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électromagnétisme
Stéphane Métens
Stephane.Metens@univ-paris-diderot.fr
1
Plan du cours
Phénomènes électriques
gElectrostatique: Charge électrique, force électrique, champ
électrique, potentiel électrique, notion de capacité.
g Electrocinétique: courant, résistance, circuits en courant continu
g Magnétostatique: champ magnétique, Loi de Biot & Savart,
Théorème d’Ampère, Force de Lorentz
Phénomènes électromagnétiques
g Aimants et champ magnétique: électrodynamique, force
magnétique
g Induction électromagnétique: force électromotrice d’induction,
générateurs, auto-induction.
2
Références
3
L’électromagnetisme et ses applications
4
Première partie- Electrostatique
5
I.Charge électrique
Dès l’antiquité les Grecs ont remarqué que
l’ambre (elektron en grec) frotté par de la laine
peut attirer des corps légers tels que les
cheveux.
Au milieu du XVIième siècle on suggère qu’un tel
corps possède une électricité. La quantité
d’électricité acquise est encore appelée charge.
6
C'est un botaniste français, C. Dufay, qui, le premier, étudia les
interactions des corps chargés.
Deux tiges de verre frottées avec un
tissu de soie se repoussent,
tout comme deux morceaux d'ambre
frottés avec de la fourrure.
Mais deux tiges de verre frottées
avec des matériaux différents
peuvent s’attirer.
7
Benjamin Franklin qualifiera arbitrairement ces deux types de charges de
positive et négative.
8
La charge de l'électron, qe, a été déterminée expérimentalement. De plus,
toute charge électrique est un multiple entier de cette charge fondamentale.
la charge est quantifiée; elle ne peut prendre que l'une des valeurs
0, ±qe ou ±2 qe, …
Il est cependant curieux que le proton ait une charge (+ qe) exactement opposée
à celle de l'électron (- qe) bien que ces particules soient complètement différentes.
On croit, cependant, que les quarks ne peuvent pas exister comme entités isolées.
9
La charge est une quantité conservée.
La physique moderne tire son unité de principe basés sur les lois de
conservation et l’existence de symétrie
10
II.Electrisation par frottement
Nous sommes entourés par des charges formant un environnement électrostatique
L'air contient toujours des charges sous forme d'ions formés par le rayonnement
Cosmique.
L’adhérence d’un film en plastique qui colle aux aliments ou aux récipients ou le
fonctionnement d’une photocopieuse résultent d'effets électrostatiques.
Ils sont dus aux charges électriques Ces charges proviennent des atomes.
Les atomes sont neutres;ils possèdent autant d'électrons que de protons.
Mais les électrons extérieurs de l'atome sont les moins liés et peuvent facilement
être arrachés
Les différentes substances ont des affinités différentes pour les électrons.
Si deux substances sont mises en contact, l'une d'elles peut céder certains de
ses électrons faiblement liés à l'autre substance.
11
Exemple:
12
De plus, il y a des degrés d'affinité pour les électrons et une substance qui peut
attirer des électrons d'une deuxième substance peut cependant servir de donneur
d'électrons à une troisième substance, qui a une plus grande affinité pour les
électrons.
Amiante
Fourrure
Au contact l’une de l’autre
Verre
la substance du haut de la séquence
Mica
se charge positivement et celle du
Laine
bas négativement.
Quartz
Plomb
Soie
Aluminium – peau de l’homme
Coton
Bois
Ambre
Cuivre,…
13
III. Transfert de charge
Un corps chargé négativement contient un excès d'électrons qui se repoussent et
peuvent se déplacer plus ou moins facilement selon les matériaux. Lorsqu'un tel corps chargé est
placé en contact avec un corps neutre, il y a un transfert d’ électrons du corps chargé vers le corps
neutre, qui se charge alors négativement.
De même, un corps chargé positivement manque d'électrons ou, ce qui est équivalent, a un excès
d'ions positifs. S'il est placé en contact avec un corps neutre, il attire des électrons de ce dernier,
les capture et devient moins positif; l'autre corps, initialement neutre, perd une partie de ses
électrons et se charge positivement.
14
Application de l’interaction des charges
15
IV. Isolants et conducteurs
Isolants appelés encore diélectriques. Les charges ont une très
faible mobilité.
Il y a mouvement des e- seulement lorsque la force qui s’applique sur les e- est
supérieure à la force de liaison des e- avec le noyau atomique
Une charge transférée à un isolant reste confinée à l’endroit ou elle est déposée
La charge est donc locale
Conducteur les électrons ont une grande mobilité.
16
Application: fonctionnement d’une photocopieuse et imprimante laser
17
* Répartition des charges dans un conducteur
++ + + +
++ + + + + + +
+ + + + + +
+++ + + + + + + + +
18
IV. Loi de Coulomb
L’étude de la nature de la force électrique a été fortement influencé par la
connaissance de la loi en 1/r2 satisfaite par la force de gravité (mécanique
newtonienne). La première étude remonte à 1760 et fut réalisée par D. Bernoulli,
ensuite ce furent B. Franklin J. Priestley et Robison qui étudièrent la dépendance
en 1/r2 de la force électrique. Une étude plus complète a été proposée en 1775 par
Cavendish qui ne publia cependant pas ces résultats. Il fallut donc attendre 1785
pour disposer de la loi de Coulomb qui utilisa une balance à torsion pour mesurer
la force entre deux objets chargés. La force Fq (notée F) exercée par la charge
Q sur la charge q; les deux charges étant éloignées d’une distance r s’écrit
+q
Fq
+Q r
19
Force de Coulomb: attraction - répulsion
20
De même la force électrique exercée par +q sur +Q est donnée par
-
Q
+q
Fq
+Q r
21
La constante k s’exprime comme
Ordre de grandeur:
22
Forme du coefficient de proportionnalité dans la loi de Coulomb
Le Coulomb comme unité de charge est défini expérimentalement
non pas en comptant le nombre d’électrons mais par la mesure
d’une force magnétique (voir après dans le cours).
23
Application 1: Interaction electrique dans un atome d’hydrogène
atome H = 1 électron en orbite autour d’un proton
r=0.53 10-10m
kqQ 19 19
9 1, 6 10 1, 6 10
FE 9 10 8, 2 10 8 N
r2 0, 53 10 10 2
24
Application 2: l’interaction gravitationnelle versus l’interaction électrique
GmM
FG
r2 G=6,67 10-11 N m2/kg2
kqQ k=9 109 N m2/C2
FE
r2
L’interaction électrique est très nettement plus forte que l’interaction gravitationnelle
25
Application 3: système de 3 charges. Force résultante produite par q1 et q3 sur q2
2 cm 6 cm
F21
F21=9 109 (5 10-6)(-4 10-6)/(2 10-2)2=
-450N
F23
F23=9 109 (-4 10-6)(10 10-6 )/(6 10-2)2
=-100N
26
Application 4: Calculer la force exercée sur q3 par deux autres charges
q3=10 mc
F31=9 109 (50 10-6)(10 10-6)/(30 10-2)2=50N
30cm 40cm
F32=9 109 (-80 10-6)(10 10-6)/(40 10-2)2=-45N
y
q1=50 mc 50cm q2=-80 mc
F3 F2 3 x F2 3 y 662 132 67 N
F3 y 13
Arctan Arctan 11 °
F3 x 66
28
A.Concept de champ: Qu’est-ce qu’un champ ?
Exemple champ scalaire: carte de la température en chaque point
29
B.champ scalaire:
en chaque point, la couleur représente la valeur du champ de vecteur
30
C. champ vectoriel 2D
En chaque point (x,y) on attache un vecteur, ici le vecteur vitesse du
vent v(x,y). .
31
D. Champ vectoriel 3D U(x,y,z,t)
on note le plus souvent le champ vectoriel par un caractère gras en omettant la flèche
vectorielle soit par U. En chaque point de l’espace on attache un vecteur dont le module
et la direction dépendent du temps
32
Nous utiliserons pour le vecteur unité les notations
33
VI. Le champ électrique
Soit q une charge électrique, si l’on place en un point r de l’espace une charge Q,
celle-ci va subir une force de Coulomb dû à la présence de q. Soit F cette force.
q
F
Q
On définit le champ électrique E(r) comme la force qui s’exerce par unité de charge
au point r de l’espace
q = charge source de E
Q = charge test de E
34
Généralisation à n charges source:
- La force électrostatique ressentie par une charge “d’essai” q placée
dans le voisinage d’autres charges q1 et q2 est toujours
proportionnelle à la grandeur de q.
q1
F1
F = F1 + F2
q F
F2 q2
Charge d’essai
Les qi sont les SOURCES
du champ électrique
-En tout point dans le voisinage des charges q1 et q2
la force par unité de charge exercée sur une charge
d’essai q a une valeur unique qu’on appelle le
champ électrique E de q1 et q2 et qui mesure leur
influence.
35
Lignes du champ
Lignes du champ électrique E(r,t): en chaque point de l’espace on peut associer
un vecteur, lorsqu’on relie ces vecteurs entre eux, on trace une LIGNE du
champ. La force que subi une charge test est donc tangent à la ligne en chaque
point
Lignes du champ E
exercice page 26 et 27 36
Principe de superposition: Champ E dû à plusieurs charges
sources (q1,q2,…
r2
r1
ri
37
Distribution de charges
r’
38
r’
r
39
r
r’
40
Evaluation de la charge totale d’un système pour une distribution de charge donnée
0 0
41
distribution volumique de charge
distribution volumique r0 de
charge dans une sphère de
rayon R → charge totale
dans la sphère
42
Modèle d’atome d’hydrogène
Le nuage électronique qui se situe autour du noyau chargé positivement +Q
peut être décrit dans un modèle ultra simpliste par une distribution volumique r(r)
qui présente une symétrie sphérique. a désigne le rayon de Bohr de l’atome
43
Calcul du champ électrique E par intégration de la distribution
de charge
1. Champ E d’un fil de longueur infini uniformément chargé
44
Le champ électrique totale s’obtient en intégrant le long de tout le fil càd de
pour z=-∞ à z=+ ∞
45
2. Champ E en un point médian d’un fil de longueur finie uniformément chargé
46
ly ly ly
ly ly
47
A la limite y >>L
A la limite L→ ∞
on retrouve l’expression d’un champ dû à un câble de longueur infinie
Profil
de E
48
3. Champ E sur l’axe d’un anneau uniformément chargé
49
Le champ E est alors donné par
Profil de E
ce vecteur à comme module la valeur de la surface et est dirigée selon la normale à cette
surface si la direction de E fait un angle q avec la direction
51
En générale la surface A peut être courbée et présenter une orientation qui varie de point
en point. De plus le champ électrique E n’est pas nécessairement uniforme, il peut varier
de point en point, càd dépendre de la position à laquelle on se situe (penser à une charge).
