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Nathalie Debergh
Département d’agronomie
nathalie.debergh@hech.be
Avertissement : ce portfolio a pour unique but d’expliquer, de la manière la plus pédagogique possible, les fondements de la
mécanique quantique ; en aucun cas, il ne prétend être une présentation exhaustive de la physique quantique ; il reprend
certains standards qui sont entrés dans l’histoire de la physique quantique depuis si longtemps et à de si fréquentes reprises
que nous n’avons volontairement pas cité de références précises, hormis quand un élément original apparaissait.
1
Nous venons d’étudier les symétries de l’espace-temps à travers le groupe de Poincaré.
Quand on étudie des objets macroscopiques, ces symétries, éventuellement couplées à la parité ou au
renversement temporel, décrivent les invariances de manière complète.
Mais quand on s’intéresse aux particules, on doit considérer trois types de symétries :
✓ La masse
✓ Le spin1
Ces deux premières caractéristiques sont, rappelons-le, issues des opérateurs de Casimir de
l’algèbre de Poincaré (elles en sont les valeurs propres et, soulignons-le encore une fois,
l’unique contrainte est que le carré de la masse soit réel).
Avant d’aborder quoi que ce soit de ces deux derniers types de symétries, il est nécessaire d’établir le
bestiaire des particules élémentaires.
Les Anciens Grecs croyaient que la matière était constituée de minuscules constituants qu’on ne
pouvait briser en plus petits composants. Ils les ont appelés atomes parce que ce mot signifie
« indivisible ».
1
Pour une idée simple du spin, on a coutume de se représenter la particule comme une boule, analogue à la
Terre, qui tournerait sur elle-même, la vitesse et le sens de cette rotation étant décrits par le spin (la vitesse
étant relative à la valeur absolue du spin, le sens à son signe). C’est un peu plus compliqué que cela à cause de
l’interprétation probabiliste de la mécanique quantique. Pour une explication claire, voir :
https://www.youtube.com/watch?v=3k5IWlVdMbo
2
Nul besoin d’un opérateur pour inverser le signe d’un spin : si le spin s en tant que tel est toujours positif, il
implique, quant à l’opérateur S3, des valeurs positives comme négatives. Ainsi pour s = ½, on aura s3 = -1/2, ½ ;
pour s = 1, on aura s3 = -1 , 0, 1.
2
L’existence même des atomes a été mise en doute par la communauté scientifique jusqu’au 19 e/20e
siècle. C’est alors que leur existence a non seulement été acceptée mais que l’on a aussi prouvé que
ces atomes se divisaient en électrons, protons et neutrons.
Ces deux dernières particules ont, depuis, été elles-mêmes scindées en constituants plus petits : les
quarks. Ainsi, un proton est fait de deux quarks « up » et d’un quark « down » tandis qu’un neutron
est fait de deux quarks « down » et d’un quark « up »3.
On en est à résumer la matière et les interactions à l’aide d’un petit nombre de particules que l’on
qualifie d’élémentaires car, pour le moment, on ne sait pas mettre en évidence de particules plus
petites4 (on parle d’une longueur inférieure à 10-18 m...).
• Les particules qui forment la matière : les leptons et les quarks, au nombre de 6 + 6 (auxquelles
il faut ajouter leur pendant « antimatière », de même masse et de même spin mais de charges
opposées, 6 anti-leptons et 6 antiquarks).
Ces particules sont tous des fermions, autrement dit, elles possèdent un spin demi-entier (égal
à ½ , plus spécifiquement).
Les quarks/antiquarks ne sont jamais isolés : ils se groupent par trois pour former les
baryons/antibaryons (proton, neutron, antiproton,...) qui sont des fermions ou en binômes
quark/antiquark pour former les mésons qui sont des bosons. Les baryons et les mésons
forment un ensemble de particules qu’on appelle hadrons. Toutes ces particules sont dites
composites.
3
Ces quarks ne sont pas seulement d’élégants « legos » constituant la matière : ils ont été mis en évidence
expérimentalement, les uns après les autres. Le dernier à avoir été observé est le quark « t » en 1994. Les noms
des quarks, u, d, s, c, b et t, sont appelés des saveurs.
Mettre en évidence des quarks, c’est analyser les jets de particules dont un quark particulier est à l’origine.
4
Signalons quand même que certains physiciens en sont, depuis la fin des années 70, à proposer des particules,
les rishons, qui, rassemblées, formeraient des quarks, des électrons etc. Cela reste très théorique.
3
Isoler un quark demanderait une pression supérieure à 1015 g/cm3 et une température
supérieure à 1012 K. Ce sont des conditions qu’on ne retrouve qu’au sein d’une étoile à
neutrons... Dans les accélérateurs, on ne trouve qu’un plasma –on dit d’ailleurs « soupe »- de
quarks (avec leurs gluons qui les maintiennent au sein des hadrons).
Tout ce qui sert à la formation, à l’évolution (que ce soit en assurant la cohésion ou, au
contraire, en désintégrant) de ces 12 + 12 particules relève de ce qu’on appelle l’interaction :
➢ Les interactions électromagnétiques concernent les particules qui portent une charge
électrique (c’est-à-dire toutes, à l’exception des 3 neutrinos et 3 anti-neutrinos)
➢ Les interactions faibles sont liées aux désintégrations de certains noyaux et impliquent toutes
les particules.
➢ Les interactions fortes assurent la cohésion des noyaux et portent sur les quarks/antiquarks.
Ces interactions entre particules de matière sont assurées par le reste des particules
élémentaires qui jouent un rôle de médiateur entre les fermions :
Toutes ces particules sont des bosons (spin entier, et, plus spécifiquement de spin égal à 1 sauf le
boson de Higgs qui est de spin 0).
5
Son existence a été confirmée expérimentalement en 2012 ; Ce boson remplirait l’Univers en lui donnant une
sorte de viscosité engluant les quarks et les leptons. Cela ralentirait ainsi leur mouvement et c’est une
conséquence analogue à celle de l’acquisition d’une masse. La masse serait donc vue comme une propriété
dynamique (et non plus une propriété intrinsèque) de l’interaction des particules avec ce boson.
4
En résumé, tout ce que nous connaissons du monde physique se résume à ces quelques particules :
On remarque aussi dans le dernier tableau que l’action des interactions porte sur des nombres bien
précis : charge électrique, saveur (c’est le nom des 6 quarks : u, d, s, c, t, et b), charge de couleur (il y
en a 3 : R, B et G pour red, blue et green) etc. Ces nombres sont appelés des charges quantiques6. Ils
spécifient la sensibilité d’une particule à une interaction.
Ils viennent compléter les autres nombres quantiques qui sont issus des symétries de l’espace-temps :
la masse et le spin (provenant, rappelons-le des deux opérateurs de Casimir de l’algèbre de Poincaré).
Ces nombres supplémentaires ont été introduits pour distinguer les particules. En effet, si on prend,
par exemple, le proton et le neutron, ils ont le même spin (1/2) et quasiment la même masse (1,6726
6
Charge...par analogie avec la charge électrique. Mais il ne s’agit en aucun cas d’une véritable charge.
5
10-27 kg et 1,6749 10-27 kg). Si on se contente de ces deux nombres, il est pratiquement impossible de
distinguer ces deux particules. On a donc ajouté des nombres supplémentaires qui n’ont rien à voir
avec le mouvement de la particule mais tout à voir avec les interactions internes de ses composants.
On parle alors de symétries internes par opposition aux symétries de l’espace-temps.
Au total, les quatre interactions sont caractérisées par les « charges » quantiques :
Celles-ci, hormis la masse, sont toutes issues des symétries internes. Les symétries discrètes inversent
le signe de ces charges. La conjugaison de charge inverse le signe des charges « internes » tandis que
le produit PT inverse le signe de la masse.
Disons, par contre, quelques mots, sur les deux autres types de charges.
La charge faible prend racine, de manière inattendue, dans l’étude des interactions fortes. Nous
retraçons donc brièvement le déroulement historique des charges introduites –avant la couleur- dans
le cadre de ces interactions.
C’est vrai aussi pour d’autres particules : les trois pions (mésons de spin 0) ont une masse pratiquement
identique, les quatre particules delta (baryons de spin 3/2) ont aussi la même masse etc.
6
Pions (π+, π0, π-) 0− 139, 6 ; 135, 0 ; 139,6 1 MeV = 1, 6 10-13 J
Seule la charge électrique va être différente pour chacune de ces particules au sein d’un même
ensemble (ensemble que l’on va appeler multiplet) : 2e pour Δ++, e pour Δ+, 0 pour Δ0, -e pour Δ-, par
exemple.
