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Module d’Abstraction:

électromagnétisme
Stéphane Métens

Stephane.Metens@univ-paris-diderot.fr

Etude des lois fondamentales


Phénomène statique et dynamique: compréhension des lois
et mises en situation sur des problèmes simples

1
Plan du cours

 Phénomènes électriques
gElectrostatique: Charge électrique, force électrique, champ
électrique, potentiel électrique, notion de capacité.
g Electrocinétique: courant, résistance, circuits en courant continu
g Magnétostatique: champ magnétique, Loi de Biot & Savart,
Théorème d’Ampère, Force de Lorentz

 Phénomènes électromagnétiques
g Aimants et champ magnétique: électrodynamique, force
magnétique
g Induction électromagnétique: force électromotrice d’induction,
générateurs, auto-induction.

2
Références

 R. Feynman, Leighton, Sands Electromagnétisme Vol I


& Vol II Dunod 1999
 David J. Griffiths Introduction to Electrodynamics,
Prentice Hall 1999
 Ulaby F T, Michielssen E, Ravaiolo U, Fundamentals of
Applied Electromagnetics, 6 ed Pearson 2010
 Zahn Electromagnetic Field Theory Krieger Publishing
Company 2003
 Tipler P. A. Mosca G Physics for Scientists and
Engineers 6 Ed W.H. Freeman 2008

3
L’électromagnetisme et ses applications

4
Première partie- Electrostatique

 Chapitre I Champ et potentiel électrique

Lignes de champs électriques Phénomène d’ionisation

5
I.Charge électrique
Dès l’antiquité les Grecs ont remarqué que
l’ambre (elektron en grec) frotté par de la laine
peut attirer des corps légers tels que les
cheveux.
Au milieu du XVIième siècle on suggère qu’un tel
corps possède une électricité. La quantité
d’électricité acquise est encore appelée charge.

Cette charge électrique est la cause d’une


nouvelle interaction.

La charge produit la force électrique.

La charge est une notion fondamentale, qui ne


peut pas être décrite en termes de concepts plus
simples et plus fondamentaux.

6
C'est un botaniste français, C. Dufay, qui, le premier, étudia les
interactions des corps chargés.
Deux tiges de verre frottées avec un
tissu de soie se repoussent,
tout comme deux morceaux d'ambre
frottés avec de la fourrure.
Mais deux tiges de verre frottées
avec des matériaux différents
peuvent s’attirer.

Vers 1734, Dufay conclut qu'il existe


« deux électricités », c'est-à-dire

deux sortes de charges électriques.

Dans le langage actuel,

deux charges identiques se


repoussent et deux charges
différentes s'attirent

7
Benjamin Franklin qualifiera arbitrairement ces deux types de charges de
positive et négative.

Si un objet contient la même quantité de charge positive et de charge


négative, ces deux distributions de charge attirent ou repoussent une charge
externe avec deux forces opposées; l'objet n'exerce donc aucune force sur
une charge externe. On dit que l’objet est électriquement neutre

La majorité de corps macroscopiques contiennent des nombres énormes de


charges individuelles, mais globalement, ces corps sont généralement
neutres. C'est pour cela qu’ils ne subissent aucune force électrique, tandis
qu'ils subissent toujours des forces gravitationnelles.
La charge est une propriété de la plupart des particules
Électron e- subatomiques qui constituent la matière de l'Univers.
L'électron est chargé négativement; il repousse les
autres électrons et il attire les protons. Ceux-là sont
chargés positivement. Il n'y a aucun moyen de décharger
un électron, pour le rendre neutre. L’atome est une entité
neutre
Noyau de l’atome

8
La charge de l'électron, qe, a été déterminée expérimentalement. De plus,
toute charge électrique est un multiple entier de cette charge fondamentale.
la charge est quantifiée; elle ne peut prendre que l'une des valeurs

0, ±qe ou ±2 qe, …

Il est cependant curieux que le proton ait une charge (+ qe) exactement opposée
à celle de l'électron (- qe) bien que ces particules soient complètement différentes.

Les particules comme le proton sont constitués de plusieurs variétés d'entités


plus fondamentales appelées quarks.

Ceux-ci sont pourvu de charges de ± (- qe) /3et ± 2 (- qe) /3.

On croit, cependant, que les quarks ne peuvent pas exister comme entités isolées.

9
La charge est une quantité conservée.

La physique moderne tire son unité de principe basés sur les lois de
conservation et l’existence de symétrie

Les symétries et les lois de conservations sont liées entre-elles

10
II.Electrisation par frottement
Nous sommes entourés par des charges formant un environnement électrostatique
L'air contient toujours des charges sous forme d'ions formés par le rayonnement
Cosmique.

L’adhérence d’un film en plastique qui colle aux aliments ou aux récipients ou le
fonctionnement d’une photocopieuse résultent d'effets électrostatiques.
Ils sont dus aux charges électriques Ces charges proviennent des atomes.
Les atomes sont neutres;ils possèdent autant d'électrons que de protons.
Mais les électrons extérieurs de l'atome sont les moins liés et peuvent facilement
être arrachés

Les différentes substances ont des affinités différentes pour les électrons.
Si deux substances sont mises en contact, l'une d'elles peut céder certains de
ses électrons faiblement liés à l'autre substance.

11
Exemple:

quand on presse un film de plastique contre une plaque métallique,


des électrons sont transférés du donneur plastique au récepteur métallique.

Le plastique, ayant perdu des électrons, présente alors un certain nombre


d'ions positifs immobiles (des atomes ayant perdu des charges négatives)
sur sa surface et, globalement, il est devenu chargé positivement.

Le plastique positif attire le métal négatif et les deux surfaces


adhèrent l'une à l'autre

12
De plus, il y a des degrés d'affinité pour les électrons et une substance qui peut
attirer des électrons d'une deuxième substance peut cependant servir de donneur
d'électrons à une troisième substance, qui a une plus grande affinité pour les
électrons.

On classe les matériaux dans une séquence triboélectrique

Amiante
Fourrure
Au contact l’une de l’autre
Verre
la substance du haut de la séquence
Mica
se charge positivement et celle du
Laine
bas négativement.
Quartz
Plomb
Soie
Aluminium – peau de l’homme
Coton
Bois
Ambre
Cuivre,…

13
III. Transfert de charge
Un corps chargé négativement contient un excès d'électrons qui se repoussent et
peuvent se déplacer plus ou moins facilement selon les matériaux. Lorsqu'un tel corps chargé est
placé en contact avec un corps neutre, il y a un transfert d’ électrons du corps chargé vers le corps
neutre, qui se charge alors négativement.

De même, un corps chargé positivement manque d'électrons ou, ce qui est équivalent, a un excès
d'ions positifs. S'il est placé en contact avec un corps neutre, il attire des électrons de ce dernier,
les capture et devient moins positif; l'autre corps, initialement neutre, perd une partie de ses
électrons et se charge positivement.

Seuls les électrons sont transférés,


mais tout se passe comme si la charge
positive (manque d'électrons) était
transférée au second corps. Il est courant
de parler alors du transfert de charge
positive, bien qu'en réalité aucune
particule chargée positivement ne se
déplace.

14
Application de l’interaction des charges

Les empreintes digitales


sont révélées du fait que
les particules d’or chargées
négativement adhérent aux
protéines chargées positivement.
Ces dernières sont déposées
par les doigts sur le billet

15
IV. Isolants et conducteurs
 Isolants appelés encore diélectriques. Les charges ont une très
faible mobilité.

Il y a mouvement des e- seulement lorsque la force qui s’applique sur les e- est
supérieure à la force de liaison des e- avec le noyau atomique

Une charge transférée à un isolant reste confinée à l’endroit ou elle est déposée
La charge est donc locale
 Conducteur les électrons ont une grande mobilité.

La charge transférée à un conducteur se réparti facilement à la surface de celui-ci.


Les métaux sont de bon conducteurs, l’énergie de liaison des e- périphériques est faible.
Ces matériaux ont un nombre énorme d’ e- libres (+/- 1 e- par atome) qui peuvent facilement
se mouvoir et sont la source du courant électrique.

16
Application: fonctionnement d’une photocopieuse et imprimante laser

Le tambour est un cylindre en


aluminium recouvert de sélénium,
matière photoconductrice, qui est
isolante dans l’obscurité et
conductrice à la lumière.
1ière étape: on charge positivement le
tambour
2ième étape on projette l’image du
document sur le tambour. Celui-ci
devient conducteur sur les parties
atteintes par la lumière, la charge
quitte ces régions. Les régions
sombres restent positives; elles
attirent la poudre du toner chargée
négativement.
3ième étape. Une feuille de papier
fortement chargée positivement attire
le toner; celui-ci est fixé en passant
entre deux cylindres chauffés.

17
* Répartition des charges dans un conducteur

Les charges de même signe déposés sur un conducteur se repoussent


et elle se répartissent (en s’éloignant le plus possible) à la surface du conducteur.

Les charges de signes opposés se neutralisent.

* Transfert de charges dans un conducteur

++ + + +
++ + + + + + +
+ + + + + +
+++ + + + + + + + +

On observe un déplacement des charges de la première sphère vers la seconde


Jusqu’à atteindre un « équilibre » des charges

18
IV. Loi de Coulomb
L’étude de la nature de la force électrique a été fortement influencé par la
connaissance de la loi en 1/r2 satisfaite par la force de gravité (mécanique
newtonienne). La première étude remonte à 1760 et fut réalisée par D. Bernoulli,
ensuite ce furent B. Franklin J. Priestley et Robison qui étudièrent la dépendance
en 1/r2 de la force électrique. Une étude plus complète a été proposée en 1775 par
Cavendish qui ne publia cependant pas ces résultats. Il fallut donc attendre 1785
pour disposer de la loi de Coulomb qui utilisa une balance à torsion pour mesurer
la force entre deux objets chargés. La force Fq (notée F) exercée par la charge
Q sur la charge q; les deux charges étant éloignées d’une distance r s’écrit

+q
Fq

+Q r

vecteur unité dirigé de Q vers q


FQ

19
Force de Coulomb: attraction - répulsion

La force de Coulomb entre deux charges

de même signe est répulsive


de signe opposé est attractive

20
De même la force électrique exercée par +q sur +Q est donnée par

-
Q

Le système étant à l’équilibre mécanique nous avons que

+q
Fq

+Q r

vecteur unité dirigé de Q vers q


FQ

21
La constante k s’exprime comme

k= 10 -7 C où C désigne la vitesse de la lumière


e0=8,85 10-12 C2/(m2 N) (voir commentaire après)
4p par convenance rend d’autres lois plus simples.

Unité SI de charge : le Coulomb noté C.


Charge de l’e- : -1.60217733 10 -19 C
L’interaction entre deux charges est indépendante de la présence
d’autres charges « principe de superposition » (application ci-après)

Ordre de grandeur:

deux sphères ponctuelles portant chacune une charge de 1 Coulomb et distante


de 1 mètre subissent une force d’environ 9 10 9 N.
Cette force est gigantesque elle est égale au poids de 2400 Boeing 747
Rappel par poids on entend ici la force exercée par la gravité terreste sur les avions

22
Forme du coefficient de proportionnalité dans la loi de Coulomb
Le Coulomb comme unité de charge est défini expérimentalement
non pas en comptant le nombre d’électrons mais par la mesure
d’une force magnétique (voir après dans le cours).

1C = 6,25 1018 charges de l’électron

Lorsque l’unité de charge est définie le coefficient k de la loi de Coulomb


peut être déterminé.

23
Application 1: Interaction electrique dans un atome d’hydrogène
atome H = 1 électron en orbite autour d’un proton

mp= 1,672 10-27 kg


k=9 109 N m2/C2

r=0.53 10-10m

kqQ 19 19
9 1, 6 10 1, 6 10
FE 9 10 8, 2 10 8 N
r2 0, 53 10 10 2

24
Application 2: l’interaction gravitationnelle versus l’interaction électrique

GmM
FG
r2 G=6,67 10-11 N m2/kg2
kqQ k=9 109 N m2/C2
FE
r2

FE kqQ GmM kqQ


FG r2 r2 GmM

Cas de l’interaction entre 2 protons mp= 1,672 10-27 kg |FE/FG|= 1036

Cas de l’interaction proton-électron me=9,109 10-31 kg |FE/FG|= 1039

L’interaction électrique est très nettement plus forte que l’interaction gravitationnelle

25
Application 3: système de 3 charges. Force résultante produite par q1 et q3 sur q2

q1=5 mc q2=-4 mc q3=10 mc F=F21 +F23

2 cm 6 cm

F21
F21=9 109 (5 10-6)(-4 10-6)/(2 10-2)2=
-450N
F23
F23=9 109 (-4 10-6)(10 10-6 )/(6 10-2)2
=-100N

F=F21 +F23 F=F21 +F23= (-450N)+(+100N)=


-350N

26
Application 4: Calculer la force exercée sur q3 par deux autres charges

q3=10 mc
F31=9 109 (50 10-6)(10 10-6)/(30 10-2)2=50N
30cm 40cm
F32=9 109 (-80 10-6)(10 10-6)/(40 10-2)2=-45N
y
q1=50 mc 50cm q2=-80 mc

direction et intensité des forces F31


53,1°
F31 Somme de 2 vecteurs et F32 36,9° x
projection sur (x,y)
q3
F32
F3x= F32 cos(36,9) + F31 cos(53,1)=36 + 30 = 66N

F3y= -F32 sin(36,9) + F31 sin(53,1)=-27 + 40 = 13N

F3 F2 3 x F2 3 y 662 132 67 N
F3 y 13
Arctan Arctan 11 °
F3 x 66

exercices voir page 7 et 8 27


V. Champ scalaire et vectoriel
 Notion de champ
L’étude des interactions (forces) électrique et magnétique introduit la notion de
champ. Le champ electromagnétique est le médiateur de l’interaction entre les
objets matériel. Elle remplace la notion d’action a distance. Il n’est pas nécessaire
d’avoir un milieu matériel pour que l’interaction puisse se manifester.
Il n’y a pas d’action de proche en proche ni de contact direct nécessaire pour
que l’interaction se manifeste. L’interaction electromagnetique peut se propager
dans le vide.

Action a distance Action par contact continu


Le contact est fourni par le champ qui existe dans
l’espace entre les objets et qui est crée par ces
objets

28
A.Concept de champ: Qu’est-ce qu’un champ ?
Exemple champ scalaire: carte de la température en chaque point

29
B.champ scalaire:
en chaque point, la couleur représente la valeur du champ de vecteur

30
C. champ vectoriel 2D
En chaque point (x,y) on attache un vecteur, ici le vecteur vitesse du
vent v(x,y). .

31
D. Champ vectoriel 3D U(x,y,z,t)
on note le plus souvent le champ vectoriel par un caractère gras en omettant la flèche
vectorielle soit par U. En chaque point de l’espace on attache un vecteur dont le module
et la direction dépendent du temps

32
Nous utiliserons pour le vecteur unité les notations

ui, 1i, u^ , ei, i,j,k

33
VI. Le champ électrique
Soit q une charge électrique, si l’on place en un point r de l’espace une charge Q,
celle-ci va subir une force de Coulomb dû à la présence de q. Soit F cette force.
q

F
Q

On définit le champ électrique E(r) comme la force qui s’exerce par unité de charge
au point r de l’espace

q = charge source de E
Q = charge test de E

34
Généralisation à n charges source:
- La force électrostatique ressentie par une charge “d’essai” q placée
dans le voisinage d’autres charges q1 et q2 est toujours
proportionnelle à la grandeur de q.

q1
F1
F = F1 + F2
q F

F2 q2
Charge d’essai
Les qi sont les SOURCES
du champ électrique
-En tout point dans le voisinage des charges q1 et q2
la force par unité de charge exercée sur une charge
d’essai q a une valeur unique qu’on appelle le
champ électrique E de q1 et q2 et qui mesure leur
influence.

35
Lignes du champ
Lignes du champ électrique E(r,t): en chaque point de l’espace on peut associer
un vecteur, lorsqu’on relie ces vecteurs entre eux, on trace une LIGNE du
champ. La force que subi une charge test est donc tangent à la ligne en chaque
point

Lignes du champ E

dipôles: 2 charges de dipôles: 2 charges de


charge ponctuelle
signe contraire même signe

exercice page 26 et 27 36
Principe de superposition: Champ E dû à plusieurs charges
sources (q1,q2,…
r2

r1
ri

37
Distribution de charges

r’

distribution linéique de charges


dl’= élément de longueur

on intègre le long du fil chargé

38
r’
r

distribution surfaciques de charges


da’= élément de surface (a pour aire)

on intègre sur la surface du système

39
r
r’

distribution volumique de charges


dt’= élément de volume

on intègre sur tout le volume du système

40
Evaluation de la charge totale d’un système pour une distribution de charge donnée

distribution linéique l0 de distribution surfacique s0 de


charge sur un cercle de charge sur un disque de
rayon a → charge totale rayon a → charge totale
sur le périmètre sur le disque

0 0

41
distribution volumique de charge

distribution volumique r0 de
charge dans une sphère de
rayon R → charge totale
dans la sphère

42
Modèle d’atome d’hydrogène
Le nuage électronique qui se situe autour du noyau chargé positivement +Q
peut être décrit dans un modèle ultra simpliste par une distribution volumique r(r)
qui présente une symétrie sphérique. a désigne le rayon de Bohr de l’atome

Que vaut la charge négative totale ?