On s’intéressera dans la suite à des surface A fermée qui délimite un volume V
52
Théorème de Gauss
53
Bien entendu on peut arriver au même résultat en notant que la surface d’une sphère
vaut et que pour une charge ponctuelle, le champ électrique E est telle qu’il
prend la même valeur partout sur la sphère , seul sa direction change de point
en point puisqu’elle est selon r, mais cette direction est parallèle à celle de A en chaque point
de la sphère. On a donc que
On peut prouver que ce résultat est général pour tout E et tout choix de S
Théorème de Gauss
54
Dans le cas où il y a plus qu’une charge, on part du principe de superposition
55
Stratégie de résolution
56
Exercice 1 Barreau cylindrique infiniment long portant une densité de charge uniforme l
Calculer le champ électrique à une distance r quelconque de ce barreau
le champ électrique E est constant sur une surface cylindrique de rayon r coaxiale au
barreau. c’est donc ce choix là que nous opérons pour la surface de Gauss
57
3- La quantité de charge comprise dans la surface de Gauss – cylindre de rayon r et
de longueur l vaut qenc = l L
58
où nous avons posé E3=E, comme on le voit sur la figure il n’y a pas de flux qui passe au
travers des surfaces latérales dA1 et dA2 puisque ces éléments de surfaces sont dirigées
selon des orthogonales au champ électrique E qui pointe selon la direction radiale r.
ce résultat est en accord avec celui obtenu par la loi de Coulomb, notons
que le champ électrique est indépendant de la longueur L du cylindre de
Gauss considéré et dépend de l’inverse de la distance au barreau 1/r
Nous pouvons représenter la fonction E(r)
59
Exercice 2 Plan xy – infini- et uniformément chargé et non conducteur
(charge par unité de surface =s)
Déterminer le champ électrique E partout dans l’espace
La surface de Gauss est par conséquent un cylindre – qu’on appel pour des raisons évidentes
pastille.
60
La surface de Gauss est constituée
d’un cylindre de surface S3 qui traverse le
plan et de deux disques de surface S1 et S2
qui correspondent aux bases de ce cylindre
61
Comme les deux bases de la pastille sont situés à la même distance du plan, nous
pouvons écrire que E1=E2=E, de la sorte le flux total s’exprime comme
Le champ électrique étant dirigé vers –z pour z<0 et vers z pour z>0
exercices pages 29 à 37 62
Exercice 3
Champ électrique d’une distribution volumique de charge dans une sphère
-soit une sphère de rayon a
1- La distribution de charge présente la symétrie
sphérique
2- puisque la charge est distribuée
uniformément
a sur la surface, le champ électrique E doit être
dirigé radialement càd
q
E E= E ur
63
a) cas r<a
3- La distribution de charge est uniforme on obtient donc que la charge
encapsulée
dans la sphère vaut qenc = r V où V =4/3 p r3 volume de la sphère de
Gauss
Soit encore
64
a) cas r>a
dans ce cas la charge contenue dans la sphère de Gauss est
égale à toute la charge Q
r
Le champ E est donné par
a
q
comportement du champ E
65
Expression de la loi locale de Gauss
Il est souvent très utile en physique d’exprimer les lois localement, pour faire
disparaître la dépendance en la géométrie du système étudiée. Ces expressions
locales sont d’un certain point de vue plus « fondamentales » que les expressions
globales. Utilisons ici le théorème de la divergence que nous avons rappelées.
Partons de l’expression
66
Rotationnel du champ E
Pour calculer l’expression du rotationnel de E, considérons pour simplifier
la configuration la plus simple, càd un champ E engendrée par une charge
source ponctuelle, nous avons alors que
67
Plaçons nous en coordonnées sphérique, nous savons (voir annexes
mathématiques) que
68
VII. Le potentiel électrique
Potentiel et énergie potentielle gravitationnelle
69
Le travail fait par le champ gravitationnel
pour déplacer une masse m depuis A vers B
est donné par
70
proche de la surface de la Terre, le champ gravitationnel g est approximativement constant
son module vaut
71
Lorsque l’on traite de force conservative, il est souvent utile d’introduire le concept
d’énergie potentielle U La variation d’énergie potentielle associée à une force conservative
F qui agit sur un objet qui se déplace de A à B est défini par
signe « - »
où le travail W est le travail fait par la force qui agit sur l’objet. Dans le cas de la gravité
W=Wg l Le travail –W est donc celui fait par l’opérateur extérieur pour déplacer contre l’action
des forces de gravité le corps de masse m de A à B. L’énergie potentielle peut donc
s’écrire sous la forme
72
proche de la surface de la Terre, le champ gravitationnel peut être considéré comme
approximativement constant pour un objet qui est déplacé de z=0 à z=h (z=hauteur)
pour autant que h ne soit pas trop grand, différence d’énergie potentielle vaut:
Cette quantité représente le travail par unité de masse fourni par un opérateur
extérieur pour déplacer (la masse unitaire) de A à B dans le champ de gravité.
73
Potentiel électrique
Par analogie en électrostatique, on défini la différence de potentiel électrique à
partir du travail qu’un opérateur extérieur doit fournir pour déplacer contre l’effet
du champ électrique E , une charge unitaire q0 de A à B.
74
à l’échelle moléculaire on utilise plutôt comme unité l’électron-volt mieux adapté
C’est l’énergie acquise par un électron qui se déplace sous une différence de
potentiel de 1 volt sur 1 m. Soit
75
La différence de potentiel est donnée par
Pour q >0, nous avons ce qui entraîne que l’énergie potentielle d’une
charge électrique positive décroît lorsque la charge se déplace dans la direction
du champ électrique E
76
Le chemin peut se décomposer en deux parties A C et de C B
Dans l’exemple ci-dessous, le travail est effectué le long du segment AC qui est
parallèle aux lignes du champ, les points B et C sont donc au même potentiel;
VB=VC. Ceci traduit donc le fait qu’aucun travail n’est nécessaire pour déplacer
une charge de B à C. On qualifie la ligne BC d’équipotentielle
77
2- Potentiel électrique d’un champ électrique d’une charge ponctuelle
En effet on voit sur la figure que le long du chemin reliant A à B nous avons
78
Dans ce cas on peut alors parler de potentiel au point P comme étant
Pour ce choix de référence, nous avons alors dans le cas du potentiel relatif
à une charge ponctuelle que
P
P
79
80
Comparaison Potentiel gravitationnel et potentiel électrique
81
Energie potentielle d’un système de charges
Considérons un agent extérieur qui fourni un travail Wext pour assembler à partir
du vide un système de N charges, la variation d’énergie sera alors U= Wext
Les charges sont amenées une à une depuis l’infini en leur position finale
sans accélération, càd qu’a la fin du processus les charges sont au repos!
commençons par considérer 2 charges q1 et q2, le potentiel dû à la charge q1 au
point P est noté par V1 – noter que le travail fourni par l’op ext est nulle puisqu’il n’y
a pas de champ E et donc pas de force électrique a vaincre
Le travail fourni par l’opérateur extérieur pour
amener la seconde charge q2 depuis l’infini
jusqu’en P est alors donnée par
Puisque où r12 est la distance
entre P et q1, nous avons que
si q1 q2 >0
W2>0
82
Ce travail positif doit être fourni par l’opérateur extérieur pour vaincre l’effet de la
répulsion électrostatique et l’énergie potentielle du système est positive U12>0.
Si les charges sont de signes contraires, alors il y a une force attractives entre
les charges et U12<0.
Système à 3 charges
83
On peut maintenant aisément généraliser à N charges
où on a imposé la contrainte j>i pour éviter de compter deux fois chaque paire
(i,j) et (j,i). On peut bien entendu écrire cette relation sous la forme
84
Potentiel pour une distribution continue de charges
85
Relation Champ E et potentiel V
Prenons pour simplifier les coordonnées cartésiennes, nous avons alors que
86
La relation entre champ et potentiel s’écrit
si on considère un volume dans lequel il n’y a pas de charges, on résout l’éq de Laplace. Il faut bien entendu
ajouter les conditions aux limites 87
Champ électrique et potentiel d’un dipôle
88
Calcul du champ électrique associé: on applique le principe de superposition:
ou encore que
dans le cas où r >> a, le dernier terme est négligeable, nous avons alors que
89
Rappel triangles quelconques
c b
a² = b² + c² - 2bc cos A
b² = c² + a² - 2ca cos B
c² = a² + b² - 2ab cos C
B a C
90
=
moments dipolaires
de molécules en [C m]
91
Force et couple sur un dipôle électrique
Mais comme les deux forces n’ont pas le même point d’application il y a un couple de
force t. Calculons le couple t par rapport au centre du dipôle. L’angle entre le champ
électrique E et l’axe du dipôle est noté f, donc le bras de levier relatif à F+ et F-
vaut d/2 sin f. Le module du couple relatif à F+ et F- est le même et vaut
92
Par conséquent | t|= sin f p E Le couple totale est la somme
des deux couples t (qui sont selon la même
direction)
93
la variation d’énergie potentielle vaut alors dU =U(finale)-U(initiale)
une bonne définition de l’énergie potentielle est par conséquent donnée par
94
Capacité et condensateur
95
Considérons une situation initiale ou les deux conducteurs ne sont pas chargés
Durant le processus de charge, une charge Q est déplacée d’un conducteur vers
un autre ce qui conduit à une disposition ou un des conducteur est chargé –Q et
l’autre est chargé +Q, de telle manière que la charge totale soit nulle. De cette
manière une ddp V est crée ou le conducteur chargé +Q est a un potentiel
supérieur à celui du conducteur chargé -Q
Condensateur plan
Géométrie la plus simple: deux plans infini
chargé
96
Expérimentalement on montre que la quantité de charge qui peut être
déposée sur les deux plateaux du condensateur est proportionnel à la
différence de potentiel que l’on applique entre ceux-ci
97
Représentation graphique d’un condensateur plan
98
Calcul du champ électrique cas du condensateur infini
99
Pour déterminer le champ entre les deux plateaux, on prend une surface de Gauss
qui intercepte le plan supérieur et qui a une base inférieure entre les deux plaques.
Comme le champ E est constant sur cette surface et dirigé selon -uy càd parallèle
Au vecteur dS nous pouvons écrire que
100
La différence de potentielle est donnée
101
Condensateur cylindrique deux cylindres coaxiaux de rayon a et b
102
On peut calculer la différence de potentiel entre les deux armatures cylindriques
103
104
On prend comme surface de Gauss une sphère de rayon r comprise entre a et b
105
Energie d’un condensateur
Soit un condensateur non chargé en t=0, le champ électrique E est donc nul
entre les deux plateaux. On transporte alors une quantité dq de charge du
conducteur inférieur vers le conducteur supérieur. En procédant de la sorte on
charge le conducteur inférieur de –dq. On répète le processus jusqu’à arriver
à avoir une charge Q sur le plateau supérieur. Bien entendu le champ n’est pas
constant durant le processus.
