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Université Mohammed V

Ecole Nationale Supérieure d’Art et Métiers de rabat

Années Préparatoires : Mathématiques, Physique et Technologie

SUPPORT DE COURS
CHIMIE I

S1M3.1 : Atomistique et Liaison Chimique

Pr. GHITA AMINE BENABDALLAH

Pr. NOUR-EDDINE TOUACH

Année Universitaire : 2021-2022


I. INTRODUCTION
L'histoire de la découverte de l’atome est liée à l'histoire de l'évolution de l'esprit
humain. Depuis les temps immémoriaux, le cerveau de l'homme est hanté par le
besoin de clarifier la mystique attachée à la nature et de comprendre ses secrets et
d'apprendre sur les mystères de l'univers.

En effet, la recherche de l’unité infinitésimale de la matière a commencé depuis les


temps des grecs, 400 ans avant J.C., particulièrement par les philosophes
Démocrite (460-370 av J.C.) et Aristote (380 av J.C.). Le premier pensait que la
matière est discontinue et les particules sont séparées par des espaces vides et que
ces particules sont indivisibles et ils ont une forme identique. Alors que le
deuxième pensait le contraire, la matière est continue et l’espace est rempli d’une
substance. La notion "atome" fut inventée par Leucippe de Milet en 420 av J.C. Le
mot "a-tomos", d’origine grec, signifie "insécable".

Au Moyen Age, en se basant sur le livre sacré « le coran », les arabes pensaient que
toute chose se compose de mâle et femelle, d’après le verset 49, EDZARIATE « Et
de toute chose Nous avons créé (deux éléments) de couple. Peut-être vous
rappellerez-vous ». Ensuite, la notion de l’atome s’est beaucoup développé chez les
arabes par rapport à leur époque Le mot "‫( "ةرذ‬Dzarrat) qui signifie "atome" est
mentionné six fois dans le coran toujours associé au mot (Mithqala) qui signifie
"Poids" : « …Il n’échappe à ton seigneur ni le poids d’un atome sur terre ou dans le
ciel, ni un poids plus petit ou plus grand qui ne soit déjà inscrit dans un livre
évident » (Verset 61, YOUNES). Ce verset évoque même l’existence de poids plus
petits que celui de l’atome. Au 12ème siècle, Le philosophe Farid-eddine El Attar
a postulé que « si tu casse l’atome tu trouveras un soleil à son cœur ». Il a même
dit que « les atomes de la matière sont en perpétuel mouvement et excitation
constante ». Mais, faute de preuves expérimentales, ces idées sont restées des
théories philosophiques.

Au début du 19ème siècle et suite à l’étude de la solubilité des gaz et la combinaison


des éléments dans des proportions définies, en 1808, le chimiste anglais John
Dalton a montré que les lois de la « conservation de la matière » et des « proportions
définies » ne peuvent être expliquées que si la matière est formée d’atomes et qu’il
existe diverses sortes d’atomes qui se différencient par leur masse. Il a considéré
aussi que l’atome est indivisible. En 1869, Le chimiste russe Dmitri Ivanovitch
Mendeleïev a établi une classification périodique pour les 63 atomes connus à son
époque en fonction de leur masse atomique et de leurs propriétés chimiques. Il
fallut attendre la fin du 19ème siècle pour que l'atome soit aussi étudié par les
physiciens que les chimistes. Entre 1875 et 1910, plusieurs expériences ont portées
la preuve que les atomes sont divisibles et sont eux-mêmes formés de plusieurs
types de particules. Le physicien anglais John Joseph Thomson (Prix Nobel 1906),

1
suite à l’étude de rayonnement cathodique et à la découverte de l’existence des
charges négatives « électron » dans la matière, il a considéré que l’atome se compose
de charges négatives et de charges positives réunies de façon homogène. Le
physicien anglais Ernest Rutherford (Prix Nobel 1908) découvre le noyau atomique
en observant le comportement des particules α traversant une feuille d’or. Cette
expérience, réalisée en 1911 amena Rutherford à conclure que la quasi-totalité de
l’atome est vide. Les particules positives sont donc concentrées dans un petit noyau
au centre de l’atome et les charges négatives évoluent autour. En se basant sur la
spectroscopie atomique, le physicien danois Niels Bohr (Prix Nobel 1922) a proposé
en 1913 que les électrons évoluent sur des orbites circulaires stationnaires (couches
électroniques) autour du noyau. En 1917, le physicien allemand Arnold
Sommerfeld a amélioré le modèle de Bohr en supposant que les orbites ont une
forme elliptique et sont orientées différemment dans l’espace autour du noyau en
plus de la rotation de l’électron autour de lui-même. Ce modèle classique a permis
d’expliquer les propriétés physico-chimiques de l’atome hydrogène et d’un
hydrogénoïde mais pas pour un atome polyélectronique du fait que l’électron est
une particule rapide et ne peux pas être traité comme un simple point matériel par
la mécanique classique.

Suite aux travaux de Louis De Broglie (Prix Nobel 1929) publiés en 1924 qui avait
associé à une particule en mouvement une onde et le physicien allemand Werner
Heisenberg (Prix Nobel 1932) qui avait confirmé en 1925 par son principe
d’incertitude qu’il est impossible de déterminer simultanément la position et la
vitesse de l’électron avec précision et grâce au développement de la mécanique
ondulatoire par le physicien autrichien Erwin Schrödinger (Prix Nobel 1933) qui
avait établis son équation en 1925, le comportement de l’électron a pu être éclairci
: l’électron décrit des orbitales atomiques dans tout l’espace autour du noyau avec
des formes spécifiques qui tient compte des interactions entre l’électron et le noyau
et entre les électrons eux même pour les atomes polyélectroniques. Avec le
développement technologique, en 1964, le physicien américain Murray Gell-Mann
(Prix Nobel 1969) a pu mettre en évidence l’existence d’un couple de quarks dans
le noyau, Up avec une charge positive (2/3 e) et Down avec une charge négative (-
1/3 e).

Le proton et le neutron sont donc formés chacun d’une triade de quarks :

- le proton est formé de 2 quarks up et 1 quark down, il porte donc une charge +e

- le neutron est formé de 1 quark up et 2 quarks down sa charge est donc nulle.

Le modèle quantique de l’atome ainsi établit a permis donc de bien comprendre


comment les électrons se répartissent autour du noyau, d’expliquer les propriétés
physico-chimiques de l’atome et d’interpréter même l’état de la matière.

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II. STRUCTURE DE L’ATOME
1. Constituants de l’atome

Un atome est constitué des électrons qui évoluent autour d’un noyau contenant
des protons et des neutrons.

a) L’électron
- Mise en évidence « Expérience de J.J. Thomson »

Figure 1 : Dispositif expérimental de J. J. Thomson

Dans un tube à décharge, l’application d’une haute tension entre l’anode et la


cathode provoque un rayonnement cathodique constitué de particules transportant
de l’énergie et se propageant de façon rectiligne depuis la cathode vers l’anode.
Sous l’effet d’un champ électrique ou magnétique externe (voir figure 1), ce
rayonnement subit une déviation vers le pôle positif de ce champ. Cela montre bien
qu’il s’agit de particules chargées négativement. En 1891, Stoney les appela
électrons.

