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CONSTITUTION DE LA MATIERE

ET ELEMENTS

1 – RAPPELS SUR LES CONSTITUANTS ELEMENTAIRES

1) Structure des atomes

Tous les atomes ont une constitution analogue. L’atome est la plus petite particule de matière
que l’on puisse obtenir par décomposition chimique ou fractionnement d’une substance. Les
atomes sont extrêmement petits (1 mm3, volume d’une tête d’épingle, contient environ 80
milliards d’atomes de fer).
Un atome quelconque comprend :
 un noyau central (assimilable à une sphère de diamètre de l’ordre 10-14 m)
chargé positivement. Le noyau est constitué de nucléons (de nucleus, noyau en latin) qui sont :
 Les protons (du grec prôtos :premier). Le nom de proton est donné en
1919 aux noyaux d’atomes d’hydrogène par l’Anglais E. Rutherford.
Masse mp = 1,672. 10-27 kg
Charge positive qp = + 1,6. 10-19 coulombs
 Les neutrons (découverts en 1932 par l’Anglais J. Chadwick)
Masse mn = 1,675. 10-27 kg
Charge nulle qn = 0

mn  mp

 Les électrons (du grec elektron :ambre) périphériques gravitant et formant un


nuage autour du noyau. (En 1875, le physicien allemand H. Helmholtz suppose le premier,
l’existence de l’électron que l’Anglais J. J. Thomson mettra en évidence en 1881 et auquel C. J.
Stoney donnera le nom d’électron en 1891).
Masse me = 9,1. 10-31 kg
Charge négative qe = - 1,6. 10-19 coulombs = - e
On remarque :
mn
q e = q p = e appelé charge élémentaire me =
1836

2) Autres constituants élémentaires

Les nucléons sont formés de constituants élémentaires appelés quarks, caractérisés par
leur « couleurs » et leur « saveurs ». Les quarks sont des hadrons c’est à dire des particules à
interactions fortes.
La théorie des quarks a été formulée par le physicien américain Murray Gell-Mann (né à New
York en 1929) qui s’est vu décerné le prix Nobel de physique en 1969 pour cette théorie.
Les quarks ont pour particularité de posséder une masse et une charge électrique
fractionnaire de la charge électrique élémentaire.

On distingue 6 sortes de saveurs différentes :


Nom du quark Symbole Fraction de charge électrique élémentaire
Down (Bas) d -1/3
Up (Haut) u +2/3
Strange (Etrange) s -1/3
Charm (Charme) c +2/3
Bottom / Beauty (Beauté) b -1/3
Top / Truth (Vérité) t +2/3

Les quarks possèdent également une autre caractéristique nommée « couleur ». Ainsi, un
quark peut être « vert », « rouge » ou « bleu ». Le terme de couleur n’a rien à voir ici avec son
sens usuel.
A chaque quark correspond une anti-particule, nommée anti-quark, de même masse mais
de charge électrique opposée et de charge de couleur complémentaire, appelée anti-couleur.
Un anti-quark peut ainsi être « anti-rouge », « anti-bleu » ou « anti-vert ».
Les quarks se groupent en doublets de saveurs. Le premier doublet contient les quarks u et
d qui figurent dans tous les éléments stables.
 2u et 1d forment un proton.
Sa charge électrique vaut 2/3 + 2/3 – 1/3 = +1 soit e, charge électrique élémentaire.

 2d et 1u forment un neutron.
Sa charge électrique est 2/3 – 1/3 – 1/3 = 0. Il est donc neutre.

La cohésion est assurée par une particule élémentaire, agent des interactions fortes : le
gluon. Ces gluons sont au nombre de 8. En véhiculant l’interaction forte, ils assurent la
cohésion du noyau (sorte de colle extra forte entre les quarks).

3) Représentation symbolique du noyau d’un atome

Un atome isolé étant électriquement neutre, le nombre de protons contenus dans son
noyau doit être égal au nombre d’électrons gravitant autour de ce noyau. Ce nombre, désigné
par Z, est appelé nombre de charge (ou numéro atomique ou nombre atomique).
Si on appelle N le nombre de neutrons, Z + N représentera le nombre de nucléons du
noyau. On l’appelle nombre de masse A
A=Z+N
On représentera alors symboliquement le noyau d’un atome quelconque X par :

A
ZX A : nombre de nucléons
Z : nombre de protons ou
électrons

La neutralité électrique d’un atome s’écrit : Z qp + Z qe = 0

4) Masse d’un atome

Un atome est caractérisé par le couple (Z, A)