43
Calcul du champ électrique E par intégration de la distribution
de charge
1. Champ E d’un fil de longueur infini uniformément chargé

soit un fil infini disposé selon z de distribution linéique de


chage l0. Déterminer le champ E(r)

soit 2 éléments de longueur infinitésimale symétriquement


disposés en z et –z et de charge dq1 et dq2. Par symétrie on
voit que la somme des 2 contributions à E de dq1 et dq2 est
selon la direction radiale r uniquement

44
Le champ électrique totale s’obtient en intégrant le long de tout le fil càd de
pour z=-∞ à z=+ ∞

45
2. Champ E en un point médian d’un fil de longueur finie uniformément chargé

Soit un fil de longueur l, on désire calculer E en P situé le long de l’axe des y


le fil étant disposé symétriquement par rapport à
cet axe. Soit le champ dE dont la source est la
charge située dans dx’. La charge dans dx’ vaut

dq= l dx’ le champ dE vaut alors

en utilisant exactement le même argument de


symétrie qu’à l’exercice 1, nous pouvons dire
que seul subsiste la composante y du champ

46
ly ly ly

ly ly

ce qui nous donne

47
A la limite y >>L

on retrouve l’expression d’un champ d’une charge ponctuelle

A la limite L→ ∞
on retrouve l’expression d’un champ dû à un câble de longueur infinie

Profil
de E

48
3. Champ E sur l’axe d’un anneau uniformément chargé

Soit un anneau de rayon R situé dans le plan XY, calculons le champ E en P


situé à une distance z de l’origine. Pour cela on considère tout d’abord le champ
dE dû aux charges contenues dans l’élément de longueur dl’ représenté sur la figure.
dans l’élément dl’ la charge vaut dq= l dl’= l R df’

Le champ dE vaut alors

Si l’on ajoute à ce dE le champ dû à dq situé à


l’opposé de l’anneau on voit que la contribution
dl’ de ces deux champs est situé seulement le long
de l’axe des z. Ceci reflète la symétrie circulaire
du système considéré.
on peut donc se limiter à la contribution de la composante dz seulement

49
Le champ E est alors donné par

où on a utilisé que la charge totale vaut

Profil de E

exercices page 9-14 50


Théorème de Gauss

Nous introduisons la notion de flux F du champ électrique E comme le nombre de lignes


du champ qui pénètre une surface donnée. Comme l’intensité du champ E est proportionnel
au nombre de lignes par unité de surface, il existe une relation simple entre F et E
Soit la surface A représentée ci-contre, on lui associe un vecteur A défini comme A =

ce vecteur à comme module la valeur de la surface et est dirigée selon la normale à cette
surface si la direction de E fait un angle q avec la direction

alors le flux F de E à travers A sera donnée par



flux nul si E est orthogonal à A
flux maximale si E est parallèle à A

51
En générale la surface A peut être courbée et présenter une orientation qui varie de point
en point. De plus le champ électrique E n’est pas nécessairement uniforme, il peut varier
de point en point, càd dépendre de la position à laquelle on se situe (penser à une charge).
On s’intéressera dans la suite à des surface A fermée qui délimite un volume V

Pour calculer le flux on divise la surface A en un


grand nombre de petits éléments de surface

Le flux à travers le petit élément est donné par

le flux total étant obtenu en sommant sur i, ensuite


on fait tendre l’élément de surface vers une valeur
infinitésimale et on calcul le flux total en intégrant sur
toute la surface fermée

où désigne une intégrale sur la surface S - bien souvent on utilise le symbole

52
Théorème de Gauss

considérons une charge ponctuelle Q localisée au centre d’une sphère de rayon r,


son champ électrique E est simplement donné par la loi de Coulomb soit par

Le champ point dans la direction radiale r


On entoure la charge ponctuelle d’une sphère
virtuelle (qui n’est pas matérielle) de rayon r et
centrée sur la charge. On appel cette surface
par convention surface de Gauss, ensuite on calcul
le flux de E à travers cette surface

le flux à travers toute la sphère vaut

53
Bien entendu on peut arriver au même résultat en notant que la surface d’une sphère
vaut et que pour une charge ponctuelle, le champ électrique E est telle qu’il
prend la même valeur partout sur la sphère , seul sa direction change de point
en point puisqu’elle est selon r, mais cette direction est parallèle à celle de A en chaque point
de la sphère. On a donc que

On peut prouver que ce résultat est général pour tout E et tout choix de S

Théorème de Gauss

représente la quantité de charge à l’intérieur de S

ce résultat est particulièrement intéressant lorsqu’il est possible de calculer


facilement le flux de E. Ceci n’est vrai que si E présente des symétries, par
exemple E est constant sur une sphère sur un plan, sur un cylindre.
dans ces conditions on appliquera le théorème de Gauss pour déterminer E.
Dans le cas contraire, ce théorème n’a pas beaucoup d’utilité.

54
Dans le cas où il y a plus qu’une charge, on part du principe de superposition

Symétrie Système Surface de Gauss


cylindrique barreau infini cylindre coaxiale
planaire plan infini pastille
sphérique sphère ou couronne sphère concentrique
sphérique

55
Stratégie de résolution

1- Identifier la symétrie associée avec la distribution de charge

2- Déterminer la direction du champ électrique et la surface


de Gauss à choisir, celle sur laquelle le module de E sera constant
sur des portions de surface

3- Diviser l’espace en différentes régions associée avec la distribution


de charge. Pour chaque région, calculer qenc, la charge comprise dans la
surface de Gauss

4- Calculer le flux F à travers chaque surface de Gauss pour chaque région

5- Egaler le flux F avec qenc/e0 et en déduire le module du champ E

56
Exercice 1 Barreau cylindrique infiniment long portant une densité de charge uniforme l
Calculer le champ électrique à une distance r quelconque de ce barreau

Solution: suivons la stratégie établie

1- un barreau cylindrique –ou d’épaisseur négligeable- possède une symétrie cylindrique

2- La densité de charge est uniformément distribuée sur toute la longueur et le champ


électrique E doit pointer radialement depuis l’axe de symétrie du barreau – voir figure.

le champ électrique E est constant sur une surface cylindrique de rayon r coaxiale au
barreau. c’est donc ce choix là que nous opérons pour la surface de Gauss

57
3- La quantité de charge comprise dans la surface de Gauss – cylindre de rayon r et
de longueur l vaut qenc = l L

4- Le flux à travers la surface de Gauss vaut donc

58
où nous avons posé E3=E, comme on le voit sur la figure il n’y a pas de flux qui passe au
travers des surfaces latérales dA1 et dA2 puisque ces éléments de surfaces sont dirigées
selon des orthogonales au champ électrique E qui pointe selon la direction radiale r.

5- L’application du théorème de Gauss nous indique que

ce résultat est en accord avec celui obtenu par la loi de Coulomb, notons
que le champ électrique est indépendant de la longueur L du cylindre de
Gauss considéré et dépend de l’inverse de la distance au barreau 1/r
Nous pouvons représenter la fonction E(r)

59
Exercice 2 Plan xy – infini- et uniformément chargé et non conducteur
(charge par unité de surface =s)
Déterminer le champ électrique E partout dans l’espace

1- Le plan infini présente la symétrie planaire


2- puisque la charge est distribuée uniformément
sur la surface, le champ électrique E doit être
dirigé perpendiculairement au plan càd

Le module du champ E est constant sur un


plan parallèle au plan chargé non conducteur

La surface de Gauss est par conséquent un cylindre – qu’on appel pour des raisons évidentes
pastille.

60
La surface de Gauss est constituée
d’un cylindre de surface S3 qui traverse le
plan et de deux disques de surface S1 et S2
qui correspondent aux bases de ce cylindre

3- La distribution de charge est uniforme


on obtient donc que la charge encapsulée
par la pastille vaut qenc = s A où A=A1=A2
-surface des disques de bases du cylindre.

4- le flux total au travers de la pastille de


Gauss est donné par

En effet dA3 est orthogonale


à E3, il n’y a donc que les
deux contributions des bases
pour lesquelles E1//dA1
et E2//dA2

61
Comme les deux bases de la pastille sont situés à la même distance du plan, nous
pouvons écrire que E1=E2=E, de la sorte le flux total s’exprime comme

5- En appliquant le théorème de Gauss, nous obtenons

Le champ électrique étant dirigé vers –z pour z<0 et vers z pour z>0

le champ E subit une discontinuité


sur le plan donnée par

exercices pages 29 à 37 62
Exercice 3
Champ électrique d’une distribution volumique de charge dans une sphère
-soit une sphère de rayon a
1- La distribution de charge présente la symétrie
sphérique
2- puisque la charge est distribuée
uniformément
a sur la surface, le champ électrique E doit être
dirigé radialement càd
q

E E= E ur

Le module du champ E est constant sur une sphère


concentrique de rayon r. La surface de Gauss est par
conséquent une sphère de rayon r que l’on prendra tantôt
inférieure à a, tantôt supérieure à a, afin de déterminer E
partout dans l’espace

63
a) cas r<a
3- La distribution de charge est uniforme on obtient donc que la charge
encapsulée
dans la sphère vaut qenc = r V où V =4/3 p r3 volume de la sphère de
Gauss

4- le flux total au travers de la pastille de Gauss est donné par

Soit encore

ce qui donne pour r<a

64
a) cas r>a
dans ce cas la charge contenue dans la sphère de Gauss est
égale à toute la charge Q

Le flux du champ E vaut


nous avons alors que

r
Le champ E est donné par
a
q

comportement du champ E

65
Expression de la loi locale de Gauss

Il est souvent très utile en physique d’exprimer les lois localement, pour faire
disparaître la dépendance en la géométrie du système étudiée. Ces expressions
locales sont d’un certain point de vue plus « fondamentales » que les expressions
globales. Utilisons ici le théorème de la divergence que nous avons rappelées.
Partons de l’expression

où dt désigne l’élément infinitésimale de volume, nous pouvons réécrire la charge


encapsulée dans le volume V comme

Le théorème de Gauss s’exprime alors comme

cette relation est


valable quelque soit V

forme locale de Gauss

66
Rotationnel du champ E
Pour calculer l’expression du rotationnel de E, considérons pour simplifier
la configuration la plus simple, càd un champ E engendrée par une charge
source ponctuelle, nous avons alors que

considérons les lignes du champ pour un charge ponctuelle

montrons pour de telles lignes que le rotationnel


de E est nul. Pour cela calculons l’intégrale de
a à b le long du chemin C. C

67
Plaçons nous en coordonnées sphérique, nous savons (voir annexes
mathématiques) que

Nous pouvons alors écrire que

De la sorte le calcul de l’intégrale de chemin peut s’écrire

Dans cette expression ra désigne la distance de l’origine des coordonnées au


point a du chemin, de même pour rb si nous choisissons un chemin fermé, nous
obtenons que théorème de Stokes

Seulement vrai pour une distribution statique de charges

68
VII. Le potentiel électrique
Potentiel et énergie potentielle gravitationnelle

Dans le cours de mécanique on a introduit la force gravitationnelle qui s’exerce


entre deux objets massiques. La Terre exerce une force sur un objet de
masse m située à une distance r du centre de la Terre.

où G désigne la constante gravitationnelle et le vecteur unitaire radiale


La Terre est supposée être une sphère uniforme de masse M. Le champ
gravitationnel g défini comme la force par unité de masse est donné par

Ce champ dépend seulement de M


masse source du champ, et de la
distance r à cette masse

69
Le travail fait par le champ gravitationnel
pour déplacer une masse m depuis A vers B
est donné par

Ce résultat montre que Wg est indépendant du chemin


suivi pour joindre A et B. Il est capital de distinguer le
travail Wg, travail effectué par le champ, du travail
Wext qui est le travail effectué par un agent extérieur
(vous ou moi) pour déplacer contre le champ de gravité
la masse m de A vers B. Bien entendu le lien entre les
deux vaut:

70
proche de la surface de la Terre, le champ gravitationnel g est approximativement constant
son module vaut

où rE est le rayon de la Terre. Le travail produit par la gravité pour déplacer


un objet de yA à yB est donné par

si le chemin choisi est fermé (son point de


départ = son point d’arrivé) alors nous avons
que le travail est nul, on dit alors que la force
est conservative et on peut écrire que

71
Lorsque l’on traite de force conservative, il est souvent utile d’introduire le concept
d’énergie potentielle U La variation d’énergie potentielle associée à une force conservative
F qui agit sur un objet qui se déplace de A à B est défini par

signe « - »
où le travail W est le travail fait par la force qui agit sur l’objet. Dans le cas de la gravité

W=Wg l Le travail –W est donc celui fait par l’opérateur extérieur pour déplacer contre l’action
des forces de gravité le corps de masse m de A à B. L’énergie potentielle peut donc
s’écrire sous la forme

constante arbitraire: sa valeur dépend du


choix effectué pour le zéro de l’énergie potentielle
Dans le cas du champ gravitationnel, la constante U0 est fixée par : U0(r=+∞)=0 la masse m
placée en l’infini ne ressent plus l’effet de la gravité terrestre.
Comme l’énergie potentielle dépend du choix du zéro, il n’y a que la différence de
potentielle qui sera calculée

72
proche de la surface de la Terre, le champ gravitationnel peut être considéré comme
approximativement constant pour un objet qui est déplacé de z=0 à z=h (z=hauteur)
pour autant que h ne soit pas trop grand, différence d’énergie potentielle vaut:

On introduit le concept de POTENTIEL gravitationnel comme

Cette quantité représente le travail par unité de masse fourni par un opérateur
extérieur pour déplacer (la masse unitaire) de A à B dans le champ de gravité.

73
Potentiel électrique
Par analogie en électrostatique, on défini la différence de potentiel électrique à
partir du travail qu’un opérateur extérieur doit fournir pour déplacer contre l’effet
du champ électrique E , une charge unitaire q0 de A à B.

Il est important de noter que lors de se déplacement de A à B, on NE MODIFIE


PAS l’ENERGIE CINETIQUE DE LA CHARGE q0
L’énergie potentielle électrique est dés lors définie par

L’ unité du potentiel électrique

74
à l’échelle moléculaire on utilise plutôt comme unité l’électron-volt mieux adapté
C’est l’énergie acquise par un électron qui se déplace sous une différence de
potentiel de 1 volt sur 1 m. Soit

1- Potentiel électrique d’un champ uniforme

soit un champ électrique E uniforme calculons la différence


de potentiel pour déplacer +q de A à B le long d’un chemin parallèle au champ E
le travail infinitésimale fourni par l’opérateur extérieur est W= Fext.ds= -q E. ds

75
La différence de potentiel est donnée par

On peut encore dire que le potentiel en B est inférieure au potentiel en A.


Ce qu’on peut traduire en disant que les lignes du champ électrique E pointe du
potentiel le plus haut vers le potentiel le plus bas. La variation d’énergie
potentielle vaut

Pour q >0, nous avons ce qui entraîne que l’énergie potentielle d’une
charge électrique positive décroît lorsque la charge se déplace dans la direction
du champ électrique E

Que ce passe t-il si l’on prend un chemin non


parallèle à E ?

76
Le chemin peut se décomposer en deux parties A C et de C  B

de A à C: nous avons que ds//E l’intégrale est donc évidente

de Cà B : le long de ce chemin ds est orthogonal à E

La différence de potentiel ne dépend donc pas du chemin suivi mais seulement


des points de départ et d’arrivé, ceci est dû au fait que E est CONSERVATIF

Dans l’exemple ci-dessous, le travail est effectué le long du segment AC qui est
parallèle aux lignes du champ, les points B et C sont donc au même potentiel;
VB=VC. Ceci traduit donc le fait qu’aucun travail n’est nécessaire pour déplacer
une charge de B à C. On qualifie la ligne BC d’équipotentielle

77
2- Potentiel électrique d’un champ électrique d’une charge ponctuelle

Calculons la différence de potentielle entre A et B


Le champ électrique d’une charge ponctuelle Q
vaut

En effet on voit sur la figure que le long du chemin reliant A à B nous avons

Comme pour le potentiel gravitationnel, seul la différence de potentielle a


une signification physique. Pour fixer la valeur du potentiel il faut se donner
un point de référence, dans la pratique, lorsque c’est possible on choisira
l’infini comme référence

78
Dans ce cas on peut alors parler de potentiel au point P comme étant

Pour ce choix de référence, nous avons alors dans le cas du potentiel relatif
à une charge ponctuelle que

Quand le champ électrique est dû à un nombre fini de charges ponctuelles


alors nous pouvons appliquer le principe de superposition et introduire

P
P

79
80
Comparaison Potentiel gravitationnel et potentiel électrique

81
Energie potentielle d’un système de charges

Considérons un agent extérieur qui fourni un travail Wext pour assembler à partir
du vide un système de N charges, la variation d’énergie sera alors U= Wext
Les charges sont amenées une à une depuis l’infini en leur position finale
sans accélération, càd qu’a la fin du processus les charges sont au repos!
commençons par considérer 2 charges q1 et q2, le potentiel dû à la charge q1 au
point P est noté par V1 – noter que le travail fourni par l’op ext est nulle puisqu’il n’y
a pas de champ E et donc pas de force électrique a vaincre
Le travail fourni par l’opérateur extérieur pour
amener la seconde charge q2 depuis l’infini
jusqu’en P est alors donnée par
Puisque où r12 est la distance
entre P et q1, nous avons que
si q1 q2 >0
 W2>0

82
Ce travail positif doit être fourni par l’opérateur extérieur pour vaincre l’effet de la
répulsion électrostatique et l’énergie potentielle du système est positive U12>0.
Si les charges sont de signes contraires, alors il y a une force attractives entre
les charges et U12<0.