- Caractéristiques de l’électron

Les travaux de J. J. Thomson, complétés par ceux du physicien américain R.


Millikan (Prix Nobel l923) ont permit de déterminer la masse et la charge de
l’électron :

– Masse de l’électron : me = 9,110 10-31 Kg

– Charge de l’électron : -e = -1,602 10-19 C (Coulomb)

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b) Le noyau
-Mise en évidence « Expérience de E. Rutherford 1911 »

Figure 2 : Dispositif expérimental de E. Rutherford

La majeure partie du rayonnement α (He++) issu d’un émetteur arrive à traverser


une feuille d’or sans être déviée (figure 2). E. Rutherford suppose donc que la quasi-
totalité de l’atome est vide. Autrement dit, les charges positives et les autres
particules si elles existent, sauf les électrons, sont concentrées dans un petit
volume « noyau » au centre de l’atome.

Le noyau est donc formé de particules élémentaires stables appelées «nucléons»


(protons et neutrons).

- Caractéristiques du proton
 Masse du proton : mp = 1,6724 10-27 Kg
 Charge du proton : e = 1,602 10-19 C (Coulomb)
- Caractéristiques du neutron
 Masse du neutron : mn = 1,674 10-27 Kg

 Charge du neutron est nulle

- Caractéristiques du noyau
Le volume du noyau est 1000 fois plus petit que le volume de l’atome :

Vnoyau = Vatome / 1000

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La charge du noyau est positive et elle est égale à la somme des charges des protons
contenus dans le noyau.

La masse du noyau est inférieure à la somme des masses des particules qu’il
contient. La formation du noyau s’accompagne d’une importante absorption
d’énergie.

2. CARACTERISTIQUES DE L’ATOME

Chaque atome est caractérisé par :


– Le nombre de protons contenus dans son noyau, noté Z, ce nombre est appelé
aussi numéro atomique car il identifie l’atome.
– Le nombre de neutrons contenus dans son noyau, noté N.
– Le nombre de masse noté A, c’est le nombre total de nucléons contenus dans
le noyau. Il correspond aussi à la masse atomique arrondie au nombre
entier.
A=Z+N

a. Nucléide
Un nucléide est un ensemble d’atomes dont les noyaux contiennent le même
nombre de protons et le même nombre de neutrons (même Z et même N ou A). Pour
identifier un nucléide on utilise la notation atomique suivante :

X correspond au symbole chimique de l’atome.

Exemple

- Il s’agit de l’atome du carbone (Z = 6),

- Le noyau contient 6 protons et 6 neutrons (12 - 6)

- Si l’atome est neutre le nombre d’électron est égal à 6

b. Elément chimique
Un élément chimique est un ensemble d’atomes ayant le même nombre de protons
Z. le numéro atomique Z identifie donc l’élément chimique.

c. Isotopes
On appelle isotopes pour un élément chimique, des nucléides qui possèdent le
même numéro atomique Z mais un nombre de masse A différent (nombre de
neutrons N différent).

5
Exemple

Ces deux nucléides sont des isotopes car ils appartiennent tous deux à l’élément
carbone (Z = 6) mais l’un à 6 neutrons (A = 12) et l’autre a 8 neutrons (A = 14).

d. Masse atomique
La masse d’un atome est liée principalement au nombre de nucléons puisque la
masse de l’électron est très faible devant celle du proton et du neutron. La masse
réelle d’un atome s’exprime par un nombre très petit (∼10-27 Kg) ce qui n’est pas
commode. D’où l’idée d’utiliser la masse atomique relative, appelée tout court
masse atomique). Elle correspond à la masse d’un nombre N fixe d’atomes qui sera
le même pour tous les éléments. Ce nombre N est déterminé par rapport au
nucléide

Il est égal au nombre d’atome contenu dans 12 gramme de ce nucléide. Soit :


N = 6,023 1023
N est appelé nombre d’Avogadro
Une mole d’atomes correspond à N atomes soit 6,023 1023 atomes.

L’unité utilisée pour la masse atomique est l’u.m.a. et correspond au un douzième


de la masse réelle d’un atome de carbone (A = 12) :

1 u.m.a. = 1/12 X 12/N = 1/N


1 u.m.a. = 1,66 10-24 g = 1,66 10-27 Kg

La masse des particules élémentaires de l’atome exprimée en u.m.a. sera :

- La masse de l’électron : me = 9,110 10-31 Kg = 0,000549 u.m.a.


- La masse du proton : mp = 1,6724 10-27 Kg = 1,0074 u.m.a.
- La masse du neutron : mn = 1,674 10-27 Kg = 1,0084 u.m.a.

La masse atomique d’un élément chimique, exprimées en u.m.a., est la somme des
masses atomiques de ses isotopes en tenant compte de leur abondance dans la
nature.

m = Σ(xi . mi) (en u.m.a)


avec mi la masse atomique de l’isotope i,
xi l’abondance de l’isotope i exprimée en %

6
Exemple

⇒ La masse atomique du chlore m(Cl) = 35,45 u.m.a.

3. MODELES CLASSIQUES DE L’ATOME

a. Modèle de Rutherford

- Hypothèses de Rutherford
Rutherford a postulé que l’atome est constitué d’un noyau relativement lourd, que
l’on peut supposer fixe dans l’espace, autour duquel des électrons effectuent un
mouvement circulaire à une distance variable r du noyau. Il a utilisé la mécanique
classique comme loi physique pour étudier le mouvement de l’électron en le
considérant comme un point matériel en mouvement. La stabilité mécanique du
système est due à la compensation entre les deux forces d’attraction et centrifuge
appliquées sur l’électron.

- Application à l’atome d’hydrogène


L’atome d’hydrogène est constitué d’un électron et d’un noyau contenant un proton.
L’électron tourne autour du noyau avec une vitesse V (figure 3).