Le noyau est formé de Z protons
A – Z neutrons
Z électrons
Sa masse s’écrit : m = Z mp + (A – Z) mn + Z me
Etant donné que mn et mp >> me, alors la masse de l’atome est voisine de celle du noyau
m  Z mp + (A – Z) mn
et puisque mn  mp , on peut alors dire que m  Z mn + (A – Z) mn

m  A mn

56
Exemple : masse d’un atome de fer 26 Fe
m = 56 x 1,675. 10-27
= 9,38. 10-26 kg

5) Atome d’hydrogène

C’est l’atome le plus simple : 1 proton et 1 électron

Nuage électronique de l’atome d’hydrogène

L’électron gravite autour du noyau mais la notion de trajectoire n’a pas de sens pour un
électron à l’intérieur de l’atome. On ne peut déterminer que la probabilité de présence de
l’électron en un point c’est à dire que le nuage électronique est plus ou moins dense selon la
probabilité de trouver l’unique électron au point correspondant.
La probabilité de présence de l'électron ne s'annule que lorsque la distance au noyau tend
vers l'infini.
Le nuage électronique n'a pas de limite précise et on ne peut pas l'assimiler à une sphère
rigide de rayon déterminé. On peut calculer la probabilité de trouver l'électron à l'intérieur d'une
sphère de rayon R donné:

R = 2,97. 10-10 m Pr = 0,999

C'est à dire que l'on a 1 chance sur 1000 de le rencontrer à l'extérieur de cette sphère.
On considère une distance r du noyau. La probabilité (r) passe par un maximum pour la
distance r = a0 = 0,53. 10-10 m
(r) est la probabilité de trouver l'électron au voisinage de la sphère de rayon r. Cette valeur a0 est
celle trouvée par Bohr pour le rayon de la trajectoire circulaire de l'électron de l'atome
d'hydrogène. r est donc appelé rayon de Bohr de l'atome d'hydrogène.

Remarque : L’“atome de Bohr” dérive de la représentation planétaire de l’atome due à


Rutherford. C’est un système où l’électron gravite autour du noyau comme une planète autour
d’une étoile. Bohr postule que l’électron ne peut graviter que sur certaines orbites de rayon rn
autour du noyau et cela sans rayonner d’énergie. A chaque orbite est associée une valeur de
l’énergie de l’électron qui demeure constante tant que l’électron reste sur cette orbite (l’électron
« stationne » sur cette orbite). Les orbites sont qualifiées de stationnaires pour traduire cette
propriété et correspondent à des niveaux d’énergie.

Schématisation des orbites


circulaires dans le modèle de
Bohr.

L'électron ne rayonne ou
n'absorbe de l'énergie que lors d'un
changement d'orbite.
L’énergie du niveau fondamental correspond au niveau d'énergie le plus bas possible
(correspond à n = 1), et vaut environ -13,6 eV pour l'hydrogène.
Dans le modèle quantique qui a remplacé le modèle de Bohr, il n'existe en fait pas de position
ni de vitesse précise d'un électron, et il ne peut donc parcourir un « cercle » ; son orbitale peut en
revanche être parfois à symétrie sphérique.

6) Isotopes et nucleïdes

Nous avons vu que deux nombres Z et A suffisent à caractériser parfaitement le noyau


d'un atome. L'ensemble des noyaux possédant le même couple (Z, A) est appelé nucleïde (ou
nuclide).
Considérons deux nucleïdes ayant même numéro atomique Z mais des nombres de masse
différents A et A'. Leurs noyaux possèdent le même nombre de protons Z mais des nombres de
neutrons différents (A-Z) et (A'-Z).
De tels nucleïdes sont dits isotopes
Donc deux isotopes ont:
- même nombre d'électrons
- même structure électronique
- mêmes propriétés chimiques
1
Exemples: 1H hydrogène
2 2
1 H ou 1 D deutérium
3 3
1 H ou 1T tritium

12 13 14
carbone 6 C 6 C 6 C
16 17 18
oxygène 8 O 8 O 8 O
35 37
chlore 17 Cl 17 Cl
233 234 235 238
uranium 92 U 92 U 92 U 92 U
238 239 240 241 242
plutonium 94 Pu 94 Pu 94 Pu 94 Pu 94 Pu
244
94 Pu

Certains nucleïdes sont stables et ne subissent aucune modification spontanée au cours du


temps. (Les nucleïdes qui existent dans la nature sont stables). D'autres se transforment en
émettant diverses particules: ce sont des nucleïdes radioactifs naturels (comme par exemple 31T ,
14
6 C ). D'autres enfin n'existent pas dans la nature et sont fabriqués. Ils sont en général radioactifs:
ce sont des nucleïdes radioactifs artificiels (exemple: le plutonium).

