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Neutron
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Les neutrons sont présents dans le noyau des atomes, liés avec des protons par
l'interaction forte. Alors que le nombre de protons d'un noyau détermine son
élément chimique, le nombre de neutrons détermine son isotope. Les neutrons liés
dans un noyau atomique sont en général stables mais les neutrons libres sont
instables : ils se désintègrent en un peu moins de 15 minutes (880,3 secondes). Les
neutrons libres sont produits dans les opérations de fission et de fusion
nucléaires.
Le neutron n'est pas une particule élémentaire mais une particule composite
composée de l'assemblage de trois composants : un quark up et deux quarks down,
liés par des gluons.
Caractéristiques
Description
Le neutron est un fermion de spin ½. Il est composé de trois quarks (deux down et
un up), ce qui en fait un baryon de charge électrique nulle. Ses quarks sont liés
par l'interaction forte, transmise par des gluons.
La masse du neutron est égale à environ 1,008 665 549 16 u, soit à peu près 939,565
379 MeV/c22 ou 1,675 × 10−27 kg4. Le neutron est 1,001 4 fois plus massif que le
proton. Sa charge électrique est nulle. Tout comme le proton, le neutron est un
nucléon, et peut être lié à d'autres nucléons par la force nucléaire à l'intérieur
d'un noyau atomique. Le nombre de protons d'un noyau (son numéro atomique, noté Z)
détermine les propriétés chimiques de l'atome et donc quel élément chimique il
représente ; le nombre de neutrons (usuellement noté N) détermine en revanche
l'isotope de cet élément. Le nombre de masse (noté A) est le nombre total de
nucléons du noyau : A = Z + N.
Le modèle standard de la physique des particules prédit une légère séparation des
charges positive et négative à l'intérieur du neutron, conduisant à un moment
dipolaire électrique permanent5. La valeur prédite est cependant trop petite pour
être mesurée avec les instruments actuels.
À l'extérieur d'un noyau atomique, le neutron libre est instable et sa durée de vie
moyenne est de 880,3 ± 1,1 s (soit un peu moins de 15 minutes ; la demi-vie
correspondante est de 880,3 × ln (2) = 610,2 s, soit un peu plus de 10 minutes)4.
Il se désintègre suivant le processus décrit ci-dessus. Ce processus, nommé
désintégration bêta, peut également transformer un neutron à l'intérieur d'un noyau
atomique instable.
Ces durées de vie (moyenne et demi-vie) sont très supérieures aux durées de vie des
neutrons observées dans un réacteur nucléaire, ce qui fait que la disparition des
neutrons par désintégration peut être négligée dans le bilan neutronique
(production/disparition) du réacteur.
Dans un noyau atomique, l'instabilité du neutron est contrebalancée par celle qui
serait acquise par le noyau dans son ensemble si un proton additionnel participait
aux interactions répulsives des autres protons déjà présents. De cette façon, si
les neutrons libres sont instables, les neutrons liés ne le sont pas forcément. En
astrophysique, on précise que la stabilité du neutron peut être obtenue non plus
par l’interaction forte, mais par la gravitation. Une étoile à neutrons est un
astre extrêmement dense, dont la composition interne est majoritairement faite de
neutrons maintenus ensemble par le très fort champ gravitationnel qu'ils génèrent
du fait de leur grand nombre et de leur haute densité. La désintégration du neutron
est cette fois rendue impossible par le principe d'exclusion de Pauli qui empêche
les électrons ainsi produits de coexister en grand nombre.
Radioactivité
La radioactivité produit des neutrons libres. Ces neutrons peuvent être absorbés
par les noyaux d'autres atomes qui peuvent alors devenir instables. Ils peuvent
aussi provoquer une fission nucléaire par collision avec un noyau lourd fissile
(plutonium 239, uranium 235...).