Cela a conduit Heisenberg, en 1932, à voir chacune de ces particules comme un état différent d’une
seule particule7. Ces états vont être distingués par des valeurs propres différentes d’un opérateur de
moment angulaire : l’isospin 𝐼⃗
7
De manière analogue au spin qui distinguait deux orientations différentes (spin up s3=1/2 et spin down s3 = -
1/2) d’une même particule de spin ½.
8
!!! I est ici la matrice identité et non pas l’isospin...à ne pas confondre !
7
1 1 0
𝑄= 𝐼 + 𝐼3 = ( )
2 0 0
assure une charge égale à 1 au proton et une charge nulle au neutron via
Note : cet opérateur charge électrique est, en fait et pour le moment (cela va être généralisé), défini
par
𝐵
𝑄= 𝐼 + 𝐼3
2
où B est le nombre baryonique (B=1 pour les baryons, B=-1 pour les antibaryons, B=0 pour les autres).
Comme si ce n’était pas assez compliqué, on réécrit encore volontiers cet opérateur de charge sous
une autre forme en utilisant l’opérateur hypercharge Y.
On l’introduit comme une caractéristique interne de la particule via (formule empirique de Gell-Mann-
Nishijima)
𝑌
𝑄= + 𝐼3
2
En sommant par rapport à tous les états d’isospin (donc I = isospin) :
𝑌 𝑌
∑𝑄 = ∑ 1 + ∑ 𝐼3 = (2𝐼 + 1) + 0
2 2
Donc,
2
𝑌= ∑𝑄
2𝐼 + 1
1
Pour le proton et le neutron, la somme des charges électriques est de 1, 𝐼 = et on a donc
2
𝑌=1
𝑌 𝐵 1
et cela assure 𝑄 = 2 + 𝐼3 = 2
𝐼 + 𝐼3 = 2 𝐼 + 𝐼3 .
Les trois pions vont être associés à un isospin 𝐼 = 1 (cf. 2𝐼 + 1 = 3) et le triplet d’isospin se présente
comme
𝜋 + → 𝐼3 = 1, 𝜋 0 → 𝐼3 = 0, 𝜋 − → 𝐼3 = −1
L’opérateur charge électrique se réduit ici à 𝐼3 puisque les pions sont des mésons (B=0). L’hypercharge
vaut 0.
3
Les quatre delta vont être associés à un isospin 𝐼 = 2 (cf. 2𝐼 + 1 = 4) et le quadruplet d’isospin est
3 + 1 1 3
𝛥++ → 𝐼3 = , 𝛥 → 𝐼3 = , 𝛥0 → 𝐼3 = − , 𝛥− → 𝐼3 = −
2 2 2 2
tandis que l’opérateur charge électrique vaut
8
2 0 0 0
0 1 0 0
𝑄= ( )
0 0 0 0
0 0 0 −1
et l’hypercharge vaut 1.
Nom Spin+ parité Masse (en MeV) Isospin Projection d’isospin Hypercharge
p 1+ 938, 272 1 1 1
2 2 2
n 1+ 939,565 1 1 1
−
2 2 2
π+ 0− 139,6 1 1 0
π0 0− 135,0 1 0 0
π- 0− 139,6 1 −1 0
Δ++ 3+ 1232 3 −3 1
2 2 2
Δ+ 3+ 1232 3 −1 1
2 2 2
Δ0 3+ 1232 3 1 1
2 2 2
Δ- 3+ 1232 3 3 1
2 2 2
A quoi sert tout ceci hormis rassembler les particules élémentaires en multiplets tout en les distinguant
au sein de ce multiplet ?
Les multiplets ont quand même ceci de remarquable qu’ils sont liés aux représentations des algèbres unitaires...et que c’est
précisément cette constatation qui a permis, pour la première fois, de trouver une particule prédite par les algèbres de Lie.
C’est ce qu’on appelle la voie octuple : voir en annexe pour des détails mais aussi pour le modèle des quarks. Cette approche
liant groupes de Lie et particules est due, indépendamment, à Gell-Mann et Ne’eman.
A voir que l’isospin est conservé lors des interactions fortes et à tester les résultats théoriques via
l’expérience. Je ne détaille pas celles-ci (les sections différentielles efficaces théoriques de collisions
proton-pion ont été confirmées) mais il y a clairement un aval expérimental du concept d’isospin.
Pourquoi ce concept a-t-il dès lors été abandonné au sein des interactions fortes ? Tout simplement
parce que les quarks sont apparus entretemps : ils ont été introduits en 1964 par Gell-Mann et Zweig
de manière théorique pour permettre notamment de distinguer un proton d’un neutron sans recourir
à l’isospin d’un nucléon. Le proton est ainsi fait de deux quarks u et d’un quark d tandis que le neutron
est constitué d’un seul quark u et de deux quarks d.
9
Il n’empêche que, si ce but initial n’est plus d’actualité, on peut retenir qu’il existe des opérateurs, liés
à l’isospin, qui permettent de passer d’une particule à une autre, pour autant que ces particules soient
similaires du point de vue de la masse et du spin. Ainsi, le proton et le neutron via
Ces opérateurs d’isospin faible interviennent effectivement dans des désintégrations typiques de
l’interaction faible. Par exemple :
Illustration de la désintégration :
𝑛 → 𝑝 + 𝑒 − + 𝜈̅𝑒
Le neutron est constitué d’un quark u qui
reste tel quel, d’un quark d qui reste tel quel
et d’un deuxième quark d qui va se
transformer en quark u avec émission d’un
boson W- Ce dernier se transforme à son tour
en une paire électron et anti-neutrino
électronique.
Clairement l’isospin qui permettait de passer d’un neutron à un proton, permet ici de passer d’un d à un u et comme c’est au
sein d’une interaction faible, il porte le nom d’isospin faible.
On assigne alors à chaque particule une valeur d’isospin faible, en respectant le fait que les particules
au sein d’un même multiplet d’isospin sont similaires au niveau des masses et du spin et en respectant
le fait que l’isospin faible est conservé lors des désintégrations.
Le terme « left-handed »
prendra son sens dans le
portfolio suivant...
Le fait que l’isospin faible soit positif pour le quark u (up) est une convention liée à son nom (positif pour up).
10
Comme dans le cas de l’isospin fort, il y a moyen de définir ce qu’on appelle une hypercharge (faible
ici, donc notée 𝑌𝑊 pour ne pas la confondre avec la version forte), reliée à la charge électrique via une
formule à la Gell-Mann-Nishijima :
𝑌𝑊
𝑄= + 𝑇3
2
Autrement dit :
𝑌𝑊 = 2 (𝑄 − 𝑇3 )
L’hypercharge faible pour les quarks u, c et t est alors de
2 1 1
𝑌𝑊 = 2 ( − ) =
3 2 3
Celle des quarks d, s et b est également de
−1 1 1
𝑌𝑊 = 2 ( + )=
3 2 3
𝑌𝑊
La formule 𝑄 = + 𝑇3 marque l’unification des interactions électromagnétique (Q) et faible (YW ou
2
T3). On parle alors de l’interaction électrofaible9.
Le Graal des physiciens serait d’amener une formule similaire unissant les 4 interactions. On en est loin
puisque la gravitation est vraiment hors de portée de la mécanique quantique au stade actuel.
Curieusement, on a tendance à oublier la charge électrique dans la théorie électrofaible pour ne plus
considérer que l’hypercharge faible et l’isospin faible.
L’hypercharge faible est alors la charge quantique de l’interaction électromagnétique tandis que
l’isospin faible est la charge quantique de l’interaction faible.
Mathématiquement, elles sont respectivement associées au groupe U(1) et au groupe SU(2) (on ajoute
alors T1 et T2 à T3).
La couleur est un nombre quantique supplémentaire qui a été introduit10 par nécessité : le hadron Ω-,
par exemple, est constitué de trois quarks s... si ces quarks n’avaient rien pour les distinguer les uns
des autres, on contredirait le principe d’exclusion de Pauli qui, rappelons-le, interdit à des fermions
identiques d’être dans le même état quantique (= interdiction d’avoir tous les nombres quantiques
égaux lorsque ce sont des fermions).
La solution est donc de distinguer ces quarks in introduisant un nouveau nombre quantique qui serait
différent pour chacun de ces quarks identiques : c’est la couleur.
9
Bon, l’unification des interactions électromagnétique et faible est clairement plus compliquée que cela mais
l’objectif de ce portfolio n’est pas un cours sur cette unification....
10
Par Greenberg
11
Ces couleurs sont R (rouge), V (vert) et B (bleu).