7) Radioactivité

La radioactivité est l’émission spontanée d’un rayonnement par le noyau de certains


éléments dits radioactifs.
L’instabilité des noyaux des isotopes naturels résulte, en général, soit d’un excès de
neutrons, soit d’un excès de nucléons. L’excès de nucléons concerne tous les éléments de Z > 83
qui sont instables.
Les noyaux des isotopes artificiels sont, eux, toujours instables
Les noyaux instables se transforment par désintégrations et désexcitations, avec émission
de rayonnements corpusculaires et électromagnétiques.
La désintégration est la transformation d’un noyau « père » en un noyau « fils »
appartenant à un autre élément. Les désintégrations sont donc des transmutations qui peuvent se
produire en cascade jusqu’à ce que soit atteint un noyau stable. Elles sont toujours accompagnées
de l’émission de corpuscules.
Une désexcitation est la transition d’un état énergétiquement excité à un état fondamental.
Ce sont les noyaux fils qui en sont fréquemment le siège après une désintégration. La perte
d’énergie d’excitation Eexc se produit avec émission d’un quantum d’énergie sous forme d’une
radiation électromagnétique (ou photon) de fréquence  et de longueur d’onde  telle que :

ΔEexc  h  hc

h est la constante de Planck : 6,626. 10-34 J. s
c est la célérité de la lumière : 2,998. 108 m. s-1  3. 108 m. s-1.

La radiation émise est du type .

On distingue 3 types de rayonnement :


 Rayonnement 
Les rayons  sont des noyaux d’hélium 42 He émis essentiellement par des noyaux lourds.

Z diminue de 2 unités

A diminue de 4 unités

A
Z N 1  AZ 24 N 2  24 He

Les rayons  sont très ionisants et peu pénétrants


(une feuille de papier les arrête).

Rayonnement 

Les rayons  peuvent être des électrons négatifs (négatons) ou positifs (positons).
Le négaton est formé lors de la transformation dans le noyau, d’un neutron en un proton.

0
1
0n  1
1p + 0
1e ( -) + 0
(neutron) (proton) (négaton) (anti-neutrino)

Le positon est formé lors de la transformation dans le noyau, d’un proton en un neutron.

1
1p  1
n
0 + 0
1e (+) + 0
0
(proton) (neutron) (positon) (neutrino)
émission  - : Z augmente d’une unité

0
A N1 A N2 0 e ν
Z Z 1 1 0
émission + : Z diminue d’une unité

A
Z N1ZA1N2 01e00

Les rayons  sont plus pénétrants que les rayons  mais moins ionisants (il faut 0,4 mm de plomb
pour les arrêter).

Rayonnement 

Ce sont des radiations électromagnétiques de très courte longueur d’onde (1 Å à 10-4 Å), émises
lors du passage d’un noyau d’un état excité à un état moins excité.
Z et A ne changent pas, seule la masse atomique diminue d’une quantité équivalente à l’énergie
h du rayonnement émis.
Les rayons  sont très pénétrants (il faut 10 cm de plomb pour les arrêter) mais peu ionisants.

Remarque : notation des particules élémentaires

Particule proton neutron électron positon neutrino antineutrino


Notation 1
1p
1
0n
0
1 e
0
1 e 0
0 0
0

Les positons (ou positrons, condensé de « positive électron ») sont des particules de même masse
que l’électron, mais de charge +1,602. 10-19 Coulombs.
Le neutrino et l’antineutrino sont des particules de masse excessivement faible et de charge nulle,
très pénétrantes et indétectables par les moyens conventionnels. Ces particules véhiculent une
partie de l’énergie émise par les noyaux radioactifs émetteurs .

8) Défaut de masse et énergie de cohésion du noyau.

En toute rigueur, la masse d’un noyau donné n’est pas exactement la somme des masses des
nucléons qui le composent. Si la formation du noyau par réunion de ces particules se produisait,
elle se ferait avec un défaut de masse m au profit de la libération d’une énergie E, calculable
avec la relation d’Einstein :

E = (m) c2
avec m =  (masse des nucléons) – masse du noyau et c célérité de la lumière.
E est comptée positivement.
Si m est en kg alors E s’exprime en joules. Mais habituellement, E s’exprime en
mégaélectron-volts (MeV)
1eV = 1,602. 10-19 J
1 MeV = 106 eV = 1,602. 10-13 J

La quantité E est d’autant plus grande que le noyau considéré est stable. C’est pourquoi E est
appelé énergie de cohésion (ou énergie de liaison) du noyau.

Pour comparer entre elles les stabilités des noyaux de divers éléments, l’énergie de cohésion est
rapportée à 1 nucléon et donc divisée par le nombre de nucléons.