Pendant toutes les années 1920, les physiciens supposent que le noyau atomique est
composé des protons et électrons nucléaires8,9. Par exemple, le noyau de 14N
contenait supposément 14 protons et 7 électrons nucléaires, en plus des 7 électrons
orbitaux à l'extérieur du noyau. Cependant des difficultés de ce modèle proton-
électron deviennent évidents. Le modèle est difficile à réconcilier avec le
principe d'incertitude de Heisenberg. Le paradoxe de Klein, découvert par Oskar
Klein en 1928, soulève encore d'autres objections au confinement d'un électron
léger à l'intérieur d'un volume aussi petit qu'un noyau.
En plus, les propriétés observées des atomes et des molécules ne sont pas
cohérentes avec le spin nucléaire prévu par le modèle proton-électron. Par exemple,
si le noyau 14N contenait vraiment un total de 21 particules (protons et
électrons), chacun de spin ½ ħ, son spin devrait être un multiple demi-entier de ħ.
Cependant les spectres moléculaires de N2 indiquent que le vrai spin de 14N est de
1(ħ), ce qui implique un nombre pair de particules constituantes.
Découverte du neutron
En 1932, en Angleterre, aussitôt ces résultats parus, James Chadwick fait un test
confirmant les résultats et va plus loin et mesurant avec précision l’énergie des
noyaux projetés en utilisant la réaction nucléaire 4He(α) + 9Be → 12C + 1n, il peut
affirmer que le rayonnement « ultra pénétrant » ne peut être un rayonnement gamma,
d’énergie très élevée, mais doit être composé de particules de masse 1 et de charge
électrique 0 : c’est le neutron.
Chacune des trois équipes avait travaillé avec les appareils dont elle disposait,
mais aussi avec ses connaissances et avait baigné dans la tradition de son
laboratoire. Il n’est pas étonnant que ce soit au laboratoire de Cambridge, dirigé
par Ernest Rutherford que le neutron ait été découvert. Depuis 1920, Rutherford, en
effet, avait émis l’hypothèse de l’existence du neutron comme une association
proton-électron. Cependant l'explication des propriétés nucléaires oblige de
reconnaître que le neutron est plutôt une particule aussi élémentaire que le
proton10.
En 1935, Chadwick et son étudiant Maurice Goldhaber font la première mesure précise
de la masse du neutron. La même année Chadwick gagne le Prix Nobel de physique pour
la découverte du neutron. En apprenant cette nouvelle, Rutherford dira, selon
Emilio Segrè : « Pour le neutron, c’est Chadwick tout seul. Les Joliot-Curie sont
tellement brillants qu’ils le mériteront vite pour quelque chose d’autre ! »
En 1938, Fermi reçoit le prix Nobel en physique pour avoir démontré l'existence de
nouveaux éléments radioactifs produits par l'irradiation neutronique, ainsi que
pour la découverte des réactions nucléaires induites par des neutrons lents. Cette
dernière découverte amène Otto Hahn, Lise Meitner, et Fritz Strassmann à la
découverte de la fission nucléaire induite par les neutrons lents.
Les neutrons sont également utilisés pour leur aptitude à provoquer des réactions
nucléaires (fissions, capture radiative ou diffusion inélastique). Une application
en est le contrôle nucléaire de procédé, qui permet de mesurer quantitativement et
qualitativement le contenu de mélanges de matière fissile (uranium, plutonium,
actinides mineurs) dans le processus de traitement du combustible usé (usine de La
Hague notamment).
Sources
Les sources de neutrons à haut flux sont soit des réacteurs nucléaires destinés à
la production de ce rayonnement, soit des sources de spallation, grands
accélérateurs de protons qui envoient un faisceau de protons accélérés sur une
cible évaporant des neutrons. Typiquement, les sources de neutrons rassemblent un
parc d'instrumentation formant de grands centres d'utilisateurs nationaux ou
internationaux.
Centres de recherche
Australie :
L'ANSTO (en) opère le réacteur historique HIFAR (en) et met en service un des
plus modernes centres neutroniques OPAL (en).
Europe :
L'institut Laue-Langevin est le plus grand centre du monde autour d'un réacteur
neutronique.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Antineutron
Diffraction de neutrons
Étoile à neutrons
Hadronthérapie
Neutronique
Neutronographie
Physique nucléaire
Physique des particules
Proton
Température neutronique
Thermalisation des neutrons
Tomographie neutronique
Liens externes
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