Il va de soi que ces couleurs ne sont que des noms de distinction et que les quarks n’ont pas réellement
ces couleurs.
De façon à assurer un coloris neutre aux particules composites –une façon de s’assurer de garder les
réussites expérimentales précédemment acquises-, les règles sont les suivantes :
• les baryons sont constitués de trois quarks de couleurs différentes (et donc : B + V + R = 0 –
blanc-)
• les mésons sont constitués d’un quark coloré et d’un antiquark avec l’anti-couleur de la couleur
du quark de façon à assurer un caractère neutre (blanc) à l’ensemble
anti-rouge = cyan
anti-bleu = jaune
anti-vert = magenta
L’interaction forte11 se traduit alors par un changement de couleur au niveau des quarks. Ce
changement s’opère via un gluon, lui-même porteur de deux couleurs :
Le gluon prend la couleur verte du premier quark (en bas, à gauche) et la refile
au deuxième quark (en bas, à droite) dont la couleur bleue a été annihilée par
l’anti-bleu du gluon. Le premier quark ne reste évidemment pas sans couleur
et prend le bleu du premier. Il y a donc échange de couleur entre le premier
et le deuxième quark.
Comme il y a trois couleurs, la matrice de transformation des quarks colorés est de dimension 3. De
plus, on lui demande d’être unitaire afin de préserver les densités de probabilités.
On dit alors que le groupe de symétrie des interactions fortes est SU(3,C).
Il n’est pas question de faire un cours de chromodynamique quantique : je m’arrête donc ici.
11
Ainsi dénommée de par son ampleur : ainsi, un proton, comme un neutron, est fait de trois quarks de 10 MeV
environ chacun ; or, un proton est caractérisé par 940 MeV, soit une différence de plus de 910 MeV...cette
différence est la traduction même de l’interaction liant les trois quarks et on voit que c’est assez élevé...C’est
aussi une force dont l’intensité croit si la distance augmente...
12
Pour plus de détails :
http://www.diffusion.ens.fr/vip/pageE03.html
http://feynman.phy.ulaval.ca/marleau/pp/03quarks/jlaprise/3_1_2.html
http://www.todasasconfiguracoes.com/wp-content/uploads/2012/04/ea_su5_bourget_marino.pdf
http://www.astrosurf.com/luxorion/quantique-particules2.htm
Les physiciens ayant un minimum de lucidité sont conscients que le modèle standard doit être
sérieusement remis en question12.
Ainsi, même le proton a fait l’objet de nouvelles découvertes. En 2015, 300 chercheurs ayant travaillé plus de 20 ans sur des
collisions impliquant des protons sont arrivés à la conclusion que, le proton est bien constitué de 3 quarks et de gluons pour
les maintenir mais il est aussi rempli d’une mer d’autres gluons et de paires quarks-antiquarks. Cette découverte va dans le
sens de donner de plus en plus d’importance aux paires qui se créent et se détruisent en un temps record et où les règles de
la physique ne sont plus d’actualité (cela s’explique via la relation de Heisenberg Δt ΔE > h/2, si Δt << , ΔE >>, on a donc des E
énormes, soit des vitesses énormes...la vitesse peut dépasser c dans ces particules éphémères que l’on appelle virtuelles).
𝑥⃗ → −𝑥⃗
Au niveau de la fonction d’ondes
𝑃 𝜓(𝑥⃗, 𝑡) = 𝜓(−𝑥,
⃗⃗⃗⃗ 𝑡) = 𝜂𝑃 𝜓(𝑥⃗, 𝑡)
12
Certains font plus que le remettre en question : ainsi des physiciens ont proposé l’existence d’une 5 e
interaction, baptisée caméléon, pour expliquer l’accélération de la croissance de l’Univers...des couches
hypothétiques supplémentaires sans aucune preuve expérimentale.
13
cette dernière égalité n’ayant lieu que si la fonction d’ondes est vecteur propre de 𝑃. Comme 𝑃2 = 𝐼,
on ne peut alors avoir que 𝜂𝑃 = 1 ou 𝜂𝑃 = −1.
Cependant, il n’est pas rare que la fonction d’ondes ne soit pas vecteur propre de l’opérateur parité.
On fixe alors la parité de façon arbitraire.
Par convention,
𝜂𝑃 (𝑞𝑢𝑎𝑟𝑘) = 1, 𝜂𝑃 (𝑎𝑛𝑡𝑖𝑞𝑢𝑎𝑟𝑘) = −1
La parité des états excités des particules composites requiert, quant à elle, l’utilisation de la parité
orbitale.
Là, c’est plus technique. Il faut d’abord se rappeler que la symétrie sphérique fait intervenir les
coordonnées
𝑟 → 𝑟, 𝜗 → 𝜗 − 𝜋, 𝜑 → 𝜑 + 𝜋
Or, la fonction d’ondes d’une équation de Schrödinger à symétrie sphérique apparaît sous la forme13
𝜓(𝑟, 𝜗, 𝜑) → 𝑅𝑛𝑙 (𝑟)𝑃𝑙𝑚 (−𝑐𝑜𝑠𝜗)𝑒 𝑖𝑚(𝜑+𝜋) = (−1)𝑚 𝑅𝑛𝑙 (𝑟)𝑃𝑙𝑚 (−𝑐𝑜𝑠𝜗)𝑒 𝑖𝑚𝜑
Au total, on obtient
13
Cf le premier portfolio.
14
Ce facteur (−1)𝑙 est ce qu’on appelle la parité orbitale (quand deux particules seulement
interagissent).
Cette parité est un peu plus compliquée quand on a plus de deux particules (voir ci-dessous pour les
baryons).
La parité des particules composites sera donc, en général, donnée par le produit des parités
intrinsèques des particules constituantes et de la parité orbitale.
Ici, 𝑙12,3 traduit l’interaction entre le centre de masse des quarks 1 et 2 et le quark 3.
Pour les mésons les plus légers (les pions par exemple), on aura (𝑙 = 0) : 𝜂𝑝 = −1.
Pour les baryons les plus légers (comme le proton ou le neutron), on aura : 𝜂𝑝 = 1.
Les physiciens vont donc classer les particules selon leur masse, leur spin et leur parité ; cela donnera
des tableaux comme
Nom Spin+ parité Masse (en MeV/c2) (1 MeV = 106 eV = 1,602 177 × 10−13 J)
Proton (p) 1+ 938, 272
2
Neutron (n) 1+ 939,565
2
Electron (e-) 1+ 0,511
2
Hormis la discussion concernant l’unitarité ou l’anti-unitarité de ces opérateurs, je m’en tiendrai donc
là et réserverai la réalisation de ces opérateurs de symétrie discrète quand j’aborderai l’équation de
Dirac.
Il y a donc un théorème, appelé théorème de Wigner, qui stipule qu’un opérateur de symétrie en
mécanique quantique est nécessairement unitaire ou antiunitaire. La démonstration se trouve en
annexe.
En ce qui concerne les symétries continues (rotations, boosts, translations), l’opérateur de symétrie T
est nécessairement unitaire. En effet, ces transformations satisfont une loi de groupe :
𝑇(𝑎)𝑇(𝑏) = 𝑇(𝑐)
Or, le produit de deux unitaires, comme le produit de deux antiunitaires, est nécessairement une
unitaire, ce qui fixe 𝑇(𝑐) comme unitaire. Donc T est unitaire.
15
Voilà pourquoi les physiciens ajoutent des « i » à tout vent : une exponentielle imaginaire d’un
opérateur hermitien est automatiquement unitaire.
En ce qui concerne les symétries discrètes (P, T et C), nous n’avons pas une loi de groupe. On sait juste
que
𝑃2 = 𝑇 2 = 𝐶 2 = 1
ce qui entraîne juste que le second membre est unitaire, condition satisfaite si P, T et C est unitaire ou
antiunitaire !
Pour trancher, on fait appel à ce que l’on connait du groupe de Poincaré (sans les symétries discrètes).
On sait que (cf. loi de groupe de Poincaré) :
𝑇(∧, 0) 𝑇(∧ , 𝑎) 𝑇(∧ −1 , 0) = 𝑇(∧ ∧ ∧ −1 ,∧ 𝑎)→ 𝑇(∧−1 , 0) 𝑇(1 , 𝑎) 𝑇(∧ ,0) = 𝑇(1,∧−1 𝑎).
