚ Synthèse : posons λ comme ci-dessus et Y “ Z ´ λX. Cela nnous donne déjà la relation voulue
entre X, Y et Z. On calcule alors la somme des coordonnées de Y :
n
ř
n
ÿ zn n
ÿ
y1 ` ¨ ¨ ¨ ` yn “ zk ´ k“1
n
ř ¨ xk “ 0.
k“1 xn k“0
k“1
Corrigé de l’exercice 1.17 – Soit pa, b, cq un triplet pythagoricien primitif (i.e. tel que a, b et c soient
premiers entre eux). On raisonne par l’absrude en supposant que c est pair.
‚ Alors a2 et b2 ont même parité. Le carré k 2 d’un entier k étant de même parité que k, on en déduit
que a est de même parité que a2 et b est de même parité que b2 . Ainsi, a et b ont même parité
‚ Comme a et b n’ont pas de diviseur commun, ils ne peuvent pas être tous deux divisibles par 2, il
sont donc tous les deux impairs. Ainsi, il existe deux entiers k et ℓ tels que
a “ 2k ` 1 et b “ 2ℓ ` 1.
a2 “ 4k 2 ` 4k ` 1 ” 1 r4s et b2 ” 1 r4s.
‚ Or, c étant pair, il existe un entier m tel que c “ 2m. Ainsi c2 “ 4m2 . Donc c2 ” 0 r4s.
‚ Les deux derniers points se contredisent. Ainsi, l’hypothèse initiale est fausse. Donc c est impair.
‚ Remarque importante : le résultat d’arithmétique utilisé sur les carrés est important et classique.
À retenir : un carré parfait a2 (carré d’un nombre entier) ne peut être congru qu’à 0 ou 1 modulo
4, les deux cas étant déterminés par la parité de a.
Ainsi, 9 divise qn`1 ´ qn , et comme 9 divise qn , on en déduit que 9 divise qn`1 . Ainsi, Ppn ` 1q est vrai.
Par conséquent, Pp0q est vraie, et pour tout n dans N, Ppnq entraîne Ppn ` 1q. D’après le principe de
récurrence, Ppnq est vraie pour tout n dans N.
n ? ?
2n 1 ?
ˆ ˙
7 ÿ
Prenons n “ 1, nous obtenons : ` n “ et k “ 1 “ 1. Ainsi, Qp1q est vérifiée.
3 2 6 k“1
Soit n P N˚ tel que Qpnq soit vérifié. Alors :
n`1
ÿ? n ?
? ? 2pn ` 1q 1 ?
ˆ ˙ ˆ ˙
2pn ` 1q 1 ÿ
k´ ` n`1“ k` n`1´ ` n`1
k“1
3 2 k“1
3 2
2pnq 1 ? 2pn ` 1q 1 ?
ˆ ˙ ˆ ˙
ď ` n´ ´ n`1
3 2 3 2
2pn ` 1q 1 ? 2pn ` 1q 1 ?
ˆ ˙ ˆ ˙
ď ´ n´ ´ n`1
3 6 3 2
2pn ` 1q ? ? 1 ? 1 ?
ď p n ´ n ` 1q ´ ¨ n ` ¨ n ` 1
3 6 2
2pn ` 1q 1 1? 1 ?
ď´ ¨? ? ´ n` ¨ n`1
3 n` n`1 6 2
2pn ` 1q 1? 1 ?
ď´ ? ´ n` ¨ n`1
3¨2¨ n`1 6 2
1 ? 1 ? 1 ?
ď´ ¨ n`1´ n` ¨ n`1
3 6 2
1 ? ?
ď p n ´ n ` 1q ď 0,
6
ce qui prouve Qpn ` 1q.
Par conséquent, Qp1q est vraie, et pour tout n dans N˚ , Qpnq entraîne Qpn ` 1q. D’après le principe de
récurrence, Qpnq est vraie pour tout n dans N˚ .
On en déduit que pour tout n P N˚ ,
n
1 ÿ?
ˆ ˙ ˆ ˙c
2 1 2 1 1
` ď ? kď ` 1` .
3 3n n n k“1 3 2n n
d
u20 ` ¨ ¨ ¨ ` u2n´1
Corrigé de l’exercice 1.22 – Soit pun qnPN la suite définie par u0 “ 1 et @n ě 1, un “ .
2n
1. Soit, pour tout n dans N, la propriété Ppnq: 0 ď un ď 1.
On montre cette propriété par récurrence forte sur n. Tout d’abord, u0 “ 1, donc Pp0q est vérifié.
Soit n P N˚ tel que Pp0q, . . . , Ppn ´ 1q soient vérifiés. Alors :
@i P v1, nw , 0 ď u2i ď 1.
déduit que pour tout n P N, un`1 ď un , donc que pun qnPN est décroissante.
Cette suite est donc convergente, puisqu’elle est décroissante et minorée par 0.
3. On vient d’établir cette relation :
c
2n ` 1
@n P N, un`1 “ ¨ un .
2n ` 2
Remarquez que cette relation n’était pas strictement nécessaire pour répondre à la question pré-
cédente : on aurait pu s’en sortir par une récurrence forte. On peut aussi écrire cette relation sous
la forme quadratique suivante :
ˆ ˙
1
@n P N, u2n`1 “ 1 ´ ¨ u2n et un`1 ě 0.
2pn ` 1q
n ˆ ˙
˚
ź 1
4. Soit, pour tout n dans N , la propriété Qpnq: “ 1´ .
u2n
i“1
2i
ˆ ˙ ˆ ˙ 1 ˆ ˙
2 1 2 1 ź 1
D’après la relation précédente, u1 “ 1 ´ u0 “ 1 ´ “ 1´ . Ainsi Qp1q est
2 2 i“1
2i
vérifiée.
Soit n P N˚ tel que Qpnq est vérifié. Alors,
ˆ ˙ ˆ ˙źn ˆ ˙ n`1
źˆ ˙
1 1 1 1
u2n`1 “ 1´ u2n “ 1´ 1´ “ 1´ .
2pn ` 1q 2pn ` 1q i“1
2i i“1
2i
Montrons que pour tout x Ps ´ 1, `8r, lnp1 ` xq ď x (inégalité à connaître) Pour cela, on étudie
la fonction f :s ´ 1, `8rÝÑ R définie pour tout x Ps ´ 1, `8r par f pxq “ lnp1 ` xq ´ x. Cette
fonction est dérivable sur s ´ 1, `8r, et sa dérivée est donnée par :
1 x
@x Ps ´ 1, `8r, f 1 pxq “ ´1“´ .
1`x 1`x
Ainsi, f 1 est positive sur s ´ 1, 0r, négative sur s0, `8r. On obtient le tableau de variations suivant :
x ´1 0 `8
f 1 pxq ` 0 ´
0
f pxq
´8 ´8
Corrigé de l’exercice 1.24 – On raisonne par l’absurde en supposant qu’il n’y ait aucun alignement
de 4 points.
