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Cours physique Caractéristiques de dipôles, lois de Kirchhoff MPSI

Electricité

Caractéristiques de dipôles et associations, lois de Kirchhoff

1. Courant électrique
1.1 Charge électrique
Les premières manifestations des phénomènes électriques, c'est-à-dire liés à la notion de charge électrique, sont
connues de tous : la foudre, phénomène naturel dont le mécanisme détaillé n’est pas complètement élucidé, en
est une manifestation bien connue.
L’électricité apparaît aussi si l’on frotte une règle en plastique contre ses cheveux : on peut alors attirer et soulever
de petits morceaux de papier 1! Historiquement, on observa ces phénomènes avec un petit morceau d’ambre frotté
avec une étoffe de laine qui attirait du duvet ou des petits brins de crins. De la peau de chat frottée sur une baguette
de verre produit le même genre d’effet. On notera qu’actuellement, le mécanisme justifiant l’apparition de charges
électriques sur les corps frottés n’est pas bien connu.
Nous avons souligné l’électrisation par frottements. Il existe d’autres possibilités. Citons, sans développer
davantage : l’électrisation par contact : un corps venant au contact d’un autre corps chargé peut lui-même acquérir
une charge électrique. Il est encore plus surprenant de voir apparaître des charges en approchant certains corps
d’un corps chargé, sans qu’il n’y ait contact entre eux : c’est l’électrisation par influence. Pour certains corps, en
exerçant des efforts sur eux, il apparaît des charges, c’est la piézo électricité (phénomène découvert en 1880 par
Pierre et Paul Jacques Curie). Egalement, en chauffant certains cristaux, on fait apparaître des charges électriques :
c’est la pyro électricité.
Enfin, dans nos sociétés on ne compte plus le nombre d’appareils utilisant l’électricité.
Les expériences distinguent deux types d’électricité : l’électricité positive (ou vitreuse)2 et l’électricité négative (ou
résineuse). Ces deux types d’électricité sont les seuls possibles. On établit que les électricités de même nature se
repoussent tandis que des électricités de nature opposées s’attirent3.
Nous admettrons donc comme un fait d’expériences, l’existence d’une charge électrique comme une propriété
fondamentale de la matière. Cette charge électrique est une grandeur scalaire qui peut être positive, négative ou
éventuellement nulle si la matière est non chargée électriquement. Quant à expliquer ce qu’est la charge électrique,
c’est une autre affaire que personne n’a encore résolue.

1.2 Les principes concernant la charge électrique


La matière est constituée de particules dites fondamentales. Nous postulons que l’on peut affecter à toutes ces
particules une grandeur scalaire appelée charge électrique. Cette grandeur caractérise les actions
électromagnétiques créées ou subies par la particule.
Cette grandeur vérifie les postulats suivants :
- Principe d’additivité de la charge électrique
La charge électrique d’un système quelconque s’obtient en ajoutant algébriquement la charge de chacun de ses
constituants, soit pour N constituants 𝑄 = ∑ 𝑞 où 𝑞 est la charge du 𝑖 è constituant.
Bien noté qu’un milieu constituée de particules chargées peut être globalement (ou localement) neutre, c'est-
à-dire avec une charge totale nulle.
En conséquence de cette loi, la charge de deux systèmes Σ et Σ disjoints s’obtient par addition, soit 𝑄 =
𝑄 + 𝑄 . A titre d’exercice, démontrer ce résultat.
- Principe de conservation de la charge électrique
La charge électrique d’un système isolé quelconque est constante au cours du temps.
- Principe d’invariance de la charge électrique
La charge électrique a même valeur dans tout référentiel.
- Quantification de la charge, apparence continue de la charge d’un système macroscopique
La charge de toute particule fondamentale est un nombre fractionnaire de la charge élémentaire e, valeur
absolue de la charge électronique.

1
Estimer l’énergie mise en jeu …
2 Proposé arbitrairement par Benjamin Franklin : les connaissances actuelles montrent que l’électrisation d’une tige de verre est négative !
3 Frotter deux tiges de verre et deux tiges de plastique : en les mettant en présence, on observe que les deux tiges de verre ou de plastique se

repoussent tandis qu’une tige de plastique attire une tige de verre.

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D’après le principe d’additivité des charges et de nos connaissances actuelles sur la matière, il en découle que
la charge de tout système peut s’écrire sous la forme 𝑍𝑒, avec 𝑍 entier relatif.
Exemple :
L’électron possède une charge négative notée – 𝑒 avec 𝑒 = 1,6 10 𝐶 dans le système SI. Le proton possède
lui la charge 𝑒 et le neutron n’a pas de charge.
Toutefois, si l’on considère un élément de matière macroscopique, même de très petites dimensions, il est
constitué d’un très grand nombre de particules. Ainsi, l’aspect discret de la charge de ce système ne se perçoit
pas puisqu’ajouter ou enlever quelques constituants chargés ne modifiera pas sensiblement la valeur de la
charge. On considèrera donc la charge d’un système comme une grandeur qui varie continûment. En
conséquence aussi, tout élément de milieu que l’on considérera, même petit, contiendra un grand nombre de
charges. Aussi localement ne décrira-t-on pas le mouvement individuel des porteurs de charges mais on fera
intervenir des grandeurs décrivant les effets collectifs (moyens), ces grandeurs seront généralement
considérées comme continues en fonction de la position.
Exemple :
Une solution de chlorure de sodium est constituée d’ions 𝑁𝑎 et d’ions 𝐶𝑙 . Soit une solution à 𝐶 =
10 𝑚𝑜𝑙𝐿 , un volume 𝑉 = 0,1𝑚𝑚 = 10 𝐿 de solution contient 𝑛 = 𝐶 𝑉 = 10 mol d’ions 𝑁𝑎 ,
soit un nombre d’ions de 𝑁 =𝑛 𝑁 = 10 6,02 10 = 6,02 10 ions. La charge positive contenue
dans ce volume vaut donc 𝑄 = 𝑁 𝑒 = 6,02 10 1,602 10 = 9,63 10 𝐶. En ajoutant un ion la
variation relative de la valeur de cette charge sera de 𝑒/𝑄 = 1,66 10 : non détectable. Les variations
discrètes ne se verront donc pas.

1.3 Première distinction entre conducteurs et isolants


Tous les corps frottés sans précaution ne conduisent pas à l’apparition de charges sur leur surface ; en fait seuls les
corps dits isolants ont cette propriété. Pour ces corps, seule la région frottée acquiert une charge électrique.
D’autres substances ne peuvent être électrisées que si elles sont tenues par l’intermédiaire d’un matériau isolant
électrique. Pour ces substances, on constate alors que toute la surface apparaît électrisée même si seule une petite
partie a été frottée : on dit que ces matériaux sont conducteurs, c'est-à-dire qu’ils permettent facilement le
déplacement de l’électricité.
Ceci suppose donc que l’électricité est capable de se déplacer dans le corps avec une plus ou moins grande facilité.
Historiquement, on a évoqué la notion de fluide pour modéliser « l’écoulement » de l’électricité dans le corps. Les
modèles actuels expliquent assez bien le comportement observé de la matière à partir des constituants
microscopiques.
On retiendra qu’un milieu conducteur est un milieu permettant le transport de charges électriques, contrairement
à un milieu isolant (électrique).

