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TEXTE 1:

Olympe de GOUGES, La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791,


“Les droits de la femme”

Mouvement1:
→ Remise en question du rôle de l’homme

Dans le premier mouvement, Olympe de Gouges met en accusation les hommes en


s'adressant directement à eux, à travers un registre polémique et satirique.
Tout d’abord, elle interpelle directement l'homme, à travers une apostrophe :
"Homme" ligne 1. On remarque que le nom est employé au singulier pour désigner en réalité
un collectif (les hommes en général). Il s'oppose au GN "une femme" qui va permettre de
mettre en valeur le combat d'une seule femme, l'autrice, face aux injustices commises par
les hommes. En outre, elle n'hésite pas à utiliser le tutoiement pour se placer sur le même
pied d'égalité que l'homme. Elle revendique également à travers l'utilisation d'un futur à
valeur injonctive le droit à la parole, seul droit que l'homme ne semble pas encore lui avoir
ôté, comme le montre la locution restrictive "du moins".
Nous pouvons ensuite noter que son accusation débute par la remise en question
de la supériorité masculine. Elle utilise pour cela une série de cinq questions rhétoriques,
qui n'appellent pas vraiment de réponse. Elles sonnent plutôt comme un défi et laissent
entendre grâce à leur tonalité ironique l'incapacité de l'homme à être juste et le caractère
illégitime de sa domination. On observe en effet le champ lexical de la tyrannie : "ligne 2-3
"souverain empire - opprimer mon sexe" et ligne 5 “empire tyrannique".
L'autrice poursuit sa diatribe en continuant à défier l'homme à travers une série de
trois verbes à l'impératif : "Observe", "parcours" et "donne-moi". A travers cela, l’autrice
incite l’homme à remettre en question son attitude vis-à-vis des femmes, en comparant
sa situation à celle qui existe dans la nature.
Elle met ainsi en place un raisonnement implacable qui s'appuie sur des arguments
d'autorité : d’une part, "le créateur", par conséquent Dieu dont elle souligne la "sagesse" ligne
3 ; d'autre part, la nature dont elle fait l'éloge à travers le GN "dans toute sa grandeur" ligne
4, s'appuyant ainsi sur la philosophie des Lumières qui prône l'égalité naturelle. A
l'inverse, l'homme apparaît loin de ces caractéristiques mélioratives comme le montrent le
modalisateur "sembler" (en apparence, pas dans la réalité) et la subordonnée circonstancielle
de condition "si tu l'oses" qui souligne la vanité de sa quête : malgré tous ses efforts,
l'homme ne pourra trouver dans la nature une attitude semblable à la sienne.
C’est donc avec force et véhémence qu’Olympe de Gouges engage son discours
sur l’égalité, en s’adressant directement aux hommes pour les pousser à remettre en cause
leurs convictions.
Mouvement 2: l 6 à 10
→ Olympe de Gouges développe son argumentation de façon
efficace, en s’appuyant sur une démarche scientifique ; de cette façon, elle exhorte les
hommes à reconnaître l’égalité parfaite présente dans la nature et elle met les
révolutionnaires qui se sont inspirés de la philosophie des Lumières face à leurs propres
contradictions.

