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1 INTRODUCTION
L’imagerie médicale regroupe les moyens d’acquisition et de restitution d’images sur la base
de plusieurs phénomènes physiques tels que la résonance magnétique, la radioactivité,
l’absorption et atténuation des r-X, la réflexion d’ondes d’ultrasons, l’effet photoélectrique,
etc.
Dans le but de bien comprendre toutes les techniques existantes, nous aborderons avant tout
les principaux éléments qui rendent possibles ces phénomènes physiques tels que les concepts
d’atome, de radioactivité, d’interaction des particules avec la matière, d’effet photoélectrique
ainsi que d’autres concepts aussi essentiels que les précédents.
Lorsque les concepts de base seront bien définis, nous expliquerons les fondements de chaque
technique d’imagerie médicale. Nous traiterons par la suite des modalités des techniques que
nous diviserons en trois groupes : les techniques qui utilisent les rayons X (radiographie plane,
fluoroscopie, mammographie et tomographie axiale calculée par ordinateur), celles qui
forment ce que l’on appelle la médecine nucléaire (scintigraphie, tomographie par émission de
photons et tomographie par émission de positons) ainsi que les techniques d’imagerie par
résonance magnétique et d’imagerie par ultrasons.
Par la suite, nous décrirons les différentes propriétés des images en se concentrant sur le
contraste et la résolution spatiale de celles-ci.
Une section sera consacrée à la production de rayons X et à la description des tubes à rayons X
et des générateurs. Nous retrouverons également un tableau résumant les types d’appareils
par technique utilisés dans les hôpitaux du Québec.
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2.1.1 L’ATOME
L’atome est la plus petite division d’un élément dans lequel l’identité chimique est maintenue.
Il est composé d’un noyau dense, chargé positivement qui contient des protons et des
neutrons et un nuage extranucléique d’électrons chargés négativement. Dans un état non-
ionisé, l’atome compte autant de charges positives que négatives.
Dans le modèle de Bohr, (Niels Bohr, 1913) les orbites des électrons sont à distance fixe du
noyau. Chaque électron occupe un état d’énergie fixe, ce qui confère à l’atome des couches
électroniques auxquelles on assigne les lettres K, L, M, N, O, P, ou la couche K est la plus
profonde (la plus proche au noyau). Les couches ont également un nombre quantique « n » qui
prend les valeurs 1, 2, 3, 4, etc., pour K, L, M, etc., respectivement. Chaque couche ne peut
contenir que 2n2 électrons. Donc, la couche K (n=1) ne peut contenir que deux électrons, la
couche L (n=2) peut en contenir 2 (2)2= 8, etc.
Le noyau de l’atome est composé de neutrons (éléments sans charge électrique) et de protons
(éléments de charge électrique positive). Le nombre de protons correspond au numéro
atomique Z et le nombre de protons et de neutrons dans un noyau correspond au nombre de
masse A (à ne pas confondre avec la masse atomique qui correspond à la masse de l’atome au
complet). À titre d’exemple, le nombre de masse A de l’oxygène-16 est 16 (8 neutrons et 8
protons) alors que la masse atomique est 15.9949amu.
La notation est habituellement la suivante: AZXN. Dans cette notation, Z et X sont redondants
puisque le nombre de protons est généralement contenu dans le nom chimique (H,
Hydrogène, correspond à Z=1, He, Hélium, correspond à Z=2, et ainsi de suite, en suivant le
tableau périodique). Le nombre de neutrons est calculé par N=A (nombre de masse) – Z
(nombre de protons). La charge de l’atome est donnée par un exposant à droite.
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Dans le noyau, il existe une force nommée force nucléaire. Une force autre qu'électrostatique
ou électromagnétique s'exerçant entre nucléons (éléments du noyau) et qui assure la cohésion
du propre noyau. Une telle force est essentiellement attractive et à très court rayon d'action.
Un atome (même un ion ou une molécule en général) a un niveau d’énergie associé. Le niveau
d’énergie est un état quantique stationnaire équivalent à une énergie interne particulière.
Cette énergie s'exprime souvent en électronvolts mais, de préférence, en kilojoules par mole
(unités du système international).
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Figure 3 : Énergie libérée sous forme de rayons X Figure 4 : Énergie libérée sous forme d’électrons Auger
Source : JT Bushberg et al., 2002, p.23.