‚ On va dénombrer les paires de points, en les triant suivant que la droite qu’ils définissent porte
un autre point de la famille ou non. Pour cela, on définit D2 l’ensemble constitué des droites ne
contenant que 2 points parmi ceux donnés, et D3 la famille des droites en contenant exactement 3.
Ainsi, d’après notre hypothèse, D2 Y D3 est l’ensemble des droites définies par la famille de points.
Ces deux ensembles étant disjoints,
‚ Le
ˆ nombre
˙ de paires de points est le nombre de façons de choisir deux points parmi 66, donc
66
“ 2145.
2
‚ D’un autre côté, chaque droite de D2 contient exactement unne paire, et chaque droite de D3
contient exactement 3 paire. Ces paires étant toutes disjointes. Le nombre de paires est donc égal
à
|D2 | ` 3|D3 | “ 2145.
‚ En réduisant modulo 2, il vient donc
Ceci est absurde, donc l’hypothèse initiale est fausse. Il existe donc au moins un alignement de 4
points.
donc
ÿ 4
ÿ ÿ 4
ÿ
n “ 11 xi “ 11 xi “ 33 xi “ 33S,
pi,jqPv1,4w i“1 jPv1,4w i“1
i‰j j‰i
donc n “ 231S ” 6n mod 9, d’où 5n ” 0 mod 9. Puisque 5 est premier avec 9, on en déduit
que n est divisible par 9, donc S aussi. Puisque S est de valeur maximale 30, les seules valeurs
possibles de S sont 9, 18 ou 27, donc n “ 2079, n “ 4158 ou n “ 6237.
‚ Synthèse :
˚ n “ 2079 ne convient pas, car il contient un chiffre nul.
˚ Pour n “ 4158, on obtient S “ 18, et l’équation n “ 231S, équivalente à la condition de
l’énoncé, est satisfaite. Cette valeur répond au problème.
˚ Pour n “ 6237, on obtient S “ 18, et n ‰ 231S, donc cette valeur ne répond pas au
problème.
Ainsi, le code est 4158.
2n ` 3 “ 2n ` 1 ` 1 ` 1
‚ Supposons mainntenant que n n’est pas premier (quel que soit a ě 2), alors il existe deux
entiers d et m strictement supérieurs à 1 tels que n “ dm. Alors :
an ´ 1 “ pad qm ´ 1,
(formule d’une somme géométrique de raison ´a, différent de 1 ; remarquez que, puisque n est
impair, p´aqn´1 “ an´1 , alors que p´aqn´2 “ ´an´2 ).
Or, a ` 1 ą 1, et, puisque a ě 2 et n ě 2, an ą a, donc a ` 1 ă an ` 1. Ainsi, a ` 1 est un diviseur
strict de an ` 1, non égal à 1. Par conséquent, an ` 1 n’est pas premier.
3. Soit toujours a ě 2. Nous raisonnons encore par la contraposée. Supposons que a est impair, ou
que n n’est pas une puissance de 2.
‚ Si a est impair, alors an est impair (produit de nombres impairs), donc an ` 1 est pair. De
plus, a ě 2, et n ě 2, donc an ` 1 ą 2. Ainsi, an ` 1 est un entier pair strictement plus grand
que 2, il n’est donc pas premier.
‚ Si n n’est pas une puissance de 2, alors n admet un facteur premier p différent de 2, donc
impair. Soit un tel facteur premier p, et soit q tel que n “ pq. Alors,
an ` 1 “ paq qp ` 1,
Corrigé de l’exercice 1.29 – On démontre la résolubilité du casse-tête par récurrence forte sur n P N.
Pour n “ 0, il n’y a rien à faire. Soit n P N. On suppose le casse-tête résoluble pour un empilement
de n disques, et on part d’un empilement de n ` 1 disques. Si on ne déplace que les n plus petits
disques, le plus grand des disques ne gêne aucun mouvement, et tout se passe comme s’il n’était pas là.
19
Ainsi, d’après l’hypothèse de récurrence, on peut déplacer les n plus petits disques d’un emplacement
à un autre. Déplaçons-les vers l’emplacement 3. On a donc libéré le grand disque qu’on peut déplacer
vers l’emplacement 2. On déplace alors à nouveau la pile des n petits disques de l’emplacement 3 vers
l’emplacement 2 par hypothèse de récurrence, sur le grand disque qui ne gêne aucun mouvement. On a
donc bien réussi à déplacer la tour entière de l’emplacement 1 vers l’emplacement 2.
D’après le principe de récurrence, le casse-tête est résoluble pour toute valeur de n.
On s’intéresse maintenant à la valeur un du nombre minimal de déplacements nécessaires pour résoudre
le casse-tête à n disques.
La valeur de un n’est pas difficile à déterminer pour les petites valeurs de n. Par exemple, u0 “ 0, puisqu’il
n’y a rien à faire, et u1 “ 1, puisqu’il n’y a qu’un disque à déplacer, et qu’il faut le déplacer.
Par ailleurs, l’argument donné dans la récurrence précédente montre que si on effectue les 2 déplacements
hauteur n avec un nombre minimal de coups, on a peut déplacer la tour de hauteur n ` 1 en 2un ` 1
coups. Ainsi, un`1 ď 2un ` 1. Mais il n’est pas très dur de se convaincre qu’alors, l’algorithme décrit est
optimal. En effet :
‚ pour déplacer la tour entière de 1 vers 2, il est nécessaire de déplacer la base. Pour cela, il faut
la libérer, tout en laissant un emplacement entièrement libre pour recevoir la base. Il faut donc à
une étape donnée se retrouver dans la configuration correspondant à un déplacement de la petite
tour de l’emplacement 1 vers un autre, ce qui nécessite au moins un opérations.
‚ On a besoin d’au moins une opération pour déplacer la base.
‚ Lors du dernier déplacement de la base, celle-ci doit se retrouver à sa place finale, donc sur
l’emplacement 2. Pour pouvoir bouger la base, il est nécessaire qu’elle soit libre, tout comme
son emplacement final. Ainsi, à cette étape, la petite tour est entièrement groupée sur le dernier
emplacement. Après cette étape, la base ne bouge plus, et il reste à déplacer la petite tour de son
emplacement à l’emplacement 2 (par-dessus la base), ce qui nécessite au moins un coups.
Cette description justifie qu’on a besoin d’au moins 2un ` 1 coups pour déplacer la grande tour.
On obtient donc au final la relation de récurrence
u0 “ 0, @n P N, un`1 “ 2un ` 1.
