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Bonne lecture !
1
CHAPITRE I Logique et Langage
mathématique.
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L’implication
Définition Soient A et B deux assertions. On appelle
implication de A vers B l’assertion A⇒B, lue « A implique B »,
« A entraîne B » ou « si A alors B », qui est fausse lorsque A est
vraie et B est fausse, et vraie dans tous les autres cas.
Vocabulaire A est appelée prémisse de l’implication et B en est
la source.
Remarque Il est important de comprendre que si l’implication
A⇒B est vraie, cela ne signifie pas que A et B sont vraies mais
plutôt que, si A est vraie alors B est vraie ! On dit que A est
une condition suffisante pour qu’on ait B ou que B est une
condition nécessaire pour avoir A.
Equivalence
Définition Soient A et B deux assertions. L’équivalence de A et
B est l’assertion A ⇔ B, lue « A équivaut à B » ou « A si et
seulement si B », qui est vraie lorsque A et B ont la même
valeur de vérité et fausse dans tous les autres cas. On a alors
que A (respectivement B) est une condition nécessaire et
suffisante pour B (respectivement A).
Table de vérité
Définition On appelle table de vérité un tableau qui recense les
valeurs de vérité de plusieurs assertions qui ont des valeurs de
vérité dépendantes les unes des autres.
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Soient A et B deux assertions.
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A B A⇒B
V V V
F F V
V F F
F V V
A B A⇔B
V V V
F F V
V F F
F V F
6
(P∧Q)∧R≡P∧(Q∧R) ; (P∨Q)∨R≡P∨(Q∨R).
4- Distributivité
P∨(Q∧R)≡(P∨Q)∧(P∨R) ; P∧(Q∨R)≡(P∧Q)∨(P∧R).
5- Idempotence de ∧ et ∨
(P∧P)≡P ; (P∨P)≡P.
6- Loi de l’absurde
(𝑃 ⇒ 𝑄) ∧ (𝑃 ⇒ ¬𝑄) ≡ ¬𝑄.
7- Loi de De Morgan
¬(P∨Q)≡¬P∧¬Q ; ¬(P∧Q)≡¬P∨¬Q.
Démonstration : On effectue les tables de vérité.
P Q ¬P ¬Q (P∨Q) ¬(P∨Q) ¬P∧¬Q
V V F F V F F
F F V V F V V
V F F V V F F
F V V F V F F
On a bien : ¬(P∨Q)≡¬P∧¬Q.
P Q ¬P ¬Q (P∧Q) ¬(P∧Q) ¬P∨¬Q
V V F F V F V
F F V V F V F
V F F V F V F
F V V F F V F
7
On a bien : ¬(P∧Q)≡¬P∨¬Q. □
8- Négation de l’implication
On peut remarquer que P⇒Q≡¬P∨Q. En effet :
P Q ¬P P⇒Q ¬P∨Q
V V F V V
F F V V V
V F F F F
F V V V V
9- Loi de la contraposition
(P⇒Q)≡(¬Q⇒¬P). La démonstration est laissée au lecteur
(table de vérité).
Notion de prédicat
Définition On appelle prédicat tout énoncé contenant des
variables (ou paramètres) tel que, quand on substitue à chacune
de ces variables un objet d’un certain ensemble (appelé
référentiel) on obtienne une assertion.
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Exemple : L’énoncé P(𝑥, 𝑦) : « 𝑥 divise 𝑦 » est un prédicat à
deux variables. Lorsque l’on substitue 𝑥 et 𝑦 respectivement par
les entiers 2 et 4, on obtient l’assertion P(2,4) : « 2 divise 4 »
qui au passage est vraie.
Remarque Deux prédicats de mêmes variables sont dits
logiquement équivalents si pour tout choix de valeur des
variables, les assertions correspondantes sont équivalentes.
Assertions quantifiées
Le quantificateur universel ∀
Définition Soit P un prédicat à une variable de référentiel E,
pour signifier que pour tout 𝑥 ∈ E, l’assertion P(𝑥) est vrai, on
écrit : ∀𝑥 ∈ E, P(𝑥) et on lit « Quelque soit 𝑥 appartenant à E,
P(𝑥) est vrai » ou encore « Pour tout 𝑥 appartenant à E, on a
P(𝑥) ». Le symbole ∀ est appelé quantificateur universel.
Exemples : L’assertion « le carré d’un nombre réel est positif »
peut s’écrire sous forme d’assertion quantifiée comme suit :
∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑥 2 ≥ 0.
Le quantificateur existentiel ∃
Définition Soit P un prédicat à une variable de référentiel E,
pour signifier qu’on peut trouver au moins un 𝑥 ∈ E, pour
lequel l’assertion P(𝑥) est vrai, on écrit : ∃𝑥 ∈ E, P(𝑥) et on lit
« Il existe 𝑥 appartenant à E, tel que P(𝑥) est vrai ». Le symbole
∃ est appelé quantificateur existentiel.
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Exemples : L’assertion « Il existe un nombre réel strictement
positif » peut s’écrire sous forme d’assertion quantifiée comme
suit :
∃𝑥 ∈ ℝ, 𝑥 > 0.
Remarque Lorsqu’on veut signifier qu’il existe un unique
élément de E tel que P(𝑥) soit vrai, on écrit : ∃! 𝑥 ∈ E, P(𝑥). Le
symbole ! marque l’unicité.
Règle de négation
Soit P un prédicat à une variable 𝑥 astreinte à un référentiel E.
On a alors :
¬(∀𝑥 ∈ E, P(𝑥))≡ ∃𝑥 ∈ E, ¬P(𝑥).
¬(∃𝑥 ∈ E, P(𝑥))≡ ∀𝑥 ∈ E, ¬P(𝑥).
En effet, la négation de l’assertion « tous les hommes du village
sont malades » est l’assertion « il existe un homme du village
qui n’est pas malade » et non l’assertion « tous les hommes du
villages ne sont pas malades ».
Non commutativité des quantificateurs
Lorsqu’une assertion est composée de deux quantificateurs,
l’un universel et l’autre existentiel, en général, ils ne commutent
pas ! L’ordre dans lequel ils interviennent a une importance.
Compléments
Au cours de ce chapitre nous avons parlé de connecteurs
logiques. Il existe des connecteurs logiques dits universels. Ces
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derniers permettent de reconstituer les connecteurs logiques ¬ ,
∧ et ∨. Les connecteurs NAND et NOR que nous noterons
respectivement ↑ et ↓, définis comme suit : Pour toutes
assertions A et B, A↑B≡¬(A∧B) et A↓B≡¬(A∨B), sont tous
deux des connecteurs logiques universels.
Démonstration Commençons par réaliser la table de vérité du
connecteur logique NAND.
A B A∧B A↑B
V V V F
F F F V
V F F V
F V F V
On remarque que lorsque B≡A, on a A↑B≡¬A, c’est-à-dire
A↑A≡¬A. De plus on a :
A∧B≡ ¬A↑B
A∧B≡( A↑B)↑( A↑B).
Aussi d’après les lois de De Morgan, on a:
¬(A∨B)≡¬A∧¬B
A∨B≡¬(¬A∧¬B)
A∨B≡¬((A↑A)∧(B↑B)).
Or (A↑A)∧(B↑B)≡¬((A↑A)↑(B↑B)).
Alors A∨B≡¬(¬((A↑A)↑(B↑B))).
Donc A∨B≡(A↑A)↑(B↑B).
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On a donc pu reconstruire les connecteurs logiques ¬ , ∧ et ∨ à
l’aide, uniquement du connecteur NAND (↑), on a donc bien
démontrer que NAND est un connecteur logique universel.
On démontre de façon analogue que NOR est un connecteur
logique universel. Le soin de le démontrer est laissé au lecteur.
□
Quelques définitions
On appelle axiome, dans une théorie mathématique, toute
proposition à laquelle on attribue, par convention, la valeur
vrai. En effet, il faut entendre par convention, qu’on admet sans
démonstration la proposition.
On appelle théorème, toute proposition vraie et qui occupe
une place ‘importante’ dans le domaine dans lequel il officie,
par exemple en géométrie, on a le théorème de
PYTHAGORE, en analyse, le théorème des valeurs
intermédiaires. En résumé, un théorème une proposition, un
résultat fort. Lorsque la proposition est moins ‘importante’ on
parle de lemme ou de propriété !
On appelle corollaire, la conséquence d’un théorème.
Quelques types de raisonnements
Raisonnement par analyse-synthèse
Comme son nom l’indique, il s’effectue en deux étapes, la
première qui est l’analyse consiste à rechercher les conditions
que doit vérifier l’objet recherché. Quant à la synthèse, elle
consiste à vérifier si les conditions déterminées par l’analyse
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sont suffisantes pour déterminer l’objet, il se peut qu’à son
terme, on trouve un, plusieurs voire aucun objet !
Exemple Démontrons qu’il existe un unique couple de
fonctions (𝑓𝑝 , 𝑓𝑖 ), l’une paire, l’autre impaire, telle que pour
toute fonction 𝑓 définie sur ℝ : 𝑓 = 𝑓𝑝 +𝑓𝑖 . On rappelle que
pour une fonction paire on a 𝑓𝑝 (−𝑥 ) = 𝑓(𝑥) et pour une
fonction impaire, 𝑓𝑖 (−𝑥 ) = −𝑓(𝑥).
Analyse : Recherchons les conditions que doivent vérifier
𝑓𝑝 𝑒𝑡 𝑓𝑖 .
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𝑓(−𝑥)+ 𝑓(−(−𝑥)) 𝑓(−𝑥)+ 𝑓(𝑥)
On a : 𝑓𝑝 (−𝑥 ) = = = 𝑓𝑝 (𝑥 ). 𝑓𝑝 est
2 2
bien donc paire.
𝑓(−𝑥)− 𝑓(−(−𝑥)) 𝑓(−𝑥)− 𝑓(𝑥) 𝑓(𝑥)+ 𝑓(−𝑥)
𝑓𝑖 (−𝑥 ) = = =− = −𝑓𝑖 (𝑥). 𝑓𝑖
2 2 2
est bien donc impaire.
Vérifions maintenant que l’on a bien : 𝑓(𝑥 ) = 𝑓𝑝 (𝑥 )+𝑓𝑖 (𝑥 ).
𝑓(𝑥)+ 𝑓(−𝑥) 𝑓(𝑥)− 𝑓(−𝑥) 2𝑓 (𝑥)
𝑓𝑝 (𝑥 )+𝑓𝑖 (𝑥 ) = + = = 𝑓 (𝑥 ).