1.4 Courant électrique


Commençons par quelques définitions :
 On appelle porteurs de charges toute entité chargée (i.e qui porte une charge électrique).
 On appelle courant électrique (dans un référentiel donné) un déplacement d’ensemble de porteurs de
charges.
Dans un conducteur métallique les porteurs de charge assurant la conduction électrique sont des électrons, par
contre dans le cas de composants électroniques de type semi-conducteur, on invoque deux types de porteurs, les
électrons et les trous. Dans un milieu électrolytique, ce sont des ions qui assurent la conduction électrique.
Dans un milieu les porteurs de charges sont en général animés de mouvements mais il n’en résulte pas pour autant
un courant électrique car ces mouvements sont désordonnés. Ces porteurs sont animés d’un mouvement erratique
appelé agitation thermique car il dépend de la température. Pour un tel mouvement, en moyenne au cours du
temps, le déplacement d’un porteurs est nul. Pour qu’un courant électrique apparaisse, il faut que les porteurs se
déplacent en moyenne dans une certaine direction et ceci ne se produit que sous l’action de forces qui vont
ordonner le mouvement moyen : c’est le mouvement d’ensemble.
Dans les circuits électriques que l’on considérera, ce sont les générateurs qui vont créer un champ électrique
capable d'ordonner le mouvement moyen des porteurs de charges.

1.5 Intensité électrique


1.5.1 Définition et expression de l’intensité électrique
Définissons l’intensité électrique :

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 Considérons une surface 𝑆 qui est travsersée par des charges en mouvement, on appelle intensité
électrique à travers 𝑺 la charge totale qui traverse cette surface par unité de temps. On la note 𝐼
Relions cette grandeur aux caractéristiques des porteurs de charges dans un cas très simple. On suppose que les
porteurs de charges sont mobiles selon la direction 𝑂𝑥 de l’espace à la vitesse 𝑣 (même vitesse pour toutes les
charges) et on considère une surface 𝑆 normale à l’axe 𝑂𝑥.
La charge de chaque porteur est 𝑞 et on considère qu’il y a 𝑛 porteurs par unité de volume, c’est ce que l’on appelle
la densité particulaire.
𝑣 𝑑𝑡
𝑣 𝑑𝑡

𝑂 𝑣 𝑑𝑡 𝑆 𝑥

Imaginons que les porteurs de charge ( ) se déplacent dans le sens des 𝑥 croissants et considérons un petit intervalle
de temps 𝑑𝑡. On cherche à déterminer la charge qui traverse la surface 𝑆 pendant 𝑑𝑡.
Seuls les porteurs mobiles dont la trajectoire (ici un morceau de droite selon l’axe 𝑂𝑥 traduisant le mouvement
d’ensemble) traverse 𝑆 pourront contribuer à l’intensité à travers cette surface.
Or pendant 𝑑𝑡 les porteurs parcourent la distance 𝑣 𝑑𝑡, ils ne pourront traverser la surface pendant la durée 𝑑𝑡
que si ils ne sont pas éloignées de plus de 𝑣 𝑑𝑡 de celle-ci. En résumé, seules les porteurs de charge contenues dans
le cylindre de base 𝑆 et de longueur 𝑣 𝑑𝑡 selon 𝑂𝑥 contribueront à l’intensité.
Le volume du cylindre est 𝑆𝑣𝑑𝑡, donc le nombre de porteurs dans ce volume est 𝑑𝑁 = 𝑛 𝑆𝑣𝑑𝑡. Comme chaque
porteur porte la charge 𝑞, la charge qui traverse 𝑆 pendant 𝑑𝑡 vaut 𝑑𝑄 = 𝑑𝑁 𝑞 soit 𝑑𝑄 = 𝑛𝑞𝑣𝑆𝑑𝑡.
Mais par définition de l’intensité 𝐼 à travers , on a 𝐼 = donc 𝐼 = 𝑛𝑞𝑣𝑆.

Considérons maintenant un fil conducteur, et prenons pour 𝑆 une section de ce fil, 𝐼 représente l’intensité associée
au courant qui circule dans ce fil (au niveau de 𝑆).
Considérons maintenant que les particules chargées circulant dans le fil portent une charge 𝑞 positive. Il est
intéressant de noter que l’intensité à travers 𝑆 est positive si 𝑣 est positif c'est-à-dire si les particules circulent dans
le sens de l’axe 𝑂𝑥 mais que cette intensité sera négative si 𝑣 est négative.
L’intensité ainsi définie est une grandeur algébrique qui renseigne sur le sens réel de circulation du courant (soit
du déplacement des charges) une fois choisie une orientation sur le fil conducteur, ce que l’on indiquera par une
simple flèche.
𝑖

Exercice :
Déterminer la charge qui traverse une surface 𝑆 pendant la durée 𝑇 si 𝐼 (𝑡) = 𝐼 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡). Que se passe-t-il si 𝑇 est
la période de l’intensité ? Expliquer.

1.5.2 Valeurs numériques


Dans un fil métallique les porteurs de charges sont des électrons. On considère un fil de cuivre de section 𝑆 =
1,5 𝑚𝑚 parcouru par une intensité 𝐼 = 3𝐴. La masse volumique du cuivre valant 𝜌 = 8,9 10 𝑘𝑔𝑚 et sa

masse molaire 𝑀 = 63,5 𝑔𝑚𝑜𝑙 , une longueur ℓ de fil comporte 𝑁 =𝑁 soit un nombre d’atomes par
unité de volume (ou densité volumique d’atomes) de 𝑛 = 𝜌 /𝑀 .
AN 𝑛 = 8,4 10 𝑎𝑡𝑜𝑚𝑒𝑠/𝑚 .
En considérant que chaque atome de cuivre libère un électron participant à la conduction électrique, la densité des
porteurs de charges est donc 𝑛 = 1𝑛 = 8,4 10 𝑚 .
On en déduit la vitesse des porteurs de charges : 𝑣 = 𝐼/(𝑛(−𝑒)𝑆).
AN : 𝑣 = −0,15 𝑚𝑚/𝑠, c’est une vitesse très faible. Le signe – indique que les électrons se déplacent en sens
contraire de celui indiqué pour 𝐼.
Notons 𝐷 le nombre d’électrons traversent la section du conducteur par seconde (c’est un débit). On a donc, par
définition de l’intensité 𝐼 = 𝐷 (−𝑒) donc 𝐷 = −𝐼 /𝑒.
AN : |𝐷 | = 1,9 10 𝑒𝑙𝑒𝑐𝑡𝑟𝑜𝑛𝑠/𝑠 traversent la section 𝑆…
Rem :

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Nous avons vu précédemment que le nombre de porteurs de charges qui traversent la section pendant 𝑑𝑡 vaut
= 𝑛𝑆𝑣 donc = 𝐼 /(−𝑒) comme obtenu ci-dessus.

1.5.3 Densité volumique de courant, nouvelle expression de l’intensité


On définit la densité volumique de courant par 𝚥⃗ = 𝑛𝑞𝑣⃗
On remarque que l’expression de 𝐼 peut alors s’écrire avec un produit scalaire : 𝐼 = 𝚥⃗. 𝑢 ⃗𝑆 . Or 𝑢 ⃗ est un vecteur
normal à 𝑆, on doit qu’on oriente la surface en choisissant un vecteur normal et on peut alors écrire 𝑆⃗ = 𝑆𝑢 ⃗ de
sorte que 𝐼 = 𝚥⃗. 𝑆⃗, faisant apparaitre l’intensité à travers S comme un produit scalaire entre un vecteur et le vecteur
surface associé à 𝑆 : un tel produit scalaire s’appelle un flux. On retrouve plus mathématiquement le caractère
algébrique de l’intensité.

1.6 Equation de conservation de la charge électrique


Nous établirons cette équation sur un cas de figure générique.
Considérons un domaine de l’espace (de forme cubique) relié à trois (mais ce pourrait être un nombre quelconque)
de conducteurs tel qu’indiqué sur la figure ci-dessous.
On appelle Σ le système constitué par les entités dans le cube. Ce système n’est pas fermé à cause des particules
qui entrent ou sortent du cube par les conducteurs cylindriques.