Système à 3 charges

Pour ajouter une troisième charge


un travail doit être fourni par l’op
ext. Pour amener la troisième
charge il faut vaincre les forces
électrostatiques dues aux 2
premières charges

L’énergie potentielle du système des 3 charges vaut alors

83
On peut maintenant aisément généraliser à N charges

où on a imposé la contrainte j>i pour éviter de compter deux fois chaque paire
(i,j) et (j,i). On peut bien entendu écrire cette relation sous la forme

où désigne le potentiel au point ri (endroit où est située la charge qi)


dû à toutes les charges électrique

84
Potentiel pour une distribution continue de charges

pour une distribution volumique de charges

pour une distribution linéique de charges

pour une distribution surfacique de charges

85
Relation Champ E et potentiel V

En considérant la relation donnant la variation infinitésimale de potentiel dV,


nous pouvons écrire que

Prenons pour simplifier les coordonnées cartésiennes, nous avons alors que

ce qui entraîne que


-

soit encore que (voir annexes)

l’opérateur gradient s’écrit:

86
La relation entre champ et potentiel s’écrit

nous avons déjà montré que

En remplaçant E par le gradient du potentiel V, nous obtenons

Nous avons alors l’équation suivante pour le potentiel V

C’est l’équation de Poisson, en absence de charge, le second membre


est nul et nous l’appelons alors équation de Laplace

si on considère un volume dans lequel il n’y a pas de charges, on résout l’éq de Laplace. Il faut bien entendu
ajouter les conditions aux limites 87
Champ électrique et potentiel d’un dipôle

soit un ensemble de deux charges


de signe opposé (-q,+q), ce système
forme un dipôle électrique.

Le vecteur moment dipolaire p est défini


d comme
p = q (2a) uy

il pointe de la charge – vers la charge +


|p|= 2a q avec q>0. Ce type de champ électrique se rencontre dans les
molécules polaires comme par exemple H20 ou H+Cl-

88
Calcul du champ électrique associé: on applique le principe de superposition:

ou encore que

Evaluons le champ E pour r >>a, nous avons que

dans le cas où r >> a, le dernier terme est négligeable, nous avons alors que

Nous pouvons dès lors écrire que

89
Rappel triangles quelconques

c b
a² = b² + c² - 2bc cos A
b² = c² + a² - 2ca cos B
c² = a² + b² - 2ab cos C
B a C

formules d'Al Kashi

90
=

Pour obtenir l’expression du champ électrique E on exprime

L’opérateur gradient en coordonnées sphériques étant donné par

moments dipolaires
de molécules en [C m]

91
Force et couple sur un dipôle électrique

On place un dipôle dans un champ électrique


extérieure dirigé selon x , soit E= E ux

Les deux charges =q et –q subissent l’effet du


champ électrique E, elles sont soumises à la force
F= q E (avec q= +q et q=-q), dont le module vaut
|F|= |q| |E| , la force F+ est opposée (en sens ) à F-

La force totale qui s’exerce sur le dipôle F= F+ +F-=0

Mais comme les deux forces n’ont pas le même point d’application il y a un couple de
force t. Calculons le couple t par rapport au centre du dipôle. L’angle entre le champ
électrique E et l’axe du dipôle est noté f, donc le bras de levier relatif à F+ et F-
vaut d/2 sin f. Le module du couple relatif à F+ et F- est le même et vaut

t= r x F = d/2 sin f q E uz donc | t|= d/2 sin f q E

92
Par conséquent | t|= sin f p E Le couple totale est la somme
des deux couples t (qui sont selon la même
direction)

Sous forme vectorielle nous avons t= p x E


Le couple est un vecteur qui pénètre dans le plan de la feuille, il est nul lorsque
p et E sont // et il est maximale lorsque p est orthogonale à E. L’effet du couple
est d’aligner p à E. La position d’équilibre stable est celle qui correspond à f =0,
on verra que celle elle qui minimise l’énergie du dipôle, tandis que la position
f=p est la position d’équilibre instable.
Energie potentielle d’un dipôle
Le travail infinitésimale effectué par un opérateur extérieur pour déplacer le dipôle d’un
angle d f est donné par dW= -(t d f )= -sin f p E d f , d’où pour déplacer de f

(remarque le travail effectué par le champ vaut dW*= t d f )

93
la variation d’énergie potentielle vaut alors dU =U(finale)-U(initiale)
une bonne définition de l’énergie potentielle est par conséquent donnée par

qui s’écrit sous la forme

L’énergie potentielle est donc minimale pour f=0 càd p // à E


et elle est maximale lorsque p est perpendiculaire à E càd f=p

94
Capacité et condensateur

Un condensateur est un système de conducteurs chargé en interaction, typiquement


Nous allons nous limiter au cas de deux objets de charge opposée

Ces dispositifs présentent nombre d’applications importantes en électricité


comme le stockage d’énergie potentiel électrique, les filtres de fréquences
ou encore rendre dépendant de la fréquence les diviseurs de tensions, …

95
Considérons une situation initiale ou les deux conducteurs ne sont pas chargés
Durant le processus de charge, une charge Q est déplacée d’un conducteur vers
un autre ce qui conduit à une disposition ou un des conducteur est chargé –Q et
l’autre est chargé +Q, de telle manière que la charge totale soit nulle. De cette
manière une ddp V est crée ou le conducteur chargé +Q est a un potentiel
supérieur à celui du conducteur chargé -Q

Condensateur plan
Géométrie la plus simple: deux plans infini
chargé

96
Expérimentalement on montre que la quantité de charge qui peut être
déposée sur les deux plateaux du condensateur est proportionnel à la
différence de potentiel que l’on applique entre ceux-ci

Où C est le coefficient de capacité du condensateur il s’exprime en


Farad

Les valeurs typiques de C que l’on rencontre sont plutôt de l’ordre de

97
Représentation graphique d’un condensateur plan

Lignes du champ électrique cas du condensateur plan réel (non infini)

98
Calcul du champ électrique cas du condensateur infini

On applique le théorème de Gauss

Choix de la surface de Gauss: nous avons la symétrie du plan pour la


distribution de charges et donc pour le champ électrique E

On prend donc une boîte


de forme perpendiculaire
rectangle ou un cylindre

99
Pour déterminer le champ entre les deux plateaux, on prend une surface de Gauss
qui intercepte le plan supérieur et qui a une base inférieure entre les deux plaques.

La quantité de charge qui se situe dans ce volume vaut s A’ où A’ est la surface de


la base du parallélépipède rectangle choisi

Comme le champ E est constant sur cette surface et dirigé selon -uy càd parallèle
Au vecteur dS nous pouvons écrire que

La différence de potentielle est donnée

100
La différence de potentielle est donnée

Nous avons donc que

La capacité d’un condensateur plan vaut donc

On constate donc, comme c’est toujours le cas que ce coefficient ne dépend


Que du milieu et de la géométrie du dispositif

101
Condensateur cylindrique deux cylindres coaxiaux de rayon a et b

Par raison de symétrie, la distribution de charges à la symétrie du cylindre,


nous pouvons appliquer le théorème de Gauss pour déterminer le champ E
à l’intérieur et à l’extérieur des deux cylindres. E est non nul seulement entre a et b
On montre facilement que (exercice)

Où l est la charge par unité de longueur du cylindre

102
On peut calculer la différence de potentiel entre les deux armatures cylindriques

On peut en déduire la valeur du coefficient de capacité du condensateur

On constate donc, comme c’est toujours le cas que ce coefficient ne dépend


Que du milieu et de la géométrie du dispositif

103
104
On prend comme surface de Gauss une sphère de rayon r comprise entre a et b

On peut alors calculer simplement la différence de potentielle

Le coefficient de capacité vaut dès lors

105
Energie d’un condensateur

On stock de l’énergie dans un condensateur, la quantité d’énergie stockée est égale


Au travail effectué par la pile électrochimique connectée au système durant le
Processus de charge.

Soit un condensateur non chargé en t=0, le champ électrique E est donc nul
entre les deux plateaux. On transporte alors une quantité dq de charge du
conducteur inférieur vers le conducteur supérieur. En procédant de la sorte on
charge le conducteur inférieur de –dq. On répète le processus jusqu’à arriver
à avoir une charge Q sur le plateau supérieur. Bien entendu le champ n’est pas
constant durant le processus.

106
Supposons que nous sommes arrivé à une situation pour laquelle la
charge sur le plateau inférieur soit égale à +q le que la différence de potentiel
soit égale à | V|=q/C. Pour transporter dq on doit fournir un travail qui vaut

dW = | V |dq

Au total pour charger le plateau supérieur de Q on doit donc fournir un travail

Par conséquent l’énergie potentielle stockée dans le système vaut

107
L’énergie est comme on l’a vu stockée dans le champ E lui-même.
Comme dans le cas d’un condensateur plan on a

Comme A d représente le volume du système on peut exprimer l’énergie


Potentielle par unité de volume comme

108
II Magnétostatique

lois et relations de la magnétostatique

1. Loi de la force de Lorentz


2. Notion de courant linéique, surfacique et volumique)
3. Loi de Biot et Savart (champ B de courants stationnaires)
4. Divergence, rotationnel de B et Loi d’Ampère
5. Comparaison magnétostatique ↔ électrostatique
6. Potentiel magnétique vecteur
7. Tableaux résumé de l’électrostatique et de la magnétostatique

109
1. Loi de la force de Lorentz

si E=0

F=Force que subit une


particule de charge Q qui se
meut à vitesse v dans un
champ électrique E et
magnétique B F

B est
ligne de champ de B
produit par
dans le cas d’un conducteur
le courant
rectiligne infini
circulant dans
le conducteur 1
110
La loi de Lorentz permet notamment d’étudier le mouvement d’une particule
dans un champ B.
Exemples de mouvements

Mouvement « cyclotron »

Mouvement circulaire lorsque


la charge se meut dans un
plan ┴ à B, avec E=0

On détermine la quantité de mouvement p d’une particule de charge Q à partir de la


mesure du rayon du cercle de la trajectoire de la particule plongée dans un champ B connu

Lorsque la vitesse initiale comprend une composante


parallèle au champ B, on observe un mouvement
hélicoïdale.

Dans les relations il faut remplacer v→ v ┴

111
Mouvement sur une cycloïde
Mouvement d’une particule en présence d’un champ E ┴ à un champ B
La particule est initialement au repos en 0

fréquence cyclotron = fréquence de révolution


de la particule en absence de E

cycloïde

cercle dans le plan x=0 qui se meut selon y


a vitesse v constante

112
La force magnétique ne travaille pas !

┴v
v
F région du champ B
B

Il faut donc identifier ce qui travail


dans un processus tel que le maintien
d’un conducteur massif parcouru par un courant I
à une hauteur h dans un champ de gravité
en présence d’un champ B
I

113
2. Notion de courant électrique

La notion de courant est liée a la quantité de charge/unité de temps qui


passe en un point donné.

En pratique, sauf dans les plasmas, ce sont des charges négatives qui se
déplacent et qui génèrent un courant positif dans la direction opposée
au mouvement (dû à la convention malheureuse proposée par Benjamin Franklin).
où on appliquera la règle
Courant linéique courant positif dans le sens
inverse du mvt des electrons

l : densité linéique de charges en mouvement


v vitesse de ces charges

I unité: l’ampère [A]


1A=1C/s

Remarque: Le courant est un vecteur, le caractère vectoriel joue un rôle pour les
courants surfaciques et volumiques (voir dans la suite)

114
La force magnétique de Lorentz s’écrit

Pour autant que I et dl sont parallèle, nous avons que

Courant surfacique
Si les charges s’écoulent sur une surface → densité surfacique de courant K
Soit un ruban de largeur infinitésimale dl┴ pris
parallèle au courant. Si le courant dans le ruban est
noté dI alors

K est le courant par unité de largeur ┴ à l’écoulement. Soit s


densité de
charge surfacique, et v la vitesse des charges

115
En générale, K varie de point en point sur la surface, par ce que s et v peuvent varier.
La force de Lorentz s’écrit alors:

da = élément de surface (a pour area = surface en anglais)

B subit une discontinuité sur la surface de courant B moyen (voir après dans le cours)

Courant volumique

Pour un courant qui s’écoule dans un volume, on introduit la densité de courant volumique J. On considère
un tube infinitésimal de section da┴, parallèle à l’écoulement. Pour un courant dI dans ce tube, nous avons

J est le courant par unité de surface ┴ à l’écoulement. Si r


note la densité volumique des charges et v la vitesse alors on
a

La force de Lorentz :

dt pour l’élément de volume pour ne pas confondre le volume V et le potentiel V 116


Le module du courant traversant une surface S quelconque peut s’écrire

La charge totale quittant un volume V par unité de temps est donné par

Comme la charge est conservée, nous pouvons écrire le bilan suivant (V est indépendant du temps)

flux de charge quittant V ↓du nombre de charge dans V


L’argument étant vrai quelque soit le volume V, nous avons que

équation de continuité (forme locale de


la conservation de la charge)

117
3. Loi de Biot et Savart

Courant continu (càd stationnaire) → Champ B constant dans le temps → magnétostatique

C’est bien sur une situation idéalisée.

Une charge unique en mouvement ne peut pas produire un courant continu,


d’un temps à l’autre la charge s’est déplacée, dans l’espace le courant n’est donc pas continu.

Difficulté de principe

Electrostatique Magnétostatique
Charge unique au repos distribution de courant

principe de superposition
Plus complexe
Généralisation à la distribution de charge courant continu → pas d’accumulation
de charge

118
Champ magnétique d’un courant continu

Loi phénoménologique de Biot et Savart point où l’on évalue B

distance relative
r source- point
r’
point source
*Perméabilité du vide

*Unité de B tesla 1T=1N/(A.m)

Autre unité le Gauss 1T = 104 gauss

*Dépendance en 1/r2 analogue à l’électrostatique

Nombreuses applications de cette loi pour autant qu’il y ait des symétries dans le problème

119
4. Divergence, rotationnel de B et loi d’Ampère

Le champ magnétique d’un conducteur de longueur infinie parcouru par un courant I (sortant du plan de la figure)
est donné par
Clairement ce champ B possède un rotationnel non nul.
Sachant que le champ B est dans ce cas donné par

f s

Calculons la circulation de B le long d’un contour fermé de rayon s


centré sur le conducteur.

Résultat indépendant de s puisque B décroît au même taux que


la croissance de la circonférence. Cette relation est valable
z (sort du plan) quelque soit le chemin fermé entourant le conducteur. En effet,
dans ce cas

désigne le vecteur unité selon f


120
Ce résultat suppose que le contour fermé entoure une fois exactement le conducteur. Si le contour
n’entoure pas le conducteur alors

Si l’on suppose que l’on a un ensemble de conducteurs rectilignes, chaque conducteur qui traverse
le contour fermé contribue dans l’intégrale à raison de m0 Ii

courant total traversant


le contour d’intégration

121
On calcul l’intégrale du rotationnel de B sur la surface du contour
S

S S

Le résultat étant vrai quel que soit la surface, l’on peut écrire que

Cette relation bien que générale a été obtenue dans le cas très particulier d’un système de
conducteurs rectiligne infinis. Comment généralisé ce résultat ?

Obtention de la divergence et du rotationnel de B à partir de la loi de Biot et Savart

L’obtention de ces deux relations n’est pas évidente, elle est donc laissée à titre de lecture
complémentaire!

122
Divergence et rotationnel de B: cas général
=P

Loi de Biot-Savart pour le cas d’une distribution


rp
volumique quelconque de courant

r’

Champ B au point r calculé en intégrant une densité


de courant fonction du point r’ (x’,y’,z’).

La distance relative entre la source et le point où le champ est évalué est donné par

! L’intégrale est calculée sur les coordonnées dx’ dy’ dz’


La divergence et le rotationnel sont calculés sur les variables x, y, z

Calculons la divergence de B

123
en utilisant la relation

on obtient que

=0 J est indépendant
de x,y,z
or on sait que exercice a faire chez soi si nécessaire

Il n’existe pas de charges magnétiques ponctuelles

Calcul du rotationnel de B

124
Sachant que

on obtient que

Il n’y a pas les termes en dérivée de J par rapport aux variables (x,y,z)

Rappel, dans la partie consacrée à l’électrostatique vous avez vu que

Analyse du second terme

Comme r dépend seulement de la différence entre les coordonnées (x-x’), (y-y’) et (z-z’), nous
pouvons écrire que

125
Nous pouvons donc écrire que

En particulier, pour la composante x nous avons que

Comme nous l’avons rappelé, pour des courants continu, la divergence de J est nulle. Il reste donc

La contribution de ce terme à l’intégrale du rotationnel de B s’écrit

Où l’on a utilisé le théorème de la divergence


V S

126
Sur quel volume faut-il intégrer ? Il faut intégrer sur le volume qui apparaît dans la loi de Biot-Savart,
càd qui contient tous les courants. Mais on peut étendre ce volume, il suffit de considérer que J est nul
dans l’extension du volume initiale contenant les courants. De cette manière on choisit un volume tel que sur
la surface le courant est nul. De cette façon, l’intégrale de surface est bien nulle.

