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Chapitre I : Les principaux constituants de la matière 1

Introduction :

La découverte des propriétés électriques de la matière et en particulier la mise en évidence de


l’électron, sont le premier repère de la conception moderne de la structure de la matière.

a) Franklin (XIXème siècle) :

En frottant avec un chiffon de soie des barreaux de cire ou de verre. Franklin observait des
phénomènes de répulsion ou d’attraction entre les barreaux, qu’il interpréta par l’existante d’un
fluide électrique de signe positif ou négatif. C’est une première approche qualitative du
phénomène électrique.

b) Lois de Faraday :

Faraday en travaillant sur l’électrolyse, a établi un lien quantitatif entre la matière et l’électricité.
Faraday mesurait les quantités de matière dégagées aux électrodes et grâce à un ampèremètre,
les quantités d’électricités traversent le circuit électrique. Le savon mit en évidence les deux
lois suivantes :

- La masse d’un élément formé à chaque électrode est proportionnelle à la quantité


d’électricité qui traverse le circuit.
- Les masses de substances produites sont proportionnelle (dans un rapport simple) aux
masses atomiques des éléments.

L’électrolyse de l’eau "Electrolysis of water" : +


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I. Constituants de l’atome " Constituents of the atom"


1. L’électron "Electron":
1.1- Expérience de Crookes et caractéristiques des rayonnements du tube cathodique
" Crookes’s experiment and characteristics of cathode ray tube"
Cette expérience a été réalisée dans un tube à décharge. Le tube de verre contient un gaz
(air, He, Ne…) à très faible pression 10-6 atm. Quand la tension V atteint 15000 volts, l’écran
devient fluorescent "Fluorescent Screen" (c’est le principe du tube cathodique utilisé pour la
télévision). On met en évidence le fait que la fluorescence est due à un rayonnement cathodique
constitué de particules chargée électriquement (les électrons).

Un objet (la croix) placé sur le trajet projette une ombre sur l’écran : le rayonnement
issu de la cathode se propage en ligne droite.

Le rayonnement est dévié par un champ magnétique. Les particules sont chargées
électriquement. Le signe de leur charge est négatif. Ce sont des électrons arrachés à la cathode.

| |
1.2- Expérience de Joseph John Thomson (1897) : détermination du rapport
| |
"Thomson’s experiment (1897) : ratio determination "
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J.J.Thomson entreprend une étude quantitative des rayons cathodiques. Il soumet un


pinceau de rayons à l’action d’un champ électrique entre les plaques d’un condensateur.
L’impact du pinceau sur l’écran est B. si un champ magnétique bien orienté est appliqué
orthogonalement au champ électrique, la déviation est compensée pour une valeur convenable
de l’induction du champ magnétique ; le point d’impact est alors A. A partir de la mesure d’AB,
| |
il est possible de calculer le rapport de la valeur absolue de la charge sur la masse des

particules issues de la cathode.

= , . /

La valeur de ce rapport ne dépend pas du matériau de la cathode ni du gaz résiduel dans le tube
cathodique.

1.3- Expérience de Millikan : Détermination de la charge de l’électron et déduction de


sa masse "Millikan’s experiment : Determination of the charge of the electron and
deduction of its mass"
L’expérience de Millikan a pour but de déterminer la charge élémentaire de ces
électrons. Un pulvérisateur permet d’injecter des fines gouttelettes d’un liquide non volatil
(huile, mercure). Une lunette sert à mesurer la vitesse de ces gouttelettes entre les plateaux d’un
condensateur : on détermine le temps mis entre les images des deux réticules horizontaux de la
lunette.

A l’aide des rayons X, on charge les gouttelettes en ionisant l’air de façon intermittente. On
repère une gouttelette ; à chaque ionisation, elle acquiert une charge nouvelle. On détermine
alternativement les vitesses de descente et de montée de cette goutte. Lors d’une montée, le
champ électrique est appliqué ; lors d’une descente, il est coupé. A chaque fois, la gouttelette
atteint très vite sa vitesse limite. En écrivant que la résultante des forces est alors nulle, on
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montre que les valeurs absolues des charges de la goutte : q1, q2, q3……qn sont des multiples
entiers d’une charge élémentaire.

Aucune charge plus petite n’a été trouvée jusqu’à présent. "e" est identifié à la
valeur absolue de la charge de l’électron qui est négative. e = 1,602.10-19 Coulombs
Connaissant et e, il est aisé de calculer la masse de l’électron me :
me = 9,108.10-31 Kg
1.4- Le modèle atomique de J.J. Thomson "THOMSON’S ATOMIC MODEL" :
Après l’expérience de Goldstein, J.J.Thomson propose un modèle atomique. Il
représente l’atome, électriquement neutre, sous forme d’une sphère, remplie d’une matière
chargée positivement, dans laquelle s’incrustent les électrons, tels des raisins dans un pudding.
Le nombre d’électrons doit suffire pour compenser la charge positive.
Mais ce modèle ne tarde pas à se révéler inexact.