𝑑𝑉

𝑑𝑉
𝑑𝑉 𝐼

On considère alors le système fermé Σ suivant :


- Σ(𝑡) = Σ (𝑡) + les particules qui « entrent » dans le cube pendant 𝑑𝑡
- Σ(𝑡 + 𝑑𝑡) = Σ (𝑡 + 𝑑𝑡) + les particules qui « sortent » du cube pendant 𝑑𝑡
Les particules qui « entrent » dans le cube pendant 𝑑𝑡 sont contenues dans le volume 𝑑𝑉 , celles qui sortent dans
les volumes 𝑑𝑉 et 𝑑𝑉 comptent tenu des sens algébriques indiqués pour les intensités.
Exprimons la charge du système Σ aux instants 𝑡 et 𝑡 + 𝑑𝑡 :
𝑄 (𝑡) = 𝑄 (𝑡) + 𝑑𝑄
où 𝑑𝑄 est la charge contenue dans le volume 𝑑𝑉 .
De même :
𝑄 (𝑡 + 𝑑𝑡) = 𝑄 (𝑡 + 𝑑𝑡) + 𝑑𝑄 + 𝑑𝑄
où 𝑑𝑄 et 𝑑𝑄 sont les charges contenues dans les volumes 𝑑𝑉 et 𝑑𝑉 respectivement.
Comme le système Σest un système fermé, le principe de conservation de la charge électrique nous assure que
𝑄 (𝑡 + 𝑑𝑡) = 𝑄 (𝑡) donc que 𝑄 (𝑡 + 𝑑𝑡) + 𝑑𝑄 + 𝑑𝑄 = 𝑄 (𝑡) + 𝑑𝑄
Mais par définition de l’intensité électrique on a 𝑑𝑄 = 𝐼 𝑑𝑡, 𝑑𝑄 = 𝐼 𝑑𝑡 et 𝑑𝑄 = 𝐼 𝑑𝑡 donc on peut écrire :
𝑄 (𝑡 + 𝑑𝑡) − 𝑄 (𝑡) = (𝐼 − 𝐼 − 𝐼 )𝑑𝑡
En divisant par 𝑑𝑡 il vient :
𝑑𝑄 (𝑡)
=𝐼 −𝐼 −𝐼
𝑑𝑡
Le sens de cette équation est assez simple : la variation de la charge contenue dans le système Σ (le cube) par
unité de temps est due aux charges apportées par le conducteur 1 par unité de temps auquel on enlève les charges
qui ont quitté le cube par les conducteurs 2 et 3 par unité de temps. On notera soigneusement le caractère
algébrique de cette relation.
Ily a un cas particulier intéressant, c’est celui du régime permanent.
( )
Dans ce type de régime la charge contenue dans Σ est la même à chaque instant, ainsi = 0, et donc
𝐼 =𝐼 +𝐼
équation dont le sens physique est maintenant simple :

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pendant une durée donnée, le nombre total de charges qui arrivent dans le système Σ est égal au nombre de
charges qui en partent.

2. Tension électrique
2.1 Notion de tension
Nous avons dit qu’un courant électrique est un mouvement (moyen) ordonné des porteurs de charges. Pour que
ceci se produise, il faut que quelque chose ordonne ce mouvement : c’est le champ électrique créé par le générateur
qui, par son action sur les charges (cf chapitre : action d’un champ électrique sur les particules chargées) donne une
vitesse moyenne d’ensemble aux particules (c’est la vitesse 𝑣 que nous avons fait intervenir dans l’expression de
𝐼 ).
Nous admettrons provisoirement que, tout comme l’eau d’une rivière qui s’écoule entre deux points sous l’action
du champ de pesanteur voit son énergie potentielle varier, il existe, associé à l’action du champ électrique, entre
deux points A et B une tension qui « reflète » la variation d’énergie potentielle d’une charge lorsqu’elle passe du
point B au point A.
On la note 𝑈 et on la représente graphiquement par une flèche joignant le point B au point A. 𝑈 𝐴
𝐵
2.2 Potentiel électrique
Nous avons dit qu’une tension « reflète » une variation d’énergie potentielle et on peut montrer qu’une tension
s’écrit comme une différence de potentiel électrique, grandeur que nous relierons plus tard à l’énergie potentielle.
On admet donc que l’on peut écrire pour tous points A et B :
𝑈 =𝑉 −𝑉
où la grandeur 𝑉 est le potentiel (électrique) en A et 𝑉 le potentiel électrique en B.
Rem :
Une tension, comme un potentiel électrique, se mesure en volt (V).
Origine des potentiels :
Tout comme une énergie potentielle est définie à une constante additive près, un potentiel électrique est défini à
une constante additive près, ce qui ne change évidemment pas la valeur de la différence de potentiel, donc la
tension, entre deux points. Il est ainsi possible de choisir un point particulier (mais un seul) comme origine des
potentiels, ce sera la masse d’un circuit électrique.
Rem :
Les circuits électriques sont généralement reliés (physiquement, c'est-à-dire via un fil conducteur) à la Terre pour
des mesures de sécurité et souvent ce sera le potentiel de la Terre (quasi constant) qui sera choisi comme masse.

2.3 Loi d’additivité des tensions (ou loi de Volta)


Lors de l’étude des piles qu’il construisit, Alessandro Volta remarqua la loi suivante (reformulée). Si on se donne
trois points A, B et C et que l’on mesure les tensions 𝑈 , 𝑈 et 𝑈 entre ces points, alors on a la loi suivante
entre ces tensions : 𝑈 = 𝑈 + 𝑈 .
𝑈 C 𝑈
B A
𝑈
Exercice :
Démontrer cette relation en utilisant la notion de potentiel
Exercice :
Vérifier également que 𝑈 = −𝑈 .

3. Dipôles électrocinétiques
3.1 Caractéristique d’un dipôle
Commençons par deux définitions :
 Un dipôle électrocinétique est un système qui dispose de deux bornes (« deux pôles ») conductrices
permettant d’alimenter électriquement le système.
 La caractéristique d’un dipôle est la relation entre la tension aux bornes du dipôle et l’intensité qui le
traverse.

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Donner la caractéristique d’un dipôle revient à donner la loi entre la tension à ses bornes et l’intensité qui le
traverse, en précisant généralement les conditions dans lesquelles cette relation est valable (limitations en courant,
en tension, conditions de température, d’éclairement etc). Ceci nécessite notamment des conventions sur
l’algébrisation des grandeurs électriques que nous allons préciser.
Mentionnons tout de même que la donnée de la caractéristique permet de classifier les dipôles. Par exemple :
- Si la tension est nulle lorsque l’intensité est nulle, on parle de dipôle passif. Sinon, le dipôle est dit actif.
- Si la relation entre la tension et l’intensité est une relation linéaire (voir une définition générale plus loin,
cf math aussi) alors le dipôle est dit linéaire, sinon on parle de dipôle non linéaire.
- Un dipôle est symétrique si on peut permuter ses bornes sans modifier son comportement (une résistance
est un dipôle symétrique, une diode ne l’est pas).
- Un générateur est un dipôle capable de fournir de l’énergie électrique (par exemple, en convertissant de
l’énergie « chimique » en énergie électrique). Si le dipôle en reçoit, on parle de récepteur.
On peut ajouter d’autres critères…Un dipôle peut en posséder plusieurs.

3.2 Convention récepteur et convention générateur


On rencontre deux types de conventions pour l’algébrisation des grandeurs électriques tension et intensité aux
bornes d’un dipôle : la convention récepteur et la convention générateur.
En convention récepteur, les flèches indiquant les algébrisation de la tension et de l’intensité sont en sens
contraire :
𝑖
dipôle

𝑢
En convention générateur, les flèches indiquant les algébrisations de la tension et de l’intensité sont de même
sens :
𝑖
dipôle
𝑢
La donnée d’une caractéristique est donc la donnée de la relation entre 𝑢 et 𝑖 dans une convention donnée et en
précisant les bornes du dipôle si celui-ci n’est pas symétrique.
Attention : Le choix d’une convention est indépendant du fonctionnement réel du dipôle, même si souvent on
adopte la convention générateur pour les dipôles générateurs et récepteurs pour les autres, mais on peut très bien
utiliser la convention récepteur pour un dipôle qui est un générateur électrique, c'est-à-dire qui fournit de l’énergie
électrique au circuit.

