Olympe de gouges : Déclaration de la femme et de la citoyenne

Dans cet extrait de la déclaration de la femme et de la citoyenne, Olympe de gouges utilise sa plume
polémique et provocatrice afin de défendre la thèse suivante : il n’y a pas de hiérarchie des sexes
dans la nature, seul l’homme prétend s’arracher à sa condition naturelle pour instaurer un ordre
inégalitaire et injuste

Ainsi nous pouvons nous interroger : comment olympe de gouges utilise-t-elle le modèle de la nature
pour combattre l’inégalité des sexes ?

Le premier mouvement s’étendra jusqu’à la ligne 4 et constitue une adresse à l’homme.

Le second mouvement reprend de la ligne 5 jusqu’à la ligne 9 et expose le modèle naturel.

Enfin le dernier mouvement critique vigoureusement l’Homme et sa tyrannie.

Mouvement 1 : Adresse à l’homme

Homme, es-tu capable d'être juste ? C'est une femme qui t'en fait la question ; tu ne lui ôteras pas
du moins ce droit.

- les noms « Homme » et « femme » forment une antithèse au singulier : on a ici l’idée d’un duel.

- Homme au sg à une valeur générale, Olympe de Gouges s’adresse au sexe masculin, c’est-à-dire à
tous les hommes.

Dis-moi ? Qui t'a donné le souverain empire d'opprimer mon sexe ? Ta force ? Tes talents?

- Les questions rhétoriques en rythme constituent des attaques successives.

- Par ailleurs, le lexique dominant est celui d’un pouvoir abusif et tyrannique : « souverain »
« empire », « opprimer »

Observe le créateur dans sa sagesse ; parcours la nature dans sa grandeur, dont tu sembles vouloir
te rapprocher, et donne-moi, si tu l'oses, l'exemple de cet empire tyrannique.

- Les différents verbes à l’impératif montrent encore une fois le coté intense du discours :
« observe », « parcours », « donne » .

- Enfin, elle met l’Homme au défi avec la proposition subordonnée de condition « si tu l’oses » de
prouver la légitimité de sa supériorité.
Mouvement 2 : Argument du modèle naturel

Remonte aux animaux, consulte les éléments, étudie les végétaux, jette enfin un coup d'oeil sur
toutes les modifications de la matière organisée ; et rends-toi à l'évidence quand je t'en offre les
moyens.

- Longue accumulation de phrases simples juxtaposées avec des verbes à l’impératif « remonte »,
« consulte », « étudie », « jette », « rends-toi » qui visent à prouver que l’homme pourra faire tout ce
qu’il veut.

- On trouve le champ lexical de la Nature : « animaux », « éléments », « végétaux », « matière »

Cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes dans l'administration de la nature.

- Encore une accumulation en rythme des verbes à l’impératif « cherche, fouille et distingue »

- La proposition subordonnée de condition « Si tu le peux », mise en évidence car encadrée par deux
virgules

Partout, tu les trouveras confondus, partout ils coopèrent avec un ensemble harmonieux à ce chef-
d'œuvre immortel

- les sexes ne sont pas opposés, ils sont « confondus » et « coopèrent ». Le préfixe co- a toute son
importance car il indique l’association entre les deux sexes

Mouvement 3 : Une critique polémique de l’homme tyrannique

L'homme seul s'est fagoté un principe de cette exception.

- Changement dans l’énonciation : Olympe de Gouges ne s’adresse plus a l’Homme, elle parle de lui.
Ce passage d’une deuxième personne à une troisième personne permet à l’autrice de tenir un propos
à valeur générale.

- De plus ce troisième mouvement débute par une attaque contre l’homme via le choix du verbe
péjoratif « fagoté » et l’usage de l’adjectif « seul »

Bizarre, aveugle, boursouflé de sciences et dégénéré, dans ce siècle de lumières et de sagacité,

dans l'ignorance la plus crasse, il veut commander en despote sur un sexe qui a reçu toutes les
facultés intellectuelles; il prétend jouir de la Révolution, et réclamer ses droits à l'égalité, pour ne
rien dire de plus.

- Multitude de critiques via adjectifs et participe passé péjoratifs « bizarre », « aveugle », «

boursouflé », « dégénéré » : Olympe de Gouges caricature l’homme en insistant sur ses défauts

- Comparaison qui dénonce l’oppression du sexe masculin sur le féminin avec « en despote ».

- Olympe de Gouges est passée à un présent de vérité générale « veut », « prétend » qui permet
d’attaquer plus nettement l’homme dans sa globalité.
Conclusion

Cette première critique de Olympe de gouges adresser a l’homme est extrêmement polémique et
provocatrice puisqu’elle ordonne avec force a l’homme de justifier la légitimité de son oppression en
lui trouvant un fondement naturel. Or elle affirme que la nature , caractériser par sa perfection et
son harmonie , ne distingue pas les sexes . La nature devient donc un argument d’autorité pour
prouver que l’inégalité entre les sexes est anti-naturelle et doit donc être abolie.