Si on sait expliciter les suites arithmético-géométriques, on peut exploiter la méthode idoine (si vous ne
savez pas encore, vous saurez le faire plus tard dans l’année). Sinon, en calculant les premiers termes,
on se rend assez vite compte que un “ 2n ´ 1 pour les petites valeurs de n. On montre cette égalité par
récurrence sur n P N. Elle est trivialement initialisée au rang 0, et si n P N est tel que un “ 2n ´ 1, alors
‚ Pour n “ 0, la relation est trivialement vérifiée, car la somme est vide (donc nulle) et d’un
autre côté :
` n`1 ˘
˚ Si m ą 0, m`1 “ 0;
1
˚ Si m “ 0, Hn`1 ´ m`1 “ 1 ´ 1 “ 0.
‚ Soit n P N. On suppose Ppnq. On exprime la somme au rang n ` 1 (quelques justifications sont
20
données en-dessous) :
n`1
ÿˆ ˙ n ˆ ˙ ˆ ˙
k ÿ k n`1
Hk “ Hk ` Hn`1
k“1
m k“1
m m
ˆ ˙ˆ ˙ ˆ ˙
n`1 1 n`1
“ Hn`1 ´ ` Hn`1
m`1 m`1 m
ˆˆ ˙ ˆ ˙˙ ˆ ˙
n`1 n`1 1 n`1
“ ` Hn`1 ´
m`1 m m`1 m`1
ˆ ˙ ˆ ˙
n`2 1 n`1
“ Hn`1 ´
m`1 m`1 m`1
ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
n`2 1 n`2 1 n`1
“ Hn`2 ´ ´
m`1 n`2 m`1 m`1 m`1
ˆ ˙ ˆ ˙ ˆ ˙
n`2 1 n`1 1 n`1
“ Hn`2 ´ ´
m`1 m`1 m m`1 m`1
ˆ ˙ ˆ ˙
n`2 1 n`2
“ Hn`2 ´
m`1 m`1 m`1
ˆ ˙ˆ ˙
n`2 1
“ Hn`2 ´ .
m`1 m`1
“ pn ` 1qHn ` Hn`1 ´ n
ˆ ˙
1
“ pn ` 1q Hn`1 ´ ` Hn`1 ´ n
n`1
“ pn ` 2qHn`1 ´ pn ` 1q.
3. On rédige un peu plus rapidement. Tout d’abord, l’égalité est bien vérifiée pour n “ 1. Soit n ě 1,
tel que
n
ÿ
Hk2 “ pn ` 1qHn2 ´ p2n ` 1qHn ` 2n.
k“1
21
Alors
n`1
ÿ
Hk2 “ pn ` 1qHn2 ´ p2n ` 1qHn ` 2n ` Hn`1
2
k“1
ˆ ˙2 ˆ ˙
1 1 2
“ pn ` 1q Hn`1 ´ ´ p2n ` 1q Hn`1 ´ ` 2n ` Hn`1
n`1 n`1
2 1 ` 2n ` 1
“ pn ` 2qHn`1 ´ p2n ` 3qHn`1 ` ` 2n
n`1
2
“ pn ` 2qHn`1 ´ p2n ` 3qHn`1 ` p2n ` 2q,
ce qui est bien la propriété Ppn`1q. Ainsi, le principe de récurrence montre bien l’égalité demandée.
Corrigé de l’exercice 1.32 – On se rend compte que pour toutes les valeurs demandées, on obtient 91.
On démontre plus précisément que pour tout n ď 101, f pnq “ 91, par récurrence forte descendante sur
n P Z, n ď 101.
‚ L’initialisation se fait facilement pour n “ 101, puisqu’on obtient directement f p101q “ 101 ´ 10 “
91.
‚ Soit n ă 101. On suppose que pour tout k P vn ` 1, 101w, f pkq “ 91. On envisage alors 2 cas :
˚ Si n ě 90, alors n ` 11 ě 101, donc f pn ` 11q “ n ` 11 ´ 10 “ n ` 1, et par conséquent,
Vous trouverez beaucoup d’autres énigmes de ce genre dans les ouvrages de Raymond Smullyan.
Corrigé de l’exercice 1.33 – Pour toutes les formalisations, on notera P1 le fait que la porte 1 cache
une princesse, P2 de même avec la porte 2, et T1 , T2 de même avec des tigres. Par ailleurs, on désigne par
τ une tautologie. On pourra remarquer que, puisque la cellule ne peut pas contenir à la fois une princesse
et un tigre, et puisqu’elle ne peut pas être vide, P1 et T1 sont contraires l’un de l’autre et de même pour
P2 et T2 .
1. ‚ Raisonnement intuitif : Si la première affiche est vraie, la deuxième l’est également, ce qui est
impossible. Donc la première affiche est fausse, et la seconde vraie. Il y a donc une princesse
et un tigre, et la princesse n’est pas derrière la porte 1, donc elle est derrière la porte 2.
‚ Formalisation :
˚ L’affiche 1 affirme : F1 : P1 ^ P2
˚ L’affiche 2 affirme : F2 : pP1 ^ F2 q _ pT1 ^ P2 q.
˚ Par ailleurs, la propriété A “ pF1 ^ F2 q _ p F1 ^ F2 q est vraie. Puisque F1 ùñ F2 (du
fait de la tautologie B ùñ B Y C), on en déduit que
A” F1 ^F2 ” pP1 ^T2 q^ppP1 ^T2 q_pT1 ^T2 q ” p pP1 ^T2 q^pP1 ^T2 qq_p pP1 ^T2 q^pT1 ^P2 qq.
A ” ppT1 _P2 q^pT1 ^P 2q ” pT1 ^T1 ^P 2q_pP2 ^T1 ^P2 q ” pT1 ^P2 q_pT1 ^P2 q ” pT1 ^P2 q.
On a ici abondamment précisé les simplifications s’opérant dans la formule logique, par
distributivité et utilisation des équivalents B ^ B ” B et B _ B ” B. Dans les questions
suivantes, ces étapes seront passées plus rapidement.
22
On a donc :
A ” A ” pP1 ^ F1 ^ ‰ F1 q _ pT1 ^ F1 q ” T1 ^ F1 ” T1 ^ P2 .
est vraie. Or :
pP1 ^F1 q_pT1 ^ F1 q ” pP1 ^T2 q_pT1 ^pT2 _P1 qq ” pP1 ^T2 q_pT1 ^T2 q ” T2 ^pP1 _T1 q ” T2 .
De plus,
On obtient alors :
A ” T2 ^ ppP2 ^ T1 q _ pP1 ^ T2 qq ” P1 ^ T2 .
‚ Conclusion : le prisionnier doit choisir la porte 1 .
2
Ensembles et applications
X XZ “∅Ă∅“Y XZ et X Y Z “ X Ă Y “ Y Y Z.
