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LA DDFC, LL1

MOUVEMENT 1 : L’adresse polémique à l’homme tyrannique permet


d’annoncer la thèse. (1-5)

• Le texte s'ouvre sur une apostrophe, « Homme » qui permet de mettre en accusation le responsable
de la situation des femmes. Le nom « homme » est employé au singulier : il a le sens de tout homme en
général. S’oppose au nom « femme » accompagner d’un déterminant défini « une ». Face à l’homme
en général, une femme en particulier se dresse pour demander justice : Olympe de Gouges. Celle-ci
utilise le tutoiement qui peut être interprété comme une façon de se placer sur le même pied d'égalité
que celui qu'elle accuse, voire sur un plan supérieur.

• Une série de cinq questions se concentre sur les premières lignes du texte : elles permettent une mise
en accusation forte de l'homme, acculé à répondre par l'insistance de ces interrogations, d'autant qu'il
est incité à parler avec le verbe de parole dans la question « Dis-moi ? ». Celle-ci a valeur
d’injonction.  Par ailleurs, les questions rhétoriques contiennent implicitement les réponses qui
apparaissent comme autant d'actes d'accusation.

• La question d'ouverture qui cherche à déterminer si l'homme est juste trouvé nécessairement sa
réponse dans le constat de « l'empire » exercé par l'homme. Le nom apparaît deux fois dans le texte et
se trouve, dans les deux cas, associé à des expressions péjoratives qui rendent le pouvoir de l'homme
sur la femme illégitime et injuste. C’est d'ailleurs bien la question de la légitimité qui est posée, « Qui
t'a donné », et par l'adjectif « souverain ». Ce que l'homme a considéré comme une évidence demande
à être remis en cause.

• Les questions « Ta force ? Tes talents ? » sont censées suggérer des réponses possibles, mais elles
sont teintées de l'ironie de l'autrice.

• Des verbes à l'impératif présent donnent un ton injonctif au texte et contribue à la véhémence du
texte.

• L'homme est présenté comme l'opposé du « créateur » et de la « nature ». Quand la « sagesse » de


l'un et la « grandeur » de l'autre sont données en exemple, l'homme paraît incapable d'accéder à ces
vertus.

• L'insertion de la proposition « si tu l'oses » permet à l'autrice de lancer un défi présenté d'emblée


comme impossible à relever : ainsi, l'homme ne pourra pas trouver dans la nature d'équivalent à son
comportement auprès des femmes.
MOUVEMENT 2 : La thèse qui consiste à se réclamer du modèle
naturel est ensuite développée. (6-10)

   Le deuxième mouvement est dominé par des verbes conjugués à l'impératif présent : ils
exhortent l'homme à sonder la nature pour justifier la légitimité de son emprise sur les
femmes.  Ces verbes relèvent du champ lexical de l'observation. Le simple constat du
fonctionnement de la nature doit apporter une preuve irréfutable de l'injustice exercée contre
les femmes.

   Toutes les dimensions de la nature sont prises en compte par une énumération. L'étendue du
champ d'investigation doit démontrer à l'homme qu'Olympe de Gouges a raison. Cette étendue
est résumée dans la dernière phrase du paragraphe par l'adverbe « partout » qui ouvre deux
propositions juxtaposées comme pour signaler que la recherche de l'homme est vaine : la
nature exclut bien le mode de domination exercé par l'homme sur la femme.

   L'autrice recourt une nouvelle fois à l'insertion d'une proposition circonstancielle à valeur
d'hypothèse, « si tu peux ». De même que dans le premier paragraphe, elle lance un défi à
l'homme qu'il ne saura pas relever.

   Le vocabulaire de l'union montre que la nature tend à favoriser l'égalité entre les sexes.
 MOUVEMENT 3 : L’autrice fait une déduction logique, l’ordre naturel
saint est un ordre égalitaire (11- Fin)

   Dans ce troisième paragraphe, l'autrice change de mode d'énonciation et quitte le tutoiement


accusateur pour passer à un texte rédigé à la troisième personne. « L'homme » qui ouvre ce
passage fait écho à « Homme » situé au début du texte. L'adjonction d'un déterminant indéfini
ramène l'homme à une espèce parmi d'autres espèces dans la nature.

   L'adjectif « seul » et le nom « exception » montrent combien l'espèce humaine agit à contre-
courant du reste de la nature en matière d'égalité entre les sexes.

   Le verbe « se fagoter » est péjoratif : il suggère que c'est l'homme qui a eu le mauvais goût
d'endosser un rôle qui n'était pas le sien.

   La deuxième phrase est fondée sur une énumération d'adjectifs péjoratifs pour qualifier
l’homme ; on pourra ajouter le nom « despote » qui figure plus loin.

   L'époque des Lumières est mise en avant par le rappel de ce contexte favorable à la circulation
des idées. Ce « siècle » associé au nom mélioratif « sagacité » s'oppose à « l'ignorance la plus
crasse » et permet de présenter l'homme dans toutes les situations. Invariablement, l'idée
selon laquelle il serait supérieur à la femme est une constante chez lui.

   La périphrase qui désigne les femmes en faisant mention de leurs facultés intellectuelles met
en valeur les qualités de réflexion de ces dernières alors que l'homme est capable d'être «
aveugle » bien que « boursouflé de sciences ».

 L'usage du verbe « prétend » dans la dernière phrase prouve combien l'homme s'illusionne sur
la manière dont il a mené la Révolution. À l'heure ou Olympe de Gouges s’apprête à prendre la
parole dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, elle achève son texte sur
le silence de l'homme qui ne sait « rien dire de plus ».

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