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Analyse du Postaumbule

1. Le réveil de la femme :
Olympe de Gouges interpelle la “femme”, en choisissant le nom commun pris au singulier. Il
s’agit d’un parti pris de connivence, de proximité avec chaque femme.

a) L’emploi de l’impératif marque l’ordre qu’elle lui donne à deux reprises : “réveille-
toi”/“reconnais tes droits”. On note que ces deux verbes marquent un changement
veille/réveil et connais/reconnais puisque la déclaration se situe à un moment charnière
entre un avant et un après.

La période révolue est exprimée par le sens de l'ouïe. Celle-ci est convoquée avec
“entendre” et avec la métaphore pleine d’emphase “tocsin de la raison”, qui signe une
alarme lancée lors d’un combat. On trouve aussi la négation “n’est plus” ou le verbe de
négation “dissiper” ; par ailleurs, l’auteure recourt à une énumération faites de redondances
“fanatisme”/“superstition”,“de préjugés”/”mensonges”/“sottise”.

b) La nouvelle période se manifeste, quant à elle, par une opposition avec le sens de la vue
cette fois. Le procédé est repris, celui de la métaphore, mais qui va être doublé, preuve de
l’importance du moment ainsi souligné. Ainsi Olympe de Gouges évoque le “flambeau de la
vérité”, rappel du siècle des Lumières dissipant “les nuages de la sottise et de l'usurpation.”
évoquant l’Ancien Régime.

Elle se fait lyrique en choisissant le champ lexical de l’affranchissement “tocsin”,“esclave”,


“fers”, “forces” ,“libre”.

Le rapport homme “esclave”/femme “compagne” est celui de l’union des forces “a eu besoin
de recourir aux tiennes”, mais il aboutit à une séparation des sexes lors de la libération avec
l’adjectif “injuste”. Il fait naître le temps des revendications des femmes.

2. La revendication des femmes :

On relève une antithèse avec le mouvement précédent, le nom commun “femme” est
devenu “femmes” répété deux fois au pluriel : Olympe de Gouges évoque ainsi un combat
collectif à mener. Et celui-ci ne peut débuter qu’une fois la prise de conscience opérée.
a) l'auteure pose une succession de questions rhétoriques telles que : “quand cesserez-
vous”, “Quels sont les avantages” posant un rythme binaire qu’elle fait correspondre avec
les réponses qu’elle apporte : “Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé.” : on note la
redondance entre "mépris/dédain" et “plus marqué/plus signalé”. Cela donne un aspect
rhétorique à cette interrogation finalement de style.

b) Olympe de Gouges procède par opposition pour mieux souligner le combat à mener : elle
présente ainsi la femme de l’Ancien Régime “les siècles de corruption” sous un jour
dominateur avec “empire”,“régné”, “patrimoine” qui s’oppose à la “faiblesse des hommes.”

L’auteure montre ensuite tout le paradoxe de la Révolution : elle a fait déchoir les femmes
avec la métaphore du déclin : “votre empire est détruit”.

On note aussi l’opposition entre le résultat escompté “avantages” et celui obtenu “mépris”.
Dès lors, l’injustice de la situation les oblige à revendiquer des droits naturels avec la
périphrase “les sages décrets de la nature”. C'est l'ère de la révolte féminine

3. Le combat des femmes:

Ce mouvement est celui de la rupture avec l’injustice des hommes.


Pour ce faire Olympe de Gouges oppose le conditionnel “S'ils s'obstinaient,” aux trois
impératifs successifs “opposez” "réunissez-vous “ “déployez” ; ce rythme ternaire est
grandiloquent et suggère une lutte d’idées avec l’emploi des termes : “ principes”
“prétentions” “philosophie” qu’elle exprime comme un authentique combat avec le champ
lexical de la bataille : “courageusement” “la force” “supériorité” “énergie” “étendards”
“trésor” “barrières”.
Il s’agit d'un débat intellectuel qu’Olympe de Gouges voit gagnant avec l’emploi du futur
simple “vous verrez bientôt”, qui a une valeur de certitude.
Le portrait des hommes est toujours péjoratif avec une succession de termes
“inconséquence”, “leur faiblesse” “ces orgueilleux” et la mise en apposition “nos serviles
adorateurs”.
Comme dans les différents textes, Olympe de Gouges part d’un combat pour aboutir à une
conclusion heureuse celle qui conclut à l’union des sexes “partager” qui est le but de la
revendication dans une harmonie totale exprimée par l’adjectif “fiers”.
La restriction “ne …que” donne à l’auteure la possibilité de montrer l’étendue du talent des
femmes avec l’opposition entre “pouvoir” et “vouloir”, les deux étant illimités

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