3.3 Puissance et énergie électrique d’un dipôle


On admet qu’un dipôle dont la tension aux bornes est 𝑢(𝑡) à l’instant 𝑡 et qui est parcouru à cet instant par
l’intensité 𝑖(𝑡)reçoit la puissance électrique algébrique instantanée
𝑝(𝑡) = 𝑢(𝑡)𝑖(𝑡)
Cette expression est valable en convention récepteur ou en convention générateur, simplement le sens du transfert
énergétique est différent selon la convention, ainsi :
Convention récepteur Convention générateur
 si 𝑝 > 0 le dipôle reçoit effectivement de  si 𝑝 > 0 le dipôle fournit effectivement de
l’énergie sous forme électrique, qu’il convertit en l’énergie sous forme électrique.
une autre forme (cf suite).
 Si 𝑝 < 0 le dipôle fournit de la puissance  Si 𝑝 < 0 le dipôle reçoit effectivement de
électrique au reste du circuit, puissance qui provient l’énergie sous forme électrique, qu’il convertit en
généralement d’un autre type d’énergie (par une autre forme (cf suite).
exemple chimique dans les générateurs de type
pile)
Le travail électrique (algébriquement) reçue par le dipôle pendant la durée élémentaire 𝑑𝑡 vaut
𝛿𝑊 = 𝑝(𝑡)𝑑𝑡
Le travail électrique total reçue entre les instants 𝑡 et 𝑡 s’obtient en ajoutant les travaux élémentaires reçus sur
chaque petits intervalles de temps, soit mathématiquement :

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𝑊 = 𝑝(𝑡)𝑑𝑡

On parle généralement d’énergie électrique reçue (algébriquement). Cette énergie est donc mesurée par l’aire sous
la courbe 𝑝(𝑡).

3.4 Etude de quelques dipôles


3.4.1 Le résistor
Caractéristique
Un résistor est un dipôle symétrique (figure 2.a.2), représenté symboliquement sur la figure 2.a.1, pour lequel, en
convention récepteur, la tension 𝑢 aux bornes du dipôle est reliée à l’intensité 𝑖 du courant qui le traverse par la
relation :
𝑢 = 𝑅𝑖

Figure 2.a.1 Figure 2.a.2


La grandeur 𝑹 caractérise le fonctionnement électrique du dipôle, elle est positive, se mesure en ohm (symbole Ω)
dans le système 𝑆𝐼 et est appelée résistance.
On écrit parfois 𝑖 = 𝐺𝑢 avec 𝐺 = 1/𝑅 qui est appelée la conductance et qui se mesure en Siemens (1𝑆 = 1Ω ).
A ce stade, on admet qu’un fil conducteur de longueur ℓ, de section 𝑠 présente une résistance électrique
𝑹 = 𝝆𝓵/𝒔
où 𝜌 est un coefficient caractéristique du matériau constituant la résistance et appelé résistivité (son inverse
s’appelle la conductivité).
Il est à noter que, pour un matériau donné, plus la longueur de la résistance est grande, plus celle-ci est importante
et qu’au contraire plus la section est grande (plus le passage des charges est facilité…) plus la résistance est faible.
Exemple de matériau avec leur résistivité à 20°C :
Métal 𝐶𝑢 𝐴𝑢 𝐴𝑔 𝐴𝑙 𝑍𝑛 𝐶𝑑 𝐹𝑒 𝑃𝑏
𝜌x 1𝑂 Ω𝑚 1,7 2,4 1,6 2,7 6 7,6 10 21
Ainsi la résistance d’un fil de cuivre de section 1,6 𝑚𝑚 et de longueur 1𝑚 est de 1,06 10 Ω. La résistivité est très
élevé pour les isolants comme du verre (10 Ω𝑚) du bois sec (10 Ω𝑚).
Lorsqu’on cherche à fabriquer de bons conducteurs, les matériaux suivants sont utilisés. Petit tour.
Le cuivre est très couramment utilisé car c'est un très bon conducteur, il sert à confectionner la majorité des fils
électriques.
L’aluminium, de résistivité légèrement supérieure à celle du cuivre, est plus léger. On l'utilise pour la confection des
câbles de haute tension, armés en acier car sa ténacité n'est pas très élevée.
L’argent est un des meilleurs conducteurs, mais son prix élevé restreint son usage (souvent sous forme d’alliage).
Enfin l’or est un bon conducteur mais très onéreux, toutefois deux qualités fondamentales le rendent
indispensable : son extrême ductilité permet de fabriquer des fils plus fins que des cheveux pour les connexions
microscopiques des circuits intégrés (microprocesseurs...), et son inaltérabilité qui évite la corrosion.
Parfois on veut de forte résistance, par exemple pour la transformation d'énergie électrique en transfert thermique
(cf aspect énergétique).
Aspect énergétique
La puissance reçue par la résistance s’écrit 𝑝 = 𝑢𝑖 = 𝑅𝑖 = 𝐺𝑢 ces deux dernières expressions découlant de la
caractéristique.
On remarque que, quelque soit le sens du courant (𝑖 > 0 ou 𝑖 < 0) la puissance est positive donc, comme on est
en convention récepteur, cela signifie que le dipôle reçoit toujours de l’énergie électrique.
Comme on le verra plus tard (cf thermodynamique) cette énergie est essentiellement convertie en transfert
thermique que la résistance donne au milieu qui l’environne : on l’appelle puissance Joule.
Exercice :

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Calculer l’énergie Joule reçue par une résistance parcourue par le courant d’intensité 𝑖(𝑡) = 𝐼 cos (𝜔𝑡) entre les
dates 𝑡 et 𝑡 .
( ) ( )
Réponse :𝑊 = 𝑅𝐼 (𝑡 − 𝑡 ) +
Rem :
Les fils conducteurs reliant les dipôles sont très peu résistifs. On négligera (sauf avis explicite contraire) la chute de
potentiel à leurs bornes. Le potentiel électrique le long d’un fil sera donc pris constant : le fil est dit équipotentiel.

3.4.2 Le condensateur
Caractéristique
Un condensateur (figure 2.b.2) est un ensemble de deux conducteurs séparés par un isolant. Les deux conducteurs
peuvent être reliés à un circuit électrique par deux fils conducteurs.
On le représente conventionnellement selon la figure 2.b.2

𝑞 −𝑞

Figure 2.b.1 Figure 2.b.2


En convention récepteur, la caractéristique de ce dipôle symétrique est donnée par la relation
𝑑𝑢
𝑖=𝐶
𝑑𝑡
La grandeur constante 𝑪, positive, est appelée capacité du condensateur et elle se mesure en Farads (symbole 𝐹)
dans le système SI.
En introduisant la charge 𝑞 portée par l’armature de gauche sur le schéma (du côté de l’intensité, celle de l’autre
armature est −𝑞), on a la relation 𝑖 = , donc = 𝐶 et ainsi 𝑞 = 𝐶𝑢 + 𝑐𝑠𝑡𝑒. Lorsque 𝑞 = 0 la tension est nulle,
on a donc 𝑐𝑠𝑡𝑒 = 0 et ainsi on peut écrire 𝑞 = 𝐶𝑢.
Rem :
On notera que si 𝑖 > 0 alors > 0 : la charge aux bornes du condensateur croit, on dit qu’il se charge. Inversement
lorsque la charge diminue, c’est la décharge.
Pour un condensateur plan, formé de deux plaques (armatures) planes d’aire 𝑆 en regard distantes de 𝑒, on montre
que la capacité s’exprime par la relation :

𝑺
𝑪 = 𝜺𝟎 𝜺𝒓
𝒆

𝜀 = 8,84 10 𝐹𝑚 est la permittivité diélectrique du vide et 𝜀 la permittivité diélectrique relative (sans


dimension) du matériau isolant placé entre les armatures. On note 𝜀 = 𝜀 𝜀 la permittivité diélectrique du
matériau.
Exemple de valeur de permittivité relative (à pression atmosphérique et à 10°C) :
*

