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LES MATHEMATIQUES :

Un jeu de la raison avec elle-même.

Ce livre s’adresse à tous ceux qui s’intéressent –d’une


quelconque façon– aux mathématiques. Il n’a pas la prétention
de remplacer un manuel scolaire, et s’astreint uniquement à la
vulgarisation des mathématiques, c’est pourquoi il ne suit pas
une progression standard. J’écris ce livre avant tout pour le
plaisir, pour autant je suis très ouvert aux critiques.

Un remerciement spécial à, tous les professeurs qui m’ont


inspiré, en particulier M. ADEBO et M. MAKANA, à mes
très chers frères EVOUNG Junior, LOUVEZO Van et
FOUMBOULA Marc qui m’ont toujours soutenu. Et bien sûr
à toute ma famille !!!

Bonne lecture !

1
CHAPITRE I Logique et Langage
mathématique.

La logique mathématique est une discipline des mathématiques


qui s’est donnée comme objet l’étude des mathématiques en
tant que langage. Elle est née de la logique au sens
philosophique du terme. C’est à la fois l’art de raisonner
correctement et l’étude de cet art, de façon à établir un savoir
sûr. C’est le socle dont nous avons besoin pour faire des
mathématiques !

Notion d’assertion (on dit aussi proposition)


Définition Une assertion est un énoncé auquel on peut
attribuer une valeur de vérité qui est soit le vrai (noté V ou 1)
soit le faux (noté F ou 0) mais pas les deux en même temps. La
notion de valeur de vérité d’un énoncé fait intervenir deux
principes fondamentaux de la logique mathématique : le tiers-
exclu et la non contradiction. Le principe du tiers-exclu stipule
comme son nom l’indique, qu’une éventuelle troisième
possibilité est inenvisageable, ainsi une assertion est soit vraie
soit fausse, il n’y a pas d’autres possibilités. Le principe de non
contradiction quant à lui impose qu’une assertion ne peut être
vraie et fausse simultanément.
Exemples ≪ 𝐿𝑒 𝑛𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 2 𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑎𝑖𝑟 ≫ est une assertion, elle
est vraie. ≪ 3 𝑒𝑠𝑡 𝑑𝑖𝑣𝑖𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒 𝑝𝑎𝑟 5 ≫ est une assertion et elle
est fausse.
2
Connecteurs logiques
Définition Un connecteur logique ∗ permet de combiner deux
assertions P et Q pour en former une troisième R = P∗Q. On
dira que R est une assertion composée et que ∗ est un
connecteur logique binaire. Les assertions P et Q sont appelées
entrées et l’assertion R est appelée sortie. Dans le cas particulier
d’une seule entrée, on parle de connecteur logique unaire.
La négation
Définition La négation d’une assertion 𝐴 est l’assertion notée
non(𝐴), ¬𝐴 ou encore 𝐴̅, elle est vraie lorsque 𝑨 est fausse et
fausse lorsque 𝑨 est vraie. Nous privilégierons la notation¬𝐴.
C’est un connecteur unaire.
La conjonction (le « et » logique )
Définition Soient 𝐴 et 𝐵 deux assertions. La conjonction de 𝐴
et 𝐵 est l’assertion notée 𝐴 ∧ 𝐵 et lu « 𝐴 et 𝐵 », elle est vraie
lorsque 𝑨 et 𝑩 sont simultanément vraies et fausse dans tous les
autres cas.
La disjonction (le « ou » logique)
Définition Soient A et B deux assertions. La disjonction de A et
B est l’assertion « A ou B » notée A∨B, fausse lorsque A et B
sont toutes les deux fausses et vraie dans tous les autres cas.

3
L’implication
Définition Soient A et B deux assertions. On appelle
implication de A vers B l’assertion A⇒B, lue « A implique B »,
« A entraîne B » ou « si A alors B », qui est fausse lorsque A est
vraie et B est fausse, et vraie dans tous les autres cas.
Vocabulaire A est appelée prémisse de l’implication et B en est
la source.
Remarque Il est important de comprendre que si l’implication
A⇒B est vraie, cela ne signifie pas que A et B sont vraies mais
plutôt que, si A est vraie alors B est vraie ! On dit que A est
une condition suffisante pour qu’on ait B ou que B est une
condition nécessaire pour avoir A.
Equivalence
Définition Soient A et B deux assertions. L’équivalence de A et
B est l’assertion A ⇔ B, lue « A équivaut à B » ou « A si et
seulement si B », qui est vraie lorsque A et B ont la même
valeur de vérité et fausse dans tous les autres cas. On a alors
que A (respectivement B) est une condition nécessaire et
suffisante pour B (respectivement A).
Table de vérité
Définition On appelle table de vérité un tableau qui recense les
valeurs de vérité de plusieurs assertions qui ont des valeurs de
vérité dépendantes les unes des autres.

4
Soient A et B deux assertions.

Table de vérité de la négation


A ¬A
V F
F V

Table de vérité de la conjonction A∧B


A B A∧B
V V V
F F F
V F F
F V F

Table de vérité de la disjonction A∨B


A B A∨B
V V V
F F F
V F V
F V V

Table de vérité de l’implication A⇒B

5
A B A⇒B
V V V
F F V
V F F
F V V

Table de vérité de l’équivalence A⇔B

A B A⇔B
V V V
F F V
V F F
F V F

Lois et règles de logiques usuelles


Définition Soient A et B deux assertions. On dit que A est
logiquement équivalent à B si A et B ont les mêmes valeurs de
vérité et l’on écrit A≡B.
Théorèmes Pour toutes assertions P, Q et R, les assertions
suivantes sont toutes vraies.
1- La double négation
¬(¬P)≡P.
2- Commutativité de ∧ et ∨
(P∧Q)≡(Q∧P) ; (P∨Q)≡(Q∨P).
3- Associativité de ∧ et ∨

6
(P∧Q)∧R≡P∧(Q∧R) ; (P∨Q)∨R≡P∨(Q∨R).
4- Distributivité
P∨(Q∧R)≡(P∨Q)∧(P∨R) ; P∧(Q∨R)≡(P∧Q)∨(P∧R).

5- Idempotence de ∧ et ∨
(P∧P)≡P ; (P∨P)≡P.
6- Loi de l’absurde
(𝑃 ⇒ 𝑄) ∧ (𝑃 ⇒ ¬𝑄) ≡ ¬𝑄.
7- Loi de De Morgan
¬(P∨Q)≡¬P∧¬Q ; ¬(P∧Q)≡¬P∨¬Q.
Démonstration : On effectue les tables de vérité.
P Q ¬P ¬Q (P∨Q) ¬(P∨Q) ¬P∧¬Q
V V F F V F F
F F V V F V V
V F F V V F F
F V V F V F F

On a bien : ¬(P∨Q)≡¬P∧¬Q.
P Q ¬P ¬Q (P∧Q) ¬(P∧Q) ¬P∨¬Q
V V F F V F V
F F V V F V F
V F F V F V F
F V V F F V F

7
On a bien : ¬(P∧Q)≡¬P∨¬Q. □
8- Négation de l’implication
On peut remarquer que P⇒Q≡¬P∨Q. En effet :

P Q ¬P P⇒Q ¬P∨Q
V V F V V
F F V V V
V F F F F
F V V V V

Ainsi, en appliquant la loi de De Morgan on a :


¬(¬P∨Q)≡¬(¬P)∧¬Q 𝑖. 𝑒 ¬(¬P∨Q)≡P∧¬Q.
D’où : ¬(P⇒Q)≡ P∧¬Q. □

9- Loi de la contraposition
(P⇒Q)≡(¬Q⇒¬P). La démonstration est laissée au lecteur
(table de vérité).
Notion de prédicat
Définition On appelle prédicat tout énoncé contenant des
variables (ou paramètres) tel que, quand on substitue à chacune
de ces variables un objet d’un certain ensemble (appelé
référentiel) on obtienne une assertion.

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Exemple : L’énoncé P(𝑥, 𝑦) : « 𝑥 divise 𝑦 » est un prédicat à
deux variables. Lorsque l’on substitue 𝑥 et 𝑦 respectivement par
les entiers 2 et 4, on obtient l’assertion P(2,4) : « 2 divise 4 »
qui au passage est vraie.
Remarque Deux prédicats de mêmes variables sont dits
logiquement équivalents si pour tout choix de valeur des
variables, les assertions correspondantes sont équivalentes.
Assertions quantifiées
Le quantificateur universel ∀
Définition Soit P un prédicat à une variable de référentiel E,
pour signifier que pour tout 𝑥 ∈ E, l’assertion P(𝑥) est vrai, on
écrit : ∀𝑥 ∈ E, P(𝑥) et on lit « Quelque soit 𝑥 appartenant à E,
P(𝑥) est vrai » ou encore « Pour tout 𝑥 appartenant à E, on a
P(𝑥) ». Le symbole ∀ est appelé quantificateur universel.
Exemples : L’assertion « le carré d’un nombre réel est positif »
peut s’écrire sous forme d’assertion quantifiée comme suit :
∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑥 2 ≥ 0.
Le quantificateur existentiel ∃
Définition Soit P un prédicat à une variable de référentiel E,
pour signifier qu’on peut trouver au moins un 𝑥 ∈ E, pour
lequel l’assertion P(𝑥) est vrai, on écrit : ∃𝑥 ∈ E, P(𝑥) et on lit
« Il existe 𝑥 appartenant à E, tel que P(𝑥) est vrai ». Le symbole
∃ est appelé quantificateur existentiel.

9
Exemples : L’assertion « Il existe un nombre réel strictement
positif » peut s’écrire sous forme d’assertion quantifiée comme
suit :
∃𝑥 ∈ ℝ, 𝑥 > 0.
Remarque Lorsqu’on veut signifier qu’il existe un unique
élément de E tel que P(𝑥) soit vrai, on écrit : ∃! 𝑥 ∈ E, P(𝑥). Le
symbole ! marque l’unicité.

Règle de négation
Soit P un prédicat à une variable 𝑥 astreinte à un référentiel E.
On a alors :
¬(∀𝑥 ∈ E, P(𝑥))≡ ∃𝑥 ∈ E, ¬P(𝑥).
¬(∃𝑥 ∈ E, P(𝑥))≡ ∀𝑥 ∈ E, ¬P(𝑥).
En effet, la négation de l’assertion « tous les hommes du village
sont malades » est l’assertion « il existe un homme du village
qui n’est pas malade » et non l’assertion « tous les hommes du
villages ne sont pas malades ».
Non commutativité des quantificateurs
Lorsqu’une assertion est composée de deux quantificateurs,
l’un universel et l’autre existentiel, en général, ils ne commutent
pas ! L’ordre dans lequel ils interviennent a une importance.
Compléments
Au cours de ce chapitre nous avons parlé de connecteurs
logiques. Il existe des connecteurs logiques dits universels. Ces
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derniers permettent de reconstituer les connecteurs logiques ¬ ,
∧ et ∨. Les connecteurs NAND et NOR que nous noterons
respectivement ↑ et ↓, définis comme suit : Pour toutes
assertions A et B, A↑B≡¬(A∧B) et A↓B≡¬(A∨B), sont tous
deux des connecteurs logiques universels.
Démonstration Commençons par réaliser la table de vérité du
connecteur logique NAND.

A B A∧B A↑B
V V V F
F F F V
V F F V
F V F V
On remarque que lorsque B≡A, on a A↑B≡¬A, c’est-à-dire
A↑A≡¬A. De plus on a :
A∧B≡ ¬A↑B
A∧B≡( A↑B)↑( A↑B).
Aussi d’après les lois de De Morgan, on a:
¬(A∨B)≡¬A∧¬B
A∨B≡¬(¬A∧¬B)
A∨B≡¬((A↑A)∧(B↑B)).
Or (A↑A)∧(B↑B)≡¬((A↑A)↑(B↑B)).
Alors A∨B≡¬(¬((A↑A)↑(B↑B))).
Donc A∨B≡(A↑A)↑(B↑B).
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On a donc pu reconstruire les connecteurs logiques ¬ , ∧ et ∨ à
l’aide, uniquement du connecteur NAND (↑), on a donc bien
démontrer que NAND est un connecteur logique universel.
On démontre de façon analogue que NOR est un connecteur
logique universel. Le soin de le démontrer est laissé au lecteur.

Quelques définitions
On appelle axiome, dans une théorie mathématique, toute
proposition à laquelle on attribue, par convention, la valeur
vrai. En effet, il faut entendre par convention, qu’on admet sans
démonstration la proposition.
On appelle théorème, toute proposition vraie et qui occupe
une place ‘importante’ dans le domaine dans lequel il officie,
par exemple en géométrie, on a le théorème de
PYTHAGORE, en analyse, le théorème des valeurs
intermédiaires. En résumé, un théorème une proposition, un
résultat fort. Lorsque la proposition est moins ‘importante’ on
parle de lemme ou de propriété !
On appelle corollaire, la conséquence d’un théorème.
Quelques types de raisonnements
Raisonnement par analyse-synthèse
Comme son nom l’indique, il s’effectue en deux étapes, la
première qui est l’analyse consiste à rechercher les conditions
que doit vérifier l’objet recherché. Quant à la synthèse, elle
consiste à vérifier si les conditions déterminées par l’analyse

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sont suffisantes pour déterminer l’objet, il se peut qu’à son
terme, on trouve un, plusieurs voire aucun objet !
Exemple Démontrons qu’il existe un unique couple de
fonctions (𝑓𝑝 , 𝑓𝑖 ), l’une paire, l’autre impaire, telle que pour
toute fonction 𝑓 définie sur ℝ : 𝑓 = 𝑓𝑝 +𝑓𝑖 . On rappelle que
pour une fonction paire on a 𝑓𝑝 (−𝑥 ) = 𝑓(𝑥) et pour une
fonction impaire, 𝑓𝑖 (−𝑥 ) = −𝑓(𝑥).
Analyse : Recherchons les conditions que doivent vérifier
𝑓𝑝 𝑒𝑡 𝑓𝑖 .

(1) Pour tout réel 𝑥, 𝑓(𝑥) = 𝑓𝑝 (𝑥)+𝑓𝑖 (𝑥)


(2) Pour tout réel 𝑥, 𝑓(−𝑥) = 𝑓𝑝 (𝑥)−𝑓𝑖 (𝑥)
Par somme de (1) et (2), il vient :
𝑓 (𝑥 ) + 𝑓 (−𝑥 )
𝑓 (𝑥 ) + 𝑓(−𝑥 ) = 2𝑓𝑝 (𝑥 ) ⇔ 𝑓𝑝 (𝑥 ) =
2
Par différence de (1) et (2), il vient :
𝑓 (𝑥 ) − 𝑓 (−𝑥 )
𝑓(𝑥 ) − 𝑓(−𝑥 ) = 2𝑓𝑖 (𝑥 ) ⇔ 𝑓𝑖 (𝑥 ) =
2
L’analyse nous a donc permit de caractériser les fonctions
𝑓𝑝 𝑒𝑡 𝑓𝑖 .
Synthèse : Vérifions que nos candidats de fonctions paire et
impaire sont bien valides. Pour ce faire, vérifions dans un
premier temps que 𝑓𝑝 𝑒𝑡 𝑓𝑖 sont respectivement paire et
impaire.

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𝑓(−𝑥)+ 𝑓(−(−𝑥)) 𝑓(−𝑥)+ 𝑓(𝑥)
On a : 𝑓𝑝 (−𝑥 ) = = = 𝑓𝑝 (𝑥 ). 𝑓𝑝 est
2 2
bien donc paire.
𝑓(−𝑥)− 𝑓(−(−𝑥)) 𝑓(−𝑥)− 𝑓(𝑥) 𝑓(𝑥)+ 𝑓(−𝑥)
𝑓𝑖 (−𝑥 ) = = =− = −𝑓𝑖 (𝑥). 𝑓𝑖
2 2 2
est bien donc impaire.
Vérifions maintenant que l’on a bien : 𝑓(𝑥 ) = 𝑓𝑝 (𝑥 )+𝑓𝑖 (𝑥 ).
𝑓(𝑥)+ 𝑓(−𝑥) 𝑓(𝑥)− 𝑓(−𝑥) 2𝑓 (𝑥)
𝑓𝑝 (𝑥 )+𝑓𝑖 (𝑥 ) = + = = 𝑓 (𝑥 ).
2 2 2

Ainsi, on vient de montrer par analyse-synthèse, l’existence


d’un unique couple de fonctions (𝑓𝑝 , 𝑓𝑖 ), l’une paire, l’autre
impaire, telle que pour toute fonction 𝑓 définie sur ℝ : 𝑓 =
𝑓𝑝 +𝑓𝑖 .
Raisonnement par contraposition
Lorsqu’on est amené à démontrer une implication 𝑃 ⇒ 𝑄, il est
parfois plus simple de démontrer sa contraposée ¬𝑄 ⇒ ¬𝑃.
En effet ces dernières, comme nous l’avons vu, sont
logiquement équivalentes.
Exemple Démontrons que pour tout entier naturel 𝑛, si 𝑛2 est impair,
alors 𝑛 est impair. Pour ce faire démontrons la contraposée de cette
assertion. L’assertion est la suivante : 𝑛2 impair ⇒ 𝑛 impair. Sa
contraposée est donc : 𝑛 pair ⇒ 𝑛2 pair.

Si 𝑛 pair, alors il existe un entier 𝑘 tel que 𝑛 = 2𝑘. Ainsi,

𝑛2 = (2𝑘)2 = 4𝑘 2 = 2(2𝑘 2 ). Comme 2𝑘 2 est un entier et que 𝑛 est


entier pair quelconque, on a bien que 𝑛 pair ⇒ 𝑛2 impair. Ainsi par
contraposition, 𝑛2 impair ⇒ 𝑛 impair.

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Remarque Il est important de comprendre que n est un entier
pair quelconque, en effet, c’est cela même qui fait toute la
beauté d’une démonstration de ce genre et des mathématiques
en général. Il ne suffisait pas de prendre un entier pair (par
exemple 2), de l’élevé au carré (4), de vérifier qu’il est
également pair et ainsi établir 𝑛 pair ⇒ 𝑛2 pair, ceci n’est pas une
démonstration. Il faut comprendre que dans une telle implication il y a
un quantificateur universel implicite, en effet, l’assertion 𝑛 pair ⇒ 𝑛2
pair est logiquement équivalente à « pour tout entier naturel 𝑛 pair, son
carré ( 𝑛2 ) est pair ». Pour démontrer une telle assertion il faut, donc,
travailler dans le cas général !