Figure 3 : Forces appliquées sur l’électron pour un atome d’hydogène


L’électron est soumis à l’action d’une force d’attraction coulombienne FA exercée
par le noyau et qui ramène l’électron à une distance r du noyau et d’une force
centrifuge FC due à son mouvement circulaire et qui le pousse loin du noyau.
D’après les principes de l’électrodynamique la force coulombienne s’écrit sous la
forme :

−𝒆𝟐
𝑭𝑨 =
𝟒𝝅𝜺𝟎 𝒓𝟐
Et d’après la deuxième loi de Newton, la force centrifuge a pour expression :

7
𝒎𝒆 𝑽𝟐
𝑭𝒄 =
𝒓
L’énergie totale du système ET se compose donc d’une partie potentielle EP et d’une
partie cinétique EC

𝑬𝑻 = 𝑬𝑷 + 𝑬 𝑪
Ep est l’énergie nécessaire pour ramener l’électron de l’infini (loin du noyau) à une
distance r du noyau.
𝒓
𝑬𝒑 = ∫ 𝑭𝑨 𝒅𝒓

−𝒆𝟐
𝑬𝒑 =
𝟒𝝅𝜺𝟎 𝒓
𝒎𝒆 𝑽𝟐
𝑬𝒄 =
𝟐
A l’équilibre FA = FC
𝒎𝒆 𝑽 𝟐 𝒆𝟐 𝒆𝟐 𝒆𝟐
→ = → 𝑬𝒄 = → 𝑬𝑻 =−
𝒓 𝟒𝝅𝜺𝟎 𝒓𝟐 𝟖𝝅𝜺𝟎 𝒓 𝟖𝝅𝜺𝟎 𝒓

- Inconvénients du modèle de Rutherford


D’après les lois de l’électrodynamique, toute particule électrisée, animée d’un
mouvement de rotation doit perdre de l’énergie (rayonnement de l’énergie) cela
entraîne une diminution de l’énergie de l’électron et par conséquent une
diminution de la distance r, autrement dit une chute de l’électron sur le noyau
comme le montre la figue 4.

Figure 4 : Trajectoire de l’électron selon le modèle de Rutherford


Un autre inconvénient, le modèle de Rutherford ne permet pas d’expliquer la
discontinuité du spectre d’émission de l’atome hydrogène.

b. Initiation à la spectroscopie atomique


Le rayonnement électromagnétique est un flux de photons caractérisé par :

- une vitesse de propagation C (C = 3 108 m/s)

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- une fréquence ν (nombre de vibration par seconde)

- une longueur d’onde λ (distance parcourue pendant une vibration)


𝒄
𝒗=
𝝀
L’énergie d’un photon est donnée par la relation :

𝒉𝒄
𝑬 = 𝒉𝒗 =
𝝀
Avec h : la constante de Planck, h = 6,626068 10-34 m2Kgs-1 (J.s)

L’échange d’énergie avec la matière se fait par absorption ou émission (figure 5) :

Figure 5 : Echange de l’énergie au niveau de l’atome

Un spectre d’émission (ou d’absorption) d’un atome regroupe tous les


rayonnements émis (ou absorbés) par l’atome (figure 6). Un atome dans un état
stable (état fondamental) n’émet de rayonnement que si on le soumet à une
excitation.

Exemples :

Spectre d’émission de l’hydrogène (discret)

Spectre d’émission du fer (discret)

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Spectre d’émission du soleil (continu)

Figure 6 : Spectres d’émission continu et discontinus

Remarque
– Les émissions atomiques sont discontinues, spectre d’émission sous forme de raies.
– Les fréquences (les longueurs d’ondes) émises sont caractéristiques de l’élément
émetteur.
– Le modèle de Rutherford est en contradiction avec l’émission discrète des atomes.

c) Modèle de Bohr
- Postulats de Bohr

En se basant sur les principes de la physique classique et les principes de la


physique moderne (transport de l’énergie par les photons), Bohr a postulé que :

– L’électron tourne autour du noyau fixe sur des orbites stationnaires circulaires.
– Sur une orbite stationnaire l’électron n’émet pas de rayonnements.
– Toute variation d’énergie correspond au passage de l’électron d’une orbite à une
autre.
– Le moment cinétique de l’électron est quantifié :
𝒏𝒉
𝒎𝒆 𝑽𝒓 = = 𝒏ℏ
𝟐𝝅
Avec : me = masse de l’électron n = nombre quantique principal (n = 1, 2, 3,…)
V = vitesse de l’électron h = constante de Planck r = rayon de l’orbite

Figure 7 : Modèle de Bohr pour l’atome hydrogène

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- Application à l’atome d’hydrogène :

𝒏𝟐 𝒉𝟐
𝑬𝑪 =
𝟖𝝅𝟐 𝒎𝒆 𝒓𝟐
Ou,

𝒆𝟐
𝑬𝑪 =
𝟖𝝅𝜺𝟎 𝒓
Donc
𝒏𝟐 𝒉𝟐 𝜺𝟎
→ 𝒓= = 𝒓𝒏 → 𝒓𝒏 = 𝒓𝟏 𝒏𝟐 = 𝟎, 𝟓𝟑 𝟏𝟎−𝟏𝟎 𝒏𝟐 (𝒎)
𝝅𝒎𝒆 𝒆𝟐

Avec r1 le rayon de la première orbite de l’atome hydrogène (appelé aussi rayon de Bohr)

On constate bien que le rayon r de l’orbite est quantifié (n est un nombre entier supérieur
à 0).

𝒓𝟐 = 𝟒 𝒓𝟏 , 𝒓𝟑 = 𝟗 𝒓𝟏 , 𝒓𝟒 = 𝟏𝟔 𝒓𝟏 ,………….., 𝒓𝒏 = 𝒏𝟐 𝒓𝟏
L’énergie totale est :

𝒆𝟐
𝑬𝑻 = −
𝟖𝝅𝜺𝟎 𝒓
𝒏𝟐 𝒉𝟐 𝜺𝟎 𝒎𝒆 𝒆𝟐
𝒓= → 𝑬𝑻 = − 𝟐 𝟐 𝟐 = 𝑬𝒏
𝝅𝒎𝒆 𝒆𝟐 𝟖𝒉 𝜺𝟎 𝒏
𝑬𝟏 𝟏𝟑,𝟔
Avec → 𝑬𝒏 = =− (𝒆𝑽)
𝒏𝟐 𝒏𝟐

Avec E1 l’énergie de l’électron sur la première orbite de l’hydrogène.

De même on trouve que l’énergie de l’orbite est quantifiée (fonction de n)


𝐸1 𝐸1 𝐸 𝐸
avec : 𝐸2 = , 𝐸3 = , 𝐸4 = 161 , … … … . , 𝐸𝑛 = 𝑛12
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En émission, le passage de l’électron d’une orbite initiale (ni) à une orbite finale nf
correspond à l’émission d’un photon d’énergie égale à la différence entre les
énergies des deux états initial et final.

𝒉𝒄
∆𝑬 = 𝑬𝒊 − 𝑬𝒇 = 𝒉𝒗 =
𝝀
𝒉𝒄 𝒎𝒆 𝒆𝟒 𝟏 𝟏 𝟏 𝒎𝒆 𝒆𝟒 𝟏 𝟏
= × ( − ) → = × ( − )
𝝀 𝟖𝒉𝟐 𝜺𝟐𝟎 𝒏𝟐𝒇 𝒏𝟐𝒊 𝝀 𝟖𝑪𝒉𝟑 𝜺𝟐𝟎 𝒏𝟐𝒇 𝒏𝟐𝒊

𝟏 𝟏 𝟏
= 𝑹𝑯 × ( 𝟐 − 𝟐 ) 𝑹𝒆𝒍𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆 𝑹𝒚𝒅𝒃𝒆𝒈
𝝀 𝒏𝒇 𝒏𝒊

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Où RH est la constante de Rydberg pour l’hydrogène RH = 1,0972 107 m-1

Cette relation permet de calculer les longueurs d’onde des émissions de l’hydrogène
et de retrouver le spectre d’émission de l’hydrogène (figures 7 et 8).

