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Neutron

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Pour les articles homonymes, voir neutron (homonymie).


Neutron
Représentation schématique de la composition en quarks d'un neutron, avec deux
quarks d et un quark u. L'interaction forte est transmise par des gluons
(représentés ici par un tracé sinusoïdal). La couleur des quarks fait référence aux
trois types de charge de l'interaction forte : rouge, verte et bleue. Le choix de
couleur effectué ici est arbitraire, la charge de couleur circulant à travers les
trois quarks.
Propriétés généralesClassification
Particule composite (baryon)
Composition
1 quark u
2 quarks d1
Famille
Fermion
Groupe
Baryon (nucléon)
Interaction(s)
Forte, faible, gravitation
Symbole
n, n0
Antiparticule
Antineutron
Propriétés physiquesMasse
939,56542 MeV/c²3
(1,674 93 × 10−27 kg)
(1,0086649 u3)
Charge électrique
0 C
Moment dipolaire
< 2,9 × 10−26 e cm
Polarisabilité électrique
1,16(15) × 10−3 fm3
Moment magnétique
−1,913 042 7(5) μN
Polarisabilité magnétique
3,7(20) × 10−4 fm3
Charge de couleur
0
Spin
½
Isospin

Parité
+1
Durée de vie
880,3 ± 1,1 s
Forme condensée

HistoriquePrédiction
Ernest Rutherford (1920)
Découverte
1932
Découvreur
James Chadwick

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Le neutron est une particule subatomique de charge électrique nulle.

Les neutrons sont présents dans le noyau des atomes, liés avec des protons par
l'interaction forte. Alors que le nombre de protons d'un noyau détermine son
élément chimique, le nombre de neutrons détermine son isotope. Les neutrons liés
dans un noyau atomique sont en général stables mais les neutrons libres sont
instables : ils se désintègrent en un peu moins de 15 minutes (880,3 secondes). Les
neutrons libres sont produits dans les opérations de fission et de fusion
nucléaires.

Le neutron n'est pas une particule élémentaire mais une particule composite
composée de l'assemblage de trois composants : un quark up et deux quarks down,
liés par des gluons.
Caractéristiques
Description

Le neutron est un fermion de spin ½. Il est composé de trois quarks (deux down et
un up), ce qui en fait un baryon de charge électrique nulle. Ses quarks sont liés
par l'interaction forte, transmise par des gluons.

La masse du neutron est égale à environ 1,008 665 549 16 u, soit à peu près 939,565
379 MeV/c22 ou 1,675 × 10−27 kg4. Le neutron est 1,001 4 fois plus massif que le
proton. Sa charge électrique est nulle. Tout comme le proton, le neutron est un
nucléon, et peut être lié à d'autres nucléons par la force nucléaire à l'intérieur
d'un noyau atomique. Le nombre de protons d'un noyau (son numéro atomique, noté Z)
détermine les propriétés chimiques de l'atome et donc quel élément chimique il
représente ; le nombre de neutrons (usuellement noté N) détermine en revanche
l'isotope de cet élément. Le nombre de masse (noté A) est le nombre total de
nucléons du noyau : A = Z + N.

Le modèle standard de la physique des particules prédit une légère séparation des
charges positive et négative à l'intérieur du neutron, conduisant à un moment
dipolaire électrique permanent5. La valeur prédite est cependant trop petite pour
être mesurée avec les instruments actuels.

Le neutron possède une antiparticule, l'antineutron.


Stabilité
Article détaillé : Désintégration du neutron libre.
Diagramme de Feynman de la désintégration bêta d'un neutron en un proton, un
électron et un antineutrino électrique par l'intermédiaire d'un boson W−.

Selon les contraintes du modèle standard de la physique des particules, comme le


neutron est composé de trois quarks, son seul mode de désintégration possible (sans
modifier le nombre baryonique) suppose le changement de saveur d'un quark, par
l'intermédiaire de l'interaction faible. La désintégration d'un quark down, de
charge -1/3, en un quark up, de charge +2/3, est réalisée par l'émission d'un boson
W− ; de cette façon, le neutron se désintègre en un proton (qui contient un quark
down et deux quarks up), un électron et un antineutrino électronique.

n → p + e− + antineutrino + 782 keV

À l'extérieur d'un noyau atomique, le neutron libre est instable et sa durée de vie
moyenne est de 880,3 ± 1,1 s (soit un peu moins de 15 minutes ; la demi-vie
correspondante est de 880,3 × ln (2) = 610,2 s, soit un peu plus de 10 minutes)4.
Il se désintègre suivant le processus décrit ci-dessus. Ce processus, nommé
désintégration bêta, peut également transformer un neutron à l'intérieur d'un noyau
atomique instable.