COMPLEMENT : fission, fusion et énergie nucléaire

La stabilité relative des noyaux est illustrée par une courbe donnant l’énergie de cohésion par
nucléon en fonction du nombre de masse, appelée courbe d’Aston.
Le maximum de la courbe correspond à 56 26Fe soit 8,79 MeV/nucléon, 27Co avec 8,77
59

MeV/nucléon et 58 28 Ni avec 8,73 MeV/nucléon. Ces noyaux sont les plus stables connus.
L’examen de cette courbe indique que l’évolution vers un maximum de stabilité peut se
produire soit par fission de noyaux lourds en noyaux plus petits, soit par fusion de noyaux légers
en noyaux plus volumineux.

Courbe
D’ASTON

La fission est due à l’impact d’un neutron sur un noyau lourd fissile, c’est à dire un noyau
susceptible d’être fragmenté, comme par exemple celui de l’Uranium 235. La réaction se fait
avec perte de masse m et dégagement d’énergie E = (m) c2.
Les réactions de fission absorbent un neutron mais en génèrent plus d’un. Ces neutrons
excédentaires, s’ils ne sont pas absorbés, peuvent induire d’autres réactions et la processus dit
« en chaîne ramifiée » devient explosif. C’est le principe d’une bombe atomique ou bombe A.
En revanche, dans les centrales nucléaires, la fission est contrôlée par absorption des neutrons
excédentaires, et l’énergie dégagée sert à produire de l’électricité. Par exemple, la fission d’1g
d’Uranium 235 libère autant d’énergie que la combustion de 2,7 tonnes de charbon ou 1,5 tonne
de méthane.
La fusion des noyaux légers conduit à former des noyaux de nombres de masse plus élevés et
donc plus stables. Mais comme le rapprochement des noyaux positifs est défavorisé par la
répulsion électrostatique, il faut des températures de l’ordre de centaines de millions de degrés
pour que l’agitation thermique puisse vaincre la répulsion des noyaux. On parle de fusion
thermonucléaire qui elle-même libère une quantité considérable d’énergie. La fusion est à
l’origine du rayonnement du soleil. Au cours des réactions de fusion nucléaire, l’hydrogène est
transformé en hélium en libérant une énergie telle que la température atteint 15 millions de
degrés.
2 – LES NOMBRES QUANTIQUES

1) Le nombre quantique principal

Représenté par n . Il correspond au numéro de la couche. Il caractérise la taille de l'orbitale (son


"rayon") et est associé à un niveau d'énergie.

n=1 couche K
n=2 couche L
n=3 couche M
n=4 couche N
n identifie donc la couche électronique et correspond au niveau d'énergie de l'électron dans
l'atome.

2) Le nombre quantique secondaire

Dans le modèle de Bohr établi en 1913, l’électron se déplace sur des orbites circulaires. Si la
théorie de Bohr a permis de retrouver avec précision le spectre d’émission des atomes
d’hydrogène, elle n’a pas pu conduire à l’interprétation des spectres d’émission des atomes poly-
électroniques. C’est le physicien Arnold Sommerfeld qui en 1915, trouva une solution en
introduisant des orbites stationnaires elliptiques en supplément des orbites circulaires. A chaque
orbite circulaire correspondant à une valeur du nombre quantique principal n, Sommerfeld
montra comment associer plusieurs orbites elliptiques, chacune étant caractérisée par un nouveau
l
nombre entier . appelé nombre quantique secondaire ou nombre azimutal.

Ce nombre caractérise le petit axe de l’ellipse.


Le nombre quantique secondaire détermine donc la forme et la symétrie de l’orbitale atomique.
Ce nombre définit une sous-couche.

l
0   n-1 l peut prendre n valeurs : 0, 1, 2,…….., n-1.

Nombre max d’e- Forme orbiatales


Valeur de l lettre nom

0 s sharp 2 sphère
1 p principal 6 2 lobes
2 d diffuse 10 4 lobes
3 f fundamental 14 8 lobes
4 g 18
5 h 22
6 i 26
3) Le nombre quantique magnétique orbital

Ce nombre caractérise toutes les orientations possibles des trajectoires correspondant à . l


Il est représenté par la lettre m.

-l  m  + l
l
m peut prendre 2 +1 valeurs

l
Exemple : si = 2

m peut prendre les valeurs -2 ; -1 ;0 ;+1 ;+2

ce qui donne 5 orbitales

m détermine donc l'orientation des orbitales dans l'espace.


l
A chaque ensemble de nombres quantiques n, , m correspond une orbitale.

Exemple : si n = 2 alors l=0 ou l=1


l
Pour = 0, on a nécessairement m = 0. C’est l’orbitale 2s.