On a donc
𝑃−1 (−𝑖 𝑃𝜇 )𝑃 = −𝑖 𝑃𝜇 𝜈 𝑃𝜈
𝑇 −1 (−𝑖 𝑃𝜇 ) 𝑇 = −𝑖 𝑇𝜇 𝜈 𝑃𝜈
𝜕
En prenant μ=0 et en se rappelant que 𝑃0 = 𝑖 𝜕𝑡
(= H sur l’espace de Hilbert, cf. l’équation de
𝜕
Schrödinger dépendante du temps : 𝑖 𝜕𝑡
𝜓 = 𝐻 𝜓), les deux lois de transformation mènent à
𝑖 𝐻 𝑃 = 𝑃 𝑖 𝐻 ; 𝑖 𝐻 𝑇 = −𝑇 𝑖 𝐻
Cela implique, sur l’espace de Hilbert, que
𝑃𝑖𝐻𝜓=𝐸𝑃𝑖𝜓=𝑖𝐻𝑃𝜓
Autrement dit, 𝑃 𝜓 correspond à la même énergie que ψ (et donc au même signe !) si 𝑃 commute avec
i, c’est-à-dire si P est unitaire.
16
De la même façon,
𝑇𝑖𝐻𝜓 =𝐸𝑇𝑖𝜓=−𝑖𝐻𝑇𝜓
Autrement dit, 𝑇 𝜓 correspond à la même énergie que ψ (et donc au même signe !) si 𝑇 anticommute
avec i, c’est-à-dire si T est antiunitaire.
http://www.astrosurf.com/luxorion/Illustrations/physique-particules-intro.pdf
17
Annexe 1
Ici, nous exploitons les algèbres de Lie unitaires et leurs représentations pour regrouper les particules
en différents multiplets.
C’est une approche qui a eu son engouement dans les années 60 et qui a surtout permis de faire des
prédictions qui se sont confirmées via l’expérience.
Annexe 1.1
Un moment angulaire est un vecteur 𝐽⃗ dont les trois composantes, 𝐽1, 𝐽2, 𝐽3, satisfont les relations de
commutation14 de l’algèbre su(2,C)
Par exemple, un moment angulaire est le moment angulaire orbital 𝐿⃗⃗ avec
𝜕 𝜕 𝜕 𝜕 𝜕 𝜕
𝐿1 = 𝑖 (𝑦 −𝑧 ) , 𝐿2 = −𝑖(𝑧 −𝑥 ), 𝐿3 = 𝑖(𝑥 −𝑦 )
𝜕𝑧 𝜕𝑦 𝜕𝑥 𝜕𝑧 𝜕𝑦 𝜕𝑥
Un autre moment angulaire est le moment angulaire intrinsèque ou vecteur de spin 𝑆⃗ avec, quand le
spin vaut ½
1 0 1 1 0 −𝑖 1 1 0
𝑆1 = ( ) , 𝑆2 = ( ) , 𝑆3 = ( )
2 1 0 2 𝑖 0 2 0 −1
Gardons ce dernier exemple en tête pour comprendre ce qui suit.
𝐽2 |𝑗, 𝑚 > = 𝑗(𝑗 + 1)|𝑗, 𝑚 >, 𝐽3 |𝑗, 𝑚 > = 𝑚 |𝑗, 𝑚 >, 𝑚 = −𝑗, −𝑗 + 1, … , 𝑗 − 1, 𝑗
Pour un j fixé, il y a donc (2j+1) états et les opérateurs sont réalisés à travers des matrices de dimension
(2j+1). Ces matrices forment ce que l’on appelle la représentation D(j) de su(2,C).
Plaçons-nous à présent dans le contexte où l’on considère deux moments angulaires ⃗⃗⃗⃗ 𝐽1 et ⃗⃗⃗⃗
𝐽2 ,
⃗⃗⃗⃗, 𝐽2
commutant entre eux ([𝐽1 ⃗⃗⃗⃗] = 0), que l’on additionne pour former un troisième moment angulaire :
14
Le i introduit dans ces relations ne l’est que, rappelons-le, par commodité, afin d’avoir des opérateurs
hermitiens. On est donc en fait dans la complexification de su(2,C). Rappel : [A,B] = AB - BA
18
⃗⃗⃗⃗ ⊗ 𝐼 + 𝐼 ⊗ 𝐽2
𝐽⃗ = 𝐽1 ⃗⃗⃗⃗
𝐽⃗ = ⃗⃗⃗⃗
𝐽1 + ⃗⃗⃗⃗
𝐽2
Ne pas s’effrayer du produit tensoriel ⊗ ! C’est placer l’un dans l’autre... Par exemple :
0 0 1 0
1 0 𝑆3 1 0 0 0 −1
𝑆3 ⊗ 𝑆1 = ( )= ( )
2 𝑆3 0 4 1 0 0 0
0 −1 0 0
La possibilité d’avoir au choix ces deux types d’états n’est effective que si15
𝑚 = 𝑚1 + 𝑚2 , |𝑗1 − 𝑗2| ≤ 𝑗 ≤ 𝑗1 + 𝑗2
Ici, j ne peut varier que par pas de 1.
Exemples :
• Si j1 = ½ et j2=1/2
On aura j = 0, 1
On écrit alors
1 1
(𝑗1 = ) ⊗ (𝑗2 = ) = (𝑗 = 0) ⊕ (𝑗 = 1)
2 2
ou, en termes de dimensions (=2j+1) de représentations de su(2,C) (mais c’est équivalent...c’est juste
que cette dernière écriture se trouve de préférence dans la littérature)
𝟐 ⊗𝟐 =𝟏 ⊕𝟑
Si on réalise tout cela par des matrices, cela donne pour la représentation D(1/2) (ou 2)
1 0 1 1 0 −𝑖 1 1 0
𝐽1,1 = ( ) , 𝐽1,2 = ( ) , 𝐽1,3 = ( )
2 1 0 2 𝑖 0 2 0 −1
15
Tout ça est assez technique...Qu’importe d’où cela vienne, tant qu’on sait s’en servir...
19
Cela se répète pour l’autre su(2,C).
On obtient ainsi le 𝐽1 de 𝟐 ⊗ 𝟐
0 1 1 0
𝐽1,1 0 1 0 𝐼2 1 1 0 0 1
𝐽1 = 𝐽1,1 ⊗ 𝐼2 + 𝐼2 ⊗ 𝐽2,1 = ( )+ ( )= ( )
0 𝐽1,1 2 𝐼2 0 2 1 0 0 1
0 1 1 0
Et, de la même façon
0 −𝑖 −𝑖 0 1 0 0 0
1 𝑖 0 0 −𝑖 0 0 0 0
𝐽2 = ( ) , 𝐽3 = ( )
2 𝑖 0 0 −𝑖 0 0 0 0
0 𝑖 𝑖 0 0 0 0 −1
𝐽𝑗 (1) 0
𝑈 𝐽𝑗 𝑈 −1 = ( )
0 𝐽𝑗 (0)
Cette matrice, ou plutôt son inverse, en agissant sur les vecteurs initiaux va donner les coefficients de
Clebsch-Gordan pour les états finaux et donc la façon de passer des états initiaux de 𝟐 ⊗ 𝟐 aux états
finaux de 𝟏 ⊕ 𝟑 :
1 1
| , > 1 0 0 0
2 2
1 1 1 1 |1,1 >
| ,− > 0 0
2 2 = √2 √2 ( |1,0 > )
1 1 1 1 |1, −1 >
| − ,− > 0 0 − |0,0 >
2 2 √2 √2
1 1 (0 0 1 0 )
( | − , >
2 2 )
ou, en détails,
1 1
| , > = |1,1 >,
2 2
1 1 1
| ,− > = (|1,0 > +|0,0 >),
2 2 √2
1 1 1
|− , >= (|1,0 > −|0,0 >),
2 2 √2
20
1 1
| − , − > = |1, −1 >
2 2
• Si on a j1 = ½ et j2 = 1, cela entraine
1 1 1
𝑗1 = → 𝑚1 = − , , 𝑗2 = 1 → 𝑚2 = −1 , 0, 1
2 2 2
et
1 3
𝑗= ,
2 2
On écrit alors
1 1 3
(𝑗1 = ) ⊗ (𝑗2 = 1) = (𝑗 = ) ⊕ (𝑗 = )
2 2 2
ou, en termes de dimensions des représentations de su(2,C)
𝟐 ⊗𝟑 =𝟐 ⊕𝟒
Si on réalise tout cela par des matrices, cela donne pour la représentation D(1/2) (ou 2)
1 0 1 1 0 −𝑖 1 1 0
𝐽1,1 = ( ) , 𝐽1,2 = ( ) , 𝐽1,3 = ( )
2 1 0 2 𝑖 0 2 0 −1
et pour la représentation D(1) (ou 3)
1 0 1 0 1 0 −𝑖 0 1 0 0
𝐽2,1 = (1 0 1) , 𝐽2,2 = (𝑖 0 −𝑖 ) , 𝐽2,3 = (0 0 0)
√2 0 1 0 √2 0 𝑖 0 0 0 −1
On obtient ainsi
𝐽1,1 0 0 1 0 𝐼2 0
𝐽1 = 𝐽1,1 ⊗ 𝐼3 + 𝐼2 ⊗ 𝐽2,1 = ( 0 𝐽1,1 0 )+ (𝐼2 0 𝐼2 )
0 0 𝐽1,1 √2 0 𝐼2 0
et finalement
0 1 √2 0 0 0
1 0 0 √2 0 0
1 √2 0 0 1 √2 0
𝐽1 =
2 0 √2 1 0 0 √2
0 0 √2 0 0 1
(0 0 0 √2 1 0)
De la même façon
0 −𝑖 −𝑖√2 0 0 0
𝑖 0 0 −𝑖√2 0 0
1 𝑖√2 0 0 −𝑖 −𝑖√2 0
𝐽2 =
2 0 𝑖√2 𝑖 0 0 −𝑖√2
0 0 𝑖√2 0 0 −𝑖