Figure 8 : Spectre d’émission (discret) et transitions énergétiques de l’atome d’hydrogène

Le modèle de Bohr a bien donné des résultats satisfaisants pour l’atome


d’hydrogène contenant un proton et un électron puisqu’il nous a permit de
retrouver le spectre d’émission de l’hydrogène.

- Application aux hydrogénoïdes

Le modèle de Bohr, est appliqué aussi aux hydrogénoïdes c'est-à-dire des ions
constitués par un noyau contenant Z protons et un seul électron autour du noyau,
comme par exemple He+ (2 protons et un électron), Li++ (constitué de 3 protons et
un électron), ...

Comme dans le cas de l’hydrogène (sauf le nombre de charges positives est Ze), on
calcule :
𝒁𝒆𝟐
- l’énergie totale ET : 𝑬𝑻 = −
𝟖𝝅𝜺𝟎 𝒓

- le rayon de l’orbite n, en tenant compte des postulats de Bohr :

𝒏𝟐 𝒉𝟐 𝜺𝟎 𝒏𝟐 𝒓𝟏 (𝑯)
𝒓𝒏 = =
𝝅𝒎𝒆 𝒁𝒆𝟐 𝒁

12
Avec r1(H) le rayon de la première orbite de l’hydrogène r1(H) = 0,53 10-10 m)

- l’énergie totale de l’orbite n :

𝒎𝒆 𝒁𝟐 𝒆𝟒 𝒁𝟐
𝑬𝒏 = = 𝑬𝟏 (𝑯) 𝟐
𝟖𝑪𝒉𝟑 𝜺𝟐𝟎 𝒏

Avec E1(H) l’énergie de l’électron sur la première orbite de l’hydrogène


(E1(H) = -13,6 eV)

- Formule de Ritz (Relation de Rydberg généralisée aux hydrogénoïdes)

𝟏 𝒎𝒆 𝒁𝟐 𝒆𝟒 𝟏 𝟏
= × ( − )
𝝀 𝟖𝑪𝒉𝟑 𝜺𝟐𝟎 𝒏𝟐𝒇 𝒏𝟐𝒊

𝟏 𝟏 𝟏
= 𝑹 𝑯 𝒁𝟐 × ( 𝟐 − 𝟐 )
𝝀 𝒏𝒇 𝒏𝒊
Où RH est la constante de Rydberg pour l’hydrogène.

Cette relation permet de calculer les longueurs d’onde des émissions


des hydrogénoïdes et de retrouver leur spectre d’émission.

- Energie d’ionisation

C’est l’énergie nécessaire pour ramener l’électron de son orbite (à l’état


fondamental) vers l’infini (loin du noyau) :

𝑬𝑰𝒐𝒏𝒊𝒔𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 = 𝑬∞ − 𝑬𝑨 or 𝑬∞ 𝑒𝑠𝑡 𝑛𝑢𝑙𝑙𝑒


⇒ 𝑬𝑰𝒐𝒏𝒊𝒔𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 = −𝑬𝑨
Pour l’hydrogène : 𝑬𝑰𝑜𝑛𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 (𝑯) = 13,6 𝑒𝑉

- Amélioration du modèle de Bohr : modèle de Sommerfeld

Sommerfeld a amélioré le modèle de Bohr en postulant que les orbites


stationnaires sont elliptiques, Orientées différemment dans l’espace et que
l’électron tourne autour de lui-même (figure 9). Ainsi, il a introduit les trois autres
nombres quantiques l, ml et s. Ces nombres quantiques seront traités par la suite
dans la partie concernant la théorie quantique (modèle ondulatoire de l’atome).

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Figure 9 : Modèle de Bohr pour l’atome hydrogène

- Inconvénients du modèle de Bohr amélioré par Sommerfeld

Le modèle de Bohr même amélioré par Sommerfeld ne permet pas d’expliquer les
spectres d’émission des atomes lourds, l’électron est une particule très rapide et ne
peut être traité comme un point matériel par la loi de la mécanique classique.

4. MODELE ONDULATOIRE (QUANTIQUE) DE L’ATOME

a - Mécanique quantique (ondulatoire)

- Dualité onde - corpuscule et postulat de De Broglie

a) b)

Figure 10 : a) Diffraction des rayons solaires feuilles d’arbres, b) Densité de probabilité


d'un par les électrons au passage des deux fentes.

Un rayonnement électromagnétique présente les deux aspects ondulatoire et


corpusculaire liés aux propriétés de la lumière :

– L’aspect ondulatoire : pour expliquer le phénomène de la diffraction de la


lumière (figure 10,a)).

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– L’aspect corpuscule : du fait que l’énergie est transportée sous forme de photons

L’électron présente aussi ces deux aspects ondulatoire et corpuscule :

– L’aspect corpuscule : car il s’agit bien d’une particule qui présente une masse
et une charge électrique
– L’aspect ondulatoire : pour expliquer le phénomène de la diffraction des
électrons (figure 10, b)) utilisé en microscopie électronique. De la même façon
qu’un rayonnement lumineux.

-Postulat de Louis De Broglie :

La dualité onde - corpuscule est à l’origine du postulat de De Broglie qui dit que :
A toute particule matérielle de masse m et de vitesse V doit être "associée" une
onde réelle de longueur d’onde λ telle que :

𝒉
𝝀= , h est la constante de Planck
𝒎𝑽
L’électron présente donc un double caractère corpusculaire et ondulatoire.

- Principe d’incertitude d’Heisenberg


Il est impossible de déterminer avec précision et simultanément la position et la
vitesse d’une particule de masse m très faible.
𝒉
∆𝒙. ∆𝒑 ≥
𝟐𝝅
Avec ∆x : l’incertitude sur la position
∆p : l’incertitude sur la quantité de mouvement (p = mV)

𝒉 𝒉
∆𝒙. 𝒎∆𝑽 ≥ → ∆𝒙. ∆𝑽 ≥
𝟐𝝅 𝟐𝝅𝒎
L’électron est une particule qui a un aspect corpusculaire mais du fait qu’il est très
rapide de masse très faible, d’après le principe d’incertitude d’Heisenberg, il est
impossible d’étudier son mouvement par l’utilisation de la mécanique classique. Il
faut donc utiliser l’autre aspect ondulatoire de l’électron et étudier son
comportement par la mécanique quantique.

- Fonction d’onde

Une onde est caractérisée par sa longueur d’onde et son amplitude. Etudier la
propagation d’une onde signifie l’étude de l’évolution de son amplitude représenté
par la fonction φ (x, y, z, t) appelée fonction d’onde qui décrit le comportement de
l’électron au point M (x, y, z) et à l’instant t. L’étude du comportement de l’électron

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autour du noyau se limitera aux états stationnaires c'est-à-dire indépendamment
du temps (t constant), la fonction d’onde associée à l’électron dépendra seulement
des variables d’espace x, y et z φ (x, y, z) et présentera les propriétés suivantes :

– φ n’a pas de signification physique


– La valeur de |φ|2 (φ φ*) en un point détermine la probabilité dP de trouver
l’électron dans un volume dv autour de ce point.