Pour expliquer cela, Olympe de Gouges utilise le registre didactique


Tout d’abord, Olympe de Gouges prend une position de pédagogue. Pour cela, elle
réalise une énumération avec des verbes à l’impératif, à savoir, “remonte”, “consulte”,
“étudie” et “jette”. Ces verbes ont une valeur de conseil, On remarque aussi sa position avec
“quand je t’en offre les moyens” qui montre que l’étendu de son savoir et de sa connaissance
est supérieur à celle des hommes.
Olympe de Gouges conseille aux hommes d’utiliser la démarche scientifique, l’une
des méthode phare des Lumières. et l’incite, une fois qu’il aura appliqué la démarche, à se
rendre compte de cette égalité naturelle. On remarque la présence du champs lexical de la
nature, notament avec les termes “animaux” (l-7), “éléments” (l-7), “végétaux” (l-7) “sexe”
(l-10) et “nature” (l-11). Ainsi que la phrase injonctive, “rends-toi à l’évidence” Toujours
dans une même idée de démarche scientifique, l'autrice, dans son rôle de pédagogue
énumère 3 autres verbes à l’impératif, “cherche”, “fouille” et “distingue” qui font partie du
champ lexical de l’observation. Elle utilise une démarche inductive puisqu’elle part
d’exemples précis et en arrive à une loi générale.
Par la suite, Olympe de Gouges fait une répétition anaphorique des termes “partout”
(l-11), cela permet d’insister auprès des hommes sur leur mauvaise répartition des rôles.
En effet, dans la nature il n’existe pas d’inégalité entre les sexes, il n’y a pas de hiérarchie,
puisque tout appartient , comme il est dit dans le texte à un “ensemble harmonieux”. Elle
utilise le champ lexical de la complémentarité avec en plus d’”harmonieux”, les termes
“confondus” et “coopèrent” Enfin, on remarque le passage du futur au présent de vérité
génral. En effet, elle réalise un argument d’autorité avec la métaphore “chef d'œuvre immortel
(l-12) faisant référence à la création de Dieu. Le but étant d’accuser l’homme de s’opposer
à la création harmonieuse du Créateur.
Dans ce mouvement, Olympe de Gouges conseille à l’homme d’ouvrir les yeux sur
la nature qui l’entoure afin d’en tirer la conclusion évidente que l’homme et la femme
sont égaux. Elle a donc développé de façon convaincante, en s’appuyant sur une
démarche scientifique, la parfaite égalité des êtres vivants dans la nature.

Mouvement 3: l 10 à 15
→ O. de G., pour finir, reprend son réquisitoire contre les
hommes en parlant plus précisément des révolutionnaires pour montrer qu’ils sont en
contradiction avec leurs propres idéaux.
Désormais l’autrice ne s’exprime plus à la deuxième personne du singulier mais à la
troisième, cela marque le fait qu’on passe du conseil au constat.
Tout d’abord, Olympe de Gouges utilise l’adjectif “seul” (l-13) ainsi que “exception”
afin de montrer que dans la nature, seul l’homme se marginalise. L’utilisation de la
métaphore “se fagoter” a un but péjoratif puisque l’homme s’est créé l’idée tout seul qu’il
était supérieur. il s’agit ici de montrer que l’homme refuse d’admettre l’égalité entre les
hommes et les femmes selon les lois de la nature
Ensuite, l’autrice met en place une critique plus virulente encore, en blâmant les hommes à
travers un registre épidictique
Ce blâme est marqué par l'utilisation d' une gradation avec les termes “bizarre” qui
souligne la monstruosité de l’homme, “aveugle”, qui fait référence à l'obscurantisme,
“boursouflé de sciences”. qui montre que son orgueil l’empêche de voir et enfin “dégénéré”
qui renvoie à sa déshumanisation. On passe donc de bizarre à inhumain.
Par la suite, Olympe de Gouges réalise une antithèse en opposant “dans ce siècle de
lumière” (l-14) qui fait référence aux nouvelles connaissances à “l’ignorance la plus
crasse” mis en avant par le superlatif “la plus” qui représente l’ignorance de l’homme.
Olympe de Gouges met en avant la mauvaises fois des révolutionnaires qui pronent l’égalité
entre individus.
Elle nous dit que l’homme veut commander avec autorité sur la femme. Pour le
montrer, elle utilise la périphrase “un sexe qui a reçu toutes les facultés intellectuelles” (l-16)
qui nous montre que la femme a en réalité les mêmes capacité que l’homme. Elle marque
le paradoxe entre l’attitude tyrannique des hommes avec les termes “commander en
despote”et leur prétentions à profiter des avantages de la Révolution. En effet, cela montre
qu’en réalité l’homme s’oppose aux principes de la révolution, puisque dans un siècle de
Lumières où il veut amplifier son savoir, il ne remarque pas que la moitié de la population est
tout autant capable que lui. Il y a une forte différence entre le discours et les actes, c’est une
forme d’hypocrisie et d’égoïsme.
A l’inverse, Olympe de Gouges fait rapidement l’éloge des femmes à l’aide d’une
subordonnée relative qui contre les énumération qui précède. Elle s’appuie pour cela sur le
champ de la Raison avec “facultés intellectuelles”
Olympe de Gouges cherche dans ce mouvement à mettre l’homme face à ses
contradictions. En effet, celui qui est censé être éclairé par la raison ne remarque pas cette
égalité naturelle qui est pourtant évidente.
Mouvement 2 (lignes 6 à 10) : Olympe de Gouges développe son argumentation de façon
efficace, en s’appuyant sur une démarche scientifique ; de cette façon, elle exhorte les
hommes à reconnaître l’égalité parfaite présente dans la nature et elle met les
révolutionnaires qui se sont inspirés de la philosophie des Lumières face à leurs propres
contradictions.
● une position affirmée :
- impératifs sous la forme d’énumération
- position de pédagogue qui guide, conseille. “quand JE t’en offre les moyens” :
montre l’étendue de son savoir, de sa connaissance