( 0 0 0 𝑖√2 𝑖 0 )
21
3 0 0 0 0 0
0 1 0 0 0 0
1 0 0 1 0 0 0
𝐽3 =
2 0 0 0 −1 0 0
0 0 0 0 −1 0
(0 0 0 0 0 −3)
que, par action d’une matrice unitaire ad-hoc, on ramènerait à la somme directe (c’est le ⊕) des
représentations D(1/2) et D(3/2) :
3
( )
(𝐷 0 )
2
1
0 𝐷 (2)
On peut considérer au choix
• Les 6 états de 𝟐 ⊗ 𝟑 :
1 1 1 1 1 1
| , 1 > , | , 0 > , | , −1 > , | − , 1 > , | − , 0 > , | − , −1 >
2 2 2 2 2 2
ou
• Les 6 états de 𝟐 ⊕ 𝟒
1 1 1 1 3 3 3 1 3 1 3 3
| , > ,| ,− > ,| , > ,| , > ,| ,− > ,| ,− >
2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2 2
Ils sont reliés par les coefficients de Clebsch-Gordan (cf. tables ou application de l’inverse de la matrice
unitaire)
1 1 3 1 𝑚 1 1 1 1 𝑚
< ± ,𝑚 ∓ | ,𝑚 > = √ ± , < ± , 𝑚 ∓ | , 𝑚 ≥ ∓√ ∓
2 2 2 2 3 2 2 2 2 3
c’est-à-dire, en détails16
3 3 1 3 3 1
| , > = | , 1 > , | , − > = | − , −1 >
2 2 2 2 2 2
3 1 2 1 1 1
| , > = √ | ,0 > + √ | − ,1 >
2 2 3 2 3 2
3 1 1 1 2 1
| , − > = √ | , −1 > + √ | − , 0 >
2 2 3 2 3 2
1 1 1 1 2 1
| , > = − √ | ,0 > + √ | − ,1 >
2 2 3 2 3 2
1 1 2 1 1 1
| , − > = − √ | , −1 > + √ | − , 0 >
2 2 3 2 3 2
16
Et n’oublions pas que ces états ne sont rien d’autre que des vecteurs (colonnes) à 6 composantes.
22
Annexe 1.2
On a attribué une charge quantique supplémentaire, l’isospin, pour distinguer les particules
composites possédant même masse et même spin.
On va, à présent, utiliser cette charge pour distinguer les quarks qui les composent.
Ainsi, un proton, c’est deux quarks up « u » et un quark down « d » ; un neutron, c’est deux quarks d
et un quark u (c’est d’ailleurs cette seule différence, échange d’un u pour un d, qui explique la légère
différente de masse entre p et n).
Deux quarks...donc deux états d’isospin. Cela implique une valeur d’isospin égale à 1/2. On fixe
1 1
|𝑢 > = |𝐼 = , 𝐼3 = >
2 2
1 1
|𝑑 > = |𝐼 = , 𝐼3 = − >
2 2
Cela va, en effet, assurer l’isospin du proton : ½ +1/2 -1/2 = ½ et celui du neutron : ½ -1/2 -1/2 = -½.
Comme la charge baryonique d’un quark est égale à 1/3 (il en faut trois pour faire un baryon), la
1
relation 𝑄 = 2 𝐵 + 𝐼3 va fixer la charge électrique des quarks u et d :
11 1 2 11 1 1
𝑄(𝑢) = + = ; 𝑄(𝑑) = − = −
23 2 3 23 2 3
Le formalisme « algèbre de Lie » des quarks u et d est donc :
1 0
|𝑢 > = ( ) , |𝑑 > = ( )
0 1
0 1 − 0 0 1 1 0
𝐼 + = 𝐼1 + 𝑖 𝐼2 = ( ) , 𝐼 = 𝐼1 − 𝑖 𝐼2 = ( ),𝐼 = ( )
0 0 1 0 3 2 0 −1
𝐼 + |𝑢 > = 0, 𝐼 − |𝑢 > = |𝑑 >, 𝐼 + |𝑑 > = |𝑢 >, 𝐼 − |𝑑 > = 0
Relations que les physiciens résument par
𝑢
𝟐=( )
𝑑
en référant à la représentation dite fondamentale (matrices de dimension 2) de su(2,C) (= algèbre de
l’isospin) décrivant les quarks u et d.
Rappelons-nous la relation
𝟐 ⊗𝟐 =𝟏 ⊕𝟑
1 1
Chacune des représentations 𝟐 fait intervenir soit un quark u (𝐼3 = 2) soit un quark d (𝐼3 = − 2). Le
produit tensoriel 𝟐 ⊗ 𝟐 va donc nous amener quatre états
1 1 1 1 1 1 1 1
| , > = |𝑢, 𝑢 > , | , − > = |𝑢, 𝑑 > , | − , > = |𝑑, 𝑢 > , | − , − > = |𝑑, 𝑑 >
2 2 2 2 2 2 2 2
La théorie de l’addition de deux moments angulaires et plus particulièrement les relations encadrées
dans l’annexe précédente fournissent quatre autres états liés, eux, à 𝟏 ⊕ 𝟑 :
1 1
|1,1 > = |𝑢, 𝑢 >, |1,0 > = (|𝑢, 𝑑 > +|𝑑, 𝑢 >), |1, −1 > = |𝑑, 𝑑 >, |0,0 > = (|𝑢, 𝑑 > −|𝑑, 𝑢 >)
√2 √2
23
Cela amène naturellement un triplet de particules (|1,1 > , |1,0 > , |1, −1 > ) et un singlet (|0,0 >),
toutes constituées de quarks u et d. Le problème est que ces quatre particules auraient des charges
électriques respectives de 4/3 (u + u →2/3 + 2/3), 1/3, -2/3 et 1/3, de charge baryonique 2/3 etc...mais
ces particules n’existent a priori pas.
Pourquoi cette association ? Parce que la conjugaison de charge est, à une multiplication de matrice
M près, une conjugaison complexe (ici, je la noterai * pour qu’il n’y ait aucune confusion avec
l’antiparticule).
Les quarks se transformant comme suit sous l’action du groupe SU(2,C) (cf. passage de l’algèbre au
groupe par exponentiation, les trois 𝜗 sont les paramètres –réels- du groupe) :
𝑢
(𝑢′) = 𝑒 𝑖
⃗⃗⃗ 𝐼⃗
𝜗
( )
𝑑′ 𝑑
cela va entraîner en prenant le conjugué complexe :
∗ 𝑢∗
(𝑢 ∗′) = 𝑒 −𝑖
⃗⃗⃗
𝜗 𝐼⃗∗
( ∗)
𝑑 ′ 𝑑
On va demander que les antiquarks se transforment de manière similaire en ajustant la matrice M telle
que
𝑢̅
𝑀 ( ̅)
𝑑
Cela amène la contrainte suivante :
−𝑀 𝐼 ∗ 𝑗 = 𝐼𝑗 𝑀
M doit donc anticommuter avec 𝐼1 et 𝐼3 et commuter avec 𝐼2. M ne peut être qu’un multiple de 𝐼2
que l’on choisit comme
0 1
𝑀=( )
−1 0
La représentation antifondamentale de su(2,C) est alors
̅ = ( 𝑑̅ )
𝟐
−𝑢̅
En considérant
̅ =𝟏 ⊕𝟑
𝟐 ⊗𝟐
plutôt que
𝟐 ⊗𝟐 =𝟏 ⊕𝟑
c’est-à-dire, des quarks et des antiquarks plutôt que les seuls quarks, on remplace les deuxièmes
quarks comme suit
𝑢 → 𝑑̅, 𝑑 → − 𝑢̅
24
pour obtenir
1 1
|1,1 > = |𝑢, 𝑑̅ >, |1,0 > = (−|𝑢, 𝑢̅ > +|𝑑, 𝑑̅ >), |1, −1 > = −|𝑑, 𝑢̅ >, |0,0 > = (−|𝑢, 𝑢̅ > −|𝑑, 𝑑̅ >)
√2 √2
On a alors un triplet de particules dont les charges électriques sont 1, 0, -1 et un singulet de charge
électrique 0. Ces quatre particules ont un nombre baryonique égal à 0. Ce sont donc des mésons.