2.4 RADIOACTIVITÉ
Seules certaines combinaisons de neutrons et de protons sont stables. Les atomes possédant
un nombre impair de neutrons, un nombre impair de protons et une masse atomique élevée
ont tendance à être instables. Par contre, avec le temps, ces noyaux instables vont aller vers
un état stable.
Il existe deux types d’instabilité, l’excès de neutrons et le déficit de neutrons. Ce type de noyau
a un excès d’énergie comparé aux noyaux où il n’y a pas ces déséquilibres. L’équilibre est
néanmoins atteint par conversion d’un neutron vers un proton ou vice versa et cette
conversion s’accompagne d’émission d’énergie. Cette émission d’énergie inclut des particules
et des radiations. Les noyaux qui se transforment d’un état instable à un état stable sont dits
radioactifs et le processus de transformation est appelé décroissance radioactive. Cette
décroissance radioactive peut passer par différents stades avant d’atteindre un atome stable.
Par exemple, l’uranium-238 (isotope de l’uranium avec un nombre de masse équivalent a 238)
subit 14 transformations avant d’atteindre un état stable qui est le plomb-206 (isotope du
plomb avec un nombre de masse de 238). On parle de noyau précurseur (celui qui mène à la
radioactivité et qui est toujours instable) et de noyau engendré (celui ayant subi la
décroissance radioactive et qui peut être instable ou stable).
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Il existe une autre méthode lorsque la désexcitation ne se fait pas par émission de
rayonnement gamma : la conversion interne. Ce processus de désexcitation se fait par
transfert orbital d’électrons. L’électron est éjecté de l’atome avec l’énergie cinétique
équivalente au rayonnement gamma moins l’énergie de liaison.
D’un côté, on entend par « lourdes » les particules beaucoup plus lourdes que les électrons,
c’est-à-dire toutes les particules à l’exception des électrons eux-mêmes puis des positrons
(même masse que l’électron mais avec une charge électrique positive). Pour ce genre de
particules, la perte d’énergie est dominée par leur interaction électromagnétique avec les
électrons atomiques : processus d’excitation et d’ionisation.
D’un autre côté, la perte d’énergie des particules légères (électrons et positrons) est détectée
principalement grâce à l’observation de la perte d’énergie par rayonnement (processus
expliqué ci-dessous).
Une autre distinction importante entre des particules légères et lourdes est leur cheminement
dans la matière. Les électrons suivent des chemins tortueux, résultat de la diffusion causée par
l’attraction ou la répulsion coulombienne. Par contre, les particules plus lourdes ont un
cheminement plus direct. On peut voir ce phénomène dans la figure 5 suivante.
Figure 5. Cheminement dans la matière. L’électron à gauche et le photon alpha particule lourde à droite.
Source : JT Bushberg et al. 2002, p. 34.
L’excitation est le transfert d’une partie de l’énergie de la particule incidente vers des
électrons dans le matériau absorbant. L’énergie ne dépasse pas l’énergie de liaison de
l’électron. Suite à l’excitation, l’électron va retourner vers un niveau d’énergie plus bas en
émettant des radiations électromagnétiques ou des électrons Auger. Ce phénomène est
montré dans la figure 6.
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À peu près, 70% des particules chargées d’énergie mènent vers une excitation non-ionisante.
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La variation de longueur d’onde donne par conséquence une variation d’énergie. Le photon
perd son énergie, laquelle est entièrement distribuée à l’électron sur lequel la diffusion s’est
faite.
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2.9 LE RAYONNEMENT
En revenant à la détection de perte d’énergie pour ce qui concerne les particules légères, il
faut introduire le concept de rayonnement.
Le rayonnement est l’énergie qui traverse l’espace ou la matière. Il existe deux types de
rayonnements :
- Électromagnétique : rayonnement qui est issu de différents champs
électromagnétiques comme les ondes radioélectriques, les ondes lumineuses, visibles
ou invisibles et les rayons X et gamma.
- Corpusculaire : radiations dues aux particules : protons, électrons ou neutrons.
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On peut décrire les ondes électromagnétiques comme des ondes ou des particules. Dans
certaines situations, les ondes électromagnétiques se comportent comme des ondes, dans
d’autres, comme des particules.
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( ) ( )
* 1 eV est l’énergie acquise par un électron lorsqu’il traverse une différence de potentiel d’1 V
dans le vide.