2 2 2
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Remarque Il est important de comprendre que n est un entier
pair quelconque, en effet, c’est cela même qui fait toute la
beauté d’une démonstration de ce genre et des mathématiques
en général. Il ne suffisait pas de prendre un entier pair (par
exemple 2), de l’élevé au carré (4), de vérifier qu’il est
également pair et ainsi établir 𝑛 pair ⇒ 𝑛2 pair, ceci n’est pas une
démonstration. Il faut comprendre que dans une telle implication il y a
un quantificateur universel implicite, en effet, l’assertion 𝑛 pair ⇒ 𝑛2
pair est logiquement équivalente à « pour tout entier naturel 𝑛 pair, son
carré ( 𝑛2 ) est pair ». Pour démontrer une telle assertion il faut, donc,
travailler dans le cas général !
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𝑛(𝑛+1)
Exemple Démontrons que : ∀𝑛 ∈ ℕ, ∈ ℕ.
2
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Exemple Nous aurons l’occasion par la suite d’effectuer bons
nombre de raisonnements par récurrence. Cependant on peut
se rassurer –intuitivement de sa véracité comme suit :
Si dans une rangée infinie de voiture la première est rouge, et
que pour toute voiture rouge de rang n, celle qui suit ( celle de
rang n+1) est rouge, alors toutes les voitures de la rangée sont
rouges.
Remarques Il existe d’autres types de récurrences, comme la
récurrence forte que nous verrons plus loin.
Définition
Un ensemble E est une collection d’objets, chaque objet est
appelé élément de l’ensemble. On écrit 𝑥 ∈ E et on lit « 𝑥
appartient à E » si 𝑥 est un élément de l’ensemble E, sinon, on
écrit 𝑥 ∉ E et on lit « 𝑥 n’appartient pas à E ». L’appartenance à
un ensemble se fonde sur un principe aristotélicien, c’est-à-dire
qu’un élément appartient à un ensemble ou n’y appartient pas.
On admet l’existence de l’ensemble vide noté ∅ ou { }, qui est
le seul ensemble ne contenant aucun élément.
Définition par extension
On peut définir un ensemble en listant ces éléments. C’est la
définition par extension. L’ordre dans lequel sont listés les
éléments n’a pas d’importance !
Exemple : 𝐸 = {0,1,2,3,4} = {3,0,2,4,1}.
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Définition par compréhension
Définir un ensemble par compréhension consiste en un certain
sens à caractériser tous ses éléments.
Exemple : 𝐸 = {𝑥 ∈ ℕ, 𝑥 ≤ 4}.
Inclusion
Soient F et E deux ensembles, on dit que E est inclus dans F
(on dit aussi que E est une partie, un sous-ensemble ou que F
contient E) si tous les éléments de E sont aussi des éléments de
F et l’on note E⊂F ou F⊃E. Mathématiquement on a :
E⊂F⇔ ∀𝑥, 𝑥 ∈ E⇒ 𝑥 ∈ 𝐹.
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- Si on a E⊂F et E≠F, on parle alors d’inclusion stricte
(ou que E est une partie propre de F) et l’on écrit E⊊F.
- L’ensemble des partie d’un ensemble 𝐸 est noté 𝒫(𝐸).
Soit A un ensemble quelconque, on a :
A ∈ 𝒫(𝐸)⇔A⊂𝐸 .
Exemple L’ensemble des parties de l’ensemble 𝐸 =
{𝑎, 𝑏, 𝑐 } est l’ensemble 𝒫 (𝐸 ) =
{∅, {𝑎}, {𝑏}, {𝑐 }, {𝑎, 𝑏}, {𝑎, 𝑐 }, {𝑏, 𝑐 }, 𝐸 }.
- Pour tous ensembles E, F et G, on a :
(E⊂F)∧(F⊂G)⇒E⊂G . On dit que la relation
d’inclusion est transitive.
Définition Deux ensembles E et F sont égaux si et seulement si
E⊂F et F⊂E. On a : E=F⇔(E⊂F)∧(F⊂E).
Intersection et réunion
Définition
Soient E et F deux ensembles.
On appelle intersection des ensembles E et F et on note E∩F
(lu ‘‘E inter F’’ ) l’unique ensemble dont les éléments sont à
la fois élément de E et F.
∀𝑥, (𝑥 ∈ E∩F ⇔(𝑥 ∈ E)∧(𝑥 ∈ F)).
On appelle réunion (ou union) des ensembles E et F et on
note E∪F (lu ‘‘E union F’’ ) l’unique ensemble dont les
éléments sont soit élément de E, soit élément de F.
∀𝑥, (𝑥 ∈ E∪F ⇔(𝑥 ∈ E)∨(𝑥 ∈ F)).
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Remarque Deux ensembles sont dits disjoint si leur
intersection est vide.
Propriétés Pour tous ensembles E, F et G on a :
- E∩∅ = ∅ ; E∪∅ = E. On dit que l’ensemble vide est
absorbant pour l’intersection, et qu’il est élément
neutre pour la réunion.
- E∩E = E ; E∪E = E. On dit que l’intersection et la
réunion sont idempotentes.
- E∩F = F∩E ; E∪F = F∪E. On dit que l’intersection et
la réunion sont commutatives.
- E∩(F∪G)=(E∩F)∪(E∩G) ; E∪(F∩G)=(E∪F)∩(E∪G).
On dit que l’intersection et la réunion sont
distributives, l’une par rapport à l’autre.
- E∩(F∩G)=(E∩F)∩G ; E∪(F∪G)=(E∪F)∪G. On dit
que l’intersection et la réunion sont associatives.
Démonstration (distributivité)
Soient E, F et G trois ensembles quelconques. On raisonne par
double inclusion. Soit 𝑥 ∈ E ∩ (F ∪ G). L’élément 𝑥 est à la
fois élément de E et de F∪G. On distingue deux cas.
1𝑒𝑟 cas 𝑥 ∈ E.
Auquel cas, 𝑥 ∈ E ∩ F et 𝑥 ∈ E ∩ G, à fortiori 𝑥 ∈
(E∩F)∪(E∩G).
2𝑛𝑑 cas 𝑥 ∈ F ∪ G.
Auquel cas, trois cas en ressort. Soit 𝑥 est un élément de F mais
pas de G, soit il est élément de G mais pas de F, soit il est
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élément de F et de G. En pratique il suffit de vérifier que s’il est
un élément de F ou de G alors il est u, élément de
(E∩F)∪(E∩G) le troisième cas étant un cas particulier des
deux autres. Ainsi, si 𝑥 ∈ F alors 𝑥 ∈ E∩F donc 𝑥 ∈
(E∩F)∪(E∩G). De même, si 𝑥 ∈ G alors 𝑥 ∈ E∩G donc 𝑥 ∈
(E∩F)∪(E∩G).
Dans tous les cas, on a donc bien l’inclusion directe
E∩(F∪G)⊆(E∩F)∪(E∩G).
Réciproquement, si 𝑥 ∈ (E∩F)∪(E∩G) alors 𝑥 ∈ E. Ainsi 𝑥 ∈
E∩(F∪G). On a donc bien l’inclusion réciproque E∩(F∪G)⊆
E∩(F∪G). Par double inclusion on a donc :
E∩(F∪G)=(E∩F)∪(E∩G).
On vient donc de démontrer que l’intersection est distributive
par rapport à la réunion. On montre de façon analogue que la
réunion est distributive par rapport à l’intersection. Le soin de
le démontrer est laissé au lecteur.
Complémentaire
Définition Soit E un ensemble et A une partie de E. Le
complémentaire de A dans E noté 𝐶𝐸 (A) est l’ensemble des
éléments de E qui n’appartiennent pas à A. On le note aussi 𝐴̅.
𝐶𝐸 (A)= {𝑥 ∈ E, 𝑥 ∉ A}.
On a : 𝐶𝐸 (𝐶𝐸 (A))=A ; 𝐶𝐸 (E)= ∅ ; 𝐶𝐸 (∅)= E.
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Propositions ( lois de De MORGAN)
Pour toutes parties A et B d’un ensemble E, on a :
𝐶𝐸 (A∩B)= 𝐶𝐸 (A)∪ 𝐶𝐸 (B);
𝐶𝐸 (A∪B)= 𝐶𝐸 (A)∩ 𝐶𝐸 (B).
Différence ensembliste
Définition Soient E et F deux ensembles quelconques, la
différence de E et de F notée E\F et lue « E privé de F » est
l’ensemble des éléments de E qui ne sont pas élément de F. On
a:
E\F= {𝑥 ∈ E, 𝑥 ∉ F}.
Remarque Lorsque F est une partie de E c’est-à-dire lorsque
F⊆E, alors E\F= 𝐶𝐸 (F) et réciproquement.
Mais, lorsque E est une partie de F c’est-à-dire lorsque E⊆F,
alors E\F= ∅ et réciproquement.
Différence symétrique
Définition Soient E et F deux ensembles. L a différence
symétrique de E et de F, notée E∆F, est l’ensemble des
éléments de E qui n’appartiennent pas à F et des éléments de F
qui n’appartiennent pas à E. On a :
E∆F=(E\F)∪(F\E).
Propositions Pour tous ensembles E et F, on a :
E∆∅ = E ;
23
E∆E= ∅ ;
E∆F= F∆E (commutativité) ;
E∆F=(E∪F)\(E∩F).
Produit cartésien
Définition On appelle produit cartésien de deux ensembles E
et F et l’on note E×F (on lit « E croix F »), l’ensemble des
couples (𝑥, 𝑦) tels que 𝑥 ∈ E et 𝑦 ∈ F.
E×F= {(𝑥, 𝑦), 𝑥 ∈ E ∧ 𝑦 ∈ F}
Conséquemment on a que deux couples (𝑥1 , 𝑦1 ) et (𝑥2 , 𝑦2 )
sont égaux si et seulement si 𝑥1 = 𝑥2 et 𝑦1 = 𝑦2 . Si on on a
2
E=F, on note par E le produit cartésien E×E.
Généralisation
Soient 𝑛 ∈ ℕ∗ , 𝐸1 , 𝐸2 , … , 𝐸𝑛 des ensembles. Pour tout 𝑥1 ∈ 𝐸1 ,
𝑥2 ∈ 𝐸2 , … , 𝑥𝑛 ∈ 𝐸𝑛 . L’élément (𝑥1 , 𝑥2 ,…, 𝑥𝑛 ) est un 𝑛-uplet et
l’on note ∏𝑛𝑖=1 𝐸𝑖 = 𝐸1 × 𝐸2 × … × 𝐸𝑛 , l’ensemble de ces 𝑛-
uplets. On a :
∏𝑛𝑖=1 𝐸𝑖 = {(𝑥1 , 𝑥2 ,…, 𝑥𝑛 ), 𝑥1 ∈ 𝐸1 , 𝑥2 ∈ 𝐸2 , … , 𝑥𝑛 ∈ 𝐸𝑛 }.
Si 𝐸1 = 𝐸2 = ⋯ = 𝐸𝑛 , on note par 𝐸 𝑛 , l’ensemble de ces 𝑛-
uplets.
