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com 1ère S
Matière : Mathématiques
Professeur : Yahya MATIOUI
Logique et Raisonnement
Logique
Assertions (Propositions)
Dé…nition 1 En logique, une assertion (ou proposition) est une phrase à laquelle on peut
attribuer une valeur de vérité (vrai ou faux).
Exemple 2 .
À partir d’une ou plusieurs assertions, on peut en construire d’autres. C’est l’objet des
paragraphes suivants.
Connecteurs logiques
Soient P et Q deux assertions. Les connecteurs logiques sont :
1
Opérateur " ou " .
L’assertion « P ou Q » (que l’on peut noter P ^ Q) est l’assertion qui est vraie si au
moins l’une des deux assertions P ou Q est vraie, et fausse si P et Q sont fausses.
On résume ceci en une table de vérité :
P Q P ou Q
V V V
V F V
F V V
F F F
et pour la négation
P : “ f n’est pas le fonction nulle ”
Q: “x 0”
et pour la négation
Q: “x<0”
R: “n2Z”
et pour la négation
R: “n2
=Z”
L’implication =) .
P =) Q
2
Sa table de vérité est donc la suivante :
P Q P P =) Q
V V F V
V F F F
F V V V
F F V V
Exemple 5 .
P : “ n < 2 ” et Q : “ n2 = n ”
Montrer que : P =) Q:
On suppose que l’assertion P est vraie. C’est-à-dire : n < 2 tel que n 2 N: Ceci signi…e
que : n 2 f0; 1g :
Si n = 0; alors : n2 = 0 = n:
Si n = 1; alors : n2 = 1 = n:
Donc
P =) Q:
Exemple 8 Soit x et y deux réels non nuls: On considère les deux assertions suivantes
:
1
P : “ 2x + y = 1 ” et Q : “ 2 20 ”
x + y2
Montrer que : P =) Q:
On suppose que l’assertion P est vraie. C’est-à-dire : 2x + 4y = 1 tel que (x; y) 2 R2 :
Montrons que l’assertion Q est vraie.
1
On a : 2x + 4y = 1 d’où x = 2
2y:
3
On a
1 1 20 (x2 + y 2 )
20 =
x2 + y 2 x2 + y 2
1 2
1 20 2
2y + y2
=
x2 + y 2
1
1 20 4
2y + 5y 2
=
x2
+ y2
1 5 + 40y 100y 2
=
x2 + y 2
4 + 40y 100y 2
=
x2 + y 2
(10y 2)2
= 0
x2 + y 2
1
Donc : x2 +y 2
20; ceci signi…e que :
P =) Q
L’équivalence () .
L’équivalence est dé…nie par :
On dira "P est équivalent à Q " ou " P équivaut à Q " ou "P si et seulement si Q ".
Cette assertion est vraie lorsque P et Q sont vraies ou lorsque P et Q sont fausses. La
table de vérité est :
P Q P =) Q Q =) P P () Q
F F V V V
F V V F F
V F F V F
V V V V V
Remarque 9 .
L’équivalence logique joue pour les assertions, le rôle que joue l’égalité pour les
nombres.
Une équivalence signi…e DEUX implications, l’une de « gauche à droite » et
l’autre de « droite à gauche » .
Quand vous écrivez P () Q, vous devez être convaincu que l’assertion de gauche
P entraîne l’assertion de droite Q et aussi que l’assertion de droite Q entraîne
l’assertion de gauche P .
4
Propriété 10 (Lois de MORGAN)
Soient P et Q deux assertions.
P ou Q = P et Q:
P et Q = P ou Q:
et
P Q P et Q P et Q P Q P ou Q
V V V F F F F
V F F V F V V
F V F V V F V
F F F V V V V
Dans chaque table, on lit e¤ectivement les mêmes valeurs de vérité dans les quatrième
et septième colonnes:
1. P ou Q () Q ou P et P et Q () Q et P .
2. (P ou Q) ou R () P ou (Q ou R) et (P et Q) et R () P et (Q et R) :
3. (P ou Q) et R () (P et R) ou (Q et R)
4. (P et Q) ou R () (P ou R) et (Q ou R)
3)
P Q R P ou Q (P ou Q) et R P et R Q et R (P et R) ou (Q et R)
V V V V V V V V
V V F V F F F F
V F V V V V F V
V F F V F F F F
F V V V V F V V
F V F V F F F F
F F V F F F F F
F F F F F F F F
5
4)
P Q R P et Q (P et Q) ou R P ou R Q ou R (P ou R) et (Q ou R)
V V V V V V V V
V V F V V V V V
V F V F V V V V
V F F F F V F F
F V V F V V V V
F V F F F F V F
F F V F V V V V
F F F F F F F F
On lit e¤ectivement les mêmes valeurs de vérité dans les cinquième et huitième colonnes.