Corrigé de l’exercice 2.4 – Soit k un entier et A1 , . . . , Ak des parties d’un ensemble. Procédons par
double-inclusion :
‚ Montrons que pA1 ´ A2 q Y ¨ ¨ ¨ Y pAk´1 ´ Ak q Y pAk ´ A1 q Y pA1 X ¨ ¨ ¨ X Ak q Ă A1 Y ¨ ¨ ¨ Y Ak .
Cela est évident, puisque tous les ensembles de l’union du premier membre sont inclus dans l’union
du deuxième membre.
‚ Montrons que A1 Y ¨ ¨ ¨ Y Ak Ă pA1 ´ A2 q Y ¨ ¨ ¨ Y pAk´1 ´ Ak q Y pAk ´ A1 q Y pA1 X ¨ ¨ ¨ X Ak q.
Soit x P A1 Y ¨ ¨ ¨ Y Ak . Pour montrer que x est dans une union B Y C, il suffit de montrer que s’il
n’est pas dans B, alors il est dans C. Supposons donc ici que x n’appartient pas à pA1 ´ A2 q Y
¨ ¨ ¨ Y pAk´1 ´ Ak q Y pAk ´ A1 q. En particulier, x R A1 ´ A2 , x R A2 ´ A3 , . . . , x R Ak´1 ´ Ak , et
x R Ak ´ A1 .
Comme x P A1 Y ¨ ¨ ¨ Y Ak , il existe i P v1, kw tel que x P Ai . Soit un tel i. Alors, x P Ai et
x R Ai ´ Ai`1 , donc x P Ai`1 . De même, x P Ai`1 et x R Ai`2 , donc i P Ai`2 . On peut continuer
ainsi, jusqu’à x P Ak (donc @j P vi, kw , x P Aj ). Alors, puisque x R Ak ´ A1 , on en déduit que
x P A1 . Procédant de même, on montre ensuite que x est dans tous les Aj , j P v1, i ´ 1w. Ainsi,
25
x P A1 X A2 ¨ ¨ ¨ X Ak .
Corrigé de l’exercice 2.16 – La définition donnée impose plus facilement que dans les exercices précé-
dents la correspondance entre les éléments des paires en cas d’égalité, car les deux éléments d’une paire
peuvent être différenciés par leur cardinal.
‚ Si a “ c et b “ d, on a de façon évidente
‚ Si tttau, ∅u, ttbuuu “ tttcu, ∅u, ttduuu, alors tbu est un élément de tttcu, ∅u, ttduuu, mais il ne
peut pas être égal à ttcu, ∅u car il ne contient qu’un élément, contrairement à ttcu, ∅u. Ainsi,
tbu “ tdu, puis b “ d.
On a ensuite ttau, ∅u “ ttcu, ∅u, donc tau P ttcu, ∅u. Comme ce n’est par l’ensemble vide, on en
déduit que tau “ tcu, puis que a “ c.
Ainsi, cette construction respecte les conditions imposées à la définition d’un couple, et peut être prise
comme définition d’un couple.
! )
(b) P1 p∅q “ t∅u , P2 p∅q “ t∅, t∅uu , P3 p∅q “ ∅, t∅u, tt∅uu, t∅, t∅uu .
26
(c) Soit X un ensemble transitif. Montrons que PpXq est transitif, donc que :
@x, x P A ùñ x P X,
@x, x P A ùñ x Ă X.
Or, pour tout x, x Ă X est équivalent à x P PpXq, par définition de PpXq. Ainsi :
@x, x P A ùñ x P PpXq.
Corrigé de l’exercice 2.20 – Dans cette exercice, attention à la typographie très ressemblante utilisée
pour désignée l’ensemble S et ses éléments S. Si vous regardez de près, ce n’est pas exactement la même
lettre.
1. Par définition, S est constituée de parties finies et non vides de I. De plus, soit S P S, et S 1 Ă S
une partie non vide de S. Alors S 1 est aussi fini, et
č č
∅Ĺ Ui Ă Ui .
iPS iPS 1
č
Ainsi, Ui ‰ ∅, et S 1 P S. On en déduit que pI, Sq est un simplexe.
iPS 1
27
2. ‚ Montrons pour commencer que pUx qxPK est un recouvrement de P pKq. On a par définition,
pour tout x P K, Ux Ă P pKq. Ainsi,
ď
Ux Ă P pKq.
xPK
Réciproquement, soit f P P pKq. Alors d’après (i), l’ensemble des x tels que f pxq ‰ 0 est un
simplexe, donc en particulier, il est non vide. On dispose donc de x0 tel que f px0 q ‰ 0. On en
déduit que f P Ux0 . Par conséquent,
ď
P pKq Ă Ux .
xPK
P pKq qui ne s’annule en aucun point de S. D’un autre côté, soit S 1 l’ensemble des éléments
x de K tels que f pxq ‰ 0. On a donc S Ă S 1 et d’après (i), S 1 est un simplexe de pI, Sq.
Par définition d’un schéma simplicial, on en déduit que S P S.
˚ On a donc bien montré, par double-inclusion, que S “ T , et donc que pI, Sq est le nerf du
recouvrement pUx q.
Corrigé de l’exercice 2.21 – Adapté d’une solution proposée par Elsa Lubek (2020).
On montre par récurrence sur n P N˚ la propriété Ppnq décrite dans l’énoncé.
‚ L’initialisation, pour n “ 1, provient du fait que Ppv1, 1wqzt∅u “ tt1uu. Ainsi, si pX1 , X2 q est une
famille de parties non vides de v1, 1w, on a nécessairement X1 “ X2 “ t1u, et on obtient le résultat
voulu en posant I “ t1u et J “ t2u.
‚ Soit n P N. On suppose que la propriété Ppnq est vérifiée. On se donne X1 , . . . , Xn`2 des parties
de v1, n ` 1w.
˚ Si n ` 1 n’est dans aucun Xi , on peut appliquer l’HR sur pX1 , . . . , Xn`1 q, et on obtient I et J
des parties non vides et disjointes de v1, n ` 1w (donc aussi de v1, n ` 2w telles que
ď ď
Xi “ Xj .
iPI jPJ
˚ Un autre cas trivial est le cas où il existe i0 ‰ i1 tels que Xi “ Xj . On répond au problème en
posant I “ ti0 u et J “ tj0 u. On suppose désormais qu’on n’est pas dans ce cas. Ainsi, les Xi
sont supposés deux à deux distincts.