Matériau vide air sec eau verre nylon huile plexiglas mica
𝜀 1 1,0006 78,5 5−7 3,5 2−3 2−4 7
La capacité d’un condensateur au mica d’épaisseur 100 𝜇𝑚 et de surface 𝑆 = 1 𝑐𝑚 est 𝐶 = 62 𝑛𝐹.
Comportement en continu
En régime continu les grandeurs sont constantes au cours du temps, donc = 0 et par suite 𝑖 = 0 quelque soit la
tension (constante) aux bornes du condensateur.
Un condensateur en continu se comporte donc comme un coupe circuit ou un interrupteur ouvert (l’interrupteur
ouvert ne laisse pas passer le courant, l’intensité qui le traverse est nulle) :
en continu
𝑖=0
𝑢

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Electricité
Aspect énergétique
La puissance reçue par le condensateur s’écrit 𝑝 = 𝑢𝑖 = 𝑢𝐶 = 𝐶 𝑢 or 𝑢 = 𝑢 donc 𝑝 = 𝐶𝑢 .
On remarque que la puissance s’écrit comme une dérivée de fonction par rapport au temps, soit
𝑑
𝑝= 𝐸
𝑑𝑡
avec donc 𝐸 = 𝐶𝑢 + 𝑐𝑠𝑡𝑒.
On choisit 𝐸 = 0 lorsque 𝑢 = 0 ce qui impose 𝑐𝑠𝑡𝑒 = 0 et donc finalement on prend
1
𝐸 = 𝐶𝑢
2
On appelle cette grandeur énergie potentielle électrique. Voyons pourquoi.
Exercice :
Calculer l’énergie électrique (algébriquement) reçue par le condensateur, entre les instants 𝑡 , où la tension vaut
𝑈 = 𝑢(𝑡 ), et 𝑡 , où la tension vaut 𝑈 = 𝑢(𝑡 ).
Réponse : 𝑊 = 𝐶(𝑈 − 𝑈 )

L’exercice précédent montre que l’on peut calculer le travail électrique reçu par un condensateur entre deux dates
en connaissant seulement l’état électrique du condensateur (sa tension) à ces deux dates sans avoir besoin de
connaitre les états intermédiaires. Le travail ne dépend donc que de l’état initial et de l’état final du système. Cette
notion se rapproche de celle vue en terminale concernant le travail du poids qui ne dépend que des altitudes de
départ et d’arrivée, indépendamment de la trajectoire suivie par le poids entre ces deux altitudes. Le travail du
poids était égale à une variation d’énergie potentielle (de pesanteur), ici le travail électrique est égale à une
variation d’énergie potentielle électrique.
Pour terminer notons que si 𝑝 > 0 alors 𝐸 > 0 donc l’énergie potentielle croit et par suite également la
tension et donc la charge portée par le condensateur : on dit que le condensateur se charge. Inversement, lorsque
le condensateur se décharge, l’énergie potentielle diminue et la puissance est négative, donc le condensateur
fournit de l’énergie électrique au reste du circuit, il se comporte en générateur.

3.4.3 La bobine
Caractéristique
La bobine la plus simple que l’on peut envisager est constituée d’un fil conducteur enroulé sur un cylindre. Ce
système, lorsqu’il est parcouru par un courant variable, est siège d’un phénomène d’auto-induction qui conduit à
l’apparition d’une tension entre les deux extrémités du bobinage (cf cours sur l’induction). Cette tension est
généralement prédominante devant celle liée à la résistance des fils.
Dans une bobine idéale seul le phénomène d’induction est pris en compte. On représente conventionnellement
une bobine idéale selon la figure 2.c.2 et, en convention récepteur, on montre que la tension aux bornes du
bobinage est reliée à l’intensité qui traverse la bobine par la relation
𝑑𝑖
𝑢=𝐿
𝑑𝑡

Figure 2.c.1 Figure 2.c.2

La constante 𝑳, positive, est appelée inductance et se mesure en Henry (symbole 𝐻) dans le système SI.
Nous supposerons systématiquement dans les calculs qui vont suivre que les bobines sont idéales.
Comportement en continu
En régime continu les grandeurs sont constantes au cours du temps, donc = 0 et par suite 𝑢 = 0 quelque soit
l’intensité (constante !) en entrée de bobine.
Une bobine en continu se comporte donc comme un fil ou un interrupteur fermé (tension nulle à ses bornes) :
en continu
𝑖
𝑢=0

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Aspect énergétique
La puissance reçue par la bobine s’écrit 𝑝 = 𝑢𝑖 = 𝐿 𝑖, or 𝑖 = 𝑖 donc 𝑝 = 𝐿𝑖 . Comme pour le
condensateur, on introduit une énergie potentielle magnétique définie par
1
𝐸 = 𝐿𝑖
2
telle que
𝑑
𝑝= 𝐸
𝑑𝑡

Par analogie avec le condensateur, le travail électrique reçu par une bobine entre deux instants 𝑡 et 𝑡 est égale à
la variation d’énergie potentielle à ces deux dates, soit 𝑊 = 𝐸 (𝑡 ) − 𝐸 (𝑡 ).
Exercice :
Redémontrer ce résultat.

3.4.4 Générateur de tension : modèle de Thévenin


Aspect énergétique
On considère maintenant un générateur de tension, c'est-à-dire à la base un dipôle capable de délivrer de la
puissance électrique dans un circuit et donc d’y faire circuler des courants.
On considère un générateur dans sa zone de fonctionnement affine pour laquelle la tension aux bornes du
générateur est une fonction affine du courant.
En adoptant la convention générateur, la caractéristique est de la forme :
𝑢 = 𝑒 − 𝑟𝑖
où :
 𝒆 est appelé force électromotrice (fem en abrégé) du générateur
 𝒓 est la résistance interne du générateur, elle traduit les pertes internes (effet Joule) du générateur.
Notons que, lorsque 𝑟 = 0, on obtient 𝑢 = 𝑒 de sorte que la valeur de la tension aux bornes du générateur est
indépendante de l’intensité qui le traverse.
 Définition : on appelle générateur idéal de tension un générateur de tension pour lequel la tension aux
bornes est indépendante de l’intensité qui le traverse.
On représente conventionnellement un générateur idéal de tension par le schéma de gauche de la figure 2.d.

Figure 2.d.
La loi d’additivité des tensions montre alors que la tension aux bornes d’un générateur de Thévenin est la somme
d’une tension d’un générateur idéal de fem 𝑒 et d’une tension aux bornes d’une résistance 𝑟, on représente donc
un générateur de Thévenin comme une association série d’un générateur idéal de tension et d’une résistance, voir
la figure 2.d à droite.
Aspect énergétique
La puissance électrique algébriquement délivrée par un générateur de tension en modèle Thévenin s’écrit 𝑝 = 𝑢𝑖
soit 𝑝 = (𝑒 − 𝑟𝑖)𝑖 donc 𝑝 = 𝑒𝑖 − 𝑟𝑖 .
 Le terme – 𝑟𝑖 , toujours négatif, compté en convention générateur, correspond donc à une puissance
électrique absorbée par le dipôle et convertit en transfert thermique. C’est l’effet Joule qui traduit
l’échauffement du dipôle.
 Le terme 𝑒𝑖, s’il est positif, correspond bien en convention générateur à une puissance électrique fournie
par le dipôle au reste du circuit. C’est ce terme qui traduit le fonctionnement générateur du dipôle.
Par contre si ce terme est négatif, le dipôle ne fonctionne pas en générateur et le terme 𝑒𝑖 correspond à
une puissance électrique reçue par le dipôle et convertie en une autre forme d’énergie (et qui n’est pas de
l’effet Joule) par exemple en énergie chimique dans un électrolyseur ou en énergie mécanique dans un
moteur électrique.