L’isospin 𝐼3 de la première vaut 1 et celui des suivantes vaut respectivement 0, -1 et 0.
Le spin est lui, égal à 0 ou à 1 (composition de deux spin ½ puisque c’est la valeur du spin des quarks
comme des antiquarks).
✓ Si le spin est égal à 0, ce sont les trois pions et une particule appelée η.
✓ Si le spin est égal à 1, ce sont trois particules appelées 𝜌+ , 𝜌0 , 𝜌− et une particule dénotée ω
Voilà pour les mésons. On voit donc qu’ils peuvent être constitués des mêmes quarks/antiquarks et
différer par le spin puisque ce dernier donne lieu à deux possibilités.
On peut aussi continuer avec les particules composites baryoniques formées des quarks u et d
uniquement. Ainsi
𝟐 ⊗ 𝟐 ⊗ 𝟐 = (𝟏 ⊕ 𝟑) ⊗ 𝟐 = 𝟐 ⊕ 𝟐 ⊕ 𝟒
Ici, on additionne trois moments angulaires, deux à deux : trois moments angulaires d’isospin ½ -les
quarks u et d- donnent lieu à deux doublets d’isospin ½ et un quadruplet d’isospin 3/2 et trois spin ½ -
de nouveau, les quarks u et d- donnent lieu à deux spin ½ et un spin 3/2.
Annexe 1.3
Les quarks ne se limitent pas aux seuls u et d...Il a fallu très vite considérer un troisième quark « s »
(distinct des deux autres par une charge quantique supplémentaire : l’étrangeté S)...toujours pour ne
pas contredire le principe de Pauli !
25
Le fait d’ajouter ce quark s aux deux autres va nous faire quitter l’algèbre su(2,C) pour l’algèbre su(3,C).
Et comme il y a six quarks en tout, on va monter ensuite à su(4,C) et, en final, su(6,C) :
Il est donc primordial de bien connaître ces algèbres. Je renvoie donc au dernier paragraphe de cette
annexe pour disposer de ces connaissances.
1 1 0 0 1 1 0 0
𝑇3 = (0 −1 0) , 𝑌 = (0 1 0)
2 3
0 0 0 0 0 −2
qui agissent les quarks de la façon suivante
1 1
𝑇3 |𝑢 > = |𝑢 > , 𝑇3 |𝑑 > = − |𝑑 > , 𝑇3 |𝑠 > = 0
2 2
1 1 2
𝑌 |𝑢 > = |𝑢 > , 𝑌 |𝑑 > = |𝑑 > , 𝑌 |𝑠 > = − |𝑠 >
3 3 3
L’opérateur de charge électrique est quant à lui obtenu à partir de ces deux matrices :
1 1 2 0 0
𝑄= 𝑌 + 𝑇3 = (0 −1 0 )
2 3
0 0 −1
confirmant
2 1 1
𝑄(𝑢) = ; 𝑄(𝑑) = − ; 𝑄(𝑠) = −
3 3 3
Il est de coutume de représenter graphiquement via un système de deux axes orthonormés (T3 et Y)
les trois quarks : u(1/2, 1/3), d(-1/2,1/3) et s(0,-2/3)
Or, que constate-t-on ? Que ce diagramme coïncide totalement avec le diagramme de poids (voir le
paragraphe sur su(n,C)) de la représentation 𝟑 de su(3,C) ! Voici ces diagrammes de poids :
26
Donc, {u, d, s } → 𝟑 de su(3,C)
De manière analogue à ce qui avait été fait auparavant, on va passer aux antiquarks en prenant le
conjugué complexe mais cette fois avec trois quarks :
𝑢′∗ ⃗⃗⃗
𝑢∗
𝜗 𝐹⃗ ∗
(𝑑′∗ ) = 𝑒 −𝑖 (𝑑 ∗ )
𝑠′∗ 𝑠∗
Les générateurs de la représentation̅̅̅
𝟑 de su(3,C) sont donc les matrices de dimension 3, opposées et
conjuguées complexes de celles de Gell-Mann. Comme T3 et Y sont réelles, cela n’affecte que leur
signe...ce qui correspond parfaitement à ce que l’on attend des antiparticules.
On aura alors
1 1
𝑇3 |𝑢̅ > = − |𝑢̅ > , 𝑇3 |𝑑̅ > = |𝑑̅ > , 𝑇3 |𝑠̅ > = 0
2 2
1 1 2
𝑌 |𝑢̅ > = − |𝑢̅ > , 𝑌 |𝑑̅ > = − |𝑑̅ > , 𝑌 |𝑠̅ > = |𝑠̅ >
3 3 3
Graphiquement, cela correspond à
27
On n’a plus qu’à répéter le jeu de l’isospin (mais avec su(3,C) cette fois) pour obtenir des particules
composites :
𝑚é𝑠𝑜𝑛𝑠 (𝑞𝑞̅ ) → 3 ⊗ 3̅ = 1 ⊕ 8
𝑏𝑎𝑟𝑦𝑜𝑛𝑠 (𝑞𝑞𝑞) → 3 ⊗ 3 ⊗ 3 = 1 ⊕ 8 ⊕ 8 ⊕ 10
Ces particules vont se disposer tout naturellement en octuplet (nonet avec le singlet en plus) et en
décuplet.
(𝐼1, 𝑌1) ⊗ (𝐼2, 𝑌2) = (|𝐼1 − 𝐼2|, 𝑌1 + 𝑌2) ⊕ (|𝐼1 − 𝐼2| + 1, 𝑌1 + 𝑌2) ⊕ … ⊕ (𝐼1 + 𝐼2, 𝑌1 + 𝑌2)
Il suffit de regarder les particules dont la masse est similaire, dont le spin et la parité sont identiques
et de les organiser ainsi.
Par exemple, pour les mésons : on aura un triplet de pions, deux doublets de kaons, deux singlets de
particules η et η’ :
28
On remarque que tout est cohérent avec ce qui a été
développé avant avec l’isospin : celui-ci fournit le seul
axe horizontal et on retrouve les mésons
précédemment discutés (les pions et la particule η). Les
particules qui viennent s’ajouter à ces quatre-là pour
former l’octuplet sont celles qui ont une charge « s »
non nulle et donc pour lesquelles l’axe vertical a du
sens.