Loi d’Ampère

forme locale

La forme intégrale est obtenue en appliquant le théorème de Stokes

courant totale traversant S noté Ienc

forme intégrale S

Cette relation généralise l’expression obtenue dans


le cas particulier des conducteurs rectilignes

Ienc= I enclosed en anglais, désigne le courant totale traversant la surface S


127
Il faut adjoindre à cette relation la « régle de la main droite » afin de lever l’ambiguïté relative
au sens de parcours de la boucle dans l’intégrale de chemin et à la direction de la surface

Si les doigts de la main droite indique la direction


d’intégration le long du chemin d’intégration alors le
pouce pointe dans la direction des courants positif s

contour
d’intégration

Nous avons le parallélisme suivant entre électrostatique et magnétostatique

Electrostatique: Loi de Coulomb → Théorème de Gauss


Magnétostatique: Loi de Biot et Savart → Théorème d’Ampère

Utilité de la loi d’Ampère: si les courants présentent des symétries, il est souvent intéressant
128
d’essayer d’appliquer la loi d’Ampère pour calculer l’expression du champ B résultant de ces courants .
5. Comparaison magnétostatique électrostatique

L’électrostatique peut se résumer aux deux équations suivantes:

Loi de Gauss

Essentiellement, ce sont les équations de Maxwell pour l’électrostatique. Il faut y adjoindre


la condition aux limites E→0 lorsque l’on se place à une distance infinie (suffisamment grande)
de toutes les charges. Ces équations déterminent le champ E lorsque la densité de charge r
est connue. Ces deux équations proviennent de la loi de Coulomb et du principe de superposition

La magnétostatique peut se résumer aux deux équations suivantes:

Loi d’Ampère

Ce sont les équations de Maxwell de la magnétostatique. Il faut adjoindre la condition aux limites
B→0 lorsque l’on s’éloigne à l’infini de toutes les distributions de courants. Ces équations permettent
de déterminer le champ B, elles sont l’équivalent de la loi de Biot et Savart et du principe de
superposition. Les équations de Maxwell et la loi de Lorentz F=Q(E+v x B) constitue la formulation
la plus élégante de l’électrostatique et de la magnétostatique.

129
Les lignes du champ électrique divergent Les lignes du champ magnétique n’ont pas
d’une charge positive. Ces lignes partent d’extrémités. Elles constituent soit des boucles
des charges positives et se terminent sur fermées soit partent à l’infini. Il n’y a pas de points
des charges négatives. sources de B.

La question de l’existence de monopôle est un problème récurrent en physique, on peut même parler
quasiment d’une quête du Graal tellement ce problème préoccupe certains. Il se fait qu’il y a des théories
de particules élémentaires qui supposent l’existence de ces monopôles.

La production d’un champ B nécessite une charge en mouvement et la détection de ce champ nécessite
une autre charge en mouvement (par le biais de la force de Lorentz).

Typiquement les forces électriques sont beaucoup plus grandes que les forces magnétiques, ceci
n’apparaît pas dans la forme des équations mais au travers des valeurs prises pas les constantes
fondamentales e0 et m0. Nous avons des forces comparables lorsque l’on considère des charges en
mouvement à des vitesses proches de la vitesse de la lumière.

130
Pourquoi observons nous les effets magnétiques ?

La réponse réside dans le fait que tant dans la production que dans la détection de B c’est le courant qui
joue, c’est-à-dire des charges qui se déplacent à une certaine vitesse. Nous pouvons donc produire de
grand courant en gardant de faible vitesse, en prenant un grand nombre de charges. Si de plus on
s’arrange pour avoir simultanément, dans chaque élément de volume considéré, un grand nombre de
charge négative en mouvement et un nombre égale de charge positive au repos, on aura un champ
électrique nul et un grand champ magnétique. C’est exactement ce qui se passe lorsque l’on considère
un courant au travers d’un conducteur.

6. Potentiel vecteur magnétique

En électrostatique

En magnétostatique

Il existe un théorème qui permet d’affirmer que pour un champ à divergence nulle les conditions suivantes
sont équivalentes

partout
est indépendant de la surface pour une ligne frontière donnée

pour toute surface fermée

F est le rotationnel d’un certain champ de vecteur A

131
le potentiel vecteur n’est pas unique, on peut lui ajouter le gradient de n’importe quel fonction scalaire V
sans affecter la valeur du rotationnel puisque le rotationnel d’un gradient est nul.

relation générale

La formulation en potentiel vecteur prend en compte automatiquement de la condition

fixe le rotationnel de A la divergence d’un rotationnel


mais laisse libre la divergence de A est toujours nulle !

On utilise la non unicité de la représentation de B pour éliminer la divergence de A.

On dit alors que l’on a fixé la jauge de la théorie. Dans le cas présent c’est le choix de
la jauge de Coulomb. On peut montrer que ceci est toujours possible
Avec ce choix de jauge la loi d’Ampère s’exprime en fonction de A sous la forme:

132
Cette équation vectorielle correspond à 3 équations de Poisson. Pour autant que l’on suppose que
J→0 en l’infini, la solution de cette équation peut s’écrire dans le cas de distribution volumique de courant

Dans le cas d’une distribution linéique et surfacique de courant nous avons respectivement que

Il faut noter que malheureusement A n’est pas aussi utile que V, il s’agit d’un vecteur !
Les relations données ci-dessous sont néanmoins plus simple d’utilisation que la loi de
Biot et Savart. Comme la force magnétique ne travaille pas il n’est pas possible de donner
une interprétation simple du potentiel vecteur A, cependant il est commode et utile de l’introduire
du point de vue du formalisme développé.

133
Relations régissant l’électrostatique Relations régissant la magnétostatique

134
6. Conditions aux limites en magnétostatique

De la même manière que E subit une discontinuité sur une surface chargée, le champ B va présenter
une discontinuité lorsqu’il traverse une surface parcourue par un courant de densité surfacique K (lui-même
source d’un champ magnétique).

135
Calculons les variations de B sur la surface,

Pour ce faire considérons une pastille


choisie de part et d’autre de la surface S.

n La relation entre composantes ┴ s’obtient


S
en considérant la relation

S
pour la composante ┴ on obtient

136
pour les composantes dans le plan on applique le théorème d’Ampère pour le contour suivant

Btg above
contour d’Ampère pour B||
contour d’Ampère pour Btg d

Z X

d
Btg below
Y
pour la composante ┴ à K notée B|| . Les 2 contributions non nulles sont selon L

pour la composante // à K notée Btg . Les 2 contributions non nulles sont selon d

Ces deux relations s’expriment sous la forme

137
Nous pouvons arriver au même résultat en notant que B résulte de l’existence d’un courant sur la
surface (de densité K) et des divers courant existant ailleurs. Comme nous avons aussi montré à
l’exercice 3 de la séance 1 de TD que le champ magnétique d’une surface parcourue par un
courant de densité surfacique K est donné par

Il suffit d’additionner ce champ aux champs dû aux autres courants (qui ne sont pas sur la surface),
et on en déduit alors que sur cette surface la discontinuité est exactement de mo K

138
7. Développement multipolaire du potentiel vecteur

Il est souvent utile de disposer d’une relation approximative pour le potentiel vecteur A dans le cas d’une
distribution de courant localisée de longueur caractéristique L.
On considère un développement asymptotique valable à grande distance, càd pour r >>L
Pour ce faire considérons l’expression r
(utilisant la relation pour un triangle quelconque)

qui s’écrit encore

où l’on a posé
L

Nous sommes intéressés par des situations où e<<1 nous développons donc 1/ r en puissance de e

139
exprimons cette relation en termes des variables r, r’ et q’

on collecte les termes en fonction de (r’/r)

140
On trouve de la sorte que cette expression fait intervenir les « polynômes de Legendre » qui jouent un
rôle particulier en mathématiques (voir le problème de Strum-Liouville ).

P0 P1 P2

P3

Par manque de temps nous n’étudierons pas les remarquables propriétés de ces polynômes (ensemble
complet de fonctions sur (0, 2p), orthogonalité, … Pour ceux qui sont intéressés, on renvoi
à l’ouvrage de S. Hassani Mathematical Physics, Springer 1999 qui présente une vision moderne et
unifiée de la « physique mathématique » )

141
fort de cette relation, considérons maintenant l’expression du potentiel vecteur d’une distribution linéique
de courant

de manière explicite nous l’écrivons sous la forme où chaque terme correspond à un élément
du développement multipolaire

monopôle dipôle

quadrupôle

Comme il n’y a pas de monopôle magnétique, le terme monopolaire est nul (le potentiel vecteur A est bien
entendu construit tel que cette propriété soit toujours vérifiée).

142
Lorsque le terme dipolaire ne s’annule pas (ce qui est généralement le cas), le potentiel vecteur s’écrit

Pour rendre cette expression plus utile, nous utilisons la propriété suivante, vrai quelque soit
c vecteur constant (si nécessaire démontrer à titre d’exercice).

où m désigne le moment magnétique dipolaire

où a désigne le vecteur surface de la boucle de courant considéré. Si cette boucle est « plate » alors
a est la surface délimitée par la circonférence de la boucle, la direction du vecteur est à la surface et
orientée selon la règle de la main droite (les doigts dans la direction du courant)

143
8. Couple de force sur une boucle de courant

Considérons à présent une propriété importante liée à l’application d’un couple de force magnétique
sur une boucle parcourue par un courant I. Soit une boucle de courant dans le plan xy plongé dans
un champ magnétique uniforme B= B x

Surface A

Appliquons la relation

La force agissante sur le côté 1 et sur le côté 3 s’annule par ce que x et x


côtés respectivement parallèle et antiparallèle au champ B, le produit vectoriel est donc nul

Sur les côtés 2 et 4 nous avons


y x z

y x z

144
La force totale agissante sur la boucle est donnée par

Bien que cette force soit nulle, les points d’applications des force F1 et F2 ne coïncident pas,
ces forces développe donc un couple qui produit un mouvement de rotation autour de l’axe des y (figure
précédente)

N x x x z x z

y y + y ici n z

surface de la boucle A=a b A n


rotation dans le sens
des aiguilles d’une montre autour de y

Le couple est maximal


N
lorsque B ┴ à A càd
N=mxB B dans le plan de la boucle

145
Bien que cette relation ai été obtenue sur un cas simple, on montre facilement qu’elle reste vérifiée en
générale.

Cette relation est instructive a bien des égards. Notamment elle présente la même forme fonctionnelle
que le couple de force exercé sur un moment dipolaire électrique en présence d’une champ électrique

N= p x E
Si nous progressons par analogie, il est aisé de disposer d’une expression de l’énergie magnétique
d’un moment magnétique dipolaire. Le travail effectué par un agent extérieur pour tourner le dipôle
magnétique d’un angle q0 jusqu’à un angle q est donné par

N m m

Ce travail s’oppose aux forces magnétiques → Wext = -(U0 –U)

Afin de simplifier au plus l’expression de cette énergie magnétique d’un dipôle, nous choisissons
le zéro de l’énergie pour l’angle q=p/2. Le dipôle en présence d’un champ B extérieur à comme
énergie potentiel

m m.

•*il y a moyen de calculer directement U, à partir de l’expression de la force magnétique qui s’exerce sur une
boucle de dimension e et en développant le résultat en série de Taylor autour de e=0 146
La configuration énergétique la plus favorable est atteinte lorsque m est aligné parallèlement à B, de cette
manière l’énergie est minimale et donnée par U=-mB (elle est maximale dans le cas anti-parallèle).

9. Force magnétique s’exerçant sur un dipôle magnétique

Nous avons montré que la force magnétique totale qui s’exerce sur une boucle de courant rectangulaire
est nulle lorsque le champ magnétique extérieur B est uniforme. Que ce passe-t-il dans le cas d’un
champ non uniforme ? Considérons par exemple le champ B non uniforme produit par un aimant

m x

moment magnétique dipolaire m dirigé selon x dans un champ B


Quel est le travail a fournir pour le déplacer de x à x+ ∆x ?

Le dipôle est attiré vers le pôle nord de l’aimant par la force magnétique. Donc pour le déplacer de ∆x,
un agent extérieur doit fournir un travail qui va vaincre cette force. Ce travail est donné par l’expression suivante

m m m

147
Pour ∆x petit nous pouvons écrire que

m m

Cette quantité est positive par ce que dB/dx <0 (le champ diminue lorsque l’on s’ éloigne de l’aimant)

La force magnétique, que l’opérateur extérieur doit vaincre pour déplace le dipôle est donc donnée par

m m.B

On peut montrer que l’expression générale de cette force à la forme suivante

m.B

148
II. Propriétés magnétiques de la matière
1. Magnétisation

a. Diamagnétisme, paramagnétisme et ferromagnétisme


b. Effet d’un champ magnétique sur une orbite atomique
c. Magnétisation
2. Champ magnétique d’un objet magnétisé

a. Courants liés
b. Interprétation physique des courants liés
c. Champ magnétique à l’intérieur de la matière
3. Champ auxiliaire H

a. Loi d’ampère dans les milieux magnétisés


b. B versus H
c. Conditions aux limites pour H dans le cas d’une surface parcourue par un courant
4. Milieux linéaire et nonlinéaire

a. Susceptibilité magnétique et perméabilité


b. Ferromagnétisme
c. Applications des milieux ferromagnétiques
d. Magnétorésistance et commentaire sur le prix Nobel de physique 2007

149
1. Magnétisation

a. Diamagnétisme, paramagnétisme et ferromagnétisme


Les propriétés magnétiques de la matière les plus souvent évoquées sont les forces d’attraction exercées
par un aimant sur une aiguille ou les propriétés d’alignement d’une boussole vers le nord magnétique
terrestre.

aimant qui attire des paillettes de fer Boussole chinoise

Comment comprendre de telles propriétés? Nous avons jusqu’ici évoqués le champ magnétique
et les forces magnétiques induit par un courant électrique circulant dans un conducteur. On peut donc
légitimement penser que l’origine du magnétisme de la matière est liée à des courants électriques. Ces
courants sont dénommés ci-après sous l’appellation de « courants moléculaires »

150
Chaque atome ou molécule est le siège de mouvements intramoléculaires complexes de ses constituants
chargés (noyaux et électrons). On peut idéaliser chaque molécule par un petit courant électrique « effectif »
dont on peut tenter de relier les caractéristiques à la structure moléculaire. Mais cette relation ne peut
être comprise que si l’on fait appel à la mécanique quantique relativiste*.
Nous nous bornerons dans le cadre de ce cours à seulement quelques indications purement qualitatives **.
Nous devons distinguer plusieurs phénomènes qui interviennent dans ces courants moléculaires

1► Mouvement de l’électron autour du noyau, on le désigne par le mouvement orbital


il est caractérisé par un moment cinétique L. On peut lui associer un moment magnétique
dipolaire.
2► La mécanique quantique nous a permis de découvrir le Spin qui est un moment cinétique
intrinsèque des particules élémentaires (comme l’électron, le proton, le neutron (non chargé!),…)
On peut associer au spin un moment magnétique dont sa valeur est 2 fois celle prévue par la
relation classique (a cause des effets relativiste). Malgré ce fait nous considérons dans notre étude
la valeur classique de ce moment et l’image classique de la particule (ici l’électron) qui tourne sur
elle-même.
Les deux effets doivent se combiner pour calculer le moment magnétique effectif

Il faut remonter de la description microscopique à la description macroscopique (il s’agit essentiellement


d’un problème de mécanique statistique que nous n’aborderons pas ici). Dans la plupart des substances
à l’exclusion des ferromagnétiques que l’on traite à la fin de ce chapitre, en absence de champ magnétique
extérieur, les courants moléculaires sont soit nuls, soit non nuls mais orientés dans toutes les directions
de manière isotrope, donc d’effet moyen nul.
*En 1919, dans sa thèse de Doctorat, J. H. van Leeuwen prouva qu'il était impossible d'expliquer le magnétisme
uniquement à l'aide de l'électrodynamique de Maxwell et de la mécanique statistique classique.

•*Pour une lecture plus approfondie on renvoi à l’ouvrage Quantum Theory of Magnetism, Robert M. White, Springer
Verlag, 3ed, 2007. 151
En présence d’un champ magnétique on a un effet d’alignement net de ces dipôles magnétiques et
le milieu matériel devient magnétisé.

Il faut distinguer 3 cas

1.Le diamagnétisme, matériaux (argent, or, cuivre, mercure, plomb, presque tous les composés
organiques,…) pour lesquels la magnétisation s’oppose au champ B appliqué. L’effet
est très faible

La propriété de diamagnétisme parfait (des supraconducteurs*) est utilisée pour stabiliser un mouvement de lévitation

Par manque de temps nous ne considérons pas les matériaux supraconducteurs, ils sont notamment caractérisés par une résistivité
nulle en dessous d’une température critique. Ce sont des diamagnétiques parfaits, les lignes du champ B ne peuvent pénétrer
152 dans
le matériaux. Pour en savoir plus on renvoi à l’ouvrage Magnétisme et supraconductivité de L.P. Lévy EDP sciences 1997.
2. Le paramagnétisme, matériaux (aluminium, chrome, platine et des corps contenant de façon dilués
du Fer, Nickel, Cobalt,…) pour lesquels la magnétisation est dans la direction du champ B appliqué.
Le matériaux est attiré très faiblement par un champ magnétique B non uniforme

N SN S

Si l’on regarde à l’échelle microscopique, on peut observer un grand nombre de moment dipolaire magnétique

Nous avons vu que sur chaque boucle de courant


s’exerce un couple de force donné par

N=mxB

C’est ce couple de force qui est à l’origine du


paramagnétisme.

153
Chaque électron est associé à une petite sphère
qui tourne sur elle-même et qui correspond à un
petit moment magnétique m. On pourrait croire que
le paramagnétisme est dés lors universel. Il n’en n’est
rien par ce que Pauli à montré qu’il existe en mécanique
quantique un principe d’exclusion qui impose que
chaque électrons de spin donné s’associe sous forme de
paire avec un autre électron de spin opposé. Ce
phénomène neutralise le couple qui s’exerce sur la paire
ainsi formée.