Raisonnement par l’absurde


Le raisonnement par l’absurde vise à démontrer la véracité
d’une implication 𝑃 ⇒ 𝑄. Sachant que cette implication est
fausse, uniquement, lorsque 𝑃 est vraie et 𝑄 est fausse, le
raisonnement par l’absurde va donc consister à supposer que 𝑃
est vraie et 𝑄 est fausse et ainsi aboutir à une contradiction. On
peut ainsi en l’utilisant, montrer que √2 n’est pas rationnel. En
effet, on supposera que √2 est rationnel puis nous arriverons à
une absurdité, dès lors, cela prouverait que √2 n’est pas
rationnel. Cette démonstration sera faite lorsque nous parlerons
d’arithmétique plus amplement.
Le raisonnement par disjonction de cas
Il consiste à énumérer les différents cas possibles, de façon
exhaustive, et de vérifier que dans tous les cas, on a ce que l’on
cherche à démontrer.

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𝑛(𝑛+1)
Exemple Démontrons que : ∀𝑛 ∈ ℕ, ∈ ℕ.
2

Raisonnons par disjonction de cas. On distingue deux cas :


1𝑒𝑟 cas : n est pair
Auquel cas, il existe un entier 𝑘 tel que = 2𝑘 , ainsi on a :
𝑛(𝑛+1) 2𝑘(2𝑘+1)
= = 2𝑘 + 1 ∈ ℕ.
2 2

2è𝑚𝑒 cas : n est impair


Auquel cas, il existe un entier 𝑘 tel que 𝑛 = 2𝑘 + 1, ainsi on a :
𝑛(𝑛+1) (2𝑘+1)(2𝑘+2) (2𝑘+1)(𝑘+1)2
= = = (2𝑘 + 1)(𝑘 + 1). Or
2 2 2
(2𝑘 + 1) et (𝑘 + 1) sont tous deux des entiers naturels et le
produits de tels entiers est également un entier naturel, ainsi on
𝑛(𝑛+1)
a bien ∈ ℕ.
2
𝑛(𝑛+1)
Tous les cas ayant été traités, on a bien : ∀𝑛 ∈ ℕ, ∈ ℕ.
2

Raisonnement par récurrence (simple)


Théorème
Soit un prédicat 𝑃(𝑛) dépendant d’un entier naturel 𝑛. Soit 𝑛0
un entier naturel. Si :
𝑃(𝑛0 ) 𝑒𝑠𝑡 𝑣𝑟𝑎𝑖𝑒 (𝐼𝑛𝑖𝑡𝑖𝑎𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛)
{
∀𝑛 ≥ 𝑛0 , 𝑃(𝑛) ⇒ 𝑃(𝑛 + 1) (ℎé𝑟é𝑑𝑖𝑡é)
(L’accolade signifie ‘et’ ).
Alors 𝑃(𝑛) est vraie pour tout entier naturel 𝑛 ≥ 𝑛0 .

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Exemple Nous aurons l’occasion par la suite d’effectuer bons
nombre de raisonnements par récurrence. Cependant on peut
se rassurer –intuitivement de sa véracité comme suit :
Si dans une rangée infinie de voiture la première est rouge, et
que pour toute voiture rouge de rang n, celle qui suit ( celle de
rang n+1) est rouge, alors toutes les voitures de la rangée sont
rouges.
Remarques Il existe d’autres types de récurrences, comme la
récurrence forte que nous verrons plus loin.

Voilà qui termine le premier chapitre. Bien entendu son


contenu ne saurait être exhaustif mais n’en demeure pas moins
qu’il nous permettra de faire des mathématiques avec plus ou
moins de rigueur. Il faut toutefois insister sur un point : Le
langage mathématique ne se substitue pas aux mots ! En effet il
n’est pas question de mélanger les deux, il faut nécessairement
les séparés par une ponctuation ‘forte’ le points et les deux
points en général, écrire « on sait que ∀ entier n pair ∧ ∀ entier
n’ impair… » n’est tout bonnement pas acceptable ! Des
symboles comme ∈, =, ≥ peuvent être éventuellement acceptés
dans une phrase mais pas les quantificateurs et les symboles
logiques !
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CHAPITRE II Notion d’ensemble

La théorie axiomatique des ensembles est trop délicate pour


être exposée au niveau élémentaire auquel nous nous plaçons.
Il sera donc question ici de s’appuyer sur une définition
intuitive d’un ensemble !

Définition
Un ensemble E est une collection d’objets, chaque objet est
appelé élément de l’ensemble. On écrit 𝑥 ∈ E et on lit « 𝑥
appartient à E » si 𝑥 est un élément de l’ensemble E, sinon, on
écrit 𝑥 ∉ E et on lit « 𝑥 n’appartient pas à E ». L’appartenance à
un ensemble se fonde sur un principe aristotélicien, c’est-à-dire
qu’un élément appartient à un ensemble ou n’y appartient pas.
On admet l’existence de l’ensemble vide noté ∅ ou { }, qui est
le seul ensemble ne contenant aucun élément.
Définition par extension
On peut définir un ensemble en listant ces éléments. C’est la
définition par extension. L’ordre dans lequel sont listés les
éléments n’a pas d’importance !
Exemple : 𝐸 = {0,1,2,3,4} = {3,0,2,4,1}.

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Définition par compréhension
Définir un ensemble par compréhension consiste en un certain
sens à caractériser tous ses éléments.
Exemple : 𝐸 = {𝑥 ∈ ℕ, 𝑥 ≤ 4}.
Inclusion
Soient F et E deux ensembles, on dit que E est inclus dans F
(on dit aussi que E est une partie, un sous-ensemble ou que F
contient E) si tous les éléments de E sont aussi des éléments de
F et l’on note E⊂F ou F⊃E. Mathématiquement on a :
E⊂F⇔ ∀𝑥, 𝑥 ∈ E⇒ 𝑥 ∈ 𝐹.

Remarque : Le symbole ⊂ désigne, sauf indication contraire,


l’inclusion au sens large, ainsi E⊂F n’exclu pas la possibilité
E=F. Mais plus rigoureusement les symboles ⊆ 𝑒𝑡 ⊊ désignent
respectivement l’inclusion large et l’inclusion stricte.
Propositions
- L’ensemble vide est inclus dans tous les autres ensembles.
En effet, soit E un ensemble quelconque. On a :
∅⊂E⇔ ∀𝑥, 𝑥 ∈ ∅ ⇒ 𝑥 ∈ 𝐸. Or la prémisse de cette
implication est toujours fausse, car l’ensemble vide ne
contient aucun élément, ainsi l’implication est donc vraie !
- Tout ensemble est inclus dans lui-même. En effet, soit
E un ensemble quelconque on a bien évidemment :
∀𝑥, 𝑥 ∈ 𝐸 ⇒ 𝑥 ∈ 𝐸.

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- Si on a E⊂F et E≠F, on parle alors d’inclusion stricte
(ou que E est une partie propre de F) et l’on écrit E⊊F.
- L’ensemble des partie d’un ensemble 𝐸 est noté 𝒫(𝐸).
Soit A un ensemble quelconque, on a :
A ∈ 𝒫(𝐸)⇔A⊂𝐸 .
Exemple L’ensemble des parties de l’ensemble 𝐸 =
{𝑎, 𝑏, 𝑐 } est l’ensemble 𝒫 (𝐸 ) =
{∅, {𝑎}, {𝑏}, {𝑐 }, {𝑎, 𝑏}, {𝑎, 𝑐 }, {𝑏, 𝑐 }, 𝐸 }.
- Pour tous ensembles E, F et G, on a :
(E⊂F)∧(F⊂G)⇒E⊂G . On dit que la relation
d’inclusion est transitive.
Définition Deux ensembles E et F sont égaux si et seulement si
E⊂F et F⊂E. On a : E=F⇔(E⊂F)∧(F⊂E).
Intersection et réunion
Définition
Soient E et F deux ensembles.
On appelle intersection des ensembles E et F et on note E∩F
(lu ‘‘E inter F’’ ) l’unique ensemble dont les éléments sont à
la fois élément de E et F.
∀𝑥, (𝑥 ∈ E∩F ⇔(𝑥 ∈ E)∧(𝑥 ∈ F)).
On appelle réunion (ou union) des ensembles E et F et on
note E∪F (lu ‘‘E union F’’ ) l’unique ensemble dont les
éléments sont soit élément de E, soit élément de F.
∀𝑥, (𝑥 ∈ E∪F ⇔(𝑥 ∈ E)∨(𝑥 ∈ F)).

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Remarque Deux ensembles sont dits disjoint si leur
intersection est vide.
Propriétés Pour tous ensembles E, F et G on a :
- E∩∅ = ∅ ; E∪∅ = E. On dit que l’ensemble vide est
absorbant pour l’intersection, et qu’il est élément
neutre pour la réunion.
- E∩E = E ; E∪E = E. On dit que l’intersection et la
réunion sont idempotentes.
- E∩F = F∩E ; E∪F = F∪E. On dit que l’intersection et
la réunion sont commutatives.
- E∩(F∪G)=(E∩F)∪(E∩G) ; E∪(F∩G)=(E∪F)∩(E∪G).
On dit que l’intersection et la réunion sont
distributives, l’une par rapport à l’autre.
- E∩(F∩G)=(E∩F)∩G ; E∪(F∪G)=(E∪F)∪G. On dit
que l’intersection et la réunion sont associatives.
Démonstration (distributivité)
Soient E, F et G trois ensembles quelconques. On raisonne par
double inclusion. Soit 𝑥 ∈ E ∩ (F ∪ G). L’élément 𝑥 est à la
fois élément de E et de F∪G. On distingue deux cas.
1𝑒𝑟 cas 𝑥 ∈ E.
Auquel cas, 𝑥 ∈ E ∩ F et 𝑥 ∈ E ∩ G, à fortiori 𝑥 ∈
(E∩F)∪(E∩G).
2𝑛𝑑 cas 𝑥 ∈ F ∪ G.
Auquel cas, trois cas en ressort. Soit 𝑥 est un élément de F mais
pas de G, soit il est élément de G mais pas de F, soit il est

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élément de F et de G. En pratique il suffit de vérifier que s’il est
un élément de F ou de G alors il est u, élément de
(E∩F)∪(E∩G) le troisième cas étant un cas particulier des
deux autres. Ainsi, si 𝑥 ∈ F alors 𝑥 ∈ E∩F donc 𝑥 ∈
(E∩F)∪(E∩G). De même, si 𝑥 ∈ G alors 𝑥 ∈ E∩G donc 𝑥 ∈
(E∩F)∪(E∩G).
Dans tous les cas, on a donc bien l’inclusion directe
E∩(F∪G)⊆(E∩F)∪(E∩G).
Réciproquement, si 𝑥 ∈ (E∩F)∪(E∩G) alors 𝑥 ∈ E. Ainsi 𝑥 ∈
E∩(F∪G). On a donc bien l’inclusion réciproque E∩(F∪G)⊆
E∩(F∪G). Par double inclusion on a donc :
E∩(F∪G)=(E∩F)∪(E∩G).
On vient donc de démontrer que l’intersection est distributive
par rapport à la réunion. On montre de façon analogue que la
réunion est distributive par rapport à l’intersection. Le soin de
le démontrer est laissé au lecteur.

Complémentaire
Définition Soit E un ensemble et A une partie de E. Le
complémentaire de A dans E noté 𝐶𝐸 (A) est l’ensemble des
éléments de E qui n’appartiennent pas à A. On le note aussi 𝐴̅.
𝐶𝐸 (A)= {𝑥 ∈ E, 𝑥 ∉ A}.
On a : 𝐶𝐸 (𝐶𝐸 (A))=A ; 𝐶𝐸 (E)= ∅ ; 𝐶𝐸 (∅)= E.

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Propositions ( lois de De MORGAN)
Pour toutes parties A et B d’un ensemble E, on a :
𝐶𝐸 (A∩B)= 𝐶𝐸 (A)∪ 𝐶𝐸 (B);
𝐶𝐸 (A∪B)= 𝐶𝐸 (A)∩ 𝐶𝐸 (B).
Différence ensembliste
Définition Soient E et F deux ensembles quelconques, la
différence de E et de F notée E\F et lue « E privé de F » est
l’ensemble des éléments de E qui ne sont pas élément de F. On
a:
E\F= {𝑥 ∈ E, 𝑥 ∉ F}.
Remarque Lorsque F est une partie de E c’est-à-dire lorsque
F⊆E, alors E\F= 𝐶𝐸 (F) et réciproquement.
Mais, lorsque E est une partie de F c’est-à-dire lorsque E⊆F,
alors E\F= ∅ et réciproquement.
Différence symétrique
Définition Soient E et F deux ensembles. L a différence
symétrique de E et de F, notée E∆F, est l’ensemble des
éléments de E qui n’appartiennent pas à F et des éléments de F
qui n’appartiennent pas à E. On a :
E∆F=(E\F)∪(F\E).
Propositions Pour tous ensembles E et F, on a :
E∆∅ = E ;
23
E∆E= ∅ ;
E∆F= F∆E (commutativité) ;
E∆F=(E∪F)\(E∩F).
Produit cartésien
Définition On appelle produit cartésien de deux ensembles E
et F et l’on note E×F (on lit « E croix F »), l’ensemble des
couples (𝑥, 𝑦) tels que 𝑥 ∈ E et 𝑦 ∈ F.
E×F= {(𝑥, 𝑦), 𝑥 ∈ E ∧ 𝑦 ∈ F}
Conséquemment on a que deux couples (𝑥1 , 𝑦1 ) et (𝑥2 , 𝑦2 )
sont égaux si et seulement si 𝑥1 = 𝑥2 et 𝑦1 = 𝑦2 . Si on on a
2
E=F, on note par E le produit cartésien E×E.

Généralisation
Soient 𝑛 ∈ ℕ∗ , 𝐸1 , 𝐸2 , … , 𝐸𝑛 des ensembles. Pour tout 𝑥1 ∈ 𝐸1 ,
𝑥2 ∈ 𝐸2 , … , 𝑥𝑛 ∈ 𝐸𝑛 . L’élément (𝑥1 , 𝑥2 ,…, 𝑥𝑛 ) est un 𝑛-uplet et
l’on note ∏𝑛𝑖=1 𝐸𝑖 = 𝐸1 × 𝐸2 × … × 𝐸𝑛 , l’ensemble de ces 𝑛-
uplets. On a :
∏𝑛𝑖=1 𝐸𝑖 = {(𝑥1 , 𝑥2 ,…, 𝑥𝑛 ), 𝑥1 ∈ 𝐸1 , 𝑥2 ∈ 𝐸2 , … , 𝑥𝑛 ∈ 𝐸𝑛 }.
Si 𝐸1 = 𝐸2 = ⋯ = 𝐸𝑛 , on note par 𝐸 𝑛 , l’ensemble de ces 𝑛-
uplets.
Notion de cardinal
Définition On appelle cardinal d’un ensemble quelconque E et
on note 𝑐𝑎𝑟𝑑(E) ou #E, le nombre d’élément que contient

24
l’ensemble E. Conséquemment le seul ensemble de cardinal
nul est l’ensemble vide.
Propositions Soient A et B deux ensembles quelconques.
𝑐𝑎𝑟𝑑(A∪B) = 𝑐𝑎𝑟𝑑(A) + 𝑐𝑎𝑟𝑑(B) − 𝑐𝑎𝑟𝑑(A∩B).
Remarque Si A et B sont disjoints, c’est-à-dire que leur
intersection est vide –qu’ils n’ont aucun élément en commun,
alors 𝑐𝑎𝑟𝑑(A∩B) = 0 et on a donc :
𝑐𝑎𝑟𝑑(A∪B) = 𝑐𝑎𝑟𝑑(A) + 𝑐𝑎𝑟𝑑(B).
Notion d’ensembles finis et infinis
Définition Un ensemble est fini s’il possède un nombre fini
d’élément, c’est-à-dire, si son cardinal est un entier naturel.
Ainsi, dire qu’un ensemble E, quelconque, est fini, revient à
dire que 𝑐𝑎𝑟𝑑(E) ∈ ℕ. Par opposition un ensemble est infini
s’il ne possède pas un nombre fini d’élément, notons I un tel
ensemble on conviendra que 𝑐𝑎𝑟𝑑(I) = +∞.

Ainsi s’achève notre second chapitre, sur la notion –


intuitive d’ensemble. Ce chapitre est d’une grande importance
dans la compréhension de ceux qui suivront, il est avec le
premier chapitre, le fameux socle dont nous avons besoin pour
faire des mathématiques. C’est pourquoi, pour se familiariser
avec ces notions importantes il est préférable de les manipuler,
de les utiliser dans les quelques exercices suivants. Il n’est
cependant pas toujours nécessaire de finir les exercices
proposés, une fois que vous sentez que les notions sont
acquises, ou si vous avez le sentiment que les exercices
25
deviennent répétitifs voire ennuyeux, il n’est pas question une
seule seconde de vous faire violence car, oui, n’oubliez pas que
le plus important est de s’amuser !

Exercice 1 Donner en langage courant puis écrire sous forme


d’assertion quantifiée la négation de E⊆F.
Solution
La négation de E⊆F est l’assertion suivante : « Il existe –au
moins- un élément de l’ensemble E qui n’est pas un élément
de l’ensemble F. » Notons ¬(E⊆F) la négation de E⊆F. On
écrit alors : ¬ (E⊆F)≡ ∃𝑥 ∈ E | 𝑥 ∉ F.
Le symbole |se lit « tel que », on peut également utiliser le
symbole slash ‘‘ / ’’ ou –celui que nous utiliserons le plus
souvent, la virgule ‘‘ , ’’.

Exercice 2 Etant donné deux ensembles quelconques E et


F. A-t-on E\F=F\E ?
Solution
Supposons que E et F sont disjoints, on aurait alors E≠F,
E\F=E et F\E=F c’est-à-dire E\F≠F\E.
En général on a donc pas E\F=F\E. En vérité, on l’a si et
seulement si E=F.