Notion de cardinal
Définition On appelle cardinal d’un ensemble quelconque E et
on note 𝑐𝑎𝑟𝑑(E) ou #E, le nombre d’élément que contient
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l’ensemble E. Conséquemment le seul ensemble de cardinal
nul est l’ensemble vide.
Propositions Soient A et B deux ensembles quelconques.
𝑐𝑎𝑟𝑑(A∪B) = 𝑐𝑎𝑟𝑑(A) + 𝑐𝑎𝑟𝑑(B) − 𝑐𝑎𝑟𝑑(A∩B).
Remarque Si A et B sont disjoints, c’est-à-dire que leur
intersection est vide –qu’ils n’ont aucun élément en commun,
alors 𝑐𝑎𝑟𝑑(A∩B) = 0 et on a donc :
𝑐𝑎𝑟𝑑(A∪B) = 𝑐𝑎𝑟𝑑(A) + 𝑐𝑎𝑟𝑑(B).
Notion d’ensembles finis et infinis
Définition Un ensemble est fini s’il possède un nombre fini
d’élément, c’est-à-dire, si son cardinal est un entier naturel.
Ainsi, dire qu’un ensemble E, quelconque, est fini, revient à
dire que 𝑐𝑎𝑟𝑑(E) ∈ ℕ. Par opposition un ensemble est infini
s’il ne possède pas un nombre fini d’élément, notons I un tel
ensemble on conviendra que 𝑐𝑎𝑟𝑑(I) = +∞.
26
Exercice 3 Soient E et F deux ensembles disjoints. Remplacer
le symbole ‘‘ ? ’’ par la réponse qui convient.
- E∩F= ?
- 𝑐𝑎𝑟𝑑(E∩F) = ?
- 𝑐𝑎𝑟𝑑(E∪F) = ?
Solution
- E∩F= ∅ (En effet, les ensembles E et F étant disjoints,
leur intersection –par définition est vide)
- 𝑐𝑎𝑟𝑑(E∩F) = 0 (Cela est évident car E∩F= ∅)
- 𝑐𝑎𝑟𝑑(E∪F) = 𝑐𝑎𝑟𝑑(E) + 𝑐𝑎𝑟𝑑(F) − 𝑐𝑎𝑟𝑑(E∩F).
Or 𝑐𝑎𝑟𝑑(E∩F) = 0.
Donc 𝑐𝑎𝑟𝑑(E∪F) = 𝑐𝑎𝑟𝑑(E) + 𝑐𝑎𝑟𝑑(F).
Exercice 4 Soient A∶= {𝑎1 , 𝑎2 , 𝑎3 } et B∶= {𝑏1 , 𝑏2 }. Lister les
éléments de l’ensemble A×B.
Solution
On a : A×B=
{(𝑎1 , 𝑏1 ), (𝑎1 , 𝑏2 ), (𝑎2 , 𝑏1 ), (𝑎2 , 𝑏2 ), (𝑎3 , 𝑏1 ), (𝑎3 , 𝑏2 )}.
On peut remarquer que 𝑐𝑎𝑟𝑑 (𝐴 × 𝐵) = 𝑐𝑎𝑟𝑑(A) + 𝑐𝑎𝑟𝑑(B).
Le symbole ‘‘ ∶= ’’ signifie « égal par définition ».
Exercice 5 Soient A, B, C trois ensembles. Montrer que :
A∪B = A∩C ⇔ B⊆A⊆C.
27
Solution
Supposons que B⊆A⊆C. Alors on a A∪B=A=A∩C. On a
donc l’implication B⊆A⊆C ⇒ A∪B = A∩C. Réciproquement,
supposons que A∪B = A∩C. On a toujours B⊆(A∪B) et
(A∩C)⊆A. Or on a supposé A∪B = A∩C, ainsi on a
B⊆(A∩C) et par transitivité de la relation d’inclusion on a
B⊆A. De même on a A⊆(A∪B) et (A∩C)⊆C, donc A⊆C. En
somme on a donc B⊆A⊆C, ce qui prouve bien que
A∪B = A∩C ⇔ B⊆A⊆C. □
28
𝐴∪𝐵 ⊂ 𝐴∪𝐶
{ ⇒ 𝐵 ⊂ 𝐶.
𝐴∩𝐵 ⊂ 𝐴∩𝐶
29
- Si A, un ensemble quelconque, est une partie de E,
alors c’est une partie de E∪F. Donc 𝓟(E)⊂𝓟(E∪F).
Par symétrie 𝓟(F)⊂P(E∪F). On en déduit que
𝓟(E)∪P(F) ⊂ 𝓟 (E∪F). Si aucun des deux ensembles E
ou F ne contient l’autre, alors l’inclusion réciproque est
fausse car, auquel cas, E∪F est une partie de E∪F sans
être, ni une partie de E ni une partie de F. Si au
contraire, on a E ⊂ F par exemple, il viendrait
𝓟(E)⊂P(F) et donc 𝓟(E)∪𝓟(F) = 𝓟(F) = 𝓟(E∪F).
Conclusion : On a toujours 𝓟(E)∪P(F) ⊂ 𝓟(E ∪F). Ce n’est
une égalité que si E ⊂ F ou F ⊂ E.
- Un ensemble est une partie de E∩F si et seulement si
c’est une partie à la fois de E et de F. Autrement dit, on
a l’égalité 𝓟(E∩F) = 𝓟(E)∩𝓟(F).
30
Solution
1. Soit x ∈ A∆B. Par symétrie du problème, on peut toujours
supposer que x ∈ A. Nécessairement, x ∉ B. On en déduit que
x ∈ A et x ∈ 𝐶𝐸 B. Ceci donne x ∈ A∩𝐶𝐸 B. Réciproquement, si
par exemple x ∈ A∩𝐶𝐸 B, x ∈ A et x ∉ B, et donc x ∈ A∪B et
x∉A∩B. L’autre possibilité se traite exactement de la même
façon.
2. On a :
A∆A = ∅.
A∆∅ = A.
A∆E = 𝐶𝐸 A.
A∆𝐶𝐸 A = E.
4. Comme toujours, on raisonne par double inclusion. Si
x∈(A∆B)∩C, alors x ∈ A∆B et x ∈ C. Si on a x ∈ A, alors x∉B,
et x ∈ C, ce qui donne encore: x ∈ A∩C et x∉B∩C. On a donc
bien x ∈(A∩C)∆(B∩C). Le cas où x ∈ B est en tout point
analogue (par symétrie). Réciproquement, si x∈(A∩C)∆(B∩C),
supposons par exemple que x ∈(A∩C). Alors x ∉ B∩C, ce qui
implique x ∉ B ou x ∉ C. Mais, x ∈(A∩C). On en déduit que
x∉ B. D’où x ∈ A∆B, et x ∈ C, ce qui est le résultat que nous
voulions prouver. L’autre cas est en tout point analogue.
Exercice 10 Démontrer que A∆B = A∆C ⇔ B=C.
⇐ L’implication réciproque est évidente.
31
⇒ Supposons que A∆B = A∆C. Soit 𝑥 ∈ B. On raisonne par
disjonction de cas :
- 𝑥 ∈ A.
Auquel cas, comme 𝑥 ∈ B, on a que 𝑥 ∈ A∩B et donc
que 𝑥 ∉ A∆B. Or A∆B = A∆C, alors 𝑥 ∉ A∆C c’est-à-
dire que 𝑥 est élément de l’intersection des ensembles A
et C, d’où 𝑥 ∈ C.
- 𝑥 ∉ A.
Auquel cas, comme 𝑥 ∈ B, on a que 𝑥 ∉ A∩B et donc
que 𝑥 ∈ A∆B. Or A∆B = A∆C, alors 𝑥 ∈ A∆C c’est-à-
dire que 𝑥 ∈ C.
Dans tous les cas on a bien 𝑥 ∈ B ⇒ 𝑥 ∈ C, soit B⊆C. On
montre de façon analogue l’inclusion réciproque, ce qui
établira alors l’équivalence !
32
CHAPITRE III Applications
33
antécédent de 𝑦. Il y’a unicité de l’image, par contre, il peut y
avoir plusieurs antécédents.
On note alors la fonction 𝑓 comme suit :
𝐸→𝐹
𝑓: (𝑥↦𝑦=𝑓(𝑥) ).
34
Définition Soit A une partie d’un ensemble E. On appelle
fonction indicatrice ou encore fonction caractéristique de A, la
fonction notée 𝟙A et définie par :
A → {0, 1}
𝟙A ∶ ( 1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴)
𝑥↦{
0, s𝑖n𝑜𝑛
En plus d’être particulièrement élégantes, ces fonctions peuvent
s’avérer être très utiles dans bien des situations.
Exemple Réécrire la fonction suivante à l’aide de deux
indicatrices.
ℕ→ℕ
𝑓∶( 𝑛 + 1, 𝑠𝑖 𝑛 ∈ 2ℕ )
𝑛↦{
𝑛 − 1, s𝑖 𝑛 ∈ 2ℕ + 1
Les ensembles 2ℕ et 2ℕ + 1 désignent respectivement
l’ensemble des entiers naturels pairs et l’ensemble des entiers
naturels impairs.
On définit les foncions indicatrices suivantes :
ℕ → {0, 1}
𝟙p ∶ ( 1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 2ℕ)
𝑥↦{
0, s𝑖n𝑜𝑛
35
ℕ → {0, 1}
𝟙i ∶ ( 1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 2ℕ + 1)
𝑥↦{
0, s𝑖n𝑜𝑛
Ainsi on peut donc réécrire 𝑓 comme suit :
ℕ→ℕ
𝑓∶( )
𝑛 ↦ (𝑛 + 1)𝟙p + (𝑛 − 1)𝟙i
𝑓(𝑛) = (𝑛 + 1) × 1 + (𝑛 − 1) × 0 = 𝑛 + 1.
Et si 𝑛 est impair on a 𝟙p = 0 et 𝟙i = 1 c’est-à-dire :
𝑓(𝑛) = (𝑛 + 1) × 0 + (𝑛 − 1) × 1 = 𝑛 − 1.
Propositions
Soit 𝐸 un ensemble.
∀(𝐴, 𝐵) ∈ (𝒫(𝐸 ))2 :
1 𝟙∅ = 0 ; 𝟙𝐸 = 1 .
2 𝟙𝐴∩𝐵 = 𝟙𝐴 × 𝟙𝐵 .
3 𝟙𝐴∪𝐵 = 𝟙𝐴 + 𝟙𝐵 − 𝟙𝐴 × 𝟙𝐵 .
4 𝟙𝐶𝐸(𝐴) = 1 − 𝟙𝐴 .