˚ On étudie ensuite le cas où l’un des Xi est égal à tn ` 1u. Quitte à réindexer les Xi , on peut
supposer que c’est Xn`2 . On pose, pour tout i P v1, n ` 2w, Yi “ Xi X v1, nw. Puisqu’on a
supposé les Xi deux à deux distincts, pour tout i P v1, n ` 1w, Xi ‰ Xn`2 “ tn ` 1u, et donc
Yi ‰ ∅. On peut donc appliquer l’HR à la famille pYi qiPv1,n`1w de parties de v1, nw. On en
déduit des parties non vides et disjointes I1 et J1 de v1, n ` 1w telles que
ď ď
Yi “ Yj .
iPI1 jPJ1
28
ď ď
Alors Xi et Xj ne diffèrent que, éventuellement, de l’élément n ` 1, et ceci uniquement
iPI1 jPJ1
dans le cas où n ` 1 est dans l’un des Xi de l’une des deux unions, mais dans aucun de l’autre.
Si on n’est pas dans ce cas, on a donc fini. Sinon, on rajoute l’indice n ` 1 soit à I soit à J,
selon que n ` 1 est d’un côté et de l’autre, ce qui « rectifie » l’union sans modifier les autres
éléments (puisque Xn`2 “ tn ` 1u).
˚ On suppose maintenant qu’il existe i tel que n ` 1 P Xi , mais que tn ` 1u n’est ď
égal à aucun
ď Xi .
On définit les Yi comme précédemment, ainsi que I1 et J1 . Encore une fois, Xi et Xj
iPI1 jPJ1
ne diffèrent que, éventuellement, de l’élément n ` 1, et le seul cas à étudier est le cas où n ` 1
est dans l’un des Xi , i P I1 et dans aucun Xj , j P J2 . Soit alors un indice i1 P I1 tel que
n ` 1 P I1 , On peut alors encore une fois utiliser l’hypothèse de récurrence, mais cette fois à la
famille pXi qiPv1,n`2wzti1 u . Cela nous donne deux sous-ensembles I2 et J2 , non vides et disjoints,
tels que ď ď
Yi “ Yj .
iPI2 jPJ2
ď ď
Les ensembles Xi et Xj diffèrent alors au plus de l’élément n ` 1, et encore une fois, le
iPI2 jPJ2
seul cas à considérer est le cas n ` 1 est dans l’un des Xi , i P I2 , et dans aucun Xj , j P J2 (si
nécessaire, intervertir I2 et J2 ).
Définissons alors I3 “ I2 Y pJ1 zJ2 q et J3 “ J2 Y pI1 zI2 q (essayez de comprendre sur un schéma
à quoi ressemblent ces ensembles, et ce que peuvent valoir les unions prises sur ces ensembles).
Vérifions tout d’abord les hypothèses requises sur I3 et J3 :
— Puisque I2 Ă I3 , et I2 ‰ ∅, I3 est non vide. De même, J3 est non vide.
— On forme l’intersection :
puisque I1 X J1 “ ∅ et I2 X J2 “ ∅.
Par ailleurs,
ď ď ď
Yi “ Yi Y Yi
iPI3 iPI2 iPJ1 zJ2
ď ď
“ Yi Y Yi
jPJ2 iPJ1 zJ2
ď
“ Yi .
iPJ1 YJ2
De même,
ď ď ď
Yi “ Yi Y Yi
iPJ3 iPJ2 iPI1 zI2
ď ď
“ Yi Y Yi
iPI2 iPI1 zI2
ď
“ Yi
iPI1 YI2
ď ď
“ Yi Y Yi
iPI1 iPI2
ď ď
“ Yi Y Yi
iPJ1 iPJ2
ď
“ Yi
iPJ1 YJ2
29
Ainsi, on obtient ď ď
Yi “ Yi .
iPI3 iPJ3
D’un autre côté, lorsqu’on remet les Xi , on va maintenant avoir un n ` 1 des 2 côtés. En effet,
i2 P I2 , donc i2 P I3 . D’un autre côté, i1 P I1 , mais par construction de I2 et J2 , i1 R I2 . Ainsi,
i1 P I1 zI2 , donc i1 P J3 . On en déduit que
ď ď
n`1P Xi et n`1P Xi .
iPI3 iPJ3
Comme ces deux ensembles ne pouvaient différer que par cet élément,
ď ď
Xi “ Xi ,
iPI3 iPJ3
Dans les exercices qui suivent, on pourra admettre les résultats suivants afin de réduire l’aspect calcula-
toire :
‚ le TVI : si f est continue sur un intervalle I “ ra, bs, alors toute valeur comprise entre f paq et f pbq
est dans l’image de f .
‚ le théorème de compacité (ou théorème de la borne atteinte) : si f est une fonction continue sur
un intervalle fermé borné ra, bs, alors f est bornée et atteint ses bornes.
Corrigé de l’exercice 2.32 –
1. Supposons u surjective et v injective. Soit f et g dans F E tels que Φpf q “ Φpgq. Alors
f pupxqq “ gpupxqq.
v ˝ f ˝ upx1 q “ gpx1 q.
Soit x P E. Si x R Impuq, on définit f pxq comme on veut. Sinon, on peut écrire x “ upx1 q, pour
un certain x1 P E 1 . Puisque v est surjective, on dispose de y P F tel que vpyq “ gpx1 q. On pose
f pxq “ y, pour un tel choix de y. On vérifie sans peine qu’alors, v ˝ f ˝ u “ g.
Remarquez qu’on a utilisé l’axiome du choix pour définir f .
Cette construction ressemble un peu à celle de l’inverse à droite d’une surjection. Cela nous incite à
reprendre les deux démonstrations précédentes en se servant des caractérisations de l’injectivité et de la
surjectivité avec les inverses à gauche et à droite.
‚ Dans le premier cas, on suppose v injective et u surjective. On dispose donc d’un inverse à gauche
v 1 de v et d’un inverse à droite u1 de u. On pose Ψ : g ÞÑ v 1 ˝ g ˝ u1 . On a alors, pour f P F E :
Ψ ˝ Φpf q “ v 1 ˝ v ˝ f ˝ u ˝ u1 “ f,
et par conséquent, f “ g.
32
Montrons que Φ est injective. Soit pf1 , g1 q et pf2 , g2 q tels que Ψpf1 , g1 q “ Ψpf2 , g2 q “ h. On a alors
Ainsi, par définition d’un couple, pour tout pa, bq P A ˆ B, f1 paq “ f2 paq et g1 pbq “ g2 pbq. Si A et
B sont non vides, cette quantification sur les couples permet d’énumérer tous les a P A, et tous
les b P B (pour obtenir tous les a, il faut que B soit non vide). Ainsi, f1 “ f2 et g1 “ g2 , d’où
l’injectivité de Ψ. Si A ou B est vide (disons A), la propriété est en général fausse puisque dans ce
cas, C A est réduit à un singleton (une unique application vide), donc C A ˆ DB peut facilement
être mis en bijection avec DB . D’un autre côté, A ˆ B est vide, et donc pC ˆ DqAˆB est aussi un
singleton. Donc sauf si DB est lui même tout petit, on ne pourra pas trouver d’injection de DB
dans pC ˆ DqAˆB .