Le paramagnétisme ne se manifeste par conséquent que


sur un atome qui comporte un nombre impair d’électrons.
Même dans ce cas l’alignement est loin d’être complet
en raison de la désorganisation crée par les fluctuations
thermiques.

L’effet lié au paramagnétisme est donc très faible

154
Pour les solides cela peut être très différent : les électrons externes participent aux liaisons
chimiques. Dans les liaisons covalentes les électrons appariés sont de spin opposé. Les ions
des cristaux ioniques ont des couches complètes. On peut donc avoir une disparition du
magnétisme propre. L'existence du paramagnétisme subsiste pour les solides composés
d'atomes ayant des couches électroniques internes incomplètes : métaux de transitions et
Lanthanides (terres rares) par exemple.

155
3. Le Ferromagnétisme: certains métaux (Fe, Ni, Co, terres rares…et leurs alliages)
sont très fortement attirés par les aimants (clous en Fe, épingles, …).
Ils restent aimantés en l’absence de champ extérieur. Ce sont des aimants permanents.
Lorsque la température est supérieure à une température critique T= Tc, l’effet de la désorientation
thermique l’emporte sur les interactions dipolaires et le ferromagnétisme disparaît.

156
b. Effet d’un champ magnétique sur une orbite atomique

Considérons le mouvement orbital de l’électron autour du noyau. Bien que techniquement il ne


s’agit pas à proprement parlé d’un courant continu, en pratique la période du mouvement T=2p R/v
est tellement courte qu’on peut considérer que ce mouvement est la source d’un courant continu.

Le courant correspondant à ce mouvement est donné par

Il est la source d’un moment magnétique dipolaire

Lorsque ce dipôle est placé dans un champ magnétique B il


subit un couple de force donné par m x B
Notons toutefois qu’il est plus difficile d’exercer un couple
sur toute une orbite que seulement sur le spin de l’électron,
m on peut donc facilement en déduire que la contribution au
paramagnétisme du mouvement orbitale de l’électron est faible.

157
Il y a une autre effet, plus important, de l’allumage du champ B sur le mouvement orbitale.
En fonction de l’orientation de B, l’électron sera soit accéléré soit décéléré. En absence de B le
mouvement de l’électron est induit seulement par des forces électriques. L’équilibre
entre la force centripète et la force électrique de coulomb s’écrit

Si maintenant on allume un champ magnétique son effet se manifeste par la force de Lorentz (-e) v x B
Simplifions la discussion en supposant que B est ┴ au plan de l’orbite

l’électron acquiert une nouvelle vitesse que l’on note v


Le bilan des forces s’écrit maintenant

En remplaçant v par son expression on obtient

v proche de v 2v v
158
Dans la configuration considérée v>v Nous avons donc

On peut en déduire que lorsque B est allumé, il y a une augmentation de la vitesse de l’électron*

Une modification de la vitesse orbitale engendre une modification de la valeur du moment dipolaire magnétique

La variation de m est dans la direction opposée à B

Noter qu’un électron circulant dans l’autre direction aurait un m qui pointerai vers le haut. Une telle orbite
serait freinée par le champ, donc là aussi m est opposé à B

*Bien entendu,le champ magnétique ne travaille pas il est donc incapable d’augmenter la vitesse de l’électron. Nous verrons
au chapitre suivant qu’il faut associer à une variation de B une apparition d’un champ électrique dont la circulation est
159égale et
opposée à la dérivée du flux de B (loi de Faraday). C’est le champ électrique qui accélère l’électron
En absence de champ les orbites électroniques sont orientées de manière aléatoire et le moment
orbitale totale s’annule. En présence de B, chaque atome acquiert un petit moment dipolaire
supplémentaire et tous ces incréments sont antiparallèle à B. C’est ce mécanisme qui est responsable
du diamagnétisme. Ce phénomène est universel et affecte tous les atomes. Cependant il est plus petit
que le paramagnétisme et n’est donc observé que en absence de paramagnétisme, càd pour des
atomes à nombre pair d’électrons.

160
c. Magnétisation

En présence d’un champ magnétique la matière peut se magnétiser, dans ce cas le moment
magnétique dipolaire totale est non nul. Nous venons de discuter deux mécanismes menant à une telle
situation. Indépendamment de la cause qui a induit la polarisation magnétique, nous noterons par

M ↔ moment magnétique dipolaire par unité de volume

M= vecteur magnétisation

M joue un rôle analogue de la polarisation électrique P

Objectif que l’on se fixe: on se donne M et on calcul le champ produit par cette magnétisation

2. Champ d’un objet magnétisé

a. Courants liés

Soit un objet magnétisé dont on suppose connaître le moment magnétique par unité de volume M
quel est alors le champ qu’il produit ?

161
En partant de la relation connue pour le potentiel vecteur d’un seul dipôle

Dans l’objet magnétisé chaque élément de volume dt’ porte un moment dipolaire M dt’ donc le
potentiel vecteur total est donné par

Tout comme dans le cas des propriétés électriques, il est possible


d’écrire cette intégrale sous une forme plus commode pour son
interprétation physique. Pour cela on utilise l’identité suivante:

nous pouvons donc écrire que

162
on applique la relation suivante:

A x ( f)=- x (f A)+f ( x A)

M(r’) 1/r
et on obtient que

V V
Ensuite on utilise la relation

V x A =- S
Ax a

courant volumique courant surfacique

163
Le terme de courant volumique s’écrit sous la forme

Le terme de courant surfacique est donné par

où n est le vecteur unité normale à la surface

Le potentiel vecteur prend donc finalement la forme

courant volumique courant surfacique

Cette relation signifie que le potentiel vecteur A et donc le champ d’un objet magnétisé est le
même que celui qui serait produit par la superposition d’un courant volumique Jb au travers du matériau
et d’un courant surfacique Kb. Au lieu d’intégrer les contributions infinitésimales de tous les dipôles
on détermine plutôt les courants liés et on calcul ensuite le champ qu’ils produisent (comme tout autres
systèmes présentant des courants volumiques et surfaciques). Notons le parallélisme avec le cas électrique
où le champ de polarisation d’un objet est le même que celui d’une charge volumique liée rb auquel se
superpose celui d’une charge surfacique liée sb.

164
Application: Calcul d’un champ magnétique d’une sphère uniformément magnétisée.

Choisissons l’axe z selon la direction de M


Comme la sphère est uniformément magnétisée M ne dépend pas
de la position donc

la densité surfacique de courant est donnée par


n

Kb peut être générée par une densité de charge s à la


surface d’une sphère animée d’un mouvement de rotation
à vitesse angulaire w

Nous pouvons en déduire que le champ d’une sphère uniformément magnétisée est identique
au champ d’une coque sphérique en rotation.

Pour cela nous faisons l’identification suivante

165
En utilisant le résultat obtenu à l’exercice 4 du TD1 pour le champ B d’une coque sphérique chargée
en rotation, nous pouvons écrire qu’a l’intérieur de la sphère

champ uniforme, comme dans le


cas d’un champ électrique d’une
sphère uniformément polarisé

A l’extérieur de la sphère (r>R) nous avons le potentiel vecteur vaut

A l’extérieur de la sphère, nous avons donc le champ d’un dipôle pur

166
b. Interprétation physique des courants liés

Nous avons montré que le champ d’un objet magnétisé est équivalent à celui produit par une certaine
distribution de courant liés Jb et Kb. Comment comprendre de manière heuristique l’apparition de tels
courants ? Sur la figure suivante on a représenté un matériau uniformément magnétisé où les dipôles
sont des petites boucles de courants. On remarque que tous les courants interne se compensent, à
chaque courant circulant vers la droite correspond un courant circulant à gauche. Il n’y a que sur la
frontière de l’objet ou une telle compensation n’est pas possible. On comprend dès lors que l’on peut
représenter le système par un courant équivalent qui circule dans un ruban entourant la frontière
de l’objet.

167
De même dans la sphère les seuls dipôles qui ne se compensent pas se situent sur
la surface de la sphère.

168
Comment caractériser ce courant en termes de la magnétisation M ?

chaque petite boucle est de surface a et d’épaisseur t.


En termes de la magnétisation M, le moment dipolaire
t m=M a t, en termes de courant on peut écrire que m= I a

I=Mt Kb=courant/longueur* = I/t=M

En utilisant le vecteur unité n

on peut exprimer le vecteur densité surfacique de courant Kb


sous la forme

t t dI 169
*En effet I= 0 K l = 0 dl
l
cette expression rend compte aussi du fait qu’il n’y a pas de courant sur les faces supérieure et inférieure
de l’élément de courant (pour ces deux faces M est // à n, le produit vectoriel s’annule)

pas de courant

Nous retrouvons donc ici une expression identique


à celle obtenue à la section précédente.

Ce courant est particulier dans le sens qu’il n’y a pas


de charges qui se meuvent tout le long du parcours
mais chaque charge se déplace seulement sur une
petite boucle le long d’un atome individuel.

L’effet net est un courant macroscopique qui s’écoule sur toute la surface de l’objet magnétisé.
On associe a ce courant l’appellation de COURANT LIE pour rappeler que chaque charge est
attachée à un atome particulier, même s’il agit d’un véritable courant qui produit un champ
magnétique.

170
Lorsque la magnétisation est non uniforme, les courants internes ne se compensent plus.

Sur la figure une région de plus grande magnétisation est représentée à l’aide d’une flèche plus grande

1 Mz
Jx I
I z Mz y z y

171
Sur la surface commune entre deux élément il y a un courant net dans la direction x

J Surface

La densité volumique de courant correspondant vaut

Par le même argument, une magnétisation non uniforme dans la direction y conduit à une densité
volumique de courant

Au total dans la direction x nous avons

172
En général, nous aurons une densité volumique de courant qui satisfait à la relation suivante:

Nous retrouvons bien ici à l’aide d’un raisonnement intuitif le même résultat que celui donné par
un calcul formel présenté à la section précédente.

Bien entendu, la divergence d’un rotationnel étant toujours nul, nous avons aussi que

173
c. Champ magnétique à l’intérieur de la matière

Tout comme pour le champ électrique, le champ magnétique microscopique associé à chaque dipôle
subit des variation de direction lié aux fluctuations thermiques. Lorsque l’on parle de champ magnétique
dans la matière on s’intéresse au champ magnétique macroscopique, il faut calculer pour cela une
moyenne sur un domaine suffisamment grand, càd qui contient un nombre macroscopique d’atomes.
De ce point de vue le champ M « lisse » le comportement magnétique du système.

3. Champ auxiliaire H

a. Loi d’ampère dans les milieux magnétisés


Nous avons montré que l’effet de la magnétisation d’un corps est d’établir un courant volumique lié Jb et
un courant surfacique lié Kb,, le champ induit par cette magnétisation est celui calculé à partir de ces courants.
En général il y a donc

le champ dû aux courants libres qui s’écoulent aux travers des conducteurs logés dans le matériau ou
si la substance est conductrice des courants libres qui s’écoulent au travers même du matériau.

Le champ induit par la magnétisation dû aux courants liés

Au total, la densité de courant s’écrit:

174
Il n’y a pas de nouvelle physique dans la relation précédente. C’est par pure convenance que l’on
sépare les deux sources de courants, le courant libre est imposé par l’intermédiaire d’un opérateur
extérieur qui le contrôle (par exemple une batterie), tandis que le courant lié est induit
par la magnétisation et résulte d’un processus de statistique quantique « non contrôlé » de l’extérieur*.

La loi d’Ampère s’écrit avec cette décomposition sous la forme

en rassemblant les deux rotationnels on a

On introduit le champ auxiliaire H

*on peut agir dessus, par exemple en modifiant la température, mais pas le contrôler
175
En terme du champ H, la loi d’Ampère s’écrit

forme locale

permet le calcul
de H en présence
de symétries

forme intégrale

I fenc désigne le courant libre totale traversant la boucle d’Ampère

f ↔ libre enc ↔ enserré

H joue un rôle analogue à D en électrostatique. Tout comme D permet d’écrire la loi de Gauss en
terme seulement des charges libres, H permet d’exprimer le théorème d’Ampère seulement en termes
des courants libres qui sont les courants contrôlés directement.

176
Il est intéressant de noter que H est une quantité plus utile que D. Souvent les expérimentateurs
font références à H et non à B alors que jamais il n’est fait mention du champ D.

La raison est simple: pour construire un électroaimant on fait circuler un certain courant au travers un
enroulement ou bobinage. Le courant est la quantité que l’on contrôle et que l’on peut lire sur l’appareil
de mesure, c’est lui qui détermine H. Tandis que B dépend du matériau utilisé et même la plupart du
temps de « l’histoire du matériau » comme par exemple dans le cas du fer. Dans le cas d’un champ
électrique, on ne dépose pas une quantité connue de charges sur les plateaux d’un condensateur, mais
on les connecte à une batterie de différence de potentiel connue. C’est la différence de potentiel qui est
indiquée sur l’appareil de mesure et qui détermine E. Quant à D il dépend des détails du matériau
diélectrique utilisé. S’il était plus facile de mesurer une charge et difficile de mesurer une différence
de potentiel, on utiliserai alors plutôt D que E.

Remarque: certains livres utilisent le nom de champ magnétique pour H et désigne par densité de flux ou
par induction magnétique le champ B. Comme l’indique Griffiths dans son ouvrage ce choix n’est pas
judicieux. On utilise déjà le terme induction ailleurs en électrodynamique, et de toutes manières la quantité
fondamentale est le champ B.

177
b. B versus H

Attention pour autant on ne peut bien entendu pas dire qu’il suffit de remplacer B par m0 H

La divergence de B et de H ne satisfont pas à la même loi.

178
il ne s’agit pas d’un « détail » si l’on considère par exemple un barreau en fer qui présente une
magnétisation uniforme parallèle à son axe. Bien qu’il n’y ait pas de courant libre il ne faut pas
appliquer naïvement le théorème d’ampère sur ce système et en déduire que H=0 et donc que B= m0 H
à l’intérieur du barreau et B=0 à l’extérieur; ce qui est un non sens!
Il est vrai que le rotationnel de H est nul, mais PAS sa divergence!

c. Conditions aux limites pour H dans le cas d’une surface parcourue par un courant

Les conditions aux limites pour le champ magnétique B en présence d’une surface chargée
peuvent s’exprimer en termes du champ H et du courant libre.

La relation

La relation

179
4. Milieux linéaires et nonlinéaires*

a. Susceptibilité magnétique et perméabilité

Dans les milieux paramagnétique et diamagnétique, la magnétisation M est induite par le champ
B appliqué. En absence de champ M disparaît. En fait pour la majorité des substances, la
magnétisation est proportionnelle au champ, pour autant que celui-ci ne soit pas trop fort.

Il est d’usage d’écrire cette relation entre H et M et non entre B et M


cm>0 paramagnétiques
Matériaux linéaires cm<0 diamagnétiques

La constante de proportionnalité cm s’appelle la susceptibilité magnétique


Il s’agit d’une quantité sans dimension qui varie d’une substance à l’autre

* on suppose de plus que les milieux sont isotrope et homogène


180
Partant de

Donc pour les matériaux linéaires nous avons une proportionnalité entre B et H

relation constitutive du milieu

avec

m est appelé la perméabilité du matériau. Dans le vide il n’y a ps de matière à magnétiser,


donc la susceptibilité cm est nulle, et la perméabilité vaut m0 perméabilité du vide

Il est quelque fois utile d’introduire la perméabilité relative

181
On pourrait croire que le parallélisme entre H et B est complet puisque M et H sont proportionnels à B
Il n’en est rien la divergence de H et de M n’est pas nécessairement nulle. Par exemple la divergence
de M entre deux matériaux de perméabilité différentes peut être infinie. C’est le cas pour un cylindre
de matériau paramagnétique. M est nulle sur une des faces mais pas sur l’autre. Si l’on prend comme
élément de volume la petite pile représentée sur la figure et qu’on applique le théorème de Gauss
on a que

divergence de M est non nulle

Il faut d’ailleurs noter que la densité de courant volumique dans un milieu matériel est
proportionnelle à la densité de courant libre.

182
b. Ferromagnétisme

Les matériaux ferromagnétiques, qui sont nonlinéaires, ne requièrent pas de champ magnétique B
pour maintenir une magnétisation

Les dipôles sont maintenus alignés entre eux sur des domaines comportant de très nombreux
atomes. Tout comme pour le paramagnétisme, les dipôles sont associés aux spins d’électrons
non appariés. Mais dans un ferromagnétiques il y a des interactions a longue distance d’origine
quantique qui maintiennent les dipôles alignés, pour autant que la température ne soit pas supérieure
à une température critique Tc (dite température de Curie). A cette température le système subit une
transition de phase,les effets de désorientation liés à l’agitation thermique l’emporte
sur les interactions dipolaires.

183
Les régions dans lesquelles les dipôles sont alignés sont appelés domaines
Chaque domaine contient un nombre énorme de dipôles. L’orientation de ces domaines
est préférentielle le long des axes cristallographiques du matériaux considéré.

domaine magnétique

MAIS ATTENTION : en générale dans un matériaux il y a des défauts dans le cristal et


il n’y a une distribution uniforme en direction des axes cristallographiques.Il y a par conséquent
autant de domaines pointant dans une direction que de
domaines pointant dans l’autre, donc il n’y a pas de magnétisation macroscopique !
En effet votre clé à molette n’est pas un aimant. Comment alors produire un aimant ?

184
Si l’on place un échantillon de fer dans un champ B intense, chaque dipôle va subir l’effet d’un couple
de force N= m x B qui va tenter de l’aligner dans la direction de B. Mais ces dipôles interagissent fortement
entre eux et vont donc résister à l’alignement.