Toute machine dédiée au secteur de l’imagerie médicale du corps humain nécessite une
quelconque forme d’énergie. Dans ce cas là, cette énergie doit être capable de pénétrer les
tissus.
D’un côté, la lumière visible a une capacité limitée à pénétrer les tissus. Elle est utilisée plutôt
à l’extérieur du département de radiologie : dermatologie (photographie de la peau), en
gastro-entérologie (inspection du tube digestif), en obstétrique (étude de la grossesse et de
l’accouchement) à partir de l’endoscopie et en pathologie (étude des maladies en utilisant le
microscope).
C’est donc le spectre électromagnétique hors de la lumière visible qui est utilisé en radiologie
diagnostique : rayons X, mammographie (étude des seins), la tomographie axiale, la résonance
magnétique et la médecine nucléaire. Toutes ces modalités seront expliquées dans les sections
suivantes.
À l’exception de la médecine nucléaire, les techniques d’imagerie n’ont pas seulement besoin
de pénétrer les tissus mais doivent aussi interagir avec ce tissu sous forme d’absorption,
d’atténuation et de diffusion. Dans le cas contraire, l’énergie détectée ne contiendrait aucune
information utile sur l’anatomie du patient et il ne serait pas possible de construire une image
en utilisant cette information.
De plus, la qualité des images médicales a surtout une utilité au niveau diagnostique.
L’évaluation d’une image médicale ne comprend donc pas de critères artistiques mais des
critères techniques. Dans la plupart des cas, il s’agit de trouver un compromis entre
l’acquisition d’une image médicale de qualité et la santé et la sécurité du patient. Il est sûr
qu’une meilleure image par rayons X peut être obtenue en augmentant la dose d’irradiation
administrée au patient, par résonance magnétique grâce à un temps d’acquisition plus long ou
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de meilleures images ultrasonores grâce à un niveau d’ultrasons plus élevé, etc. Néanmoins,
cette amélioration serait au dépend de la sécurité ou du confort du patient. Il s’agit donc de
trouver un compromis entre qualité de l’image et sécurité du patient.
À la base, cette technologie n’utilise que deux grands équipements : une source de rayons X
positionnée devant le patient et un détecteur de rayons X (plat en général) qui est placé de
l’autre côté (Figure 10).
Le processus de base consiste en une émission de rayons X de courte durée (0.5 sec) de la
source positionnée en face du patient et qui interagit avec celui-ci. Le détecteur permet de voir
comment les rayons X se sont modifiés une fois qu’ils ont traversé le corps. Les rayons X, à la
sortie de la source (du tube à rayons X) sont atténués par les milieux biologiques traversés
suivant une loi exponentielle qui tient compte de l'absorption photoélectrique et de la
diffusion par effet Compton. Soit I0 le flux incident de rayons X pénétrant et suivant l'axe x
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∫ ( )
Ainsi, la distribution homogène initiale des rayons (ceux qui sont sortis de la source) est
modifiée selon l’intensité avec laquelle ceux-ci sont absorbés (processus nommé atténuation)
ou diffusés dans le corps. Les propriétés d’atténuation des tissus comme l’os ou les tissus mous
sont différentes, ce qui résulte en une distribution non homogène des rayons qui émergent du
patient et qui, en conséquence vont atteindre la plaque du détecteur. L’image radiographique
est donc l’image de la distribution des rayons X, où les zones les plus blanches sont celles qui
correspondent aux zones de grande atténuation et celles qui sont plus foncées correspondent
aux zones de moindre atténuation. Le détecteur peut être soit un film photosensible soit un
système de détection électronique (radiographie digitale).
La radiographie est une imagerie par transmission et projection. La source de rayons est à
l’extérieur du corps (concept lié à l’imagerie par transmission), et chaque point de l’image
correspond à une information le long d’une trajectoire linéaire à travers le patient (voir ci-
dessous le concept d’imagerie par projection).
Dans ces principaux domaines, la radiographie est très largement utilisée pour le diagnostic de
fractures osseuses, de cancer des poumons et de problèmes cardiovasculaires.