Démonstrations
36
D’où : 𝟙∅ = 0 ∧ 𝟙𝐸 = 1 . □
1 × 1 = 1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴 ∩ 𝐵
1 × 0 = 0, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∉ 𝐵
𝟙𝐴 × 𝟙𝐵 =
0 × 1 = 0, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∈ 𝐵
{ 0 × 0 = 0, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∉ 𝐵
Dans tous les cas on a bien l’égalité : 𝟙𝐴∩𝐵 = 𝟙𝐴 × 𝟙𝐵 . □
3 𝟙𝐴∪𝐵 = 𝟙𝐴 + 𝟙𝐵 − 𝟙𝐴 × 𝟙𝐵 .
Comme précédemment, on a :
37
1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴 ∩ 𝐵
1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∉ 𝐵
𝟙𝐴∪𝐵 =
1, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∈ 𝐵
{ 0, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∉ 𝐵
1 + 1 − 1 × 1 = 1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴 ∩ 𝐵
1 + 0 − 1 × 0 = 1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∉ 𝐵
𝟙𝐴 + 𝟙𝐵 − 𝟙𝐴 × 𝟙𝐵 =
0 + 1 − 0 × 1 = 1, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∈ 𝐵
{ 0 + 0 − 0 × 0 = 0, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∉ 𝐵
Dans tous les cas on a bien l’égalité :
𝟙𝐴∪𝐵 = 𝟙𝐴 + 𝟙𝐵 − 𝟙𝐴 × 𝟙𝐵 . □
4 𝟙𝐶𝐸(𝐴) = 1 − 𝟙𝐴 .
On distingue ici, deux cas :
- 𝑥∈𝐴
- 𝑥∉𝐴
0, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴 1 − 1 = 0, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴
On a : 𝟙𝐶𝐸 (𝐴) = { et 1 − 𝟙𝐴 = { .
1, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴 1 − 0 = 1, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴
Dans tous les cas on a bien l’égalité : 𝟙𝐶𝐸(𝐴) = 1 − 𝟙𝐴 . □
(ℎ ∘ (𝑔 ∘ 𝑓))(𝑥 ) = ℎ( 𝑔(𝑓 (𝑥 )) )
39
Définition (injectivité)
Soient E et F deux ensembles. On dit qu’une application 𝑓 ∶
𝐸 → 𝐹 est injective si tout élément 𝑦 du but F est atteint par au
plus un antécédent 𝑥 de la source E. Autrement dit :
2
∀(𝑥, 𝑥 ′ ) ∈ E , 𝑓 (𝑥 ) = 𝑓(𝑥 ′ ) ⇒ 𝑥 = 𝑥 ′ .
Définition (surjectivité)
Soient E et F deux ensembles. On dit qu’une fonction
𝑓 ∶ 𝐸 → 𝐹 est surjective si pour tout élément 𝑦 du but F il
existe au moins un élément 𝑥 de la source E tel que 𝑦 soit
l’image par 𝑓 de 𝑥.
∀𝑦 ∈ F, ∃𝑥 ∈ E, 𝑦 = 𝑓(𝑥)
Méthode :
Pour démontrer qu’une fonction 𝑓 ∶ 𝐸 → 𝐹 est surjective, on
résout l’équation 𝑓(𝑥 ) = 𝑦, si l’on trouve au moins une
solution, alors 𝑓 est surjective.
Définition (bijectivité)
Soient E et F deux ensembles. On dit qu’une fonction
𝑓 ∶ 𝐸 → 𝐹 est bijective si elle est à la fois injective et surjective,
c’est-à-dire si tout élément du but admet exactement un
antécédent par la fonction 𝑓.
∀𝑦 ∈ F, ∃! 𝑥 ∈ E, 𝑦 = 𝑓(𝑥)
40
Méthode :
Pour démontrer qu’une fonction 𝑓 ∶ 𝐸 → 𝐹 est bijective, on
résout l’équation 𝑓(𝑥 ) = 𝑦, si l’on trouve une unique solution,
alors 𝑓 est bijective.
Propositions
42
Soient E, F et G trois ensembles et deux fonctions
𝑓: E → F, 𝑔: F → G.
(𝑖) Si 𝑓 et 𝑔 sont injectives, alors 𝑔 ∘ 𝑓 est injective.
(𝑖𝑖) Si 𝑓 et 𝑔 sont surjectives, alors 𝑔 ∘ 𝑓 est surjective.
(𝑖𝑖𝑖) Si 𝑓 et 𝑔 sont bijectives, alors 𝑔 ∘ 𝑓 est bijective.
Démonstration
(𝑖) Supposons 𝑓 et 𝑔 injectives. Soient 𝑥 et 𝑥′ dans E tels que :
(𝑔 ∘ 𝑓)(𝑥 ) = (𝑔 ∘ 𝑓)(𝑥 ′ )
C’est-à-dire :
𝑔(𝑓(𝑥 )) = 𝑔(𝑓 (𝑥 ′ ))
On a que 𝑔 est injective (d’après notre supposition), donc :
𝑓(𝑥 ) = 𝑓 (𝑥 ′ )
De même 𝑓 est injective, donc : 𝑥 = 𝑥′.
Comme 𝑥 et 𝑥′ sont quelconques, la fonction 𝑔 ∘ 𝑓 est bien
injective.
□
43
Aussi, comme 𝑓 est surjective, il existe 𝑥 ∈ E, tel que 𝑦 = 𝑓(𝑥 ).
Finalement, on a :
𝑧 = 𝑔(𝑓(𝑥 )) = (𝑔 ∘ 𝑓)(𝑥 ).
𝑓 ∘ 𝑓 −1 = IdE ∶ (E→E
𝑥↦𝑥
F→F
) et 𝑓 −1 ∘ 𝑓 = IdF ∶ (𝑥↦𝑥 )
Propositions
44
(𝑖 ) (𝑓 −1 )−1 = 𝑓.
(𝑖𝑖 ) (𝑔 ∘ 𝑓)−1 = 𝑓 −1 ∘ 𝑔−1 .
Définition
Une involution est une application bijective qui est sa propre
réciproque, c'est-à-dire par laquelle chaque élément est l'image
de son image.
Soit E un ensemble. On dit qu’une application 𝑓:E→E est
involutive si 𝑓 ∘ 𝑓 = IdE .
Proposition
Soit E un ensemble et 𝑓:E→E une involution, alors 𝑓 est
bijective et 𝑓 −1 = 𝑓.
Définition (image directe, image réciproque)
Soient E et F deux ensembles et 𝑓:E→F ( 𝑓 ∈ F E ou
𝑓 ∈ ℱ(E, F)).
Soient également A ∈ 𝓟(E) et B ∈ 𝓟(F).
(𝑖) On appelle image directe de la partie A de E par la fonction
𝑓 et on note 𝑓(A) l’ensemble des images des éléments de A
par 𝑓.
𝑓(A) = {𝑓(𝑥 ), 𝑥 ∈ A}
= {𝑦 ∈ F, ∃𝑥 ∈ A: 𝑦 = 𝑓 (𝑥 )}.
45
(𝑖𝑖) On appelle image réciproque de la partie B de F par la
fonction 𝑓 et on note 𝑓 −1 (B) l’ensemble des antécédents des
éléments de B par 𝑓.
𝑓 −1 (B) = {𝑥 ∈ E, 𝑓(𝑥) ∈ B}
Exemple :
ℝ→ℝ
Soit 𝑓: (𝑥↦𝑥 2 ).
On a :
𝒇([−𝟏; 𝟏𝟎]) = [𝟎; 𝟏𝟎𝟎]. En effet, 0 ∈ [−1; 10] et son image
par 𝑓 est 0.
46
Remarque : L’écriture 𝑓 −1 (B), pour B ∈ 𝓟(F), n’est qu’une
notation. 𝑓 n’a aucune raison à priori d’être bijective. En
revanche, si elle l’est, alors :
𝑓 −1 (B) = {𝑓 −1 (𝑦), 𝑦 ∈ B}.
Familles indexées
47
Définition Soit I un ensemble. On considère pour chaque
élément 𝑖 ∈ I, un ensemble E𝑖 . On appelle produit cartésien
des ensembles E𝑖 , 𝑖 ∈ I, et on note ∏𝑖∈ I E𝑖 l’ensemble des
applications 𝑓: I → ⋃𝑖∈I E𝑖 (où ⋃𝑖∈I E𝑖 désigne l’ensemble des
éléments 𝑥 appartenant à au moins l’un des ensembles E𝑖 , pour
𝑖 ∈ I) telles que : ∀𝑖 ∈ I, 𝑓(𝑖) ∈ E𝑖 .
I → ⋃𝑖∈I E𝑖
𝑥: ( ).
𝑥 ↦ 𝑥𝑖
Remarque Dans le cas où l’ensemble I est fini, on parlera de
famille finie !
48
(⋃ A𝑖1 ) ∪ ( ⋃ A𝑖2 ) = ⋃ A𝑖 ;
𝑖∈I1 𝑖∈I2 𝑖∈I
(⋂ A𝑖1 ) ∪ (⋂ A𝑖2 ) = ⋂ A𝑖 .
𝑖∈I1 𝑖∈I2 𝑖∈I
49
CHAPITRE IV RELATIONS BINAIRES
50
Définition Soit 𝑛 ∈ ℕ∗ . Une relation 𝑛-aire entre 𝑛 ensembles
E1 , E2 , . . . , E𝑛 est un sous-ensemble G de ∏𝑛𝑖=1 E𝑖 . L’entier 𝑛
est appelé arité de la relation.
Le cas le plus important, et le seul que nous considérerons, est
le cas des relations binaires, d’arité 2.
Définition On appelle relation binaire sur un ensemble E tout
graphe sur E, c’est-à-dire toute partie de E×E.
Exemples La relation d’égalité sur ℝ, la relation « inférieur ou
égale » sur ℝ sont des relations binaires. Leurs graphes sont
respectivement Γ= {(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 , 𝑥 = 𝑦} et
Γ’= {(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 , 𝑥 ≤ 𝑦}.
51
𝑥𝓡𝑦 ⇒ (𝑥, 𝑦) ∈ 𝛤.
Vocabulaire Soient E un ensemble et Γ un graphe sur E, c’est-à-
dire Γ∈ 𝓟(E × E).
On dit que le graphe Γ est fonctionnel si :
∀𝑥 ∈ E, ∀(𝑦, 𝑦 ′ ) ∈ E 2 , [((𝑥, 𝑦) ∈ 𝛤) ∧ ((𝑥, 𝑦 ′ ) ∈ 𝛤)] ⇒ 𝑦 = 𝑦′
52
𝑥𝓡𝑦 ⇒ 𝑦𝓡𝑥.
53
Exemple : L’égalité sur un ensemble E quelconque.
Définition ( partition )
Soit E un ensemble.
On appelle partition de E, tout ensemble de partie de E vide,
deux à deux disjointes (c’est-à-dire que leur intersection est
vide) et de réunion égal à E, i.e. tout ensemble U∈𝓟(𝓟(E)),
tel que :
- ∅∉U;
- ∀(𝐴, 𝐵) ∈ U 2 , 𝐴 ≠ 𝐵 ⇒ 𝐴 ∩ 𝐵 = ∅;
54
- ⋃𝐴∈U 𝐴 =E.