106
Supposons que nous sommes arrivé à une situation pour laquelle la
charge sur le plateau inférieur soit égale à +q le que la différence de potentiel
soit égale à | V|=q/C. Pour transporter dq on doit fournir un travail qui vaut
dW = | V |dq
107
L’énergie est comme on l’a vu stockée dans le champ E lui-même.
Comme dans le cas d’un condensateur plan on a
108
II Magnétostatique
109
1. Loi de la force de Lorentz
si E=0
B est
ligne de champ de B
produit par
dans le cas d’un conducteur
le courant
rectiligne infini
circulant dans
le conducteur 1
110
La loi de Lorentz permet notamment d’étudier le mouvement d’une particule
dans un champ B.
Exemples de mouvements
Mouvement « cyclotron »
111
Mouvement sur une cycloïde
Mouvement d’une particule en présence d’un champ E ┴ à un champ B
La particule est initialement au repos en 0
cycloïde
112
La force magnétique ne travaille pas !
┴v
v
F région du champ B
B
113
2. Notion de courant électrique
En pratique, sauf dans les plasmas, ce sont des charges négatives qui se
déplacent et qui génèrent un courant positif dans la direction opposée
au mouvement (dû à la convention malheureuse proposée par Benjamin Franklin).
où on appliquera la règle
Courant linéique courant positif dans le sens
inverse du mvt des electrons
Remarque: Le courant est un vecteur, le caractère vectoriel joue un rôle pour les
courants surfaciques et volumiques (voir dans la suite)
114
La force magnétique de Lorentz s’écrit
Courant surfacique
Si les charges s’écoulent sur une surface → densité surfacique de courant K
Soit un ruban de largeur infinitésimale dl┴ pris
parallèle au courant. Si le courant dans le ruban est
noté dI alors
115
En générale, K varie de point en point sur la surface, par ce que s et v peuvent varier.
La force de Lorentz s’écrit alors:
B subit une discontinuité sur la surface de courant B moyen (voir après dans le cours)
Courant volumique
Pour un courant qui s’écoule dans un volume, on introduit la densité de courant volumique J. On considère
un tube infinitésimal de section da┴, parallèle à l’écoulement. Pour un courant dI dans ce tube, nous avons
La force de Lorentz :
La charge totale quittant un volume V par unité de temps est donné par
Comme la charge est conservée, nous pouvons écrire le bilan suivant (V est indépendant du temps)
117
3. Loi de Biot et Savart
Difficulté de principe
Electrostatique Magnétostatique
Charge unique au repos distribution de courant
principe de superposition
Plus complexe
Généralisation à la distribution de charge courant continu → pas d’accumulation
de charge
118
Champ magnétique d’un courant continu
distance relative
r source- point
r’
point source
*Perméabilité du vide
Nombreuses applications de cette loi pour autant qu’il y ait des symétries dans le problème
119
4. Divergence, rotationnel de B et loi d’Ampère
Le champ magnétique d’un conducteur de longueur infinie parcouru par un courant I (sortant du plan de la figure)
est donné par
Clairement ce champ B possède un rotationnel non nul.
Sachant que le champ B est dans ce cas donné par
f s
Si l’on suppose que l’on a un ensemble de conducteurs rectilignes, chaque conducteur qui traverse
le contour fermé contribue dans l’intégrale à raison de m0 Ii
121
On calcul l’intégrale du rotationnel de B sur la surface du contour
S
S S
Le résultat étant vrai quel que soit la surface, l’on peut écrire que
Cette relation bien que générale a été obtenue dans le cas très particulier d’un système de
conducteurs rectiligne infinis. Comment généralisé ce résultat ?
L’obtention de ces deux relations n’est pas évidente, elle est donc laissée à titre de lecture
complémentaire!
122
Divergence et rotationnel de B: cas général
=P
r’
La distance relative entre la source et le point où le champ est évalué est donné par
Calculons la divergence de B
123
en utilisant la relation
on obtient que
=0 J est indépendant
de x,y,z
or on sait que exercice a faire chez soi si nécessaire
Calcul du rotationnel de B
124
Sachant que
on obtient que
Il n’y a pas les termes en dérivée de J par rapport aux variables (x,y,z)
Comme r dépend seulement de la différence entre les coordonnées (x-x’), (y-y’) et (z-z’), nous
pouvons écrire que
125
Nous pouvons donc écrire que
Comme nous l’avons rappelé, pour des courants continu, la divergence de J est nulle. Il reste donc
126
Sur quel volume faut-il intégrer ? Il faut intégrer sur le volume qui apparaît dans la loi de Biot-Savart,
càd qui contient tous les courants. Mais on peut étendre ce volume, il suffit de considérer que J est nul
dans l’extension du volume initiale contenant les courants. De cette manière on choisit un volume tel que sur
la surface le courant est nul. De cette façon, l’intégrale de surface est bien nulle.
Loi d’Ampère
forme locale
forme intégrale S
contour
d’intégration
Utilité de la loi d’Ampère: si les courants présentent des symétries, il est souvent intéressant
128
d’essayer d’appliquer la loi d’Ampère pour calculer l’expression du champ B résultant de ces courants .
5. Comparaison magnétostatique électrostatique
Loi de Gauss
Loi d’Ampère
Ce sont les équations de Maxwell de la magnétostatique. Il faut adjoindre la condition aux limites
B→0 lorsque l’on s’éloigne à l’infini de toutes les distributions de courants. Ces équations permettent
de déterminer le champ B, elles sont l’équivalent de la loi de Biot et Savart et du principe de
superposition. Les équations de Maxwell et la loi de Lorentz F=Q(E+v x B) constitue la formulation
la plus élégante de l’électrostatique et de la magnétostatique.
129
Les lignes du champ électrique divergent Les lignes du champ magnétique n’ont pas
d’une charge positive. Ces lignes partent d’extrémités. Elles constituent soit des boucles
des charges positives et se terminent sur fermées soit partent à l’infini. Il n’y a pas de points
des charges négatives. sources de B.
La question de l’existence de monopôle est un problème récurrent en physique, on peut même parler
quasiment d’une quête du Graal tellement ce problème préoccupe certains. Il se fait qu’il y a des théories
de particules élémentaires qui supposent l’existence de ces monopôles.
La production d’un champ B nécessite une charge en mouvement et la détection de ce champ nécessite
une autre charge en mouvement (par le biais de la force de Lorentz).
Typiquement les forces électriques sont beaucoup plus grandes que les forces magnétiques, ceci
n’apparaît pas dans la forme des équations mais au travers des valeurs prises pas les constantes
fondamentales e0 et m0. Nous avons des forces comparables lorsque l’on considère des charges en
mouvement à des vitesses proches de la vitesse de la lumière.
130
Pourquoi observons nous les effets magnétiques ?
La réponse réside dans le fait que tant dans la production que dans la détection de B c’est le courant qui
joue, c’est-à-dire des charges qui se déplacent à une certaine vitesse. Nous pouvons donc produire de
grand courant en gardant de faible vitesse, en prenant un grand nombre de charges. Si de plus on
s’arrange pour avoir simultanément, dans chaque élément de volume considéré, un grand nombre de
charge négative en mouvement et un nombre égale de charge positive au repos, on aura un champ
électrique nul et un grand champ magnétique. C’est exactement ce qui se passe lorsque l’on considère
un courant au travers d’un conducteur.
En électrostatique
En magnétostatique
Il existe un théorème qui permet d’affirmer que pour un champ à divergence nulle les conditions suivantes
sont équivalentes
partout
est indépendant de la surface pour une ligne frontière donnée
131
le potentiel vecteur n’est pas unique, on peut lui ajouter le gradient de n’importe quel fonction scalaire V
sans affecter la valeur du rotationnel puisque le rotationnel d’un gradient est nul.
relation générale
On dit alors que l’on a fixé la jauge de la théorie. Dans le cas présent c’est le choix de
la jauge de Coulomb. On peut montrer que ceci est toujours possible
Avec ce choix de jauge la loi d’Ampère s’exprime en fonction de A sous la forme:
132
Cette équation vectorielle correspond à 3 équations de Poisson. Pour autant que l’on suppose que
J→0 en l’infini, la solution de cette équation peut s’écrire dans le cas de distribution volumique de courant
Dans le cas d’une distribution linéique et surfacique de courant nous avons respectivement que
Il faut noter que malheureusement A n’est pas aussi utile que V, il s’agit d’un vecteur !
Les relations données ci-dessous sont néanmoins plus simple d’utilisation que la loi de
Biot et Savart. Comme la force magnétique ne travaille pas il n’est pas possible de donner
une interprétation simple du potentiel vecteur A, cependant il est commode et utile de l’introduire
du point de vue du formalisme développé.
133
Relations régissant l’électrostatique Relations régissant la magnétostatique
134
6. Conditions aux limites en magnétostatique
De la même manière que E subit une discontinuité sur une surface chargée, le champ B va présenter
une discontinuité lorsqu’il traverse une surface parcourue par un courant de densité surfacique K (lui-même
source d’un champ magnétique).
135
Calculons les variations de B sur la surface,
S
pour la composante ┴ on obtient
136
pour les composantes dans le plan on applique le théorème d’Ampère pour le contour suivant
Btg above
contour d’Ampère pour B||
contour d’Ampère pour Btg d
Z X
d
Btg below
Y
pour la composante ┴ à K notée B|| . Les 2 contributions non nulles sont selon L
pour la composante // à K notée Btg . Les 2 contributions non nulles sont selon d
137
Nous pouvons arriver au même résultat en notant que B résulte de l’existence d’un courant sur la
surface (de densité K) et des divers courant existant ailleurs. Comme nous avons aussi montré à
l’exercice 3 de la séance 1 de TD que le champ magnétique d’une surface parcourue par un
courant de densité surfacique K est donné par
Il suffit d’additionner ce champ aux champs dû aux autres courants (qui ne sont pas sur la surface),
et on en déduit alors que sur cette surface la discontinuité est exactement de mo K
138
7. Développement multipolaire du potentiel vecteur
Il est souvent utile de disposer d’une relation approximative pour le potentiel vecteur A dans le cas d’une
distribution de courant localisée de longueur caractéristique L.
On considère un développement asymptotique valable à grande distance, càd pour r >>L
Pour ce faire considérons l’expression r
(utilisant la relation pour un triangle quelconque)
où l’on a posé
L
Nous sommes intéressés par des situations où e<<1 nous développons donc 1/ r en puissance de e
139
exprimons cette relation en termes des variables r, r’ et q’
140
On trouve de la sorte que cette expression fait intervenir les « polynômes de Legendre » qui jouent un
rôle particulier en mathématiques (voir le problème de Strum-Liouville ).
P0 P1 P2
P3
Par manque de temps nous n’étudierons pas les remarquables propriétés de ces polynômes (ensemble
complet de fonctions sur (0, 2p), orthogonalité, … Pour ceux qui sont intéressés, on renvoi
à l’ouvrage de S. Hassani Mathematical Physics, Springer 1999 qui présente une vision moderne et
unifiée de la « physique mathématique » )
141
fort de cette relation, considérons maintenant l’expression du potentiel vecteur d’une distribution linéique
de courant
de manière explicite nous l’écrivons sous la forme où chaque terme correspond à un élément
du développement multipolaire
monopôle dipôle
quadrupôle
Comme il n’y a pas de monopôle magnétique, le terme monopolaire est nul (le potentiel vecteur A est bien
entendu construit tel que cette propriété soit toujours vérifiée).