26
Exercice 3 Soient E et F deux ensembles disjoints. Remplacer
le symbole ‘‘ ? ’’ par la réponse qui convient.
- E∩F= ?
- 𝑐𝑎𝑟𝑑(E∩F) = ?
- 𝑐𝑎𝑟𝑑(E∪F) = ?
Solution
- E∩F= ∅ (En effet, les ensembles E et F étant disjoints,
leur intersection –par définition est vide)
- 𝑐𝑎𝑟𝑑(E∩F) = 0 (Cela est évident car E∩F= ∅)
- 𝑐𝑎𝑟𝑑(E∪F) = 𝑐𝑎𝑟𝑑(E) + 𝑐𝑎𝑟𝑑(F) − 𝑐𝑎𝑟𝑑(E∩F).
Or 𝑐𝑎𝑟𝑑(E∩F) = 0.
Donc 𝑐𝑎𝑟𝑑(E∪F) = 𝑐𝑎𝑟𝑑(E) + 𝑐𝑎𝑟𝑑(F).
Exercice 4 Soient A∶= {𝑎1 , 𝑎2 , 𝑎3 } et B∶= {𝑏1 , 𝑏2 }. Lister les
éléments de l’ensemble A×B.
Solution
On a : A×B=
{(𝑎1 , 𝑏1 ), (𝑎1 , 𝑏2 ), (𝑎2 , 𝑏1 ), (𝑎2 , 𝑏2 ), (𝑎3 , 𝑏1 ), (𝑎3 , 𝑏2 )}.
On peut remarquer que 𝑐𝑎𝑟𝑑 (𝐴 × 𝐵) = 𝑐𝑎𝑟𝑑(A) + 𝑐𝑎𝑟𝑑(B).
Le symbole ‘‘ ∶= ’’ signifie « égal par définition ».
Exercice 5 Soient A, B, C trois ensembles. Montrer que :
A∪B = A∩C ⇔ B⊆A⊆C.

27
Solution
Supposons que B⊆A⊆C. Alors on a A∪B=A=A∩C. On a
donc l’implication B⊆A⊆C ⇒ A∪B = A∩C. Réciproquement,
supposons que A∪B = A∩C. On a toujours B⊆(A∪B) et
(A∩C)⊆A. Or on a supposé A∪B = A∩C, ainsi on a
B⊆(A∩C) et par transitivité de la relation d’inclusion on a
B⊆A. De même on a A⊆(A∪B) et (A∩C)⊆C, donc A⊆C. En
somme on a donc B⊆A⊆C, ce qui prouve bien que
A∪B = A∩C ⇔ B⊆A⊆C. □

Exercice 6 Soient A, B, C trois ensembles. Montrer que :


𝐴∪𝐵 ⊂ 𝐴∪𝐶
{ ⇒ 𝐵 ⊂ 𝐶.
𝐴∩𝐵 ⊂ 𝐴∩𝐶
Solution
Soit 𝑥 un élément de 𝐵. Raisonnons par disjonction de cas.
- Si 𝑥 est dans 𝐴, alors 𝑥 ∈ 𝐴 ∩ 𝐵 ⊂ 𝐴 ∩ 𝐶 c’est-à-dire
𝑥 ∈ 𝐶. On a donc bien dans ce cas 𝐵 ⊂ 𝐶.
- Si 𝑥 n’est pas dans 𝐴, il est tout de même dans 𝐴 ∪ 𝐵 et
comme 𝐴 ∪ 𝐵 ⊂ 𝐴 ∪ 𝐶 on a donc que 𝑥 ∈ 𝐴 ∪ 𝐶
c’est-à-dire 𝑥 ∈ 𝐶. Auquel cas on a également
l’inclusion 𝐵 ⊂ 𝐶.
Tous les cas ayant été traités on a donc :

28
𝐴∪𝐵 ⊂ 𝐴∪𝐶
{ ⇒ 𝐵 ⊂ 𝐶.
𝐴∩𝐵 ⊂ 𝐴∩𝐶

Exercice 7 Soient A, B, C trois ensembles. Montrer que


(A∪B)∩(B∪C)∩(C∪A)=(A∩B)∪(B∩C)∪(C∩A).
Solution
Posons X ∶= (A∪B)∩(B∪C)∩(C∪A). En “factorisant” par B
dans la première intersection il vient :
(A∪B)∩(B∪C) = B∪(A∩C). Ainsi, on a :
X =[B∪(A∩C)] ∩ (C∪A) = [B∩(C∪A)] ∪ [(A∩C)∩(C ∪A)].
Mais (A∩C) ∩ (C∪A) se réduit à (A∩C) car (A∩C)⊂(A∪C).
On en déduit :
X =[B∩(C∪A)]∪(A∩C)= [(B∩C)∪(B∩A)]∪(A∩C)
=(A∩B)∪(B∩C)∪(C∩A). □

Exercice 8 Soient E et F deux ensembles. Quelle relation y-a-t-il


entre :
- 𝓟(E∪F) et 𝓟(E)∪ 𝓟(F)?
- 𝓟(E∩F) et 𝓟(E)∩ 𝓟(F)?
Solution

29
- Si A, un ensemble quelconque, est une partie de E,
alors c’est une partie de E∪F. Donc 𝓟(E)⊂𝓟(E∪F).
Par symétrie 𝓟(F)⊂P(E∪F). On en déduit que
𝓟(E)∪P(F) ⊂ 𝓟 (E∪F). Si aucun des deux ensembles E
ou F ne contient l’autre, alors l’inclusion réciproque est
fausse car, auquel cas, E∪F est une partie de E∪F sans
être, ni une partie de E ni une partie de F. Si au
contraire, on a E ⊂ F par exemple, il viendrait
𝓟(E)⊂P(F) et donc 𝓟(E)∪𝓟(F) = 𝓟(F) = 𝓟(E∪F).
Conclusion : On a toujours 𝓟(E)∪P(F) ⊂ 𝓟(E ∪F). Ce n’est
une égalité que si E ⊂ F ou F ⊂ E.
- Un ensemble est une partie de E∩F si et seulement si
c’est une partie à la fois de E et de F. Autrement dit, on
a l’égalité 𝓟(E∩F) = 𝓟(E)∩𝓟(F).

Exercice 9 Soit E un ensemble, A et B deux sous-ensembles de


E.
1. Démontrer que A∆B = (A∩𝐶𝐸 B)∪(B∩𝐶𝐸 A)
(où 𝐶𝐸 A –respectivement 𝐶𝐸 B désigne le complémentaire de A
dans E –respectivement de B dans E).
2. Calculer A∆A, A∆∅, A∆E, A∆CEA.
3. Démontrer que pour tous A, B, C sous-ensembles de E, on a
(A∆B)∩C=(A∩C)∆(B∩C).

30
Solution
1. Soit x ∈ A∆B. Par symétrie du problème, on peut toujours
supposer que x ∈ A. Nécessairement, x ∉ B. On en déduit que
x ∈ A et x ∈ 𝐶𝐸 B. Ceci donne x ∈ A∩𝐶𝐸 B. Réciproquement, si
par exemple x ∈ A∩𝐶𝐸 B, x ∈ A et x ∉ B, et donc x ∈ A∪B et
x∉A∩B. L’autre possibilité se traite exactement de la même
façon.
2. On a :
A∆A = ∅.
A∆∅ = A.
A∆E = 𝐶𝐸 A.
A∆𝐶𝐸 A = E.
4. Comme toujours, on raisonne par double inclusion. Si
x∈(A∆B)∩C, alors x ∈ A∆B et x ∈ C. Si on a x ∈ A, alors x∉B,
et x ∈ C, ce qui donne encore: x ∈ A∩C et x∉B∩C. On a donc
bien x ∈(A∩C)∆(B∩C). Le cas où x ∈ B est en tout point
analogue (par symétrie). Réciproquement, si x∈(A∩C)∆(B∩C),
supposons par exemple que x ∈(A∩C). Alors x ∉ B∩C, ce qui
implique x ∉ B ou x ∉ C. Mais, x ∈(A∩C). On en déduit que
x∉ B. D’où x ∈ A∆B, et x ∈ C, ce qui est le résultat que nous
voulions prouver. L’autre cas est en tout point analogue.
Exercice 10 Démontrer que A∆B = A∆C ⇔ B=C.
⇐ L’implication réciproque est évidente.

31
⇒ Supposons que A∆B = A∆C. Soit 𝑥 ∈ B. On raisonne par
disjonction de cas :
- 𝑥 ∈ A.
Auquel cas, comme 𝑥 ∈ B, on a que 𝑥 ∈ A∩B et donc
que 𝑥 ∉ A∆B. Or A∆B = A∆C, alors 𝑥 ∉ A∆C c’est-à-
dire que 𝑥 est élément de l’intersection des ensembles A
et C, d’où 𝑥 ∈ C.
- 𝑥 ∉ A.
Auquel cas, comme 𝑥 ∈ B, on a que 𝑥 ∉ A∩B et donc
que 𝑥 ∈ A∆B. Or A∆B = A∆C, alors 𝑥 ∈ A∆C c’est-à-
dire que 𝑥 ∈ C.
Dans tous les cas on a bien 𝑥 ∈ B ⇒ 𝑥 ∈ C, soit B⊆C. On
montre de façon analogue l’inclusion réciproque, ce qui
établira alors l’équivalence !

32
CHAPITRE III Applications

Dans ce chapitre, nous étudierons des objets mathématiques


qui établissent des correspondances entre des éléments de deux
ensembles. Il s’agit de la notion d’application, ou de fonction,
qu’on peut considérer comme synonyme ou non, suivant qu’on
est puriste ou non (dans le sens inverse).

Définition (correspondance) Soient E et F deux ensembles. On


appelle correspondance tout triplet (E, F, Γ) où Γ est une partie
de E×F. L’ensemble Γ est appelé graphe de la correspondance.
Définition (fonction) Une fonction est une correspondance
(E, F, Γ) vérifiant :
2
∀𝑥 ∈ E, ∀(𝑦, 𝑦 ′ ) ∈ F , (𝑥, 𝑦) ∈ 𝛤 ∧ (𝑥, 𝑦′) ∈ 𝛤 ⇒ 𝑦 = 𝑦 ′ .
Cela signifie qu’un élément de l’ensemble de départ (on dit
aussi la source) ne peut être relié qu’à un seul élément de
l’ensemble d’arrivé (on dit aussi le but).
Notations Soient 𝑓 une fonction (E, F, Γ) et 𝑥 ∈ E, s’il existe
𝑦 ∈ F tel que (𝑥, 𝑦) ∈ Γ, on dit alors que 𝑓 est définie en 𝑥 et
que 𝑦 est l’image de 𝑥 par la fonction 𝑓 et on le note 𝑓(𝑥). De
même, si 𝑦 est l’image de 𝑥 par 𝑓, on dit que 𝑥 est un

33
antécédent de 𝑦. Il y’a unicité de l’image, par contre, il peut y
avoir plusieurs antécédents.
On note alors la fonction 𝑓 comme suit :
𝐸→𝐹
𝑓: (𝑥↦𝑦=𝑓(𝑥) ).

Définition En gardant les mêmes notations, on appelle


ensemble de définition de 𝑓, l’ensemble noté 𝐷𝑓 des éléments
de l’ensemble E qui ont une image dans F par la fonction 𝑓.
Définition Soit 𝑓 une fonction de source E et de but F. Si on a
l’égalité ensembliste 𝑫𝒇 = E, alors 𝑓 est une application.
L’application et la fonction se distinguent, en effet, pour une
application de E dans F, tous les éléments de E ont une –
unique image appartenant à F par ladite application, alors que
pour une fonction de E dans F il est possible qu’il y ait des
éléments de la source qui n’ont pas d’image. On peut
remarquer qu’une fonction est une application, mais que la
réciproque n’est pas toujours vraie.
Notations On note F E ou ℱ(E, F) l’ensemble des fonctions de
E dans/vers F, c’est-à-dire de source E et de but F.
Définition On appelle application identité d’un ensemble
quelconque E et l’on note IdE l’application définie par :
E→E
IdE ∶ ( ).
𝑥↦𝑥

34
Définition Soit A une partie d’un ensemble E. On appelle
fonction indicatrice ou encore fonction caractéristique de A, la
fonction notée 𝟙A et définie par :

A → {0, 1}
𝟙A ∶ ( 1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴)
𝑥↦{
0, s𝑖n𝑜𝑛
En plus d’être particulièrement élégantes, ces fonctions peuvent
s’avérer être très utiles dans bien des situations.
Exemple Réécrire la fonction suivante à l’aide de deux
indicatrices.

ℕ→ℕ
𝑓∶( 𝑛 + 1, 𝑠𝑖 𝑛 ∈ 2ℕ )
𝑛↦{
𝑛 − 1, s𝑖 𝑛 ∈ 2ℕ + 1
Les ensembles 2ℕ et 2ℕ + 1 désignent respectivement
l’ensemble des entiers naturels pairs et l’ensemble des entiers
naturels impairs.
On définit les foncions indicatrices suivantes :

ℕ → {0, 1}
𝟙p ∶ ( 1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 2ℕ)
𝑥↦{
0, s𝑖n𝑜𝑛

35
ℕ → {0, 1}
𝟙i ∶ ( 1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 2ℕ + 1)
𝑥↦{
0, s𝑖n𝑜𝑛
Ainsi on peut donc réécrire 𝑓 comme suit :

ℕ→ℕ
𝑓∶( )
𝑛 ↦ (𝑛 + 1)𝟙p + (𝑛 − 1)𝟙i

En effet, si 𝑛 est pair on a 𝟙p = 1 et 𝟙i = 0 c’est-à-dire :

𝑓(𝑛) = (𝑛 + 1) × 1 + (𝑛 − 1) × 0 = 𝑛 + 1.
Et si 𝑛 est impair on a 𝟙p = 0 et 𝟙i = 1 c’est-à-dire :

𝑓(𝑛) = (𝑛 + 1) × 0 + (𝑛 − 1) × 1 = 𝑛 − 1.
Propositions
Soit 𝐸 un ensemble.
∀(𝐴, 𝐵) ∈ (𝒫(𝐸 ))2 :

1 𝟙∅ = 0 ; 𝟙𝐸 = 1 .

2 𝟙𝐴∩𝐵 = 𝟙𝐴 × 𝟙𝐵 .

3 𝟙𝐴∪𝐵 = 𝟙𝐴 + 𝟙𝐵 − 𝟙𝐴 × 𝟙𝐵 .

4 𝟙𝐶𝐸(𝐴) = 1 − 𝟙𝐴 .
Démonstrations

1 On a bien pour tout 𝑥 ∈ 𝐸, 𝑥 ∉ ∅ et –évidemment 𝑥 ∈ 𝐸.

36
D’où : 𝟙∅ = 0 ∧ 𝟙𝐸 = 1 . □

2 Distinguons les cas possibles. On a :


∀𝑥 ∈ 𝐸 ∶
- 𝑥 ∈𝐴 ∧ 𝑥 ∈ 𝐵 (𝑖. 𝑒 𝑥 ∈ 𝐴 ∩ 𝐵)
- 𝑥 ∈𝐴 ∧𝑥 ∉𝐵
- 𝑥 ∉𝐴 ∧𝑥 ∈𝐵
- 𝑥 ∉𝐴 ∧𝑥 ∉𝐵
On a donc :
1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴 ∩ 𝐵
0, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∉ 𝐵
𝟙𝐴∩𝐵 =
0, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∈ 𝐵
{ 0, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∉ 𝐵

1 × 1 = 1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴 ∩ 𝐵
1 × 0 = 0, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∉ 𝐵
𝟙𝐴 × 𝟙𝐵 =
0 × 1 = 0, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∈ 𝐵
{ 0 × 0 = 0, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∉ 𝐵
Dans tous les cas on a bien l’égalité : 𝟙𝐴∩𝐵 = 𝟙𝐴 × 𝟙𝐵 . □

3 𝟙𝐴∪𝐵 = 𝟙𝐴 + 𝟙𝐵 − 𝟙𝐴 × 𝟙𝐵 .
Comme précédemment, on a :

37
1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴 ∩ 𝐵
1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∉ 𝐵
𝟙𝐴∪𝐵 =
1, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∈ 𝐵
{ 0, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∉ 𝐵

1 + 1 − 1 × 1 = 1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴 ∩ 𝐵
1 + 0 − 1 × 0 = 1, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∉ 𝐵
𝟙𝐴 + 𝟙𝐵 − 𝟙𝐴 × 𝟙𝐵 =
0 + 1 − 0 × 1 = 1, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∈ 𝐵
{ 0 + 0 − 0 × 0 = 0, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴 𝑒𝑡 𝑥 ∉ 𝐵
Dans tous les cas on a bien l’égalité :
𝟙𝐴∪𝐵 = 𝟙𝐴 + 𝟙𝐵 − 𝟙𝐴 × 𝟙𝐵 . □

4 𝟙𝐶𝐸(𝐴) = 1 − 𝟙𝐴 .
On distingue ici, deux cas :
- 𝑥∈𝐴
- 𝑥∉𝐴
0, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴 1 − 1 = 0, 𝑠𝑖 𝑥 ∈ 𝐴
On a : 𝟙𝐶𝐸 (𝐴) = { et 1 − 𝟙𝐴 = { .
1, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴 1 − 0 = 1, 𝑠𝑖 𝑥 ∉ 𝐴
Dans tous les cas on a bien l’égalité : 𝟙𝐶𝐸(𝐴) = 1 − 𝟙𝐴 . □

Définition Soient 𝑓 ∶ 𝐸 → 𝐹 et 𝑔 ∶ 𝐹 → 𝐺 deux applications.


On appelle composée de 𝑓 et de 𝑔 l’application ℎ ∶ 𝐸 → 𝐺
notée 𝑔 ∘ 𝑓 qui est telle que :
𝐸→𝐺
ℎ∶ ( )
𝑥 ↦ 𝑔(𝑓 (𝑥 ))
38
La composition est associative mais pas commutative ! En
général on a pas 𝑔 ∘ 𝑓 = 𝑓 ∘ 𝑔.
Il est important de signaler que la composition n’a de sens que
si le but de la première fonction est inclus dans la source de la
deuxième.
Proposition
Soient E, F, G et H quatre ensembles et trois fonctions 𝑓: E →
F, 𝑔: F → G, et ℎ: G → H. Alors, les composées ℎ ∘ (𝑔 ∘
𝑓) et (ℎ ∘ 𝑔) ∘ 𝑓 sont bien définie et sont en fait, égales.
La composition est associative.
Démonstration
On a : ℎ ∘ (𝑔 ∘ 𝑓): E → H et (ℎ ∘ 𝑔) ∘ 𝑓: E → H .
De plus, pour tout 𝑥 ∈ E :

(ℎ ∘ (𝑔 ∘ 𝑓))(𝑥 ) = ℎ((𝑔 ∘ 𝑓)(𝑥 ))

(ℎ ∘ (𝑔 ∘ 𝑓))(𝑥 ) = ℎ( 𝑔(𝑓 (𝑥 )) )

(ℎ ∘ (𝑔 ∘ 𝑓))(𝑥 ) = (ℎ ∘ 𝑔)( 𝑓(𝑥 ) )

(ℎ ∘ (𝑔 ∘ 𝑓))(𝑥 ) = ((ℎ ∘ 𝑔) ∘ 𝑓)(𝑥 )

39
Définition (injectivité)
Soient E et F deux ensembles. On dit qu’une application 𝑓 ∶
𝐸 → 𝐹 est injective si tout élément 𝑦 du but F est atteint par au
plus un antécédent 𝑥 de la source E. Autrement dit :
2
∀(𝑥, 𝑥 ′ ) ∈ E , 𝑓 (𝑥 ) = 𝑓(𝑥 ′ ) ⇒ 𝑥 = 𝑥 ′ .