Lorsqu’une radiographie est prise, le patient reçoit une dose d’irradiation qui dépend de
l’examen et de l’appareil utilisé. Le sievert (Sv) est l’unité du système international dérivé de la
dose équivalente. La dose équivalente est une grandeur physique mesurant l’impact sur les
tissus biologiques d’une exposition à un rayonnement ionisant, notamment à une source
radioactive. Définie comme la dose absorbée (énergie reçue par l’unité de masse) corrigé d’un
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L’imagerie en champs sombre est une technique basée sur les interférences des rayons X
lorsqu’elles ont traversé les matériaux, interférences qui donnent des informations sur le
contraste de phase et des informations sur les champs sombres des images.
Les images en champs sombre sont sensibles à la diffusion des radiations à l’intérieur du
matériau lui-même, tandis que les images traditionnelles à rayons X ne le sont pas. Cette
sensibilité permet de révéler des changements subtils de la structure osseuse, des tissus mous
ou des autres composés, en procurant une clarté incomparable.
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3.4 LA FLUOROSCOPIE
La fluoroscopie est l’acquisition en continu
d’images radiographiques en temps réel de
radiographie. Il s’agit d’une technique qui est
capable d’obtenir des images en mouvement
en temps réel des structures internes du
patient. Le fluoroscope est une machine
équipée d’une source de rayons X et d’un
écran fluorescent, laquelle est en même
temps divisée en un intensificateur d’images
de rayons X et une caméra CCD (caméra
dotée d’un capteur CCD, dispositif à transfert Figure 13. Le fluoroscope C-arm.
de charge qui transforme les photons Source :
http://host123.ebm.bestsoftwarehost.com/images/XR-
lumineux reçus en tensions proportionnelles
Z-CB7D%20X.jpg
au nombre d’électrons éjectés par effet
photoélectrique qui seront postérieurement
numérisés).
Le processus d’obtention d’images est le même que celui de la radiographie. Par contre, la
fluoroscopie permet d’obtenir plusieurs radiographies simultanément et celles-ci sont
rapportées sur l’écran fluorescent et enregistrées simultanément par la caméra CCD.
On peut définir un écran fluorescent comme une couche de matériel couvert d’une substance
fluorescente afin d’émettre de la lumière visible quand elle est frappée par la radiation
ionisante provenant de la source de rayons X.
L’intensificateur d’images de rayons X permet de voir les images sous conditions normales (à
l’époque, les radiologistes devaient analyser les résultats obtenus dans des chambres noires
ou avec des « lunettes rouges adaptées »), et permet également de les enregistrer.
On utilise les caméras CDD car elles ont un senseur d’images (convertissage d’une image
optique par un signal électrique) en agissant comme un dispositif photoélectrique qui est idéal
dans ce cas-là.
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La fluoroscopie est aussi utilisée pour faire des films de rayons X d’organes en mouvement,
comme le cœur ou l’œsophage.
À titre d’exemple, l’utilisation de la fluoroscopie pour l’analyse de l’intestin grêle est mise en
place à l’aide d’une radiographie conventionnelle après l’injection de produit de contraste par
le biais d’un cathéter, directement dans la lumière de l'intestin grêle. La réception des rayons X
transmis se fait par un écran digital, permettant d'enregistrer l'image en continu. Le point fort
plus évident est l'enregistrement en continu, qui permet, en plus de la visualisation
morphologique, de mettre en évidence les mouvements péristaltiques du tube digestif. Par
contre, le patient reçoit une forte irradiation.
3.5 LA MAMMOGRAPHIE
La mammographie est une radiographie de la poitrine et donc une imagerie par transmission
et par projection. L’énergie des rayons X est beaucoup plus faible que celle d’autres
applications (environ 0.7 mSv) et les machines modernes de mammographie sont désignées
spécifiquement pour cette fin. La mammographie sert à diagnostiquer le cancer du sein
asymptomatique (qui n’a pas encore produit de symptômes) et le cancer du sein
symptomatique (celui qui a déjà produit symptômes).