142
Lorsque le terme dipolaire ne s’annule pas (ce qui est généralement le cas), le potentiel vecteur s’écrit
Pour rendre cette expression plus utile, nous utilisons la propriété suivante, vrai quelque soit
c vecteur constant (si nécessaire démontrer à titre d’exercice).
où a désigne le vecteur surface de la boucle de courant considéré. Si cette boucle est « plate » alors
a est la surface délimitée par la circonférence de la boucle, la direction du vecteur est à la surface et
orientée selon la règle de la main droite (les doigts dans la direction du courant)
143
8. Couple de force sur une boucle de courant
Considérons à présent une propriété importante liée à l’application d’un couple de force magnétique
sur une boucle parcourue par un courant I. Soit une boucle de courant dans le plan xy plongé dans
un champ magnétique uniforme B= B x
Surface A
Appliquons la relation
y x z
144
La force totale agissante sur la boucle est donnée par
Bien que cette force soit nulle, les points d’applications des force F1 et F2 ne coïncident pas,
ces forces développe donc un couple qui produit un mouvement de rotation autour de l’axe des y (figure
précédente)
N x x x z x z
y y + y ici n z
145
Bien que cette relation ai été obtenue sur un cas simple, on montre facilement qu’elle reste vérifiée en
générale.
Cette relation est instructive a bien des égards. Notamment elle présente la même forme fonctionnelle
que le couple de force exercé sur un moment dipolaire électrique en présence d’une champ électrique
N= p x E
Si nous progressons par analogie, il est aisé de disposer d’une expression de l’énergie magnétique
d’un moment magnétique dipolaire. Le travail effectué par un agent extérieur pour tourner le dipôle
magnétique d’un angle q0 jusqu’à un angle q est donné par
N m m
Afin de simplifier au plus l’expression de cette énergie magnétique d’un dipôle, nous choisissons
le zéro de l’énergie pour l’angle q=p/2. Le dipôle en présence d’un champ B extérieur à comme
énergie potentiel
m m.
•*il y a moyen de calculer directement U, à partir de l’expression de la force magnétique qui s’exerce sur une
boucle de dimension e et en développant le résultat en série de Taylor autour de e=0 146
La configuration énergétique la plus favorable est atteinte lorsque m est aligné parallèlement à B, de cette
manière l’énergie est minimale et donnée par U=-mB (elle est maximale dans le cas anti-parallèle).
Nous avons montré que la force magnétique totale qui s’exerce sur une boucle de courant rectangulaire
est nulle lorsque le champ magnétique extérieur B est uniforme. Que ce passe-t-il dans le cas d’un
champ non uniforme ? Considérons par exemple le champ B non uniforme produit par un aimant
m x
Le dipôle est attiré vers le pôle nord de l’aimant par la force magnétique. Donc pour le déplacer de ∆x,
un agent extérieur doit fournir un travail qui va vaincre cette force. Ce travail est donné par l’expression suivante
m m m
147
Pour ∆x petit nous pouvons écrire que
m m
Cette quantité est positive par ce que dB/dx <0 (le champ diminue lorsque l’on s’ éloigne de l’aimant)
La force magnétique, que l’opérateur extérieur doit vaincre pour déplace le dipôle est donc donnée par
m m.B
m.B
148
II. Propriétés magnétiques de la matière
1. Magnétisation
a. Courants liés
b. Interprétation physique des courants liés
c. Champ magnétique à l’intérieur de la matière
3. Champ auxiliaire H
149
1. Magnétisation
Comment comprendre de telles propriétés? Nous avons jusqu’ici évoqués le champ magnétique
et les forces magnétiques induit par un courant électrique circulant dans un conducteur. On peut donc
légitimement penser que l’origine du magnétisme de la matière est liée à des courants électriques. Ces
courants sont dénommés ci-après sous l’appellation de « courants moléculaires »
150
Chaque atome ou molécule est le siège de mouvements intramoléculaires complexes de ses constituants
chargés (noyaux et électrons). On peut idéaliser chaque molécule par un petit courant électrique « effectif »
dont on peut tenter de relier les caractéristiques à la structure moléculaire. Mais cette relation ne peut
être comprise que si l’on fait appel à la mécanique quantique relativiste*.
Nous nous bornerons dans le cadre de ce cours à seulement quelques indications purement qualitatives **.
Nous devons distinguer plusieurs phénomènes qui interviennent dans ces courants moléculaires
•*Pour une lecture plus approfondie on renvoi à l’ouvrage Quantum Theory of Magnetism, Robert M. White, Springer
Verlag, 3ed, 2007. 151
En présence d’un champ magnétique on a un effet d’alignement net de ces dipôles magnétiques et
le milieu matériel devient magnétisé.
1.Le diamagnétisme, matériaux (argent, or, cuivre, mercure, plomb, presque tous les composés
organiques,…) pour lesquels la magnétisation s’oppose au champ B appliqué. L’effet
est très faible
La propriété de diamagnétisme parfait (des supraconducteurs*) est utilisée pour stabiliser un mouvement de lévitation
Par manque de temps nous ne considérons pas les matériaux supraconducteurs, ils sont notamment caractérisés par une résistivité
nulle en dessous d’une température critique. Ce sont des diamagnétiques parfaits, les lignes du champ B ne peuvent pénétrer
152 dans
le matériaux. Pour en savoir plus on renvoi à l’ouvrage Magnétisme et supraconductivité de L.P. Lévy EDP sciences 1997.
2. Le paramagnétisme, matériaux (aluminium, chrome, platine et des corps contenant de façon dilués
du Fer, Nickel, Cobalt,…) pour lesquels la magnétisation est dans la direction du champ B appliqué.
Le matériaux est attiré très faiblement par un champ magnétique B non uniforme
N SN S
Si l’on regarde à l’échelle microscopique, on peut observer un grand nombre de moment dipolaire magnétique
N=mxB
153
Chaque électron est associé à une petite sphère
qui tourne sur elle-même et qui correspond à un
petit moment magnétique m. On pourrait croire que
le paramagnétisme est dés lors universel. Il n’en n’est
rien par ce que Pauli à montré qu’il existe en mécanique
quantique un principe d’exclusion qui impose que
chaque électrons de spin donné s’associe sous forme de
paire avec un autre électron de spin opposé. Ce
phénomène neutralise le couple qui s’exerce sur la paire
ainsi formée.
154
Pour les solides cela peut être très différent : les électrons externes participent aux liaisons
chimiques. Dans les liaisons covalentes les électrons appariés sont de spin opposé. Les ions
des cristaux ioniques ont des couches complètes. On peut donc avoir une disparition du
magnétisme propre. L'existence du paramagnétisme subsiste pour les solides composés
d'atomes ayant des couches électroniques internes incomplètes : métaux de transitions et
Lanthanides (terres rares) par exemple.
155
3. Le Ferromagnétisme: certains métaux (Fe, Ni, Co, terres rares…et leurs alliages)
sont très fortement attirés par les aimants (clous en Fe, épingles, …).
Ils restent aimantés en l’absence de champ extérieur. Ce sont des aimants permanents.
Lorsque la température est supérieure à une température critique T= Tc, l’effet de la désorientation
thermique l’emporte sur les interactions dipolaires et le ferromagnétisme disparaît.
156
b. Effet d’un champ magnétique sur une orbite atomique
157
Il y a une autre effet, plus important, de l’allumage du champ B sur le mouvement orbitale.
En fonction de l’orientation de B, l’électron sera soit accéléré soit décéléré. En absence de B le
mouvement de l’électron est induit seulement par des forces électriques. L’équilibre
entre la force centripète et la force électrique de coulomb s’écrit
Si maintenant on allume un champ magnétique son effet se manifeste par la force de Lorentz (-e) v x B
Simplifions la discussion en supposant que B est ┴ au plan de l’orbite
v proche de v 2v v
158
Dans la configuration considérée v>v Nous avons donc
On peut en déduire que lorsque B est allumé, il y a une augmentation de la vitesse de l’électron*
Une modification de la vitesse orbitale engendre une modification de la valeur du moment dipolaire magnétique
Noter qu’un électron circulant dans l’autre direction aurait un m qui pointerai vers le haut. Une telle orbite
serait freinée par le champ, donc là aussi m est opposé à B
*Bien entendu,le champ magnétique ne travaille pas il est donc incapable d’augmenter la vitesse de l’électron. Nous verrons
au chapitre suivant qu’il faut associer à une variation de B une apparition d’un champ électrique dont la circulation est
159égale et
opposée à la dérivée du flux de B (loi de Faraday). C’est le champ électrique qui accélère l’électron
En absence de champ les orbites électroniques sont orientées de manière aléatoire et le moment
orbitale totale s’annule. En présence de B, chaque atome acquiert un petit moment dipolaire
supplémentaire et tous ces incréments sont antiparallèle à B. C’est ce mécanisme qui est responsable
du diamagnétisme. Ce phénomène est universel et affecte tous les atomes. Cependant il est plus petit
que le paramagnétisme et n’est donc observé que en absence de paramagnétisme, càd pour des
atomes à nombre pair d’électrons.
160
c. Magnétisation
En présence d’un champ magnétique la matière peut se magnétiser, dans ce cas le moment
magnétique dipolaire totale est non nul. Nous venons de discuter deux mécanismes menant à une telle
situation. Indépendamment de la cause qui a induit la polarisation magnétique, nous noterons par
M= vecteur magnétisation
Objectif que l’on se fixe: on se donne M et on calcul le champ produit par cette magnétisation
a. Courants liés
Soit un objet magnétisé dont on suppose connaître le moment magnétique par unité de volume M
quel est alors le champ qu’il produit ?
161
En partant de la relation connue pour le potentiel vecteur d’un seul dipôle
Dans l’objet magnétisé chaque élément de volume dt’ porte un moment dipolaire M dt’ donc le
potentiel vecteur total est donné par
162
on applique la relation suivante:
A x ( f)=- x (f A)+f ( x A)
M(r’) 1/r
et on obtient que
V V
Ensuite on utilise la relation
V x A =- S
Ax a
163
Le terme de courant volumique s’écrit sous la forme
Cette relation signifie que le potentiel vecteur A et donc le champ d’un objet magnétisé est le
même que celui qui serait produit par la superposition d’un courant volumique Jb au travers du matériau
et d’un courant surfacique Kb. Au lieu d’intégrer les contributions infinitésimales de tous les dipôles
on détermine plutôt les courants liés et on calcul ensuite le champ qu’ils produisent (comme tout autres
systèmes présentant des courants volumiques et surfaciques). Notons le parallélisme avec le cas électrique
où le champ de polarisation d’un objet est le même que celui d’une charge volumique liée rb auquel se
superpose celui d’une charge surfacique liée sb.