Pour l = 1, 3 valeurs de m sont possibles m = -1 m=0 m = +1


Ce sont les orbitales p. Il y a 3 orbitales 2p notées 2px 2py et 2pz.
Remarque : l
à = 0 correspond l’orbitale s

à l = 1 correspond l’orbitale p

à l = 2 correspond l’orbitale d

à l = 3 correspond l’orbitale f

donc, si n = 2, il y a 4 orbitales (1 orbitale 2s et 3 orbitales 2p) au même niveau d’énergie E2. On


dit que ce niveau est dégénéré et que sa dégénérescence est égale à 4.
REMARQUE : l’opérateur moment orbital


Le moment cinétique orbital L d’un électron

à la position r du centre se définit par le
produit vectoriel :

  
L r p


Par définition du produit vectoriel, ce vecteur L est porté par l’axe perpendiculaire au plan de
  
l’orbite défini par r et p = m v , axe autour duquel tourne l’électron.

Ce moment cinétique orbital dû au mouvement de rotation de l’électron autour du noyau a pour


valeur :

𝒉
𝑳⃗ = 𝓵 (𝓵 + 𝟏)
𝟐𝝅

4) Le nombre quantique magnétique de spin

A l’origine, le spin était associé à la vision classique de la rotation de l’électron sur lui-même
(spin en anglais signifie tournoiement).
Selon ce modèle, la rotation de l’électron sur lui-même lui confère un moment cinétique de spin
 
S se superposant au moment cinétique orbital L .
Il doit donc obéir aux mêmes règles.

 h
donc S  s( s  1) avec s spin de l’électron
2
De la même manière, on définit un nombre quantique magnétique de spin ms tel que

-s  ms  +s avec ms qui peut prendre (2s + 1) valeurs.


Or, il n’y a que 2 sens de rotation sur lui-même possibles pour l’électron donc :
1 1
2s + 1 = 2  s= et ms = 
2 2
1
Pour un électron, ms =  est représenté par  spin up
2
1
ms =  est représenté par  spin down
2

Pour éviter de confondre ce nombre ms avec le nombre magnétique orbital, le nombre


magnétique orbital est souvent appelé ml

Remarque : le nombre quantique de spin s joue exactement le même rôle que le nombre
l
quantique secondaire pour le mouvement orbital.

Cette vision classique d’une rotation propre de la particule sur elle-même est en fait trop naïve.
En effet, si la particule est ponctuelle, la notion de rotation propre autour de son axe est
simplement dénuée de sens physique. Aucune description mécanique classique de la nature du
spin n’est en mesure de rendre compte des propriétés observées. Le spin est en fait une propriété
quantique intrinsèque associée à chaque particule (au même titre que la masse ou la charge
électrique), qui est caractéristique de la nature de la particule. Le spin permet de caractériser le
comportement du champ associé à une particule sous l’effet de la symétrie de rotation de
l’espace.

5) Equation de Schrödinger et principe d’incertitude d’Heisenberg


En 1924, dans sa thèse, Louis de Broglie émet l'hypothèse que toute matière est dotée d'une onde
associée : ceci donne lieu à la dualité onde-corpuscule. De plus, la longueur d'onde et le module e
la quantité de mouvement d'une particule sont reliées par une équation simple : 𝜆 =
Toutes les particules peuvent alors être vues comme des ondes liées à la particule, par les deux
relations suivantes :
𝐸 = ℎ𝜈 et 𝑝=
Par suite, les particules ne sont ni des ondes, ni des masses ponctuelles. Ce sont des objets
différents dont la description la plus adaptée est tantôt en termes ondulatoires et tantôt en termes
particulaires.
Le physicien autrichien Erwin Schrödinger utilisa ces résultats pour établir une équation régissant
l'évolution spatiale et temporelle de la fonction d'onde. Cette équation est un postulat de la
mécanique quantique : elle ne se démontre pas. Lorsque l'on considère des phénomènes
indépendants du temps (c’est-à-dire que l’énergie est constante), cette équation se formule de la
manière suivante:

 2   2   2  8 2 m
   E  V   0
x 2 y 2 z 2 h2

avec dans le cas de l'électron : h : constante de Planck (h = 6,62. 10-34 J.s)


m : masse de l’électron
E : énergie totale de l’électron
V : énergie potentielle à laquelle est soumis l’électron.
En posant ℏ = appelée constante de Planck réduite, ou constante de Dirac, et en utilisant
2 2 2
l'opérateur laplacien en coordonnées cartésiennes     cette équation prend la
x 2 y 2 z 2
ℏ𝟐
forme: − 𝚫𝛙 + 𝑽𝛙 = 𝑬𝛙
𝟐𝒎

La résolution de l'équation différentielle de Schrödinger ne permet plus d'obtenir la position de la


particule (ici l'électron) mais sa fonction d'onde nlm (la fonction d'onde elle-même n'a pas de
réalité physique ) dont le carré du module |Ψ| = Ψ ∗ Ψ (Ψ ∗ densité de probabilité de trouver
l'électron au point où la fonction d'onde est calculée et permet de déterminer ainsi les orbitales
qui sont les régions de plus grande probabilité de présence électronique.
Ainsi, l’état quantique d’un électron est décrit par son orbitale nlm et par son spin.