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3.6.1 PRÉSENTATION
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Cette méthode a modifié la chirurgie dans le sens qu’elle permet d’éviter des interventions
chirurgicales exploratoires. Les scanners modernes peuvent acquérir des images de moins
d’1mm d’épaisseur sur le corps au complet et permettent de révéler la présence de cancers,
disques rompus, anévrismes et un grand nombre d’autres pathologies. À l’aide de la
tomographie, on peut faire ressortir certains tissus en injectant un produit de contraste
(souvent un complexe d’iode comme l’iode hydrosoluble, ou des produits contenant du sulfate
de baryum ou des métaux lourds). À titre d’exemple, l’iode est communément utilisée pour
faire ressortir les vaisseaux sanguins, car après l’injection de la solution iodée, ceux-ci
apparaissent hyperdenses et sont très visibles lorsque l’irradiation est faite. Les scanners se
sont beaucoup améliorés depuis les années 70 alors qu’ils ne permettaient d’acquérir que des
coupes isolées. Le patient était placé sur une table mobile qui se déplaçait sous l’anneau
circulaire chaque fois qu’un niveau d’acquisition (coupe ou slice) était requis. Le patient restait
immobile pour chacune des prises d’images. Aujourd’hui, avec l’augmentation des barrettes et
le déplacement automatique de la table, on peut faire un examen tomographique en très peu
de temps avec un grand nombre d’images. Évidemment, la dose émise au patient doit être
considérée et il faut la limiter autant que possible, surtout dans le cas des maladies bénignes.
Les équipements sont de plus en plus sophistiqués et l’on dispose maintenant de deux
principaux types de scanner : les spiralés ou hélicoïdaux et les doubles tubes.
Pour le scanner spiralé, l’émission des rayons X (l’acquisition) est toujours continue. La table
avance dans l’anneau circulaire à une vitesse fixe (donnée par le paramètre pitch : distance par
révolution / largeur des rayons (beam width)) en atteignant des examens qui ont une durée de
quelques secondes. Les premiers scanners spiralés avaient uniquement une barrette (single
slice scanners en anglais), ce qui ne permettait qu’une seule acquisition de données pour
chaque position lorsqu’une rotation des tubes à rayons X était effectuée. L’apparition des
scanners multi-barrettes (multi-slices scanners en anglais) a permis d’augmenter le nombre de
tranches par rotation. Un scanner est maintenant capable d’atteindre un total de 320 tranches
par rotation. Avec les appareils de dernière génération, il est possible d’effectuer des rotations
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chaque 260 ms (comparativement à 500 ms pour les appareils anciens), des coupes plus fines,
d’accéder à la reconstruction tridimensionnelle de structures de taille réduite (telles que les
artères coronaires) et de réussir à faire des images d’aussi bonne qualité en utilisant des
irradiations inferieures.
Le scanner doubles tubes est le premier scanner à double source de rayons X. Il s’agit d’une
technologie avec deux sources de rayons X qui sont disposées à angle droit l’une par rapport à
l’autre qui peut offrir une vitesse d’acquisition (un pitch de 3,2) et une résolution temporelle (à
75 ms) deux fois plus élevée. Il est également possible d'utiliser les deux tubes à des énergies
différentes (double énergie), ce qui ouvre de nouveaux domaines d'utilisation.
Le tomodensitomètre (CT Scan) est basé sur la mesure des différents coefficients d'absorption
µ(x,y) des tissus traversés par un faisceau de rayons X (voir formule de la section radiographie)
ou CA. L’absorption et l'atténuation sont deux concepts étroitement liés, car ce qui est absorbé
par les tissus est dû à l’atténuation des rayons incidents. Chaque tissu a son coefficient
d'absorption propre qui dépend de la densité du tissu et de l'énergie du faisceau du rayon X
qui le traverse.
Figure 19. Éléments nécessaires pour la réalisation la plus simple d’un CT Scan
Source : http://www.aapm.org/meetings/07AM/VirtualPressRoom/LayLanguage/IIMultiplexing.asp
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Figure 20. Obtention d’un profil d’absorption selon x par un angle donné
Source : JT Bushberg et al., 2002 (gauche) et JM Lina et C. Laporte [notes du cours GTS601 : Principes de l’imagerie
médicale. ÈTS], 2010 (droite)
Par la suite, on fait tourner le système de quelques degrés et on recommence une série de
mesures lors de la nouvelle translation (voir figure 21).
Figure 21. Rotation du système et nouvelle Figure 22. Ensemble d’opérations à répéter
translation Source : JM Lina et C. Laporte [notes du cours
Source JT Bushberg et al., 2002 GTS601 : Principes de l’imagerie médicale. ÈTS], 2010
Ces opérations sont répétées sur 180 degrés. On voit trois exemples de projections dans la
figure 22 ci-dessous.
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La deuxième façon de produire des rayons X est basée sous le principe d’accélération (freinage
et changement de trajectoire) d’électrons.