Ces durées de vie (moyenne et demi-vie) sont très supérieures aux durées de vie des
neutrons observées dans un réacteur nucléaire, ce qui fait que la disparition des
neutrons par désintégration peut être négligée dans le bilan neutronique
(production/disparition) du réacteur.

À l'intérieur d'un noyau atomique, un proton peut se transformer en neutron par un


processus de désintégration bêta inverse. La transformation provoque également
l'émission d'un positron (un antiélectron) et d'un neutrino électronique.

p + 782 keV? → n + positron + neutrino

Dans un noyau atomique, l'instabilité du neutron est contrebalancée par celle qui
serait acquise par le noyau dans son ensemble si un proton additionnel participait
aux interactions répulsives des autres protons déjà présents. De cette façon, si
les neutrons libres sont instables, les neutrons liés ne le sont pas forcément. En
astrophysique, on précise que la stabilité du neutron peut être obtenue non plus
par l’interaction forte, mais par la gravitation. Une étoile à neutrons est un
astre extrêmement dense, dont la composition interne est majoritairement faite de
neutrons maintenus ensemble par le très fort champ gravitationnel qu'ils génèrent
du fait de leur grand nombre et de leur haute densité. La désintégration du neutron
est cette fois rendue impossible par le principe d'exclusion de Pauli qui empêche
les électrons ainsi produits de coexister en grand nombre.
Radioactivité

La radioactivité produit des neutrons libres. Ces neutrons peuvent être absorbés
par les noyaux d'autres atomes qui peuvent alors devenir instables. Ils peuvent
aussi provoquer une fission nucléaire par collision avec un noyau lourd fissile
(plutonium 239, uranium 235...).

Le neutron étant globalement neutre, il ne produit pas directement d'ionisations en


traversant la matière. En revanche, il peut avoir de nombreuses réactions avec les
noyaux des atomes (capture radiative, diffusion inélastique, réactions produisant
des particules α ou d'autres neutrons, fission du noyau, etc.), produisant chacune
des rayonnements ionisants. À ce titre, les neutrons sont considérés comme un
rayonnement ionisant, soit un rayonnement qui produit des ionisations dans la
matière qu'il traverse.
Historique
Défauts du modèle proton-électron du noyau

William Draper Harkins est le premier à prédire en 1920 l'existence du neutron6,7.

Ayant découvert l'existence du noyau atomique en 1911, Ernest Rutherford émet en


1920 l’hypothèse de l’existence du neutron comme une association proton-électron.
James Chadwick, l’assistant de Rutherford et l’un de ses plus brillants disciples,
entendit Rutherford, dans le cercle des habitués des Bakerian Lectures de la Royal
Society, formuler l’idée d’une sorte d’atome de masse 1 et de charge 0 qui n’était
pas l’hydrogène : cet objet n’est pas sujet aux répulsions électriques que
subissent les protons et les particules alpha et doit pouvoir s’approcher des
noyaux et y pénétrer facilement. Chadwick se souvint douze ans plus tard de cette
communication, quand il eut à interpréter les résultats de ses expériences.

Pendant toutes les années 1920, les physiciens supposent que le noyau atomique est
composé des protons et électrons nucléaires8,9. Par exemple, le noyau de 14N
contenait supposément 14 protons et 7 électrons nucléaires, en plus des 7 électrons
orbitaux à l'extérieur du noyau. Cependant des difficultés de ce modèle proton-
électron deviennent évidents. Le modèle est difficile à réconcilier avec le
principe d'incertitude de Heisenberg. Le paradoxe de Klein, découvert par Oskar
Klein en 1928, soulève encore d'autres objections au confinement d'un électron
léger à l'intérieur d'un volume aussi petit qu'un noyau.