X X A “ pA1 Y B 1 q X A “ pA1 X Aq Y pB 1 X Aq “ A1 Y ∅ “ A1 ,
Corrigé de l’exercice 2.42 – Soit E un ensemble non vide, et A, B P PpEq. Soit f la fonction définie
par :
X YA“Y YA et X Y B “ Y Y B.
Alors,
X “ X Y ∅ “ X Y pA X Bq “ pX Y Aq X pX Y Bq “ pY Y Aq X pY Y Bq “ Y Y pA X Bq “ Y.
et de même
f p∅q “ p∅ Y A, ∅ Y Bq “ pA, Bq “ f pA X Bq.
Cela empêche l’injectivité de f .
1. Puisque g ˝ f est injective, f est injective. Puisque f ˝ g est surjective, f est surjective. Ainsi, f
est bijective, puis, en composant g ˝ f et f ˝ g par f ´1 à droite et à gauche, g est obtenu comme
composée de deux fonctions injectives d’une part, et de deux fonctions surjectives d’autre part.
Ainsi, g est bijective.
2. Quitte à faire une permutation circulaire des données, on peut supposer que h ˝ g ˝ f est surjective,
et g ˝ f ˝ h est injective (dans ces trois composées, il en existe une surjective suivie (cycliquement)
par une injective (sinon, on n’aurait que des injectives ou que des surjectives).
On déduit des hypothèses faites que h est surjective et injective, donc h est bijective. En composant
par h´1 , il vient alors que g ˝ f est surjective, et injective, donc g est surjective et f est injective.
Par ailleurs, f ˝ h ˝ g est soit injective (donc g injective) ou surjective (donc f surjective). Donc
soit f soit g est bijective, puis on obtient la bijectivité de g par composition par g ´1 .
3. On note pour tout i P v1, nw, Fi : Ai Ñ Ai obtenu en composant cycliquement les Ai , c’est-à-dire
Fi “ fi´1 ¨ ¨ ¨ ˝ f1 ˝ fn ˝ ¨ ¨ ¨ ˝ fi ; l’une ou l’autre des deux parties de cette expression pouvant
être dégénérée si i “ n ou i “ 1. On énonce alors la propriété Ppnq : « Pour toutes fi dans cette
situation (i P v1, nw), si les fonctions Fi (i P v1, w) sont toutes soit surjectives soit injectives, et que
l’une d’elle au moins est injective, et l’une d’elle est surjective, alors les fi sont toutes bijectives. ».
Les questions 1 et 2 montrent les propriétés Pp2q et Pp3q. Soit n ě 3, et supposons que Ppnq est vé-
rifié. Donnons-nous des ensembles A1 , . . . , An`1 et des fonctions f1 , f2 , . . . , fn`1 , dans la situation
décrite ci-dessus, ainsi que les fonctions F1 , . . . , Fn`1 correspondantes définies par composition cy-
clique, et vérifiant les propriétés idoines d’injectivité et surjectivité. Quitte à faire une permutation
circulaire des données, on peut supposer que Fn`1 n’est ni l’éventuelle unique fonction surjective,
ni l’unique injective. Ainsi, parmi les fonctions F1 , . . . Fn toutes sont injectives ou bijective, une au
moins est injective, et une surjective. Soit alors pour tout i P v1, n ´ 1w, gi “ fi , et gn “ fn`1 ˝ fn ,
et Gi les compositions cycliques associées à cette nouvelle famille. On voit assez facilement que
pour tout i P v1, nw, Gi “ Fi (on s’est contenté de court-circuiter le sommet An`1 ). Ainsi, les Gi
sont toutes injectives ou surjectives, l’une au moins est injective, une au moins est surjective. On
peut donc appliquer l’hypothèse de récurrence : les gi sont toutes bijectives, donc f1 , . . . fn´1 sont
bijectives, ainsi que fn`1 ˝ fn . Associé au fait que fn ˝ fn´1 ˝ ¨ ¨ ¨ ˝ f1 ˝ fn`1 est soit injective, soit
surjective, on obtient la bijectivité soit que fn soit de fn`1 , et on conclut comme en 3.
Ainsi, d’après le principe de récurrence, la propriété est vraie pour tout n ě 2.
y “ gpxq “ f phpxqq,
On a alors pour tout y, h ˝ f pyq “ hpf pyqq “ gpy 1 q, où y 1 est un antécédent de f pyq par f (par
nécessairement y). Mais comme on a f py 1 q “ f pyq, on a aussi gpy 1 q “ gpyq par hypothèse, donc
h ˝ pyq “ gpyq.
L’application h est unique si d’une part tout élément x de F est dans Impf q (donc f est
surjective), et si on n’a pas le choix de l’antécédent x de y (donc f est injective). Ainsi, h est
unique si et seulement si f est bijective.
Montrer qu’il existe une application h : F ÝÑ G telle que g “ h ˝ f si et seulement si : @x, y P
E, pf pxq “ f pyq ùñ gpxq “ gpyqq.
À quelle condition h est-elle unique ?
3
Relations
Corrigé de l’exercice 3.3 – Soit R et S deux relations sur E. On rappelle que S ˝ R est la relation
définie par :
@px, zq P E 2 , xpS ˝ Rqz ðñ Dy P E, pxRyq ^ pySzq.
1. Supposons que R et S sont reflexives. Alors, étant donné x P E, il existe y P E, par exemple y “ x,
tel que xRy et ySx. Ainsi, xpS ˝ Rqx. Donc S ˝ R est reflexive.
2. (a) Supposons que R et S sont symétriques, et S ˝ R “ R ˝ S. Soit alors px, yq P E 2 tel que
xpS ˝ Rqy. On a alors l’existence de z tel que xRz et zSy. Par symétrie de R et S, on a
alors ySz et zRx, donc ypR ˝ Sqx, donc, d’après l’hypothèse fait, ypS ˝ Rqx. Ainsi, S ˝ R est
symétrique.
(b) On définit R et S sur t0, 1u par l’unique relation 1R1 pour R (clairement symétrique), et 1S2
et 2S1 (clairement symétrique aussi). Alors T “ S ˝ R est défini par l’unique relation 1T 2
(clairement pas symétrique).
3. (a) Supposons R antisymétrique et transitive. Alors soit px, yq P E 2 tels que xpR˝Rqy et ypR˝Rxq.
On a alors l’existence de z et t tels que xRz et zRy et yRt et tRx. On a alors, par transitivité
de R, xRy et yRx, donc x “ y.
(b) Sur E “ t1, 2, 3u, 1R2, 2R3, 2S2, 3S1. Représentez le diagramme sagittal !
4. (a) Soit px, y, zq P E 3 tel que
xpR ˝ Rqy et ypR ˝ Rzq.