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On retiendra que la représentation de Thévenin peut aussi être utilisée pour décrire le fonctionnement de dipôles
récepteurs à caractéristique affine (cf loi d’Ohm généralisée ci-dessous).
3.4.5 Générateur idéal de courant
Par symétrie avec le générateur idéal de tension précédent, on définit :
 Un générateur idéal de courant est un générateur délivrant un courant dont l’intensité 𝜂 est indépendant
de la tension 𝑢 aux bornes du générateur.
𝑢
Représentation :
𝜂

3.4.6 Loi d’Ohm généralisée


On considère maintenant un dipôle pour lequel la caractéristique, en convention récepteur ici, est une droite 𝑢 =
𝑢 + 𝑟𝑖 avec 𝑟 une constante positive appelée résistance interne du dipôle: on appelle cette caractéristique loi
d’Ohm généralisée (puisqu’on retrouve la loi d’Ohm d’une simple résistance 𝑟 dans le cas 𝑢 = 0).
 On appelle tension à vide d’un dipôle la tension à ses bornes lorsque l’intensité est nulle.
Exercice :
Montrer que la tension à vide d’un dipôle vérifiant la loi d’Ohm généralisée est 𝑢 .
 On appelle intensité de court-circuit d’un dipôle l’intensité qui circule dans ce dipôle lorsqu’on relie ses
bornes entre elles par un fil non résistif (on les connecte directement entre elles).
Exercice :
Montrer que l’intensité de court-circuit, notée 𝑖 , du dipôle vérifiant la loi d’Ohm généralisée est donnée par 𝑖 =
− .

Exercice : 𝑢
Montrer que la caractéristique d’un dipôle vérifiant la loi d’Ohm généralisée peut être vue 𝑖
comme l’association parallèle d’un générateur idéal de courant délivrant l’intensité de court- 𝜂
circuit et d’une résistance 𝑟 : une telle association est appelée générateur de Norton.

Il est intéressant de noter que ces dipôles vérifiant la loi d’Ohm généralisée décrivent notamment le comportement
des résistances et des générateurs de tension en modèle Thévenin (on retrouve le générateur de Thévenin avec
𝑢 = −𝑒, attention à la convention) ou des générateurs de courant en modèle Norton, mais d’autres dipôles à
caractéristiques affines qui fonctionnent en récepteur, comme on l’a déjà vu avec le modèle de Thévenin.
Exercice :
Déterminer les conditions d’équivalence des représentations de Thévenin et de Norton d’un même dipôle vérifiant
la loi d’Ohm généralisée.
(réponse : les dipôles doivent avoir même résistance interne 𝑟 et on doit vérifier 𝑒 = 𝑟𝜂)

4. Lois de Kirchhoff
Les lois de Kirchhoff régissent l’évolution des tensions et intensités dans les circuits électriques pour lesquels les
phénomènes de propagation des ondes électromagnétiques sont négligeables.
Ces lois, au nombre de deux, sont respectivement appelées loi des mailles et loi des nœuds.

4.1 Vocabulaire relatif aux circuits électriques


Avant de les énoncer, rappelons quelques définitions relatives aux circuits électriques :
 Nœud : on appelle nœud une borne commune à au moins trois dipôles.
 Branche : on appelle branche un ensemble de dipôles compris entre deux nœuds, sans aucun autre nœud
entre ces dipôles. On dit alors que ces dipôles sont placés en série.
Conséquence : les dipôles en série sont donc parcourus par une même intensité, celle de la branche.
 Maille : on appelle maille un parcours fermé, formé de branches, ne passant qu’une fois par un nœud donné.
 Dipôle en parallèle (ou dérivation) : on dit que deux dipôles sont placés en parallèle si leurs bornes sont
respectivement reliées à deux nœuds distincts.

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Conséquence : la tension entre ces nœuds est commune aux deux dipôles. Autrement dit, deux dipôles en
parallèle ont même tension à leurs bornes.

4.2 Approximation des régimes quasi-stationnaires


Les lois de Kirchhoff que nous allons énoncer sont rigoureusement valables en régime continu c'est-à-dire lorsque
les grandeurs ne dépendent pas du temps.
Plus généralement elles restent valables dans le cadre dit de l’ARQS pour approximation des régimes quasi-
stationnaires que nous allons énoncer maintenant.
En effet l’étude de l’électromagnétisme, qui englobe l’électrocinétique que nous traitons, montre que les deux lois
de base de l’électrocinétique, que sont la loi des nœuds et la loi des mailles, restent valables dans le cadre de l’ARQS
qui consiste principalement à négliger les phénomènes de propagation.
Considérons un signal, tel que celui émit par un générateur. Ce signal se modifie au cours du temps et appelons 𝑇
un temps caractéristique de ce signal. Ce sera par exemple la période pour un signal périodique.
Ce signal doit se propager d’un point à un autre du circuit pour en modifier l’état. Comme ce signal se propage
grosso modo à la vitesse de la lumière 𝑐, il lui faut le temps 𝜏 = 𝐿/𝑐 pour aller d’un point à un autre distant de 𝐿,
en pratique 𝐿 sera de l’ordre de grandeur de la longueur du circuit. La propagation sera négligeable si les
modifications sont perçues quasi-instantanément donc si 𝜏 ≪ 𝑇, c'est-à-dire que la durée que met l’information
pour passer d’un point à l’autre du circuit est négligeable devant le temps caractéristiques d’évolution des
grandeurs électriques. Cette condition s’écrit également en terme de fréquence de signal. On est dans l’ARQS si
= 𝑓 ≪ 𝑐/𝐿, c'est-à-dire que la fréquence du signal doit être suffisamment basse.
On peut réécrire cette condition encore autrement. En effet 𝜏 = ≪ 𝑇 dit aussi que l’on doit avoir 𝐿 ≪ 𝑐𝑇 et si
𝑇est la période du signal, 𝑐𝑇 = 𝜆 la longueur d’onde du signal, alors la condition s’écrit 𝐿 ≪ 𝜆. On en conclut que
lorsque les dimensions du circuit sont très inférieures à la longueur d’onde du signal, l’ARQS est vérifié.
Exemples numériques :
- En TP, nous utiliserons des circuits de longueur caractéristique 𝐿 = 1𝑚 avec des générateurs sinusoïdaux
de fréquence typique 𝑓 = 1𝑘𝐻𝑧 ≪ 𝑐/𝐿 = 100 𝑀𝐻𝑧, donc de période 𝑇 = = 1𝑚𝑠.
On en déduit 𝜆 = 𝑐𝑇 = 𝑐/𝑓 = 310 𝑚 = 300𝑘𝑚 ≫ 𝐿, la condition est largement vérifiée.
- Par contre, pour les courants transportés sur le réseau de distribution EDF sur quelques centaines de km,
la propagation ne pourra plus être négligée.
- En téléphonie mobile les signaux sont de l’ordre du gigahertz, donc 𝜆 = 𝑐𝑇 = 𝑐/𝑓 = 30 𝑐𝑚, la condition
peut ne plus être respectée.