Définition (ensemble quotient)
Soient E un ensemble et 𝓡 une relation d’équivalence sur E.
On appelle ensemble quotient de l’ensemble E par la relation
𝓡 et on note E/𝓡 l’ensemble des classes d’équivalence des
éléments de l’ensemble E par la relation 𝓡.
E/ℛ = {𝑥̅ ℛ , 𝑥 ∈ E} ∈ 𝓟(𝓟(E)).
Propriété
Avec les notations précédentes, l’ensemble quotient E/𝓡
constitue une partition de l’ensemble E.
E → E/ℛ
( ).
𝑥 ↦ 𝑥̅ ℛ
Il est clair que c’est une surjection de E/ℛ.
55
Définition (relation d’ordre) Soit 𝓡 une relation binaire sur un
ensemble E, on dit que 𝓡 est une relation d’ordre sur E si :
- Elle y est réflexive
- Elle y est antisymétrique
- Elle y est transitive
56
deux éléments quelconques de 𝐸 sont toujours comparables,
c’est-à-dire :
∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐸 2 , (𝑥 ≤ 𝑦)∨(𝑦 ≤ 𝑥 ).
Dans le cas contraire, on dit que l’ordre est partiel.
Définition (majorant, minorant)
Soient (𝐸, ≤) un ensemble ordonné et 𝐴 ∈ 𝓟(𝐸 ).
- On dit qu’un élément 𝑀 ∈ 𝐸 est un majorant de la
partie 𝐴 si :
∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑥 ≤ 𝑀.
- On dit qu’un élément 𝑚 ∈ 𝐸 est un minorant de la
partie 𝐴 si :
∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑚 ≤ 𝑥.
Le majorant et le minimum ne sont pas uniques !
57
(∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑚 ≤ 𝑥) ∧ [∀𝑛 ∈ 𝐸, ((∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑛 ≤ 𝑥) ⇒ 𝑛 ≤ 𝑚)].
Propositions
Si elles existent, une borne inférieure et une borne supérieure
sont uniques.
58
qu’un maximum (respectivement minimum) est une borne
supérieure (respectivement inférieure) mais que la réciproque
n’est pas toujours vraie !
Point culture
L’égalité, sur un ensemble E quelconque est à la fois une
relation d’ordre et une relation d’équivalence, en effet, elle est à
la fois antisymétrique et symétrique. Cet ordre est appelé ordre
trivial.
Définition (axiome)
Un axiome désigne une proposition très souvent
indémontrable utilisée comme fondement d’un raisonnement
ou d’une théorie mathématique.
59
CHAPITRE V L’ensemble des entiers
naturels.
Conséquemment on a :
- ℕ est un ensemble infini (Axiome 4).
60
- Comme ℕ est lui-même un sous-ensemble (c’est le plus
grand sous-ensemble de ℕ, au sens de l’inclusion) non
vide de ℕ, alors ℕ admet un plus petit élément (Axiome 3
et axiome 5). Cet élément est noté 0.
Remarque : Le plus petit élément d’un sous-ensemble non
vide de ℕ est unique.
Preuve : Soit E un sous-ensemble non vide de ℕ. Notons
𝑚 un plus petit élément de E. Soit 𝑥 ∈ E, on a d’après
l’axiome 1 : 𝑥 < 𝑚 ∨ 𝑥 > 𝑚 ∨ 𝑥 = 𝑚. Or 𝑚 est un
plus petit élément de E et comme 𝑥 ∈ E, la possibilité que
𝑥 < 𝑚 est alors absurde. On a donc : 𝑥 > 𝑚 ∨ 𝑥 = 𝑚.
Si 𝑥 > 𝑚 alors 𝑥 ne peut être un plus petit élément de E.
Ainsi, on a que si 𝑥 est un plus petit élément de E, alors il
est nécessairement égal à 𝑚. Comme 𝑥 est quelconque, on
a bien montré l’unicité de 𝑚. On ne dit donc pas qu’il est
un plus petit élément de E, mais bien qu’il en est le plus
petit élément ! □
61
6- Tout entier non nul est le successeur d’un autre entier. On
note 1 le successeur de 0. On pose ainsi :
∀𝑥 ∈ ℕ, (𝑥 + 0 = 𝑥 ) ∧ (𝑥 + 1 = 𝑠(𝑥 )).
Remarque :
∀(𝒂, 𝒃) ∈ ℕ𝟐 ⎹ 𝒂 ≤ 𝒃, ∃! 𝒙 ∈ ℕ⎹ 𝒂 + 𝒙 = 𝒃.
Rappel : le symbole⎹ signifie « tel que » .
On note 𝑥 = 𝑏 − 𝑎 le résultat de la soustraction à 𝑏 de 𝑎 dans
ℕ, cette opération est bien définie si, et seulement si, 𝒂 ≤ 𝒃.
62
- 𝑎𝑏 = 0 ⟺ 𝑎 = 0 ∨ 𝑏 = 0 (règle du produit nul).
- 𝑎𝑏 = 1 ⟺ 𝑎 = 1 ∧ 𝑏 = 1.
Notation :
On restreint la notion d’intervalle sur ℝ -nous verrons cela plus
loin- la notion d’intervalle sur ℕ (sur ℤ également) comme
suit :
Soit (𝑎, 𝑏) ∈ ℕ2 , 𝑎 ≤ 𝑏:
{𝑥 ∈ ℕ⎹ 𝑎 ≤ 𝑥 ≤ 𝑏} = ⟦𝑎, 𝑏⟧ ;
{𝑥 ∈ ℕ⎹ 𝑎 < 𝑥 ≤ 𝑏} =⟧𝑎, 𝑏⟧ ;
{𝑥 ∈ ℕ⎹ 𝑎 ≤ 𝑥 < 𝑏} = ⟦𝑎, 𝑏⟦ ;
{𝑥 ∈ ℕ⎹ 𝑎 < 𝑥 < 𝑏} =⟧𝑎, 𝑏⟦.
Exemple :
⟦2,6⟦= {2,3,4,5}.
63
CHAPITRE VI L’ensemble des entiers
relatifs.
64
Multiplication dans ℤ
Elle s’effectue comme dans ℕ au signe près.
Règles de signe pour la multiplication dans ℤ
1- (+) × (+) = +
2- (+) × (−) = −
3- (−) × (−) = +
Remarques
Ces règles ne sont pas des conventions. En effet, elles sont les
seules possibles, autrement, les théorèmes énoncés dans le
chapitre précédent ne seraient pas respectés.
Preuve de la règle 3 :
Démontrons que : (−1) × (−1) = 1.
On a (d’après l’axiome 1) : 𝟏 + (−𝟏) = 𝟎.
En multipliant par (−𝟏) chaque membre de l’égalité, il vient :
(−𝟏)(𝟏 + (−𝟏)) = (−𝟏) × 𝟎.
65
Ainsi, en additionnant 𝟏 dans chaque membre de l’égalité, il
vient : (−𝟏) × (−𝟏) = 𝟏. □
C’est une chouette démonstration Tu sais maintenant
pourquoi (−1) × (−1) = 1 , en particulier, et pourquoi
(−) × (−) = + , en général. Tout repose sur ce qui a été
établi sur l’ensemble des entiers naturels, c’est pour conserver
ces résultats que ces règles s’imposent d’elles-mêmes !
Théorèmes : Pour tous (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) ∈ ℤ4 on a :
1- 𝑎 < 𝑏 ⟺ 𝑎 + 𝑐 < 𝑏 + 𝑐.
2- Si 𝑐 > 0, alors : 𝑎 < 𝑏 ⟺ 𝑎𝑐 < 𝑏𝑐.
3- Si 𝑐 < 0, alors : 𝑎 < 𝑏 ⟺ 𝑎𝑐 > 𝑏𝑐.
Preuve du théorème 3 :
Soit 𝑐 ∈ ℤ tel que 𝑐 < 0 (plus simplement 𝑐 ∈ ℤ∗− ).
On a : 𝑎 < 𝑏 ⟺ 𝑎 − 𝑏 < 0.
(𝑎 − 𝑏)𝑐 > 0
𝑎𝑐 − 𝑏𝑐 > 0
𝑎𝑐 > 𝑏𝑐. □
Exemple : −2 < 0, comme 3 < 4 alors −2 × 3 > −2 × 4.
En effet −6 > −8.
66
« Les mathématiques ne sont écrites que pour les
mathématiciens. » Nicolas Copernic.
« La logique est l’hygiène des mathématiques. » André Weil.
« L’école des mathématiques est comme le Nil, qui commence
en modestie et finie en magnificence. » Charles Caleb Colton.
« En mathématiques, nous sommes d’avantage des serviteurs
que des maîtres. » Hermite.
67
CHAPITRE VII L’ensemble des
nombres rationnels.
𝑎
Définition : Ce sont les nombres de la forme 𝑏, avec (𝑎, 𝑏) ∈
ℤ × ℕ∗ . L’ensemble de ces nombres se note ℚ. Soit 𝑥 ∈ ℤ, on
𝑥
a que 𝑥 peut s’écrire comme suit : 𝑥 = 1. Ce qui signifie que 𝑥
𝑎
est de la forme 𝑏 , avec (𝑎, 𝑏) ∈ ℤ × ℕ∗ c’est-à-dire 𝑥 ∈ ℚ.
Comme 𝑥 est quelconque dans ℤ on a l’inclusion ℤ⊊ℚ.
Retenons pour l’ensemble ℚ, l’axiome suivant :
𝑎 𝑐
Soit ((𝑎, 𝑐 ), (𝑏, 𝑑 )) ∈ ℚ2 × (ℚ∗ )2 , = 𝑑 ⟺ 𝑎𝑑 = 𝑏𝑐.
𝑏
37
- = 1,48.
25
1
- = 0,333 …
3
3
- = 0,272727 …
11
Exemple :
3
= 0, 27.
11
69
CHAPITRE VIII L’ensemble des
nombres réels.
Calculs dans ℝ
Quotients :
Soit le couple (𝑎, 𝑏) ∈ ℝ × ℝ∗ . Le quotient de 𝑎 par 𝑏 est
𝑎
l’unique nombre réel 𝑥 tel que 𝑏𝑥 = 𝑎, on le note 𝑥 = 𝑏.
𝑎
Il est nécessaire que 𝑏 soit non nul car le quotient 𝑏 n’a pas de
sens pour 𝑏 = 0.
Propriétés
70
𝑎 𝑐 𝑎𝑐
2- 𝑏 × 𝑑 = 𝑏𝑑 ;
𝑎 𝑐
3- 𝑏 = 𝑑 ⟺ 𝑎𝑑 = 𝑏𝑐 ;
1 𝑑
4- 𝑐 = ;
𝑐
𝑑
𝑎
𝑏 𝑎 𝑑 𝑎𝑑
5- 𝑐 =𝑏×𝑐 = .