Cependant à la frontière entre deux domaines il y a une compétition, et le couple va favoriser


énergétiquement le domaine qui est le plus orienté dans la direction de B. L’effet net du champ B
est une croissance des domaines orientés selon B, les autres domaines vont tendre à disparaître.
Si le champ est suffisamment fort, il n’y aura plus qu’un seul domaine on dit alors qu’il y a saturation.

De plus ce processus de mouvement de paroi n’est pas complètement réversible. Une fois le champ
éteint, il reste une grande partie des domaines orientés dans la direction imposer par le champ.

185
Une manière de procéder simple est la suivante. On entoure d’un bobinage l’objet
a magnétiser. On fait traverser un courant dans ce bobinage qui produit un champ magnétique
extérieure B. Lorsque I augmente → B augmente et les parois bougent et M augmente.
On arrive finalement à un point de saturation où tous les dipôles sont alignés.

Maintenant supposons que l’on réduit la valeur de I, au lieu de retourner vers M=0, il y a seulement
une partie des domaines orientés qui s’orientent aléatoirement. Même pour I=0 il y a une
magnétisation rémanente (point c). On a ainsi créé un aimant permanent

B
I

186
Si l’on désire maintenant supprimer la magnétisation, il faut faire circuler un courant –I dans l’échantillon.
Le champ B pointe alors vers la droite et lorsque I augmente (en valeur absolue), M diminue et s’annule
au point d. Si l’on continue de diminuer I on atteint une saturation dans l’autre direction.
Tous les dipôles pointent vers la droite en (e). En coupant le courant l’objet acquiert une magnétisation
rémanente correspondante au point f sur la figure. On peut refermer la boucle en augmentant à nouveau I.

De cette manière on a tracer un

cycle d’hystérésis

Noter que la magnétisation dépend non seulement de la valeur du courant I mais aussi de l’histoire du
matériau. Nous avons considéré 3 situations pour lesquelles le courant I est nul, et à chaque situation
la valeur de la magnétisation est différente!

Il est souvent utile de tracer le cycle d’hystérésis où B est représenté en fonction de H, plutôt que M en
fonction de I. SI notre bobinage est approximé par un long solénoïde avec n tours par unité de longueur
alors H= n I donc H et I sont proportionnel. Pour B nous avons B=m0(H+M) mais en pratique M est
énorme devant H, donc on pourra dire que B est proportionnel à M.

187
Afin d’être consistant du point de vue des unités, on représente B en fonction de m0 H
Il est intéressant de constater que B est très grand à comparer à m0 H . De manière
simple, m0 H est le champ produit par le bobinage en absence du noyau de fer (ici la clé à
molette). On comprend donc qu’un petit courant traversant le circuit permet de produire
un très grand champ. Ceci traduit un effet coopératif lié à l’interaction à longue portée entre
dipôle dans le fer. Le petit champ extérieur suffit à déplacer les parois entre domaines et
produit de ce fait un grand champ M.

4 4 4
0H
10 10 10

188
quantités magnétiques et unités

189
c. Applications des milieux ferromagnétiques

190
d. Magnétorésistance et commentaire sur le prix Nobel de physique 2007

Enfin terminons ce chapitre en mentionnant le prix Nobel de physique 2007 décerné


au Français Albert Fert et à l’Allemand Peter Grûnberg pour la découverte de la
Magnétorésistance géante qui présente des applications technologiques importantes
dans le stockage des données.

Pour plus d’informations on consultera l’ouvrage de M. Getzlaff, Fundamentals of Magnetism, Springer (2008)
191
III. Electrodynamique
1. Force électromotrice

a. Loi d’Ohm: rappel


b. Circulation d’un courant électrique
c. Force électromotrice
d. Force électromotrice d’une batterie
e. Force électromotrice motionnelle résultante d’un déplacement dans un
champ magnétique
f. Règle du flux et induction
g. Cas où la règle du flux ne s’applique pas
h. Courant tourbillonnaire

2. Induction électromagnétique

a. Loi de Faraday force électromotrice en présence d’un champ magnétique variable


b. Loi de Lenz
c. Générateur de tension alternative
d. Force électromotrice en présence d’un déplacement et d’un champ variable
e. Champ électrique induit quelques remarques
f. Inductance mutuelle
g. Auto inductance

192
h. Energie dans un champ magnétique

3. Equations de Maxwell

a. Electrodynamique avant Maxwell


b. Modification de la loi d’Ampère par Maxwell
c. Equations de Maxwell
d. Interlude sur les charges magnétiques
e. Equations de Maxwell dans un milieu matériel
f. Conditions aux limites pour les champs E, B, D et H

193
1. Force électromotrice

a. Loi d’Ohm

Afin de produire un courant électrique, il faut appliquer une force sur des charges. La réponse
des charges à cette force dépend du matériau utilisé. Si J désigne le vecteur densité de courant et
f le vecteur force par unité de charge alors dans le cas de matériau à réponse linéaire isotrope et uniforme
nous avons que:

s désigne le coefficient de conductibilité qui exprime la proportionnalité entre l’effet et la cause.


C’est un coefficient de « transport » que l’on peut mesurer ou calculer dans une approximation donnée
en mécanique statistique. Ce coefficient s’exprime en (W m)-1. Dans la pratique on utilise plutôt l’inverse
de s que l’on note r et que l’on appelle résistivité. On donne dans la table ci-dessous quelques valeurs de r

Notons que même les isolants conduisent l’électricité, mais très mal par rapport aux conducteurs. Pour
comprendre les mécanismes sous-jacents à ce transport il faut faire appel a la théorie quantique des
solides et en particuliers à la théorie des bandes*. On dira d’un conducteur qu’il est parfait lorsque s=∞

* On peut par exemple consulter l’ouvrage de C. Kittel Physique de l’état solide, 7 ième ed, Dunod 1998
ou encore l’ouvrage de Aschroft et Mermin, Physique des solides, EDP sciences (2002). 194
La force qui s’applique sur les charges pour produire du courant peut être d’origine diverses,
chimique, mécanique, électromagnétique. Dans ce dernier cas nous pouvons écrire que

195
Généralement la vitesse des charges est suffisamment petite pour que l’on puisse négliger le second
terme*. Nous avons alors la loi d’Ohm

Il n’est peut être pas inutile de rappeler que ce n’est qu’en absence de courant, càd lorsque J=0 que
le champ électrique E=0 dans un conducteur. Dans le cas d’un conducteur parfait E=0 mais pas pour
la même raison, c’est s=∞ et J≠0 ! Bien entendu dans le cas d’un circuit la résistance R est faite de
matériau faiblement conducteur.

Pour les courants continu et uniforme traversant des milieux de conductivité


uniforme et isotrope nous avons

La densité totale (positive et négative) de charge à l’intérieur d’un conducteur est nulle. Les charges
en excès résident sur les surfaces.

L’équation de Laplace est donc valable pour un conducteur ohmique homogène qui transporte un
courant continu.

* Ce qui n’est pas le cas dans la plupart des problèmes de la physique des plasmas.
196
b. Circulation d’un courant électrique
Avant de définir le concept de force électromotrice, nous rappelons quelques notions liés
à la circulation d’un courant électrique dans un conducteur.

Lorsque l’on considère un circuit quelconque, comme par exemple une batterie connectée à une
lampe, comment se fait-il que le courant I soit le même en chaque point, alors que la force qui
s’exerce sur les charges ne soit présente qu à l’intérieur de la batterie ?

Considérons que l’on puisse avoir Iin > Iout


Iout (par exemple juste après avoir appuyé
sur l’interrupteur) alors, par définition du
courant, il s’en suit une accumulation de
charge + . Ces charges sont la source
d’un champ électrique E qui est exactement
Iin dirigé de telle manière à s’opposer à Iin
et a renforcer Iout. Ce champ E disparaît
Iin > Iout
en même temps que l’équilibre des
charges est a nouveau établit et que le
Le système est donc auto-contrôlé. courant I reprenne la même valeur partout.

De plus, le courant est établi quasi instantanément partout dans le circuit par ce que ce sont tous les
électrons du fil qui se mettent en mouvement en même temps en fermant l’interrupteur. C’est un peu
comme lorsque l’on ouvre un tuyau d’arrosage rempli d’eau initialement. L’eau sort quasi tout de suite,
même pour un très long tuyau, par ce que c’est l’eau qui est a l’extrémité du tuyau qui sort en premier
lieu. La vitesse des e- qui n’est que de l’ordre de 0.5 mm/ sec importe donc peu.

197
Remarques

1. Champ électrique et courant

Lorsque l’on écrit la loi d’Ohm J = s E, nous avons que le flux du champ E est le même à travers toute
section du fil conducteur.

Mais attention, cela n’implique pas que le champ E soit le même en tout point d’une telle section.
Au contraire, pour que les deux sections situées aux extrémités du conducteur soient des équipotentielles,
la figure ci-dessous montre que le champ E doit être en moyenne supérieure sur les lignes de champ
intérieures au coude ( qui sont de longueur inférieure), de façon que sa circulation soit la même sur toutes
les lignes de champ.
Le long d’une ligne de champ par définition E et dLsont // C1

V=V1 E

C2
V=V2
La distribution des charges sur les équipotentielles est
non uniforme

198
2. Circulation d’un champ E statique

Montrons qu’un champ électrique statique ne peut pas maintenir un courant dans un circuit fermé

V = différence de potentiel Soit un courant circulant de A vers B

Le champ électrique E est par définition égal à la


VA E VB force par unité de charge. Le travail pour déplacer
I une charge unitaire q de A à B est donnée par
A J B
A R B
Champ E statique
extérieur
Si l’on considère un champ électrique statique, nous avons

qui n’est rien d’autre que la ddp entre A et B.

R Si le contour est fermé nous avons alors

Le travail exercé par un champ statique càd


par la force de Coulomb pour déplacer une
charge sur un contour fermé est nul

199
Si le conducteur présente entre A et B une résistance égale à R, nous pouvons encore écrire que

Le fait de maintenir un courant entre deux points d’un conducteur requiert de fournir de l’énergie
par une source de différence de potentiel. La question que l’on se pose est de savoir s’il est possible
de maintenir un courant dans un conducteur fermé en appliquant un champ E statique ?

Nous avons montré que

Un champ statique ne peut pas


D’autre part en exprimant la loi d’Ohm
pour le même circuit, nous avons que
I 0 maintenir un courant dans un circuit
fermé

200
c. Force électromotrice

De la discussion précédente nous en déduisons qu’il faut une autre force pour
maintenir un courant dans un circuit. Cette force par unité de charge notée fs est la plupart du temps
confinée seulement dans une partie du circuit correspondant à la source de tension.

Une analogie parlante peut se faire avec un circuit hydraulique d’une fontaine. L’eau s’écoule du
sommet de la fontaine dans un bassin d’eau. Elle doit ensuite nécessairement passer au travers d’une
pompe qui fourni une quantité d’énergie égale à la somme de la différence de potentiel entre le bassin
et le sommet de la fontaine + les pertes d’énergie liée au fonctionnement de la pompe elle-même.

Dans le cas d’un circuit électrique, l’énergie fournie peut être d’origine chimique dans le cas d’une pile
d’origine mécanique dans le cas d’une machine de Van der Graaf ou d’une dynamo ou encore dans
une pile solaire d’origine liée au rayonnement, …

201
La force total par unité de charge s’écrit donc

La force total s’exerçant sur une charge q s’écrit donc

Quel que soit le mécanisme sous-jacent l’effet net de cette force est déterminé par

ε est appelé force électromotrice, ce terme retenu par l’histoire n’est pas bien choisi
Il ne s’agit en effet pas d’une force mais d’une tension qui s’exprime en Volt [V] et qui correspond
au travail par unité de charge fourni par la force fs le long du circuit complet

202
d. Force électromotrice d’une batterie

Rappelons brièvement comment se présentent le champ et les forces dans une batterie

Considérons une source de fem en « circuit ouvert »


1. Cas idéal c-à-d non connectée à un circuit, soit encore lorsque I=0.
Cette source maintien dans ces conditions une différence
source idéale borne de de potentiel constant correspondant à un champ E. Il y a
de fem potentiel «haut » compensation exacte de la force coulombienne fe= q E et
de la force d’origine chimique fs subie par chacune des
charges dans la pile. La force fs pousse les charges de b
Force non vers a dans la direction opposée à la force fe. Donc fs
électrostatique permet de maintenir V aux bornes de la pile. En
qui pousse absence de cette force, les charges s’écouleraient entre
s la charge +
vers la borne +
les bornes jusqu’a annulation de la différence de
potentiel.

force coulombienne
liée à E qui pousse
la charge + vers la
borne -
borne de
potentiel «bas »

fem de la batterie

203
En circuit fermé nous avons à l’intérieur du générateur que

E fs générateur conducteur non équipotentiel


En présence d’un courant I, lorsqu’on branche la batterie à un circuit, les porteurs de charge
responsable du courant subissent une force supplémentaire, due aux collisions qui se produisent
à l’intérieur du conducteur.
la V imposée aux bornes du circuit Pour un générateur de tension idéale, nous pouvons négliger ces
crée un champ dans le circuit qui collisions dans la batterie et nous avons
fait bouger les charges

Pour un générateur de tension non idéale les collisions se


produisent et se traduisent par l’existence d’une résistance interne r
qui dissipe une partie de l’énergie chimique sous forme de chaleur

Comme fs est nulle en dehors de la batterie on peut écrire que

F = fs + E
est non nulle La force totale f = fs + E qui s’exerce sur chaque charge
est responsable du mouvement des charges et donc
génère le courant I

204
Calculons la puissance totale P délivrée pour faire circuler le courant I dans le circuit
n désigne le nombre de charge et Pq la puissance fournie à une charge unique le long du circuit.
Dans le calcul ci-dessous nous utilisons le fait que le vecteur v vitesse des charges est parallèle
au vecteur déplacement le long du circuit dL. vol= volume totale occupé par le circuit.

Si la résistance du circuit connecté est donnée par R, nous pouvons écrire dans le cas de la
source de fem non idéale que

La batterie est donc une source de tension et non de courant. Plus la résistance R du circuit est
grande, moins la valeur du courant y circulant sera importante.

205
e. Force électromotrice motionnelle résultante d’un déplacement dans un champ magnétique

Considérons un second exemple de générateur de tension qui utilise une Fem dont l’origine est la
force magnétique de Lorentz (sous-tendue par la force mécanique responsable du mouvement)
qui s’exerce sur une charge en mouvement dans un champ magnétique B.
Soit un barreau conducteur de longueur L se déplaçant à la vitesse v
dans la direction x et plongé dans un champ magnétique B
uniforme dirigé selon - z

E La force magnétique de Lorentz FB = q v x B agit sur une charge


q>0 selon la direction y. Dans la réalité il se produit un mouvement
des e- vers l’extrémité inférieure du barreau en y créant ainsi un
y excès de charge négative. Tandis qu’a l’extrémité supérieure se
développe un excès de charge positive. Il s’établit donc un champ
électrique E de telle sorte qu’a l’équilibre la force électrique FE =q E
x compense exactement la force magnétique FB
z

Nous avons donc que

qvB=qE→ E=vB

206
Entre les deux extrémités du barreau se maintien une différence de potentiel donnée par

Comme e provient du mouvement du conducteur on la qualifie de force électromotrice motionnelle

Ligne du champ E vu à un instant fixé dans le référentiel du laboratoire (x,y,z). Il y a un champ E


dans le barreau et à l’extérieur de celui-ci. La source du champ sont les charges accumulées en surface

207
En général, la fem motionnelle le long d’une boucle fermée s’exprime comme

Regardons maintenant ce qui se passe lorsque l’on considère un circuit de résistance R en


mouvement dans un champ magnétique B constant et uniforme. Montrons en particulier que
dans le cas d’un circuit fermé un courant peut s’établir suite à l’apparition de la fem.
Plus précisément, considérons le circuit suivant dont une partie est plongé dans une région où règne
un champ magnétique uniforme et stationnaire B selon. z On tire le circuit a vitesse v=v. x
Les notations utilisées sont définies sur la figure ci-dessous.

b c
x B
y I x v
h

z a
x d

208
La force magnétique de Lorentz exerce, comme dans le cas du barreau, une force
sur le segment ab de module égale à FB = q v B et dirigée selon y

Cette force produit un courant I qui s’écoule dans le sens des aiguilles d’une montre

Dans cette expression il n’y a aucune contribution des segments bc et ad pour lesquels
fB est ┴ à dL
e
Remarquons que l’intégrale pour calculer est calculée pour un temps t fixé correspondant
à un état instantané du circuit. Le vecteur dL pointe selon y alors que le circuit est en
mouvement vers la droite. C’est simplement lié à la manière dont la fem a été définie.

Notons aussi que bien que ce soit la force magnétique fB qui soit responsable de l’apparition
du mouvement des charges, celle-ci ne travaille pas. Le travail est effectué par l’opérateur
extérieur qui tire sur le circuit en fournissant un travail mécanique.