Alors il existe z et t tels que
xRz, zRy, yRt, tRz.
par transitivité, on en déduit que xRy et yRz (n’oubliez pas de garder une étape, que ce soit
z, y ou t !), donc, par définition de R ˝ R, xR ˝ Rz. Ainsi R ˝ R est transitive.
(b) Sur E “ t1, 2, 3u, 1R1, 3R2, 1S3, et c’est tout.
5. Si R est une relation d’équivalence ou d’ordre, en particulier elle est transitive et reflexive. On
obtient alors, pour tout px, yq P E 2 :
‚ si xpR ˝ Rqy, alors il existe z tel que xRz et zRy, et R étant transitive, xRy.
‚ si xRy, alors par reflexivité, xRx et xRy, donc il existe z (par exemple z “ x) tel que xRz et
zRy, d’où xpR ˝ Rqy.
On en déduit que R “ pR ˝ Rq.
@px, yq P R, xRy ðñ px “ y “ 0q _ xy ą 0.
Corrigé de l’exercice 3.8 – Il faut déjà avoir quelques notions sur la dénombrabilité. Un ensemble est
dénombrable s’il peut se mettre en bijection avec N, et au plus dénombrable s’il est fini ou dénombrable.
On peut remarquer qu’en numérotant les éléments dans l’ordre croissant, un sous-ensemble de N est
soit fini, soit dénombrable. On en déduit qu’un sous-ensemble d’un ensemble dénombrable est au plus
dénombrable. On remarque aussi que N ˆ N est dénombrable (d’après la bijection vue dans le cours, par
diagonales). Ainsi, N ˆ t0, 1u est dénombrable (on peut aussi le voir en construisant explicitement une
bijection N Ñ N ˆ t0, 1u, qui à n associe pq, rq, quotient et reste de la division euclidienne par 2, dont la
réciproque est pq, rq ÞÑ 2q ` r).
Ainsi, étant donné deux ensembles au plus dénombrables disjoints, ils peuvent être mis en bijection avec
des sous-ensembles de N (soit un sous-ensemble fini, soit N tout entier). Pour montrer que leur union est
encore au plus dénombrable, il suffit donc de le montrer dans le cas de deux sous-ensembles de A et B
de N. Cette union est en bijection avec A ˆ t1u Y B ˆ 0subsetN ˆ t0, 1u, et est donc fini ou dénombrable,
en tant que sous-ensemble d’un ensemble fini ou dénombrable.
Si l’union n’est pas disjointe, on peut se ramener au cas d’une union disjointe en considérant A et BzA
qui sont encore au plus dénombrables. Ainsi, l’union de deux ensembles au plus dénombrables est encore
au plus dénombrable.
Après ces préliminaires sur la dénombrabilité, on peut aborder l’exercice. On précise un peu la terminolo-
gie : dire que f et g coïncident sur un sous-ensemble D inclus dans chacun de leur domaine de définition
signifie que les deux restrictions f|D et g|D sont égales.
‚ En prenant F “ ∅, au plus dénombrable, et f P RR , f coïncide avec f sur RzF , donc f Rf .
‚ Soit f , g P RRR telles que f Rg. Alors on dispose d’un sous-ensemble F au plus dénombrable tel
que f et g coïncident sur RzF . Donc g et f aussi ! Ainsi, gRf .
‚ C’est la transitivité qui est un peu moins triviale, et utilise les préliminaires ci-dessus. Soit f , g et
h telles que f Rg, et gRh. Alors on dispose de deux ensembles au plus dénombrables F 1 et F 2 tels
que
@x P RzF, f pxq “ gpxq et @x P RzF 1 , gpxq “ hpxq.
Ainsi
@x P RzpF Y F 1 q, f pxq “ gpxq “ hpxq.
Comme F Y F 1 est l’union de deux ensembles au plus dénombrable, il est encore au plus dénom-
brable. Ainsi f Rh.
38
Ainsi, „ reflexive
Il s’agit donc d’une relation d’équivalence.
2. Pour deux éléments de la même classe, la différence entre la première et la deuxième coordonnée va
être la même. Ainsi, on peut construire Z comme étant le quotient de N ˆ N par „, un élément de
Z représenté par le couple pa, bq correspondant à l’entier a ´ b dans l’ensemble intuitif Z que nous
connaissons bien. Plus précisément, en supposant connu l’ensemble Z intuitif, on a une bijection
de pN ˆ Nq{ „ÝÑ Z définie par ϕpa, bq “ a ´ b.
‚ Cette application est bien définie, car tout représentant pa, bq d’une même classe donne la même
valeur ;
‚ si ϕpa, bq “ ϕpc, dq, alors a ´ b “ c ´ d, donc a ` d “ b ` c, donc pa, bq et pc, dq sont dans la
même classe d’équivalence, donc égaux dans pN ˆ Nq{ „. D’où l’injectivité.
‚ Soit n P Z, alors n “ ϕpn, 0q si n ě 0, et n “ ϕp0, ´nq si n ă 0. Ainsi, ϕ est surjective.
3. Soit pa, bq, pc, dq, pa1 , b1 q et pc1 , d1 q tels que
Ainsi, l’addition obtenu par passage au quotient coïncide (via la bijection ϕ avec l’addition usuelle
sur Z.
dpC, Cq “ 0 “ R ´ R.
Donc CRC.
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dpO1 , O2 q ď R2 ´ R1 et dpO1 , O2 q ď R1 ´ R2 .
L’un de ces deux majorants étant négatif ou nul, et la distance étant positive, cela n’est possible
que si R1 ´ R2 “ 0, puis dpO1 , O2 q “ 0. On en déduit que O1 “ O2 et R1 “ R2 , donc C “ D.
3. Transitivité : Facile à comprendre sur un dessin, c’est l’inégalité triangulaire qui est en jeu ici.
Soit C1 , C2 et C3 trois cerles de centres respectifs O1 , O2 , et O3 , et de rayons R1 , R2 et R3 . On
suppose que C1 RC2 et C2 RC3 . Alors
dpO1 , O2 q ď R2 ´ R1 et dpO2 , O3 q ď R3 ´ R2 .
Ainsi, C1 RC3 .
Par conséquent, R est une relation d’ordre.
Corrigé de l’exercice 3.13 – La relation n’est pas reflexive. En effet, soit x ă y, et px1 , y 1 q “ px, yq. On
a bien x ď x1 , x ď y 1 , y ď y 1 , mais pas y ď x1 .
Ainsi, il ne s’agit pas d’une relation d’ordre.
ď1 α ď2 ðñ Gď1 Ă Gď2 .
Ainsi, il s’agit de la restriction à l’ensemble des graphes de relation d’ordre de l’ordre défini par
l’inclusion sur PpE ˆ Eq. La restriction d’une relation d’ordre étant encore une relation d’ordre,
on en déduit bien qu’il s’agit d’une relation d’ordre sur les graphes (donc aussi sur les relations
d’ordre, c’est pareil en fait, les relations d’ordre étant définies par leur graphe).