Principe d’incertitude d’Heisenberg

La relation d’incertitude d'Heisenberg (ou principe d'incertitude ou relation d'indétermination),


montre qu'il existe une limite fondamentale à la précision avec laquelle il est possible de
connaître simultanément deux propriétés physiques d'une même particule, par exemple sa
position et sa quantité de mouvement. Présenté pour la première fois en 1927, par le physicien
allemand Werner Heisenberg (1901-1976), ce principe énonce que toute amélioration de la
précision de mesure de la position d’une particule se traduit par une moindre précision de mesure
de sa vitesse et vice-versa.
Il énonça ce principe sous la forme:

 h
p.x  avec   10 34 J .s Relation d’incertitude d’Heisenberg
2 2

p représente l'incertitude sur la quantité de mouvement et x l'incertitude sur la position.

En aucun cas, elle n'indique une imprécision ou une limite à la connaissance simultanée de la
position et de la quantité de mouvement d'une particule au sens classique. Elle ne reflète pas une
limite à la connaissance mais une limite à l'application des concepts classiques pour décrire les
phénomènes mécaniques à l'échelle de l'atome.

6) Représentation des orbitales

l
 L’orbitale s est définie par = 0 et m = 0
Elle sera représentée par une sphère centrée à l’origine.
 L’orbitale p est définie par l=1
m=0 m = -1 ou m = +1
Les 3 orbitales seront représentées par des lobes tangents à l’origine et centrés sur les axes Ox,
Oy et Oz respectivement.

Orbitale px Orbitale py Orbitale pz


l = 1 ; m = -1 l = 1 ; m = +1 l=1;m=0

 L’orbitale d est définie par l=2


m = -2 m = -1 m=0 m = +1 m = +2

Ces orbitales définissent des zones où la probabilité de présence de l’électron est définie.

7) Un autre nombre quantique : le moment angulaire total J
Le nombre quantique de moment angulaire total paramétrise le moment angulaire total d'une
particule donnée, en combinant son moment angulaire orbital (ou moment cinétique orbital) et
son moment angulaire intrinsèque, c'est-à-dire son spin.
  
J  LS
Le nombre quantique associé est le nombre quantique principal de moment angulaire total j. Il est
lié au nombre quantique azimutal ℓ et au nombre quantique de spin s par la relation :

| ℓ – s | ≤ j ≤ ℓ + s.

La relation entre le vecteur de moment angulaire total ⃗J et le nombre quantique de moment


angulaire total j est donnée par la relation habituelle :


⃗J = 𝑗 (𝑗 + 1)
2𝜋

3 – CONFIGURATION ELECTRONIQUE DES ATOMES

On appelle configuration électronique d’un atome polyélectronique la donnée du nombre


d’électron décrit par chacune des orbitales atomiques.
Orbitale ne décrivant aucun électron orbitale libre, vacante ou vide.
Orbitale décrivant au moins un électron orbitale occupée.
Configuration fondamentale : configuration de plus basse énergie
Couche : ensemble des orbitales de même nombre quantique principal (couches K, L, M, N…)
Sous-couche : ensemble des orbitales de même énergie d’une couche (sous-couches s, p, d, f…)

1) Règle de Pauli (principe d’exclusion)

Dans un atome, 2 électrons ne peuvent exister dans le même état quantique, c’est à dire qu’ils
ne peuvent avoir tous leurs nombres quantiques identiques simultanément. Donc pour un même
l
niveau d’énergie défini par n, pour un même type d’orbital (même ), si l’orbitale est la même
(mêmes valeurs de m), obligatoirement les 2 électrons différeront par s.
En revanche, une orbitale peut contenir 2 électrons de spins opposés.
Ce principe limite à 2n2 le nombre maximum d’électrons pour toutes les orbitales
correspondant à une même valeur de n.

2) Règle de Hund

Les électrons d’un atome à l’état fondamental tendent à occuper un nombre maximal
l
d’orbitales définies par le même nombre avant de saturer totalement (par 2 électrons de spins
opposés) chaque orbitale, et leurs spins sont parallèles.
3) Notation des configurations

Utilisation de la notion de case quantique

px py pz

l’exposant 2 affecté à s
ns np ns2 signifie que la case ns est
occupée par 2 électrons.