164
Application: Calcul d’un champ magnétique d’une sphère uniformément magnétisée.
Nous pouvons en déduire que le champ d’une sphère uniformément magnétisée est identique
au champ d’une coque sphérique en rotation.
165
En utilisant le résultat obtenu à l’exercice 4 du TD1 pour le champ B d’une coque sphérique chargée
en rotation, nous pouvons écrire qu’a l’intérieur de la sphère
166
b. Interprétation physique des courants liés
Nous avons montré que le champ d’un objet magnétisé est équivalent à celui produit par une certaine
distribution de courant liés Jb et Kb. Comment comprendre de manière heuristique l’apparition de tels
courants ? Sur la figure suivante on a représenté un matériau uniformément magnétisé où les dipôles
sont des petites boucles de courants. On remarque que tous les courants interne se compensent, à
chaque courant circulant vers la droite correspond un courant circulant à gauche. Il n’y a que sur la
frontière de l’objet ou une telle compensation n’est pas possible. On comprend dès lors que l’on peut
représenter le système par un courant équivalent qui circule dans un ruban entourant la frontière
de l’objet.
167
De même dans la sphère les seuls dipôles qui ne se compensent pas se situent sur
la surface de la sphère.
168
Comment caractériser ce courant en termes de la magnétisation M ?
t t dI 169
*En effet I= 0 K l = 0 dl
l
cette expression rend compte aussi du fait qu’il n’y a pas de courant sur les faces supérieure et inférieure
de l’élément de courant (pour ces deux faces M est // à n, le produit vectoriel s’annule)
pas de courant
L’effet net est un courant macroscopique qui s’écoule sur toute la surface de l’objet magnétisé.
On associe a ce courant l’appellation de COURANT LIE pour rappeler que chaque charge est
attachée à un atome particulier, même s’il agit d’un véritable courant qui produit un champ
magnétique.
170
Lorsque la magnétisation est non uniforme, les courants internes ne se compensent plus.
Sur la figure une région de plus grande magnétisation est représentée à l’aide d’une flèche plus grande
1 Mz
Jx I
I z Mz y z y
171
Sur la surface commune entre deux élément il y a un courant net dans la direction x
J Surface
Par le même argument, une magnétisation non uniforme dans la direction y conduit à une densité
volumique de courant
172
En général, nous aurons une densité volumique de courant qui satisfait à la relation suivante:
Nous retrouvons bien ici à l’aide d’un raisonnement intuitif le même résultat que celui donné par
un calcul formel présenté à la section précédente.
Bien entendu, la divergence d’un rotationnel étant toujours nul, nous avons aussi que
173
c. Champ magnétique à l’intérieur de la matière
Tout comme pour le champ électrique, le champ magnétique microscopique associé à chaque dipôle
subit des variation de direction lié aux fluctuations thermiques. Lorsque l’on parle de champ magnétique
dans la matière on s’intéresse au champ magnétique macroscopique, il faut calculer pour cela une
moyenne sur un domaine suffisamment grand, càd qui contient un nombre macroscopique d’atomes.
De ce point de vue le champ M « lisse » le comportement magnétique du système.
3. Champ auxiliaire H
le champ dû aux courants libres qui s’écoulent aux travers des conducteurs logés dans le matériau ou
si la substance est conductrice des courants libres qui s’écoulent au travers même du matériau.
174
Il n’y a pas de nouvelle physique dans la relation précédente. C’est par pure convenance que l’on
sépare les deux sources de courants, le courant libre est imposé par l’intermédiaire d’un opérateur
extérieur qui le contrôle (par exemple une batterie), tandis que le courant lié est induit
par la magnétisation et résulte d’un processus de statistique quantique « non contrôlé » de l’extérieur*.
*on peut agir dessus, par exemple en modifiant la température, mais pas le contrôler
175
En terme du champ H, la loi d’Ampère s’écrit
forme locale
permet le calcul
de H en présence
de symétries
forme intégrale
H joue un rôle analogue à D en électrostatique. Tout comme D permet d’écrire la loi de Gauss en
terme seulement des charges libres, H permet d’exprimer le théorème d’Ampère seulement en termes
des courants libres qui sont les courants contrôlés directement.
176
Il est intéressant de noter que H est une quantité plus utile que D. Souvent les expérimentateurs
font références à H et non à B alors que jamais il n’est fait mention du champ D.
La raison est simple: pour construire un électroaimant on fait circuler un certain courant au travers un
enroulement ou bobinage. Le courant est la quantité que l’on contrôle et que l’on peut lire sur l’appareil
de mesure, c’est lui qui détermine H. Tandis que B dépend du matériau utilisé et même la plupart du
temps de « l’histoire du matériau » comme par exemple dans le cas du fer. Dans le cas d’un champ
électrique, on ne dépose pas une quantité connue de charges sur les plateaux d’un condensateur, mais
on les connecte à une batterie de différence de potentiel connue. C’est la différence de potentiel qui est
indiquée sur l’appareil de mesure et qui détermine E. Quant à D il dépend des détails du matériau
diélectrique utilisé. S’il était plus facile de mesurer une charge et difficile de mesurer une différence
de potentiel, on utiliserai alors plutôt D que E.
Remarque: certains livres utilisent le nom de champ magnétique pour H et désigne par densité de flux ou
par induction magnétique le champ B. Comme l’indique Griffiths dans son ouvrage ce choix n’est pas
judicieux. On utilise déjà le terme induction ailleurs en électrodynamique, et de toutes manières la quantité
fondamentale est le champ B.
177
b. B versus H
Attention pour autant on ne peut bien entendu pas dire qu’il suffit de remplacer B par m0 H
178
il ne s’agit pas d’un « détail » si l’on considère par exemple un barreau en fer qui présente une
magnétisation uniforme parallèle à son axe. Bien qu’il n’y ait pas de courant libre il ne faut pas
appliquer naïvement le théorème d’ampère sur ce système et en déduire que H=0 et donc que B= m0 H
à l’intérieur du barreau et B=0 à l’extérieur; ce qui est un non sens!
Il est vrai que le rotationnel de H est nul, mais PAS sa divergence!
c. Conditions aux limites pour H dans le cas d’une surface parcourue par un courant
Les conditions aux limites pour le champ magnétique B en présence d’une surface chargée
peuvent s’exprimer en termes du champ H et du courant libre.
La relation
La relation
179
4. Milieux linéaires et nonlinéaires*
Dans les milieux paramagnétique et diamagnétique, la magnétisation M est induite par le champ
B appliqué. En absence de champ M disparaît. En fait pour la majorité des substances, la
magnétisation est proportionnelle au champ, pour autant que celui-ci ne soit pas trop fort.
Donc pour les matériaux linéaires nous avons une proportionnalité entre B et H
avec
181
On pourrait croire que le parallélisme entre H et B est complet puisque M et H sont proportionnels à B
Il n’en est rien la divergence de H et de M n’est pas nécessairement nulle. Par exemple la divergence
de M entre deux matériaux de perméabilité différentes peut être infinie. C’est le cas pour un cylindre
de matériau paramagnétique. M est nulle sur une des faces mais pas sur l’autre. Si l’on prend comme
élément de volume la petite pile représentée sur la figure et qu’on applique le théorème de Gauss
on a que
Il faut d’ailleurs noter que la densité de courant volumique dans un milieu matériel est
proportionnelle à la densité de courant libre.
182
b. Ferromagnétisme
Les matériaux ferromagnétiques, qui sont nonlinéaires, ne requièrent pas de champ magnétique B
pour maintenir une magnétisation
Les dipôles sont maintenus alignés entre eux sur des domaines comportant de très nombreux
atomes. Tout comme pour le paramagnétisme, les dipôles sont associés aux spins d’électrons
non appariés. Mais dans un ferromagnétiques il y a des interactions a longue distance d’origine
quantique qui maintiennent les dipôles alignés, pour autant que la température ne soit pas supérieure
à une température critique Tc (dite température de Curie). A cette température le système subit une
transition de phase,les effets de désorientation liés à l’agitation thermique l’emporte
sur les interactions dipolaires.
183
Les régions dans lesquelles les dipôles sont alignés sont appelés domaines
Chaque domaine contient un nombre énorme de dipôles. L’orientation de ces domaines
est préférentielle le long des axes cristallographiques du matériaux considéré.
domaine magnétique
184
Si l’on place un échantillon de fer dans un champ B intense, chaque dipôle va subir l’effet d’un couple
de force N= m x B qui va tenter de l’aligner dans la direction de B. Mais ces dipôles interagissent fortement
entre eux et vont donc résister à l’alignement.
De plus ce processus de mouvement de paroi n’est pas complètement réversible. Une fois le champ
éteint, il reste une grande partie des domaines orientés dans la direction imposer par le champ.
185
Une manière de procéder simple est la suivante. On entoure d’un bobinage l’objet
a magnétiser. On fait traverser un courant dans ce bobinage qui produit un champ magnétique
extérieure B. Lorsque I augmente → B augmente et les parois bougent et M augmente.
On arrive finalement à un point de saturation où tous les dipôles sont alignés.
Maintenant supposons que l’on réduit la valeur de I, au lieu de retourner vers M=0, il y a seulement
une partie des domaines orientés qui s’orientent aléatoirement. Même pour I=0 il y a une
magnétisation rémanente (point c). On a ainsi créé un aimant permanent
B
I
186
Si l’on désire maintenant supprimer la magnétisation, il faut faire circuler un courant –I dans l’échantillon.
Le champ B pointe alors vers la droite et lorsque I augmente (en valeur absolue), M diminue et s’annule
au point d. Si l’on continue de diminuer I on atteint une saturation dans l’autre direction.
Tous les dipôles pointent vers la droite en (e). En coupant le courant l’objet acquiert une magnétisation
rémanente correspondante au point f sur la figure. On peut refermer la boucle en augmentant à nouveau I.
cycle d’hystérésis
Noter que la magnétisation dépend non seulement de la valeur du courant I mais aussi de l’histoire du
matériau. Nous avons considéré 3 situations pour lesquelles le courant I est nul, et à chaque situation
la valeur de la magnétisation est différente!
Il est souvent utile de tracer le cycle d’hystérésis où B est représenté en fonction de H, plutôt que M en
fonction de I. SI notre bobinage est approximé par un long solénoïde avec n tours par unité de longueur
alors H= n I donc H et I sont proportionnel. Pour B nous avons B=m0(H+M) mais en pratique M est
énorme devant H, donc on pourra dire que B est proportionnel à M.
187
Afin d’être consistant du point de vue des unités, on représente B en fonction de m0 H
Il est intéressant de constater que B est très grand à comparer à m0 H . De manière
simple, m0 H est le champ produit par le bobinage en absence du noyau de fer (ici la clé à
molette). On comprend donc qu’un petit courant traversant le circuit permet de produire
un très grand champ. Ceci traduit un effet coopératif lié à l’interaction à longue portée entre
dipôle dans le fer. Le petit champ extérieur suffit à déplacer les parois entre domaines et
produit de ce fait un grand champ M.