Définition (surjectivité)
Soient E et F deux ensembles. On dit qu’une fonction
𝑓 ∶ 𝐸 → 𝐹 est surjective si pour tout élément 𝑦 du but F il
existe au moins un élément 𝑥 de la source E tel que 𝑦 soit
l’image par 𝑓 de 𝑥.
∀𝑦 ∈ F, ∃𝑥 ∈ E, 𝑦 = 𝑓(𝑥)
Méthode :
Pour démontrer qu’une fonction 𝑓 ∶ 𝐸 → 𝐹 est surjective, on
résout l’équation 𝑓(𝑥 ) = 𝑦, si l’on trouve au moins une
solution, alors 𝑓 est surjective.
Définition (bijectivité)
Soient E et F deux ensembles. On dit qu’une fonction
𝑓 ∶ 𝐸 → 𝐹 est bijective si elle est à la fois injective et surjective,
c’est-à-dire si tout élément du but admet exactement un
antécédent par la fonction 𝑓.

∀𝑦 ∈ F, ∃! 𝑥 ∈ E, 𝑦 = 𝑓(𝑥)

40
Méthode :
Pour démontrer qu’une fonction 𝑓 ∶ 𝐸 → 𝐹 est bijective, on
résout l’équation 𝑓(𝑥 ) = 𝑦, si l’on trouve une unique solution,
alors 𝑓 est bijective.

Définition Soient E et F deux ensembles et une fonction 𝑓: E →


F. On appelle ensemble image de la fonction 𝑓 l’ensemble de
toutes ses images. On le note 𝑖𝑚(𝑓) (ou parfois 𝐼𝑚(𝑓) ).
𝑖𝑚(𝑓) = {𝑓 (𝑥 ), 𝑥 ∈ E} = {𝑦 ∈ F, ∃𝑥 ∈ E, 𝑦 = 𝑓 (𝑥 )}
Définition (restriction / corestriction)
En conservant les mêmes notations établies dans la définition
précédente, on a :
(𝑖) Si A est une partie quelconque de E, on appelle restriction
de la fonction 𝑓 à la partie A de E et l’on note 𝑓 ∣A ( lu « 𝑓
restreinte à A » ) la fonction :
A→F
𝑓 ∣A : ( )
𝑥 ↦ 𝑓(𝑥)
(𝑖𝑖) Si B est une partie de F telle que B⊇𝑖𝑚(𝑓), on appelle
corestriction de la fonction 𝑓 à la partie B de F et l’on note
𝑓 ∣𝐵 ( lu « 𝑓 corestreinte à A » ) la fonction :
E→B
𝑓 ∣𝐵 : ( )
𝑥 ↦ 𝑓(𝑥)
(𝑖𝑖𝑖) Si A et B sont les parties respectives de E et de F telles
que B⊇𝑖𝑚(𝑓 ∣A ), c’est-à-dire B⊇{𝑓 (𝑥 ), 𝑥 ∈ A}. On appelle
41
restriction-corestriction de la fonction 𝑓 à la partie A de E et à
la partie B de F et l’on note 𝑓 ∣ AB la fonction :
B A→B
𝑓∣ :( )
A 𝑥 ↦ 𝑓(𝑥)
Définition (prolongement)
Soient E et F deux ensembles, ainsi que H et G d’autres
ensembles. On dit qu’une fonction 𝑔: G → H est un
prolongement d’une fonction 𝑓: E → F s’il existe deux parties
respectives A et B de G et de H telles que :
B
𝑔∣ =𝑓
A
Proposition
Soient E et F deux ensembles et une fonction 𝑓: E → F. La
fonction 𝑓 est surjective si, et seulement si, 𝑖𝑚(𝑓 ) = F.
Proposition
Soient E et F deux ensembles et une fonction 𝑓: E → F. La
fonction 𝑓 ∣𝑖𝑚(𝑓) est surjective (quitte à corestreindre à
l’ensemble image, on peut toujours « rendre une fonction
surjective »).
Définition Soient E et F deux ensembles on dit que la fonction
𝑓: E → F est injective sur une partie A de E si 𝑓 ∣A est injective.

Propositions

42
Soient E, F et G trois ensembles et deux fonctions
𝑓: E → F, 𝑔: F → G.
(𝑖) Si 𝑓 et 𝑔 sont injectives, alors 𝑔 ∘ 𝑓 est injective.
(𝑖𝑖) Si 𝑓 et 𝑔 sont surjectives, alors 𝑔 ∘ 𝑓 est surjective.
(𝑖𝑖𝑖) Si 𝑓 et 𝑔 sont bijectives, alors 𝑔 ∘ 𝑓 est bijective.

Démonstration
(𝑖) Supposons 𝑓 et 𝑔 injectives. Soient 𝑥 et 𝑥′ dans E tels que :
(𝑔 ∘ 𝑓)(𝑥 ) = (𝑔 ∘ 𝑓)(𝑥 ′ )
C’est-à-dire :
𝑔(𝑓(𝑥 )) = 𝑔(𝑓 (𝑥 ′ ))
On a que 𝑔 est injective (d’après notre supposition), donc :
𝑓(𝑥 ) = 𝑓 (𝑥 ′ )
De même 𝑓 est injective, donc : 𝑥 = 𝑥′.
Comme 𝑥 et 𝑥′ sont quelconques, la fonction 𝑔 ∘ 𝑓 est bien
injective.

(𝑖𝑖) Supposons 𝑓 et 𝑔 surjectives. Soit 𝑧 ∈ G, puisque 𝑔 est


surjective, alors il existe un élément 𝑦 ∈ F, tel que 𝑧 = 𝑔(𝑦).

43
Aussi, comme 𝑓 est surjective, il existe 𝑥 ∈ E, tel que 𝑦 = 𝑓(𝑥 ).
Finalement, on a :

𝑧 = 𝑔(𝑓(𝑥 )) = (𝑔 ∘ 𝑓)(𝑥 ).

Comme 𝑧 est quelconque, la fonction 𝑔 ∘ 𝑓 est bien surjective.


En effet on a montré que si 𝑓 et 𝑔 sont surjectives, tout élément
de G possède au moins un antécédent appartenant à E par la
fonction 𝑔 ∘ 𝑓: E→F.

(𝑖𝑖𝑖) Conséquence de (𝑖) et (𝑖𝑖).


Définition( application/ fonction réciproque)
Soient E et F deux ensembles et 𝑓: E → F une application
bijective.
On appelle application réciproque ou bijection réciproque de
l’application 𝑓 l’application notée 𝑓 −1 : F → E , qui à tout
élément 𝑦 ∈ F associe l’unique élément 𝑥 ∈ E tel que
𝑦 = 𝑓(𝑥 ).
Proposition
En conservant les notations de la définition, on a :

𝑓 ∘ 𝑓 −1 = IdE ∶ (E→E
𝑥↦𝑥
F→F
) et 𝑓 −1 ∘ 𝑓 = IdF ∶ (𝑥↦𝑥 )

Propositions

44
(𝑖 ) (𝑓 −1 )−1 = 𝑓.
(𝑖𝑖 ) (𝑔 ∘ 𝑓)−1 = 𝑓 −1 ∘ 𝑔−1 .
Définition
Une involution est une application bijective qui est sa propre
réciproque, c'est-à-dire par laquelle chaque élément est l'image
de son image.
Soit E un ensemble. On dit qu’une application 𝑓:E→E est
involutive si 𝑓 ∘ 𝑓 = IdE .
Proposition
Soit E un ensemble et 𝑓:E→E une involution, alors 𝑓 est
bijective et 𝑓 −1 = 𝑓.
Définition (image directe, image réciproque)
Soient E et F deux ensembles et 𝑓:E→F ( 𝑓 ∈ F E ou
𝑓 ∈ ℱ(E, F)).
Soient également A ∈ 𝓟(E) et B ∈ 𝓟(F).
(𝑖) On appelle image directe de la partie A de E par la fonction
𝑓 et on note 𝑓(A) l’ensemble des images des éléments de A
par 𝑓.
𝑓(A) = {𝑓(𝑥 ), 𝑥 ∈ A}
= {𝑦 ∈ F, ∃𝑥 ∈ A: 𝑦 = 𝑓 (𝑥 )}.

45
(𝑖𝑖) On appelle image réciproque de la partie B de F par la
fonction 𝑓 et on note 𝑓 −1 (B) l’ensemble des antécédents des
éléments de B par 𝑓.
𝑓 −1 (B) = {𝑥 ∈ E, 𝑓(𝑥) ∈ B}
Exemple :
ℝ→ℝ
Soit 𝑓: (𝑥↦𝑥 2 ).

On a :
𝒇([−𝟏; 𝟏𝟎]) = [𝟎; 𝟏𝟎𝟎]. En effet, 0 ∈ [−1; 10] et son image
par 𝑓 est 0.

𝒇([√𝟐; 𝟕[) = [𝟐; 𝟒𝟗[.

𝒇−𝟏 (]−𝟐; −𝟏]) = ∅. En effet, les nombre négatifs ne sont pas


atteints par 𝑓 et l’intervalle ]−𝟐; −𝟏] ne contient que des
nombres négatifs, c’est pourquoi l’image réciproque de cet
intervalle par la fonction 𝑓 est l’ensemble vide !
𝒇−𝟏 (]𝟏; 𝟏𝟎𝟎]) = [−𝟏𝟎; −𝟏[ ∪ ]𝟏; 𝟏𝟎].
Propositions
Soient E et F deux ensembles et 𝑓:E→F, alors
- 𝑓(∅) = ∅
- 𝑓(E) = 𝑖𝑚(𝑓)
- 𝑓 −1 (∅) = ∅
- 𝑓 −1 (F) = 𝑓 −1 (𝑖𝑚(𝑓)) = E

46
Remarque : L’écriture 𝑓 −1 (B), pour B ∈ 𝓟(F), n’est qu’une
notation. 𝑓 n’a aucune raison à priori d’être bijective. En
revanche, si elle l’est, alors :
𝑓 −1 (B) = {𝑓 −1 (𝑦), 𝑦 ∈ B}.

Et l’image réciproque de B par 𝑓 est l’image directe de B par


𝑓 −1 .
Propositions
Soit 𝑓 : E → F une application.
Soient A et A' deux parties de E.
Si A ⊆ A' alors 𝑓 (A) ⊆ 𝑓(A').
Si A et A' sont quelconques, on a 𝑓(A∪A') = 𝑓(A)∪ 𝑓(A') et
𝑓(A∩A') ⊆ 𝑓(A) ∩ 𝑓(A') (avec égalité si 𝑓est injective).
Soient B et B' deux parties de F.
Si B ⊆ B', on a 𝑓 −1 (B) ⊆ 𝑓 −1 (B’).
Si B et B' sont quelconques, on a :
𝑓 −1 (B∪B') = 𝑓 −1 (B)∪ 𝑓 −1 (B') ;
𝑓 −1 (B∩B') = 𝑓 −1 (B) ∩ 𝑓 −1 (B').

Familles indexées

47
Définition Soit I un ensemble. On considère pour chaque
élément 𝑖 ∈ I, un ensemble E𝑖 . On appelle produit cartésien
des ensembles E𝑖 , 𝑖 ∈ I, et on note ∏𝑖∈ I E𝑖 l’ensemble des
applications 𝑓: I → ⋃𝑖∈I E𝑖 (où ⋃𝑖∈I E𝑖 désigne l’ensemble des
éléments 𝑥 appartenant à au moins l’un des ensembles E𝑖 , pour
𝑖 ∈ I) telles que : ∀𝑖 ∈ I, 𝑓(𝑖) ∈ E𝑖 .

Vocabulaire Tout élément de ∏𝑖∈ I E𝑖 est appelée famille


indexée par l’ensemble I, lui-même alors appelé ensemble
d’indexation de ladite famille.
Notation Soit 𝑓 une famille de ∏𝑖∈ I E𝑖 indexée par I. On la
notera plutôt (𝑓(𝑖 ))𝑖∈I . De manière générale, on notera (𝑥𝑖 )𝑖∈I
une famille quelconque et on dira pour chaque indice 𝑖 ∈ I, 𝑥𝑖
est la 𝑖-ème composante.
Cette famille n’est rien d’autre que :

I → ⋃𝑖∈I E𝑖
𝑥: ( ).
𝑥 ↦ 𝑥𝑖
Remarque Dans le cas où l’ensemble I est fini, on parlera de
famille finie !

Propriétés Soient E et I1 deux ensembles, et I2 un troisième


ensemble.
On a, pour toutes familles (A𝑖 )𝑖∈I ∈ (𝓟(E))I où I=I1 ∪ I2 :

48
(⋃ A𝑖1 ) ∪ ( ⋃ A𝑖2 ) = ⋃ A𝑖 ;
𝑖∈I1 𝑖∈I2 𝑖∈I

(⋂ A𝑖1 ) ∪ (⋂ A𝑖2 ) = ⋂ A𝑖 .
𝑖∈I1 𝑖∈I2 𝑖∈I

P.S : ⋂𝑖∈I A𝑖 désigne l’ensemble des éléments 𝑥 appartenant à


tous les ensembles E𝑖 , pour 𝑖 ∈ I.
Définition On appelle sous-famille d’une famille quelconque
toute restriction de celle-ci.

Ainsi s’achève le chapitre concernant les applications, tu


connais bien l’importance de celui-ci, en particulier des notions
telles que l’injectivité, la surjectivité et la bijectivité. C’est
pourquoi il important de se familiariser avec ces notions, autant
que faire se peut !

49
CHAPITRE IV RELATIONS BINAIRES

Comme on l’a vu, les applications, ou plus généralement les


fonctions, sont une façon de mettre en relation deux
ensembles, donc de faire interagir nos objets formels que sont
les ensembles. Mais le rôle des deux ensembles ainsi mis en
relation n’est pas symétrique, du fait de la contrainte d’unicité
de l’image, alors qu’on n’a pas la contrainte d’unicité de
l’antécédent. Nous voyons dans ce chapitre comment définir
une notion plus générale, permettant de retrouver cette
symétrie perdue. Ayant déjà étudié les relations définissant les
applications ou les fonctions (relations applicationnelles ou
fonctionnelles), nous étudierons plus précisément les deux
autres types importants de relations à bien connaître : les
relations d’équivalence, et les relations d’ordre.

50
Définition Soit 𝑛 ∈ ℕ∗ . Une relation 𝑛-aire entre 𝑛 ensembles
E1 , E2 , . . . , E𝑛 est un sous-ensemble G de ∏𝑛𝑖=1 E𝑖 . L’entier 𝑛
est appelé arité de la relation.
Le cas le plus important, et le seul que nous considérerons, est
le cas des relations binaires, d’arité 2.
Définition On appelle relation binaire sur un ensemble E tout
graphe sur E, c’est-à-dire toute partie de E×E.
Exemples La relation d’égalité sur ℝ, la relation « inférieur ou
égale » sur ℝ sont des relations binaires. Leurs graphes sont
respectivement Γ= {(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 , 𝑥 = 𝑦} et
Γ’= {(𝑥, 𝑦) ∈ ℝ2 , 𝑥 ≤ 𝑦}.

Notation Soit E un ensemble et une relation binaire sur E de


graphe Γ∈ 𝓟(E × E). On notera souvent 𝓡 une telle relation
et, pour tout (𝑥, 𝑦) ∈ E 2 , on conviendra que :

51
𝑥𝓡𝑦 ⇒ (𝑥, 𝑦) ∈ 𝛤.
Vocabulaire Soient E un ensemble et Γ un graphe sur E, c’est-à-
dire Γ∈ 𝓟(E × E).
On dit que le graphe Γ est fonctionnel si :
∀𝑥 ∈ E, ∀(𝑦, 𝑦 ′ ) ∈ E 2 , [((𝑥, 𝑦) ∈ 𝛤) ∧ ((𝑥, 𝑦 ′ ) ∈ 𝛤)] ⇒ 𝑦 = 𝑦′

Définition Une relation binaire 𝓡 sur un ensemble E est dite


réflexive si pour tout élément 𝑥 de E on a :
𝑥𝓡𝑥
La réflexivité est donc le fait que tout élément de E soit en
relation avec lui-même.
Exemples : L’égalité dans ℝ, le parallélisme –au sens large-
dans le plan. En effet, on a que pour tout réel 𝑥, 𝑥 = 𝑥. Et
pour toute droite 𝐷 du plan, on a 𝐷 ⫽ 𝐷.
Définition Soit 𝓡 une relation binaire sur un ensemble E, on
dit que 𝓡 y est transitive si pour tous éléments 𝑥, 𝑦 et 𝑧 de E,
on a :
𝑥𝓡𝑦 ∧ 𝑦𝓡𝑧 ⇒ 𝒙𝓡𝒛.
Exemple : L’inclusion –au sens large- dans 𝓟(E). En effet, soit
(𝐴, 𝐵, 𝐶 ) ∈ (𝓟(E)) 3 , on a :
𝐴 ⊆ 𝐵 ∧ 𝐵 ⊆ 𝐶 ⇒ 𝐴 ⊆ 𝐶.
Définition Soit 𝓡 une relation binaire sur un ensemble E, on
dit que 𝓡 y est symétrique si pour tout couple (𝑥, 𝑦) ∈ E 2 , on
a:

52
𝑥𝓡𝑦 ⇒ 𝑦𝓡𝑥.

Exemples : L’égalité dans l’ensemble des réels, en effet pour


tous réels 𝑥 et 𝑦 on a que si 𝑥 = 𝑦 alors 𝑦 = 𝑥. L’orthogonalité
dans le plan également, soient D et D’ deux droites du plan
telles que D⊥ D’ alors D’⊥ D.
Définition Soit 𝓡 une relation binaire sur un ensemble E, on
dit que 𝓡 y est antisymétrique si pour tout couple (𝑥, 𝑦) ∈ E 2 ,
on a :
𝑥𝓡𝑦 ∧ 𝑦𝓡𝑥 ⇒ 𝑥 = 𝑦.
Exemple : L’inclusion large dans 𝓟(E), en effet pour tout
couple (𝐴, 𝐵) ∈ (𝓟(E)) 2 , on a :
𝐴 ⊆ 𝐵 ∧ 𝐵 ⊆ 𝐴 ⇒ 𝐴 = 𝐵.
Deux types de relations binaires sur un même ensemble jouent
un rôle important en mathématiques :
- Les relations d’équivalences
- Les relations d’ordre

Définition (relation d’équivalence) Soit 𝓡 une relation binaire


sur un ensemble E, on dit que 𝓡 est une relation d’équivalence
sur E si :
- Elle y est réflexive
- Elle y est symétrique
- Elle y est transitive

53
Exemple : L’égalité sur un ensemble E quelconque.

Définition ( classe d’équivalence )


Soient E un ensemble et 𝓡 une relation d’équivalence sur E.
On appelle classe d’équivalence d’un élément quelconque 𝑥 ∈
E et on note 𝑥̅ ℛ l’ensemble {𝑦 ∈ E, 𝑥𝓡𝑦}, qui n’est rien d’autre
que l’ensemble des éléments 𝑦 ∈ E en relation avec 𝑥.