On lit bien les mêmes valeurs de vérité dans les troisième et sixième colonnes.
Remarque 17 Les expressions " Condition nécessaire et su¢ sante (CN S) ", " si et seule-
ment si (ssi) ", " il faut et il su¢ t " signi…ent toutes « logiquement équivalent » ou encore
" () "
Les quanti…cateurs
Le quanti…cateur 8 : " pour tout "
Une assertion P peut dépendre d’un réel x; par exemple “ x2 1 ”, l’assertion P (x) est vraie
ou fausse selon la valeur de x: Une telle assertion, dont les valeurs de vérité sont fonction
d’une (ou plusieurs) variable(s) s’appelle un prédicat.
L’assertion
“ 8x 2 E; P (x) ”
est une assertion vraie lorsque les assertions P (x) sont vraies pour tous les éléments x de
l’ensemble E:
On lit “ Pour tout x appartenant à E; P (x) est vraie ”.
6
Dé…nition 18 8 s’appelle le quanti…cateur universel.
Exemple 20 .
2
“ 8x 2 R; x
| 1 =)
{z x 1} ”est une assertion fausse car 2 2 R et P ( 2) est fausse.
P (x)
0 1
@P ( 2) : ( 2)2 1 =) | 2{z 1}A :
| {z }
V F
Exemple 23 .
7
Exemple 24 On veut montrer que :
x 1
8x 2 R; :
x2 +1 2
Soit x 2 R:
x 1 2x x2 1
2
=
x +1 2 2 (x2 + 1)
(x2 2x + 1)
=
2 (x2 + 1)
(x 1)2
= :
2 (x2 + 1)
(x+1)2
Comme : 2(x2 +1)
0 pour tout x 2 R: Donc
x 1
8x 2 R; :
x2 + 1 2
9x 2 R; sin x = x:
Remarque 26 .
L’assertion : " il existe un et un seul élément x de E tel que P (x) est vraie " s’écrit en
abrégé :
" 9!x 2 E; P (x) "
Exemple 27 .
8
La négation de “ 9x 2 R; x2 + 1 = 0 ” est “ 8x 2 R; x2 + 1 6= 0 ”:
La négation de “ 9n 2 N; n2 = n ” est “ 8n 2 N; n2 6= n ”:
La négation de “ 8x 2 R; x < 0 ” est “ 9x 2 R; x 0 ”:
Remarque 28 Pour la négation d’une phrase logique, il n’est pas nécessaire de savoir si la
phrase est fausse ou vraie. Le procédé est algorithmique : on change le "pour tout " en " il
existe " et inversement, puis on prend la négation de l’assertion P:
Avec une succession de quanti…cateures.
Exemple 29 .
La négation de “ (8x 2 R) ; (9y < 0) ; x + y 0 ” est “ (9x 2 R) ; (8y < 0) ; x + y < 0
”:
La négation de “ (9x 2 R) ; (8y 2 R) ; x2 +y 2 = 0 ”est “ (8x 2 R) ; (9y 2 R) ; x2 +y 2 6= 0
”:
La négation de “ (9x 2 R) ; (9y 2 R) ; x + y 10 ”est “ (8x 2 R) ; (8y 2 R) ; x + y < 10
”:
Remarque 30 .
L’ordre des quanti…cateurs est très important. On considère les deux assertions :
“ (8x 2 R) (9y 2 R) ; x + y 0”
et
“ (9y 2 R) (8x 2 R) ; x + y 0”
La première assertion est vraie. " Pour tout réel x, il existe un réel y (qui peut donc
dépendre de x) tel que x + y 0 " (par exemple on peut prendre y = x + 1). C’est donc
une assertion vraie.