En plus, les propriétés observées des atomes et des molécules ne sont pas
cohérentes avec le spin nucléaire prévu par le modèle proton-électron. Par exemple,
si le noyau 14N contenait vraiment un total de 21 particules (protons et
électrons), chacun de spin ½ ħ, son spin devrait être un multiple demi-entier de ħ.
Cependant les spectres moléculaires de N2 indiquent que le vrai spin de 14N est de
1(ħ), ce qui implique un nombre pair de particules constituantes.
Découverte du neutron

La découverte du neutron a résulté de trois séries d’expériences, faites dans trois


pays différents, l’une entraînant l’autre. En ce sens elle est exemplaire de la
recherche de la connaissance.
En 1930, en Allemagne, Walther Bothe et Herbert Becker, spécialistes du rayonnement
cosmique observent que les éléments légers lithium, béryllium et bore, bombardés
par des particules α, émettent des rayons « ultra pénétrants » qu’ils supposent
être des rayons gamma beaucoup plus énergiques que ceux émis par des noyaux
radioactifs ou accompagnant les transmutations nucléaires.

En 1931, en France, Irène et Frédéric Joliot-Curie intrigués par ces résultats


cherchent à comprendre la nature de ce rayonnement et découvrent qu’il a la
propriété de mettre en mouvement des noyaux atomiques et en particulier des
protons… Ils supposent qu’il s’agit là d’un effet Compton entre des gamma dont ils
estiment l’énergie à environ 50 MeV (une énergie très élevée pour l’époque) et de
l’hydrogène.

En 1932, en Angleterre, aussitôt ces résultats parus, James Chadwick fait un test
confirmant les résultats et va plus loin et mesurant avec précision l’énergie des
noyaux projetés en utilisant la réaction nucléaire 4He(α) + 9Be → 12C + 1n, il peut
affirmer que le rayonnement « ultra pénétrant » ne peut être un rayonnement gamma,
d’énergie très élevée, mais doit être composé de particules de masse 1 et de charge
électrique 0 : c’est le neutron.

Chacune des trois équipes avait travaillé avec les appareils dont elle disposait,
mais aussi avec ses connaissances et avait baigné dans la tradition de son
laboratoire. Il n’est pas étonnant que ce soit au laboratoire de Cambridge, dirigé
par Ernest Rutherford que le neutron ait été découvert. Depuis 1920, Rutherford, en
effet, avait émis l’hypothèse de l’existence du neutron comme une association
proton-électron. Cependant l'explication des propriétés nucléaires oblige de
reconnaître que le neutron est plutôt une particule aussi élémentaire que le
proton10.

Werner Heisenberg développe rapidement un modèle proton-neutron du noyau constitué


des protons et neutrons, ce qui réussit à expliquer les valeurs observées des spins
nucléaires. De plus, en 1934 Enrico Fermi explique la radioactivité β comme la
transformation d'un neutron par l'émission d'un électron (créé au moment de son
émission) ainsi qu'un neutrino (qui restait encore à découvrir une vingtaine
d'années plus tard). Aussi Fermi effectue le bombardement des éléments lourds avec
les neutrons afin d'induire la radioactivité aux éléments de numéros atomiques
élevés.

En 1935, Chadwick et son étudiant Maurice Goldhaber font la première mesure précise
de la masse du neutron. La même année Chadwick gagne le Prix Nobel de physique pour
la découverte du neutron. En apprenant cette nouvelle, Rutherford dira, selon
Emilio Segrè : « Pour le neutron, c’est Chadwick tout seul. Les Joliot-Curie sont
tellement brillants qu’ils le mériteront vite pour quelque chose d’autre ! »

En 1938, Fermi reçoit le prix Nobel en physique pour avoir démontré l'existence de
nouveaux éléments radioactifs produits par l'irradiation neutronique, ainsi que
pour la découverte des réactions nucléaires induites par des neutrons lents. Cette
dernière découverte amène Otto Hahn, Lise Meitner, et Fritz Strassmann à la
découverte de la fission nucléaire induite par les neutrons lents.

Ont également étudié les propriétés du neutron : Jean-Louis Destouches11, Igor


Tamm, Franz N. D. Kurie.
Détection
Article détaillé : Détection de neutrons.