2. La relation d’égalité est une relation d’ordre (de façon triviale). C’est la plus petite, car toute
relation d’ordre (large) contient l’égalité (par réflexivité) : si ď est une relation d’ordre, la reflexivité
amène l’implication
@px, yq P E 2 , x “ y ùñ x ď y.
Ainsi, pour tout relation d’ordre ď sur E, “ α ď. On en déduit que l’égalité est bien le minimum.
3. ‚ D’après un exercice précédent (lemme de Spielrajn-Marczewski), Toute relation d’ordre ď ad-
met une extension linéaire, i.e. un prolongement par un ordre total ďt . On a donc ď α ďt .
Si la relation intiale n’est pas totale, on ne peut pas avoir l’égalité, ce qui donne un majorant
strict de ď. Ainsi, ď n’est pas un élément maximal. On en déduit que les éléments maximaux
sont nécessairement des ordres totaux.
‚ Réciproquement, si ď est un ordre total et si ď α ď1 , alors pour tout px, yq P E2 , x ď y ùñ
x ď1 y. Montrons que cette implication est en fait une équivalence. Pour exploiter le fait que
l’ordre est total, on le fait par contraposée. Supposons donc que x ď y, donc y ă x. On en
déduit que y ‰ x et y ď x. Puisque ď α ď1 , il en résulte que y ‰ x et y ď1 x, et donc y ă x.
En particulier, l’antisymétrie de ď1 indique qu’alors x ď y (mais ce n’est a priori pas une
équivalence, puisqu’on ne sait pas à ce stade que ď1 est total).
On a donc bien montré l’équivalence :
L’ordre ď n’admet donc pas de majorant strict, et est donc un élément maximal.
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‚ Ainsi, les éléments maximaux sont précisément les relations d’ordre total.
2. On a alors
supptx, supty, zuuq “ suppsuppxq, suppy, zqq “ supptx, y, zuq.
On peut donc remarquer que pour calculer la borne sup d’un ensemble de 3 éléments, on peut
calculer des bornes sup 2 à 2. Cela se généralise facilement par récurrence à un nombre plus
important de termes. L’expression obtenue étant symétrique en x, y et z, on en déduit également,
que l’opération « borne supérieure » définie sur 2 éléments, est commutative et associative.
3. Plus généralement, d’après la question 1,
suppXYtsuppY YZquq “ suppsuppXq, supptsuppY YZquqq “ suppsuppXq, suppY YZqq “ suppXYY YZq.
et d’après ce qui précède, c’est donc le plus petit des majorants de G. On en déudit que G admet
bien une borne supérieure.
‚ On fait de même pour les bornes inférieures. Dans un premier temps, pour tout minorant m de G,
m est inclus dans tout X de G, donc č
mĂ X.
XPG
41
č
De plus, X est bien un minorant de G dans PpEq. Il reste à montrer que c’est bien un élément
XPG
de F . Dans ce cas, ce sera bien le plus grand minorant de G dans F . C’est un élément de PpEq,
et de plus, pour tout f P A :
˜ ¸
č č č
f X Ă f pXq Ă X,
XPG XPG XPG
Attention au fait que cette fois, la première inclusion n’est plus une égalité en général ! Ainsi, il
s’agit bien du plus grand des minorants (dans F ) de G, donc de sa borne inférieure dans F .
xn “ minpEztx0 , . . . , xn uq.
On a donc zRx. La relation étant asymétrique, on en déduit que xRz, donc que z R xR,
et donc z R yR. Ainsi, yRz, et puisque la relation est asymétrique et que z ‰ y, on en
déduit que zRy. Ainsi, z P Ry.
On a bien montré que Rx Ă Ry, donc que xTd y.
L’idée de passer par des négations est assez naturel, pour exploiter le fait que la relation
est totale.
‚ Un raisonnement similaire montre que si xTd y alors xTg y. Ainsi, les deux relations Td et Tg
sont égales.
‚ De plus, on a montré au cours du raisonnement précédent que si xTd y (et donc aussi xTg y)
et x ‰ y, on ne peut pas avoir yRx, car cela contredirait l’irréflexivité. La relation R étant
totale, on en déduit que xRy.
Cela montre bien que la relation stricte associée à Td (et donc aussi à T calg ) est incluse
dans R.
‚ Montrons enfin que la relation T “ Td “ Tg est une relation d’ordre. La question 1 montre
qu’il s’agit déjà d’un préordre. Il ne reste plus qu’à montrer l’antisymétrie. Supposons donc
que xT y et yT x. Par l’absurde, si x “ y alors d’après le point précédent, xRy et yRx, ce
qui contredit l’asymétrie de R.
(b) ‚ L’énoncé tel qu’il est donné semble faux. Il suffit de considérer un tournoi à 3 éléments,
formant un cycle. Les éléments sont tous les trois minimaux, et la propriété n’est pas
satisfaite. La bonne propriété (corrigée dans la nouvelle version) est :
x est minimal pour T si et seulement si pour tout y distinct de X, soit xRy, soit il existe
z tel que xRz et zRx.
‚ Supposons x minimal, et soit y P Xztxu. On suppose que pxRyq (sinon, le résultat est
déjà acquis). Alors pyT xq, du fait de la minimalité de x. On en déduit que Ry Ć Rx. Il
existe donc z P Ry tel que z R Rx. Ainsi, zRy et pzRxq. Puisque zRy et pxRyq, on ne
peut pas avoir z “ x. Ainsi, par asymétrie de R, xRz, et la CN est démontrée.
‚ Supposons x non minimal. Alors on dispose de y ‰ x tel que Ry Ă Rx. Tout d’abord,
si xRy, alors x P Ry, donc x P Rx, ce qui contredit l’irréflexivité de R. Par conséquent,
pxRyq
Par ailleurs, soit z dans E. Si xRz et zRy, alors zRx, et donc z R Rx. L’inclusion
Ry Ă Rx amène alors z R Ry, ce qui contredit zRy. Cela donne la CS.
3. ‚ Supposons de plus que R est transitive. Alors pour tout x et y tel que xRy, et tout z P Rx,
on a
zRx et xRy,
et donc, par transitivité, zRy. Ainsi, z P Ry. On en déduit que xT y. Comme R est totale, on
en déduit que T est totale aussi.
‚ Réciproquement, si xT y et x ‰ y, on ne peut pas avoir yRx (car alors yT x contredirait
l’antisymétrie de T ). Ainsi, xRy
‚ Ainsi, R est la relation d’ordre stricte associée à T . En particulier, c’est une relation d’ordre
strict.
‚ Le caractère total de T montre aussi qu’un élément minimal est alors aussi un élément mini-
mum. En particulier, si E est fini et non vide, E admet alors un minimum.