Proposition Soient E un ensemble et 𝓡 une relation


d’équivalence sur E. On a, pour tout couple (𝑥, 𝑦) ∈ E 2 , les
équivalences suivantes :
𝑥ℛ𝑦 ⟺ 𝑦 ∈ 𝑥̅ ℛ ;
𝑥ℛ𝑦 ⟺ 𝑥̅ ℛ = 𝑦̅ ℛ .

Définition ( partition )
Soit E un ensemble.
On appelle partition de E, tout ensemble de partie de E vide,
deux à deux disjointes (c’est-à-dire que leur intersection est
vide) et de réunion égal à E, i.e. tout ensemble U∈𝓟(𝓟(E)),
tel que :
- ∅∉U;
- ∀(𝐴, 𝐵) ∈ U 2 , 𝐴 ≠ 𝐵 ⇒ 𝐴 ∩ 𝐵 = ∅;
54
- ⋃𝐴∈U 𝐴 =E.
Définition (ensemble quotient)
Soient E un ensemble et 𝓡 une relation d’équivalence sur E.
On appelle ensemble quotient de l’ensemble E par la relation
𝓡 et on note E/𝓡 l’ensemble des classes d’équivalence des
éléments de l’ensemble E par la relation 𝓡.
E/ℛ = {𝑥̅ ℛ , 𝑥 ∈ E} ∈ 𝓟(𝓟(E)).
Propriété
Avec les notations précédentes, l’ensemble quotient E/𝓡
constitue une partition de l’ensemble E.

Définition (surjection canonique associée à une relation


d’équivalence)
Soient un ensemble et 𝓡 une relation d’équivalence sur E.
On appelle surjection canonique associée à la relation 𝓡
l’application suivante :

E → E/ℛ
( ).
𝑥 ↦ 𝑥̅ ℛ
Il est clair que c’est une surjection de E/ℛ.

55
Définition (relation d’ordre) Soit 𝓡 une relation binaire sur un
ensemble E, on dit que 𝓡 est une relation d’ordre sur E si :
- Elle y est réflexive
- Elle y est antisymétrique
- Elle y est transitive

Le couple (E,𝓡) de l’ensemble E muni de la relation


d’ordre 𝓡 est alors appelée ensemble ordonné.

Exemple : L’inégalité large –dans ℝ par exemple.

Notation Une relation d’ordre sur un ensemble E sera plutôt


noté ≤ .
Notation Soit (𝐸, ≤) un ensemble ordonné. On définit la
relation binaire (qui est ni une relation d’ordre, ni une relation
d’équivalence, du fait de sa non réflexivité) < sur E par :
∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐸 2 , 𝑥 < 𝑦 ⟺ 𝑥 ≤ 𝑦 ∧ 𝑥 ≠ 𝑦.
Définition (ordre total, ordre partiel)
Soit (𝐸, ≤) un ensemble ordonné. On dit qu’il est totalement
ordonné ou que la relation ≤ définit un ordre total sur 𝐸, si

56
deux éléments quelconques de 𝐸 sont toujours comparables,
c’est-à-dire :
∀(𝑥, 𝑦) ∈ 𝐸 2 , (𝑥 ≤ 𝑦)∨(𝑦 ≤ 𝑥 ).
Dans le cas contraire, on dit que l’ordre est partiel.
Définition (majorant, minorant)
Soient (𝐸, ≤) un ensemble ordonné et 𝐴 ∈ 𝓟(𝐸 ).
- On dit qu’un élément 𝑀 ∈ 𝐸 est un majorant de la
partie 𝐴 si :
∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑥 ≤ 𝑀.
- On dit qu’un élément 𝑚 ∈ 𝐸 est un minorant de la
partie 𝐴 si :
∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑚 ≤ 𝑥.
Le majorant et le minimum ne sont pas uniques !

Définition (borne supérieure, borne inférieure)


Soient (𝐸, ≤) un ensemble ordonné et 𝐴 ∈ 𝓟(𝐸 ).
On dit qu’un élément 𝑀 ∈ 𝐸 est une borne supérieure de 𝐴 si
𝑀 est un majorant de 𝐴 et si tout autre majorant de 𝐴 lui est
supérieur ou égal :
(∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑥 ≤ 𝑀) ∧ [∀𝑁 ∈ 𝐸, ((∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑥 ≤ 𝑁) ⇒ 𝑀 ≤ 𝑁)].
On dit qu’un élément 𝑚 ∈ 𝐸 est une borne inférieure de 𝐴 si
𝑚 est un minorant de 𝐴 et si tout autre minorant de 𝐴 lui est
inférieur ou égal :

57
(∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑚 ≤ 𝑥) ∧ [∀𝑛 ∈ 𝐸, ((∀𝑥 ∈ 𝐴, 𝑛 ≤ 𝑥) ⇒ 𝑛 ≤ 𝑚)].

En d’autres termes la borne supérieure, c’est le plus petit des


majorant et la borne inférieure, c’est le plus grand des
minorants.

Propositions
Si elles existent, une borne inférieure et une borne supérieure
sont uniques.

Nous reviendrons plus en détail sur ces notions dans le tome


suivant !

Définition (maximum, minimum)


Soient (𝐸, ≤) un ensemble ordonné et 𝐴 ∈ 𝓟(𝐸 ).
On dit qu’un élément 𝑀 ∈ 𝐸 est le maximum de 𝐴 si 𝑀 est la
borne supérieure de 𝐴 et que 𝑀 ∈ 𝐴.
On dit qu’un élément 𝑚 ∈ 𝐸 est le maximum de 𝐴 si 𝑚 est la
borne inférieure de 𝐴 et que 𝑚 ∈ 𝐴.

Ainsi ce qui distingue le maximum (respectivement le


minimum) de la borne supérieure (respectivement inférieure),
c’est qu’il appartient toujours à l’ensemble. On peut ainsi dire

58
qu’un maximum (respectivement minimum) est une borne
supérieure (respectivement inférieure) mais que la réciproque
n’est pas toujours vraie !
Point culture
L’égalité, sur un ensemble E quelconque est à la fois une
relation d’ordre et une relation d’équivalence, en effet, elle est à
la fois antisymétrique et symétrique. Cet ordre est appelé ordre
trivial.
Définition (axiome)
Un axiome désigne une proposition très souvent
indémontrable utilisée comme fondement d’un raisonnement
ou d’une théorie mathématique.

Sans axiomes on aurait rien pu construire, car, il faut bien


partir de quelque chose !

59
CHAPITRE V L’ensemble des entiers
naturels.

Définition : Un entier naturel est un nombre positif permettant


fondamentalement de dénombrer des objets. Ce sont les
nombres 0, 1, 2 … On regroupe les entiers naturels dans un
ensemble, que l’on note ℕ. On a parfois besoin de l’ensemble
des nombres entiers naturels privé de 0, on note cet ensemble
ℕ∗ (ℕ∗ = ℕ{0}).

On pose les axiomes suivants :


1- Pour tous (𝑥, 𝑦) ∈ ℕ2 , une, et une seule des trois
assertions suivantes est vraie :
𝑥 < 𝑦 ; 𝑦 < 𝑥 ; 𝑥 = 𝑦.
2- Pour tous (𝑥, 𝑦, 𝑧) ∈ ℕ3 si 𝑥 < 𝑦 et 𝑦 < 𝑧 alors 𝑥 < 𝑧.
3- ℕ est un ensemble non vide.
4- ℕ n’a pas de plus grand élément.
5- Tout sous-ensemble non vide de ℕ a un plus petit
élément.

Il y a un sixième axiome que nous énoncerons plus bas.

Conséquemment on a :
- ℕ est un ensemble infini (Axiome 4).

60
- Comme ℕ est lui-même un sous-ensemble (c’est le plus
grand sous-ensemble de ℕ, au sens de l’inclusion) non
vide de ℕ, alors ℕ admet un plus petit élément (Axiome 3
et axiome 5). Cet élément est noté 0.
Remarque : Le plus petit élément d’un sous-ensemble non
vide de ℕ est unique.
Preuve : Soit E un sous-ensemble non vide de ℕ. Notons
𝑚 un plus petit élément de E. Soit 𝑥 ∈ E, on a d’après
l’axiome 1 : 𝑥 < 𝑚 ∨ 𝑥 > 𝑚 ∨ 𝑥 = 𝑚. Or 𝑚 est un
plus petit élément de E et comme 𝑥 ∈ E, la possibilité que
𝑥 < 𝑚 est alors absurde. On a donc : 𝑥 > 𝑚 ∨ 𝑥 = 𝑚.
Si 𝑥 > 𝑚 alors 𝑥 ne peut être un plus petit élément de E.
Ainsi, on a que si 𝑥 est un plus petit élément de E, alors il
est nécessairement égal à 𝑚. Comme 𝑥 est quelconque, on
a bien montré l’unicité de 𝑚. On ne dit donc pas qu’il est
un plus petit élément de E, mais bien qu’il en est le plus
petit élément ! □

Pour tout entier naturel 𝑥, on définit son successeur,


que l’on note 𝑠(𝑥). C’est le plus petit des entiers
strictement plus grands que 𝑥 (Cet ensemble est non vide
d’après l’axiome 4, en effet, quelque soit l’entier naturel 𝑥,
il existera toujours son successeur).

Exemples : 𝑠(0) = 1; 𝑠(1) = 2; 𝑠(109) = 110.

L’axiome manquant est le suivant :

61
6- Tout entier non nul est le successeur d’un autre entier. On
note 1 le successeur de 0. On pose ainsi :
∀𝑥 ∈ ℕ, (𝑥 + 0 = 𝑥 ) ∧ (𝑥 + 1 = 𝑠(𝑥 )).

Théorèmes : Pour tous entiers naturels 𝑥, 𝑦 et 𝑧, on a :


1- 𝑥 + 𝑥 = 0 (0 est élément neutre pour l’addition dans ℕ).
2- 𝑥 + 𝑦 = 𝑦 + 𝑥 (l’addition est commutative dans ℕ).
3- (𝑥 + 𝑦) + 𝑧 = 𝑥 + (𝑦 + 𝑧) = 𝑥 + 𝑦 + 𝑧 (l’addition est
associative).
4- 1 × 𝑥 = 𝑥 ( 1 est élément neutre pour la multiplication
dans ℕ).
5- 𝑥 × 𝑦 = 𝑦 × 𝑥 on notera souvent 𝑥𝑦 = 𝑦𝑥 ( la
multiplication est commutative dans ℕ)
6- (𝑥𝑦)𝑧 = 𝑥 (𝑦𝑧) = 𝑥𝑦𝑧 (la multiplication est associative).
7- 0𝑥 = 0 (0 est absorbant pour la multiplication).
8- 𝑥(𝑦 + 𝑧) = 𝑥𝑦 + 𝑥𝑧 (la multiplication est distributive sur
l’addition).

Remarque :
∀(𝒂, 𝒃) ∈ ℕ𝟐 ⎹ 𝒂 ≤ 𝒃, ∃! 𝒙 ∈ ℕ⎹ 𝒂 + 𝒙 = 𝒃.
Rappel : le symbole⎹ signifie « tel que » .
On note 𝑥 = 𝑏 − 𝑎 le résultat de la soustraction à 𝑏 de 𝑎 dans
ℕ, cette opération est bien définie si, et seulement si, 𝒂 ≤ 𝒃.

Règles : Soit (𝑎, 𝑏) ∈ ℕ2 .

62
- 𝑎𝑏 = 0 ⟺ 𝑎 = 0 ∨ 𝑏 = 0 (règle du produit nul).
- 𝑎𝑏 = 1 ⟺ 𝑎 = 1 ∧ 𝑏 = 1.

Notation :
On restreint la notion d’intervalle sur ℝ -nous verrons cela plus
loin- la notion d’intervalle sur ℕ (sur ℤ également) comme
suit :
Soit (𝑎, 𝑏) ∈ ℕ2 , 𝑎 ≤ 𝑏:
{𝑥 ∈ ℕ⎹ 𝑎 ≤ 𝑥 ≤ 𝑏} = ⟦𝑎, 𝑏⟧ ;
{𝑥 ∈ ℕ⎹ 𝑎 < 𝑥 ≤ 𝑏} =⟧𝑎, 𝑏⟧ ;
{𝑥 ∈ ℕ⎹ 𝑎 ≤ 𝑥 < 𝑏} = ⟦𝑎, 𝑏⟦ ;
{𝑥 ∈ ℕ⎹ 𝑎 < 𝑥 < 𝑏} =⟧𝑎, 𝑏⟦.

Exemple :
⟦2,6⟦= {2,3,4,5}.

63
CHAPITRE VI L’ensemble des entiers
relatifs.

Définition : Ce sont les nombres 0, -1, 1, -2, 2… On les


regroupe dans un ensemble que l’on note ℤ. La définition
axiomatique de ℤ est la suivante :
1- Pour tout 𝑎 ∈ ℕ, il existe un unique élément appartenant
à ℤ, noté – 𝑎 et appelé opposé de 𝑎 (ou symétrique additif
de 𝑎). Il est tel que 𝑎 + (−𝑎) = 0.
2- ∀𝑎 ∈ ℤ, 𝑎 ≠ −𝑎 ⇒ 𝑎 ≠ 0.
Cela signifie que 𝑎 est différent de – 𝑎, sauf si 𝑎 vaut 0.
3- Soit 𝑏 ∈ ℕ. – 𝑎 = −𝑏 ⟺ 𝑎 = 𝑏.
4- ∀𝑎 ∈ ℤ, (𝑎 ∈ ℕ) ∨ (−𝑎 ∈ ℕ).
5- ℕ ⊊ ℤ.
Conséquemment, tous les entiers naturels sont des entiers
relatifs. Donc les théorèmes énoncés pour l’ensemble des
entiers naturels dans le chapitre I, restent valables pour les
entiers relatifs.
La soustraction est ‘‘libre’’ dans ℤ, il n’y a pas de restriction sur
les éléments à soustraire comme dans ℕ. Aussi, elle y est une
opération dérivée de l’addition. En effet, on a :
∀(𝑎, 𝑏) ∈ ℤ2 , 𝑎 − 𝑏 = 𝑎 + (−𝑏).

64
Multiplication dans ℤ
Elle s’effectue comme dans ℕ au signe près.
Règles de signe pour la multiplication dans ℤ
1- (+) × (+) = +
2- (+) × (−) = −
3- (−) × (−) = +

Remarques
Ces règles ne sont pas des conventions. En effet, elles sont les
seules possibles, autrement, les théorèmes énoncés dans le
chapitre précédent ne seraient pas respectés.
Preuve de la règle 3 :
Démontrons que : (−1) × (−1) = 1.
On a (d’après l’axiome 1) : 𝟏 + (−𝟏) = 𝟎.
En multipliant par (−𝟏) chaque membre de l’égalité, il vient :
(−𝟏)(𝟏 + (−𝟏)) = (−𝟏) × 𝟎.

Or 𝟎 est absorbant pour la multiplication, l’égalité précédente


s’écrit alors comme suit : (−𝟏)(𝟏 + (−𝟏)) = 𝟎.
De plus, la multiplication est distributive sur l’addition alors :
(−𝟏) × 𝟏 + (−𝟏) × (−𝟏) = 𝟎.
Enfin, 𝟏 étant élément neutre pour la multiplication, on a :
(−𝟏) + (−𝟏) × (−𝟏) = 𝟎.

65
Ainsi, en additionnant 𝟏 dans chaque membre de l’égalité, il
vient : (−𝟏) × (−𝟏) = 𝟏. □
C’est une chouette démonstration  Tu sais maintenant
pourquoi (−1) × (−1) = 1 , en particulier, et pourquoi
(−) × (−) = + , en général. Tout repose sur ce qui a été
établi sur l’ensemble des entiers naturels, c’est pour conserver
ces résultats que ces règles s’imposent d’elles-mêmes !
Théorèmes : Pour tous (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) ∈ ℤ4 on a :
1- 𝑎 < 𝑏 ⟺ 𝑎 + 𝑐 < 𝑏 + 𝑐.
2- Si 𝑐 > 0, alors : 𝑎 < 𝑏 ⟺ 𝑎𝑐 < 𝑏𝑐.
3- Si 𝑐 < 0, alors : 𝑎 < 𝑏 ⟺ 𝑎𝑐 > 𝑏𝑐.
Preuve du théorème 3 :
Soit 𝑐 ∈ ℤ tel que 𝑐 < 0 (plus simplement 𝑐 ∈ ℤ∗− ).
On a : 𝑎 < 𝑏 ⟺ 𝑎 − 𝑏 < 0.

Comme : (−) × (−) = + il vient :

(𝑎 − 𝑏)𝑐 > 0
𝑎𝑐 − 𝑏𝑐 > 0
𝑎𝑐 > 𝑏𝑐. □
Exemple : −2 < 0, comme 3 < 4 alors −2 × 3 > −2 × 4.
En effet −6 > −8.

66
« Les mathématiques ne sont écrites que pour les
mathématiciens. » Nicolas Copernic.
« La logique est l’hygiène des mathématiques. » André Weil.
« L’école des mathématiques est comme le Nil, qui commence
en modestie et finie en magnificence. » Charles Caleb Colton.
« En mathématiques, nous sommes d’avantage des serviteurs
que des maîtres. » Hermite.

67
CHAPITRE VII L’ensemble des
nombres rationnels.

𝑎
Définition : Ce sont les nombres de la forme 𝑏, avec (𝑎, 𝑏) ∈
ℤ × ℕ∗ . L’ensemble de ces nombres se note ℚ. Soit 𝑥 ∈ ℤ, on
𝑥
a que 𝑥 peut s’écrire comme suit : 𝑥 = 1. Ce qui signifie que 𝑥
𝑎
est de la forme 𝑏 , avec (𝑎, 𝑏) ∈ ℤ × ℕ∗ c’est-à-dire 𝑥 ∈ ℚ.
Comme 𝑥 est quelconque dans ℤ on a l’inclusion ℤ⊊ℚ.
Retenons pour l’ensemble ℚ, l’axiome suivant :
𝑎 𝑐
Soit ((𝑎, 𝑐 ), (𝑏, 𝑑 )) ∈ ℚ2 × (ℚ∗ )2 , = 𝑑 ⟺ 𝑎𝑑 = 𝑏𝑐.
𝑏

Développement décimal des nombres rationnels :


Tout rationnel possède un développement décimal (obtenu en
posant la division), qui peut être fini ou infini.
Exemples :

37
- = 1,48.
25
1
- = 0,333 …
3
3
- = 0,272727 …
11

Dans les deux derniers exemples, les décimales se


répètent indéfiniment, de façon périodique. On peut
68
utiliser la notation suivante pour signifier qu’une séquence
de chiffres se répète indéfiniment.