𝑏𝑐
𝑑
Puissances :
Soit 𝑎 un nombre réel, 𝑛 un entier naturel non nul. On pose :
𝑎𝑛 = ⏟
𝑎 × 𝑎 × 𝑎 × … × 𝑎.
𝑛 facteurs
1
De plus si 𝑎 ≠ 0, on pose : 𝑎−𝑛 = 𝑎𝑛 et 𝑎0 = 1.
Propriétés
71
Racines carrées :
1- √𝑎𝑏 = √𝑎 × √𝑏 ;
𝑎 √𝑎
2- √𝑏 = (𝑏 ≠ 0) ;
√𝑏
𝑛
3- (√𝑎) = √𝑎𝑛 .
72
Ordre dans ℝ
Inégalités dans ℝ
Définitions Soient 𝑎 et 𝑏 deux nombres réels ;
- 𝑎 ≤ 𝑏 ⇔ 𝑏 − 𝑎 ≥ 0.
- 𝑎 < 𝑏 ⇔ 𝑏 − 𝑎 > 0.
Vocabulaire Les symboles ≤ et ≥ sont appelés symboles
d’inégalités larges.
Les symboles < et > sont appelés symboles d’inégalités
strictes.
Propriétés : ∀(𝑎, 𝑏, 𝑐 ) ∈ ℝ3 :
1- 𝑎 ≤ 𝑎 (réflexivité) ;
2- 𝑎 ≤ 𝑏 ∧ 𝑏 ≤ 𝑎 ⇔ 𝑎 = 𝑏 (antisymétrie) ;
3- 𝑎 ≤ 𝑏 ∧ 𝑏 ≤ 𝑐 ⇔ 𝑎 ≤ 𝑐 (transitivité).
Partie entière :
On admettra que pour tout nombre réel 𝑥, il existe un unique
entier relatif 𝑛 vérifiant : 𝑛 ≤ 𝑥 < 𝑛 + 1. La partie entière de 𝑥
est cet unique entier relatif 𝑛, elle est notée 𝐸 (𝑥 ).
Exemples :
- 𝐸 (8,7) = 8 (car 8 ≤ 8,7 < 8 + 1 = 9).
- 𝐸 (−3,6) = −4 (car −4 ≤ −3,6 < −4 + 1 = −3).
- 𝐸 (𝜋) = 3.
- 𝐸 (−2) = −2.
La partie entière d’un entier n quelconque est égale à n
(E(n)=n).
Point méthode :
Pour comparer deux nombres réels, on peut :
- Les comparer à un nombre intermédiaire.
74
4 23
Par exemple on veut comparer 5 et 22. Pour ce faire on
4
peut les comparer respectivement à 1. On a : 5 < 1 (car
23 23 4
4 < 5) et > 1 (car 23 > 22). D’où 22 > 5.
22
- 𝑎 > 0.
Comme 𝑎 > 0, on a alors :−𝑎 < 0. On a donc :
max(𝑎, −𝑎) = 𝑎 i.e. |𝑎| = 𝑎.
1- |𝑎| ≥ 0 ;
2- |𝑎| = 0 ⟺ 𝑎 = 0 ;
3- |𝑎| = |−𝑎| ;
𝑎, si 𝑎 ≥ 0
4- |𝑎| = { ;
−𝑎, si 𝑎 ≤ 0
5- |𝑎| = |𝑏| ⇔ 𝑎 = 𝑏 ∨ 𝑎 = −𝑏 ;
6- √𝑎2 = |𝑎| ;
7- |𝑎𝑏| = |𝑎||𝑏| ;
1 1
8- 𝑏 ≠ 0 ⇒ |𝑏| = |𝑏| ;
𝑎 |𝑎|
9- 𝑏 ≠ 0 ⇒ |𝑏 | = |𝑏| ;
77
10- |𝑎 + 𝑏| ≤ |𝑎| + |𝑏| (inégalité triangulaire) ;
11- |𝑎| ≤ 𝑟 ⟺ −𝑟 ≤ 𝑎 ≤ 𝑟.
𝑎 + 𝑏 ≤ |𝑎| + |𝑏|
{ .
−(𝑎 + 𝑏) ≤ |𝑎| + |𝑏|
Or : |𝑎 + 𝑏| = max(𝑎 + 𝑏, −(𝑎 + 𝑏)).
Donc : |𝑎 + 𝑏| ≤ |𝑎| + |𝑏|. □
78
Les intervalles :
Soient 𝑎 et 𝑏 deux réels tels que 𝑎 ≤ 𝑏. On note [𝑎, 𝑏]
l’ensemble des réels tels que 𝑎 ≤ 𝑥 ≤ 𝑏. On dit que [𝑎, 𝑏] est
un intervalle fermé. Par définition on a donc : 𝑥 ∈ [𝑎, 𝑏] ⟺
𝑎 ≤ 𝑥 ≤ 𝑏. On définit de la même façon d’autres types
d’intervalles :
79
CHAPITRE IX Equations polynomiales du
1er degré et systèmes d’équations linéaires
Equations du type : 𝑎𝑥 + 𝑏 = 𝑐𝑥 + 𝑑
La méthode consiste à se ramener à une égalité du type
𝑥 = 𝑢, avec bien-sûr 𝑢 qui ne dépend pas de 𝑥. Pour ce faire,
on isole l’inconnue 𝑥, par le biais d’opérations telles que
l’addition, la soustraction, la multiplication et la division et sans
oublier le principe de factorisation.
Résolution de l’équation générique 𝑎𝑥 + 𝑏 = 𝑐𝑥 + 𝑑, où
(𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) ∈ ℝ4 et 𝑎 − 𝑐 ≠ 0.
𝑎𝑥 + 𝑏 = 𝑐𝑥 + 𝑑
𝑎𝑥 + 𝑏 − 𝑏 = 𝑐𝑥 + 𝑑 − 𝑏
𝑎𝑥 = 𝑐𝑥 + 𝑑 − 𝑏
𝑎𝑥 − 𝑐𝑥 = 𝑑 − 𝑏
𝑥(𝑎 − 𝑐 ) = 𝑑 − 𝑏
𝑑−𝑏
𝑥= .
𝑎−𝑐
L’unique solution de l’équation 𝑎𝑥 + 𝑏 = 𝑐𝑥 + 𝑑, où
𝑑−𝑏
(𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) ∈ ℝ4 et 𝑎 − 𝑐 ≠ 0 est donc 𝑥 = . Pourquoi
𝑎−𝑐
d’après faut-il que 𝑎 − 𝑐 ≠ 0 ? Supposons que 𝑎 − 𝑐 = 0. On
aurait alors :
80
𝑎𝑥 + 𝑏 = 𝑐𝑥 + 𝑑
𝑎𝑥 − 𝑐𝑥 = 𝑑 − 𝑏
𝑥(𝑎 − 𝑐 ) = 𝑑 − 𝑏
0=𝑑−𝑏
𝑏 = 𝑑.
On a donc plus d’équation dépendante de l’inconnue 𝑥. Dès
lors les solutions sont soit l’ensemble vide si 𝑏 ≠ 𝑑, soit ℝ tout
entier si 𝑏 = 𝑑 (vu que cela ne dépend pas de 𝑥 ). Bien ce
qu’il y a de très intéressant, c’est qu’avec la résolution de
l’équation générique ( générique car elle est théorique,
générale) c’est que nous sommes à présent apte à résoudre
toutes les équations de ce type (𝑎𝑥 + 𝑏 = 𝑐𝑥 + 𝑑, où
(𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) ∈ ℝ4 et 𝑎 − 𝑐 ≠ 0), en effet la solution est
𝑑−𝑏
𝑥= . Mais bien évidemment il n’est pas conseillé pas de
𝑎−𝑐
retenir par cœur la solution, il faut savoir la retrouver !
Exemple : Résolvons les équations suivantes :
1- 2𝑥 − 5 = 6𝑥 + 1 ;
2- 𝑥 − 3 = 4 .
Solution :
1- Dans cet exemple on a que :
𝑎 = 2; 𝑏 = −5; 𝑐 = 6; 𝑑 = 1.
L’analyse faite précédemment nous permet d’affirmer que la
𝑑−𝑏 1−(−5) 6 3
solution est 𝑥 = 𝑎−𝑐
i.e. 𝑥 = 2−6
= − 4 = − 2.
81
Vérification :
3 6
2 (− ) − 5 = − − 5 = −8.
2 2
3 18
6 (− ) + 1 = − + 1 = −8.
2 2
3
La solution est donc bien 𝑥 = − 2. Retrouvons-la simplement :
2𝑥 − 5 = 6𝑥 + 1
2𝑥 − 6𝑥 = 1 + 5
𝑥(2 − 6) = 6
−4𝑥 = 6
6 3
𝑥=− =− .
4 2
On note parfois l’ensemble des solutions d’une équation 𝑆,
dans notre cas il s’agit d’un singleton (un ensemble contenant
exactement –ni plus, ni moins- un élément) :
𝑑−𝑏
𝑆={ }.
𝑎−𝑐
Propriété :
Soient A et B deux expressions littérales dépendantes d’une
variable 𝑥. Notons (E) l’équation A=B d’inconnue 𝑥 et S
l’ensemble de ses solutions. A et B sont appelées
respectivement membre de gauche et membre de droite de
l’équation (E).
82
On ne change pas l’ensemble des solutions S de l’équation (E)
si on ajoute, retranche, multiplie ou divise A et B par un même
nombre réel –non nul dans le cas de la multiplication et la
division-
Equations du type : |𝑥 − 𝑎| = 𝑏
Soit l’équation (E) d’inconnue 𝑥 dans ℝ, telle que (E) :
|𝑥 − 𝑎| = 𝑏, (𝑎, 𝑏) ∈ ℝ2 .
Par définition, |𝑥 − 𝑎| représente la distance de 𝑥 à 𝑎. Ainsi ,
résoudre l’équation (E) revient à déterminer tous les réels 𝑥 tels
que leur distance à 𝑎 soit égale à 𝑏. Interpréter cela de cette
façon nous permet d’affirmer que l’ensemble solution de (E)
est un singleton, si, et seulement si 𝑏 = 0, dans ce cas l’unique
solution est 𝑥 = 𝑎, en effet, le seul réel dont la distance à 𝑎 est
nulle, c’est 𝑎 lui-même ! Si 𝑏 ≠ 0 alors l’ensemble solution de
(E) est une paire (un ensemble contenant exactement deux
éléments).
Exemple : Résolvons dans ℝ l’équation (E) : |𝑥 − 2| = 5.
83
Résoudre (E) revient à déterminer tous les nombres dont la
distance à 2 vaut 5. Intuitivement ces nombres sont -3 et 7.
