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Les fausses confidences acte 1 scène 14

Analyse linéaire 2

Introduction :

Marivaux est l'un des plus grands dramaturges français du XVIIIe siècle. Ses comédies sont à
la croisée de la Commedia dell' arte burlesque et d'un théâtre galant et psychologique. Elles se
caractérisent par des jeux d'interversions et de déguisement virtuoses. Marivaux interroge
également les pouvoirs du langage, l'opposition de l'être et du paraître, et les inégalités
sociales, tout en amusant un public bourgeois. Les Fausses Confidences est une comédie en
prose et en trois actes. Dorante est un jeune bourgeois honnête, mais ruiné. Il est engagé
comme intendant par la riche Araminte, qu'il aime en secret. Le valet Dubois orchestre leur
union amoureuse par une série de fausses confidences. Dans la scène que nous allons étudier,
Dubois montre tout le talent machiavélique qui est le sien. Il s’agit de sa première fausse
confidence. Il arrange la vérité en faisant, à Araminte, le récit véritable du coup de foudre que
Dorante a eu pour elle mais en lui cachant l’entente qu’il a avec son ancien maître. Il maîtrise
l’art du langage et de la formule ce qui lui permet d’attiser l’intérêt d’Araminte pour Dorante.
C’est la raison pour laquelle nous allons nous demander
en quoi le personnage de Dubois est-il maitre de la scène et fin stratège ?

Pour cela, nous verrons dans une première partie, les doutes et interrogations
d’Araminte sur Dorante, puis dans une seconde partie le coup de théâtre (de la part de Dubois)
et enfin la révélation du valet.

I. Les doutes et interrogations d’Araminte sur Dorante


II. Le coup de théâtre (de la part de Dubois)
III. La révélation du valet.

I. Les doutes et interrogations d’Araminte sur Dorante

Citation Procédé Analyse


"Mais que signifient tes exclamations ? Phrases interrogatives et Souligne le trouble d'Araminte et
Explique-toi ; est-ce que tu le connais ?" impératif « Explique-toi » l'ascendant social de la bourgeoise sur le
L.1 valet.
"Si je le connais, madame ! si je le Répétition du verbe « connaitre », Renforce l'intensité dramatique et prouve
connais !" L.2 tournure ambigüe phrases à la la connaissance entre Dorante et Dubois.
fois exclamative et interrogative
"N’avez-vous pas vu comme il se Phrase interrogative Il fournit habilement la preuve irréfutable
détournait, de peur que je ne le visse ?" que Dorante et lui se connaissent
L.3
"tu me surprends à mon tour." L.4 Double énonciation Souligne la surprise d'Araminte (a une
vision positive de Dorante) et crée une
connivence avec le spectateur.
"Est-ce que ce n’est pas un honnête Interrogation Transparence des sentiments amoureux
homme ?" L.5 naissants d'Araminte.
"Il n’y a point de plus brave homme Hyperbole comique, tournure Comique de rupture avec le début de la
dans toute la terre." L.6 superlative hyperbolique scène, rapproche Dubois de l'Arlequin de
la commedia dell’arte. Portrait dépréciatif
de Dorante laisse place à un portrait
élogieux
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"Eh ! De quoi peut-il donc être Phrase interrogative et Souligne le trouble croissant d'Araminte.
question ?" L.9 interjection « Eh ! »
"il se touche le front" L.11 Comique de geste Renforce le côté comique de la scène.
"C’est à la tête que le mal le tient." L.11 Métaphore, phrase Introduction du comique à travers l'hyperbole et le
comique geste, rapprochant Dubois de l'Arlequin.
"il m’a paru de très bon sens" L.14 Verbe de perception Les confidences contredisent les apparences, créant
un effet comique et surprenant.
"il extravague d’amour" L.15 Analogie Utilisation de l'analogie entre folie et amour pour
mettre en valeur Dorante.
"un homme incomparable" L.18 Eloge Dubois loue Dorante tout en le décrivant comme
fou, créant une tension comique.

II. Coup de théâtre et déception

III. La révélation

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Marque le triomphe de Dubois, souligne le charme
"un peu boudant" L.19 Didascalie
de Dorante sur Araminte.
Contraste entre le langage et le langage corporel
"je ne le garderai pas" L.19 Péremptoire
d'Araminte, révélant ses sentiments.
"Pour ce qui est de l’objet, il n’y a rien Variété des registres et éloges de Dubois pour son
Phrase élogieuse
à dire." L.22 ancien maître, ajoutant à la plaisanterie.
Variété des registres de Variations marivaudiennes rendent la scène
« Malepeste » L.22
langage « Malepeste ! » plaisante
"Est-ce que tu la connais, cette Dubois suscite la curiosité d'Araminte, préparant la
Question
personne ?" révélation finale.
Théâtralise la révélation de Dubois, renforçant
"c’est vous, madame." Présentatif théâtral
l'effet dramatique. Révélation, choc

Conclusion

La scène 14 de l’acte I met en scène la première fausse confidence essentielle de la pièce


initiée par le valet Dubois pour servir les intérêts amoureux de Dorante. Ce dialogue avec
Araminte, sous forme d’interrogatoire, souligne la capacité du langage à manipuler, cacher et
révéler. Le valet, par sa maîtrise du langage et de l’information, est supérieur à sa maîtresse,
ce qui remet en question les hiérarchies sociales. La dureté de l’ordre social empêche les
personnes de fortune différente de s’exprimer leur amour. Paradoxalement, Marivaux utilise
le mensonge pour faire triompher la vérité des sentiments.

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