4 4 4
0H
10 10 10
188
quantités magnétiques et unités
189
c. Applications des milieux ferromagnétiques
190
d. Magnétorésistance et commentaire sur le prix Nobel de physique 2007
Pour plus d’informations on consultera l’ouvrage de M. Getzlaff, Fundamentals of Magnetism, Springer (2008)
191
III. Electrodynamique
1. Force électromotrice
2. Induction électromagnétique
192
h. Energie dans un champ magnétique
3. Equations de Maxwell
193
1. Force électromotrice
a. Loi d’Ohm
Afin de produire un courant électrique, il faut appliquer une force sur des charges. La réponse
des charges à cette force dépend du matériau utilisé. Si J désigne le vecteur densité de courant et
f le vecteur force par unité de charge alors dans le cas de matériau à réponse linéaire isotrope et uniforme
nous avons que:
Notons que même les isolants conduisent l’électricité, mais très mal par rapport aux conducteurs. Pour
comprendre les mécanismes sous-jacents à ce transport il faut faire appel a la théorie quantique des
solides et en particuliers à la théorie des bandes*. On dira d’un conducteur qu’il est parfait lorsque s=∞
* On peut par exemple consulter l’ouvrage de C. Kittel Physique de l’état solide, 7 ième ed, Dunod 1998
ou encore l’ouvrage de Aschroft et Mermin, Physique des solides, EDP sciences (2002). 194
La force qui s’applique sur les charges pour produire du courant peut être d’origine diverses,
chimique, mécanique, électromagnétique. Dans ce dernier cas nous pouvons écrire que
195
Généralement la vitesse des charges est suffisamment petite pour que l’on puisse négliger le second
terme*. Nous avons alors la loi d’Ohm
Il n’est peut être pas inutile de rappeler que ce n’est qu’en absence de courant, càd lorsque J=0 que
le champ électrique E=0 dans un conducteur. Dans le cas d’un conducteur parfait E=0 mais pas pour
la même raison, c’est s=∞ et J≠0 ! Bien entendu dans le cas d’un circuit la résistance R est faite de
matériau faiblement conducteur.
La densité totale (positive et négative) de charge à l’intérieur d’un conducteur est nulle. Les charges
en excès résident sur les surfaces.
L’équation de Laplace est donc valable pour un conducteur ohmique homogène qui transporte un
courant continu.
* Ce qui n’est pas le cas dans la plupart des problèmes de la physique des plasmas.
196
b. Circulation d’un courant électrique
Avant de définir le concept de force électromotrice, nous rappelons quelques notions liés
à la circulation d’un courant électrique dans un conducteur.
Lorsque l’on considère un circuit quelconque, comme par exemple une batterie connectée à une
lampe, comment se fait-il que le courant I soit le même en chaque point, alors que la force qui
s’exerce sur les charges ne soit présente qu à l’intérieur de la batterie ?
De plus, le courant est établi quasi instantanément partout dans le circuit par ce que ce sont tous les
électrons du fil qui se mettent en mouvement en même temps en fermant l’interrupteur. C’est un peu
comme lorsque l’on ouvre un tuyau d’arrosage rempli d’eau initialement. L’eau sort quasi tout de suite,
même pour un très long tuyau, par ce que c’est l’eau qui est a l’extrémité du tuyau qui sort en premier
lieu. La vitesse des e- qui n’est que de l’ordre de 0.5 mm/ sec importe donc peu.
197
Remarques
Lorsque l’on écrit la loi d’Ohm J = s E, nous avons que le flux du champ E est le même à travers toute
section du fil conducteur.
Mais attention, cela n’implique pas que le champ E soit le même en tout point d’une telle section.
Au contraire, pour que les deux sections situées aux extrémités du conducteur soient des équipotentielles,
la figure ci-dessous montre que le champ E doit être en moyenne supérieure sur les lignes de champ
intérieures au coude ( qui sont de longueur inférieure), de façon que sa circulation soit la même sur toutes
les lignes de champ.
Le long d’une ligne de champ par définition E et dLsont // C1
V=V1 E
C2
V=V2
La distribution des charges sur les équipotentielles est
non uniforme
198
2. Circulation d’un champ E statique
Montrons qu’un champ électrique statique ne peut pas maintenir un courant dans un circuit fermé
199
Si le conducteur présente entre A et B une résistance égale à R, nous pouvons encore écrire que
Le fait de maintenir un courant entre deux points d’un conducteur requiert de fournir de l’énergie
par une source de différence de potentiel. La question que l’on se pose est de savoir s’il est possible
de maintenir un courant dans un conducteur fermé en appliquant un champ E statique ?
200
c. Force électromotrice
De la discussion précédente nous en déduisons qu’il faut une autre force pour
maintenir un courant dans un circuit. Cette force par unité de charge notée fs est la plupart du temps
confinée seulement dans une partie du circuit correspondant à la source de tension.
Une analogie parlante peut se faire avec un circuit hydraulique d’une fontaine. L’eau s’écoule du
sommet de la fontaine dans un bassin d’eau. Elle doit ensuite nécessairement passer au travers d’une
pompe qui fourni une quantité d’énergie égale à la somme de la différence de potentiel entre le bassin
et le sommet de la fontaine + les pertes d’énergie liée au fonctionnement de la pompe elle-même.
Dans le cas d’un circuit électrique, l’énergie fournie peut être d’origine chimique dans le cas d’une pile
d’origine mécanique dans le cas d’une machine de Van der Graaf ou d’une dynamo ou encore dans
une pile solaire d’origine liée au rayonnement, …
201
La force total par unité de charge s’écrit donc
Quel que soit le mécanisme sous-jacent l’effet net de cette force est déterminé par
ε est appelé force électromotrice, ce terme retenu par l’histoire n’est pas bien choisi
Il ne s’agit en effet pas d’une force mais d’une tension qui s’exprime en Volt [V] et qui correspond
au travail par unité de charge fourni par la force fs le long du circuit complet
202
d. Force électromotrice d’une batterie
Rappelons brièvement comment se présentent le champ et les forces dans une batterie
force coulombienne
liée à E qui pousse
la charge + vers la
borne -
borne de
potentiel «bas »
fem de la batterie
203
En circuit fermé nous avons à l’intérieur du générateur que
F = fs + E
est non nulle La force totale f = fs + E qui s’exerce sur chaque charge
est responsable du mouvement des charges et donc
génère le courant I
204
Calculons la puissance totale P délivrée pour faire circuler le courant I dans le circuit
n désigne le nombre de charge et Pq la puissance fournie à une charge unique le long du circuit.
Dans le calcul ci-dessous nous utilisons le fait que le vecteur v vitesse des charges est parallèle
au vecteur déplacement le long du circuit dL. vol= volume totale occupé par le circuit.
Si la résistance du circuit connecté est donnée par R, nous pouvons écrire dans le cas de la
source de fem non idéale que
La batterie est donc une source de tension et non de courant. Plus la résistance R du circuit est
grande, moins la valeur du courant y circulant sera importante.
205
e. Force électromotrice motionnelle résultante d’un déplacement dans un champ magnétique
Considérons un second exemple de générateur de tension qui utilise une Fem dont l’origine est la
force magnétique de Lorentz (sous-tendue par la force mécanique responsable du mouvement)
qui s’exerce sur une charge en mouvement dans un champ magnétique B.
Soit un barreau conducteur de longueur L se déplaçant à la vitesse v
dans la direction x et plongé dans un champ magnétique B
uniforme dirigé selon - z
qvB=qE→ E=vB
206
Entre les deux extrémités du barreau se maintien une différence de potentiel donnée par
207
En général, la fem motionnelle le long d’une boucle fermée s’exprime comme
b c
x B
y I x v
h
z a
x d
208
La force magnétique de Lorentz exerce, comme dans le cas du barreau, une force
sur le segment ab de module égale à FB = q v B et dirigée selon y
Cette force produit un courant I qui s’écoule dans le sens des aiguilles d’une montre
Dans cette expression il n’y a aucune contribution des segments bc et ad pour lesquels
fB est ┴ à dL
e
Remarquons que l’intégrale pour calculer est calculée pour un temps t fixé correspondant
à un état instantané du circuit. Le vecteur dL pointe selon y alors que le circuit est en
mouvement vers la droite. C’est simplement lié à la manière dont la fem a été définie.
Notons aussi que bien que ce soit la force magnétique fB qui soit responsable de l’apparition
du mouvement des charges, celle-ci ne travaille pas. Le travail est effectué par l’opérateur
extérieur qui tire sur le circuit en fournissant un travail mécanique.
209
La force magnétique est bien entendu ┴ au déplacement, elle présente donc une composante
selon x donnée par u B et une composante selon y donnée par v B. L’opérateur extérieur tire sur
le circuit avec une force qui contrebalance exactement la force magnétique selon x*
Cette force est transmisse à la charge par la structure du circuit. Le mouvement total de chacune des
charges dans le segment ab est selon la direction de la vitesse w et est noté d
* si la force totale s’exerçant sur le circuit serait non nulle, celui-ci serait soit accéléré soit décéléré, mais
ne se déplacerait pas à vitesse v constante. 210
Le travail effectué par l’opérateur extérieur est exactement égal à la fem e alors que les intégrales
sont calculées selon des chemin complètement différents
Pour calculer la fem on intègre le long du circuit à un instant fixé tandis que pour calculer le
travail mécanique on suit une charge qui se déplace simultanément sous l’action du courant I et
du déplacement du circuit à vitesse v
x=h tg(q)
211
f. Règle du flux et induction
Il y a une manière élégante d’exprimer, dans certains cas, la fem générée dans une boucle en mouvement
dans un champ B. Pour cela nous introduisons la notion de flux de B au travers la surface qui s’appuie
sur un chemin fermé.
212
Le flux total à travers la surface S est donné par
a
d
Comme le circuit se déplace vers la droite, nous avons une diminution du flux, puisque la surface qui est
traversée par les lignes du flux est de plus en plus petite
Cette expression est exactement égale, au signe près, à la fem induite dans la boucle
213
Généralisation de la règle
Montrons que cette règle est générale, et qu’elle s’applique quelque soit la géométrie du circuit,
pour une boucle se déplaçant selon une direction quelconque et au travers d’un champ magnétique
non uniforme.
Soit une boucle de conducteur au temps t et son évolution donné au temps t+dt. Supposons que l’on
calcul le flux au temps t en utilisant la surface S et le flux en t+dt en utilisant la surface S ainsi
que le ruban latéral qui connecte la position de la boucle au temps t+dt à la position initiale de celle-ci.