Exemples :  Carbone Z=6

1s2 2s2 2p2

1s2 2s2 2p2

 Azote Z=7

1s2 2s2 2p3

1s2 2s2 2p3


Remarque : pour le carbone, les configurations

1s2 2s2 2p2

ou

1s2 2s2 2p2

sont possibles mais elles correspondent à des états excités.

4) Notation de Lewis

Dans ce formalisme, on ne tient compte que des électrons de valence, c’est à dire les
électrons de la dernière couche. Alors, un élément se représente par son symbole autour duquel
on indique :
- un point pour une orbitale ne comportant qu’un seul électron (électron
célibataire)
- un tiret pour une orbitale pleine
- un rectangle pour une orbitale vide.

Cette théorie est principalement utilisée pour les éléments des blocs s et p, comportant peu
d’électrons de valence.
Exemple : Carbone Z = 6 (Etat fondamental)

donne  C
1s2 2s2 2p2

4– CLASSIFICATION PERIODIQUE DES ELEMENTS

1) Principe

Les éléments sont classés par numéro atomique croissant. Une nouvelle ligne du tableau
appelée période est utilisée chaque fois que le remplissage électronique fait intervenir une
nouvelle couche. On appelle bloc l’ensemble des éléments dont la même sous-couche (même

l
valeur de ) est en cours de remplissage. Il existe donc un bloc s, un bloc p, un bloc d, un bloc f.

Classification périodique des éléments (selon Mendéléév)


2) Règle de Klechkowsky

Les structures électroniques ne peuvent être valablement déduites que pour Z  18. En effet,
au-delà de ce numéro atomique, des anomalies de remplissage apparaissent comme on peut le
voir sur le diagramme énergétique ci-dessous (chevauchement des sous couches).

Anomalies de remplissage

Pour obtenir l’ordre de remplissage des orbitales (énergies croissantes), il est commode
d’utiliser la règle de Klechkowsky donnée par le graphique suivant :

l 0 1 2 3
n

1 1s

2 2s 2p

3 3s 3p 3d

4 4s 4p 4d 4f

5 5s 5p 5d 5f

6 6s 6p 6d 6f

7 7s 7p 7d 7f

ATTENTION : les exceptions à la règle de Klechkowsky sont nombreuses parmi les éléments de
transition. Elles peuvent s’interpréter dans certains cas par la stabilisation due à la formation
d’une sous-couche pleine ou demi-pleine.

Exemple : Cuivre Z = 29
On pourrait s’attendre à : 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s2 3d9
En fait, la formation d’une sous-couche 3d pleine est stabilisante, ce qui conduit à la
configuration fondamentale 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s1 3d10 moins énergétique.

3) Présentation du tableau

Les 5 premières périodes comptent 2, 8, 8, 18, 18 éléments, d’où un tableau à 18 colonnes.

Rappel : valence d’un atome : c’est le nombre de liaisons covalentes simples qu’il forme le
plus fréquemment.

4) Propriétés des familles

1ère colonne

1 H 1s1
3 Li 1s2 2s1
11 Na 1s2 2s2 2p6 3s1
19 K 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 4s1
37 Rb 5s1
55 Cs 6s1
87 Fr 7s1

Ils ont tous la même structure électronique externe. Ce sont les métaux alcalins (H exclu).
- 1 seul électron sur leur couche externe
- corps simples solides, mous, peu denses
- donnent une réaction vive avec l’eau qui fournit un dégagement de H2
- très oxydables à froid par O2 (le pouvoir réducteur augmente quand on descend
la colonne)
- tendance à donner des ions positifs porteurs d’une seule charge élémentaire.

2ème colonne

Famille des métaux alcalino-terreux (donnent des dications).

Avant dernière colonne

9 F 1s2 2s2 2p5


17 Cl 1s2 2s2 2p6 3s2 3p5
35 Br 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d10 4s2 4p5
53 I 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6 3d10 4s2 4p6 5s2 5p5
85 At 6s2 6p5

Ils possèdent tous 7 électrons sur leur couche électronique externe. C’est la famille des
halogènes.
- corps simples diatomiques réagissant facilement sur de nombreux métaux
- tendance à donner des ions négatifs porteurs d’une seule charge
- à température et pression ordinaire :
difluor F2 gazeux
dichlore Cl2 gazeux (couleur jaune-verdâtre)
dibrome Br2 liquide rougeâtre (en le chauffant légèrement, il donne un gaz rouge)
diiode I2 solide gris (en le chauffant légèrement, il donne un gaz violet)
Ils sont tous très toxiques
- leur pouvoir oxydant décroît du fluor (composé le plus oxydant connu) à
l’iode.