2. Le noyau " the nucleus" :


2.1- Expérience de Goldstein : mise en évidence de la charge positive du noyau "
Goldstein's experiment: demonstration of the positive charge of the nucleus"
Dans un tube à décharge, on place une cathode percée d’un canal. Un rayonnement est
mis en évidence sur l’écran fluorescent. Ce sont les rayons canaux.
En étudiant ces rayons canaux, on peut montrer que ces rayons sont constitués de
particules positives. Ce sont, en fait, les ions positifs obtenu en arrachant des électrons aux
molécules du gaz contenu dans l’enceinte.
Les ions positifs attirés par la cathode et animés d’une énergie cinétique suffisante, traversent
le canal et viennent frapper l’écran fluorescent.
Par exemple : +1
Le choc des électrons cathodiques avec les atomes gazeux produisent ces ions. Les
électrons qui se dirigent vers l’anode proviennent à la fois de la cathode et des atomes gazeux.
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L’expérience de Goldstein démontre de manière éclatante que l’atome est constitué


d’électrons et d’une matière chargée positivement.
2.2- Expérience de Rutherford " Rutherford’s experiment"
Rutherford en 1909 étudie la déviation des particules par de minces feuilles de métal.
Les particules sont des ions d’hélium He++, émis par des substances radioactives. Elles étaient
connues depuis 1899. Dans cette expérience, ces particules bombardent une très mince feuille
d’or 4.10-7m.

Les résultats observés sont les suivants :


Environ 99,99% des particules traversent la feuille sans être déviées
0.01% sont déviées d’un angle supérieur à 10°
Une très fine proportion des particules est réfléchie.

Une étude statique des résultats montre que les feuilles métalliques sont faites d’une matière
concentrée en petits noyaux éloignés les uns des autres.
Rares sont les particules qui passent assez près d’un noyau pour être déviées. Plus rares
encore sont les particules réfléchies après un choc avec un noyau.
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2.3- Le modèle atomique de Rutherford "RUTHERFORD’S ATOMIC MODEL"


Rutherford abandonne le modèle d’un atome massif et propose un autre modèle (1911). La
masse est concentrée dans une petite région, chargée positivement : le noyau central. Les
électrons négatifs gravitent autour du noyau comme les planètes autour du soleil.

3. Le proton : la réaction nucléaire de Rutherford " The proton: the


Rutherford nuclear reaction"
On soumet de l’azote gazeux à un flux de particules très rapide. Une particule sur 10000
transforme un noyau d’azote en noyau d’oxygène.
Il apparait, en outre, une particule plus légère chargée positivement qui n’est autre qu’un
noyau d’hydrogène, d’où son nom proton.

+ +

Par la suite, un grand nombre d’éléments comme le bore, le fluor…ont été bombardés par
des particules . Ils libèrent tous des protons.

+ +

+ +

4. Le neutron: l’expérience de CHADWICK 1930 " The neutron:


CHADWICK’s experiment 1930"
Le bombardement du béryllium, le bore, le lithium par des particules produit un
rayonnement pénétrant constitué de particules électriquement neutre.

La charge de neutron est donc nulle. On ne peut pas les détecter de la même manière que
les protons ou les électrons (impossible de calculer ).
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II. Caractéristique de l’atome " Characteristic of the atom"


L’atome est constitué d’un noyau entouré d’électrons en mouvement. Le noyau lui-même
constitué de nucléons (protons et neutrons).

La masse de l’atome est concentrée au niveau du noyau. Le diamètre moyen d’un atome
étant de 10-1 nm et celui d’un noyau étant de 10-5 nm, le volume moyen d’un atome est donc
égal à 1012 fois celui d’un noyau. L’atome est donc constitué majoritairement de vide. Les
neutrons présentent une charge nulle alors que les protons possèdent une charge positive. La
charge de l’électron étant opposée à celle du proton st l’atome étant électriquement neutre, un
atome est alors constitué d’un nombre égal de protons et d’électrons.

Particule Découverte par Charge Masse

Electron : e- Crookes (1900) Qe = - 1,602.10-19 C me = 9,108.10-31 Kg

Proton : p Thomson (1897) qp = + 1,602.10-19 C mp = 1,67252.10-27 Kg

Neutron : n Chadwick (1932) qn= 0 mn= 1,671.10-27 Kg

Par convention, on symbolise un atome de la manière suivante :

Où X correspond à l’élément chimique caractérisé par :

Z, le numéro atomique "atomic number", correspondant au nombre de protons.