Exemple :
3
= 0, 27.
11

La séquence de chiffre soulignée se répète indéfiniment.


Définition :
Un nombre décimal est un nombre rationnel qui admet un
développement décimal fini. On note ⅅ l’ensemble des
nombres décimaux et on a : ⅅ⊊ℚ.

Remarque : Un nombre rationnel qui a un développement


décimal a soit un développement décimal fini, soit un
développement décimal infini et périodique.
Notion de nombre irrationnel :
Définition : Un nombre irrationnel est un nombre qui ne peut
𝑎
pas s’écrire sous la forme 𝑏, avec (𝑎, 𝑏) ∈ ℤ × ℕ∗ .

Dans la pratique, un nombre irrationnel est un nombre qui a


un développement décimal infini et non périodique.

69
CHAPITRE VIII L’ensemble des
nombres réels.

Définition : Soit le nombre ∝= 0,12345678910111213 …


On remarque que ∝ possède un développement décimal infini
et qui plus est, non périodique ; ∝ est donc un nombre
irrationnel. Notons ℾ l’ensemble des nombres irrationnels.
L’ensemble des nombres réels noté ℝ, peut alors se définir
comme la réunion des ensembles ℾ et ℚ. On a : ℝ= ℾ∪ ℚ.
On a les inclusions suivantes :
ℕ⊊ ℤ⊊ ⅅ⊊ ℚ⊊ ℝ.

Calculs dans ℝ
Quotients :
Soit le couple (𝑎, 𝑏) ∈ ℝ × ℝ∗ . Le quotient de 𝑎 par 𝑏 est
𝑎
l’unique nombre réel 𝑥 tel que 𝑏𝑥 = 𝑎, on le note 𝑥 = 𝑏.
𝑎
Il est nécessaire que 𝑏 soit non nul car le quotient 𝑏 n’a pas de
sens pour 𝑏 = 0.
Propriétés

∀((𝑎, 𝑐 ), (𝑏, 𝑑 )) ∈ ℝ2 × (ℝ∗ )2 , on a :


𝑎 𝑐 𝑎𝑑+𝑐𝑏
1- 𝑏 + 𝑑 = ;
𝑏𝑑

70
𝑎 𝑐 𝑎𝑐
2- 𝑏 × 𝑑 = 𝑏𝑑 ;
𝑎 𝑐
3- 𝑏 = 𝑑 ⟺ 𝑎𝑑 = 𝑏𝑐 ;
1 𝑑
4- 𝑐 = ;
𝑐
𝑑
𝑎
𝑏 𝑎 𝑑 𝑎𝑑
5- 𝑐 =𝑏×𝑐 = .
𝑏𝑐
𝑑

Puissances :
Soit 𝑎 un nombre réel, 𝑛 un entier naturel non nul. On pose :
𝑎𝑛 = ⏟
𝑎 × 𝑎 × 𝑎 × … × 𝑎.
𝑛 facteurs
1
De plus si 𝑎 ≠ 0, on pose : 𝑎−𝑛 = 𝑎𝑛 et 𝑎0 = 1.

Propriétés

∀((𝑚, 𝑛), (𝑎, 𝑏)) ∈ ℤ2 × (ℝ∗ )2 , on a :


1- 𝑎𝑚 × 𝑎𝑛 = 𝑎𝑚+𝑛 ;
𝑎𝑚
2- = 𝑎𝑚−𝑛 ;
𝑎𝑛
3- (𝑎𝑚 )𝑛 = 𝑎 𝑚𝑛 ;
4- (𝑎𝑏)𝑛 = 𝑎 𝑛 𝑏𝑛 ;
𝑎 𝑛 𝑎𝑛
5- (𝑏) = 𝑏𝑛 ;
𝑎𝑛 , si 𝑛 est pair
6- (−𝑎 )𝑛 ={ 𝑛 .
−𝑎 , si 𝑛 est impair

71
Racines carrées :

Soit 𝑎 un nombre réel positif. √𝑎 est l’unique nombre réel


2
positif dont le carré est 𝑎. On a : (√𝑎) = 𝑎.

√𝑎 n’a de sens que si 𝑎 est positif (i.e. pour 𝑎 ≥ 0).


Propriétés

∀((𝑎, 𝑏), 𝑛) ∈ (ℝ+ )2 × ℕ :

1- √𝑎𝑏 = √𝑎 × √𝑏 ;
𝑎 √𝑎
2- √𝑏 = (𝑏 ≠ 0) ;
√𝑏
𝑛
3- (√𝑎) = √𝑎𝑛 .

Rappel : La notation ℝ+ désigne l’ensemble des nombres réels


positifs. On a : ℝ+ = {𝑥 ∈ ℝ⎹ 𝑥 ≥ 0}. Par opposition, on a
que : ℝ− = {𝑥 ∈ ℝ⎹ 𝑥 ≤ 0}. Il est intéressant de remarquer
que les ensembles ℝ+ et ℝ− ne sont pas disjoints, en effet, on
a : ℝ+ ∩ ℝ− = {0}.
Remarque :

√𝑎 + 𝑏 est en général différent de √𝑎 + √ 𝑏 ; par exemple


√9 + 16 = √25 = 5 ≠ √9 + √16 = 3 + 4 = 7.
Propriété :

∀(𝑥, 𝑎) ∈ ℝ × ℝ+ , 𝑥 2 = 𝑎 ⟺ (𝑥 = √𝑎) ∨ (𝑥 = −√𝑎).

72
Ordre dans ℝ
Inégalités dans ℝ
Définitions Soient 𝑎 et 𝑏 deux nombres réels ;
- 𝑎 ≤ 𝑏 ⇔ 𝑏 − 𝑎 ≥ 0.
- 𝑎 < 𝑏 ⇔ 𝑏 − 𝑎 > 0.
Vocabulaire Les symboles ≤ et ≥ sont appelés symboles
d’inégalités larges.
Les symboles < et > sont appelés symboles d’inégalités
strictes.
Propriétés : ∀(𝑎, 𝑏, 𝑐 ) ∈ ℝ3 :
1- 𝑎 ≤ 𝑎 (réflexivité) ;
2- 𝑎 ≤ 𝑏 ∧ 𝑏 ≤ 𝑎 ⇔ 𝑎 = 𝑏 (antisymétrie) ;
3- 𝑎 ≤ 𝑏 ∧ 𝑏 ≤ 𝑐 ⇔ 𝑎 ≤ 𝑐 (transitivité).

Seule la propriété 3 reste vraie pour les inégalités


strictes.
Ordre et opérations dans ℝ
Toutes les propriétés qui vont suivre restent vraies si on
remplace partout, les inégalités larges par les inégalités strictes
correspondantes.
Propriétés : Soient 𝑎 et 𝑏 deux réels.
1- ∀𝑐 ∈ ℝ, 𝑎 ≤ 𝑏 ⇒ 𝑎 + 𝑐 ≤ 𝑏 + 𝑐 ;
2- ∀𝑐 ∈ ℝ+ , 𝑎 ≤ 𝑏 ⇒ 𝑎𝑐 ≤ 𝑏𝑐 ;
3- ∀𝑐 ∈ ℝ− , 𝑎 ≤ 𝑏 ⇒ 𝑎𝑐 ≥ 𝑏𝑐 ;
73
4- En particulier : 𝑎 ≤ 𝑏 ⇒ −𝑎 ≥ 𝑏 ;
5- ∀(𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑 ) ∈ ℝ4 , 𝑎 ≤ 𝑏 ∧ 𝑐 ≤ 𝑑 ⇒ 𝑎 + 𝑐 ≤ 𝑏 + 𝑑 ;
6- ∀(𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑 ) ∈ (ℝ+ )4 , 𝑎 ≤ 𝑏 ∧ 𝑐 ≤ 𝑑 ⇒ 𝑎𝑐 ≤ 𝑏𝑑.

Remarque : Il n’existe pas de règle pour soustraire ou diviser


membre à membre deux inégalités.
7- ∀(𝑎, 𝑏) ∈ (ℝ+ )2 , 𝑎 ≤ 𝑏 ⇔ 𝑎 2 ≤ 𝑏2 ;
8- ∀(𝑎, 𝑏) ∈ (ℝ+ )2 , 𝑎 ≤ 𝑏 ⇔ √𝑎 ≤ √𝑏 ;
1 1
9- ∀(𝑎, 𝑏) ∈ (ℝ∗+ )2 , 𝑎 ≤ 𝑏 ⇔ 𝑎 ≥ 𝑏.

Partie entière :
On admettra que pour tout nombre réel 𝑥, il existe un unique
entier relatif 𝑛 vérifiant : 𝑛 ≤ 𝑥 < 𝑛 + 1. La partie entière de 𝑥
est cet unique entier relatif 𝑛, elle est notée 𝐸 (𝑥 ).
Exemples :
- 𝐸 (8,7) = 8 (car 8 ≤ 8,7 < 8 + 1 = 9).
- 𝐸 (−3,6) = −4 (car −4 ≤ −3,6 < −4 + 1 = −3).
- 𝐸 (𝜋) = 3.
- 𝐸 (−2) = −2.
La partie entière d’un entier n quelconque est égale à n
(E(n)=n).
Point méthode :
Pour comparer deux nombres réels, on peut :
- Les comparer à un nombre intermédiaire.

74
4 23
Par exemple on veut comparer 5 et 22. Pour ce faire on
4
peut les comparer respectivement à 1. On a : 5 < 1 (car
23 23 4
4 < 5) et > 1 (car 23 > 22). D’où 22 > 5.
22

- Etudier le signe de leur différence.


4 23
Toujours pour comparer 5 et 22, on peut procéder comme
4 23 4×22−5×23 27 4
suit : 5 − 22 = = − 11𝑂 < 0. On a donc : 5 −
5×22
23 4 23
< 0 donc 5 < 22.
22

- S’ils sont positif, comparer leurs carrés (c’est fréquent de


le faire pour des racines carrés), leurs racines carrés ( c’est
moins fréquent  ) ou encore comparer leurs inverses.

Majorant et minorant, maximum et minimum d’un ensemble :


Définitions : Soit A un sous-ensemble non vide de ℝ.
- On dit qu’un nombre réel M est un majorant de A, si M
est supérieur ou égal à tous les éléments de A. Un
ensemble qui admet un majorant est dit majoré. Dire que
A est majoré par M s’écrit mathématiquement comme
suit : ∀𝑥 ∈ A, 𝑥 ≤M.
- On dit qu’un nombre réel m est un minorant de A, si m
est inférieur ou égal à tous les éléments de A. Un
ensemble qui admet un minorant est dit minoré. Dire que
A est minoré par m s’écrit mathématiquement comme
suit : ∀𝑥 ∈ A, 𝑥 ≥m.
75
Remarque : Un sous-ensemble majoré (respectivement
minoré) de ℝ admet une infinité de majorants
(respectivement minorants). En effet, si M en est un majorant
(respectivement m en est un minorant), tout nombre
supérieur à M (respectivement inférieur à m) en est aussi un
majorant (respectivement minorant).
Définitions : Soit A un sous-ensemble non vide de ℝ.
- Lorsqu’il existe, le plus grand élément de A est appelé
maximum de A. Le maximum de A est également un
majorant de A mais il est spécial car il est le seul majorant
qui appartient à A.
- Lorsqu’il existe, le plus petit élément de A est appelé
minimum de A.
Borne supérieure et borne inférieure
Soit A un sous-ensemble non vide de ℝ. On appelle, s’il
existe, le plus petit des majorants M de A, la borne
supérieure de A et l’on note sup(A) =M. On appelle, s’il
existe, le plus grand des minorants m de A, la borne
inférieure de A et l’on note inf(A) =m.
Valeur absolue
Définition : Soit 𝑎 un nombre réel. Le plus grand des deux
nombres réels 𝑎 et – 𝑎 est appelé valeur absolue de 𝑎 et est
notée |𝑎|. En d’autres termes, |𝑎| = max(𝑎, −𝑎).
Conséquemment, on distingue deux cas, en omettant le cas –
trivial- 𝑎 = 0, car auquel cas, il est clair que |𝑎| = 0.
- 𝑎 < 0.
76
Comme 𝑎 < 0, on a alors :−𝑎 > 0. On a donc :
max(𝑎, −𝑎) = −𝑎 i.e. |𝑎| = −𝑎.

- 𝑎 > 0.
Comme 𝑎 > 0, on a alors :−𝑎 < 0. On a donc :
max(𝑎, −𝑎) = 𝑎 i.e. |𝑎| = 𝑎.

On généralise comme suit :


𝑥, si 𝑥 > 0
∀𝑥 ∈ ℝ, |𝑥 | = { .
−𝑥, si 𝑥 < 0
Propriétés : ∀(𝑎, 𝑏, 𝑟) ∈ ℝ × ℝ × ℝ∗+

1- |𝑎| ≥ 0 ;
2- |𝑎| = 0 ⟺ 𝑎 = 0 ;
3- |𝑎| = |−𝑎| ;
𝑎, si 𝑎 ≥ 0
4- |𝑎| = { ;
−𝑎, si 𝑎 ≤ 0
5- |𝑎| = |𝑏| ⇔ 𝑎 = 𝑏 ∨ 𝑎 = −𝑏 ;
6- √𝑎2 = |𝑎| ;
7- |𝑎𝑏| = |𝑎||𝑏| ;
1 1
8- 𝑏 ≠ 0 ⇒ |𝑏| = |𝑏| ;
𝑎 |𝑎|
9- 𝑏 ≠ 0 ⇒ |𝑏 | = |𝑏| ;

77
10- |𝑎 + 𝑏| ≤ |𝑎| + |𝑏| (inégalité triangulaire) ;
11- |𝑎| ≤ 𝑟 ⟺ −𝑟 ≤ 𝑎 ≤ 𝑟.

Preuve des propriétés 10 et 11 :


- On a, par définition : 𝑎 ≤ |𝑎 | et 𝑏 ≤ |𝑏|. Aussi, on a :
−𝑎 ≤ |𝑎| et −𝑏 ≤ |𝑏|. On obtient de ce qui précède :

𝑎 + 𝑏 ≤ |𝑎| + |𝑏|
{ .
−(𝑎 + 𝑏) ≤ |𝑎| + |𝑏|
Or : |𝑎 + 𝑏| = max(𝑎 + 𝑏, −(𝑎 + 𝑏)).
Donc : |𝑎 + 𝑏| ≤ |𝑎| + |𝑏|. □

- On a, par définition, si |𝑎| ≤ 𝑟, alors :


−𝑎 ≤ 𝑟 𝑎 ≥ −𝑟
{ ⇒ i.e. −𝑟 ≤ 𝑎 ≤ 𝑟. □
𝑎≤𝑟 𝑎≤𝑟

Distance de deux nombres réels


Définition: Soient 𝑥 et 𝑦 deux nombres réels. Le nombre
|𝑥 − 𝑦| est appelé distance de 𝑥 et 𝑦.

Ainsi on peut remarquer que la valeur absolue d’un


nombre réel n’est rien d’autre que sa distance à zéro.
|𝑥 | = |𝑥 − 0|.
Notation scientifique :
Définition : Un nombre réels A est exprimé e notation
scientifique lorsqu’il est sous la forme A= 𝑎 × 10𝑝 , où 𝑝
est un nombre entier relatif et 𝑎 un nombre réel tel que :
1 ≤ |𝑎| < 10.

78
Les intervalles :
Soient 𝑎 et 𝑏 deux réels tels que 𝑎 ≤ 𝑏. On note [𝑎, 𝑏]
l’ensemble des réels tels que 𝑎 ≤ 𝑥 ≤ 𝑏. On dit que [𝑎, 𝑏] est
un intervalle fermé. Par définition on a donc : 𝑥 ∈ [𝑎, 𝑏] ⟺
𝑎 ≤ 𝑥 ≤ 𝑏. On définit de la même façon d’autres types
d’intervalles :

𝑥 ∈ [𝑎, 𝑏[⇔ 𝑎 ≤ 𝑥 < 𝑏.


𝑥 ∈]𝑎, 𝑏[⇔ 𝑎 ≤ 𝑥 < 𝑏.
𝑥 ∈] − ∞, 𝑏] ⇔ 𝑥 ≤ 𝑏.
𝑥 ∈] − ∞, 𝑏[⇔ 𝑥 < 𝑏.
𝑥 ∈ [𝑎, +∞[⇔ 𝑎 ≤ 𝑥.
𝑥 ∈]𝑎, +∞[⇔ 𝑎 < 𝑥.