On conclut que :
Quand on ecrit 8y ; 9x l0 element x est f ourni apres chaque y :
Il depend de y et peut donc varier quand y varie
La deuxième se lit " Il existe un réel y tel que pour tout réel x; x + y 0. " Cette
assertion est fausse. Cela ne peut pas être le même y qui convient pour tous les x.
Exemple 31 .
On considère l’assertion P telle que :
P : “ (8x 2 Z) ; (9y 2 Z) ; x y=3”
L’assertion P est vraie. En e¤et pour tout x 2 Z; il existe y 2 Z (on peut prendre y = x 3)
tel que : x y = 3:
On considère l’assertion Q telle que :
Q : “ (9x 2 N) ; (8y 2 N) ; x y”
9
Modes de raisonnement
Raisonnement direct
Pour montrer l’implication P =) Q, on suppose que P est vraie et on montre que Q est
vraie.
Soit n 2 N:
On suppose que n est pair. Donc
9k 2 N; n = 2k:
Alors :
n2 = (2k)2
= 2 2k 2
P =) P1 et P1 =) P2 et:::et Pn =) Q
conclusion on a bien montré P =) Q:
Soit x 2 R+ :
1 p
p = 1 x
1+ x
p p
=) 1= 1 x 1+ x
=) 1=1 x
=) x=0
Donc
1 p
8x 2 R+ ; p =1 x =) x = 0
1+ x
10
Raisonnement par contraposée
Le raisonnement par contraposition est basé sur l’équivalence suivante :
P =) Q () Q =) P
Donc si l’on souhaite montrer l’assertion P =) Q, il su¢ t de montrer que Q =) P :
Soit n 2 N:
L’assertion : n2 est pair =) n est pair, est équivalente à :
9k 2 N; n = 2k + 1:
Alors :
n2 = (2k + 1)2
= 4k 2 + 4k + 1
= 2 2k 2 + 2k + 1
on pose p = 2k 2 + 2k 2 N; on obtient
n2 = 2p + 1:
ou bien raisonner par double implication, c’est-à-dire montrer successivement les deux
implications P =) Q et Q =) P;
11
Exemple 35 Montrer que :
x y
8 (x; y) 2 R2 ; = 2 () xy = 1 ou x = y
x2 +x+1 y +y+1
Soit (x; y) 2 R2 :
x y
=
x2 +x+1 y2 +y+1
() x y 2 + y + 1 = y x2 + x + 1
() xy 2 + xy + x yx2 yx y = 0
() xy (y x) (y x) = 0
() (y x) (xy 1) = 0
() x = y ou xy = 1
Donc
x y
8 (x; y) 2 R2 ; = 2 () xy = 1 ou x = y
x2 +x+1 y +y+1
Exemple 36 Montrer que :
p p
8x 2 [ 2; 2] ; 4 x2 x 2 2
Soit x 2 [ 2; 2] :
p p
4 x2 x 2 2
p p
() 4 x2 x + 2 2
p
() 4 x2 x2 + 4x 2 + 8
p
() 2x2 4x 2 4 0
p
() x2 + 2x 2 + 2 0
p 2
() x+ 2 0
p 2
Comme : x + 2 0 pour tout x 2 [ 2; 2] : Alors :
p p
8x 2 [ 2; 2] ; 4 x2 x 2 2
12
1ère cas : Si < 0 c’est-à-dire : m 2 ] 3; 1[ : Alors l’ensemble des solutions de l’équation
(E) est :
S=?
D’où n p p o
S = m+1 (m 1) (m + 3); m + 1 + (m 1) (m + 3)
(E) : 3 2 jx 4j = 2x + 5
Soit x 2 R:
3 + 2 (x 4) = 2x + 5
() 2x 2x = 5 + 8 3
() 0 = 10 (Ce qui est impossible)
S=?