Si l’on suit au cours du temps le mouvement


complet du circuit nous pouvons écrire que les
charges dans le segment ab ont une vitesse w qui
présente une composante verticale notée u et
horizontale notée v, comme indiqué sur la figure f

209
La force magnétique est bien entendu ┴ au déplacement, elle présente donc une composante
selon x donnée par u B et une composante selon y donnée par v B. L’opérateur extérieur tire sur
le circuit avec une force qui contrebalance exactement la force magnétique selon x*

Cette force est transmisse à la charge par la structure du circuit. Le mouvement total de chacune des
charges dans le segment ab est selon la direction de la vitesse w et est noté d

v r2 h=d cos(q) d= h/ cos(q)

u h q d cos(f) = cos(p/2- q) = sin(q)


q w
f f
Le travail par unité de charge effectué par l’opérateur extérieur est donc
v= u sin(q)/ cos(q) r1 x

* si la force totale s’exerçant sur le circuit serait non nulle, celui-ci serait soit accéléré soit décéléré, mais
ne se déplacerait pas à vitesse v constante. 210
Le travail effectué par l’opérateur extérieur est exactement égal à la fem e alors que les intégrales
sont calculées selon des chemin complètement différents

Pour calculer la fem on intègre le long du circuit à un instant fixé tandis que pour calculer le
travail mécanique on suit une charge qui se déplace simultanément sous l’action du courant I et
du déplacement du circuit à vitesse v

x=h tg(q)

calcul de e (la seule composante calcul du travail de la force mécanique


non nulle à l’intégrale est le long de ab) qui déplace le circuit,comme un tout, à
vitesse v vers la droite. le circuit se déplace de x
vers la droite lorsqu’il y a un déplacement vertical égal à h

la force mécanique fmeca ne contribue pas à la fem puisqu’elle perpendiculaire au segment ab


alors que la force magnétique fmag ne contribue en rien au travail mécanique puisqu’elle est
perpendiculaire au mouvement de la charge.

211
f. Règle du flux et induction

Il y a une manière élégante d’exprimer, dans certains cas, la fem générée dans une boucle en mouvement
dans un champ B. Pour cela nous introduisons la notion de flux de B au travers la surface qui s’appuie
sur un chemin fermé.

Le flux du champ magnétique dF au travers


de l’élément de surface da est donné par

chemin dF= B.da= B da Cos(q)


fermé et
surface correspondante

212
Le flux total à travers la surface S est donné par

b c Dans le cas du problème étudié, le flux vaut


x B
I x v
h

a
d

Comme le circuit se déplace vers la droite, nous avons une diminution du flux, puisque la surface qui est
traversée par les lignes du flux est de plus en plus petite

Cette expression est exactement égale, au signe près, à la fem induite dans la boucle

c’est la « règle » du flux pour


la fem motionnelle.

213
Généralisation de la règle

Montrons que cette règle est générale, et qu’elle s’applique quelque soit la géométrie du circuit,
pour une boucle se déplaçant selon une direction quelconque et au travers d’un champ magnétique
non uniforme.

Soit une boucle de conducteur au temps t et son évolution donné au temps t+dt. Supposons que l’on
calcul le flux au temps t en utilisant la surface S et le flux en t+dt en utilisant la surface S ainsi
que le ruban latéral qui connecte la position de la boucle au temps t+dt à la position initiale de celle-ci.

I
ruban

boucle boucle
en t en t+dt

214
La variation du flux est donnée par

Considérons un point P, durant l’intervalle de temps dt, P se déplace jusqu’à P’.


Soit v la vitesse de déplacement de la boucle, et u la vitesse de la charge selon le courant I que
les charges en mouvement produisent. La vitesse totale de la charge au point P est donc w=v+u

dL Par définition du produit vectoriel, l’élément d’aire da


du ruban vaut
P
q
v dt
Nous avons donc que
P’
da
u
t
w=u+v u étant // à dl, nous avons que dl x u = 0
v t+dt de plus w = u+v

A titre d’exercice on montre que

215
Nous avons alors que la variation de flux s’écrit comme

Or comme w x B est la force magnétique de Lorentz par unité de charge, que nous avons noté fmag,
nous avons encore que

De plus l’intégrale de fmag est égale à la fem, nous avons démontré, dans le cas général, que

cette règle ne contient pas


de nouvelle physique, c’est
une autre manière de calculer
e.
surface S
Pour calculer de manière cohérente le flux et la circulation
de fmag, nous choisissons le sens du contour dl, et c’est
la règle de la main droite du fixe le sens de da dans le calcul
de l’intégrale du flux de B
sens choisi pour dl

216
g. Cas où la règle du flux ne s’applique pas

Il existe des situations dans lesquelles il n’est pas possible de calculer la fem en appliquant la régle
du flux. Considérons ici un exemple. Soit un disque de métal de rayon a qui est en rotation a vitesse
angulaire w autour de l’axe z (voir figure). Un champ magnétique uniforme et stationnaire est dirigé
selon l’axe des z. On connecte via deux contacteurs (un sur l’axe et l’autre à l’extrémité du disque) le
circuit à une résistance R. Comment calculer le courant induit dans le circuit par le disque en rotation
qui joue ici le rôle d’un générateur ?

contour C
contour C contribution nulle
le long en dehors du disque
duquel on
a fmag=0
intègre

la vitesse d’un
b élément de segment radial
de longueur dr situé en r vaut v= w r (On a noté le rayon R par a )

La fem infinitésimale induite par ce segment


aux bornes de R vaut de = v B dr = w B r dr

217
Nous voyons ici qu’il n’est pas possible d’appliquer la règle du flux par ce que celle-ci suppose que le
courant I s’écoule le long d’un chemin bien défini, alors que dans cet exemple, le courant est dispersé sur
toute la surface du cercle. La notion de flux au travers du circuit n’est donc dans ce contexte pas bien définie

h. Courant tourbillonnaire Il existe d’autres situations telles que celles que l’on rencontre dans le
cas des courants tourbillonnaires dans lesquels la règle du flux ne
s’applique pas non plus. Un certain nombre d’appareils contiennent
des pièces métalliques en mouvement. Au cours de leur déplacement,
ces pièces peuvent être partiellement dans le flux d’un champ
magnétique (supposé ici uniforme et constant dans le temps). Un tel
exemple est donné sur la figure ci-contre. On considère un mouvement
pendulaire d’un disque de métal dont seul la partie inférieure est entre
les armatures d’un aimant. Le secteur Ob est en dans le champ B tandis
que le secteur Oa et Oc sont en dehors de la zone où règne le champ.
La zone Ob est soumise à l’action d’une fem, tandis que dans les zones
Oa et Oc peuvent se développer des chemins que peut emprunter
le courant de charges déplacées dans la région Ob et qui retournent de b
vers O. Les courants qui apparaissent ainsi sont qualifiés, a cause de .

leur forme de courants


tourbillonnaires

c y
a x a c
région de B x
b b
z

218
Nous verrons au paragraphe 2.b la loi de Lenz qui nous indique que le courant induit
dans un système est la source d’un champ qui produit un flux qui s’oppose au variation du flux
qui l’a crée. Si l’on applique cette loi ici, nous pouvons déterminer la direction du courant induit dans
le voisinage du secteur Ob. Le courant doit exercer une force magnétique F = I L x B qui s’oppose
à la rotation du disque, c’est-à-dire qui est dirigée selon x (voir figure). Puisque B est dirigée
selon –z, le courant et donc I ont une composante selon –y. Il n’y a qu’une partie des courants
tourbillonnaires qui sont dans la zone ou règne B et qui ont ainsi une action de freinage sur le disque.

Une manière de mettre en évidence la nature


surfacique des courants tourbillonnaires est de
considérer un disque, non plus plein, mais qui
présentent de nombreuses parties évidées,
comme sur la figure. On ne permet plus de la
sorte de développer des courants à grande
échelle. Le disque n’est pas freiné
magnétiquement, le mouvement de balancier
ce prolonge donc bien plus longtemps.

219
Le principe est utilisé comme système de freinage par les trains. Les courants tourbillonnaires ont
bien d’autres applications pratiques. Les compteurs EDF de consommation de puissance électrique
utilisent des courants tourbillonnaires qui sont induit dans le disque par le champ magnétique
résultant d’une variation sinusoïdale du courant dans une bobine. Le détecteur de métaux utilisés
notamment dans les aéroports fonctionne en détectant les courants tourbillonnaires induit dans des objets
métalliques. Le détecteur génère un champ magnétique alternatif B0 dit transmetteur. Ce champ induit
des courants tourbillonnaires dans tout objet conducteur passant à travers le détecteur.
Ces courants induits produisent eux même un champ magnétique alternatif B’. Ce dernier champ induit
un courant dans le conducteur « receveur » qui déclenche l’alarme.

B’ champ
induit

B0 champ conducteur
transmetteur receveur

De la même manière fonctionne les détecteurs de métaux utilisés pour rechercher des
bijoux perdus ou autres trésors mythiques.

220
2. Induction électromagnétique

a. Loi de Faraday: force électromotrice en présence d’un champ magnétique variable


En 1831 Faraday publie le résultat d’une série d’expériences dont les résultats peuvent se résumer
comme suit.

v Expérience 1. Lorsqu’on tire une boucle conductrice


x dans un champ B, il apparaît un courant dans la boucle
B I C’est le cas considéré au paragraphe précédent

v x Expérience 2. Lorsqu’on tire déplace le champ


B I magnétique B vers la gauche, un courant apparaît
a nouveau un courant dans la boucle. La boucle
est au repos → PAS de force magnétique

Expérience 3. Pour une boucle et un champ B au repos,


x
I lorsqu’on varie l’intensité de B au cours du temps il apparaît
B(t) un courant dans la boucle. La boucle
est au repos → PAS de force magnétique

221
Bien entendu le résultat de l’expérience 2 ne surprend pas, il s’agit d’un exemple de mouvement relatif
entre la boucle et le champ, la relativité (restreinte) nous apprend qu’il s’agit de la même physique.
Cependant Faraday n’avait pas connaissance de cela. Comme la boucle est au repos, les charges ne
subissent pas l’action de la force magnétique de Lorentz. Faraday a donc proposé le principe suivant:
pour que les charges bougent et qu’un courant puisse apparaître il faut qu’un

changement d’un champ magnétique induit un champ électrique


Considérons tout d’abord un cas très simple, celui d’une boucle circulaire de rayon s de conducteur plongée
champ B(t) dans un champ B(t) variable. Quel est le
selon z champ électrique E induit ? Faraday
trouve empiriquement que

B(t)

x e
e = -df/dt
Choisissons comme contour
d’intégration le conducteur de rayon s.
Champ E circulaire Par raison de symétrie le champ E est
pousse les e- autour le même en chaque point de la
de la boucle circonférence.

222
Lorsque B(t) croît càd lorsque dB/dt >0 alors E tourne dans le sens des aiguille d’une montre.

La loi de Faraday est générale, elle s’exprime sous forme intégrale comme

Le champ électrique E induit est non conservatif, sa circulation le long d’un contour fermé
est non nulle.

En appliquant le théorème de Stokes, cette loi s’écrit sous forme locale comme

223
On constate que cette loi rend universel la règle du flux et ce quelque soit la raison de la variation du flux
soit un mouvement de la boucle soit un champ magnétique variable. On rassemble les trois cas possibles
sur la figure ci-dessous.

Variation du flux correspondante à


un champ B(t)

Variation du flux correspondante à


une variation de l’aire S de la boucle
de conducteur

S S’< S
Variation du flux correspondante à
une variation de la direction du vecteur
a

Il est d’ailleurs préférable de réserver l’appellation loi de Faraday au cas d’un champ E induit par
variation de B, et non pas au cas où c’est la force magnétique de Lorentz qui est en jeu. Le fait
que ces différents phénomènes sont décrits par la même loi a inspiré Einstein dans sa théorie
de la relativité restreinte.

224
b. Loi de Lenz

Pour connaître la direction dans laquelle circule le courant induit il existe une règle connue sous l’appellation
LOI DE LENZ.

Le courant induit dans un système est la source d’un champ qui produit
un flux qui s’oppose au variation du flux qui l’a crée.

Flux de B croissant Flux de B décroissant Flux de B décroissant Flux de B croissant


dans la direction –z dans la direction z dans la direction –z dans la direction z
au travers de la boucle au travers de la boucle au travers de la boucle
au travers de la boucle

Le champ magnétique B induit est dirigé selon z Le champ magnétique B induit est dirigé selon -z
pour s’opposer aux variations du flux. Le courant induit pour s’opposer aux variations du flux. Le courant induit
doit donc être anti-horloger doit donc être horloger

225
Considérons par exemple un long cylindre magnétique de longueur L et de rayon a qui possède une
magnétisation uniforme M parallèle à l’axe. Lorsqu’il passe a vitesse constante v au travers d’une boucle
de conducteur circulaire de rayon supérieure à a, il induit une force électromotrice qui varie au cours du temps

v
M a

Le champ magnétique du cylindre est identique (voir séance de TD) à celui d’un long solénoïde sur lequel
circule un courant surfacique Kb= M F. Le champ magnétique B à l’intérieur du cylindre vaut donc B = m0 M
sauf près des bords où il se disperse vers l’extérieur. Le flux au travers la boucle est nulle lorsque le cylindre en
est éloigné suffisamment. Il atteint une valeur maximale égale à m0 M p a2 lorsque la face avant du barreau
pénètre dans la boucle. Ensuite sa valeur diminue jusqu’à atteindre zéro lorsque la face arrière de celui-ci
traverse de la boucle. La fem = - d F/dt, la fem présente donc deux pics.

226
Le courant induit va s’établir dans une direction tel que le flux associé au champ qu’il produit
s’oppose au flux qu’il l’a crée. Lorsque la face avant pénètre dans la boucle le courant va circuler
dans le sens des aiguilles d’une montre, tandis que lorsque la face arrière sort de la boucle, le courant
circule dans le sens anti-hologer afin de s’opposer à la diminution du flux ! La loi de Faraday
décrit une espèce de phénomène d’inertie: une boucle conductrice essaye de maintenir un flux constant
à travers elle, si l’on essaye de le modifier elle va répondre en produisant du courant de telle manière
à s’opposer à cette diminution. Bien sur elle n’y réussi pas complètement, le flux produit par le courant
induit est typiquement égale à une fraction du flux original, la seule chose que donne la loi de Lenz c’est
la direction du flux induit, pas sa valeur !

227
c. Générateur de tension alternative
Parmi les applications technologiques les plus importantes de la loi de Faraday se trouvent les générateurs
et les moteurs. Un générateur converti de l’énergie mécanique en énergie électrique alors qu’un moteur
converti de l’énergie électrique en énergie mécanique. Un générateur est constitué par une boucle de
conducteur en rotation dans un champ magnétique uniforme et stationnaire (figure ci-dessous). Il y a deux
bagues qui assurent le contact entre le conducteur mobile et le circuit connecté au générateur. Dans ce
système c’est le flux du champ magnétique qui varie au cours du temps par ce que l’orientation du vecteur
surface tourne avec une vitesse angulaire w correspondante à la rotation du cadre dans le champ.
Le flux s’écrit donc

La variation du flux se calcul aisément

B
B

coupe du système

228
Pour que la variation du flux soit plus importante, on utilise plutôt une boucle qui comporte N enroulements

Les N tours tournent à la même vitesse angulaire dans le champ B. La


force électromotrice e est donnée par

Nous avons connecté le générateur à un circuit de résistance R.


La fem induit un courant I dans ce circuit dont la valeur est

C’est un courant alternatif qui oscille en signe et dont l’amplitude


est donnée par

La puissance délivrée dans le circuit vaut

229
Le couple qui s’exerce sur la boucle de conducteur à pour valeur:

La puissance mécanique transmisse a la boucle est donnée par

Puisque le moment magnétique dipolaire m d’une boucle comportant N tours est

Comme on pouvait le supposer, la puissance mécanique fournie est égale à la puissance électrique
produite à la sortie du dispositif.

230
d. Force électromotrice en présence d’un déplacement et d’un champ variable

Nous pouvons bien sur combiner deux phénomènes qui induisent chacune une fem dans un circuit.
Considérons a nouveau le cas d’une boucle en mouvement dans un champ magnétique, mais maintenant
B varie au cours du temps.

b c
x B(t)
I x v
h

a
d

pour

fem induite par variation de B au cours du temps

fem induite par mouvement du circuit dans B

231
e. Champ électrique induit quelques remarques
La découverte de Faraday nous indique qu’il y a en réalité deux champ électrique distincts. Celui
attribuable aux charges statiques et celui associé aux variation temporelles du champ magnétique B.
Nous savons déjà comment calculer le champ E dont les sources sont des charges statiques en
partant de la loi de Coulomb ou du théorème de Gauss ou encore en résolvant l’équation de Poisson.
Pour le champ E résultant des variation de B(t), nous pouvons partir de l’analogie entre la loi de Faraday

et la loi d’Ampère

Bien entendu la connaissance du rotationnel d’un champ de vecteur ne suffit pas pour connaître la forme
complète du champ. Mais pour autant que le champ E auquel on s’intéresse est exclusivement lié aux
variation de B et qu’il n’y a aucune contribution due à des charges statiques, nous pouvons écrire que

alors que pour le champ magnétique nous avons toujours que

232
Nous avons un parallélisme complet entre E et B dans ce cas et on peut en déduire que
B
Le champ électrique induit est complètement déterminer par et ce de la même manière que
t
le champ magnétique statique (magnétostatique) n’est déterminer par m0 J

En particulier, lorsque les symétries du problème le permettent, nous pouvons appliquer les arguments
utilisés lorsqu’on fait appel à la loi d’Ampère.

ici la relation intégrale pour


la loi de Faraday est donnée par

Nous avons déjà fait appel à cet argument sans le mentionner explicitement
dans l’exemple présenté au paragraphe a)

233
f. Inductance

Supposons que nous avons deux boucles de conducteur au repos (figure ci-dessous).

boucle 2 Lorsque l’on fait circuler un courant continu I1 dans la boucle 1, il


est la source d’un champ magnétique statique B1. Les lignes de ce
champ magnétique traverse la boucle 2. Partons de l’expression
de B donnée par la loi de Biot-Savart:

boucle 1

Cette relation traduit la proportionnalité entre I et B càd entre


la cause et l’effet. Comme B et son flux a travers la boucle 2
sont liés par une relation linéaire, nous pouvons aussi affirmer que

Il est donc légitime d’écrire

Le coefficient de proportionnalité M21 est désigné sous l’appellation d’inductance mutuelle des 2
boucles

234
Ce coefficient peut s’exprimer par une relation intéressante que l’on obtient en partant de l’expression
pour le flux F2 qui se calcul à partir d’une intégrale sur la surface S2 qui repose sur la boucle C2

S2 S C2
2
on applique le théorème
on exprime B1 à l’aide de Stokes
de son potentiel vecteur A1

Comme nous avons un courant I1 circulant dans un conducteur filiforme de contour C1, le potentiel
vecteur A1 s’écrit comme

C1
boucle 2
En remplaçant cette expression de A1 dans l’intégrale pour F2 on a que

Formule de Neumann

boucle 1

235
Cette formule n’est pas très intéressante du point de vue du calcul, par ce qu’elle contient une
double intégrale de contour difficile a calculer en pratique. Mais elle permet d’exprimer deux propriétés
intéressantes
M21 est un coefficient purement géométrique qui n e fait intervenir que la taille, la forme et la
position relative des deux boucles

Les intégrales à calculer sont inchangées si on interverti le rôle de la boucle 1


et de la boucle 2, on peut en conclure que

c’est un « principe de réciprocité »


M21=M12 = M

C’est une conclusion étonnante: quelque soit les formes et les positions des boucles
lorsqu’un courant I circule dans 1, le flux de B1 a travers 2 est identique au flux de B2 à
travers 1 lorsque le même courant I circule dans 2
Exemple de calcul d’un coefficient d’inductance mutuelle
Un court solénoïde de longueur l de rayon a, comportant n1 tours par unité de longueur et parcouru
par un courant I est entouré d’un long solénoïde, de même axe, de rayon b, avec n2 tours/unité de long.