Voyons maintenant la méthode pour parvenir à ces solutions.
|𝑥 − 2| = 5
On distingue deux cas.
- 𝑥 − 2 ≤ 0.
Auquel cas, on a :
|𝑥 − 2| = 5 ⇔ −(𝑥 − 2) = 5
⇔ 𝑥 = 2 − 5 = −3.
- 𝑥 − 2 > 0.
Auquel cas, on a :
|𝑥 − 2| = 5 ⇔ (𝑥 − 2) = 5
⇔ 𝑥 = 2 + 5 = 7.
D’où 𝑆 = {−3,7}.
84
⇔ 𝑥 = 𝑎 − 𝑏.
- 𝑥 − 𝑎 > 0.
Auquel cas, on a :
|𝑥 − 𝑎| = 𝑏 ⇔ (𝑥 − 𝑎) = 𝑏
⇔ 𝑥 = 𝑎 + 𝑏.
D’où 𝑆 = {𝑎 − 𝑏, 𝑎 + 𝑏}.
85
𝑥(𝑎 − 𝑐 ) ≤ 𝑑 − 𝑏
Comme 𝑎 − 𝑐 ≠ 0, on distingue alors deux cas :
1er cas : (𝑎 − 𝑐 ) < 0.
𝑑−𝑏
𝑥≥ .
𝑎−𝑐
2ème cas : (𝑎 − 𝑐 ) > 0.
𝑑−𝑏
𝑥≤ .
𝑎−𝑐
Propriétés :
Soient A et B deux expressions littérales d’inconnues 𝑥. Notons
(I), l’inéquation A≤B et S l’ensemble de ses solutions. A et B
sont appelées respectivement membre de gauche et membre de
droite de l’inéquation (I).
On ne change pas l’ensemble solution S de (I) si on ajoute,
retranche, multiplie ou divise A et B par un même réel -non
nul dans le cas de la division et de la multiplication-
Lorsqu’on multiplie ou divise une inégalité par un nombre
strictement négatif (respectivement positif) le signe de l’inégalité
change (respectivement ne change pas).
J’entends par « multiplier ou diviser une inégalité par un
nombre » le fait de multiplier ou diviser les membres ( de
gauche et de droite) par ce nombre.
86
Remarque : L’ensemble solution d’une inéquation est souvent
un intervalle ou réunion d’intervalles.
3 5
On a 𝑆𝐼 = ]−∞; 2[ et 𝑆𝐼′ = [− 4 ; +∞[. D’où l’ensemble
solution de (S) est :
3 5 5 3
𝑆 = 𝑆𝐼 ∩ 𝑆𝐼′ = ]−∞; 2[ ∩ [− 4 ; +∞[ = [− 4 ; 2[.
Equations dans ℝ2
Présentation
87
Ceux-ci se présentent, dans le cadre de notre étude, sous la
forme d’un système de deux équations à deux inconnues,
lesquelles nous noterons souvent 𝑥 et 𝑦. Soient A et B deux
expressions littérales de 𝑥 et 𝑦, et (𝑐, 𝑐 ′ ) ∈ ℝ2 . Notons (S) le
A=𝑐
système suivant : { .
B = 𝑐′
Forme générale de (S)
Soit (𝑎, 𝑏, 𝑎′, 𝑏′) ∈ ℝ4 tel que 𝑎𝑏′ − 𝑏𝑎′ ≠ 0 et (𝑎, 𝑏, 𝑎′ , 𝑏′ ) ∉
{0}. On pose :
A≔ 𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 et B≔ 𝑎′ 𝑥 + 𝑏′𝑦.
𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 = 𝑐
On a donc : (S) { .
𝑎′𝑥 + 𝑏′𝑦 = 𝑐′
Méthodes de résolution :
Méthode par substitution
Elle consiste à obtenir, à partir de l’une des deux équations,
une relation exprimant une des inconnues en fonction de
l’autre.
On veut donc des relations de cette forme : 𝑥 = 𝑓(𝑦) ou 𝑦 =
𝑓(𝑥), avec 𝑓 une fonction quelconque. Ceci fait, il faut alors
injecter l’expression obtenue dans l’autre équation, pour ainsi
se ramener à une équation du 1er degré que l’on sait résoudre.
Une fois la valeur d’une inconnue trouvée, l’injecter dans une
des deux équations permet d’en déduire la valeur de l’inconnue
restante.
Résolution de (S) par substitution
88
𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 = 𝑐 (1)
(S) { ′ .
𝑎 𝑥 + 𝑏′ 𝑦 = 𝑐 ′ (2)
#Exprimons 𝒙 en fonction de 𝒚.
𝑐−𝑏𝑦
D’après (1), on a : 𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 = 𝑐 i.e. 𝑥 = .
𝑎
′ ′
𝑐 − 𝑏𝑦
′ ′
𝑎 𝑥+𝑏 𝑦=𝑐 ⇔𝑎 ( ) + 𝑏′ 𝑦 = 𝑐 ′
𝑎
Il vient :
′ ′
𝑐 − 𝑏𝑦 ′
𝑏 𝑦=𝑐 −𝑎 ( )
𝑎
′
𝑎𝑐 ′ 𝑎′𝑐 − 𝑎′𝑏𝑦
𝑏𝑦= −
𝑎 𝑎
′
𝑎𝑐 ′ − 𝑎′𝑐 𝑎′𝑏𝑦
𝑏𝑦= +
𝑎 𝑎
′
𝑎′𝑏𝑦 𝑎𝑐 − 𝑎′𝑐
𝑏′ 𝑦 − =
𝑎 𝑎
′ ′
𝑎 𝑏 𝑎𝑐 − 𝑎′𝑐
𝑦 (𝑏′ − )=
𝑎 𝑎
𝑎𝑏′ − 𝑎′ 𝑏 𝑎𝑐 ′ − 𝑎′𝑐
𝑦( )=
𝑎 𝑎
89
𝑎𝑐 ′ −𝑎′𝑐
D’où : 𝑦 = 𝑎𝑏′ −𝑎′𝑏 .
𝑎𝑐 ′ − 𝑎′ 𝑐
𝑐 − 𝑏𝑦 𝑐 −𝑏( ′ )
𝑎𝑏 − 𝑎′ 𝑏
𝑥= ⇔𝑥=
𝑎 𝑎
1 𝑎𝑐 ′ − 𝑎′ 𝑐
𝑥 = (𝑐 − 𝑏 ( ′ )) .
𝑎 𝑎𝑏 − 𝑎′ 𝑏
𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 = 𝑐 (1)
(S) { ′ .
𝑎 𝑥 + 𝑏′ 𝑦 = 𝑐 ′ (2)
90
#Eliminons 𝑥.
𝑎′
Pour ce faire, multiplions (1) par − 𝑎 . Il vient :
𝑎′ 𝑎′ 𝑎′
𝑎𝑥 (− 𝑎 ) + 𝑏𝑦 (− 𝑎 ) = 𝑐 (− 𝑎 )
(S) {
𝑎′ 𝑥 + 𝑏′ 𝑦 = 𝑐 ′
′ 𝑎′ 𝑏 𝑎′ 𝑐
−𝑎 𝑥 − 𝑦=− (1′ )
(S) { 𝑎 𝑎
′ ′ ′
𝑎 𝑥+𝑏 𝑦=𝑐 (2′ )
Par somme de (1’) et (2’), on obtient :
′
𝑎′ 𝑏 ′
𝑎′ 𝑐
𝑏 𝑦− 𝑦=𝑐 −
𝑎 𝑎
𝑎′ 𝑏
′
𝑎𝑐 ′ − 𝑎′ 𝑐
𝑦 (𝑏 − )=
𝑎 𝑎
𝑎𝑐 ′ − 𝑎′𝑐
𝑦= ′ .
𝑎𝑏 − 𝑎′𝑏
#Injectons 𝑦 dans (1).
Remarquons tout d’abord que l’équation (1) nous fournit :
𝑐 − 𝑏𝑦
𝑥= .
𝑎
En y injectant la valeur de 𝑦, on retrouve bien :
1 𝑎𝑐 ′ − 𝑎′ 𝑐
𝑥 = (𝑐 − 𝑏 ( ′ )) .
𝑎 𝑎𝑏 − 𝑎′ 𝑏
91
Inéquations dans ℝ2
Présentation
Soient A une expression littérale de 𝑥 et 𝑦, deux inconnues
astreintes à ℝ, et 𝑐 ∈ ℝ.
L’inéquation (I) : A≤ 𝑐, est une inéquation dans ℝ2 .
Posons A∶= 𝑎𝑥 + 𝑏𝑦, (𝑎, 𝑏) ∈ (ℝ∗+ )2 . L’inéquation (I) s’écrit
ainsi comme suit :
𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 ≤ 𝑐.
Tout ce qui va suivre relève purement de mes recherches
personnelles, il existe une méthode de résolution graphique
très simple pour ce genre d’inéquation mais mon objectif ici,
sera de contourner cette restriction graphique. L’ensemble
solution de (I) est un domaine du plan, nous allons donc
essayer de caractériser les coordonnées dans le plan de tous les
points solutions.
‘‘Résolution’’
#Transformons (I) :
𝑐 − 𝑏𝑦
𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 ≤ 𝑐 ⇔ 𝑥 ≤ (𝐼1 ).
𝑎
𝑐 − 𝑎𝑥
𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 ≤ 𝑐 ⇔ 𝑦 ≤ (𝐼2 ).
𝑏
#Fixons 𝑥 et 𝑦 dans ℝ, respectivement dans (𝐼2 ) et (𝐼1 ).
92
Posons 𝑦 ∶= 𝜆 ∈ ℝ. On a alors, d’après (𝐼1 ):
𝑐 − 𝜆𝑏
𝑥≤ .
𝑎
𝑐−𝜆𝑏
Soit un réel 𝐾 ∈ ] − ∞, ]. On a que tous les couples
𝑎
solutions de (I) ayant pour composante 𝑦 = 𝜆 sont les couples
(𝐾, 𝜆).
𝑆 = {(𝐾, 𝜆) ∈ 𝐴𝜆 × ℝ} ∪ {(𝜇, 𝐾 ′ ) ∈ ℝ × 𝐴𝜇 }.
93
CHAPITRE X Equations polynomiales du
2nd degré
Notion de polynôme
Définitions :
94
𝑥5
𝑥↦ − (1 − √2)𝑥 3 + 1 est un polynôme.
5
Remarques :
- Un monôme est un polynôme, par exemple :
√2. 𝑥 5 = √2. 𝑥 5 + 2𝑥 3 − 2𝑥 3
- L’ensemble de définition d’un polynôme est ℝ. La
fonction identiquement nulle est un polynôme, appelé le
polynôme nul.
6
- 𝑥 ↦ 𝑥 2 + 𝑥 4 n’est pas un polynôme.