𝒅𝑷 = |𝝋|𝟐 𝒅𝒗
– φ est normée (doit satisfaire la condition de normalisation ci-dessous) qui
signifie que si on cherche l’électron dans l’espace autour du noyau on est
certain de l’y trouver.

𝑷 = ∫𝒆𝒔𝒑𝒂𝒄𝒆|𝝋|𝟐 𝒅𝒗 = 1

b. Equation de Schrödinger

Pour la mécanique ondulatoire, l’équation de Schrödinger est équivalente à


l’équation du principe fondamental de la dynamique pour la mécanique classique.
Elle permet de déterminer l’énergie E et le comportement φ d’une particule
connaissant l’ensemble des interactions appliquées sur la particule.

𝑯𝝋 = 𝑬. 𝝋
Avec :

φ = fonction d’onde associée à la particule E = énergie de la particule


H = opérateur Hamiltonien, représente l’ensemble des interactions exercées sur la
particule.

La fonction φ et l’énergie E, solutions de l’équation de Schrödinger, sont dites


fonction propre et valeur propre pour l’Hamiltonien H.

 Application à l’atome d’hydrogène

Dans l’atome hydrogène, l’électron est sous l’action d’attraction du noyau.

𝒉𝟐
𝑯𝝋 = 𝑬. 𝝋 ⇒ [− ∆ + 𝑽 ] 𝝋 = 𝑬. 𝝋
𝟖𝝅𝟐 𝒎𝒆

Partie cinétique Partie Potentielle

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Avec :

𝝏𝟐 𝝏𝟐 𝝏𝟐
∆= + + 𝒍𝒆 𝒍𝒂𝒑𝒍𝒂𝒄𝒊𝒆𝒏
𝝏𝒙𝟐 𝝏𝒚𝟐 𝝏𝒛𝟐

𝒆𝟐
𝑽=− 𝒍′ 𝑬𝒏𝒆𝒓𝒈𝒊𝒆 𝒑𝒐𝒕𝒆𝒏𝒕𝒊𝒆𝒍𝒍𝒆
𝟒𝝅𝜺𝟎 𝒓

En coordonnées cartésiennes l’équation de Schrödinger s’écrit sous la forme :

𝒉𝟐 𝒆𝟐
𝑬𝝋(𝒙, 𝒚, 𝒛) = − 𝟐 ∆𝝋(𝒙, 𝒚, 𝒛) − 𝝋(𝒙, 𝒚, 𝒛)
𝟖𝝅 𝒎𝒆 𝟒𝝅𝜺𝟎 𝒓

C’est une équation différentielle qui permet de trouver pour chaque énergie totale
ET la fonction d’onde correspondante φ. La résolution d’une telle équation n’est pas
simple et nécessite des connaissances en mathématique qui seront vu
ultérieurement. Dans ce cours, on se contentera uniquement des résultats obtenus.
Mais il faut savoir que la résolution de cette équation en coordonnées sphériques
et beaucoup plus simple qu’en coordonnées cartésiennes, d’où la nécessité de passer
en coordonnées sphériques.

Rappel : coordonnées cartésiennes et sphériques

Un point M dans un repère cartésien est représenté par les coordonnées (x, y, z)
qui sont les projections du point M sur les trois axes du repère (figure 11).

Figure 11 : Cordonnées cartésiennes et sphériques d’un point M

Les coordonnées sphériques du point M sont (r, θ, φ) avec : 0 ≤ r < ∞, 0 ≤ θ ≤𝜋 et 0


≤ φ ≤ 2𝜋, telles que : x = r sinθ cosφ , y = r sinθ sinφ et z = r cosθ

17
En coordonnées sphériques l’équation de Schrödinger s’écrit sous la forme :

𝒉𝟐 𝒆𝟐
[− 𝟐 ∆− ] 𝝋(𝒓, 𝜽, 𝝋) = 𝑬𝑻 𝝋(𝒓, 𝜽, 𝝋)
𝟖𝝅 𝒎𝒆 𝟒𝝅𝜺𝟎 𝒓

Plusieurs solutions sont possibles (ET, φ) et chaque solution correspond à un état


stationnaire de l’électron (ET, φ) autour de l’atome. La fonction d’onde φ solution
de l’E. S. doit être unique, finie, continue et satisfaire la condition de
normalisation.
Résultat :
L’équation de Schrödinger n’admet de solutions que pour certaines valeurs de
l’énergie. Ce qui veut dire que l’énergie de l’électron doit être quantifiée. Ce
résultat est déjà obtenu par Bohr.

𝒎𝒆 𝒆𝟒
𝑬𝑻 = − 𝟐 𝟐 𝟐 = 𝑬𝒏
𝟖𝒉 𝜺𝟎 𝒏

La fonction d’onde φ (r, θ, φ), voir tableau I, s’écrit sous la forme :

φn,l,ml (r, θ ,φ) = Rn,l (r) . Θl,ml (θ) . Φml (φ)


avec : Rn,l (r) la fonction radiale, elle dépend des nombres n et l
Θl,ml (θ) la fonction de site, elle dépend des nombres l et ml
Φml (φ) la fonction azimutale, elle dépend du nombre ml
n, l et ml sont des nombres quantiques définissant l’état stationnaire
de l’électron tels que pour n donné, l prend les valeurs de 0 jusqu’à n-
1 (0≤ l ≤ n - 1) et ml prend les valeurs entre -l et l (-l ≤ ml ≤ l). Donc, l
peut prendre n valeurs 0, 1, 2,.. n-1 et ml peut prendre 2l+1 valeurs.

c) Nombres quantiques
Les nombres quantiques n, l et ml caractérisent les différents états stationnaires
de l’électron.
- Nombre quantique principal n :
C’est un nombre entier positif non nul, il caractérise la couche de l’électron autours
du noyau, pour n = 1, 2, 3,… la couche est désignée par la lettre majuscule K, L,
M,… respectivement.
- Nombre quantique secondaire (ou azimutal ou orbital) l
Au mouvement circulaire de l’électron autour du noyau à une distance r et avec
une vitesse V correspond un moment cinétique quantifié L (figure 12) puisque le
mouvement de l’électron est quantifié tel que :
𝒉
⃗ | = √𝒍(𝒍 + 𝟏) ×
|𝑳 𝑎𝑣𝑒𝑐 0 ≤ 𝑙 ≤ n − 1
𝟐𝝅

18
Figure 12 : Moment cinétique L dû au mouvement de l’électron

Le nombre quantique secondaire l caractérise les sous états de l’électron (sous


couches). Il représente la forme géométrique du volume occupé par l’électron
(orbitale). Pour :

– l=0 forme sphérique,


– l = 1 forme d’un haltère,
– l = 2 forme de deux haltères croisés
- Nombre quantique magnétique m
Ce nombre quantique est mis en évidence suite à un dédoublement des raies
d’émission par application un champ magnétique externe, c’est l’effet ZEEMAN.