Lorsqu’on applique une haute tension électrique (de l’ordre de 20 à 400 kV) entre deux
électrodes, un courant d’électrons, de la cathode vers l’anode (appelée aussi anticathode ou
cible), est produit. Lorsque le faisceau d’électrons avance vers la cible, ils est freiné par les
atomes de celle-ci, en provoquant un rayonnement continu de freinage ou de Bremsstrahlung
(phénomène décrit plus bas), dont une partie du spectre est dans le domaine des rayons X. En
même temps, les rayons résultant provoquent l’excitation des atomes de la cible qui, telle que
décrit au début de cette section, réémettent un rayonnement X grâce au phénomène de la
fluorescence X. Le tube donnera un spectre résultant de la superposition du rayonnement de
freinage et de la fluorescence X de la cible.
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D’un autre côté, lorsqu’on parle de la production de rayons X basée sur le principe
d’accélération par changement de trajectoire, on parlera du rayonnement synchrotron, qui est
donné grâce à l’accélérateur circulaire synchrotron. Dans de tels accélérateurs, un champ
magnétique permet d’accélérer un faisceau d’électrons, où selon les équations de Maxwell,
ces particules chargées vont émettre un rayonnement électromagnétique. Selon la vitesse
appliquée aux électrons, on atteindra une partie du spectre électromagnétique ou une autre.
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Une amélioration des tubes permet d’avoir des intensités de rayons X plus importantes. Ce
système d’amélioration est appelé sous le nom de tubes à anode tournante, où une anode de
grande dimension et en forme cylindrique est tournée de sorte que chaque partie de celle-ci
ne soit irradiée que pendant des courts intervalles de temps. On réussit, avec cette méthode à
faciliter la dissipation de la chaleur.
Afin de procurer un spectre continu, une énergie maximale, une quantité élevée des rayons
émis et une intensité la plus importante possible, il faut bien étalonner les principaux
paramètres des tubes à cathode chaude. Il faut faire surtout très attention aux trois
paramètres suivants : la composition chimique de la cible, la tension anode-cathode et
l’intensité du filament. En ce qui a trait à la composition chimique de la cible, celle-ci
déterminera le spectre et fera varier les énergies/longueurs d’onde des raies Kα1, Kα2 et Kβ,
des atomes de la cible. Ensuite, en ce qui a trait à la tension anode-cathode, il faut assurer une
tension élevée entre ces deux électrodes car c’est ce paramètre qui va déterminer la forme du
spectre continu de freinage et des autres grandeurs comme l’énergie maximale des rayons X
émis. Plus on augmente la tension, plus l’énergie maximale des rayons X (énergie des photons)
augmente, et par conséquent, plus la longueur d’onde minimale diminue. L’énergie des
électrons émis par le filament de tungstène et accélérés par le tube suivent cette équation :
4.4 GÉNÉRATEURS
Le générateur de rayons X appliqué à la radiologie humaine utilise normalement une puissance
qui est entre les 30 et 100KW. On utilise une forte puissance étant donné que le cliché doit
être réalisé rapidement afin d’éviter le flou dû au mouvement du patient.
En ce qui concerne la tension, à titre d’exemple, pour faire une mammographie la tension
d’émission est de 20 kV. Pour faire une radiographie pulmonaire, la tension monte jusqu’aux
150 KV. Pour un diagnostic radiothérapeutique, la tension peut atteindre les 250 kV.
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5 ULTRASONS
L’ultrason est un son dont la fréquence est supérieure à 20 000 Hz. C’est une onde mécanique
et élastique qui a besoin d’un support matériel pour se propager. On parle d’ultrason car leur
fréquence est trop élevée pour être audible à l’oreille humaine (son trop aigu). Sa vitesse
change d’un milieu à l’autre. Par exemple, la célérité du son dans l’air est de 300 m/s alors que
dans en milieu aqueux, il a une vitesse de 1500 m/s (presque la même vitesse qu’il aura dans
l’organisme humain).
Avant tout, il faut savoir que les tissus présentent une résistance au passage des ultrasons,
résistance variable selon le tissu et dépendant du module d’élasticité et de la densité du tissu.