79
CHAPITRE IX Equations polynomiales du
1er degré et systèmes d’équations linéaires

Equations du type : 𝑎𝑥 + 𝑏 = 𝑐𝑥 + 𝑑
La méthode consiste à se ramener à une égalité du type
𝑥 = 𝑢, avec bien-sûr 𝑢 qui ne dépend pas de 𝑥. Pour ce faire,
on isole l’inconnue 𝑥, par le biais d’opérations telles que
l’addition, la soustraction, la multiplication et la division et sans
oublier le principe de factorisation.
Résolution de l’équation générique 𝑎𝑥 + 𝑏 = 𝑐𝑥 + 𝑑, où
(𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) ∈ ℝ4 et 𝑎 − 𝑐 ≠ 0.
𝑎𝑥 + 𝑏 = 𝑐𝑥 + 𝑑
𝑎𝑥 + 𝑏 − 𝑏 = 𝑐𝑥 + 𝑑 − 𝑏
𝑎𝑥 = 𝑐𝑥 + 𝑑 − 𝑏
𝑎𝑥 − 𝑐𝑥 = 𝑑 − 𝑏
𝑥(𝑎 − 𝑐 ) = 𝑑 − 𝑏
𝑑−𝑏
𝑥= .
𝑎−𝑐
L’unique solution de l’équation 𝑎𝑥 + 𝑏 = 𝑐𝑥 + 𝑑, où
𝑑−𝑏
(𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) ∈ ℝ4 et 𝑎 − 𝑐 ≠ 0 est donc 𝑥 = . Pourquoi
𝑎−𝑐
d’après faut-il que 𝑎 − 𝑐 ≠ 0 ? Supposons que 𝑎 − 𝑐 = 0. On
aurait alors :

80
𝑎𝑥 + 𝑏 = 𝑐𝑥 + 𝑑
𝑎𝑥 − 𝑐𝑥 = 𝑑 − 𝑏
𝑥(𝑎 − 𝑐 ) = 𝑑 − 𝑏
0=𝑑−𝑏
𝑏 = 𝑑.
On a donc plus d’équation dépendante de l’inconnue 𝑥. Dès
lors les solutions sont soit l’ensemble vide si 𝑏 ≠ 𝑑, soit ℝ tout
entier si 𝑏 = 𝑑 (vu que cela ne dépend pas de 𝑥  ). Bien ce
qu’il y a de très intéressant, c’est qu’avec la résolution de
l’équation générique ( générique car elle est théorique,
générale) c’est que nous sommes à présent apte à résoudre
toutes les équations de ce type (𝑎𝑥 + 𝑏 = 𝑐𝑥 + 𝑑, où
(𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) ∈ ℝ4 et 𝑎 − 𝑐 ≠ 0), en effet la solution est
𝑑−𝑏
𝑥= . Mais bien évidemment il n’est pas conseillé pas de
𝑎−𝑐
retenir par cœur la solution, il faut savoir la retrouver !
Exemple : Résolvons les équations suivantes :
1- 2𝑥 − 5 = 6𝑥 + 1 ;
2- 𝑥 − 3 = 4 .
Solution :
1- Dans cet exemple on a que :
𝑎 = 2; 𝑏 = −5; 𝑐 = 6; 𝑑 = 1.
L’analyse faite précédemment nous permet d’affirmer que la
𝑑−𝑏 1−(−5) 6 3
solution est 𝑥 = 𝑎−𝑐
i.e. 𝑥 = 2−6
= − 4 = − 2.

81
Vérification :
3 6
2 (− ) − 5 = − − 5 = −8.
2 2
3 18
6 (− ) + 1 = − + 1 = −8.
2 2
3
La solution est donc bien 𝑥 = − 2. Retrouvons-la simplement :

2𝑥 − 5 = 6𝑥 + 1
2𝑥 − 6𝑥 = 1 + 5
𝑥(2 − 6) = 6
−4𝑥 = 6
6 3
𝑥=− =− .
4 2
On note parfois l’ensemble des solutions d’une équation 𝑆,
dans notre cas il s’agit d’un singleton (un ensemble contenant
exactement –ni plus, ni moins- un élément) :
𝑑−𝑏
𝑆={ }.
𝑎−𝑐
Propriété :
Soient A et B deux expressions littérales dépendantes d’une
variable 𝑥. Notons (E) l’équation A=B d’inconnue 𝑥 et S
l’ensemble de ses solutions. A et B sont appelées
respectivement membre de gauche et membre de droite de
l’équation (E).

82
On ne change pas l’ensemble des solutions S de l’équation (E)
si on ajoute, retranche, multiplie ou divise A et B par un même
nombre réel –non nul dans le cas de la multiplication et la
division-

Soit 𝑘 ∈ ℝ∗ , les équations suivantes admettent toutes S comme


ensemble solution .
A B
A+𝑘=B+𝑘 ; A−𝑘=B−𝑘 ; 𝑘A=𝑘B ; =𝑘.
𝑘

Equations du type : |𝑥 − 𝑎| = 𝑏
Soit l’équation (E) d’inconnue 𝑥 dans ℝ, telle que (E) :
|𝑥 − 𝑎| = 𝑏, (𝑎, 𝑏) ∈ ℝ2 .
Par définition, |𝑥 − 𝑎| représente la distance de 𝑥 à 𝑎. Ainsi ,
résoudre l’équation (E) revient à déterminer tous les réels 𝑥 tels
que leur distance à 𝑎 soit égale à 𝑏. Interpréter cela de cette
façon nous permet d’affirmer que l’ensemble solution de (E)
est un singleton, si, et seulement si 𝑏 = 0, dans ce cas l’unique
solution est 𝑥 = 𝑎, en effet, le seul réel dont la distance à 𝑎 est
nulle, c’est 𝑎 lui-même ! Si 𝑏 ≠ 0 alors l’ensemble solution de
(E) est une paire (un ensemble contenant exactement deux
éléments).
Exemple : Résolvons dans ℝ l’équation (E) : |𝑥 − 2| = 5.

83
Résoudre (E) revient à déterminer tous les nombres dont la
distance à 2 vaut 5. Intuitivement ces nombres sont -3 et 7.
Voyons maintenant la méthode pour parvenir à ces solutions.
|𝑥 − 2| = 5
On distingue deux cas.
- 𝑥 − 2 ≤ 0.
Auquel cas, on a :
|𝑥 − 2| = 5 ⇔ −(𝑥 − 2) = 5
⇔ 𝑥 = 2 − 5 = −3.
- 𝑥 − 2 > 0.
Auquel cas, on a :
|𝑥 − 2| = 5 ⇔ (𝑥 − 2) = 5
⇔ 𝑥 = 2 + 5 = 7.
D’où 𝑆 = {−3,7}.

Plus généralement, considérons l’équation (G) : |𝑥 − 𝑎| = 𝑏,


où (𝑎, 𝑏) ∈ ℝ2 .

On distingue deux cas.


- 𝑥 − 𝑎 ≤ 0.
Auquel cas, on a :
|𝑥 − 𝑎| = 𝑏 ⇔ −(𝑥 − 𝑎) = 𝑏

84
⇔ 𝑥 = 𝑎 − 𝑏.
- 𝑥 − 𝑎 > 0.
Auquel cas, on a :
|𝑥 − 𝑎| = 𝑏 ⇔ (𝑥 − 𝑎) = 𝑏
⇔ 𝑥 = 𝑎 + 𝑏.
D’où 𝑆 = {𝑎 − 𝑏, 𝑎 + 𝑏}.

Remarque : On se passera le plus souvent d’une démarche


aussi lourde. On retiendra simplement que :
|𝑥 − 𝑎| = 𝑏 ⇔ (𝑥 − 𝑎 = 𝑏) ∨ (−𝑥 + 𝑎 = 𝑏)
En procédant ainsi, on se ramène à deux équations ‘‘simples’’
du premier degré -que l’on sait résoudre-
Inéquations du type : ax+b≤cx+d
La méthode de résolutions de telles inéquations consiste à se
ramener à une inéquation de la forme 𝑥 ≤ 𝑢 ou 𝑥 ≥ 𝑢, en
utilisant, de façon analogue, les mêmes opérations et procédés
que pour les équations du type ax+b≤cx+d.
Résolvons l’inéquation générique 𝑎𝑥 + 𝑏 ≤ 𝑐𝑥 + 𝑑, où
(𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) ∈ ℝ4 et 𝑎 ≠ 𝑐.
𝑎𝑥 + 𝑏 ≤ 𝑐𝑥 + 𝑑
𝑎𝑥 ≤ 𝑐𝑥 + 𝑑 − 𝑏
𝑎𝑥 − 𝑐𝑥 ≤ 𝑑 − 𝑏

85
𝑥(𝑎 − 𝑐 ) ≤ 𝑑 − 𝑏
Comme 𝑎 − 𝑐 ≠ 0, on distingue alors deux cas :
1er cas : (𝑎 − 𝑐 ) < 0.
𝑑−𝑏
𝑥≥ .
𝑎−𝑐
2ème cas : (𝑎 − 𝑐 ) > 0.
𝑑−𝑏
𝑥≤ .
𝑎−𝑐
Propriétés :
Soient A et B deux expressions littérales d’inconnues 𝑥. Notons
(I), l’inéquation A≤B et S l’ensemble de ses solutions. A et B
sont appelées respectivement membre de gauche et membre de
droite de l’inéquation (I).
On ne change pas l’ensemble solution S de (I) si on ajoute,
retranche, multiplie ou divise A et B par un même réel -non
nul dans le cas de la division et de la multiplication-
Lorsqu’on multiplie ou divise une inégalité par un nombre
strictement négatif (respectivement positif) le signe de l’inégalité
change (respectivement ne change pas).
J’entends par « multiplier ou diviser une inégalité par un
nombre » le fait de multiplier ou diviser les membres ( de
gauche et de droite) par ce nombre.

86
Remarque : L’ensemble solution d’une inéquation est souvent
un intervalle ou réunion d’intervalles.

Systèmes d’inéquations dans ℝ


Soit (S) le système d’inéquation composé des inéquations (I) et
(I’), toutes deux du type 𝑎𝑥 + 𝑏 ≤ 𝑐𝑥 + 𝑑, où (𝑎, 𝑏, 𝑐, 𝑑) ∈ ℝ4
et 𝑎 ≠ 𝑐. On écrit (S) comme suit :
(I)
(S) :{ ′ ; soit 𝑆𝐼 , 𝑆𝐼′ et 𝑆 respectivement les ensembles
(I )
solutions des inéquations (I) et (I’), et du système (S).
On a : 𝑆 = 𝑆𝐼 ∩ 𝑆𝐼′ .
Exemple : En conservant les mêmes notations et en posant
(I) :2𝑥 − 3 < 0 et (I’) :4𝑥 + 5 ≥ 0 il vient :
3
2𝑥 − 3 < 0 𝑥<2
(S) :{ ⇔{ 5;
4𝑥 + 5 ≥ 0 𝑥 ≥ −4

3 5
On a 𝑆𝐼 = ]−∞; 2[ et 𝑆𝐼′ = [− 4 ; +∞[. D’où l’ensemble
solution de (S) est :
3 5 5 3
𝑆 = 𝑆𝐼 ∩ 𝑆𝐼′ = ]−∞; 2[ ∩ [− 4 ; +∞[ = [− 4 ; 2[.

Equations dans ℝ2
Présentation

87
Ceux-ci se présentent, dans le cadre de notre étude, sous la
forme d’un système de deux équations à deux inconnues,
lesquelles nous noterons souvent 𝑥 et 𝑦. Soient A et B deux
expressions littérales de 𝑥 et 𝑦, et (𝑐, 𝑐 ′ ) ∈ ℝ2 . Notons (S) le
A=𝑐
système suivant : { .
B = 𝑐′
Forme générale de (S)
Soit (𝑎, 𝑏, 𝑎′, 𝑏′) ∈ ℝ4 tel que 𝑎𝑏′ − 𝑏𝑎′ ≠ 0 et (𝑎, 𝑏, 𝑎′ , 𝑏′ ) ∉
{0}. On pose :
A≔ 𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 et B≔ 𝑎′ 𝑥 + 𝑏′𝑦.
𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 = 𝑐
On a donc : (S) { .
𝑎′𝑥 + 𝑏′𝑦 = 𝑐′
Méthodes de résolution :
Méthode par substitution
Elle consiste à obtenir, à partir de l’une des deux équations,
une relation exprimant une des inconnues en fonction de
l’autre.
On veut donc des relations de cette forme : 𝑥 = 𝑓(𝑦) ou 𝑦 =
𝑓(𝑥), avec 𝑓 une fonction quelconque. Ceci fait, il faut alors
injecter l’expression obtenue dans l’autre équation, pour ainsi
se ramener à une équation du 1er degré que l’on sait résoudre.
Une fois la valeur d’une inconnue trouvée, l’injecter dans une
des deux équations permet d’en déduire la valeur de l’inconnue
restante.
Résolution de (S) par substitution

88
𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 = 𝑐 (1)
(S) { ′ .
𝑎 𝑥 + 𝑏′ 𝑦 = 𝑐 ′ (2)
#Exprimons 𝒙 en fonction de 𝒚.
𝑐−𝑏𝑦
D’après (1), on a : 𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 = 𝑐 i.e. 𝑥 = .
𝑎

#Injectons la valeur trouvée de 𝑥 dans (2).

′ ′
𝑐 − 𝑏𝑦
′ ′
𝑎 𝑥+𝑏 𝑦=𝑐 ⇔𝑎 ( ) + 𝑏′ 𝑦 = 𝑐 ′
𝑎
Il vient :

′ ′
𝑐 − 𝑏𝑦 ′
𝑏 𝑦=𝑐 −𝑎 ( )
𝑎


𝑎𝑐 ′ 𝑎′𝑐 − 𝑎′𝑏𝑦
𝑏𝑦= −
𝑎 𝑎


𝑎𝑐 ′ − 𝑎′𝑐 𝑎′𝑏𝑦
𝑏𝑦= +
𝑎 𝑎

𝑎′𝑏𝑦 𝑎𝑐 − 𝑎′𝑐
𝑏′ 𝑦 − =
𝑎 𝑎
′ ′
𝑎 𝑏 𝑎𝑐 − 𝑎′𝑐
𝑦 (𝑏′ − )=
𝑎 𝑎

𝑎𝑏′ − 𝑎′ 𝑏 𝑎𝑐 ′ − 𝑎′𝑐
𝑦( )=
𝑎 𝑎

89
𝑎𝑐 ′ −𝑎′𝑐
D’où : 𝑦 = 𝑎𝑏′ −𝑎′𝑏 .

La méthode est à connaître, bien plus que la solution finale.


#Injectons la valeur trouvée de 𝑦 dans l’expression de 𝑥.

𝑎𝑐 ′ − 𝑎′ 𝑐
𝑐 − 𝑏𝑦 𝑐 −𝑏( ′ )
𝑎𝑏 − 𝑎′ 𝑏
𝑥= ⇔𝑥=
𝑎 𝑎

1 𝑎𝑐 ′ − 𝑎′ 𝑐
𝑥 = (𝑐 − 𝑏 ( ′ )) .
𝑎 𝑎𝑏 − 𝑎′ 𝑏

Méthode par combinaison


Elle consiste à éliminer une inconnue, en multipliant par le(s)
bon(s) coefficient(s) une des deux équations ( ou les deux). Une
fois ceci fait, on est ramené, par somme ou différence des deux
équations, à une équation du 1er degré. Tout comme la
méthode précédente, lorsqu’on a trouvé la valeur d’une
inconnue, pour déterminer celle restante, on injecte la valeur
trouvée dans une des deux équations.

Résolution de (S) par combinaison

𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 = 𝑐 (1)
(S) { ′ .
𝑎 𝑥 + 𝑏′ 𝑦 = 𝑐 ′ (2)
90
#Eliminons 𝑥.
𝑎′
Pour ce faire, multiplions (1) par − 𝑎 . Il vient :

𝑎′ 𝑎′ 𝑎′
𝑎𝑥 (− 𝑎 ) + 𝑏𝑦 (− 𝑎 ) = 𝑐 (− 𝑎 )
(S) {
𝑎′ 𝑥 + 𝑏′ 𝑦 = 𝑐 ′

′ 𝑎′ 𝑏 𝑎′ 𝑐
−𝑎 𝑥 − 𝑦=− (1′ )
(S) { 𝑎 𝑎
′ ′ ′
𝑎 𝑥+𝑏 𝑦=𝑐 (2′ )
Par somme de (1’) et (2’), on obtient :


𝑎′ 𝑏 ′
𝑎′ 𝑐
𝑏 𝑦− 𝑦=𝑐 −
𝑎 𝑎
𝑎′ 𝑏

𝑎𝑐 ′ − 𝑎′ 𝑐
𝑦 (𝑏 − )=
𝑎 𝑎

𝑎𝑐 ′ − 𝑎′𝑐
𝑦= ′ .
𝑎𝑏 − 𝑎′𝑏
#Injectons 𝑦 dans (1).
Remarquons tout d’abord que l’équation (1) nous fournit :
𝑐 − 𝑏𝑦
𝑥= .
𝑎
En y injectant la valeur de 𝑦, on retrouve bien :

1 𝑎𝑐 ′ − 𝑎′ 𝑐
𝑥 = (𝑐 − 𝑏 ( ′ )) .
𝑎 𝑎𝑏 − 𝑎′ 𝑏

91
Inéquations dans ℝ2
Présentation
Soient A une expression littérale de 𝑥 et 𝑦, deux inconnues
astreintes à ℝ, et 𝑐 ∈ ℝ.
L’inéquation (I) : A≤ 𝑐, est une inéquation dans ℝ2 .
Posons A∶= 𝑎𝑥 + 𝑏𝑦, (𝑎, 𝑏) ∈ (ℝ∗+ )2 . L’inéquation (I) s’écrit
ainsi comme suit :
𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 ≤ 𝑐.
Tout ce qui va suivre relève purement de mes recherches
personnelles, il existe une méthode de résolution graphique
très simple pour ce genre d’inéquation mais mon objectif ici,
sera de contourner cette restriction graphique. L’ensemble
solution de (I) est un domaine du plan, nous allons donc
essayer de caractériser les coordonnées dans le plan de tous les
points solutions.

‘‘Résolution’’

#Transformons (I) :
𝑐 − 𝑏𝑦
𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 ≤ 𝑐 ⇔ 𝑥 ≤ (𝐼1 ).
𝑎
𝑐 − 𝑎𝑥
𝑎𝑥 + 𝑏𝑦 ≤ 𝑐 ⇔ 𝑦 ≤ (𝐼2 ).
𝑏
#Fixons 𝑥 et 𝑦 dans ℝ, respectivement dans (𝐼2 ) et (𝐼1 ).
92
Posons 𝑦 ∶= 𝜆 ∈ ℝ. On a alors, d’après (𝐼1 ):
𝑐 − 𝜆𝑏
𝑥≤ .
𝑎
𝑐−𝜆𝑏
Soit un réel 𝐾 ∈ ] − ∞, ]. On a que tous les couples
𝑎
solutions de (I) ayant pour composante 𝑦 = 𝜆 sont les couples
(𝐾, 𝜆).

Posons 𝑥 ∶= 𝜇 ∈ ℝ. On a alors, d’après (𝐼2 ):


𝑐 − 𝜇𝑎
𝑦≤ .
𝑏
𝑐−𝜇𝑎
Soit un réel 𝐾′ ∈ ] − ∞, ]. On a que tous les couples
𝑏
solutions de (I) ayant pour composante 𝑥 = 𝜇 sont les couples
(𝜇, 𝐾′).

Soit 𝑆 l’ensemble de tous les couples solutions de l’inéquation


(I). On a :
𝑐 − 𝜆𝑏 𝑐 − 𝜇𝑎
𝑆 = {(𝐾, 𝜆) ∈] − ∞, ] × ℝ} ∪ {(𝜇, 𝐾 ′ ) ∈ ℝ ×] − ∞, ]}.
𝑎 𝑏
𝑐−𝜆𝑏 𝑐−𝜇𝑎
Posons 𝐴𝜆 ≔] − ∞, ] et 𝐴𝜇 ≔] − ∞, ]. Il vient :
𝑎 𝑏

𝑆 = {(𝐾, 𝜆) ∈ 𝐴𝜆 × ℝ} ∪ {(𝜇, 𝐾 ′ ) ∈ ℝ × 𝐴𝜇 }.