Suite à l’application d’un champ magnétique externe le moment cinétique


L effectue un mouvement de précession d’un angle a autour de la direction du
champ B (figure 13), soit dans le sens positif ou négatif en fonction du sens de
rotation de l’électron.

Figure 13 : Mouvement de précession de L autour de la direction du champ B

Le nombre quantique magnétique ml correspond à la projection du moment


cinétique L sur la direction du champ B. Il caractérise les différentes orientations
possibles des trajectoires correspondantes au nombre quantique l (figure 14). L est
quantifié donc sa projection sur B le sera aussi. L’énergie de l’électron dépend donc
de l’orientation de l’orbitale autour du noyau.

19
Figure 14 : Orientation du moment cinétique L autour de la direction du champ
magnétique

A chaque sous niveau l correspondent 2l+1 états appelés cases quantiques ou «


orbitales ») et chaque orbitale est caractérisée par un nombre quantique m.

- Nombre quantique de spin s

A la rotation de l’électron autour de lui- même on associe un moment cinétique de


spin S orienté dans un sens ou dans le sens opposé en fonction du sens de rotation
de l’électron autour de lui-même. Ce moment cinétique est donc quantifié.

Figure 15 : Moments cinétiques de spin S

Avec s = ± 1/2 du fait que nous avons uniquement deux sens possibles avec même
probabilité pour la rotation de l’électron.
𝒉
⃗ | = √𝒔(𝒔 + 𝟏) ×
|𝑺
𝟐𝝅
Chaque orbitale atomique (ou case quantique) peut contenir au maximum deux
électrons avec des nombres de spin opposés +1/2 ou -1/2.

De même chaque sous couche caractérisé par le nombre quantique l se compose


orbitales atomiques, appelées aussi cases quantiques, suivant les valeurs du
nombre quantique m. Chaque orbitale (case quantique) peut contenir un ou deux
électrons avec nombre de spin s opposé +1/2 et -1/2).

20
d) Notion d’orbitale atomique (O.A.)

Par sa rapidité, l’électron formera un nuage électronique autour du noyau.


L’orbitale atomique délimite la région de l’espace dans laquelle l’électron se
trouve le plus souvent (figure 16).

Figure 16 : Répartition de la densité de présence de l’électron pour l’orbitale atomique s

La fonction d’onde φ, qui est bornée, représente une surface qui limite le domaine
de présence de l’électron. La fonction d’onde se compose d’une partir radiale et
d’une partie angulaire.

Avec Rn,l (r) la fonction de distribution radiale


Yl,ml (θ, φ) fonction de distribution angulaires
- Distribution radiale du nuage électronique à θ et φ constants

La probabilité de trouver l’électron dans un volume élémentaire dv est dP telle que:

Figure 17 : volume élémentaire dv

𝒅𝑷 = 𝑷𝒅𝑽 = |𝝋|𝟐 𝒅𝑽

Le volume élémentaire dv correspond à l’espace délimité par les deux sphères de


rayon r et r + dr respectivement (figure 17).
𝟒𝝅𝒓𝟑
⇒ 𝒅𝑽 = 𝒅 ( ) = 𝟒𝝅𝒓𝟐 𝒅𝒓
𝟑

21
𝑷𝒅𝑽 = |𝝋|𝟐 𝟒𝝅𝒓𝟐 𝒅𝒓 ~ 𝑹𝟐 (𝒓) 𝟒𝝅𝒓𝟐 𝒅𝒓
𝑹𝟐 (𝒓) 𝟒𝝅𝒓𝟐, représente la densité radiale de présence de l’électron. Elle varie en
fonction de la distance r entre le noyau et l’électron (figure 18). Pour l’orbitale
atomique 1s, la distribution radiale de la densité de présence de l’électron présente
un maximum pour une distance r1s, pour l’atome hydrogène r1s = a0 (avec a0 le
rayon de Bohr). Pour l’orbitale atomique 2s, elle présente deux maximums, le plus
élevé à une distance r2s l’autre à une distance plus faible. Cela signifie que
l’électron de l’orbitale atomique 2s présente une densité de présence importante à
une distance r2s, qui correspond au rayon de l’O.A. 2s avec la possibilité de
s’approcher de temps en temps du noyau d’où l’existence du deuxième maximum
moins élevé à une distance inférieure à r2s. De même, l’O.A.3s présente trois
domaines pour la présence de l’électron, le plus important est le plus loin du noyau,
il se trouve à une distance r3s qui correspond au rayon de l’O.A. 3s.
N.B : Le rayon de l’O.A. correspond à la distance électron - noyau la plus probable. C'est à-
dire à la distance où la densité radiale de présence de l’électron est maximale.

𝑹𝟐 (𝒓) 𝟒𝝅𝒓𝟐

Figure 18 : Variation de la densité radiale des O.A.1s, 2s et 3s en fonction de la distance r

- Distribution angulaire du nuage électronique à r constant

Pour une distance r constante, la fonction d’onde des O.A. ns ne dépend pas de θ et
φ (la partie angulaire est constante) donc l’O.A. ns a une forme sphérique. De
même, on démontre par l’étude de la partie angulaire de leur fonction d’onde la
forme des autres O.A. (figure 19).

22
Figure 19 : Formes des orbitales atomiques ns, np et nd

e) Application a un atome polyélectronique


Pour un atome polyélectronique, en plus des interactions attractives entre le noyau
et les électrons il faut tenir compte des interactions répulsives entre les électrons.

- Application à un atome à deux électrons :

L’équation de Schrödinger est compliquée pour deux électrons et nécessite


l’utilisation d’autres approximations : l’approximation à champ central et
l’approximation orbitalaire.

Figure 20 : système diélectronique

Avec l’approximation que le noyau est fixe, l’équation de Schrödinger s’écrit sous
𝒉𝟐 𝟏 𝒁𝒆𝟐 𝒁𝒆𝟐 𝒆𝟐
la forme : [− (∆𝟏 + ∆𝟐 ) − ( + − )] 𝝋 = 𝑬𝑻 𝝋
𝟖𝝅𝟐 𝒎𝒆 𝟒𝝅𝜺𝟎 𝒓𝟏 𝒓𝟐 𝒓𝟏𝟐

23
-Approximation à champ central :

L’électron1 autour d'un noyau de charges +Ze ne "voit" pas cette charge complète,
mais une charge plus faible, car l’autre électron fait "écran" à la charge du noyau.
L’électron est attiré par le noyau de charge +Ze et repoussé par l’autre électron en
mouvement. Donc, la charge efficace du noyau, vue par l'électron i, est donc
inférieure à +Ze, il vaut (+Zi*e). C’est la charge effective perçue par l’électron i,
appelée aussi « charge fictive ».