Les tissus sont séparés par des interfaces. Lorsque les ultrasons frappent l’interface, une partie
de l’énergie incidente est transmise, une autre est réfléchie et, si la taille de l’interface est
inférieure à la longueur d’onde des ultrasons, une dernière partie est diffusée (l’onde incidente
est renvoyée dans toutes les directions de l’espace). La transmission, ainsi que la réflexion sont
fonction de l’angle d’incidence de l’onde sonore. Il existe une transmission dans la même
direction et de même sens lorsque l’incidence est faite perpendiculairement à l’interface. Dans
ce cas, la réflexion est faite dans le sens contraire. Quand l’incidence n’est pas perpendiculaire,
apparaît le phénomène de réfraction. L’onde transmise subit une déviation, tandis que l’onde
réfléchie est déviée d’un angle égal à celui de l’onde incidente par rapport à la normale à
l’interface. Les énergies transmises et réfléchies, ainsi que l’angle de réfraction sont fonction
de la différence d’impédance entre les tissus. La réflexion sera élevée si la différence
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d’impédance entre les tissus est élevée. Il existe enfin un phénomène d'absorption de l'énergie
par les tissus traversés qui transforme l'énergie acoustique en énergie calorifique.
5.2 L'ÉCHOGRAPHIE
Lorsqu’une onde ultrasonore rencontre une
interface, elle est réfléchie sans subir aucune
modification de sa fréquence. L’énergie ainsi
réfléchie (écho) sera utilisée afin d’identifier, localiser
et caractériser l’interface avec laquelle l’onde a
frappé.
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ultrasonore. Environ 1000 transducteurs ultrasonores disposés en ligne sont présents dans les
sondes normales, et environ 3000 lorsqu’on parle d’échographies cardiaques. La fonction de la
sonde consiste à envoyer des ultrasons modulables afin que ceux-ci soient réfléchis par les
éléments à étudier et qu’ensuite, un enregistrement de ces échos soit fait. Le radiologue peut
moduler la fréquence des ultrasons. Les ultrasons de fréquence élevée permettent l’obtention
de signaux plus précis en fournissant une image plus fine, et les ultrasons de fréquence plus
faible permettent l’examen des structures profondes. Afin de modifier la fréquence, plusieurs
sondes sont mises à la disposition du radiologue :
- sondes de 1,5 a 4,5 Mhz (usage courant des secteurs profonds comme l’abdomen et le
pelvis en donnant une définition de l’ordre de quelques millimètres),
- sondes de 5 Mhz (usage pour l’examen des structures de profondeur intermédiaire
comme le cœur d’enfant, en donnant une définition inférieure au millimètre,
- sondes de 7Mhz pour les petites structures qui sont assez proches de la peau, comme les
artères ou les veines, en donnant une résolution près du dixième de millimètre, et
- des sondes qui travaillent dans l’intervalle des 10Mhx jusqu’aux 18Mhz (utiles dans
l’imagerie superficielle (structures proches à la peau) et en donnant une définition proche
du centième de millimètre.
Comme vu précédemment, la fréquence d’émission des ultrasons joue un rôle important dans
le niveau de définition. D’autres paramètres comme la forme de la structure examinée et la
fréquence de réception feront également changer la qualité de l’image. À ce propos, on
obtient une bonne résolution lorsque la structure est positionnée de manière perpendiculaire
au faisceau d’ultrasons. En ce qui concerne la fréquence de réception, elle est normalement
égale à celle d’émission lorsque la sonde travaille en mode fondamental, ou égale au double
de celle émise lorsque la sonde travaille en mode harmonique. En utilisant ce mode, la sonde
ne détecte que les échos revenus du même sens que l’émission, écartant alors les échos qui
sont diffusés, permettant ainsi d’obtenir un signal plus fort et en conséquence une image
beaucoup moins bruitée.
Comme expliqué plus haut, d’autres composants sont aussi présents dans l’échographe. Le gel,
de son côté, assure le contact total entre la peau du patient et la sonde. Sans l’application du
gel, Il y aurait toujours des fines couches d’air entre la sonde et le patient qui atténuerait de
façon importante l’émission et la réception des ultrasons par la sonde. Cela est dû à la
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GTS503 - HIVER 2013 | COURS 3 : IMAGERIE MÉDICALE
différence d’impédances acoustiques des deux milieux (Zair= 413,5 Pa·s/m, Zpeau=161,4·104
Pa·s/m).
Les signaux sont ensuite amplifiés et traités afin de les convertir en signal vidéo, où l’image est
donnée en niveau de gris qui varient selon l’intensité de l’écho reçu.
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