93
CHAPITRE X Equations polynomiales du
2nd degré

Notion de polynôme

Définition et théorème fondamental :

Définitions :

- Soit 𝑎 ∈ ℝ∗ , 𝑛 ∈ ℕ. Toute fonction numérique 𝑓 de la


variable 𝑥, définie par 𝑓 (𝑥 ) = 𝑎𝑥 𝑛 , est appelée monôme
de coefficient 𝑎 et de degré 𝑛.
- On appelle polynôme, toute somme -algébrique- de
monôme.
Cette définition n’est pas en réalité la définition formelle
d’un polynôme, elle correspond en fait à la définition d’une
fonction polynômiale, on ne distinguera donc pas,
volontairement, un polynôme et sa fonction polynômiale
associée. La définition formelle d’un polynôme sera abordée
bien plus loin.
Exemples :

𝑥 ↦ √2. 𝑥 5 est un monôme de coefficient √2 et de degré 5.

94
𝑥5
𝑥↦ − (1 − √2)𝑥 3 + 1 est un polynôme.
5

Remarques :
- Un monôme est un polynôme, par exemple :

√2. 𝑥 5 = √2. 𝑥 5 + 2𝑥 3 − 2𝑥 3
- L’ensemble de définition d’un polynôme est ℝ. La
fonction identiquement nulle est un polynôme, appelé le
polynôme nul.
6
- 𝑥 ↦ 𝑥 2 + 𝑥 4 n’est pas un polynôme.

En effet, cette fonction peut se réécrire comme suit :


𝑥 ↦ 6𝑥 −2 + 𝑥 4 , comme -2 ∉ ℕ, on a donc que 6𝑥 −2 n’est
pas un monôme, et donc que cette fonction n’est pas un
polynôme.

Théorème fondamental
Tout polynôme non nul P(x) peut s’écrire de façon unique
sous la forme :
𝑎𝑛 𝑥 𝑛 + 𝑎𝑛−1 𝑥 𝑛−1 + ⋯ + 𝑎1 𝑥 + 𝑎0
Où 𝑛 ∈ ℕ et 𝑎𝑛 , 𝑎𝑛−1 , . .. 𝑎1 , 𝑎0 sont des nombres réels
tels que 𝑎𝑛 ≠ 0.
Nous admettrons ce théorème.

95
Définitions
Un polynôme écrit sous la forme :
𝑃(𝑥 ) = 𝑎𝑛 𝑥 𝑛 + 𝑎𝑛−1 𝑥 𝑛−1 + ⋯ + 𝑎1 𝑥 + 𝑎0
est dit réduit et ordonné suivant les puissances décroissantes de
𝑥.
- 𝑛 est appelé degré de 𝑃. On le note deg(𝑃).
- ∀ 𝑘 ∈ ⟦0, 𝑛⟧, 𝑎𝑘 𝑥 𝑘 est appelé terme de degré 𝑘.

Propriété
Deux polynômes sont égaux si, et seulement si :
- Ils ont même degré
- Les coefficients des termes de même degré sont égaux.
Remarque
Nous n’avons pas défini le degré du polynôme nul. Dans la
suite du cours, chaque fois que l’on fera référence au degré
d’un polynôme, celui-ci sera implicitement supposé non nul.
Racine d’un polynôme
On appelle racine d’un polynôme P, tout nombre réel 𝛼 tel que
P(𝛼)= 0.
Remarque
Déterminer les racines d’un polynôme, c’est résoudre
l’équation -dans ℝ- P(𝑥 ) = 0.

96
Proposition
- Le produit de deux polynômes 𝑃 et 𝑄 est un polynôme
noté 𝑃𝑄, il est tel que :
deg(𝑃𝑄) = deg(𝑃) + deg(𝑄).
Exemple :
Posons : 𝑃(𝑥 ) = 2𝑥 2 + 4𝑥 + 2 et 𝑄 (𝑥 ) = 4𝑥.
On a : 𝑃𝑄 (𝑥 ) = (2𝑥 2 + 4𝑥 + 2)(4𝑥 ) = 8𝑥 3 + 16𝑥 + 8𝑥.
On a bien : deg(𝑃𝑄) = deg(𝑃) + deg(𝑄) = 2 + 1 = 3.
Définition (factorisation)
Un polynôme mis sous forme d’un produit de polynômes de
degrés supérieurs ou égaux à 1 est dit factorisé.
Quelques factorisations utilisant des produits remarquables
∀ (𝑎, 𝑏) ∈ ℝ2 :
- 𝑎2 + 𝑏2 + 2𝑎𝑏 = (𝑎 + 𝑏)2 ;
- 𝑎2 + 𝑏2 − 2𝑎𝑏 = (𝑎 − 𝑏)2 ;
- 𝑎2 − 𝑏2 = (𝑎 + 𝑏)(𝑎 − 𝑏);
- 𝑎3 + 𝑏3 + 3𝑎2 𝑏 + 3𝑎𝑏2 = (𝑎 + 𝑏)3 ;
- 𝑎3 − 𝑏3 − 3𝑎2 𝑏 + 3𝑎𝑏2 = (𝑎 − 𝑏)3 ;
- 𝑎3 − 𝑏3 = (𝑎 − 𝑏)(𝑎2 + 𝑎𝑏 + 𝑏2 );
- 𝑎3 + 𝑏3 = (𝑎 + 𝑏)(𝑎2 −𝑎𝑏 + 𝑏2 ).

Equations polynômiales de degré 2


Forme générale :

97
Les équations polynômiales de degré 2 sont de la forme :
𝑎𝑥 2 + 𝑏𝑥 + 𝑐 = 0, où 𝑎 est un réel non nul et, 𝑏 et 𝑐 des réels
quelconques.
Forme canonique :

Pour la petite histoire 😊 :


Canonique vient de « canon » qui signifie ‘‘standard’’. Par
exemple un canon de beauté, est un standard de beauté. Ainsi,
lorsqu’on parle de forme canonique d’un polynôme du second
degré on parle donc de l’écriture standard de ce dernier.
Définition
La forme canonique est une forme particulière permettant de
plus facilement déterminer les racines éventuelles d’un
polynôme du second degré -donc de résoudre l’équation
polynômiale correspondante-, éventuelles car il n’est pas
toujours dit qu’un polynôme du second degré admette des
racines réelles.
Soit 𝑃(𝑥 ) = 𝑎𝑥 2 + 𝑏𝑥 + 𝑐, (𝑎, 𝑏, 𝑐) ∈ ℝ∗ × ℝ × ℝ. Mettons 𝑃
sous forme canonique.

1ère étape : Factoriser par le coefficient du terme de degré 2,


c.à.d. 𝑎.

2
𝑏 𝑐
( )
𝑃 𝑥 = 𝑎 (𝑥 + 𝑥 + )
𝑎 𝑎
𝑏 𝑏 2 𝑏2
2
2 étape : Remarquer que 𝑥 + 𝑎 𝑥 = (𝑥 + 2𝑎) − 4𝑎2.
ème

98
𝑏 2 𝑏2 𝑐
𝑃(𝑥 ) = 𝑎 [(𝑥 + ) − 2 + ]
2𝑎 4𝑎 𝑎

𝑏 2 𝑏2 − 4𝑎𝑐
𝑃(𝑥 ) = 𝑎 [(𝑥 + ) − ]
2𝑎 4𝑎2

Une fois le polynôme sous cette forme, il devient plus facile de


résoudre l’équation polynômiale 𝑃(𝑥 ) = 0, c’est-à-dire de
déterminer les racines de 𝑃.
Résolution de l’équation polynômiale 𝑃(𝑥) = 0
𝑏 2 𝑏 2 −4𝑎𝑐
On a : 𝑃(𝑥 ) = 0 ⇔ 𝑎 [(𝑥 + 2𝑎) − ] = 0 ; d’après la
4𝑎2
règle du produit nul, il vient que :
𝑏 2 𝑏 2 − 4𝑎𝑐 𝑏 2 𝑏 2 − 4𝑎𝑐
𝑎 [(𝑥 + ) − ] ⇔ 𝑎 = 0 ∨ (𝑥 + ) − =0
2𝑎 4𝑎2 2𝑎 4𝑎2

Or, on sait que 𝑎 ≠ 0, ainsi :


2
𝑏 𝑏2 − 4𝑎𝑐
𝑃(𝑥 ) = 0 ⇔ (𝑥 + ) − = 0.
2𝑎 4𝑎2
Raisonnons par disjonction de cas.

1er cas : 𝑏 2 − 4𝑎𝑐 < 0.


Auquel cas on aurait :

𝑏 2 − 4𝑎𝑐
− >0
4𝑎2
𝑏 2 𝑏 2 − 4𝑎𝑐 𝑏 2 𝑏 2 − 4𝑎𝑐
(𝑥 + ) − > 0 𝑖. 𝑒. (𝑥 + ) − ≠ 0.
2𝑎 4𝑎2 2𝑎 4𝑎2
99
L’équation 𝑃 (𝑥 ) = 0 n’aurait alors pas de solutions réelles.

2ème cas : 𝑏2 − 4𝑎𝑐 = 0


Auquel cas on aurait :
=0
𝑏 2 ⏞
𝑏 2 − 4𝑎𝑐 𝑏 2
(𝑥 + ) − = (𝑥 + )
2𝑎 4𝑎2 2𝑎
𝑏 2
𝑏
D’où : 𝑃 (𝑥 ) = 0 ⇔ (𝑥 + ) = 0 i.e. 𝑥 = − 2𝑎 .
2𝑎

3ème cas : 𝑏 2 − 4𝑎𝑐 > 0


𝑏2 −4𝑎𝑐
Auquel on aurait : > 0. Cela aurait alors du sens de passer à la
4𝑎2
racine et d’écrire :
2
2 2
𝑏 𝑏2 − 4𝑎𝑐 𝑏 𝑏2 − 4𝑎𝑐
(𝑥 + ) − 2
= (𝑥 + ) − (√ ) .
2𝑎 4𝑎 2𝑎 4𝑎2

On reconnait là une identité remarquable, celle de la forme


𝑎2 − 𝑏2 . En factorisant, il vient :
2
𝑏 2 𝑏2 −4𝑎𝑐 𝑏 𝑏2 −4𝑎𝑐 𝑏 𝑏2 −4𝑎𝑐
(𝑥 + 2𝑎) − (√ 4𝑎2
) = [(𝑥 + 2𝑎) + √ 4𝑎2
] [(𝑥 + 2𝑎) − √ 4𝑎2
].

𝑏 2 −4𝑎𝑐 √𝑏 2 −4𝑎𝑐
On a : √ = .
4𝑎2 2𝑎

D’où :
𝑏 𝑏 2 −4𝑎𝑐 𝑏 𝑏 2 −4𝑎𝑐 𝑏+√𝑏 2 −4𝑎𝑐 𝑏−√𝑏 2 −4𝑎𝑐
[(𝑥 + 2𝑎) + √ ] [(𝑥 + 2𝑎) − √ ] = (𝑥 + ) (𝑥 + ).
4𝑎2 4𝑎2 2𝑎 2𝑎

100
Et donc, dans ce cas de figure :

𝑏 + √𝑏 2 − 4𝑎𝑐 𝑏 − √𝑏 2 − 4𝑎𝑐
𝑃(𝑥 ) = 0 ⇔ (𝑥 + ) (𝑥 + )=0
2𝑎 2𝑎

−𝑏−√𝑏 2 −4𝑎𝑐 −𝑏+√𝑏 2 −4𝑎𝑐


i.e. 𝑥 = ∨ 𝑥= .
2𝑎 2𝑎

Discriminant :
On garde les mêmes notations que précédemment et on note
Δ ≔ 𝑏2 − 4𝑎𝑐 et on l’appelle discriminant du polynôme
𝑃(𝑥 ) = 𝑎𝑥 2 + 𝑏𝑥 + 𝑐.
On a :

𝑏 2 Δ
𝑃(𝑥 ) = 0 ⇔ (𝑥 + ) − 2 = 0 .
2𝑎 4𝑎
- Δ≥0∶
Cette situation correspond aux cas 2 et 3, vu précédemment.
Auquel cas, on a :
−𝑏 − √Δ −𝑏 + √Δ
𝑃(𝑥 ) = 0 ⇔ 𝑥 = ∨ 𝑥=
2𝑎 2𝑎
𝑏
Pour Δ = 0, on retrouve la solution dite ‘‘double’’ − 2𝑎.

- Δ<0:
L’équation n’a pas de solutions réelles dans ce cas.

101
Résumé :
L’équation 𝑃(𝑥 ) = 0 admet :
𝑏
- Une solution double égale à − 2𝑎 si Δ = 0.
−𝑏−√𝑏 2 −4𝑎𝑐 −𝑏+√𝑏 2 −4𝑎𝑐
- Deux solutions distinctes ( 𝑒𝑡 )
2𝑎 2𝑎
si Δ > 0.
- Aucune solution réelle si Δ < 0.
Cas trivial :
Soit 𝑃 et 𝑄 deux polynômes de degré 1. On pose :
𝑃(𝑥 ) ≔ 𝑎𝑥 + 𝑏 ∧ 𝑄 (𝑥 ) ≔ 𝑎′ 𝑥 + 𝑏′ ; avec
((𝑎, 𝑎′ ), (𝑏, 𝑏′ )) ∈ (ℝ∗ )2 × ℝ2 .

L’équation (𝑃𝑄)(𝑥 ) = 0 est une équation du second degré qui


possède au moins une solution et dont ‘‘les’’ solutions sont
celles des équations 𝑃(𝑥 ) = 0 et 𝑄 (𝑥 ) = 0.
A vrai dire si l’équation (𝑃𝑄)(𝑥 ) = 0 admet une unique
solution on aurait alors que 𝑃(𝑥 ) = 0 ⇔ 𝑄 (𝑥 ) = 0 c’est-à-
𝑏 𝑏′
dire qu’elles ont la même solution (− 𝑎 = − 𝑎′ ), dans tous les
autres cas l’équation (𝑃𝑄)(𝑥 ) = 0 admet exactement deux
𝑏 𝑏′
solutions − 𝑎 𝑒𝑡 − 𝑎′ .

Factorisation d’un polynôme de degré 2


Soient 𝑃(𝑥 ) = 𝑎𝑥 2 + 𝑏𝑥 + 𝑐, (𝑎, 𝑏, 𝑐) ∈ ℝ∗ × ℝ × ℝ et
Δ = 𝑏2 − 4𝑎𝑐 son discriminant.
102
On a (forme canonique) :

𝑏 2 Δ
𝑃(𝑥 ) = 𝑎 [(𝑥 + ) − 2 ].
2𝑎 4𝑎
- Δ≥0∶
2
2
𝑏 Δ
𝑃(𝑥 ) = 𝑎 [(𝑥 + ) −(√ ) ]
2𝑎 4𝑎2

𝑏 Δ 𝑏 Δ
𝑃(𝑥 ) = 𝑎 [(𝑥 + ) + √ ] [(𝑥 + ) − √ ]
2𝑎 4𝑎 2 2𝑎 4𝑎2

𝑏 √Δ 𝑏 √Δ
𝑃(𝑥 ) = 𝑎 [𝑥 + + ] [𝑥 + − ]
2𝑎 2𝑎 2𝑎 2𝑎

𝑏 + √Δ 𝑏 − √Δ
𝑃(𝑥 ) = 𝑎 (𝑥 + ) (𝑥 + )
2𝑎 2𝑎

−𝑏 − √Δ −𝑏 + √Δ
𝑃(𝑥 ) = 𝑎 (𝑥 − ( )) (𝑥 − ( ))
2𝑎 2𝑎

−𝑏−√Δ −𝑏+√Δ
et sont les racines du polynôme 𝑃. Posons :
2𝑎 2𝑎

−𝑏 − √Δ −𝑏 + √Δ
𝛼≔ ∧ 𝛽≔
2𝑎 2𝑎
Il vient :
𝑃(𝑥 ) = 𝑎(𝑥 − 𝛼 )(𝑥 − 𝛽 ).

103
Si Δ = 0, 𝛼 = 𝛽 ≔ 𝛼0 et donc : 𝑃(𝑥 ) = 𝑎(𝑥 − 𝛼0 )2 , 𝛼0 étant
𝑏
ici la solution double − 2𝑎.

- Δ<0:
Auquel cas, le polynôme 𝑃 n’est pas factorisable.
On a en résumé :

Δ < 0, 𝑃 n′ est pas factorisable


Si {Δ = 0, 𝑃(𝑥 ) = 𝑎(𝑥 − 𝛼0 )2 .
Δ > 0, 𝑃(𝑥 ) = 𝑎(𝑥 − 𝛼 )(𝑥 − 𝛽 )

Signe d’un polynôme du second degré


𝑃(𝑥 ) ≔ 𝑎𝑥 2 + 𝑏𝑥 + 𝑐.
Avec les mêmes notations, on a :
- Si Δ > 0 : 𝑃(𝑥 ) = 𝑎(𝑥 − 𝛼 )(𝑥 − 𝛽 ), et on suppose 𝛼 ≤ 𝛽.

Tableau de signe :

104
𝑥 −∞ 𝛼 𝛽 +∞
(𝑥 − 𝛼 ) − 0 + +
(𝑥 − 𝛽 ) − − 0 +
𝑃(𝑥 ) Signe de 𝑎 Signe de −𝑎 Signe de 𝑎

- Si Δ = 0 : 𝑃(𝑥 ) = 𝑎(𝑥 − 𝛼0 )2
Auquel cas le signe de 𝑃(𝑥 ) est celui de 𝑎 au sens large du
terme c’est-à-dire positif (si 𝑎 est strictement positif) ou négatif
(si 𝑎 est strictement négatif), car (𝑥 − 𝛼0 )2 ≥ 0.
𝑏 2 Δ
- Si Δ < 0 : 𝑃(𝑥 ) = 𝑎 [(𝑥 + 2𝑎) − 4𝑎2 ]
- Auquel cas le signe de 𝑃(𝑥 ) est celui de 𝑎 au sens strict du
terme c’est-à-dire strictement positif ou strictement négatif,
𝑏 2 Δ
car [(𝑥 + 2𝑎) − 4𝑎2 ] > 0.

Savoir déterminer le signe d’un polynôme du second degré,


permet de résoudre les inéquations du second degré du type :
𝑎𝑥 2 + 𝑏𝑥 + 𝑐 ≤ (𝑜𝑢 ≥) 0.

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