Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Une assertion est donc une phrase syntaxiquement correcte, ayant un sens, et dont on
peut dire sans ambiguïté si elle est vraie ou fausse. Elle peut s’exprimer en langage courant
(en français par ex) ou en symboles mathématiques (on introduira les plus fréquents dans
ce chapitre, d’autres viendront au fur et à mesure des besoins).
Exemples:
• « Le carré de tout réel est un réel positif »
•«2x3=7»
• « Pour tout 𝑥 𝜖 ℝ, on a x2 ≥ 0. »
Si 𝑃 est une assertion et 𝑄 est une autre assertion, nous allons définir de nouvelles
assertions construites à partir de 𝑃 et de 𝑄.
I. Les assertions:
1. l’opérateur logique « et »:
L’opérateur logique « 𝑒𝑡 » permet d’exprimer le fait que deux expressions sont
vraies simultanément :
L’assertion « P et Q » est vraie si P est vraie et Q est vraie. L’assertion « P et Q » est fausse
sinon.
2. L’opérateur logique « ou »:
L’opérateur logique « 𝑜𝑢 » permet d’exprimer le fait que l’une (au moins) des deux
expressions est vraies :
L’assertion « P ou Q » est vraie si l’une (au moins) des deux assertions P ou Q est vraie.
L’assertion « P ou Q » est fausse si les deux assertions P et Q sont fausses.
3. La négation « non »:
La négation (𝑛𝑜𝑛 𝑃) d’une assertion 𝑃 est l’assertion qui est vraie si 𝑃 est fausse et
fausse si 𝑃 est vraie:
L’assertion « non P » est vraie si P est fausse, et fausse si P est vraie.
4. L’implication « ⇒ »:
L'implication logique est une opération binaire qui a deux arguments : l'argument
de gauche est l’impliquant et l'argument de droite est l’impliqué. Sa définition
mathématique est la suivante:
L’assertion « (non P) ou Q » est notée « 𝑃 ⇒ 𝑄 ».
𝑷|𝑸 V F
V V F
F V V
I. Les assertions:
4. L’implication « ⇒ »:
Exemples:
• « 0 ≤ 𝑥 ≤ 25 ⇒ 𝑥 ≤ 5» est vraie (prendre la racine carrée).
• « 𝑥 ∈ −∞; −4 ⇒ 𝑥 2 + 3𝑥 − 4 > 0 » est vraie (étudier le binôme).
4. L’ équivalence «⇔»:
L’équivalence est définie par:
« 𝑃 ⇔ 𝑄 » est l’assertion « (𝑃 ⇒ 𝑄) et (𝑄 ⇒ 𝑃) »
Cette assertion est vraie lorsque P et Q sont vraies ou lorsque P et Q sont fausses.
On résume ceci en une table de vérité :
𝑷|𝑸 V F
V V F
F F V
I. Les assertions:
4. L’ équivalence «⇔»:
Exemples:
• Pour 𝑥. 𝑥 ′ 𝜖 ℝ, l’équivalence « 𝑥. 𝑥 ′ = 0 ⇔ (𝑥 = 0 ou 𝑥′ = 0) est vraie.
• Voici une équivalence toujours fausse (quelque soit l’assertion 𝑃):«P ⇔ non(P)»
On s’intéresse davantage aux assertions vraies qu’aux fausses; Ceci veut dire que
l’on écrira « P ⇔ Q» ou « P ⇒ Q » uniquement lorsque ce sont des assertions
vraies. Par exemple si l’on écrit «P ⇔ Q» cela sous-entend «P ⇔ Q» est vraie.
I. Les assertions:
4. L’ équivalence «⇔»:
Propositions:
Soient 𝑃,𝑄,𝑅 trois assertions.