Annexe 1.4
L’algèbre su(2,C)
C’est l’algèbre des matrices de dimension 2, à éléments complexes, hermitiennes et de trace nulle. Elle
est donc engendrée par les matrices de Pauli (les ½ ont été mis par commodité...cela ne modifie en
rien l’algèbre) :
1 0 1 1 0 −𝑖 1 1 0
𝐽1 = ( ) , 𝐽2 = ( ) , 𝐽3 = ( )
2 1 0 2 𝑖 0 2 0 −1
On a coutume d’utiliser plutôt les matrices suivantes17
0 1 0 0
𝐽+ = 𝐽1 + 𝑖 𝐽2 = ( ) , 𝐽 = 𝐽1 − 𝑖 𝐽2 = ( ) , 𝐽3
0 0 − 1 0
Elles satisfont les relations de commutation suivantes :
17
La présence des i fait que l’on est dans la complexification de su(2,C)
29
L’algèbre su(3,C)
C’est l’algèbre des matrices de dimension 3, à éléments complexes, hermitiennes et de trace nulle. Elle
est donc engendrée par les matrices de Gell-Mann (les facteurs ont été mis par commodité...cela ne
modifie en rien l’algèbre) :
1 0 1 0 1 0 −𝑖 0 1 1 0 0 1 0 0 1
𝐹1 = (1 0 0) , 𝐹2 = ( 𝑖 0 0) , 𝐹3 = (0 −1 0) , 𝐹4 = (0 0 0)
2 2 2 2
0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0
1 0 0 −𝑖 1 0 0 0 1 0 0 0 1 1 0 0
𝐹5 = (0 0 0 ) , 𝐹6 = (0 0 1) , 𝐹7 = (0 0 −𝑖 ) , 𝐹8 = (0 1 0)
2 2 2 2√3 0 0
𝑖 0 0 0 1 0 0 𝑖 0 −2
On a coutume d’utiliser plutôt les matrices suivantes
0 1 0 0 0 0 1 1 0 0
𝑇+ = 𝐹1 + 𝑖𝐹2 = (0 0 0) , 𝑇− = 𝐹1 − 𝑖𝐹2 = (1 0 0) , 𝑇3 = (0 −1 0)
2
0 0 0 0 0 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0
𝑈+ = 𝐹6 + 𝑖𝐹7 = (0 0 1) , 𝑈− = 𝐹6 − 𝑖𝐹7 = (0 0 0)
0 0 0 0 1 0
0 0 1 0 0 0 1 1 0 0
𝑉+ = 𝐹4 + 𝑖𝐹5 = (0 0 0) , 𝑉− = 𝐹4 − 𝑖𝐹5 = (0 0 0) , 𝑌 = (0 1 0 )
3
0 0 0 1 0 0 0 0 −2
Elles satisfont les relations de commutation suivantes :
[𝑇3, 𝑇± ] = ±𝑇± , [𝑇+ , 𝑇− ] = 2 𝑇3
1 3
[𝑇3, 𝑈± ] = ∓ 𝑈± , [𝑈+ , 𝑈− ] = 𝑌 − 𝑇3 ≡ 2 𝑈3
2 2
1 3
[𝑇3, 𝑉± ] = ± 𝑉± , [𝑉+ , 𝑉− ] = 𝑌 + 𝑇3 ≡ 2 𝑉3
2 2
[𝑌, 𝑇± ] = 0, [𝑌, 𝑈± ] = ± 𝑈± , [𝑌, 𝑉± ] = ± 𝑉±
On remarque la présence de trois su(2,C) : on parle familièrement de T-spin, U-spin et V-spin pour
désigner chacun de ces trois su(2,C).
L’algèbre su(n,C)
En général, il s’agit de l’algèbre des matrices complexes de dimension n, hermitiennes et de trace nulle.
Il y a 𝑁 = 𝑛2 − 1 matrices répondant aux critères et sur ces matrices, 𝑙 = 𝑛 − 1 sont diagonales.
On a alors18
𝑁 = (𝑁 − 𝑙) + 𝑙 = (𝑛2 − 1 − 𝑛 + 1) + 𝑙 = 𝑛(𝑛 − 1) + 𝑙 = 2𝑝 + 𝑙
18
n(n-1) est toujours un nombre pair si n est entier positif.
30
Autrement dit, les 𝑁 générateurs de su(n,C) se subdivisent en (n-1) opérateurs diagonaux , p
opérateurs échelles « + » et p opérateurs échelles « - ».
Exemples : n = 2 → 1 opérateur diagonal (J3), 1 opérateur échelle + (J+) et 1 opérateur échelle – (J-) ; n=3 → 2 opérateurs diagonaux (T3 et Y),
3 opérateurs + (T+, U+, V+), 3 opérateurs – (T-, U-, V-).
Les opérateurs diagonaux, que l’on va noter 𝐻𝑖 , sont les plus intéressants car ils vont pouvoir permettre
une relation aux vecteurs et valeurs propres :
𝐻𝑖 |𝜓 > = 𝑚𝑖 |𝜓 >
Les valeurs propres 𝑚𝑖 vont être regroupées de façon à former un vecteur à l composantes :
𝑚
⃗⃗⃗ = (𝑚1 , 𝑚2 , … , 𝑚𝑙 )
Ces vecteurs sont appelés des poids.
Un poids dominant est celui qui est plus haut que tous les autres.
Le théorème de Cartan-Chevalley (que l’on admettra) stipule alors que su(n,C) possède 𝑙 poids
dominants fondamentaux notés 𝑀 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗1 , … , ⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗ =
𝑀𝑙 et que tout autre poids dominant s’écrira : 𝑀
∑𝑙𝑖=1 𝜆𝑖 ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀𝑖. Les entiers positifs 𝜆𝑖 vont libeller les représentations de su(n,C). On les notera
𝐷(𝜆1 , 𝜆2 , … , 𝜆𝑙 )
Les représentations fondamentales correspondent, elles, à annuler tous les 𝜆𝑖 sauf un qui sera égal à
1.
La formule est
𝑑 = 𝑑1 𝑑2 … 𝑑𝑙(𝑙+1)
2
où
𝜆1 + 𝜆2 𝜆1 + ⋯ 𝜆𝑙
𝑑1 = 1 + 𝜆1 ; 𝑑2 = 1 + ; 𝑑𝑙 = 1 +
2 2
𝜆2 + 𝜆3
𝑑𝑙+1 = 1 + 𝜆2 ; 𝑑𝑙+2 = 1 + ; ….
2
𝑑𝑙(𝑙+1) = 1 + 𝜆𝑙
2
Exemples
• su(2,C)
Il agit sur les vecteurs propres |j,m> comme : 𝐻 |𝑗, 𝑚 > = 2𝑚 |𝑗, 𝑚 >
31
Tout poids a une seule composante : 2𝑚. Sachant que = −𝑗, … , 𝑗 , on a les poids possibles : −2𝑗, … , 2𝑗.
Le plus haut est 2𝑗.
1 3
Comme = 0, 2 , 1, , 2 , … , le plus haut poids peut prendre les valeurs : 0, 1, 2, 3, ...
• su(3,C)
On a deux opérateurs diagonaux ; les représentations seront donc libellées par 𝐷(𝜆1 , 𝜆2 ).
𝜆1 +𝜆2
La dimension de ces représentations est donnée par 𝑑 = 𝑑1 𝑑2 𝑑3 = (1 + 𝜆1 )(1 + 2
)(1 + 𝜆2 )
On aura ainsi :
➢ D(0,0) : sa dimension est 1 ; cette représentation est triviale : elle consiste à annuler les huit
générateurs de su(3,C) ; on la note aussi 𝟏.
➢ D(1,0) : sa dimension est 3 ; c’est la représentation fondamentale ; elle correspond aux
matrices de dimension 3 de Gell-Mann ; on la note aussi 𝟑
➢ D(0,1) : sa dimension est 3 ; c’est la représentation dite anti-fondamentale ; on la note aussi 𝟑̅
➢ D(1,1) : sa dimension est 8 ; c’est la représentation adjointe de su(3,C) ; on la réalise à l’aide
de matrices de dimension 8, par exemple. On la note 𝟖.
➢ D(3,0) : sa dimension est 10 et on la note 𝟏𝟎.
➢ Etc
𝜆1 = 𝑙1 − 𝑙2 ; 𝜆2 = 𝑙2 − 𝑙3 , … , 𝜆𝑙 = 𝑙𝑛−1 − 𝑙𝑛
En outre, ils doivent être décroissants : 𝑙1 ≥ 𝑙2 ≥ ⋯ ≥ 𝑙𝑛
Ainsi, la représentation D(1,1) est caractérisée par 𝑙1 − 𝑙2 = 1 = 𝑙2 − 𝑙3 . Une façon de satisfaire cela
mais aussi la décroissance est de prendre : 𝑙1 = 2, 𝑙2 = 1, 𝑙3 = 0. On aura donc une première ligne de
deux petits carrés et une seconde d’un seul petit carré.
En ce qui concerne les représentations conjuguées (associées aux antiparticules), les règles sont les
suivantes :
32
- Remplacer les j carrés de chaque colonne par (n-j) carrés dans la colonne.
A l’inverse, on peut retrouver une représentation liée à un diagramme de Young précis. C’est possible
grâce à la règle des crochets :
Pour ne pas se casser trop la tête, on a des tableaux reprenant les principales représentations de
certaines algèbres unitaires et il n’y a qu’à aller se servir (ne pas faire attention aux colonnes d et h) :
L’utilité principale de tels diagrammes est de pouvoir multiplier facilement les représentations. Les
règles sont les suivantes :
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- Ajouter tous les carrés « a » puis tous les carrés « b » etc au premier diagramme ; attention, il
faut garder toutes les lignes de grandeur égale ou décroissante ; il ne faut jamais avoir deux
carrés du même nom dans une même colonne ; il faut avoir n lignes au maximum ; Enfin, une
colonne à n carrés peut être supprimée.