Dans le cadre de cette approximation on aura :

𝒁𝒆𝟐 𝒁𝒆𝟐 𝒆𝟐 𝒁∗ 𝒆𝟐 𝒁∗ 𝒆𝟐
+ − = +
𝒓𝟏 𝒓𝟐 𝒓𝟏𝟐 𝒓𝟏 𝒓𝟐

L’équation de Schrödinger devient :

𝒉𝟐 𝟏 𝒁∗ 𝒆𝟐 𝒁∗ 𝒆𝟐
[− 𝟐 (∆ + ∆𝟐 ) − ( + )] 𝝋 = 𝑬𝑻 𝝋
𝟖𝝅 𝒎𝒆 𝟏 𝟒𝝅𝜺𝟎 𝒓𝟏 𝒓𝟐

Approximation orbitalaire :

La fonction d’onde Φ est fonction des coordonnées des deux électrons. Elle pourra
être simplifiée et écrite sous la forme de produit de deux fonctions d’onde
monoélectroniques.

Φ(e1, e2) = φ(e1) x φ(e2) = φ1 x φ2 (pour simplifier l’écriture)

L’équation de Schrödinger devient :

𝒉𝟐 𝟏 𝒁∗ 𝒆𝟐 𝒁∗ 𝒆𝟐
[− 𝟐 (∆ + ∆𝟐 ) − ( + )] 𝝋𝟏 𝝋𝟐 = 𝑬𝑻 𝝋𝟏 𝝋𝟐
𝟖𝝅 𝒎𝒆 𝟏 𝟒𝝅𝜺𝟎 𝒓𝟏 𝒓𝟐

(𝑯𝟏 + 𝑯𝟐 )𝝋𝟏 . 𝝋𝟐 = (𝑬𝟏 + 𝑬𝟐 )𝝋𝟏 . 𝝋𝟐

Avec Hi Hamiltonien monoélectronique relatif à l’électron i


Ei l’énergie monoélectronique relative à l’électron i
On se trouve ainsi avec deux équations monoélectroniques que l’on peut résoudre
séparément. H1 φ1 = E1φ1 et H2 φ2 = E2φ2

- Généralisation aux atomes polyélectroniques


Pour un atome polyélectronique, un électron i est attiré par le noyau (+Ze) et
repoussé par tous les électrons internes. Comme si l’électron i tourne autour d’un
noyau de charge effective (+Zi*e). Autrement dit, l’électron i est, donc, dans le

24
champ d’un noyau avec une charge fictive (+Zi*e). Zi* est déterminée à l’aide de la
règle de Slater :

𝒁∗𝒊 = 𝒁 − ∑ 𝝈𝒊𝒋
𝒋

σij est appelée la constante d’écran exercée par l’électron j sur l’électron i

Tableau I : Valeurs de la constante d’écran σij d’après les règles de Slater


Electron i /électron j 1s 2s 2p 3s 3p 3d 4s 4p

1s 0.31
2s 2p 0.85 0.35
3s 3p 1 0.85 0.35
3d 1 1 1 0.3
5
4s 4p 1 1 0.85 0.8 0.35
5

f) Energie des orbitales atomiques

Figure 21 : Répartition énergétique des orbitales atomiques

g) Configuration électronique

Pour établir la configuration électronique d’un atome à l’état fondamental


(énergie minimale) quatre règles doivent être respectées :

- Principe de stabilité :

Les électrons occupent à l’état fondamental les orbitales atomiques dans l’ordre
croissant de leur énergie, ce qui confère à l’atome une énergie minimale et une
stabilité maximale.

25
Exemple

B(Z=5) 1s2 2s2 2p1

- Règle de KLECHKOWSKI
L’occupation des orbitales atomiques se fait suivant l’ordre croissant de la somme
des deux nombres quantiques n et l. Si pour deux orbitales atomiques la valeur de
n + l est la même, l’orbitale qui a la plus petite valeur de n se remplit la première.
Cette règle peut être résumée par le schéma ci-dessous (figure 22).

Figure 22 : Règle de KLECHKOWSKI

Exemple

26Fe ⇒ 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d6


- Principe d’exclusion de PAULI
Dans un atome deux électrons ne peuvent avoir leurs quatre nombres quantiques
n, l, ml et s identiques. S’ils se trouvent dans la même orbitale atomique, c'est-à-
dire, ils ont les mêmes valeurs de n, l et m, ils doivent nécessairement être de spins
opposés (s différents +1/2 ou -1/2).

Exemple

- Règle de HUND
Les électrons occupent un nombre maximum d’orbitales atomiques définies par le
même nombre quantique l avant de saturer totalement chaque orbitale atomique
(par 2 électrons de spin opposés), de manière à ce que la multiplicité de spin ( Σ si)
soit maximale.

Exemple

6C ⇒

26
III. TABLEAU PERIODIQUE ET PROPRIETES DES ATOMES

1. TABLEAU PERIODIQUE

a. Origine du tableau périodique

Au 19ème siècle, l’objectif des chimistes était de classer les atomes par « famille »
en fonction de leurs propriétés chimiques. Plusieurs types de classification ont été
avancés par les chimistes avant même la découverte de l’électron. La classification
qui a eu plus de succès est celle de Mendeleïev qui, en 1869, a classé les 63 atomes,
connus à son époque, en fonction de leur masse atomique.

Mendeleïev a réparti les atomes en lignes et en colonnes dans un tableau (figure


23) de telle sorte que sur une ligne, de gauche à droite, la masse des atomes
augmente et sur une colonne les atomes de mêmes propriétés chimiques sont
classés dans l’ordre croissant de leur masse du haut en bas.

Figure 23 : Tableau périodique de Mendeleïev

Actuellement, après la découverte de l’électron par les physiciens, la même


classification périodique était adoptée puis complétée avec la précision que les
éléments chimiques sont classés en fonction de leur numéro atomique Z.

b. Description du tableau périodique

Suivant une ligne, appelée « période », les éléments de même couche externe sont
classés dans l’ordre croissant de leur numéro atomique Z. Suivant une colonne,
appelée « groupe » ou « famille », les éléments de même configuration électronique
externe sont classés dans l’ordre croissant de Z.

27
Le tableau périodique se compose de quatre blocs (figure 24) selon la nature de
l’orbitale atomique de la couche externe en cours de remplissage :

Bloc s : l’O.A. ns est en cours de remplissage. Les éléments de ce bloc présentent


la configuration électronique type de la couche externe :

nsx x = 1 ou 2

Bloc p : l’O.A. np en cours de remplissage. Les éléments de ce bloc présentent la


configuration électronique type de la couche externe :

ns2 npx x prend les valeurs de 1 à 6

Bloc d : l’O.A. (n-1)d en cours de remplissage, appelé aussi bloc des éléments de
transition. Les éléments de ce bloc présentent la configuration électronique type
de la couche externe :

(n-1)dx nsy x prend les valeurs de 1 à 10 et y = 1 ou 2

Bloc f : l’O.A. (n-2)f en cours de remplissage appelé aussi bloc des terres rares.
Les éléments de ce bloc présentent la configuration électronique type de la couche
externe :

(n-2)fx (n-1)d1 ns2 x prend les valeurs de 1 à 14.