13
Exemple 39 Soit x 2 R:
Montrer que :
x2
= Q =) 1 + x 2
=Q
Nous raisonnons par l’absurde en supposant que x 2
= Q et 1 + x 2 Q:
Comme 1 + x 2 Q; il existe (p; q) 2 Z N tel que : 1 + x = pq : Donc :
x = (1 + x) 1
p
= 1
q
p q
= 2 Q contradiction avec l’hypothèse x 2 Q!
q
Conclusion :
x2
= Q =) 1 + x 2
=Q
a b
Exemple 40 Soient a; b 0: Montrer que si 1+b = 1+a alors a = b:
a b
Nous raisonnons par l’absurde en supposant que 1+b = 1+a et a 6= b:
a b
=
1+b 1+a
=) a (1 + a) = b (1 + b)
=) a + a2 = b + b 2
=) a2 b 2 + a b = 0
=) (a b) (a + b) + (a b) = 0
=) (a b) (a + b + 1) = 0
=) a + b + 1 = 0 , (a b 6= 0)
=) a+b= 1
La somme de deux nombres positifs ne peut être négative. Nous obtenons une contradic-
tion.
a b
Conclusion : si 1+b = 1+a alors a = b:
Remarque 41 Pour montrer que l’assertion P est vraie, le raisonnement par l’absurde
consiste à supposer que P est fausse et puis à aboutir à une contradiction.
(8x 2 R) ; 4 cos x 6= x2 4x + 12
(9x 2 R) ; 4 cos x = x2 4x + 12
14
4 cos x = x2 4x + 12
1 2
() 4 cos x = 4 x x+3
4
1 2 1
() cos x = x 2 x+1 1+3
4 2
1 2 1
() cos x = x 2 x+1 +2
4 2
2
1
() cos x = x 1 +2
2
2
comme : 21 x 1 +2 2, d’où cos x 2. Nous obtenons une contradiction car
1 cos x 1:
Conclusion :
(8x 2 R) ; 4 cos x 6= x2 4x + 12
p
Exemple 43 Montrer que : 2p 2
= Q:
Supposons par l’absurde que 2 2 Q. Donc
p p
9 (p; q) 2 Z N; 2= et p ^ q = 1:
q
p2
Alors 2 = q2
; donc 2q 2 = p2 : Ceci signi…e que p2 est pair donc p est pair. Donc
9k 2 N; p = 2k:
D’où 2q 2 = 4k 2 ; c’est-à-dire q 2 = 2k 2 :Ceci signi…e que q 2 est pair donc q est pair. Par
suite 2 divise à la fois p et q , ce qui est contradictoire avec l’hypothèse p ^ q = 1:
Conclusion : p
22
=Q
On a 0 2 R et P (0) est fausse (P (0) : 0 < 0). Donc l’assertion "8x 2 R ; x < 0 "
est fausse.
15
Raisonnement par récurrence
Soit n0 2 N, on considère l’ensemble I = fn 2 N = n n0 g :
Pour montrer une assertion de type “ 8n 2 I; P (n) ”il su¢ t de montrer “ P (n0 ) ”et “
8n 2 I; P (n) =) P (n + 1) ”,donc ce raisonnement se procède en trois étapes :
On véri…e que P (n0 ) est varie.
On se donne un n 2 I quelconque : on suppose P (n) est vraie et on montre avec cette
hypothèse que P (n + 1) est ausse vraie.
on rappelle que par le principe de récurrence P(n) est vraie pour tout n 2 I:
Exemple 45 Montrer que :
n (n + 1)
8n 2 N ; 1 + 2 + ::: + n =
| {z 2 }
P (n)
1(1+1)
Pour n = 1 on a : 1 = 2
, c’est-à-dire P (1) est vraie.
Soit n 2 N :
n (n + 1) (n + 1) (n + 2)
On suppose que : 1 + 2 + ::: + n = ; et on montre que : 1 + 2 + ::: + (n + 1) =
| {z 2 } | {z 2 }
P (n) P (n+1)
:
1 + 2 + ::: + (n + 1) = 1 + 2 + ::: + n + (n + 1)
n (n + 1)
= + (n + 1)
2
(n + 1) (n + 2)
=
2
D’après le principe de récurrence P (n) est vraie pour tout n 2 N ; c’est-à-dire
n (n + 1)
8n 2 N ; 1 + 2 + ::: + n = :
2
Exemple 46 Montrer que
8n 2 N; 3n 1 + 2n
| {z }
P (n)
16
D’après le principe de récurrence P (n) est vraie pour tout n 2 N; c’est-à-dire
8n 2 N; 3n+1 1 + 2 (n + 1) :
FIN
Pr : Yahya MATIOUI
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