Dernière colonne

2 He 1s2
10 Ne 1s2 2s2 2p6
18 Ar 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6
36 Kr 4p6
54 Xe 5p6
86 Rn 6p6

- Ils ont tous leur couche externe saturée à 2 ou 8 électrons (appelé octet)
- Ils ne donnent pratiquement pas de réaction chimique. Ils sont stables (on parlait
autrefois de gaz inertes).
- Ce sont des corps simples monoatomiques. Ils existent en faibles proportions dans l’air,
d’où leur nom de gaz rares.

Remarques :

 Les éléments situés à gauche du tableau (jusqu’à la colonne 15) donnent plutôt des
cations. La charge de ces cations est telle qu’ils ont la configuration du gaz rare les précédant
dans la classification périodique.
 Les éléments situés à droite du tableau (colonnes 15 à 17) donnent préférentiellement
des anions de charges telles qu’ils aient la configuration du gaz rare de la même période (colonne
18).

ANNEXE : THEORIE DES BANDES.

La théorie des bandes permet d’expliquer le caractère isolant, conducteur ou semi-conducteur des
cristaux, en particulier des cristaux des éléments simples.
Les orbites des électrons occupent dans un atome des couches successives correspondant à des
niveaux d’énergie. On parle alors de bande d’énergie.
L’énergie d’un électron peut avoir des valeurs comprises dans certains intervalles qui
représentent des bandes permises.
Toutes les énergies qui n’appartiennent pas à une bande ne peuvent pas être prises par les
électrons. Ce sont alors des bandes interdites.
La largeur de cette bande interdite est appelée gap Eg.
La répartition des électrons dans les bandes suit les règles générales de remplissage des orbitales
moléculaires. Les électrons occupent donc les niveaux par énergie croissante, chaque orbitale
d’une bande pouvant accueillir 2 électrons de spins opposés.

On appelle bande de valence la bande d’énergie la plus haute contenant des électrons (dernière
bande occupée).

On appelle bande de conduction la bande d’énergie la plus basse ne contenant aucun électron
(première bande vide)

On appelle énergie de Fermi EF la demi-somme des énergies du dernier niveau occupé et du


premier niveau vacant.

Les propriétés conductrices d’un matériau dépendent de la position de ce niveau de Fermi EF.

Figure a Figure b

1er CAS : EF se situe dans la bande de valence (figure a)

Le matériau est alors CONDUCTEUR. Ce cas est caractéristique des métaux.

2ème CAS : EF se situe entre la bande de valence et la bande de conduction (figure b)

A 0K, le composé est un ISOLANT. Ce cas est caractéristique de la liaison covalente.


Si l’agitation thermique qui vaut kB T est suffisante pour promouvoir des électrons de la bande
de valence vers la bande de conduction, il peut alors y avoir conduction.
Pour cela, il faut que : Eg  kB T

R 8,314
kB Constante de Boltzmann kB    1,381.10  23 J. K-1
N 6,022.10 23

1eV = 1,6. 10-19 J ou encore 1J = 6,24. 1018 eV


1,38.10 23 x300
A T ambiante, k BT   0,02eV
1,6.10 19
La conduction se fait alors par l’électron dans la couche de conduction et par le trou qu’il a laissé
dans la bande de valence, ce trou pouvant être comblé par les autres électrons de la bande de
valence.

En pratique : si Eg > 3 eV

le solide est ISOLANT à température ambiante. Sinon, il est SEMI-CONDUCTEUR.

Dans les deux cas, la conductivité augmente avec la température puisque si la température
augmente, il est possible de promouvoir davantage d’électrons vers la bande de conduction.
Pour un métal en revanche, la conductivité diminue quand la température augmente, du fait de
l’agitation thermique qui freine les électrons.

Parmi les matériaux semi-conducteurs, on trouve les minéraux :


- Silicium ou Germanium (colonne IV de la classification périodique.
- - des composés des colonnes III-V tels que arséniure de gallium (GaAs)
- - des composés ternaires des colonnes II-VI
On trouve aussi des semi-conducteurs organiques tels que l’anthracène (C14H10) le naphtalène
(C10H8), le coronène (C24H12), les cristaux liquides utilisés comme afficheurs qui sont des
molécules à noyaux benzéniques et des matériaux amorphes tels les verres.
Il est possible d’augmenter le nombre d’électrons de la bande de conduction par dopage de type n
(introduction d’impuretés d’un élément pentavalent tel que phosphore (P), arsenic (As) ou
antimoine (Sb) ou d’augmenter le nombre de trous de la bande de valence par dopage de type p
(introduction d’impuretés d’un élément trivalent tel que le bore (B), le gallium (Ga) ou
l’aluminium (Al).

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