Figure 24 : Les 4 blocs du tableau périodique de Mendeleïev

Le tableau périodique se compose de 18 colonnes « groupe » ou « famille » et de 7


lignes « période ». Les colonnes sont désignées par des chiffres romains suivis
d’un indice A ou B.
- les chiffres romains I, II, III,… indiquent le nombre d’électrons de valence ou
nombre d'électrons sur la couche externe.

28
- l’indice A ou B est attribué au groupe selon la couche externe :
 indice A si la couche externe est ns np
 indice B si la couche externe contient la sous couche d.

Depuis 1985, l’IUPAC (Union Internationale de Chimie Pure et Appliquée) a opté


pour l’utilisation des chiffres arabes de 1 à 18 pour indiquer les groupes.
Groupe IA (1) appelé famille des alcalins de configuration électronique (C.E.) de
la couche externe
ns1
Groupe IIA (2) appelé famille des alcalino-terreux de C.E. de la couche externe
ns2
Groupe VIIA (17) appelé famille des halogènes de C.E. de la couche externe

ns2 np5

Groupe VIIIA (18) noté aussi O, appelé famille des gaz rares de C.E. de la couche

externe

ns2 np6

les éléments de ce groupe se trouvent généralement à l’état monoatomique du fait


que leur couche externe est saturée.

Groupes de IB au VIIIB (de 3 à 12) contiennent les éléments de transition de C.E.


de la couche externe :

(n-1)dx ns2 (x = 1 à 10)

Groupe VIIIB (8, 9 et 10) c’est le groupe des triades. la C.E. de la couche externe
est :
(n-1)dx ns2 (x = 6, 7 ou 8)

2. PROPRIETES DES ATOMES

Les propriétés physiques et chimiques d’un élément sont liées au nombre


d’électrons et à la configuration de la couche de valence.

29
a. Rayon atomique ra
Le rayon atomique ra correspond à la moitié de la distance séparant deux atomes
identiques liés par une liaison covalente simple. La valeur du ra dépend de la
charge du noyau et du nombre de couche (n) autour du noyau.

Le long d’une période, la charge du noyau ainsi que le nombre d’électrons de la


couche périphérique augmentent sans augmenter le nombre de couche par
conséquence la force d’attraction entre le noyau et les électrons s’intensifie et par
conséquent le rayon atomique diminue (ra diminue).

Le long d’une colonne, le nombre de couche augmente et le nombre d’électron de la


couche périphérique reste le même donc le rayon atomique ra augmente.

b. Rayon ionique ri
Le rayon ionique ri est le rayon de l’atome à l’état ionique (cationique ou
anionique).
A l’état cationique, l’atome perd un ou plusieurs électrons. Le volume de son nuage
électronique se rétréci. Donc, le rayon ionique de l’atome à l’état cationique est
inférieur au rayon atomique.
ri (cation) < ra

Exemple ra(Li) = 1,34 Å ri(Li+) = 0,68 Å

A l’état anionique l’atome capte un ou plusieurs électrons. Le volume de son nuage


électronique augmente. Donc, le rayon ionique de l’atome à l’état anionique est
supérieur au rayon atomique.

ri (anion) > ra

Exemple ra(O) = 0,74 Å ri(O2-) = 1,4 Å

c. Energie d’ionisation EI
C’est l’énergie nécessaire qu’il faut fournir à un atome à l’état gazeux pour lui
extraire un électron.
X(g) → X+(g) + e-
Cette énergie est positive car elle sera absorbée par l’atome (EI > 0). EI s’exprime
en électron volt (eV) ou en Joule (J) sachant que 1 eV = 1,602 10-19 J.
Dans la classification périodique, l’énergie d’ionisation varie dans le sens opposé
du rayon atomique.
Le long d’une période, l’énergie d’ionisation augmente car le rayon atomique
diminue.

30
Exemple EI(Li) = 5,39 eV EI(F) = 17,42 eV
Le long d’une colonne, l’énergie d’ionisation diminue car le rayon
atomique augmente.
Exemple EI(Li) = 5,39 eV EI(Cs) = 3,89 eV

d. Affinité électronique A
Affinité électronique correspond à l’énergie libérée par un atome à l’état gazeux
lorsqu’il capte un électron.
X(g) + e- → X-(g)
Cette énergie est négative car elle est libérée par l’atome (A > 0). A s’exprime en
électron volt (eV) ou en Joule (J).
L’affinité électronique présente une variation irrégulière dans la classification
périodique. On peut dire au moins que :
– Les halogènes ont une affinité électronique élevée (en valeur absolue) car
ils captent facilement un électron pour avoir la structure électronique des
gaz rares
Exemple |A(F)| = 3,45 eV
– Les alcalins ont une affinité électronique faible (en valeur absolue) car ils
ne captent pas facilement un électron pour avoir pour compléter l’O.A. ns
Exemple |A(Li)| = 0,82 eV

e. Ectronégativité χ
C’est la tendance que possède un atome pour attirer les électrons. Un atome moins
électronégatif est dit électropositif. L'électronégativité χ d'un élément peut être
calculée selon plusieurs échelles :

* Echelle de Mulliken

Pour Mulliken, l'électronégativité d'un élément correspond à la moyenne


arithmétique entre l’énergie d’ionisation et l’affinité électronique (l’affinité en
valeur absolue).

χ = (EI + |A|) / 2

* Echelle de Pauling

Pour une molécule A-B 100% covalente, l’énergie de dissociation EA-B est la
moyenne géométrique de l’énergie de dissociation des molécules A2 et B2 :

31
Avec EA2 (ou EB2) est l’énergie de dissociation de la molécule A2 (ou B2).

Pour une molécule A-B présentant un caractère ionique, qui est dû à la


différence d’électronégativité entre les atomes A et B. L’énergie de dissociation de
la molécule A-B (EA-B) est supérieur à la moyenne géométrique de l’énergie de
dissociation des molécules A 2 et B2. Pauling suppose que cette différence est égale
au carré de la différence d’électronégativité entre A et B (on suppose que B est plus
électronégatif que A).

Avec XF = 3,98 comme référence pour l’échelle de Pauling


* Echelle d’Allred et Rochow
Allred et Rochow ont relié l'électronégativité à la force d’attraction exercée par la
charge effective du noyau (Zeff) sur un électron supplémentaire :

Le long d’une période l’électronégativité augmente car la charge du noyau


augmente.

Exemple
Selon Pauling χ (Li) = 1 χ (F) = 3,98
Selon Allred et Rochow χ (Li) = 0,97 χ (F) = 4,1
Le long d’une colonne l’électronégativité diminue car le nombre de couche
augmente.
Exemple
Selon Pauling χ (F) = 3,98 χ (I) = 2,5
Selon Allred et Rochow χ (F) = 4,1 χ (I) = 2,21

32

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