236
Quel est le flux du champ B (crée par le courant I circulant dans le solénoïde intérieur) a travers le
long solénoïde ? Comme le solénoïde intérieur est court, les effets de bords jouent un rôle, il est
donc très difficile de calculer le flux a travers le grand solénoïde extérieur. Chaque tour de ce dernier
est traversé par un flux différent. Nous allons donc exploiter le principe de réciprocité, et nous allons
donc calculer le flux de la grande boucle dans la petite, et ce lorsque le même courant I traverse cette
fois, non pas la petite boucle mais plutôt la grande. Le champ B à l’intérieur du grand solénoïde vaut

Donc le flux a travers une boucle du petit solénoïde est donné par

Il y a n1 l tours en tout, donc le flux total égal

Ce flux est donc le même que celui provoqué par le solénoïde intérieur dans l’extérieur,
le coefficient d’inductance mutuelle est donc donné par

237
Supposons maintenant que nous faisons varier au cours du temps le courant dans la boucle 1. Le flux
au travers de la boucle 2 va aussi varier, et il en résulte par application de la loi de Faraday une force
électromotrice induite dans la boucle 2 donnée par

Cette relation utilise la relation de proportionnalité entre le flux et la variation du courant. Cette relation
se base sur la loi de Biot et Savart et n’est donc en principe que vérifiée pour des courants continus. Il
faut donc considéré que le courant I1 varie LENTEMENT au cours du temps pour qu’on puisse
toujours utilisée la loi de Biot-Savart. C’est l’approximation QUASI STATIONNAIRE

Chaque fois que l’on modifie le courant dans la boucle 1, il apparaît une fem et donc un courant induit
dans la boucle 1.

g. Auto inductance

De la même manière une variation de courant dans la


boucle1 va même générer une variation du flux de B à
travers la surface de cette boucle. Il en résulte donc
l’apparition d’une fem dans la boucle elle-même! On peut a
nouveau écrire une relation de proportionnalité entre flux et
courant

238
Le coefficient L est désigné par d’auto Inductance de la boucle. Il ne dépend aussi que de la géométrie
du système (forme et taille de la boucle). La fem induite dans la boucle elle-même peut s’obtenir par
la loi de Faraday à l’approximation quasi-statique

L’inductance se mesure en henry [1H=1V s/A]

Exemple Calcul de l’auto-inductance d’un tore de section rectangulaire (rayon interne =a, rayon
externe=b et hauteur=h) qui contient un enroulement de N tours.

Nous savons que le champ magnétique B à l’intérieur d’un tore


est donné par

à l’intérieure du tore

à l’extérieure du tore
Le flux au travers d’une boucle vaut

239
Le flux total est donc

L’inductance est donnée par

nous indique que la fem s’oppose à tout changement de valeur du courant. Pour cette raison on appelle
cette fem une CONTRE FORCE ELECTROMOTRICE. Lorsque vous essayé de modifier le courant dans la
boucle, vous devez vous opposer à cette contre force électromotrice. L’inductance joue dans le cas des
systèmes électriques un rôle analogue à la masse dans les systèmes mécaniques. Plus L est grand plus
il est difficile de modifier la valeur du courant. Plus un objet est massique, plus son inertie est grande.

Application

supposons qu’un courant I circule dans une boucle et que soudainement on coupe le
conducteur et que le courant tombe « instantanément » à zéro. Cette variation de I
génère une énorme contre force électromotrice(même si I est « petit » sa dérivée
peut être énorme). C’est la raison pour laquelle vous généré une étincelle lorsque
vous retirer la prise d’un fer à repasser ou d’un toasteur.

240
La contre fem est tellement grande qu’elle parvient a initier un arc entre la prise et l’appareil.
Il faut d’ailleurs noter qu’un tel phénomène ne se produit pas lorsque l’on branche un appareil
électroménager. En effet dans ce cas l’induction s’oppose à la croissance du courant !

Considérons un circuit électrique comprenant une résistance, une inductance et une batterie.
Que ce passe-t-il quand on ferme en t=0 l’interrupteur S et que l’on connecte ainsi la batterie
qui fourni une fem constante égale à e au circuit ?
0
En t=0 le courant varie brusquement, générant ainsi une
contre force électromotrice donnée par –L dI/dt. La somme
des deux fem produit un courant I qui circule dans R selon
S

C’est une équation différentielle du premier ordre pour I(t)


Nous obtenons tout de suite

La constante k s’obtient en imposant la condition initiale soit I(t=0)=0. Soit k=- e /R


0

On peut introduire la constante de temps t=L/R


qui traduit l’importance relative de l’inertie (L)
à la dissipation R

241
Application de l’inductance mutuelle: système de charge sans fil

Considérons une brosse à dent électrique constitué d’un manche sur lequel est disposé la brosse
et d’un chargeur. Celui-ci fonctionne par un effet d’inductance mutuelle.

Dans la base du chargeur on dispose un


solénoïde cylindrique de longueur L et de
section A, contenant NB tours. Il est
parcouru par un courant I alternatif. Dans
le manche il y a un autre solénoïde
contenant NH tours et complètement
entouré par le solénoïde du manche
lorsqu’ils sont emboîtés l’un dans l’autre.
Le champ magnétique B dû au courant I
est donné par

Le flux du champ B au travers du manche est

L’inductance mutuelle est donnée par M

tension induite dans la brosse


pour chargé l’accumulateur
qui s’y trouve

242
h. Energie dans un champ magnétique

Afin de produire un certain courant I dans un circuit il faut dépenser une certaine quantité d’énergie*, il
de vaincre l’effet de la contre force électromotrice qui s’établit dans le système. Cette énergie est
récupérable et non perdue. Lorsque l’on éteint la source de courant, le « sens » de la contre fem s’inverse
et l’énergie est donc restituée. On peut donc considérer que durant le temps où un courant I traverse le
système, cette quantité d’énergie est stockée dans le champ magnétique (dont la source est le courant I)

Le travail fourni sur une charge unitaire, par l’opérateur extérieur, pour vaincre la contre fem durant
un passage du courant dans le circuit vaut

La puissance correspondante (travail/unité de temps) est donnée par

A l’instant initial t=0 on considère que le courant I=0 et que l’on atteint en t la valeur I(t)=I

* cette énergie n’est pas celle dissipée, et n’est donc pas perdue, par effet joule dans les résistances du
243
circuit.
Annexe 1 Systèmes de coordonnées
A. Système de coordonnées cartésiennes (x,y,z)

ix, iy, iz vecteurs unités selon (x, y, z)


élément de longueur élément de surface élément de volume

244
B. Système de coordonnées Cylindriques

élément de longueur élément de surface élément de volume

245
C. Système de coordonnées Sphériques

élément de longueur élément de surface élément de volume

246
D. Liens entre les systèmes de coordonnées

a) cartésien vers les coordonnées cylindriques et sphériques

247
a) Cylindriques vers les coordonnées cartésiennes et sphériques

248
a) Sphériques vers les coordonnées cartésiennes et cylindriques

249
Annexe 2 Produit vectoriel

Le produit vectoriel entre deux vecteurs A et B est défini par

propriétés

L’application de la définition donne

250
Interprétation géométrique

surface du parallélogramme

surface du triangle

251
Expression étendue aux composantes

Cette expression peut encore se réécrire en termes matriciel

Exemple de calcul

252
Ce vecteur est dirigé selon le vecteur In

L’angle entre A et B vaut

On lêve l’ambiguïté de signe en calculant le produit scalaire A.B qui donne

253
Annexe 3 Opérateur gradient

soit f(x,y,z) évaluons sa différentielle

Le vecteur différentiel distance s’exprime comme dl


On réexprime la différentielle df comme un produit scalaire

On défini l’opérateur gradient comme

la différentielle de la fonction f s’écrit alors comme

254
255
Exemple soit

Gradient en coordonnées cylindriques

vecteur dl

Exemple

256
Gradient en coordonnées sphériques

Le vecteur dl est donné par

La différentielle de la fonction f s’écrit alors

On obtient alors l’opérateur gradient

Exemple

257
Annexe 4 Intégrale de chemin

Calcul du travail d’une force entre A et B


B

258
Si df est une différentielle
exacte, càd c’est la différentielle
d’une fonction, alors

on constate donc que l’intégrale


ne dépend que du point initial a
le même résultat et final b. Tous les chemins donnent

pour un contour fermé le travail de la force est nul

contour fermé

259
Exemple
soit

Chemin 1

Chemin 2

Chemin 3 Le long de ce chemin nous avons

260
Annexe 5 Flux et divergence

on s’intéresse au flux entrant et sortant d’un fluide dans un système : 3 cas

fluide entrant = fluide sortant

fluide entrant < fluide sortant il y a 1


source de fluide à l’intérieur du système

fluide entrant > fluide sortant il y a 1


puits de fluide à l’intérieur du système

de la sorte on introduit le concept de FLUX F d’un champ de vecteur A


à travers une surface. CAS SIMPLE si A ne dépend pas de la position considérée
sur S alors F= A . S où S = vecteur surface = S. n avec n vecteur unitaire
orthogonale à S

261
Situation générale l’orientation de la surface et du champ de vecteur
change de point en point sur la surface S

On doit alors considéré le flux de A comme une somme


de contribution associée à chaque petite surface Si

où S(i)= S(i) n
En découpant la surface de plus en plus, nous
obtenons à la limite N ∞

F >0 source et F<0 puits

262
Annexe 6: Divergence d’un champ de vecteur
Considérons un élément de volume infinitésimale dV et calculons le flux à travers toutes les faces

1’
2’
3 -
x-x
1x
2 -
(0,0,0)
3’
-
la face 1’ est dirigée selon -1x
la face 2’ est dirigée selon -1y signe -
la face 3’ est dirigée selon -1z

volume d’extension différentielle → les composantes de A sont constantes sur chaque élément de surface
Chaque flux est par conséquent un simple produit de l’élément de surface et de la composante de A qui lui
est orthogonale.

263
On obtient donc que le flux total s’exprime comme

Lorsque l’on prend la limite pour V →0 càd x →0, y →0 et z →0 les termes entre crochet nous
donnent les dérivées partielles de Ax, Ay et Az respectivement par rapport à x, y, et z. Soit encore

c’est la divergence de A

264
Théorème de la divergence
Considérons maintenant un volume quelconque V et un champ de vecteur A
calculons le flux total de A sortant du volume V
Le flux présente des contributions non nulle que sur la surface
extérieure de A notée S. En effet si on considère deux éléments
infinitésimaux à l’intérieure de V alors le flux entrant ressort par les
faces opposées

En découpant la surface en éléments


infinitésimaux on peut exprimer le flux
comme

Intégrale de surface Intégrale de volume

Ce théorème est très souvent utilisé en électromagnétisme

265
Soit le champ de vecteur A
Exemple d’application

Calculons le flux de A à travers le cube


de volume V en appliquant le théorème
de la divergence

- calcul de la divergence de A

divergence constante

Vérification en calculant du premier membre – calcul direct du flux:

on voit ici que le théorème facilite


le calcul du flux (calcul direct + long)

266
Annexe 7 Circulation et rotationnel
Commençons par considérer la circulation C d’un champ de vecteur sur un contour fermé – notion que nous
utilisons pour le calcul du potentiel électrique.

Soit un champ de vecteur A


Soit un contour fermé noté L

si A = force → C= travail de la force accompli le long du contour L


Considérons le contour fermé suivant:

Calcul de la circulation de A le long du carré (plan xy) de côté infinitésimale

On peut considérer que la composante de A // à dl est constant le long de chaque segment

267
Lorsque l’on considère la limite pour x et y → 0

On peut aussi calculer la circulation de A le long d’un carré situé dans le plan yz

pour un carré situé dans le plan xz

A partir de ces trois expressions on


peut reconstruire le rotationnel de A

268
En termes du rotationnel on peut exprimer la circulation de A le long d’un contour
fermé comme

où le vecteur dS est dS= n dS avec n vecteur orthogonal au plan dans lequel


est situé la boucle fermée sur laquelle on calcul la circulation
n

si la direction n est celle du pouce de la main droite, alors le


vecteur rotationnel de A est orienté le long des doigts de la mains
droites – sens anti horloger

interprétation physique du rotationnel: considérons un champ de vitesse d’un fluide

Plaçons une roue à palettes dans un écoulement


de fluide si celui-ci ne tourne pas on dit qu’il n’y a pas
de circulation du champ de vitesse, son rotationnel
est nul.

pas de circulation

269
circulation non nulle
exemple d’un fluide présentant une circulation, càd un rotationnel non nul, la roule à palettes se met à
tourner. Le rotationnel du champ de vitesse est orienté selon la direction indiqué par la main droite, càd
dans la même direction que l’axe de la roue.

Il est possible de calculer les différentes composantes du rotationnel de A dans les systèmes de coordonnées
sphériques et cylindriques. Les expressions obtenues sont:

Coordonnées cylindriques (r, f, z) Coordonnées sphériques (r, q, f)

270
Théorème de Stokes

Soit un contour fermé L et une surface S qui s’appuie sur ce contour – il en


existe une infinité. Divisons cette surface en petites surfaces dS chacune délimitée par
un petit contour sur lequel la circulation vaut dC et est donnée par

(1)

on constate que les contributions à la circulation


des circuits pour lesquels il existe un segment
commun mais parcouru en sens inverse sont nulles.

Il ne reste donc que les contributions sur le contour


fermé L qui contribuent à la circulation soit

C= (2)

Sommons (1) sur tous les petits éléments de surface et obtenons de la sorte que la circulation vaut

(3) théorème de Stokes

271
Rotationnel

Le rotationnel transforme un champ de vecteurs en un autre champ de vecteurs. Plus difficile à


se représenter aussi précisément que le gradient et la divergence, il exprime la tendance qu'a un champ
à tourner autour d'un point : sa circulation locale sur un petit lacet entourant le point M est non nulle.

Par exemple :

dans une tornade, le vent tourne autour de l'œil du cyclone et le champ de vecteurs vitesse du
vent a un rotationnel non nul autour de l'œil.
Le rotationnel de ce champ de vitesse (autrement dit le champ de vorticité ou encore champ tourbillon)
est d'autant plus intense que l'on est proche de l'oeil.

272
Vérification du théorème de Stokes*

Considérons un contour fermé L dans le plan xy, prenons


comme champ de vecteur A donné par

on se propose de vérifier le théorème pour 3 cas:


a) une surface circulaire dans le plan xy
b) une surface hémisphérique délimitée par le contour L
c) une surface cylindrique délimitée par le contour L

pour le contour dans le plan xy nous avons

donc on peut calculer l’intégrant de la circulation

où sur le contour L, nous avons que r=R, la circulation est alors donnée par

* non vu au cours 273


La composante selon z du champ de vecteur A ne contribue pas puisque dl est dans le plan
xy.

Le rotationnel de A est donné par

(a) Pour l’aire circulaire dans le plan du contour nous avons que

qui est bien en accord avec l’intégrale de ligne calculée plus haut

(b) Pour la surface hémisphérique délimitée par le contour L

utilisons la relation du produit scalaire (voir tables syst de coordonnées)

274
ce qui donne pour le calcul de la circulation que

c) pour une surface cylindrique délimitée par L


Les contributions non nulles à l’intégrale de surface proviennent de la surface circulaire qui
est perpendiculaire à Nous obtenons ainsi la même intégrale qu’en a)

275
Dimensions de grandeurs électriques et magnétiques

276
Valeurs de constantes physiques

277
Conversion des grandeurs

278
279
280
Quelques identités vectorielles

281

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