4.3 Loi des mailles


On considère un circuit en ARQS, pour toute la suite.
 La loi des mailles énonce que sur une maille la somme algébrique des tensions aux bornes des dipôles est
nulle.
Pour algébriser les tensions, une fois celles-ci choisies aux bornes de chaque dipôle de la maille, on choisit un sens
de parcours de la maille et on décide de compter positivement une tension orientée dans le sens de parcours de la
maille, c'est-à-dire une tension que l’on traverserait de la queue vers la flèche dans et négativement dans le cas
contraire.
On a donc dans une maille comportant 𝑛 dipôles :

𝜀 𝑢 =0

où 𝑢 est la tension aux bornes du dipôle 𝑘et 𝜀 = +1 si cette tension est orientée dans le sens positif choisi pour
la maille, sinon 𝜀 = −1.
Exemple :

𝑢
𝑢 𝑢
𝑢
𝑢 𝑢

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La loi des mailles s’écrit, compte tenu du sens de parcours choisi : +𝑢 − 𝑢 + 𝑢 − 𝑢 +𝑢 +𝑢 −𝑢 =0

4.4 Loi des nœuds


Soit un nœud du circuit connectant 𝑛 branches du circuits.
Avant d’énoncer la loi des nœuds, il convient de remarquer que l’équation de conservation de la charge impose
que l’intensité est la même à travers n’importe quelle section d’un même conducteur : on dit que l’intensité est la
même en tout point d’un conducteur. On peut donc parler de l’intensité dans un conducteur.
Attention :
Bien noter que ceci n’implique pas que cette intensité soit constante au cours du temps, elle peut parfaitement
varier mais alors les variations sont les mêmes en tout point du conducteur. Ce résultat est cohérent avec l’ARQS
où l’on néglige la durée de propagation des signaux.

 La loi des nœuds énonce que la somme algébriques des intensités des branches arrivant au nœud est
nulle.
C’est une simple conséquence de la conservation de la charge électrique valable en régime continu et en régime
quasi-stationnaire puisqu’alors la charge du système Σ ne varie pas au cours du temps (cf équation de conservation
de la charge § 1.6 avec donc maintenant = 0).
Pour compter algébriquement les intensités des branches, une fois choisie une orientation de l’intensité dans
chaque branche, on décide de compter positivement une intensité orientée vers le nœud et négativement dans le
cas contraire. On a donc pour un nœud à 𝑛 branches :

𝜀 𝑖 =0

où 𝑖 est l’intensité dans la branche 𝑘 et 𝜀 = +1 si l’intensité dans cette branche est orientée vers le nœud, sinon
𝜀 = −1.

Exemple :
𝑖 A 𝑖

𝑖 𝑖

D’après la loi des nœuds en 𝐴 :


+𝑖 − 𝑖 − 𝑖 + 𝑖 = 0
ou encore
𝑖 +𝑖 =𝑖 +𝑖
cette dernière égalité signifiant que la somme des intensités entrant au nœud est égale à la somme des intensités
partant du nœud (c'est-à-dire aussi que la somme des charges arrivant au nœud est égale à la somme des charges
qui en partent, pendant une même durée).

4.5 En pratique…
Pour appliquer les lois de Kirchhoff à un circuit électrique, on commence par :
 Choisir arbitrairement une orientation pour les intensités dans chaque branche.
 Puis on choisit également, toujours arbitrairement, une orientation pour les tensions aux bornes de chaque
dipôle du circuit.
 On applique ensuite les lois de Kirchhoff
 Enfin on reliera intensité et tension pour chaque dipôle compte tenu de la convention, générateur ou
récepteur, dans laquelle se trouve chaque dipôle, cette convention découlant des choix arbitraires
d’orientation des intensités et des tensions fait précédemment.
 En pratique les choix d’orientation des intensités et des tensions doit être fait en évitant au maximum les
soucis de signe dans l’écriture des caractéristiques, par exemple on place une résistance en convention
récepteur (et alors 𝑈 = 𝑅𝐼) et non générateur (auquel cas il faudra bien écrire 𝑈 = −𝑅𝐼).

4.6 Exemple d’application


Pour illustrer les lois de Kirchhoff, on se propose de déterminer l’intensité 𝑖 circulant dans la résistance 𝑅 du
montage ci-dessous :

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𝑖 𝑖
𝑖
𝑅 𝑅
𝑢 𝑅 𝑢
𝑢
𝐸 𝐸

Cette méthode nous l’utiliserons le moins souvent possible car, même si elle est systématique, elle s’avère souvent
longue et est de toute façon calculatoire. Elle consiste simplement à écrire les lois de Kirchhoff puis à traduire les
caractéristiques des dipôles. On obtient de manière générale des systèmes d’équations qu’il faut alors résoudre.
Pour les circuits linéaires, on dispose de théorèmes souvent plus efficaces pour les calculs (cf suite). Résolvons notre
problème.
On peut écrire d’après la loi des mailles :
𝐸 −𝑢 −𝑢 = 0 et 𝑢−𝑢 +𝐸 =0
où l’on a déjà tenu compte que la tension aux bornes des générateurs idéaux est égale à leur fem. Inutile d’alourdir
les calculs en ajoutant des tensions.
La loi des nœuds donne ensuite :
𝑖 =𝑖 +𝑖
Enfin pour les trois résistances, la loi d’Ohm fournit :
𝑢 = 𝑅𝑖 𝑢 =𝑅 𝑖 et 𝑢 = −𝑅 𝑖
en faisant bien attention aux conventions.
On note que l’on dispose alors d’autant d’équations (6) que d’inconnues (au nombre de 6 aussi : 𝑖, 𝑖 , 𝑖 , 𝑢, 𝑢 , 𝑢 ).
La suite n’est qu’une histoire de calculs. Faisons-les :
Les deux lois de maille peuvent se réécrire, compte tenu des lois d’Ohm :
𝐸 = 𝑅 𝑖 + 𝑅𝑖
𝐸 = −𝑅 𝑖 − 𝑅𝑖
On divise la première par 𝑅 puis la seconde par 𝑅 et on fait la différence :
𝐸 𝐸 1 1
− = 𝑖 + 𝑖 + 𝑅𝑖 +
𝑅 𝑅 𝑅 𝑅
Or d’après la loi des nœuds 𝑖 + 𝑖 = 𝑖 donc finalement :
𝐸 𝐸
𝑅 −𝑅
𝑖=
1 1
1+𝑅 𝑅 +𝑅
expression que l’on peut encore réécrire selon :
𝑅 𝐸 −𝑅 𝐸
𝑖=
𝑅 𝑅 + 𝑅(𝑅 + 𝑅 )

5. Dipôle équivalent
Dans ce paragraphe, nous allons voir qu’il possible de remplacer tout un ensemble de dipôles par un dipôle unique
appelé dipôle équivalent à l’association. Ceci sera particulièrement commode pour mener des calculs.
Nous appliquerons pour l’instant ceci essentiellement aux associations de dipôles de même type (par exemple que
des résistances), mais nous verrons plus tard dans l’étude des circuits en régime harmonique forcé d’autres type
d’associations.

5.1 Définition d’un dipôle équivalent


Considérons entre deux points A et B une partie d’un circuit. Un dipôle est équivalent à cette partie du circuit si,
lorsqu’on remplace cette partie du circuit par ce dipôle, l’intensité qui entre en A et la tension entre A et B ne sont
pas modifiées, et ceci doit rester valable quoi qu’il se passe dans le reste du circuit.
Rem :
On notera que ceci assure que la puissance reçue entre A et B est la même pour le dipôle équivalent et pour la
partie du circuit qu’il remplace.

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Pour que ceci soit toujours vrai, il faut que la relation entre la tension entre A et B et l’intensité entrant en A soit la
même, c'est-à-dire que le dipôle équivalent doit avoir la même caractéristique, entre A et B, que la partie du
circuit qu’il remplace.

5.2 Applications aux associations en série


5.2.1 Association série de dipôles
Deux dipôles sont en série s’ils appartiennent à une même branche d’un circuit. En conséquence ils sont parcourus
par la même intensité.
Pour 𝑛 dipôles en série, on considère le schéma suivant :
𝑢

𝑖 𝑖
A B
𝑢 𝑢 𝑢 𝑢
Ces dipôles sont tous traversés par la même intensité 𝑖, ainsi l’intensité entrante dans le 𝑘 è dipôle est 𝑖 = 𝑖. On
note 𝑢 la tension, en convention récepteur, aux bornes de ce 𝑘 è dipôle.
On note 𝑢 la tension entre A et B, en convention récepteur. Pour déterminer la caractéristique du dipôle équivalent
à l’association entre A et B, il faut établir la relation 𝑢(𝑖) (ou 𝑖(𝑢)) pour cette association, elle donnera donc la
caractéristique du dipôle équivalent.
Or d’après la loi des mailles 𝑢 = 𝑢 + 𝑢 + ⋯ + 𝑢 + ⋯ + 𝑢 = ∑ 𝑢 , il reste à exprimer dans cette relation
chaque 𝑢 en fonction de 𝑖 pour pouvoir conclure, c'est-à-dire qu’il faut préciser les caractéristiques des différents
dipôles.