Les particules atomiques et subatomiques sont détectées par la signature qu'elles


produisent par interaction avec leur environnement. Ces interactions résultent de
leurs caractéristiques fondamentales. Du fait notamment de sa charge globalement
nulle, le neutron est généralement détecté par interaction nucléaire, c'est-à-dire
par l'utilisation de réactions nucléaires spécifiques.
Applications

Les neutrons sont utilisés pour la diffusion neutronique, processus permettant


d'étudier de la matière à l'état condensé. Ce rayonnement pénétrant permet de voir
les intérieurs des corps, comme des métaux, des minerais, des fluides et permet
d'examiner leur structure à l'échelle atomique par diffraction. Un autre avantage
des neutrons réside dans leur sensibilité magnétique due à leur spin, ce qui permet
d'étudier la structure magnétique des matériaux. La spectroscopie neutronique
permet d'étudier d'une manière unique les excitations des corps, comme les phonons,
les vibrations atomiques et les magnons. Les neutrons sont également utilisés pour
radiographier des objets spéciaux (éléments pyrotechniques de moteurs-fusées par
exemple, ou encore barres de combustible irradié). On parle dans ce cas de
neutronographie. Dans ces utilisations, le rayonnement neutronique est
complémentaire des rayons X.

Les neutrons sont également utilisés pour leur aptitude à provoquer des réactions
nucléaires (fissions, capture radiative ou diffusion inélastique). Une application
en est le contrôle nucléaire de procédé, qui permet de mesurer quantitativement et
qualitativement le contenu de mélanges de matière fissile (uranium, plutonium,
actinides mineurs) dans le processus de traitement du combustible usé (usine de La
Hague notamment).
Sources

Les sources de neutrons à haut flux sont soit des réacteurs nucléaires destinés à
la production de ce rayonnement, soit des sources de spallation, grands
accélérateurs de protons qui envoient un faisceau de protons accélérés sur une
cible évaporant des neutrons. Typiquement, les sources de neutrons rassemblent un
parc d'instrumentation formant de grands centres d'utilisateurs nationaux ou
internationaux.
Centres de recherche

Australie :

L'ANSTO (en) opère le réacteur historique HIFAR (en) et met en service un des
plus modernes centres neutroniques OPAL (en).

Europe :

L'institut Laue-Langevin est le plus grand centre du monde autour d'un réacteur
neutronique.

Notes et références

Maurice Jacob, Au cœur de la matière : la physique des particules élémentaires,


Odile Jacob, 2001, 400 p. (ISBN 978-2-7381-0980-4, lire en ligne [archive]), p. 37.
Eric Simon, « La différence de masse entre proton et neutron obtenue par calcul
pour la première fois [archive] », sur ca-se-passe-la-haut.fr, 17 avril 2015
(consulté le 18 mars 2016).
CODATA 2010
(en) [PDF] « The Review of Particle Physics [archive] », Particle Data Group, 2014
(en) « Pear-shaped particles probe big-bang mystery [archive] », Université du
Sussex, 20 février 2006
(en) « William Draper Harkins | American chemist », Encyclopedia Britannica, mise-
à-jour 2018 (lire en ligne [archive], consulté le 11 mars 2018)
(en) Patrick Coffey, Cathedrals of Science : The Personalities and Rivalries That
Made Modern Chemistry, Oxford University Press, 29 août 2008, 400 p. (ISBN 978-0-
19-988654-8, lire en ligne [archive])
(en) Laurie M. Brown, « The idea of the neutrino », Physics Today, vol. 31, no 9,
1978, p. 23 (DOI 10.1063/1.2995181, Bibcode 1978PhT....31i..23B)
(en)Friedlander G., Kennedy J.W. and Miller J.M. (1964) Nuclear and Radiochemistry
(2nd edition), Wiley, p. 22–23 and 38–39
En effet le proton et le neutron sont considérés comme « particules élémentaires »
jusqu'aux années 1960, lorsqu'on admettra que le proton et le neutron sont composés
de trois quarks chaque.

Jean-Louis Destouches État actuel de la théorie du neutron, Paris, 1932

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

neutron, sur le Wiktionnaire

Articles connexes

Antineutron
Diffraction de neutrons
Étoile à neutrons
Hadronthérapie
Neutronique
Neutronographie
Physique nucléaire
Physique des particules
Proton
Température neutronique
Thermalisation des neutrons
Tomographie neutronique

Liens externes

« Neutron : pas si neutre » [archive], La Méthode scientifique, France Culture,


16 novembre 2021.
[PDF] (fr) Élémentaire no 2 [archive] (Revue d'information scientifique de
l'IN2P3, du LAL, du P2I [archive] et du synchrotron SOLEIL sur le neutron).
[PDF] (en) Caractéristiques du neutron [archive] (Particle Data Group)
(en) Neutronsources.org [archive] (Site d'informations sur les sources de
neutrons)
(en) NMI3 - Integrated Infrastructure Initiative of Neutron scattering and Muon
Spectroscopy [archive] (Projet de la commission européenne)

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