I
ruban
boucle boucle
en t en t+dt
214
La variation du flux est donnée par
215
Nous avons alors que la variation de flux s’écrit comme
Or comme w x B est la force magnétique de Lorentz par unité de charge, que nous avons noté fmag,
nous avons encore que
De plus l’intégrale de fmag est égale à la fem, nous avons démontré, dans le cas général, que
216
g. Cas où la règle du flux ne s’applique pas
Il existe des situations dans lesquelles il n’est pas possible de calculer la fem en appliquant la régle
du flux. Considérons ici un exemple. Soit un disque de métal de rayon a qui est en rotation a vitesse
angulaire w autour de l’axe z (voir figure). Un champ magnétique uniforme et stationnaire est dirigé
selon l’axe des z. On connecte via deux contacteurs (un sur l’axe et l’autre à l’extrémité du disque) le
circuit à une résistance R. Comment calculer le courant induit dans le circuit par le disque en rotation
qui joue ici le rôle d’un générateur ?
contour C
contour C contribution nulle
le long en dehors du disque
duquel on
a fmag=0
intègre
la vitesse d’un
b élément de segment radial
de longueur dr situé en r vaut v= w r (On a noté le rayon R par a )
217
Nous voyons ici qu’il n’est pas possible d’appliquer la règle du flux par ce que celle-ci suppose que le
courant I s’écoule le long d’un chemin bien défini, alors que dans cet exemple, le courant est dispersé sur
toute la surface du cercle. La notion de flux au travers du circuit n’est donc dans ce contexte pas bien définie
h. Courant tourbillonnaire Il existe d’autres situations telles que celles que l’on rencontre dans le
cas des courants tourbillonnaires dans lesquels la règle du flux ne
s’applique pas non plus. Un certain nombre d’appareils contiennent
des pièces métalliques en mouvement. Au cours de leur déplacement,
ces pièces peuvent être partiellement dans le flux d’un champ
magnétique (supposé ici uniforme et constant dans le temps). Un tel
exemple est donné sur la figure ci-contre. On considère un mouvement
pendulaire d’un disque de métal dont seul la partie inférieure est entre
les armatures d’un aimant. Le secteur Ob est en dans le champ B tandis
que le secteur Oa et Oc sont en dehors de la zone où règne le champ.
La zone Ob est soumise à l’action d’une fem, tandis que dans les zones
Oa et Oc peuvent se développer des chemins que peut emprunter
le courant de charges déplacées dans la région Ob et qui retournent de b
vers O. Les courants qui apparaissent ainsi sont qualifiés, a cause de .
c y
a x a c
région de B x
b b
z
218
Nous verrons au paragraphe 2.b la loi de Lenz qui nous indique que le courant induit
dans un système est la source d’un champ qui produit un flux qui s’oppose au variation du flux
qui l’a crée. Si l’on applique cette loi ici, nous pouvons déterminer la direction du courant induit dans
le voisinage du secteur Ob. Le courant doit exercer une force magnétique F = I L x B qui s’oppose
à la rotation du disque, c’est-à-dire qui est dirigée selon x (voir figure). Puisque B est dirigée
selon –z, le courant et donc I ont une composante selon –y. Il n’y a qu’une partie des courants
tourbillonnaires qui sont dans la zone ou règne B et qui ont ainsi une action de freinage sur le disque.
219
Le principe est utilisé comme système de freinage par les trains. Les courants tourbillonnaires ont
bien d’autres applications pratiques. Les compteurs EDF de consommation de puissance électrique
utilisent des courants tourbillonnaires qui sont induit dans le disque par le champ magnétique
résultant d’une variation sinusoïdale du courant dans une bobine. Le détecteur de métaux utilisés
notamment dans les aéroports fonctionne en détectant les courants tourbillonnaires induit dans des objets
métalliques. Le détecteur génère un champ magnétique alternatif B0 dit transmetteur. Ce champ induit
des courants tourbillonnaires dans tout objet conducteur passant à travers le détecteur.
Ces courants induits produisent eux même un champ magnétique alternatif B’. Ce dernier champ induit
un courant dans le conducteur « receveur » qui déclenche l’alarme.
B’ champ
induit
B0 champ conducteur
transmetteur receveur
De la même manière fonctionne les détecteurs de métaux utilisés pour rechercher des
bijoux perdus ou autres trésors mythiques.
220
2. Induction électromagnétique
221
Bien entendu le résultat de l’expérience 2 ne surprend pas, il s’agit d’un exemple de mouvement relatif
entre la boucle et le champ, la relativité (restreinte) nous apprend qu’il s’agit de la même physique.
Cependant Faraday n’avait pas connaissance de cela. Comme la boucle est au repos, les charges ne
subissent pas l’action de la force magnétique de Lorentz. Faraday a donc proposé le principe suivant:
pour que les charges bougent et qu’un courant puisse apparaître il faut qu’un
B(t)
x e
e = -df/dt
Choisissons comme contour
d’intégration le conducteur de rayon s.
Champ E circulaire Par raison de symétrie le champ E est
pousse les e- autour le même en chaque point de la
de la boucle circonférence.
222
Lorsque B(t) croît càd lorsque dB/dt >0 alors E tourne dans le sens des aiguille d’une montre.
La loi de Faraday est générale, elle s’exprime sous forme intégrale comme
Le champ électrique E induit est non conservatif, sa circulation le long d’un contour fermé
est non nulle.
En appliquant le théorème de Stokes, cette loi s’écrit sous forme locale comme
223
On constate que cette loi rend universel la règle du flux et ce quelque soit la raison de la variation du flux
soit un mouvement de la boucle soit un champ magnétique variable. On rassemble les trois cas possibles
sur la figure ci-dessous.
S S’< S
Variation du flux correspondante à
une variation de la direction du vecteur
a
Il est d’ailleurs préférable de réserver l’appellation loi de Faraday au cas d’un champ E induit par
variation de B, et non pas au cas où c’est la force magnétique de Lorentz qui est en jeu. Le fait
que ces différents phénomènes sont décrits par la même loi a inspiré Einstein dans sa théorie
de la relativité restreinte.
224
b. Loi de Lenz
Pour connaître la direction dans laquelle circule le courant induit il existe une règle connue sous l’appellation
LOI DE LENZ.
Le courant induit dans un système est la source d’un champ qui produit
un flux qui s’oppose au variation du flux qui l’a crée.
Le champ magnétique B induit est dirigé selon z Le champ magnétique B induit est dirigé selon -z
pour s’opposer aux variations du flux. Le courant induit pour s’opposer aux variations du flux. Le courant induit
doit donc être anti-horloger doit donc être horloger
225
Considérons par exemple un long cylindre magnétique de longueur L et de rayon a qui possède une
magnétisation uniforme M parallèle à l’axe. Lorsqu’il passe a vitesse constante v au travers d’une boucle
de conducteur circulaire de rayon supérieure à a, il induit une force électromotrice qui varie au cours du temps
v
M a
Le champ magnétique du cylindre est identique (voir séance de TD) à celui d’un long solénoïde sur lequel
circule un courant surfacique Kb= M F. Le champ magnétique B à l’intérieur du cylindre vaut donc B = m0 M
sauf près des bords où il se disperse vers l’extérieur. Le flux au travers la boucle est nulle lorsque le cylindre en
est éloigné suffisamment. Il atteint une valeur maximale égale à m0 M p a2 lorsque la face avant du barreau
pénètre dans la boucle. Ensuite sa valeur diminue jusqu’à atteindre zéro lorsque la face arrière de celui-ci
traverse de la boucle. La fem = - d F/dt, la fem présente donc deux pics.
226
Le courant induit va s’établir dans une direction tel que le flux associé au champ qu’il produit
s’oppose au flux qu’il l’a crée. Lorsque la face avant pénètre dans la boucle le courant va circuler
dans le sens des aiguilles d’une montre, tandis que lorsque la face arrière sort de la boucle, le courant
circule dans le sens anti-hologer afin de s’opposer à la diminution du flux ! La loi de Faraday
décrit une espèce de phénomène d’inertie: une boucle conductrice essaye de maintenir un flux constant
à travers elle, si l’on essaye de le modifier elle va répondre en produisant du courant de telle manière
à s’opposer à cette diminution. Bien sur elle n’y réussi pas complètement, le flux produit par le courant
induit est typiquement égale à une fraction du flux original, la seule chose que donne la loi de Lenz c’est
la direction du flux induit, pas sa valeur !
227
c. Générateur de tension alternative
Parmi les applications technologiques les plus importantes de la loi de Faraday se trouvent les générateurs
et les moteurs. Un générateur converti de l’énergie mécanique en énergie électrique alors qu’un moteur
converti de l’énergie électrique en énergie mécanique. Un générateur est constitué par une boucle de
conducteur en rotation dans un champ magnétique uniforme et stationnaire (figure ci-dessous). Il y a deux
bagues qui assurent le contact entre le conducteur mobile et le circuit connecté au générateur. Dans ce
système c’est le flux du champ magnétique qui varie au cours du temps par ce que l’orientation du vecteur
surface tourne avec une vitesse angulaire w correspondante à la rotation du cadre dans le champ.
Le flux s’écrit donc
B
B
coupe du système
228
Pour que la variation du flux soit plus importante, on utilise plutôt une boucle qui comporte N enroulements
229
Le couple qui s’exerce sur la boucle de conducteur à pour valeur:
Comme on pouvait le supposer, la puissance mécanique fournie est égale à la puissance électrique
produite à la sortie du dispositif.
230
d. Force électromotrice en présence d’un déplacement et d’un champ variable
Nous pouvons bien sur combiner deux phénomènes qui induisent chacune une fem dans un circuit.
Considérons a nouveau le cas d’une boucle en mouvement dans un champ magnétique, mais maintenant
B varie au cours du temps.
b c
x B(t)
I x v
h
a
d
pour
231
e. Champ électrique induit quelques remarques
La découverte de Faraday nous indique qu’il y a en réalité deux champ électrique distincts. Celui
attribuable aux charges statiques et celui associé aux variation temporelles du champ magnétique B.
Nous savons déjà comment calculer le champ E dont les sources sont des charges statiques en
partant de la loi de Coulomb ou du théorème de Gauss ou encore en résolvant l’équation de Poisson.
Pour le champ E résultant des variation de B(t), nous pouvons partir de l’analogie entre la loi de Faraday
et la loi d’Ampère
Bien entendu la connaissance du rotationnel d’un champ de vecteur ne suffit pas pour connaître la forme
complète du champ. Mais pour autant que le champ E auquel on s’intéresse est exclusivement lié aux
variation de B et qu’il n’y a aucune contribution due à des charges statiques, nous pouvons écrire que
232
Nous avons un parallélisme complet entre E et B dans ce cas et on peut en déduire que
B
Le champ électrique induit est complètement déterminer par et ce de la même manière que
t
le champ magnétique statique (magnétostatique) n’est déterminer par m0 J
En particulier, lorsque les symétries du problème le permettent, nous pouvons appliquer les arguments
utilisés lorsqu’on fait appel à la loi d’Ampère.