5.2.2 Cas des résistances


Considérons 𝑛 résistances en série. Aux bornes du 𝑘 è dipôle, on a donc 𝑢 = 𝑅 𝑖 compte tenu de la convention
récepteur adoptée.
Puisque 𝑢 = ∑ 𝑢 il vient 𝑢 = ∑ (𝑅 𝑖) = (∑ 𝑅 )𝑖 de la forme 𝑢 = 𝑅 𝑖. On reconnait, puisque 𝑅 > 0
et que nous sommes en convention récepteur, la caractéristique d’une résistance avec

𝑅 = 𝑅

Ainsi 𝑛 résistors (résistances) en série peuvent se remplacer par une seule. La valeur de la résistance équivalente à
l’association est obtenue en ajoutant les valeurs des 𝑛 résistances.

5.2.3 Association graphique


Considérons le cas de deux dipôles 𝐷 et 𝐷 en série (cas 𝑛 = 2) et reprenons la relation donnant la tension 𝑢 aux
bornes de l’association. On a 𝑢 = 𝑢 + 𝑢 que l’on écrit aussi, puisque l’intensité 𝑖 est la même dans chaque dipôle :
𝑢(𝑖) = 𝑢 (𝑖) + 𝑢 (𝑖) . Sous cette dernière forme, cette relation montre plus clairement que dans un graphe où
l’on porte en ordonnées les tensions et en abscisses les intensités, on obtient pour chaque valeur de l’intensité 𝑖 en
abscisse la valeur de la tension 𝑢 du dipôle équivalent en ajoutant les ordonnées des courbes représentant les
caractéristiques des dipôles 𝐷 et 𝐷 .

Exercice :
Montrer que l’association de 𝑛 condensateurs en série, de capacité 𝐶 ; 𝑘 = 1. . 𝑛 est équivalente à un seul de
capacité 𝐶 telle que =∑ .
Qu’en est-il des bobines ?

5.3 Applications aux associations en parallèle


5.3.1 Définition d’une association parallèle
Deux dipôles sont en parallèle si leurs bornes sont connectées à deux mêmes nœuds que l’on considèrera distincts.
En conséquence ils ont même tension à leurs bornes.
Considérons 𝑛 dipôles en parallèles entre les nœuds A et B, comme sur la figure suivante. Ces dipôles ont tous la
même tension 𝑢 à leurs bornes, ainsi la tension 𝑢 aux bornes du 𝑘 è dipôle est 𝑢 = 𝑢 = 𝑢 . On note 𝑖
l’intensité, en convention récepteur, traversant ce 𝑘 è dipôle.

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On note 𝑖 l’intensité entrante en A, en convention récepteur. Pour déterminer la caractéristique du dipôle
équivalent à l’association entre A et B, il faut établir la relation 𝑖(𝑢) (ou 𝑢(𝑖)) pour cette association, elle donnera
donc la caractéristique du dipôle équivalent.
Or d’après la loi des nœuds en A : 𝑖 = 𝑖 + 𝑖 + ⋯ + 𝑖 + ⋯ + 𝑖 = ∑ 𝑖 , il reste à exprimer dans cette relation
chaque 𝑖 en fonction de 𝑢 pour pouvoir conclure, c'est-à-dire qu’il faut à nouveau préciser les caractéristiques des
différents dipôles.
𝑖

𝑖 𝑖
𝑢
A B
𝑖

5.3.2 Cas des résistances


On considère donc le cas particulier de 𝑛 résistances en parallèles. Pour chacune d’elle, on peut écrire 𝑢 = 𝑢 =
𝑅 𝑖 soit 𝑖 = 𝑢/𝑅 . On reporte dans la loi des nœuds 𝑖 = ∑ 𝑖 , ce qui donne 𝑖 = ∑ 𝑢/𝑅 soit simplement
𝑖 = 𝑢/𝑅 . On reconnaît la caractéristique d’une résistance, ceci montre que l’on peut remplacer 𝑛 résistances en
parallèle par une seule de valeur 𝑅 avec
1 1
=
𝑅 𝑅
ou avec les conductances :

𝐺 = 𝐺

5.3.3 Association graphique


Considérons le cas de deux dipôles 𝐷 et 𝐷 en parallèle (cas 𝑛 = 2) et reprenons la relation donnant l’intensité 𝑖
traversant l’association. On a 𝑖 = 𝑖 + 𝑖 que l’on écrit aussi 𝑖(𝑢) = 𝑖 (𝑢) + 𝑖 (𝑢) compte tenu que la tension est
la même aux bornes des deux dipôles.
Sous cette dernière forme, cette relation montre clairement que dans un graphe où l’on porte en ordonnées les
intensités et en abscisses les tensions, on obtient pour chaque valeur de la tension 𝑢 en abscisse la valeur de
l’intensité 𝑖 du dipôle équivalent en ajoutant les ordonnées des courbes représentant les caractéristiques des
dipôles 𝐷 et 𝐷 .
Rem :
Si l’on a porté en abscisses les intensités et en ordonnées les tensions, on ajoute les abscisses à ordonnée fixée.
Exercice :
Montrer que l’association de 𝑛 condensateurs en parallèle, de capacité respective 𝐶 ; 𝑘 = 1. . 𝑛 est équivalente à
un seul condensateur de capacité 𝐶 telle que 𝐶 = ∑ 𝐶 .
Qu’en est-il des bobines ?

6. Ponts diviseurs
Nous allons donner deux théorèmes très pratiques pour relier deux tensions ou deux intensités dans des
configurations simples mais fréquentes.

6.1 Applications aux associations en parallèle


Considérons deux résistances en série, comme sur la figure ci-dessous :

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𝐼
𝑅
𝑈
𝑅 𝑈

Le théorème du pont diviseur de tension énonce que :


𝑹𝟐
𝑼𝟐 = 𝑼
𝑹𝟏 + 𝑹𝟐
Démonstration :
Les résistances étant en série, elles sont traversées par la même intensité, on peut ainsi écrire d’une part que 𝑈 =
𝑅 𝐼 (loi d’Ohm pour 𝑅 ) et d’autre part, en usant de la résistance équivalente à deux résistances en série, que 𝑈 =
(𝑅 + 𝑅 )𝐼 .
Donc en effectuant le rapport :
𝑈 𝑅 𝐼 𝑅
= =
𝑈 (𝑅 + 𝑅 )𝐼 𝑅 +𝑅
ce qui démontre le résultat.

6.2 Pont diviseur de courant


Considérons deux résistances en parallèle (figure ci-contre).
Le théorème du pont diviseur de tension énonce que : 𝐼 𝑅
𝑹𝟏 𝐼
𝑰𝟐 = 𝑰 𝑅
𝑹𝟏 + 𝑹𝟐
𝐼
𝑈

Démonstration :
Les résistances étant en parallèle, elles ont même tension à leurs bornes, ainsi on peut écrire :
𝐼 = et 𝐼 =
Par la loi des nœuds : 𝐼 = 𝐼 + 𝐼 = 𝑈 + donc :
𝑈
𝐼 𝑅 1 1 𝑅
= = = =
𝐼 1 1 1 1 𝑅 𝑅 +𝑅
𝑈 + 𝑅 + 𝑅 +1
𝑅 𝑅 𝑅 𝑅
ce qui démontre le résultat.
Rem :
Le théorème se réécrit aussi (cf démo ci-dessus) 𝐼 = 𝐼

Ex : démo à reprendre avec la résistance équivalente à deux résistances en parallèle.

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