Exemple :
Explication :
Pour le premier cas : le premier diagramme est celui de D(2) (𝑙1 = 2, 𝑙2 = 0), le deuxième diagramme
est celui de D(1) (𝑙1 = 1 , 𝑙2 = 0). On met un « a » dans l’unique carrée de D(1). On peut ajouter cet
unique carré « a » à droite des deux autres du premier diagramme ou en deuxième ligne. Deux
possibilités donc, qui se ramènent à une ligne de trois carrés ou un seul carré puisqu’on peut supprimer
une colonne à deux carrés. C’est le résultat du premier cas. Le terme « unique carré » est la
représentation D(1). Il faut encore voir ce qu’est l’unique ligne de trois carrés. Elle correspond à 𝑙1 =
3, 𝑙2 = 0 et donc à 𝜆1 = 3. Il s’agit donc de la représentation D(3) dont la dimension est 4.
Cette façon de faire remplace la théorie de l’addition de deux moments angulaires lorsqu’on ne se
limite pas à su(2,C).
Annexe 2
Nous l’avons souligné dans le premier portfolio : la probabilité de transition est significative en
mécanique quantique. C’est donc elle dont on va déterminer l’invariance par rapport à une
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transformation T. Autrement dit, la définition d’un opérateur de symétrie T en mécanique quantique
se traduit par
1) Considérons {ψk} une base orthonormée totale de l’espace de Hilbert (= espace des fonctions
d’ondes) :
|< 𝜓𝑘 |𝜓𝑙 > | = 𝛿𝑘𝑙
Montrons que les ψ’k forment encore une base orthonormée totale.
Par la définition d’une symétrie T, on a
L’ambigüité de signes se lève en remarquant que la valeur absolue d’une norme est
nécessairement positive.
La base des ψ’k est nécessairement complète. Raisonnons en effet par l’absurde et supposons
que l’on puisse ajouter un vecteur ψ’ tel que
soit le fait que les ψk n’aient pas été une base orthonormée totale, contrairement à notre
hypothèse de travail. C’est impossible et donc, T transforme une base orthonormée totale en
une base orthonormée totale.
Puisque les ψ’k forment aussi une base orthonormée totale (cf. le point 1)), il est possible
d’exprimer 𝜑′𝑗 comme une combinaison linéaire de ces vecteurs :
𝜑′ 𝑗 = ∑ 𝑐𝑗𝑙 𝜓′𝑙
La définition de T implique alors que
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|< 𝜓′1|𝜑′𝑗 > |2 = |< 𝜓1|𝜑𝑗 > |2
autrement dit,
1
|𝑐𝑗1|2 =
2
De la même façon, on a
autrement dit,
1
|𝑐𝑗𝑗|2 =
2
On peut dès lors fixer
1
𝑐𝑗1 = 𝑐𝑗𝑗 =
√2
Et obtenir
1 1 1
𝜑′ 𝑗 = ∑ 𝑐𝑗𝑙 𝜓′𝑙 = (𝜓 ′ 1 + 𝜓 ′ 𝑗) ↔ 𝑇 𝜑𝑗 = 𝑇 ( (𝜓1 + 𝜓𝑗)) = (𝑇𝜓1 + 𝑇𝜓𝑗).
√2 √2 √2
La définition de T implique
Autrement dit,
|𝑐 ′ 𝑘|2 = |𝑐𝑘|2
De la même façon, on a
1 1
|< 𝜑′𝑘|𝜓′ > |2 = |< 𝜑𝑘|𝜓 > |2 , 𝜑𝑘 = (𝜓1 + 𝜓𝑘), 𝜑′𝑘 = (𝜓′1 + 𝜓′𝑘)
√2 √2
autrement dit,
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Donc, les ck ont deux choix de transformation (selon que l’on garde le point de départ ou que
l’on prenne son symétrique par rapport à l’axe des réels) :
• 𝑐 ′ 𝑘 = 𝑐𝑘
• 𝑐 ′ 𝑘 = ̅̅̅
𝑐𝑘
4) La quatrième étape montre que quand on fait un choix pour un des c’k, on est tenu de faire le
même pour tous les autres.
Construisons ensuite :
1
𝜑= (𝜓1 + 𝜓𝑗 + 𝜓𝑙)
√3
et son image par T :
1
𝜑′ = (𝑇𝜓1 + 𝑇𝜓𝑗 + 𝑇𝜓𝑙)
√3
La définition de T implique
|< 𝜑′|𝜓′ > |2 = |< 𝜑|𝜓 > |2
autrement dit,
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(𝐼𝑚 𝑐𝑗 − 𝐼𝑚 𝑐𝑙)2 = (𝐼𝑚 𝑐𝑗 + 𝐼𝑚 𝑐𝑙)2 ↔ (𝐼𝑚 𝑐𝑗)(𝐼𝑚 𝑐𝑙) = 0.
Cela contredit le fait que les ck sont complexes en général.
Le choix se fait dès lors uniquement sur c’1 (par exemple) et les autres vont suivre.
5) On montre ici que si un état se transforme selon un des deux modes, un autre état ne peut se
transformer selon l’autre mode.
Soit ψA se transformant selon le premier mode et ψB se transformant selon le deuxième
mode :
𝜓 ′ 𝐴 = ∑ 𝑎𝑘 𝑇𝜓𝑘 𝑠𝑖 𝜓𝐴 = ∑ 𝑎𝑘 𝜓𝑘
𝜓 ′ 𝐵 = ∑ ̅̅̅
𝑏𝑘 𝑇𝜓𝑘 𝑠𝑖 𝜓𝐵 = ∑ 𝑏𝑘 𝜓𝑘
La définition de T implique :
|< 𝜓′𝐵|𝜓′𝐴 > |2 = |< 𝜓𝐵|𝜓𝐴 > |2
et donc
̅̅̅ |2
| ∑ 𝑎𝑘 𝑏𝑘 |2 = | ∑ 𝑎𝑘 𝑏𝑘
Pour simplifier, je raisonne sur deux termes mais le raisonnement est évidemment général.
(𝑎1𝑏1 + 𝑎2𝑏2)(𝑎1𝑏1 ̅̅̅̅̅̅̅ + ̅̅̅̅̅̅̅ ̅̅̅ + 𝑎2𝑏2
𝑎2𝑏2) = (𝑎1𝑏1 ̅̅̅)(𝑎1
̅̅̅̅𝑏1 + ̅𝑎2
̅̅̅𝑏2)
̅̅̅ + 𝑎2𝑎1
̅̅̅̅𝑏1𝑏2
𝑎1𝑎2 ̅̅̅ = 𝑎1𝑎2
̅̅̅̅𝑏2𝑏1 ̅̅̅ + 𝑎2𝑎1
̅̅̅̅𝑏2𝑏1 ̅̅̅
̅̅̅̅𝑏1𝑏2
Montrons maintenant qu’il est possible de trouver un troisième état, ψC, qui se transforme de
la même façon que ψA et ψB. Par transitivité, on en déduira alors que ψA et ψB se
transforment de la même façon. On doit satisfaire
𝐼𝑚(𝑎1𝑎2̅̅̅̅)𝐼𝑚(𝑐1𝑐2
̅̅̅) ≠ 0 ; 𝐼𝑚(𝑐1𝑐2 ̅̅̅) ≠ 0
̅̅̅)𝐼𝑚(𝑏1𝑏2
ce qui est toujours possible.
𝜓 ′ 𝐵 = 𝑇 𝜓𝐵 = ∑ 𝑏𝑘 𝑇 𝜓𝑘
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𝑇(𝑎 𝜓𝐴 + 𝑏 𝜓𝐵) = 𝑇 (∑ 𝑎 𝑎𝑘 𝜓𝑘 + ∑ 𝑏 𝑏𝑘 𝜓𝑘)
= ∑ 𝑎 𝑎𝑘 𝑇 𝜓𝑘 + ∑ 𝑏 𝑏𝑘 𝑇 𝜓𝑘 = 𝑎 𝑇 𝜓𝐴 + 𝑏 𝑇 𝜓𝐵
𝜓 ′ 𝐵 = 𝑇 𝜓𝐵 = ∑ ̅̅̅
𝑏𝑘 𝑇 𝜓𝑘
= ∑ ̅̅̅̅̅̅
𝑎 𝑎𝑘 𝑇 𝜓𝑘 + ∑ ̅̅̅̅̅̅
𝑏 𝑏𝑘 𝑇 𝜓𝑘 = 𝑎̅ 𝑇 𝜓𝐴 + 𝑏̅ 𝑇 𝜓𝐵
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