● une démarche expérimentale :


- champ lexical de l’observation, de la science, de la nature
- raisonnement par analogie (entre l’homme et la nature)
- démarche inductive (partir des exemples naturels pour en arriver à une loi
générale)

● une conclusion sans appel /indiscutable :


- à travers le parallélisme et la répétition de “partout”
- le champ lexical de la complémentarité (“confondus, coopèrent, harmonieux”)
: donc pas de hiérarchie entre les sexes dans la nature
- passage du futur simple au présent de vérité générale
- s’appuie de nouveau sur des références religieuses (argument d’autorité =
Dieu --- “chef d'oeuvre immortel”)

Olympe de Gouges a donc développé de façon convaincante, en s’appuyant sur une


démarche scientifique, la parfaite égalité des êtres vivants dans la nature.

Mouvement 3 (lignes 10 à 15) : O. de G., pour finir, reprend son réquisitoire contre les
hommes en parlant plus précisément des révolutionnaires pour montrer qu’ils sont en
contradiction avec leurs propres idéaux.
● Passage de la 2ème pers. à la 3ème pers. du sing (il s’agit tjs d’un singulier collectif)
qui sert à la fois de conclusion et de précision par rapport au contexte de son époque
puisqu’elle utilise le déictique “ce siècle de lumières”.
● Dévalorisation de l’homme : son caractère unique : “seul” “exception” est déprécié
par le verbe “se fagoter (métaphore péjorative) : il s’agit de montrer que l’homme
refuse d’admettre l’égalité entre les hommes et les femmes selon les lois de la
nature, comme vient de le démontrer l’autrice.
● Critique plus virulente encore / crescendo : blâme des hommes à travers un registre
épidictique marqué par :
- énumération de termes dépréciatifs qui font référence à l’hybris, l’orgueil
(“boursouflé”), à l'aveuglement, à la monstruosité de l’homme (“bizarre”,
“dégénéré” au sens étymologique souligne la déshumanisation de l’homme).
- antithèse entre l’ignorance “la plus crasse” (mise en valeur par le superlatif) et
le siècle des Lumières qui souligne encore plus l’inconséquence et la
mauvaise foi des hommes (notamment les révolutionnaires qui prônent

S.Moreau-Faïz - Lycée Descartes - Rabat

l’égalité entre les individus).


- souligné à la fin du texte avec l’opposition (paradoxe) entre l'attitude des
hommes qui agissent comme des tyrans (“commander en despote”) et leurs
prétentions à profiter des avantages de la Révolution : décalage entre le
discours et les actes.

● A l’inverse, O. de G. fait un éloge des femmes, court mais efficace (une seule
subordonnée relative contre les énumérations qui précèdent) - inutile d’en dire plus,
puisqu’elle en a fait elle-même la démonstration. Elle s’appuie pour cela sur le
champ de la Raison (“facultés intellectuelles”). Simple constat qui renforce l’injustice
faite aux femmes par des hommes qui ont trahi leurs propres idéaux.
● Fin brutale du discours = aposiopèse : hypothèses : émotion, tant l’injustice est
flagrante ? Vanité de la parole ? seuls les actes vont compter

AIDE/ https://voix.larousse.fr/telechargement/Explication_de_texte.pdf

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