Théorème fondamental
Tout polynôme non nul P(x) peut s’écrire de façon unique
sous la forme :
𝑎𝑛 𝑥 𝑛 + 𝑎𝑛−1 𝑥 𝑛−1 + ⋯ + 𝑎1 𝑥 + 𝑎0
Où 𝑛 ∈ ℕ et 𝑎𝑛 , 𝑎𝑛−1 , . .. 𝑎1 , 𝑎0 sont des nombres réels
tels que 𝑎𝑛 ≠ 0.
Nous admettrons ce théorème.
95
Définitions
Un polynôme écrit sous la forme :
𝑃(𝑥 ) = 𝑎𝑛 𝑥 𝑛 + 𝑎𝑛−1 𝑥 𝑛−1 + ⋯ + 𝑎1 𝑥 + 𝑎0
est dit réduit et ordonné suivant les puissances décroissantes de
𝑥.
- 𝑛 est appelé degré de 𝑃. On le note deg(𝑃).
- ∀ 𝑘 ∈ ⟦0, 𝑛⟧, 𝑎𝑘 𝑥 𝑘 est appelé terme de degré 𝑘.
Propriété
Deux polynômes sont égaux si, et seulement si :
- Ils ont même degré
- Les coefficients des termes de même degré sont égaux.
Remarque
Nous n’avons pas défini le degré du polynôme nul. Dans la
suite du cours, chaque fois que l’on fera référence au degré
d’un polynôme, celui-ci sera implicitement supposé non nul.
Racine d’un polynôme
On appelle racine d’un polynôme P, tout nombre réel 𝛼 tel que
P(𝛼)= 0.
Remarque
Déterminer les racines d’un polynôme, c’est résoudre
l’équation -dans ℝ- P(𝑥 ) = 0.
96
Proposition
- Le produit de deux polynômes 𝑃 et 𝑄 est un polynôme
noté 𝑃𝑄, il est tel que :
deg(𝑃𝑄) = deg(𝑃) + deg(𝑄).
Exemple :
Posons : 𝑃(𝑥 ) = 2𝑥 2 + 4𝑥 + 2 et 𝑄 (𝑥 ) = 4𝑥.
On a : 𝑃𝑄 (𝑥 ) = (2𝑥 2 + 4𝑥 + 2)(4𝑥 ) = 8𝑥 3 + 16𝑥 + 8𝑥.
On a bien : deg(𝑃𝑄) = deg(𝑃) + deg(𝑄) = 2 + 1 = 3.
Définition (factorisation)
Un polynôme mis sous forme d’un produit de polynômes de
degrés supérieurs ou égaux à 1 est dit factorisé.
Quelques factorisations utilisant des produits remarquables
∀ (𝑎, 𝑏) ∈ ℝ2 :
- 𝑎2 + 𝑏2 + 2𝑎𝑏 = (𝑎 + 𝑏)2 ;
- 𝑎2 + 𝑏2 − 2𝑎𝑏 = (𝑎 − 𝑏)2 ;
- 𝑎2 − 𝑏2 = (𝑎 + 𝑏)(𝑎 − 𝑏);
- 𝑎3 + 𝑏3 + 3𝑎2 𝑏 + 3𝑎𝑏2 = (𝑎 + 𝑏)3 ;
- 𝑎3 − 𝑏3 − 3𝑎2 𝑏 + 3𝑎𝑏2 = (𝑎 − 𝑏)3 ;
- 𝑎3 − 𝑏3 = (𝑎 − 𝑏)(𝑎2 + 𝑎𝑏 + 𝑏2 );
- 𝑎3 + 𝑏3 = (𝑎 + 𝑏)(𝑎2 −𝑎𝑏 + 𝑏2 ).
97
Les équations polynômiales de degré 2 sont de la forme :
𝑎𝑥 2 + 𝑏𝑥 + 𝑐 = 0, où 𝑎 est un réel non nul et, 𝑏 et 𝑐 des réels
quelconques.
Forme canonique :
2
𝑏 𝑐
( )
𝑃 𝑥 = 𝑎 (𝑥 + 𝑥 + )
𝑎 𝑎
𝑏 𝑏 2 𝑏2
2
2 étape : Remarquer que 𝑥 + 𝑎 𝑥 = (𝑥 + 2𝑎) − 4𝑎2.
ème
98
𝑏 2 𝑏2 𝑐
𝑃(𝑥 ) = 𝑎 [(𝑥 + ) − 2 + ]
2𝑎 4𝑎 𝑎
𝑏 2 𝑏2 − 4𝑎𝑐
𝑃(𝑥 ) = 𝑎 [(𝑥 + ) − ]
2𝑎 4𝑎2
𝑏 2 − 4𝑎𝑐
− >0
4𝑎2
𝑏 2 𝑏 2 − 4𝑎𝑐 𝑏 2 𝑏 2 − 4𝑎𝑐
(𝑥 + ) − > 0 𝑖. 𝑒. (𝑥 + ) − ≠ 0.
2𝑎 4𝑎2 2𝑎 4𝑎2
99
L’équation 𝑃 (𝑥 ) = 0 n’aurait alors pas de solutions réelles.
𝑏 2 −4𝑎𝑐 √𝑏 2 −4𝑎𝑐
On a : √ = .
4𝑎2 2𝑎
D’où :
𝑏 𝑏 2 −4𝑎𝑐 𝑏 𝑏 2 −4𝑎𝑐 𝑏+√𝑏 2 −4𝑎𝑐 𝑏−√𝑏 2 −4𝑎𝑐
[(𝑥 + 2𝑎) + √ ] [(𝑥 + 2𝑎) − √ ] = (𝑥 + ) (𝑥 + ).
4𝑎2 4𝑎2 2𝑎 2𝑎
100
Et donc, dans ce cas de figure :
𝑏 + √𝑏 2 − 4𝑎𝑐 𝑏 − √𝑏 2 − 4𝑎𝑐
𝑃(𝑥 ) = 0 ⇔ (𝑥 + ) (𝑥 + )=0
2𝑎 2𝑎
Discriminant :
On garde les mêmes notations que précédemment et on note
Δ ≔ 𝑏2 − 4𝑎𝑐 et on l’appelle discriminant du polynôme
𝑃(𝑥 ) = 𝑎𝑥 2 + 𝑏𝑥 + 𝑐.
On a :
𝑏 2 Δ
𝑃(𝑥 ) = 0 ⇔ (𝑥 + ) − 2 = 0 .
2𝑎 4𝑎
- Δ≥0∶
Cette situation correspond aux cas 2 et 3, vu précédemment.
Auquel cas, on a :
−𝑏 − √Δ −𝑏 + √Δ
𝑃(𝑥 ) = 0 ⇔ 𝑥 = ∨ 𝑥=
2𝑎 2𝑎
𝑏
Pour Δ = 0, on retrouve la solution dite ‘‘double’’ − 2𝑎.
- Δ<0:
L’équation n’a pas de solutions réelles dans ce cas.
101
Résumé :
L’équation 𝑃(𝑥 ) = 0 admet :
𝑏
- Une solution double égale à − 2𝑎 si Δ = 0.
−𝑏−√𝑏 2 −4𝑎𝑐 −𝑏+√𝑏 2 −4𝑎𝑐
- Deux solutions distinctes ( 𝑒𝑡 )
2𝑎 2𝑎
si Δ > 0.
- Aucune solution réelle si Δ < 0.
Cas trivial :
Soit 𝑃 et 𝑄 deux polynômes de degré 1. On pose :
𝑃(𝑥 ) ≔ 𝑎𝑥 + 𝑏 ∧ 𝑄 (𝑥 ) ≔ 𝑎′ 𝑥 + 𝑏′ ; avec
((𝑎, 𝑎′ ), (𝑏, 𝑏′ )) ∈ (ℝ∗ )2 × ℝ2 .
𝑏 2 Δ
𝑃(𝑥 ) = 𝑎 [(𝑥 + ) − 2 ].
2𝑎 4𝑎
- Δ≥0∶
2
2
𝑏 Δ
𝑃(𝑥 ) = 𝑎 [(𝑥 + ) −(√ ) ]
2𝑎 4𝑎2
𝑏 Δ 𝑏 Δ
𝑃(𝑥 ) = 𝑎 [(𝑥 + ) + √ ] [(𝑥 + ) − √ ]
2𝑎 4𝑎 2 2𝑎 4𝑎2
𝑏 √Δ 𝑏 √Δ
𝑃(𝑥 ) = 𝑎 [𝑥 + + ] [𝑥 + − ]
2𝑎 2𝑎 2𝑎 2𝑎
𝑏 + √Δ 𝑏 − √Δ
𝑃(𝑥 ) = 𝑎 (𝑥 + ) (𝑥 + )
2𝑎 2𝑎
−𝑏 − √Δ −𝑏 + √Δ
𝑃(𝑥 ) = 𝑎 (𝑥 − ( )) (𝑥 − ( ))
2𝑎 2𝑎
−𝑏−√Δ −𝑏+√Δ
et sont les racines du polynôme 𝑃. Posons :
2𝑎 2𝑎
−𝑏 − √Δ −𝑏 + √Δ
𝛼≔ ∧ 𝛽≔
2𝑎 2𝑎
Il vient :
𝑃(𝑥 ) = 𝑎(𝑥 − 𝛼 )(𝑥 − 𝛽 ).
103
Si Δ = 0, 𝛼 = 𝛽 ≔ 𝛼0 et donc : 𝑃(𝑥 ) = 𝑎(𝑥 − 𝛼0 )2 , 𝛼0 étant
𝑏
ici la solution double − 2𝑎.
- Δ<0:
Auquel cas, le polynôme 𝑃 n’est pas factorisable.
On a en résumé :
Tableau de signe :
104
𝑥 −∞ 𝛼 𝛽 +∞
(𝑥 − 𝛼 ) − 0 + +
(𝑥 − 𝛽 ) − − 0 +
𝑃(𝑥 ) Signe de 𝑎 Signe de −𝑎 Signe de 𝑎
- Si Δ = 0 : 𝑃(𝑥 ) = 𝑎(𝑥 − 𝛼0 )2
Auquel cas le signe de 𝑃(𝑥 ) est celui de 𝑎 au sens large du
terme c’est-à-dire positif (si 𝑎 est strictement positif) ou négatif
(si 𝑎 est strictement négatif), car (𝑥 − 𝛼0 )2 ≥ 0.
𝑏 2 Δ
- Si Δ < 0 : 𝑃(𝑥 ) = 𝑎 [(𝑥 + 2𝑎) − 4𝑎2 ]
- Auquel cas le signe de 𝑃(𝑥 ) est celui de 𝑎 au sens strict du
terme c’est-à-dire strictement positif ou strictement négatif,
𝑏 2 Δ
car [(𝑥 + 2𝑎) − 4𝑎2 ] > 0.
105
106