A, le nombre de masse "atomic mass", correspondant au nombre de nucléons (protons
+ neutrons).
q, le nombre de charge "charge number".
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On a donc = + avec N nombre de neutrons. Donc = .

Exemple : l’atome d’azote possède 7 protons, 7 électrons et neutrons.

1. Isotopes :
Un élément peut présenter plusieurs isotopes, c’est-à-dire des particules possèdant le nombre
Z, caractéristiques de l’élément, mais un nombre de masse A différent. Les isotopes se
différencient donc par leur nombre N de neutrons.

Exemple : les atomes , et sont des isotopes du carbone. Ils possèdent le même
nombre de protons 6 mais un nombre de neutrons différents : 6,7 et 8 respectivement.

2. Grandeurs liées à l’atome :


2.1- Masse atomique "atomic mass"

C’est la masse de l’atome, elle est définie par rapport à l’isotope 12C, pesant 1,99625.10-
26
Kg. On postule que cet atome pèse 12u (ou uma, unité de masse atomique) :

1 uma= 1,66054 . 10-27 kg, soit 1 uma=mp= mn

2.2- Nombre d’Avogadro " Avogadro number"


12
C’est le nombre d’atomes contenus dans une mole de C, la mole est l’unité de
substance, on postule que 1 mole de 12C pèse 12g, d’où :

12. 10
= = 6,022. 10
1,99625.10

2.3- Masse molaire d’un élément " Molar mass of an element"

C’est la masse d’une mole de cet élément, exprimée en g/mol, elle est égale à la masse
atomique d’un atome de cet atome de cet élément et correspond à peu près à la valeur du nombre
de masse A.

Remarque : la masse molaire d’un ion est prise égale à celle de l’atome.

Pour des éléments existant sous plusieurs formes (mélange d’isotopes), on a :

=
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Avec :
xi: abondance des différents isotopes de l’élément
Et Mi: masse molaire de chaque isotope

35 37
Exemple : Le chlore naturel contient 75% de l’isotope Cl et 25% de l’isotope Cl, ayant
respectivement une masse molaire égale à 35 g/mol et 37 g/mol. La masse molaire moyenne
est donc :

= (0,75 × 35) + (0,25 × 37) = 35,5 /

Remarque : la masse moyenne d’un atome en uma et la masse atomique en gramme sont
numériquement égales.

2.4- Masse molaire d’une molécule " Molar mass of a molecule" :

C’est la somme des masses molaires des atomes qui constituent la molécule.

Exemple : ( )= 2× ( )+1× ( ) = 18 /

III. Principe de mesure des masses atomiques " Principle of measuring


atomic masses" :
Pour mesurer la masse d’un atome, la méthode la plus pratique consiste à mesurer le rapport
q/M de l’atome ionisé, q étant la charge de l’ion et M sa masse. Les appareils utilisés sont des
spectromètres de masse.

1. Spectromètre de BAIBRIDGE " BAINBRIDGE mass spectrometer" :

Il comprend les parties suivantes :


1. Source d’ions "ion sources" : on produit des ions portant une charge positive en
soumettant les atomes de l’élément étudié à un flux d’électrons ionisants.
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2. Chambre d’accélération "ionisation chamber" : les ions sont accélérés entre deux
fentes F1 et F2 par une différence de potentiel V établies entre elles.
3. Le filtre de vitesse "velocity selector" : les ions pénètrent dans un filtre de vitesse, les
ions sont alors soumis à l’action simultané d’un champ électrique et d’un champ
magnétique orthogonaux entre eux. Seuls les ions possèdent une vitesse =
peuvent franchir la fente F3 si :

= = =

Avec :

= et = = ( . . sin )

Les autres ions seront déviés vers la plaque positive ou négative du condensateur.

4. L’analyseur "vaccum chamber" : dans cette partie de l’appareil, un ion de masse M


est soumis à un champ magnétique constant d’induction B perpendiculaire à sa
trajectoire. L’ion est alors dévié suivant un cercle de rayon R tel que :

Soit :

5. Le détecteur d’ions "photographic plate": l’ion dévié impressionne une plaque


photographique où est détecté par une électrode qui joue le rôle de collecteurs d’ions.
Les autres ions seront déviés vers la plaque positive ou négative du condensateur.

La mesure du rayon R, le champ électrique E, le champ magnétique B et B0 ainsi que la


connaissance de la charge q permettent de calculer la masse M ; la masse absolue de l’ion. On
préfère cependant mesurer des rapports de masse qui sont obtenus avec une meilleure précision :
la masse de référence choisie est celle de l’élément 12C.

= = =

Donc :
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= =

Remarque : Le rayon est proportionnel à la masse.

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