Nous avons déjà fait appel à cet argument sans le mentionner explicitement
dans l’exemple présenté au paragraphe a)
233
f. Inductance
Supposons que nous avons deux boucles de conducteur au repos (figure ci-dessous).
boucle 1
Le coefficient de proportionnalité M21 est désigné sous l’appellation d’inductance mutuelle des 2
boucles
234
Ce coefficient peut s’exprimer par une relation intéressante que l’on obtient en partant de l’expression
pour le flux F2 qui se calcul à partir d’une intégrale sur la surface S2 qui repose sur la boucle C2
S2 S C2
2
on applique le théorème
on exprime B1 à l’aide de Stokes
de son potentiel vecteur A1
Comme nous avons un courant I1 circulant dans un conducteur filiforme de contour C1, le potentiel
vecteur A1 s’écrit comme
C1
boucle 2
En remplaçant cette expression de A1 dans l’intégrale pour F2 on a que
Formule de Neumann
boucle 1
235
Cette formule n’est pas très intéressante du point de vue du calcul, par ce qu’elle contient une
double intégrale de contour difficile a calculer en pratique. Mais elle permet d’exprimer deux propriétés
intéressantes
M21 est un coefficient purement géométrique qui n e fait intervenir que la taille, la forme et la
position relative des deux boucles
C’est une conclusion étonnante: quelque soit les formes et les positions des boucles
lorsqu’un courant I circule dans 1, le flux de B1 a travers 2 est identique au flux de B2 à
travers 1 lorsque le même courant I circule dans 2
Exemple de calcul d’un coefficient d’inductance mutuelle
Un court solénoïde de longueur l de rayon a, comportant n1 tours par unité de longueur et parcouru
par un courant I est entouré d’un long solénoïde, de même axe, de rayon b, avec n2 tours/unité de long.
236
Quel est le flux du champ B (crée par le courant I circulant dans le solénoïde intérieur) a travers le
long solénoïde ? Comme le solénoïde intérieur est court, les effets de bords jouent un rôle, il est
donc très difficile de calculer le flux a travers le grand solénoïde extérieur. Chaque tour de ce dernier
est traversé par un flux différent. Nous allons donc exploiter le principe de réciprocité, et nous allons
donc calculer le flux de la grande boucle dans la petite, et ce lorsque le même courant I traverse cette
fois, non pas la petite boucle mais plutôt la grande. Le champ B à l’intérieur du grand solénoïde vaut
Donc le flux a travers une boucle du petit solénoïde est donné par
Ce flux est donc le même que celui provoqué par le solénoïde intérieur dans l’extérieur,
le coefficient d’inductance mutuelle est donc donné par
237
Supposons maintenant que nous faisons varier au cours du temps le courant dans la boucle 1. Le flux
au travers de la boucle 2 va aussi varier, et il en résulte par application de la loi de Faraday une force
électromotrice induite dans la boucle 2 donnée par
Cette relation utilise la relation de proportionnalité entre le flux et la variation du courant. Cette relation
se base sur la loi de Biot et Savart et n’est donc en principe que vérifiée pour des courants continus. Il
faut donc considéré que le courant I1 varie LENTEMENT au cours du temps pour qu’on puisse
toujours utilisée la loi de Biot-Savart. C’est l’approximation QUASI STATIONNAIRE
Chaque fois que l’on modifie le courant dans la boucle 1, il apparaît une fem et donc un courant induit
dans la boucle 1.
g. Auto inductance
238
Le coefficient L est désigné par d’auto Inductance de la boucle. Il ne dépend aussi que de la géométrie
du système (forme et taille de la boucle). La fem induite dans la boucle elle-même peut s’obtenir par
la loi de Faraday à l’approximation quasi-statique
Exemple Calcul de l’auto-inductance d’un tore de section rectangulaire (rayon interne =a, rayon
externe=b et hauteur=h) qui contient un enroulement de N tours.
à l’intérieure du tore
à l’extérieure du tore
Le flux au travers d’une boucle vaut
239
Le flux total est donc
nous indique que la fem s’oppose à tout changement de valeur du courant. Pour cette raison on appelle
cette fem une CONTRE FORCE ELECTROMOTRICE. Lorsque vous essayé de modifier le courant dans la
boucle, vous devez vous opposer à cette contre force électromotrice. L’inductance joue dans le cas des
systèmes électriques un rôle analogue à la masse dans les systèmes mécaniques. Plus L est grand plus
il est difficile de modifier la valeur du courant. Plus un objet est massique, plus son inertie est grande.
Application
supposons qu’un courant I circule dans une boucle et que soudainement on coupe le
conducteur et que le courant tombe « instantanément » à zéro. Cette variation de I
génère une énorme contre force électromotrice(même si I est « petit » sa dérivée
peut être énorme). C’est la raison pour laquelle vous généré une étincelle lorsque
vous retirer la prise d’un fer à repasser ou d’un toasteur.
240
La contre fem est tellement grande qu’elle parvient a initier un arc entre la prise et l’appareil.
Il faut d’ailleurs noter qu’un tel phénomène ne se produit pas lorsque l’on branche un appareil
électroménager. En effet dans ce cas l’induction s’oppose à la croissance du courant !
Considérons un circuit électrique comprenant une résistance, une inductance et une batterie.
Que ce passe-t-il quand on ferme en t=0 l’interrupteur S et que l’on connecte ainsi la batterie
qui fourni une fem constante égale à e au circuit ?
0
En t=0 le courant varie brusquement, générant ainsi une
contre force électromotrice donnée par –L dI/dt. La somme
des deux fem produit un courant I qui circule dans R selon
S
241
Application de l’inductance mutuelle: système de charge sans fil
Considérons une brosse à dent électrique constitué d’un manche sur lequel est disposé la brosse
et d’un chargeur. Celui-ci fonctionne par un effet d’inductance mutuelle.
242
h. Energie dans un champ magnétique
Afin de produire un certain courant I dans un circuit il faut dépenser une certaine quantité d’énergie*, il
de vaincre l’effet de la contre force électromotrice qui s’établit dans le système. Cette énergie est
récupérable et non perdue. Lorsque l’on éteint la source de courant, le « sens » de la contre fem s’inverse
et l’énergie est donc restituée. On peut donc considérer que durant le temps où un courant I traverse le
système, cette quantité d’énergie est stockée dans le champ magnétique (dont la source est le courant I)
Le travail fourni sur une charge unitaire, par l’opérateur extérieur, pour vaincre la contre fem durant
un passage du courant dans le circuit vaut
A l’instant initial t=0 on considère que le courant I=0 et que l’on atteint en t la valeur I(t)=I
* cette énergie n’est pas celle dissipée, et n’est donc pas perdue, par effet joule dans les résistances du
243
circuit.
Annexe 1 Systèmes de coordonnées
A. Système de coordonnées cartésiennes (x,y,z)
244
B. Système de coordonnées Cylindriques
245
C. Système de coordonnées Sphériques
246
D. Liens entre les systèmes de coordonnées
247
a) Cylindriques vers les coordonnées cartésiennes et sphériques
248
a) Sphériques vers les coordonnées cartésiennes et cylindriques
249
Annexe 2 Produit vectoriel
propriétés
250
Interprétation géométrique
surface du parallélogramme
surface du triangle
251
Expression étendue aux composantes
Exemple de calcul
252
Ce vecteur est dirigé selon le vecteur In
253
Annexe 3 Opérateur gradient
254
255
Exemple soit
vecteur dl
Exemple
256
Gradient en coordonnées sphériques
Exemple
257
Annexe 4 Intégrale de chemin
258
Si df est une différentielle
exacte, càd c’est la différentielle
d’une fonction, alors
contour fermé
259
Exemple
soit
Chemin 1
Chemin 2
260
Annexe 5 Flux et divergence
261
Situation générale l’orientation de la surface et du champ de vecteur
change de point en point sur la surface S
où S(i)= S(i) n
En découpant la surface de plus en plus, nous
obtenons à la limite N ∞
262
Annexe 6: Divergence d’un champ de vecteur
Considérons un élément de volume infinitésimale dV et calculons le flux à travers toutes les faces
1’
2’
3 -
x-x
1x
2 -
(0,0,0)
3’
-
la face 1’ est dirigée selon -1x
la face 2’ est dirigée selon -1y signe -
la face 3’ est dirigée selon -1z
volume d’extension différentielle → les composantes de A sont constantes sur chaque élément de surface
Chaque flux est par conséquent un simple produit de l’élément de surface et de la composante de A qui lui
est orthogonale.
263
On obtient donc que le flux total s’exprime comme
Lorsque l’on prend la limite pour V →0 càd x →0, y →0 et z →0 les termes entre crochet nous
donnent les dérivées partielles de Ax, Ay et Az respectivement par rapport à x, y, et z. Soit encore
c’est la divergence de A
264
Théorème de la divergence
Considérons maintenant un volume quelconque V et un champ de vecteur A
calculons le flux total de A sortant du volume V
Le flux présente des contributions non nulle que sur la surface
extérieure de A notée S. En effet si on considère deux éléments
infinitésimaux à l’intérieure de V alors le flux entrant ressort par les
faces opposées
265
Soit le champ de vecteur A
Exemple d’application
- calcul de la divergence de A
divergence constante
266
Annexe 7 Circulation et rotationnel
Commençons par considérer la circulation C d’un champ de vecteur sur un contour fermé – notion que nous
utilisons pour le calcul du potentiel électrique.
267
Lorsque l’on considère la limite pour x et y → 0
On peut aussi calculer la circulation de A le long d’un carré situé dans le plan yz
268
En termes du rotationnel on peut exprimer la circulation de A le long d’un contour
fermé comme
pas de circulation
269
circulation non nulle
exemple d’un fluide présentant une circulation, càd un rotationnel non nul, la roule à palettes se met à
tourner. Le rotationnel du champ de vitesse est orienté selon la direction indiqué par la main droite, càd
dans la même direction que l’axe de la roue.
Il est possible de calculer les différentes composantes du rotationnel de A dans les systèmes de coordonnées
sphériques et cylindriques. Les expressions obtenues sont:
270
Théorème de Stokes
(1)
C= (2)
Sommons (1) sur tous les petits éléments de surface et obtenons de la sorte que la circulation vaut
271
Rotationnel
Par exemple :
dans une tornade, le vent tourne autour de l'œil du cyclone et le champ de vecteurs vitesse du
vent a un rotationnel non nul autour de l'œil.
Le rotationnel de ce champ de vitesse (autrement dit le champ de vorticité ou encore champ tourbillon)
est d'autant plus intense que l'on est proche de l'oeil.
272
Vérification du théorème de Stokes*
où sur le contour L, nous avons que r=R, la circulation est alors donnée par
(a) Pour l’aire circulaire dans le plan du contour nous avons que
qui est bien en accord avec l’intégrale de ligne calculée plus haut
274
ce qui donne pour le calcul de la circulation que
275
Dimensions de grandeurs électriques et magnétiques
276
Valeurs de constantes physiques
277
Conversion des grandeurs
278
279
280
Quelques identités vectorielles
281