Nous avons les équivalences (vraies) suivantes :
1. P ⇔ non non P 5. non P ou Q ⇔ non P et non Q
2. P et Q ⇔ Q et P 6. P et Q ou R ⇔ P et Q ou P et R
3. P ou Q ⇔ Q ou P 7. P ou Q et R ⇔ P ou Q et P ou R
4. non P et Q ⇔ non P ou non Q 8. « P ⇒ Q » ⇔ « non(Q) ⇒ non(P)»
II. Les quantificateurs:
1. Le quantificateur ∀:
∀𝐱𝛜𝐄 𝐏(𝐱)
Cette phrase formelle affirme que la propriété 𝑃 est vraie pour tous les
éléments 𝑥 de l'ensemble 𝐸, ou encore qu'il n'y a pas dans 𝐸 de contre-exemple à
la propriété 𝑃.
Pour traduire le caractère universel d'une propriété dans l'ensemble E, on utilisera
des expressions comme: pour tout x, pour n'importe quel x, quelque soit x, pour
chaque x, pour un x quelconque.
On remarquera que le quantificateur ∀ est placé avant la propriété qu'il quantifie.
II. Les quantificateurs:
1. Le quantificateur universelle ∀:
Exemples:
• « ∀𝑥 ∈ 1; +∞ , 𝑥 2 ≥ 1 » est une assertion vraie
• « ∀𝑥 ∈ ℝ, 𝑥 2 ≥ 1 » est une assertion fausse
• « ∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑛(𝑛 + 1) est divisible par 2 » est vraie
• « ∀𝑝 ∈ ℕ, ∀𝑛 ∈ ℕ, 𝑝 ≥ −𝑛 » est une assertion vraie
II. Les quantificateurs:
2. La quantification existentielle ∃:
∃𝐱𝛜𝐄 𝐏(𝐱)
Cette phrase formelle affirme que dans 𝐸 il existe au moins un élément 𝑥 qui
vérifie la propriété "𝑃". Attention, il peut aussi en exister plusieurs! La seule
affirmation faite est la suivante : l'ensemble des éléments de 𝐸 qui vérifie la
propriété "𝑃" est non vide. Ceci est différent du langage courant souvent plus
ambigu.
Il y a un x qui vérifie "𝑃" peut vouloir dire un seul 𝑥, alors que dans le langage
mathématique le sens est précis : au moins un 𝒙, éventuellement plusieurs.
II. Les quantificateurs:
2. Le quantificateur existentielle ∃:
Exemples:
1
• « ∃𝑥 ∈ ℝ , 𝑥 𝑥 − 1 < 0 » est vraie (par exemple 𝑥 = vérifie bien la
2
propriété »
• « ∃𝑛 ∈ ℕ, 𝑛2 − 𝑛 > 𝑛 » est vraie (il y a plein de choix, par exemple 𝑛 = 3
convient, mais aussi 𝑛 = 10 ou même 𝑛 = 100, un seul suffit pour dire que
l’assertion est vraie.
• « ∃𝑥 ∈ ℝ, 𝑥 2 = −1 » est fausse (aucun réel au carré ne donnera un nombre
négatif »
II. Les quantificateurs:
Remarques: (suite)
• Pour la négation d’une proposition, il faut être précis : la négation de l’inégalité
stricte «<» est l’inégalité large « ≥ », et inversement.
• Les quantificateurs ne sont pas des abréviations. Soit vous écrivez une phrase en
français : « Pour tout réel x, si f x = 1 alors x ≥ 0 » , soit vous écrivez la
phrase logique : ∀𝑥𝜖ℝ (𝑓 𝑥 = 1 ⇒ 𝑥 ≥ 0)
III. Les raisonnements:
1. Raisonnement direct:
Comment démontrer une implication par raisonnement direct?
Pour montrer directement l’implication « 𝑃 ⇒ 𝑄 », on suppose que 𝑃 est vraie et
on démontre que 𝑄 est vraie. La démonstration commence par « supposons que P
est vraie» et se termine par « Q est vraie ».
Exemple:
1. Montrer que si 𝑎 et 𝑏 ∈ ℚ, alors 𝑎 + 𝑏 ∈ ℚ
2. Montrer que, pour 𝑥 et 𝑦 réels, 𝑥 2 = 𝑦 2 ⇒ 𝑥 = 𝑦
III. Les raisonnements: