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Dans cette dernière relation, un électron ou un neutrino se transforme en son antiparticule par
son passage de l'autre côté de la double flèche. Toutes ces réactions sont régies par la force
nucléaire faible et sont possibles si le bilan énergétique le permet.
Sommaire
1 Histoire
o 1.1 Découverte et premiers résultats
o 1.2 Caractéristiques du spectre β
o 1.3 Hypothèse de l'existence du neutrino
o 1.4 Modèle explicatif de la radioactivité β
2 Principe
3 Désintégration β-
4 Désintégration β+
5 Capture électronique
6 Désintégration β liée
7 Utilisations
8 Notes et références
o 8.1 Notes
o 8.2 Références
9 Voir aussi
o 9.1 Articles connexes
o 9.2 Bibliographie
Histoire
Découverte et premiers résultats
Caractéristiques du spectre β
Les physiciens du début du XXe siècle cherchent à étudier les caractéristiques du rayonnement
β, notamment la vitesse des électrons émis. Les premiers articles publiés à ce sujet par Lise
Meitner et Otto Hahn aboutissent à la conclusion que l'énergie, et donc la vitesse, de l'électron
émis est propre à la substance émettrice2. Cette conclusion est cependant remise en cause en
1911 par Jean Danysz puis par James Chadwick, qui concluent tous deux à une variabilité de
l'énergie des électrons émis par une unique substance, l'origine de la divergence étant
expliquée a posteriori par la manière dont les expérimentateurs développent les plaques
photographiques impressionnées par les électrons2. La controverse est conclue après la
Première Guerre mondiale par Charles Drummond Ellis (en), qui montre que l'échauffement
d'un échantillon de radium sous l'effet de la radioactivité β correspond à une énergie moyenne
des électrons émis compatible avec les conclusions de Chadwick et Danysz, mais pas avec
celles de Meitner et Hahn2. La validité de l'expérience n'est pas contestée par la suite, mais
elle semble impliquer un cas de non-conservation de l'énergie2.
Hypothèse de l'existence du neutrino
La distribution de l'énergie des particules β, pour un type de désintégration donné, suit une loi
de probabilité (contrairement au rayonnement α)N 4. L'énergie moyenne de la particule bêta est
à peu près 40 % de cette énergie maximale, ce qui semble contraire au premier principe de la
thermodynamique. Pour résoudre ce paradoxe, Wolfgang Pauli propose, en 1931, que
l'énergie « manquante » était emportée par une autre particule, non encore découverte, qu'il
baptise neutron, mais qui sera renommée par la suite en neutrino2. Les neutrinos ne seront pas
observés expérimentalement avant 1956.
Le spectre d'énergie d'émission des particules bêta est continu. Ceci s'explique
facilement si l'énergie se partage entre trois corps.
La quantité de mouvement doit être conservée, or du fait d'un système à trois corps, la
particule bêta ne part pas de façon opposée au noyau.
Le neutrino permet de conserver le nombre leptonique : la création d'un lepton
s'accompagne de celle d'un anti-lepton (paires électron/anti-neutrino électronique ;
positron/neutrino électronique).
Principe
La radioactivité β découle de l'échange d'un boson W entre un proton, un neutron (ou plus
exactement un de leurs quarks de valence), un électron et un neutrino. Toutes les variations
autour de cet échange sont possibles (sous réserves de conditions énergétiques satisfaisantes),
à condition que la conservation des nombres quantiques soit satisfaite (en particulier la
conservation de la charge électrique et du nombre leptonique).
En fait, le neutron n'est pas une particule élémentaire, mais est composé d'un quark up et de
deux quarks down (udd). C'est un de ses quarks down qui interagit dans la radioactivité β, en
se transformant en quark up, formant alors un proton (uud). Au niveau le plus fondamental,
l'interaction faible change la saveur d'un simple quark :
,
réaction immédiatement suivie par la désintégration du :
Le spectre d’énergie (nombre de particules émises en fonction de leur énergie cinétique) des
β− (électrons) est continu, en raison du partage de l'énergie entre les trois corps. Il n'y a pas
d'énergie minimale.
La réaction est énergétiquement possible à la seule condition que le noyau atomique fils soit
moins massif que le noyau père.
Exemple d’une réaction β- pour l’isotope radioactif cobalt 60 (60Co) qui se transforme en
nickel 60 (60Ni+) stable :
On note dans cet exemple que l'ion nickel produit échappe aux orbitales cristallines
habituelles, surtout si le cobalt était sous forme cristalline, où l'atome de nickel va devoir se
réarranger en captant des électrons voisins. Comme l'électron bêta émis se déplace dans le
cristal en provoquant des ionisations sur son parcours, les orbitales des autres atomes du
cristal sont réarrangées le long de son parcours. L'électron bêta peut être finalement capté par
le cristal lui-même sans pouvoir s'en échapper, cédant alors toute son énergie cinétique au
cristal, sous forme de chaleur.
Par contre, si le neutrino est émis avec une énergie faible, l'électron bêta et l'ion nickel vont
être propulsés à haute vitesse dans des directions quasi-opposées, le premier traversant
facilement tout le cristal, et l'ion frappant fortement les atomes cristallins voisins : l'électron
est émis alors d'un côté du cristal, et on observe une sublimation de cobalt gazeux de l'autre
côté du cristal, sublimation amplifiée par la température. Sur une source très enrichie et jeune
de cobalt 60, de nombreuses désintégrations ont lieu, et le cristal émet en continu un mélange
de cobalt 60 gazeux (encore radioactif), de neutrinos et d'électrons bêta, dont certains
possèdent des énergies très importantes.
Désintégration β+
Article détaillé : Émission de positron.
Un proton est converti en neutron par l'intermédiaire de la force nucléaire faible, et une
particule β+ (un positron) et un neutrino sont émis :
En fait, le proton (comme le neutron) n'est pas une particule élémentaire, mais est composé de
deux quarks up et d'un quark down (uud). C'est un de ces quarks up qui interagit dans la
radioactivité β, en se transformant en un quark down, formant un neutron (udd) :
,
réaction immédiatement suivie par la désintégration du :
Le spectre d'énergie (nombre de particules émises en fonction de leur énergie cinétique) des
β+ (positrons) est continu, ce qui est dû au partage de l'énergie entre les trois corps. Nous
remarquons cependant une vitesse minimale des positrons. Celle-ci est due à la répulsion
coulombienne de ce dernier avec le noyau.
Cette réaction ne peut avoir lieu que si la masse du noyau fils, additionnée à deux fois la
masse de l'électron, est inférieure à celle du noyau père.
Capture électronique
Un proton est converti en neutron par la capture d'un électron par le noyau. L'électron peut
être lié, il appartient alors aux couches K, L, M... du cortège électronique de l'atome et l'on
parle de capture électronique orbitale :
où dénote un électron lié. Cette réaction est une réaction à deux corps avec émission d'un
neutrino mono-énergétique. Dans des conditions extrêmes, par exemple lors de la formation
d'étoiles à neutrons, des électrons libres peuvent être également capturés par le noyau.
Désintégration β liée
Pour des questions énergétiques, le nombre d'électrons a une influence sur le taux des
désintégrations β. Par exemple des atomes stables peuvent devenir instables lorsqu'ils sont
dépouillés de leurs électrons. Certains canaux de désintégrations peuvent s'ouvrir et d'autres
se fermer.
La désintégration β liée, qui est formellement le processus inverse de la capture électronique
orbitale, illustre ce phénomène dans lequel un atome hautement ionisé subit une
désintégration β-. L'électron issu de la désintégration, au lieu d'être libre, se place directement
dans une couche K, L ou M :
Il s'agit là aussi d'une réaction à deux corps, dans lequel l'état final est constitué de l'ion
(noyau et électrons liés) et de l'émission d'un antineutrino mono-énergétique. Ce phénomène
n'apparaît pas dans les atomes neutres, car le principe d'exclusion de Pauli interdit cette
réaction ; les premières couches électroniques étant déjà remplies.
Utilisations
La radioactivité β induite par ces particules présente des caractéristiques faisant qu'on l'utilise
depuis plusieurs décennies en autoradiographie, en expérimentation animale5 ou chez
l'Homme pour le marquage radioactif et traçage radioactif de molécules dans des organismes
ou mécanismes biologiques (biologie moléculaire, génie génétique et physiopathologie pour
ce qui concerne par exemple les liaisons, l'hybridation in situ ou encore
l'immunohistochimie)6.
Notes et références
Notes
1.
4. . L'énergie indiquée dans les tables pour les désintégrations bêta est l'énergie
maximale (sauf indication contraire)
Références
1.
Voir aussi
Articles connexes
Particule bêta
Double désintégration bêta
Autoradiographie
Radio-imageur
hadronthérapie
Bibliographie
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Particule β
Particule bêta
Sommaire
1 Typologie
2 Utilisations
3 Notes et références
4 Voir aussi
o 4.1 Articles connexes
o 4.2 Bibliographie
Typologie
Il existe deux formes de particules (et de radioactivité) bêta1.
1. Il peut s'agir d'un électron , dans le cas d'une désintégration de type β- , qui sera alors
accompagné d'un anti-neutrino électronique. Cette désintégration est provoquée par un
excès de neutrons.
Une particule bêta est presque similaire à un autre électron (par exemple ceux qu'on
trouve dans le cortège électronique des atomes ), à la différence près qu'elle possède
une hélicité gauche2 . En dehors de la radioactivité β, les électrons ont globalement
une hélicité nulle.
2. Dans le cas d'une désintégration β+, il s'agit d'un anti-électron (ou positron ), qui sera
accompagné d'un neutrino électronique. Cette désintégration est provoquée par un
excès de protons.
Utilisations
La radioactivité β induite par ces particules présente des caractéristiques faisant qu'on l'utilise
depuis plusieurs décennies en autoradiographie pour le marquage radioactif et traçage
radioactif de molécules dans des organismes ou mécanismes biologiques (biologie
moléculaire, génie génétique et physiopathologie pour ce qui concerne par exemple les
liaisons, l'hybridation in situ ou encore l'immunohistochimie)3.
Notes et références
1.
Radioactivité
Compteur Geiger
Radio-imageur
Bibliographie
Point JJ & Franeau J (1964) Effets isotopiques dans l'interaction des rayons β avec la
matière [archive]. Journal de Physique, 25(3), 356-358, PDF, 3 pages.
Trippe TG, Barbaro-Galtieri A, Kelly RL, Rittenberg A, Rosenfeld AH, Yost GP, ... &
Particle Data Group (1976) Review of particle properties. Reviews of Modern Physics,
48(2), S1 (résumé [archive]).
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Rayonnement ionisant
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Radioactivité α
(Redirigé depuis Radioactivité alpha)
Sommaire
1 Histoire
2 Phénomène physique
3 Spectre énergétique
o 3.1 Vitesse d'émission de la particule α
4 Exemples
5 Liens externes
6 Notes et références
o 6.1 Notes
o 6.2 Références
Histoire
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue !
Comment faire ?
En 1898, Ernest Rutherford découvre que la radioactivité émise par un minerai d'uranium est
un mélange de deux phénomènes distincts qu'il appelle radioactivité α et radioactivité β1. Le
rayonnement β est initialement plus étudié que le rayonnement α, car ce dernier est peu
pénétrant et donc plus difficile à étudier2. En 1903, Rutherford et Soddy montrent que les
particules alpha sont chargées, ont une masse de l'ordre de celle d'un atome léger et une
vitesse de l'ordre de 25 000 km/s, c'est-à-dire des caractéristiques très différentes de celles des
électrons constituant le rayonnement β2. En 1904, William Henry Bragg découvre que la
vitesse d'émission d'une particule α est propre à l'atome radioactif qui l'émet3. À la même
période, Rutherford mesure le rapport entre la masse d'une particule α et sa charge 3. De plus
Rutherford et Hans Geiger parviennent à compter une par une les particules α émises par un
échantillon de radium, ce qui permet d'en déduire la charge d'une seule particule et donc sa
masse : ils obtiennent la preuve que les particules α sont des atomes d'hélium ayant perdu
leurs charges négatives3,N 1. Cette mesure permet également d'estimer la demi-vie du radium à
1 760 ansN 2 et de déterminer une valeur du nombre d'Avogadro proche des autres valeurs
obtenues à l'époque3. En 1909 est réalisée l'expérience de Rutherford qui établit l'existence du
noyau atomique grâce au bombardement d'une feuille d'or par des particules α3.
Phénomène physique
La désintégration alpha peut être vue comme une forme de fission nucléaire où le noyau père
se scinde en deux noyaux fils dont l'un est un noyau d'hélium.
ou
Il est vite apparu un lien remarquable entre l'énergie disponible de la réaction (pratiquement,
l'énergie cinétique de la particule α) et la période radioactive du noyau père : les périodes sont
d'autant plus grandes que l'énergie disponible est petite. Cette observation a mené à une
interprétation de la désintégration comme due à un effet tunnel entre le puits de potentiel
intranucléaire et l'extérieur de la barrière de potentiel coulombienne existant entre les deux
noyaux finaux ; ceci constitue le fondement du modèle de Gamow.
Si on excepte le cas des fissions, le rayonnement alpha est en pratique la seule façon pour un
atome de perdre des nucléons, soit donc 4 par 4 (2 neutrons + 2 protons)
Spectre énergétique
Au niveau énergétique, la désintégration α présente un spectre de raie, signature de la
différence des masses des noyaux père et fils.
Un zircon dans une matrice de biotite : Des particules alpha émises par désintégration
radioactive bombardent et détruisent la matrice ; il se forme ce qu'on appelle un halo
pléochroïque.
Pour certains isotopes, la raie est unique, mais pour d'autres un même noyau père peut
(statistiquement) mener au noyau fils dans plusieurs états différents : soit son fondamental,
soit l'un de ses états excités, il conserve alors une partie de l'énergie retranchée à celle que
reçoit la particule α. Une série de raies est alors présente dont l'intensité dépend de la
probabilité de chacune des transitions.
Si le noyau résultant est dans un état excité qui n'est pas métastable, on observe presque
simultanément à la désintégration alpha un rayonnement gamma par désexcitation pour
revenir au fondamental. Le schéma de désintégration détaillé des particules indique la
probabilité relative de chaque raie et les rayonnements gamma éventuellement associés.
La masse relativement importante de la particule α réduit d'autant sa vitesse pour une énergie
donnée. Comme l'énergie associée à la radioactivité alpha est toujours inférieure à 10 MeV 4,
autour de 5 MeV dans la majorité des cas – soit une vitesse de 15 300 km/s –, elle n'est pas
suffisante pour que les particules α émises soient relativistes. Ce fait, associé à leur
caractéristique de particules chargées (Z=2), leur confère une pénétration faible (quelques
centimètres dans l'air).
La particule α ayant une masse non négligeable, une impulsion en réaction est conférée au
noyau émetteur qui reste modérée (vitesse de l'ordre de 280 km/s) sans être complètement
négligeable.
[afficher]
Évaluation des vitesses et énergies moyennes de la particule et du noyau émetteur
Exemples
La désintégration de l'uranium 238 s'écrit :
En aval le thorium 234 se transforme en uranium 234 dont la période est longue (245 500
ans), présent dans l'uranium naturel, et qui est le véritable « fils » de l'uranium 238 dans sa
chaîne de désintégration.
En effet le thorium 234 formé par émission de la particule α a perdu 2 protons par rapport à la
proportion d'équilibre (celle de l'uranium 238 ou du thorium 232) et se trouve en excès de
neutrons.
Liens externes
A C R O - Notions de base de radioactivité [archive]
CNA - Désintégration alpha [archive]
Université d'Angers - Rayonnements ionisants et radioactivité - L'émission
alpha [archive]
Notes et références
Notes
1.
Il s'agit en fait de noyaux d'hélium 4, mais la notion de noyau atomique et celle d'isotope
n'étaient pas connues à l'époque.
Références
1.
[masquer]
v·m
Processus nucléaires
Radioactivité α · Radioactivité β · Rayon gamma · Radioactivité de clusters ·
Radioactiv
Double désintégration bêta · Double capture électronique · Conversion interne ·
ité
Transition isomérique · Fission spontanée
Processus Émission de neutron · Émission de positron · Émission de
Autres d'émission proton · Radioactivité 2-protons
processus Capture électronique · Capture protonique (en) · Capture
Capture
neutronique
Chaîne proton-proton · Cycle carbone-azote-oxygène · Réaction alpha · Réaction
Nucléosynt
triple alpha · Fusion du deutérium · Fusion du carbone · Fusion du néon · Fusion
hèse
de l'oxygène · Fusion du silicium · Processus r · Processus s · Processus p ·
stellaire
Processus rp
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Radioactivité
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Électron
Électron
Des expériences menées avec les tubes de Crookes ont démontré avec certitude l'existence de
l'électron.
Sur la photo, le tube est rempli d'un gaz à basse pression. Une tension électrique élevée est
appliquée entre la cathode (à l'extrémité gauche) et l'anode (à l'extrémité du coude sous le tube). À
la cathode, cette tension fait naître un faisceau d'électrons qui se déplacent en ligne droite (la faible
lueur bleue au centre du tube), tant qu'ils ne heurtent pas d'atomes de gaz. À la droite, une pièce
métallique en forme de croix de Malte bloque en partie ce flux d'électrons, ce qui crée une ombre à
l'extrémité droite. Les autres électrons frappent le fond du tube et le rendent en partie luminescent
(lueur vert pâle). Dans le coude sous le tube, le gaz s'illumine (lueur bleue) au passage des électrons
déviés, collectés par l'anode1.
Propriétés générales
Classification Particule élémentaire
Famille Fermion
Groupe Lepton
Génération 1re
Gravité
Interaction(s) Faible
Électromagnétique
e-
Symbole
β- (particule β)
Nbr. de types 1
Antiparticule positon
Propriétés physiques
9,109 × 10−31 kg
Masse
(511 keV/c2)
-1 e
Charge électrique (−1,602 × 10−19 C ; selon CODATA 2010, elle est de
−1,602 176 565(35) × 10−19 C2)
Spin ½
Parité +1
Historique
Découverte 1897
L'électron, un des composants de l'atome avec les neutrons et les protons, est une particule
élémentaire qui possède une charge élémentaire de signe négatif. Il est fondamental en
chimie, car il participe à presque tous les types de réactions chimiques et constitue un élément
primordial des liaisons présentes dans les molécules. En physique, l'électron intervient dans
une multitude de rayonnements et d'effets. Ses propriétés, qui se manifestent à l'échelle
microscopique, expliquent la conductivité électrique, la conductivité thermique, l'effet
Vavilov-Tcherenkov, l'incandescence, l'induction électromagnétique, la luminescence, le
magnétisme, le rayonnement électromagnétique, la réflexion optique, l'effet photovoltaïque et
la supraconductivité, phénomènes macroscopiques largement exploités dans les pays
industrialisés. Possédant la plus faible masse de toutes les particules chargées, il sert
régulièrement à l'étude de la matière.
Le concept d'une quantité indivisible de charge électrique est élaboré à partir de 1838 par le
naturaliste britannique Richard Laming afin d'expliquer les propriétés chimiques des atomes.
L'électron est identifié comme le corpuscule envisagé par Joseph John Thomson et son équipe
de physiciens britanniques en 1897, à la suite de leurs travaux sur les rayons cathodiques.
C'est à cette époque que Thomson propose son modèle atomique. En 1905, Albert Einstein
propose une explication de l'effet photoélectrique — des électrons émis par la matière sous
l'influence de la lumière — qui servira d'argument en faveur de la théorie des quanta. En
1912, Niels Bohr explique les raies spectrales en postulant la quantification de l'orbite des
électrons de l'atome hydrogène, autre argument soutenant cette théorie. En 1914, les
expériences d'Ernest Rutherford et d'autres ont solidement établi la structure de l'atome
comme un noyau positivement chargé entouré d'électrons de masse plus faible. En 1923, les
résultats expérimentaux d'Arthur Compton convainquent une majorité de physiciens de la
validité de la théorie des quanta. En 1924, Wolfgang Pauli définit le principe d'exclusion de
Pauli, ce qui implique que les électrons possèdent un spin. La même année, Louis de Broglie
émet l'hypothèse, vérifiée plus tard, que les électrons présentent une dualité onde-corpuscule.
En 1928, Paul Dirac publie son modèle de l'électron qui l'amènera à prédire l'existence du
positron puis de l'antimatière. D'autres études des propriétés de l'électron ont mené à des
théories plus complètes de la matière et du rayonnement.
Sommaire
1 Histoire
o 1.1 Découverte
o 1.2 Théorie de l'atome
o 1.3 La mécanique quantique
2 Caractéristiques
o 2.1 Propriétés élémentaires
o 2.2 Propriétés quantiques
o 2.3 Classification selon le modèle standard
o 2.4 Particules virtuelles
3 Interaction
o 3.1 Champs électrique et magnétique
o 3.2 Interaction électromagnétique
o 3.3 Atomes et molécules
o 3.4 Conductivité électrique
o 3.5 Interaction de la lumière et des électrons
o 3.6 Mouvement et énergie
4 Destruction et création
o 4.1 À la naissance de l'Univers
o 4.2 Dans les étoiles
o 4.3 Par les rayons cosmiques
5 Observation
6 Applications
7 Expressions
8 Notes et références
o 8.1 Notes
o 8.2 Citations originales
o 8.3 Références
9 Annexes
o 9.1 Bibliographie
o 9.2 Articles connexes
o 9.3 Liens externes
Histoire
Article connexe : Histoire de l'électricité.
Une gravure montrant une scène fictive : l'homme à gauche maintient en l'air un cerf-volant censé
recueillir de l'électricité des nuages. Benjamin Franklin se tient près du fil et un arc électrique
lumineux apparaît entre son index et le fil. Illustration publiée en 1881 4.
Les anciens Grecs ont déjà remarqué que l'ambre attire de petits objets quand elle est frottée
avec de la fourrure ; en dehors de la foudre, ce phénomène est la plus ancienne expérience de
l'humanité en rapport avec l'électricité5, un déplacement de particules électriquement
chargées.
En 1269, Pierre de Maricourt, un ingénieur militaire au service du prince français Charles Ier
de Sicile, étudie les propriétés des aimants permanents. « Cette étude, qui nous a été transmise
sous forme d'une lettre écrite à l'un de ses collègues, comprend la plupart des expériences
élémentaires aujourd'hui décrites dans les manuels de physique. »6 Dans son traité de 1600 De
Magnete, le médecin anglais William Gilbert crée le mot latin « electricus » pour désigner la
propriété d'attirer les petits objets après frottement7. Le mot « électrique » dérive de l'anglais
« electrick », qui dérive lui-même du latin « electricus » : « propre à l'ambre8 ». Le mot latin
ēlectrum dérive du grec ἤλεκτρον / êlectron désignant l'ambre.
Francis Hauksbee dans les années 1700 et C. F. du Fay en 1737 découvrent indépendamment
deux sortes d'électricité : l'une obtenue en frottant du verre et l'autre engendrée en frottant de
la résine. Du Fay en conclut que l'électricité peut se réduire à deux fluides électriques,
« vitreux » et « résineux », que l'on sépare par frottement, et que l'on peut recombiner
ensemble9. Une décennie plus tard, Benjamin Franklin soutient que l'électricité ne diffère pas
des autres types de fluides électriques mais qu'il s'agit de la même chose, sous des pressions
différentes. Il lui apporte la terminologie moderne de charge positive ou négative
respectivement10,11.
Entre 1838 et 1851, le naturaliste britannique Richard Laming développe l'idée qu'un atome
est composé d'un noyau de matière, entouré de particules subatomiques qui ont une charge
électrique unité12. À partir de 1846, le physicien allemand Wilhelm Eduard Weber défend la
théorie que l'électricité est composée de fluides chargés positivement et négativement, et
qu'une loi en carré inverse régit leur interaction13. Après avoir étudié l'électrolyse en 1874, le
physicien irlandais George Stoney suggère qu'il existe « une seule quantité définie
d'électricité » : la charge d'un ion monovalent. Ce postulat lui donne la capacité d'estimer la
valeur de cette charge élémentaire e à partir des lois de l'électrolyse de Faraday14. Cependant,
Stoney croit que ces charges sont attachées de façon permanente aux atomes, et ne peuvent
donc leur être enlevées15. En 1881, le physicien allemand Hermann von Helmholtz est
convaincu que les charges positives et négatives sont composées de parties élémentaires,
chacune « se comportant comme des atomes d'électricité16 ».
En 1894, Stoney invente le terme d'« électron » pour désigner ces charges élémentaires,
écrivant « [...] une estimation a été faite de la valeur réelle de cette unité fondamentale très
remarquable d'électricité, pour laquelle je me suis risqué à proposer le nom d'"électron" »17.
Le mot électron est une combinaison du mot « électrique » et du suffixe « -on », ce dernier
étant par la suite utilisé pour désigner une particule subatomique, comme le proton ou le
neutron18,19.
Découverte
William Crookes et son tube, ancêtre des tubes cathodiques, sont devenus notoires en Grande-
Bretagne, comme en témoigne cette caricature publiée en 1902 par le journal satirique Vanity Fair.
La légende de cette image était « ubi Crookes ibi lux », ce qui signifie littéralement « Où il y a
Crookes, il y a de la lumière » en latin. C'est une allusion religieuse (« crux », la croix) et peut-être
aussi un jeu de mots sur les escrocs (« crooks ») et les illuminés, car il s'est aussi intéressé au
spiritisme20.
Pendant le XIXe siècle, les physiciens allemands Julius Plücker et Johann Wilhelm Hittorf
étudient la conductivité électrique des gaz dans des ampoules de verre scellées munies d'une
cathode et d'une anode21 qui permettent de soumettre le gaz à un courant électrique. En 1869,
Hittorf observe l'émission, par la cathode, de « faisceaux de particules » chargées si l'ampoule
contient un gaz à basse pression22,23. En 1876, le physicien allemand Eugen Goldstein montre
que les rayons de cette lueur provoquent une ombre, et il les appelle rayons cathodiques24.
Pendant les années 1870, le chimiste et physicien anglais William Crookes met au point le
premier tube à rayons cathodiques avec un vide poussé à l'intérieur — nommé par la suite
« tube de Crookes25 ». Puis il montre que les rayons lumineux apparaissant dans le tube
transmettent de l'énergie, et se déplacent de la cathode vers l'anode. De plus, en appliquant un
champ magnétique, il est capable de défléchir les rayons, montrant ainsi que le faisceau se
comporte comme s'il était chargé26,27. En 1879, il propose d'expliquer ces propriétés par ce
qu'il appelle « matière radiante ». Il estime qu'il s'agit d'un quatrième état de la matière,
consistant en molécules chargées négativement, projetées à grande vitesse de la cathode28.
Le physicien français Henri Becquerel, qui a découvert la radioactivité naturelle, montre en 1896 que
les rayons bêta émis par le radium sont défléchis par un champ électrique39. Photo prise avant 1908.
En 1900, Paul Drude propose de considérer l'ensemble des électrons d'un métal comme un
gaz parfait. Il parvient alors à justifier théoriquement une conclusion expérimentale selon
laquelle les bons conducteurs électriques sont aussi de bons conducteurs thermiques. Même si
son hypothèse est fausse selon les connaissances actuelles, ce concept de « gaz parfait
d'électrons » est encore utilisé en mécanique quantique40.
La charge de l'électron est mesurée de façon plus précise par le physicien américain Robert
Millikan par son expérience sur la goutte d'huile de 1909, dont il publie les résultats en 1911.
Cette expérience utilise un champ électrique pour compenser la pesanteur et empêcher ainsi
une goutte d'huile chargée de tomber. Ce système permet de mesurer la charge électrique
depuis quelques ions jusqu'à 150, avec une marge d'erreur de moins de 0,3 %. Des
expériences comparables ont été faites plus tôt par le groupe de Thomson, en utilisant des
brouillards de gouttelettes d'eau chargées par électrolyse32 et en 1911 par Abram Ioffé, qui a
obtenu indépendamment le même résultat que Millikan en utilisant des microparticules de
métal, et a publié ses résultats en 191345. Cependant, les gouttes d'huile, moins volatiles, se
prêtent mieux à des expériences de longue durée46.
Vers le début du XXe siècle, des physiciens découvrent que, sous certaines conditions, une
particule rapide provoque sur sa trajectoire la condensation de la vapeur d'eau sursaturée. En
1911, le physicien écossais Charles Thomson Rees Wilson, l'un des collaborateurs de
Thomson47, utilise cet effet pour mettre au point sa chambre à brouillard, qui permet de
photographier les traces de particules chargées, comme des électrons rapides48, ce qui facilite
donc leur étude.
Théorie de l'atome
Le modèle de Bohr de l'atome, montrant les états de l'électron avec des énergies quantifiées par le
nombre n. Un électron qui passe à une orbitale plus basse émet un photon possédant une énergie
égale à la différence d'énergies entre les orbitales en question49.
En 1913, le physicien danois Niels Bohr postule que les électrons sont dans des états
quantifiés, dont l'énergie est déterminée par le moment angulaire autour du noyau. Les
électrons peuvent passer d'un état à l'autre, par émission ou absorption de photons à des
fréquences spécifiques. Au moyen de ces orbites quantifiées, il explique avec toute la
précision requise les raies spectrales de l'atome d'hydrogène53.
Les travaux des physiciens allemands James Franck et Gustav Hertz, de 1912 à 1914,
prouvent la quantification des niveaux d'énergie des électrons dans les atomes et confirment
donc les hypothèses du modèle de l'atome de Bohr54 (voir Expérience de Franck et Hertz).
Toutes ces expériences établissent solidement la structure de l'atome comme un noyau chargé
positivement et entouré d'électrons de masse plus faible55.
Cependant, le modèle de Bohr ne peut rendre compte des intensités relatives des raies
spectrales, ni expliquer les spectres d'atomes plus complexes55. Malgré ces faiblesses, ce
modèle atomique servira d'argument en faveur de la théorie des quanta56.
Les liaisons chimiques entre atomes sont expliquées par Gilbert Lewis, qui propose en 1916
que la liaison covalente entre atomes est une paire d'électrons partagés57. Plus tard, en 1927,
Walter Heitler et Fritz London expliquent complètement la formation des paires d'électrons et
des liaisons chimiques en termes de mécanique quantique58. En 1919, le chimiste américain
Irving Langmuir raffine le modèle statique d'atome de Lewis, et suggère que tous les électrons
sont distribués sur des « couches concentriques (à peu près) sphériques, toutes de même
épaisseur59 ». Les couches sont à leur tour divisées en un certain nombre de cellules, chacune
contenant une paire d'électrons. Avec ce modèle, Langmuir explique qualitativement les
propriétés chimiques de tous les éléments du tableau périodique58, que les scientifiques
rapprochent selon la loi de similitude60.
La mécanique quantique
Les électrons possèdent, comme toute la matière, la propriété quantique d'être à la fois ondes
et corpuscules, si bien qu'ils peuvent avoir des collisions avec d'autres particules, et être
diffractés comme la lumière. Cette dualité est facile à constater avec les électrons en raison de
leur faible masse. Un électron, en raison de son spin, est un fermion, et satisfait donc au
principe d'exclusion de Pauli70.
En 1887, l'effet photoélectrique est observé par Heinrich Hertz alors qu'il étudie les ondes
électromagnétiques71, et plusieurs scientifiques ont tenté d'en expliquer les mécanismes, sans
résultat. Vingt ans plus tard, en 1905, Albert Einstein propose une première explication, qui
lui vaudra le prix Nobel de physique de 192172. Selon lui, des électrons sont émis par la
matière seulement si la fréquence de la lumière est supérieure à un certain seuil. Pour y
parvenir, il introduit le concept de photon, en utilisant celui de quantum d'énergie récemment
proposé dans un tout autre contexte par Max Planck. L'explication d'Einstein sera l'un des
premiers arguments en faveur de la théorie des quanta73. En 1923, Arthur Compton observe
l'allongement de la longueur d'onde du photon causée par la diffusion qui porte son nom,
laquelle est provoquée par l'interaction des photons et des électrons. « Ces résultats
expérimentaux [sont] les premiers à convaincre la majorité des physiciens de la validité de la
théorie quantique74. »
Dans sa publication Recherches sur la théorie des quanta, en 1924, le physicien français
Louis de Broglie émet l'hypothèse que toute matière possède une onde de De Broglie
semblable à la lumière75. C'est-à-dire que, selon les conditions, les électrons et autres
particules matérielles montrent les propriétés soit de particules, soit d'ondes. Les propriétés
corpusculaires d'une particule sont patentes quand elle apparaît à tout moment localisée à un
endroit dans l'espace le long d'une trajectoire76. La nature ondulatoire est observée, par
exemple, quand un faisceau passe à travers des fentes parallèles et crée des figures
d'interférence. En 1927, l'effet d'interférence avec un faisceau d'électrons est montré par le
physicien anglais George Paget Thomson, au moyen d'un mince film métallique, et par les
physiciens américains Clinton Davisson et Lester Germer en utilisant un cristal de nickel77.
En mécanique quantique, le comportement d'un électron dans un atome est décrit par une orbitale,
qui est une distribution de probabilité plutôt qu'une orbite. Sur la figure, l'intensité de la coloration
correspond à la probabilité relative de la présence de l'électron de cette orbitale en ce point.
Photo des participants du 5e Congrès Solvay tenu en 1927 sur le thème « Électrons et
photons ». Plusieurs ont réalisé des travaux marquants sur les propriétés de l'électron ou ont
mis au point des instruments importants pour les étudier :
1. Niels Bohr : modèle atomique où les couches électroniques sont quantifiées (modèle de
Bohr)
2. Louis de Broglie : hypothèse, vérifiée, de la dualité onde-corpuscule de l'électron
3. Arthur Compton : diffusion inélastique d'un photon sur un électron d'un atome (diffusion
Compton)
4. Paul Dirac : équation de Dirac, qui décrit le comportement de particules élémentaires de
spins demi-entiers, comme les électrons
5. Albert Einstein : explication de l'effet photoélectrique, une émission d'électrons sous
l'influence de la lumière
6. Charles-Eugène Guye : expériences qui démontrent la dépendance de la masse de l'électron
à sa vitesse
7. Wolfgang Pauli : principe d'exclusion de Pauli (les électrons ne peuvent pas se trouver au
même endroit dans le même état quantique)
8. Erwin Schrödinger : équation de Schrödinger, qui décrit l'évolution dans le temps d'une
particule massive non relativiste, tel l'électron
9. Charles Thomson Rees Wilson : chambre à brouillard, qui permet d'étudier différentes
propriétés des particules, tels les électrons
Dix-sept lauréats du prix Nobel apparaissent sur cette photo. C'est pendant ce congrès que
commencent les débats Bohr-Einstein sur les conséquences philosophiques de la mécanique
quantique93.
Caractéristiques
Propriétés élémentaires
Modèle simple de l'atome d'hélium avec un noyau de protons (en rouge) et de neutrons (en vert), et
des électrons (en jaune) qui « gravitent » autour.
La masse d'un électron est approximativement 9,109 × 10−31 kg2,note 1, ou 5,489 × 10−4 unité de
masse atomique94. Sur la base du principe d'équivalence masse-énergie d'Einstein, ceci
correspond à une énergie de 511 keV2,note 2. Le rapport entre les masses du proton et de
l'électron est d'environ 1 836note 3,95,96. Les mesures astronomiques montrent que ce rapport n'a
pas changé de façon mesurable pour la moitié de l'âge de l'Univers, comme prédit par le
modèle standard97.
L'électron a une charge électrique de −1,602 × 10−19 C2,note 4, qui est utilisée comme unité
standard de charge pour les particules subatomiques. Selon la limite actuelle de la précision
des expériences, la charge de l'électron est directement opposée à celle du proton 99. Comme le
symbole e est utilisé pour la charge élémentaire, le symbole de l'électron est e–, le signe –
indiquant la charge de l'électron. L'antiparticule de l'électron100, le positron, de symbole e+, est
de charge électrique opposée2,101. Ceci permet l'annihilation d'un électron avec un positron, en
ne produisant que de l'énergie sous forme de rayons gamma102,103.
Selon le modèle standard, l'électron n'a pas de sous-composant connu104, c'est donc une
particule élémentaire105,106. On le définit comme une particule ponctuelle avec une charge
ponctuelle70,note 5. L'observation d'un électron isolé dans un piège de Penning démontre que le
rayon de cette particule est inférieur à 10−22 m108. Il y a bien pourtant une constante physique
que l'on appelle « rayon classique de l'électron »109, dont la valeur bien plus grande est de
2,817 9 × 10−15 mnote 6. Cependant cette terminologie provient d'un calcul qui ignore les effets
de la mécanique quantique : ce supposé rayon ne peut servir à décrire la structure
fondamentale de l'électron, qui n'est pas assimilable à un objet solide et compact, mais à la
fluctuation diffuse d'une onde, conformément à la mécanique ondulatoire110,note 7. Néanmoins,
il donne un ordre de grandeur des dimensions pour lesquelles l'électrodynamique quantique
devient importante pour comprendre la structure et le comportement de l'électron, notamment
par la renormalisation.
Les scientifiques pensent, en s'appuyant sur des bases théoriques, que l'électron est stable :
comme c'est la particule la plus légère de charge non nulle, sa désintégration violerait la
conservation de la charge électrique112. Expérimentalement, la limite inférieure pour la vie
moyenne de l'électron est de 2,1 × 1036 s3 (l'âge de l'Univers est estimé à 4,34 × 1017 s113).
L'électron diffère en cela des autres leptons chargés, le muon et le tauon, de courtes durées de
vie114.
La forme d'un électron, si elle existe (en tant que particule élémentaire, l'électron ne devrait
pas avoir de dimension et donc pas de forme mais il est entouré d'un nuage de particules
virtuelles qui lui, a une forme118) ne peut être mesurée que de manière détournée : par la
mesure de la répartition spatiale de sa charge électrique. Ainsi une forme de nuage
parfaitement sphérique donnerait lieu à un champ électrique homogène dans toutes les
directions (monopôle électrique) et une forme non sphérique donnerait lieu à un dipôle
électrique (dipôle électrostatique). Le modèle standard suggère que le nuage n'est pas
sphérique et qu'il constitue un dipôle électrique. Or il semble que la répartition de sa charge
électrique soit proche d'une sphère parfaite, à 10−27 cm près119,120, c'est-à-dire que le moment
de ce dipôle est quasi nul. Si l'on grossissait le nuage de particules virtuelles d'un électron de
sorte qu'il ait le diamètre du système solaire, son dipôle électrostatique (supposé représenter
son défaut de sphéricité) serait, au maximum, de l'ordre de la largeur d'un cheveu121. Ce
résultat a été mesuré grâce à l'étude par laser de molécules de fluorures d'ytterbium refroidies
à très basse température122. Si les électrons avaient un défaut de sphéricité (un moment
dipôlaire), leur champ électrique oscillerait et induirait des déformations de la molécule, ce
qui n'a pas été mis en évidence123.
Propriétés quantiques
Résultats d'une expérience montrant à la fois la nature corpusculaire et ondulatoire des électrons
grâce à un instrument équivalent aux fentes de Young. Au début de l'expérience (b), des petites
taches montrent les endroits où des électrons ont frappé l'écran noir. Lorsque le nombre d'électrons
est suffisamment élevé (d et e), les franges d'interférence apparaissent. Le nombre d'électrons dans
les photos est d'environ : (b) 200, (c) 6 000, (d) 40 000 et (e) 140 000124.
L'électron présente une dualité onde-particule, qui peut être démontrée par l'expérience des
fentes de Young. Cette propriété lui permet de passer à travers deux fentes parallèles
simultanément, plutôt que juste une seule fente, comme cela serait le cas pour une particule
classique125. En mécanique quantique, la propriété ondulatoire d'une particule peut être décrite
mathématiquement comme une fonction à valeurs complexes, la fonction d'onde, couramment
dénotée par la lettre grecque psi (ψ). Quand la valeur absolue de cette fonction est élevée au
carré, cela donne la probabilité d'observer une particule dans un petit volume près de la
position choisie — une densité de probabilité126. L'électron peut franchir une barrière de
potentiel par effet tunnel, phénomène que la mécanique classique est incapable d'expliquer et
que la mécanique quantique explique en faisant appel à la notion de fonction d'onde127.
Exemple d'une fonction d'onde antisymétrique pour un état quantique de deux fermions identiques
dans une boîte à une dimension. Si les particules échangent leur position, la fonction d'onde change
de signe. La fonction d'onde est ici
ψ(x1, x2) = √2[sin(πx1)sin(3πx2)] – sin(πx2)sin(3πx1)
Les électrons sont des particules indiscernables, parce qu'ils ne peuvent pas être distingués
entre eux par leurs propriétés physiques intrinsèques. En mécanique quantique, ceci signifie
qu'une paire d'électrons en présence doit pouvoir intervertir leur position sans provoquer de
changement observable dans l'état du système. La fonction d'onde des fermions, notamment
des électrons, est antisymétrique, c'est-à-dire qu'elle change de signe lors de l'échange de deux
électrons :
où et sont les positions des deux électrons. Comme la valeur absolue est invariable lors du
changement de signe de la fonction, ceci indique que les probabilités sont les mêmes. Les
bosons, tels les photons, ont des fonctions d'onde symétriques126.
Dans le cas de l'antisymétrie, les solutions de l'équation d'onde pour des électrons en
interaction résultent en une probabilité nulle que deux électrons occupent la même position,
ou, en tenant compte du spin, le même état. C'est la cause du principe d'exclusion de Pauli,
qui empêche deux électrons d'occuper le même état quantique. Ce principe explique beaucoup
de propriétés des électrons. Par exemple, il permet d'affirmer que des nuages d'électrons liés
au même noyau occupent des orbitales toutes différentes, plutôt que de tous se concentrer
dans l'orbitale la moins énergétique126.
Les particules élémentaires selon le modèle standard128,129. L'électron est en bas à gauche. Les quarks
sont en violet, les bosons en rouge et les leptons en vert. Les fermions regroupent à la fois les quarks
et les leptons.
Dans le modèle standard de la physique des particules, les électrons appartiennent au groupe
des particules subatomiques appelées « leptons »70, que les scientifiques pensent être des
particules élémentaires ou fondamentales, c'est-à-dire qu'elles ne comportent pas de sous-
particules. Les électrons ont la plus faible masse de toutes les particules chargées, et
appartiennent à la première famille ou génération130. Ils sont soumis aux forces
gravitationnelles, faibles et électromagnétiques, mais échappent aux interactions fortes131.
Les seconde et troisième générations contiennent des leptons chargés, le muon et le tauon,
identiques à l'électron sous tous rapports, sauf leur masse, bien plus élevée. Les leptons
diffèrent des autres constituants de base de la matière, les quarks, parce qu'ils ne sont pas
sensibles aux interactions fortes. Tous les membres du groupe des leptons sont des fermions,
parce qu'ils ont un spin 101.
Particules virtuelles
Les physiciens pensent que le vide peut être rempli de paires de particules « virtuelles »,
comme des électrons et des positrons, qui se créent et s'annihilent rapidement ensuite 132. La
combinaison de la variation d'énergie nécessaire à la création de ces particules, et du temps
pendant lequel elles existent, reste en dessous du seuil de détectabilité exprimé par le principe
d'incertitude de Heisenberg :
Pratiquement, l'énergie demandée pour créer les particules, , peut être « empruntée » au vide
pour une durée , dans la mesure où le produit n'est pas plus grand que la constante de Planck
réduite 133. Donc pour une paire électron-positron virtuelle, 134.
Vue schématique de paires électron-positron virtuelles apparaissant au hasard près d'un électron (en
bas à gauche). Les particules virtuelles, portant une charge électrique, masquent en partie la charge
de l'électron pour les autres particules. Puisqu'il y a un nombre immense de particules virtuelles qui
existent à tout moment, la charge électrique de l'électron nu — si une telle entité existe — est donc
infinie selon l'équation de Dirac67.
Interaction
Champs électrique et magnétique
Un électron engendre un champ électrique qui exerce une force attractive sur une particule
positivement chargée, comme un proton, et une force répulsive sur une particule négative. La
valeur de cette force est donnée par la loi de Coulomb145. Quand un électron est en
mouvement, il engendre aussi un champ magnétique146, cause du magnétisme147. La loi
d'Ampère-Maxwell relie le champ magnétique au mouvement d'ensemble des électrons (le
courant électrique) par rapport à un observateur. C'est cette propriété d'induction qui fournit
l'induction électromagnétique qui fait tourner un moteur électrique148. Le champ
électromagnétique d'une particule chargée animée d'un mouvement arbitraire est exprimé par
les potentiels de Liénard-Wiechert, valables même quand la vitesse de la particule s'approche
de celle de la lumière (relativiste)149.
Une particule de charge q part de la gauche à la vitesse v à travers un champ magnétique B orienté
vers le lecteur. Puisque q est négatif pour un électron, il suit donc une trajectoire incurvée vers le
haut. Si la charge de la particule est nulle, elle se déplace en ligne droite. Si elle est de charge
positive, sa trajectoire est incurvée vers le bas.
Quand un électron se déplace dans un champ magnétique, il est soumis à une force de
Lorentz, dirigée perpendiculairement au plan défini par le champ et la vitesse de l'électron.
Cette force perpendiculaire à la trajectoire contraint l'électron, dans un champ magnétique
uniforme, à suivre une trajectoire hélicoïdale dans le champ, sur un cylindre (imaginaire) dont
le rayon est appelé « rayon de Larmor ». L'accélération due à ce mouvement en courbe
conduit l'électron à émettre de l'énergie sous forme de rayonnement synchrotron150,151,note 12.
L'émission d'énergie à son tour provoque un recul de l'électron, ce qui est connu sous le nom
de « force d'Abraham-Lorentz-Dirac », qui crée une friction qui ralentit l'électron. Cette force
est provoquée par une réaction du propre champ de l'électron152.
Interaction électromagnétique
Ici, le rayonnement continu de freinage est produit par un électron e défléchi par le champ électrique
d'un noyau atomique. Le changement d'énergie détermine la fréquence f du photon émis.
Une collision inélastique entre un photon (lumière) et un électron solitaire (libre) s'appelle
« diffusion Compton ». Cette collision résulte en un transfert d'énergie et de moment entre les
particules, qui modifie la longueur d'onde du photon par une quantité appelée « décalage
Compton »note 13. La valeur maximale de ce décalage est (avec , la constante de Planck, , la
masse de l'électron et , la vitesse de la lumière), que l'on désigne sous le nom de « longueur
d'onde de Compton »156. Pour un électron, elle vaut 2,43 × 10−12 m2. Une telle interaction entre
la lumière et les électrons libres est appelée « diffusion Thomson » ou « diffusion linéaire de
Thomson »157.
Atomes et molécules
Plan cartésien, centré sur un noyau d'hydrogène, présentant des densités de probabilité pour les
quelques premières orbitales de l'atome. Le niveau d'énergie d'un électron lié détermine l'orbitale
qu'il occupe, et la couleur reflète la probabilité de trouver l'électron à une position donnée.
[afficher]
Animation
Un électron peut être « lié » au noyau d'un atome par la force de Coulomb attractive164. Un
système d'électrons liés à un noyau en nombre égal à la charge positive de ce dernier est
appelé un « atome neutre »165. Si le nombre d'électrons est différent, le système s'appelle un
« ion »166. Le noyau des atomes comporte des protons et, en général, des neutrons. Les atomes
sont donc formés de trois particules : électrons, neutrons et protons167,168. Le comportement
ondulatoire d'un électron lié est décrit par une fonction appelée « orbitale atomique ». Chaque
orbitale a son propre ensemble de nombres quantiques, tels que l'énergie, le moment angulaire
et la projection de ce dernier sur un axe donné169. Suivant le principe d'exclusion de Pauli,
chaque orbitale ne peut être occupée au plus que par deux électrons, de spins différents170.
Les électrons peuvent changer d'orbitale par émission ou absorption d'un photon dont
l'énergie égale la différence d'énergie potentielle entre ces orbitales atomiques171. D'autres
méthodes de transfert d'orbitale comprennent les collisions avec des particules comme les
électrons, et l'effet Auger172. Pour s'échapper d'un atome, l'énergie de l'électron doit être hissée
au-dessus de son énergie de liaison à l'atome. Ceci peut arriver dans l'effet photoélectrique,
quand un photon incident a une énergie qui dépasse l'énergie d'ionisation de l'électron qui
l'absorbe173.
Le moment angulaire orbital des électrons est quantifié. Comme l'électron est chargé, il
produit un moment magnétique orbital proportionnel à son moment angulaire. Le moment
magnétique total d'un atome est égal à la somme des moments magnétiques propres et
orbitaux de tous les électrons et du noyau. Celui du noyau, cependant, est négligeable par
rapport à celui des électrons. Les moments magnétiques des électrons qui occupent la même
orbitale (électrons en paire) s'annulent174.
Conductivité électrique
Un éclair de foudre consiste en premier lieu en un courant d'électrons183. Le potentiel électrique
nécessaire pour la foudre peut être engendré par un effet triboélectrique184,185.
Si un corps a trop d'électrons, ou pas assez, pour équilibrer les charges positives des noyaux,
il a une charge électrique non nulle : négative s'il y a trop d'électrons ; positive dans le cas
contraire. Si les charges s'équilibrent, le corps est dit neutre186.
Des électrons se déplaçant indépendamment, comme dans le vide, sont dits « libres ». Les
électrons de valence dans les métaux se comportent aussi comme s'ils étaient libres. De plus,
il peut y avoir dans un solide des trous, qui sont des endroits où manque un électron. Ces trous
peuvent être comblés par les électrons voisins, mais cela ne fera que déplacer les trous. On
peut avoir dans des solides une prédominance de la conduction de l'électricité par le
déplacement de trous, plutôt que par le déplacement d'électrons. En fait les particules
porteuses de charge dans les métaux et autres solides sont des « quasi-particules », de charge
électrique négative ou positive, semblables aux électrons réels187.
Quand les électrons libres se déplacent — que ce soit dans le vide ou dans un métal, ils
produisent un courant de charges net, que l'on appelle courant électrique, qui engendre un
champ magnétique. De même, un courant peut être engendré par un champ électrique,
éventuellement provoqué par un champ magnétique variable (induction électromagnétique).
Ces interactions sont décrites mathématiquement par les équations de Maxwell188.
À une température donnée, chaque matériau a une conductivité électrique qui détermine la
valeur du courant électrique quand un potentiel électrique est appliqué. Des exemples de bons
conducteurs comprennent des métaux comme le cuivre et l'or, tandis que le verre et le Teflon
sont de mauvais conducteurs (ce sont des isolants). Dans tout matériau diélectrique, les
électrons restent liés à leurs atomes respectifs, et le matériau se comporte comme un isolant
électrique. La plupart des semi-conducteurs ont un degré de conductivité variable entre les
extrêmes du conducteur et de l'isolant189. Par ailleurs, les métaux ont une structure en bandes
électroniques dont certaines ne sont que partiellement remplies. La présence de ce type de
bandes permet aux électrons de se comporter comme s'ils étaient libres ou délocalisés. Quand
un champ électrique est appliqué, ils peuvent se déplacer comme les molécules d'un gaz
(appelé « gaz de Fermi »)190 à travers la matière, un peu comme des électrons libres. Ces
phénomènes sont à la base de toute l'électricité : électrocinétique, électronique et
radioélectricité.
En raison des collisions entre électrons et atomes, la vitesse de dérive des électrons dans un
conducteur est de l'ordre du mm/s. Cependant la vitesse à laquelle un changement de courant
en un point de la matière se répercute sur les courants en d'autres points, la célérité, est
typiquement 75 % de la vitesse de la lumière dans le vide191. Ceci se produit parce que les
signaux électriques se propagent comme une onde, avec une vitesse qui ne dépend que de la
constante diélectrique, ou permittivité192, du milieu.
Les métaux sont de relativement bons conducteurs de la chaleur, avant tout parce que les
électrons délocalisés peuvent transporter de l'énergie thermique d'un atome à l'autre.
Cependant, contrairement à la conductivité électrique, la conductivité thermique d'un métal
est pratiquement indépendante de la température. Ceci s'exprime mathématiquement par la loi
de Wiedemann et Franz190, qui dit que le rapport de la conductivité thermique à la
conductivité électrique est proportionnel à la température. Comme le désordre thermique du
réseau du métal accroît la résistivité du milieu, cela conduit le courant électrique à dépendre
de la température193.
Quand on les refroidit en dessous d'une température critique, les substances peuvent subir une
transition de phase qui leur fait perdre toute résistivité au courant électrique, phénomène
appelé « supraconductivité ». Dans la théorie BCS, ce comportement est expliqué par des
paires d'électrons (formant des bosons) qui entrent dans l'état connu sous le nom de
« condensat de Bose-Einstein ». Ces paires de Cooper voient leur mouvement couplé à la
matière environnante par des vibrations du réseau nommées « phonons », évitant ainsi les
collisions avec les atomes responsables de la résistance électrique194,195,196,197.
Dans les conducteurs solides, les électrons sont des quasi-particules. Quand ils sont fortement
confinés aux températures proches du zéro absolu, ils se comportent comme s'ils se
décomposaient en deux autres quasi-particules, des spinons et des chargeons198,199. La
première transporte le spin et le moment magnétique ; la seconde, la charge électrique : c'est
la séparation spin-charge.
« Je veux [...] vous parler du domaine de la physique le mieux connu, à savoir l'interaction de la
lumière et des électrons. La plupart des phénomènes qui vous sont familiers mettent en jeu cette
interaction de la lumière et des électrons — c'est le cas, par exemple, de l'ensemble des phénomènes
physiques traités par la chimie et la biologie. Seuls les phénomènes de gravitation et les processus
nucléaires échappent à cette théorie [...] »
— Richard Feynman200
La diffusion Rayleigh explique l'effet Tyndall, lequel se manifeste lorsque des rayons solaires passent
à travers la brume : la lumière est diffusée.
L'incandescence, qui apparaît dans les matériaux chauffés201, est provoquée par les
changements d'orbitales des électrons dans l'atome. La luminescence est une émission de
lumière qui survient à de relativement basses températures202 et est aussi une conséquence des
changements d'orbitales des électrons dans l'atome. Quand un électron est accéléré, il peut
rayonner de l'énergie sous forme de photons203,204. Ce rayonnement électromagnétique se
manifeste sous la forme d'ondes radio, de micro-ondes, d'infrarouges, de lumière visible
(perçue par l'œil humain205), d'ultraviolets, de rayons X ou de rayons gamma.
La diffusion optique, une interaction entre la lumière et les électrons, explique la réflexion
optique206. La diffusion Rayleigh permet d'expliquer la couleur du ciel207 et la couleur des
plumes de certains oiseaux208. La réfraction des ondes électromagnétiques est aussi issue de
l'interaction de la lumière et des électrons209. Ces phénomènes optiques sont aussi causés par
l'interaction des photons avec d'autres particules chargées tel le proton210. La plupart des
interactions des photons avec la matière se ramènent à trois phénomènes : effet
photoélectrique, diffusion Compton et production de paires électron-positron (ou
matérialisation)211,212. Ils se manifestent la plupart du temps en présence d'électrons, car ce
sont les particules chargées les moins lourdes213,214. L’effet photovoltaïque est obtenu par
absorption des photons dans un matériau semi-conducteur qui génère alors des paires
électrons-trous (excitation d'un électron de la bande de valence vers la bande de conduction)
créant une tension ou un courant électrique. Il est notamment utilisé dans les panneaux
solaires photovoltaïques215.
Mouvement et énergie
Selon la relativité restreinte d'Albert Einstein, quand la vitesse d'un électron se rapproche de
la vitesse de la lumière, du point de vue d'un observateur, sa masse relativiste augmente, ce
qui rend de plus en plus difficile de l'accélérer à partir du repère de l'observateur. Ainsi, la
vitesse d'un électron peut s'approcher de la vitesse de la lumière dans le vide c, mais jamais
l'atteindre. Si un électron relativiste, c'est-à-dire se déplaçant à une vitesse proche de c, est
injecté dans un milieu diélectrique comme l'eau, où la vitesse de la lumière est
significativement inférieure à c, il va se déplacer plus vite que la lumière dans le milieu. Le
déplacement de sa charge dans le milieu va produire une légère lumière appelée
« rayonnement Tcherenkov »216,217,218 par effet Vavilov-Tcherenkov.
Le facteur de Lorentz γ en fonction de la vitesse v. Il part de l'unité et tend vers l'infini quand v tend
vers c.
Les effets de la relativité restreinte sont basés sur une quantité appelée facteur de Lorentz219,
défini comme
Comme un électron se comporte également comme une onde, à une vitesse donnée, il a une
longueur d'onde de De Broglie caractéristique donnée par
Destruction et création
Production d'une paire électron-positron par collision d'un photon avec le noyau d'un atome.
Les électrons sont détruits lors de la capture électronique qui survient dans les noyaux
d'atomes radioactifs. En 1937, étudiant les réactions nucléaires dans le vanadium 49, le
physicien américain Luis Walter Alvarez observe le premier des captures électroniques223,224.
La plupart des électrons de l'Univers ont été créés lors du Big Bang225,226. Ils peuvent être aussi
produits par radioactivité β des noyaux radioactifs227 et dans des collisions de haute énergie
telles celles engendrées par la pénétration de rayons cosmiques dans l'atmosphère
terrestre228,229. Il existe trois processus de création d'électrons.
À la naissance de l'Univers
Le Big Bang est la théorie scientifique la plus largement acceptée pour expliquer les premiers
stades de l'évolution de l'Univers230, dont l'âge est estimé en 2011 à environ 13,75 milliards
d'années231. Pendant la première milliseconde après le Big Bang, les températures atteignent
107 K, et les photons ont une énergie moyenne supérieure à 1 MeV. Ils ont donc des énergies
suffisantes pour réagir ensemble et former des paires d'électron-positron :
Pour des raisons encore inconnues de nos jours, pendant le processus de leptogénèse, il y a en
fin de compte plus d'électrons que de positrons233. Il en résulte qu'un électron sur environ un
milliard a survécu au processus d'annihilation. Cet excès a compensé l'excès des protons sur
les antiprotons, dans le processus appelé « baryogénèse », ce qui résulte en une charge nette
nulle pour l'Univers234,235. Les protons et neutrons qui ont survécu ont commencé à réagir
ensemble, dans un processus appelé nucléosynthèse primordiale, formant des isotopes de
l'hydrogène et de l'hélium, ainsi qu'un tout petit peu de lithium. Ce processus a culminé au
bout de 5 minutes236. Tous les neutrons résiduels ont subi une désintégration β, avec une vie
moyenne de mille secondes, relâchant un proton, un électron et un antineutrino, par le
processus :
Environ un million d'années après le Big Bang, la première génération d'étoiles commence à
se former238. Dans une étoile, la nucléosynthèse stellaire aboutit à la production de positrons
par fusion de noyaux atomiques et désintégration β+ des noyaux ainsi produits, qui transforme
l'excès de protons en neutrons. Les positrons ainsi produits s'annihilent immédiatement avec
les électrons, en produisant des rayons gamma. Le résultat net est une réduction constante du
nombre d'électrons, et la conservation de la charge par un nombre égal de transformations de
protons en neutrons. Cependant, le processus d'évolution stellaire peut aboutir à la synthèse de
noyaux lourds instables, qui à leur tour peuvent subir des désintégrations β-, ce qui recrée de
nouveaux électrons239. Un exemple en est le nucléide cobalt 60 (60Co), qui se désintègre en
nickel 60 (60Ni)240.
Au bout de sa vie, une étoile plus lourde que 20 masses solaires peut subir un effondrement
gravitationnel pour former un trou noir241. Selon la physique classique, ces objets stellaires
massifs exercent une attraction gravitationnelle suffisamment forte pour empêcher tout objet,
y compris le rayonnement électromagnétique, de s'échapper du rayon de Schwarzschild242.
Cependant des astrophysiciens pensent que les effets quantiques permettent au trou noir
d'émettre un faible rayonnement de Hawking à cette distance et que des électrons (et des
positrons) sont créés à l'horizon des trous noirs243.
Quand des paires de particules virtuelles — comme un électron et un positron — sont créées
au voisinage de l'horizon, leur distribution spatiale aléatoire peut permettre à l'une d'entre
elles d'apparaître à l'extérieur : ce processus est nommé effet tunnel quantique. Le potentiel
gravitationnel du trou noir peut alors fournir l'énergie qui transforme cette particule virtuelle
en une particule réelle, ce qui lui permet de se répandre dans l'espace244. En échange, l'autre
membre de la paire reçoit une énergie négative, ce qui résulte en une perte nette de masse-
énergie du trou noir. Le rythme du rayonnement de Hawking croît quand la masse décroît, ce
qui finit par provoquer l'évaporation complète du trou noir245.
Les rayons cosmiques sont des particules se déplaçant dans l'espace avec de très grandes
énergies. Des événements avec des énergies jusqu'à 3 × 1020 eV ont été observés246. Quand ces
particules rencontrent des nucléons dans l'atmosphère terrestre, elles engendrent une gerbe de
particules, comprenant des pions247. Plus de la moitié du rayonnement cosmique observé au
niveau du sol consiste en muons. Le muon est un lepton produit dans la haute atmosphère par
la désintégration d'un pion248. À son tour, le muon va se désintégrer pour former un électron
ou un positron. Donc, pour le pion négatif π-,
Observation
Les aurores polaires sont principalement provoquées par des électrons énergétiques en provenance
du Soleil, pénétrant dans l'atmosphère249.
L'observation à distance des électrons exige la détection de l'énergie qu'ils rayonnent. Par
exemple, dans des environnements riches en phénomènes énergétiques comme la couronne
des étoiles, les électrons libres forment un plasma et transmettent de l'énergie par
rayonnement continu de freinage. Le gaz d'électrons peut subir une onde de plasma, qui
consiste en ondes provoquées par des variations synchronisées de la densité d'électrons, ce qui
provoque des émissions d'énergie détectables avec des radiotélescopes250.
Dans les conditions de laboratoire, les interactions d'un électron peuvent être observées au
moyen de détecteurs de particules, ce qui permet la mesure des propriétés spécifiques telles
que l'énergie, le spin ou la charge173. La mise au point des pièges de Paul et de Penning permet
de contenir des particules chargées dans un petit volume pour de grandes durées. Ceci permet
des mesures précises des propriétés des particules251,note 15.
Les premières images de la distribution en énergie d'un électron ont été réalisées par un
groupe de l'université de Lund en Suède, en février 2008. Les scientifiques ont utilisé des
impulsions très brèves de lumière (de 1 attoseconde, soit 10−18 s), qui ont permis pour la
première fois d'observer le mouvement de l'électron253,254.
La distribution des électrons dans les solides peut être visualisée par spectrométrie
photoélectronique UV analysée en angle. Cette technique utilise l'effet photoélectrique pour
mesurer le réseau réciproque — représentation mathématique des structures périodiques
utilisée pour déduire la structure originelle. L'ARPES peut être utilisée pour déterminer la
direction, la vitesse et la diffusion des électrons au sein du solide255.
Applications
Les propriétés de l'électron sont exploitées dans le microscope électronique256, le tube
cathodique257, le soudage258, l'effet laser259, le capteur photographique260 et l'accélérateur de
particules261.
Expressions
Chaîne de transport d'électrons : une série d'enzymes et de coenzymes qui réalise
globalement deux actions simultanément : elle transfère des électrons depuis des donneurs
d'électrons vers des accepteurs d'électrons au cours de réactions d'oxydoréduction
successives, et elle assure le pompage de protons ou d'autres cations à travers une
membrane biologique262 ;
Électron anti-liant : électron occupant une orbitale moléculaire antiliante263 ;
Électrons appariés : électrons de spin opposés occupant une même orbitale atomique ou
moléculaire263 ;
Électron Auger : électron émis par effet Auger264 ;
Électron célibataire : qui occupe seul une orbitale atomique ou moléculaire263 ;
Électron de cœur : Électrons proches du noyau atomique qui ne sont pas des électrons de
valence et donc ne participent pas à la liaison chimique265 ;
Électron de conduction : situé dans la bande de conduction d'un solide263 ;
Électrons équivalents : électrons d'un atome ayant les mêmes nombres quantiques n et l, ils
occupent donc la même sous-couche263 ;
Électron K, L… : qui appartient à la couche K, L, etc.263 ;
Électron liant : occupe une orbitale liante d'une molécule et participe donc à la liaison
chimique263 ;
Électron libre : électron faiblement attaché au noyau d'un atome264. Également, de façon
imagée, se dit d'une personne agissant selon ses valeurs, en dehors des normes établies par
une institution8.
Électron optique : présent dans la couche non saturée la plus externe de l'atome, il intervient
dans les liaisons chimiques263 ;
Électron périphérique : synonyme d'électron de valence266 ;
Électron secondaire : électron émis par un solide frappé par des électrons263 ;
Électron solvaté : présent dans une solution chimique267 ;
Électron de valence : présent dans la couche non saturée la plus externe de l'atome, il émet
des rayonnements électromagnétiques qui sont étudiés en spectroscopie atomique263 ;
Électron-volt : unité de mesure de l'énergie surtout utilisée en physique des particules 263 ;
Laser à électrons libres : type de laser qui fonctionne en utilisant des électrons qui ne sont
pas liés à un atome, d’où l'adjectif « libres », pour créer des photons268 ;
Modèle de l'électron libre : sert à étudier le comportement des électrons de valence dans la
structure cristalline d'un solide métallique269 ;
Rayon classique de l'électron : si l'électron est considéré comme une sphère, son rayon
théorique tel que calculé selon la mécanique quantique270 ;
Rayon de l'électron : rayon théorique de l'électron270 ;
Théorie des électrons de Lorentz : proposée par Hendrik Lorentz vers la fin du XIXe siècle263,271.
Notes et références
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Electron » (voir
la liste des auteurs).
Notes
1.
Selon CODATA 2006, elle est plus précisément de 9,109 382 6(16) × 10−31 kg. Selon Augustin 2008,
elle est de 9,109 389 7(54) × 10−31 kg39. Selon CODATA 2010, elle est de 9,109 382 91(40) × 10−31 kg2.
Selon CODATA 2006, elle est plus précisément de 510,998 918(44) keV. Selon Augustin 2008, elle
est de 510,999 06(15) keV39. Selon CODATA 2010, elle est de 510,998 928(11) keV2.
Selon CODATA 2006, le rapport est plus précisément de 1 836,152 672 45(75)95.
Selon CODATA 2006, elle est plus précisément de −1,602 176 53(14) × 10−19 C. Selon CODATA
2010, elle est de −1,602 176 565(35) × 10−19 C2. Lors d'un congrès en novembre 2018, la Conférence
générale des poids et mesures souhaite fixer la valeur de la charge électrique de l'électron à
1,602 176 534 × 10−19 C98.
En théorie des supercordes, l'électron n'est pas ponctuel car il n'existe « qu'un seul constituant
élémentaire : une toute petite corde unidimensionnelletrad 1 »107.
où et sont la charge électrique et la masse de l'électron, est la vitesse de la lumière dans le vide et est
la permittivité du vide (Griffiths 1995, p. 155).
(en) M. C. Gupta, Atomic and Molecular Spectroscopy, New Age Publishers, 2001 (ISBN 81-224-1300-5),
p. 81
Le rayonnement émis par des électrons non relativistes est parfois nommé « rayonnement
cyclotron ».
où est la constante de Planck, la masse de l'électron et c est la vitesse de la lumière dans le vide155.
15. Le moment magnétique de l'électron a été mesuré avec une précision de 11 chiffres
significatifs, ce qui, en 1980, était une précision supérieure à la mesure de toute autre
constante physique252.
Citations originales
1.
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études vivantes, 1989, 2e éd. (ISBN 0-03-926211-1)
Raymond A. Serway (trad. Robert Morin et Céline Temblay), Physique III : Optique et
physique moderne [« Physics for Scientists and Engineers / With Modern Physics »], Laval
(Québec), Éditions Études Vivantes, 1992, 3e éd., 776 p. (ISBN 2-7607-0542-0, présentation en
ligne [archive])
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Classical Theories, Londres, Nelson, 1951, 2e éd.
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modern theories 1900-1926, Londres, Nelson, 1953, 2e éd.
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Relativity », dans H. Goenner, J. Renn, J. Ritter et T. Sauer, Einstein Studies, Birkhäuser, 1999,
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Steven Weinberg (trad. Jean-Benoit Yelnik), Les Trois Premières Minutes de l'univers, Seuil,
coll. « Point », 1978 (ISBN 2-02-005425-6)
Robert Zitoun (professeur à l'université Savoie-Mont-Blanc (Annecy-le-Vieux)), Introduction à
la physique des particules, Paris, Dunod, coll. « Sciences Sup », 2000, 2e éd., 144 p.
(ISBN 9782100487783, présentation en ligne [archive]), p. 50-51
(en) Martin V. Zombeck, Handbook of Space Astronomy and Astrophysics, Cambridge
University Press, 2007, 3e éd. (ISBN 0-521-78242-2)
Radioactivité γ
Cet article est une ébauche concernant le nucléaire.
Les désintégrations γ sont souvent produites en même temps que d'autres formes de
radiations comme les désintégrations α et β. Quand un noyau émet une particule alpha ou
bêta, il se retrouve souvent dans un état excité. Il peut alors redescendre vers un niveau de
moindre énergie en émettant un rayon gamma1 de la même façon qu'un électron atomique
peut descendre de niveau d'énergie en émettant un photon ultraviolet.
Le cobalt 60 se transforme en nickel 60* (donc avec un noyau excité) par une désintégration
bêta :
Puis le nickel 60* retombe à l'état fondamental en émettant deux photons gamma :
Les rayons gamma, les rayons X, les UV et la lumière visible sont chacun une forme de
rayonnement électromagnétique, différenciés simplement par leur fréquence, et donc l'énergie
de leurs photons ; les rayons gamma ont la fréquence la plus élevée, la longueur d'onde la plus
courte, et sont donc les plus énergétiques des rayonnements électromagnétiques.
Histoire
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue !
Comment faire ?
La radioactivité γ a été découverte en 1900 par Paul Villard, suite à son observation de
rayonnements radioactifs non déviés dans un champ magnétique et 160 fois plus pénétrants
que les rayons β2.
Notes et références
1.
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Rayonnement électromagnétique
Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de
qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références
utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références »
Sommaire
1 L'onde électromagnétique et le photon
2 Propriétés
3 Spectre électromagnétique
4 Notes et références
5 Voir aussi
o 5.1 Articles connexes
5.1.1 Phénomènes physiques
5.1.2 Applications
étant la vitesse de la lumière dans le milieu considéré pour la fréquence , avec (étant l'indice
de réfraction de la lumière monochromatique de fréquence dans le milieu considéré).
La constatation, à la fin du XIXe siècle, que la vitesse de la lumière dans le vide ne dépend pas
du référentiel a conduit à l'élaboration de la théorie de la relativité restreinte.
Propriétés
Tout corps à une température supérieure au zéro absolu, soit -273,15 °C ou 0 K ou -459.67 °F
émet un rayonnement électromagnétique appelé rayonnement thermique ou rayonnement
du corps noir.
Un corps qui reçoit un rayonnement électromagnétique peut en réfléchir une partie et
absorber le reste. L'énergie absorbée est convertie en énergie thermique et contribue à
l'augmentation de la température de ce corps.
Une particule chargée de forte énergie émet un rayonnement électromagnétique :
o quand elle est déviée par un champ magnétique : c'est le rayonnement synchrotron ;
ce rayonnement synchrotron est utilisé comme source de rayons X pour de
nombreuses expériences de physique et de biologie (lignes de lumières autour d'un
synchrotron) ;
o lorsqu'elle pénètre dans un milieu différent : c'est le « rayonnement continu de
freinage » ;
L'absorption d'un photon peut provoquer des transitions atomiques, c'est-à-dire exciter un
atome dont l'énergie augmente par la modification de l'orbitale d'un de ses électrons.
Lorsqu'un atome excité revient à son état d'énergie fondamental, il émet un photon dont
l'énergie (et donc la fréquence) correspond à une différence entre deux états d'énergie de
l'atome.
Certains rayonnements électromagnétiques transportent suffisamment d'énergie pour être
capables d'arracher des électrons de la matière, ce sont alors des rayonnements ionisants.
Dans le même domaine du spectre électromagnétique, les photons sont capables de former
des paires électron-trous dans les semi-conducteurs (principe des CCD). En se recombinant,
l'électron et le trou émettent de la lumière (principe des diodes).
Les réactions nucléaires, comme celles de fission, de fusion et de désintégration,
s'accompagnent souvent d'une émission de photons de grande énergie appelés rayons γ
(rayons gamma).
Spectre électromagnétique
Article détaillé : Spectre électromagnétique.
Pour des raisons historiques, les ondes électromagnétiques sont désignées par différents
termes, en fonction des gammes de fréquence (ou de longueur d'onde). Par longueur d'onde
décroissante, ce sont :
les ondes radio et les ondes radar sont produites par des courants électriques de basse
fréquence ;
les ondes infrarouges, la lumière visible et le rayonnement ultraviolet sont produits par des
transitions électroniques dans les atomes, concernant les électrons périphériques, ainsi que
par le rayonnement thermique ; les ondes ultraviolettes ont des effets sur la peau (bronzage,
coups de soleil, cancer de la peau) ;
les rayons X peuvent être également produits lors des transitions électroniques de haute
énergie. Ils sont par exemple générés par radioactivité (photons de fluorescence émis lors de
la réorganisation du cortège électronique d'un atome). Leur génération contrôlée est le plus
souvent effectuée par freinage d'électrons (tube à rayons X) ou par rayonnement
synchrotron (déviation de faisceau d'électrons relativistes). Du fait de leur longueur d'onde
sub-nanométrique, ils permettent l'étude des cristaux et molécules par diffraction ; les
rayons X durs correspondent à des photons de plus haute énergie, et les rayons X mous à des
photons de plus faible énergie ;
le rayonnement γ est produit par la radioactivité lors de la désexcitation d'un noyau. Ils sont
donc en particulier émis par les matériaux radioactifs et les réacteurs nucléaires. Leur énergie
est donc en moyenne supérieure aux photons X.
Notes et références
1.
Voir aussi
Articles connexes
Bande passante
Radiométrie, les unités de mesure du rayonnement
Noyau atomique
Photon
Transfert thermique par rayonnement
Effets biologiques et environnementaux des champs électromagnétiques
Phénomènes physiques
Transitions électroniques
Transitions nucléaires
Antennes
Applications
Cage de Faraday
Chambre anéchoïque
Interaction rayonnement-matière
Lasers
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v·m
Spectre électromagnétique
[afficher]
v·m
Électromagnétisme
Portail de la physique
Portail de l’électricité et de l’électronique
Portail de l’énergie
Portail de l’optique
Catégories :
Compatibilité électromagnétique
Spectre électromagnétique
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La dernière modification de cette page a été faite le 9 février 2021 à 17:53.
Droit d'auteur : les textes sont disponibles sous licence Creative Commons attribution,
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Spectre électromagnétique
Le spectre électromagnétique s'étend sans rupture de zéro à l'infini. Pour des raisons tant
historiques que physiques, on le divise en plusieurs grandes classes, dans lesquelles le
rayonnement s'étudie par des moyens particuliers.
Sommaire
1 Domaines du spectre électromagnétique
o 1.1 Vue générale
o 1.2 Spectre optique
1.2.1 Spectre visible
2 Histoire
3 Usages et classification
4 Spectroscopie
o 4.1 Spectre d'émission
o 4.2 Spectre d'absorption
4.2.1 Absorption atmosphérique
5 Grandeurs physiques caractéristiques
o 5.1 Présentation
o 5.2 Relations
6 Voir aussi
o 6.1 Bibliographie
o 6.2 Articles connexes
7 Notes et références
On caractérise habituellement les ondes radio par la fréquence, qui s'applique aussi bien aux
circuits des appareils qu'on utilise pour les produire.
Au-delà d'une certaine limite, on utilise principalement des instruments d'optique, tout comme
pour la lumière, et la longueur d'onde dans le vide devient la caractéristique la plus commode.
Elle joue directement dans le calcul des interférences dans les réseaux de diffraction et dans
beaucoup d'autres applications.
À partir des rayons X, les longueurs d'onde sont rarement utilisées : comme il s'agit de
particules très énergétiques, c'est l’énergie correspondant au photon X ou γ détecté qui est
plus utile.
Longueur Énergie du
Nom Fréquence Type de phénomène physique
d'onde photon (eV)
Rayon gamma < 5 pm > > 2,5 × 105 eV Transitions au sein du noyau atomique,
19
6 × 10 Hz souvent émis lors de la désexcitation de
noyaux-fils issu de la désintégration
radioactive d'un noyau instable, de façon
spontanée ou sous l'effet d'une
accélération au sein d'un accélérateur de
particules.
1,2 × 10−3 eV
Térahertz / 1 mm — 300 GHz — Niveaux de vibration de molécules
—
submillimétrique 0,1 mm 3 THz complexes.
1,2 × 10−2 eV
1,2 × 10−14 eV
100 000 km 3 Hz — Oscillations d'électrons au sein d'un
Ondes radio —
—1m 300 MHz circuit électrique comme une antenne.
1,2 × 10−6 eV
Le découpage détaillé en bandes de fréquence selon les normes de l'UIT se trouve dans le
paragraphe « Usages et classification » ci-dessous.
Spectre optique
Spectre visible
Le domaine visible du spectre électromagnétique.
Histoire
Jusqu'au XIXe siècle, la seule partie du spectre électromagnétique qui était connue était le
spectre visible ou spectre optique. Si le phénomène d'arc-en-ciel était connu des premiers
humains, ce n'est qu'au XVIIe siècle que Newton a mis en évidence le fait que la lumière
blanche peut être décomposée en diverses couleurs.
En 1800 William Herschel découvre de façon plutôt fortuite l'existence d'une radiation
lumineuse non-visible, le rayonnement infrarouge. L'année suivante, le physicien allemand
Johann Wilhelm Ritter prolonge le spectre électromagnétique connu du côté des courtes
longueurs d'onde en mettant en évidence l'existence du rayonnement ultraviolet.
Usages et classification
Les définitions des bandes mentionnées dans le tableau sont les suivantes (normalisation
internationale effectuée par l’UIT8, sauf pour la bande THF) ; elles sont aussi communément
désignées par leur catégorie de longueur d’onde métrique. Dans le tableau ci-dessous, les
longueurs d'onde sont calculées avec l'approximation courante : c = 300 000 km/s.
Ondes TLF
Champs magnétiques, ondes et bruits
(tremendously 0 Hz à 3 Hz 100 000 km à ∞
électromagnétiques naturels
low frequency)
Ondes MF
(medium Systèmes de radionavigation, radiodiffusion en OM,
300 kHz à
frequency) ou 100 m à 1 km radiocommunications maritimes et aéronautiques,
3 MHz
ondes radioamateurs, signaux horaires et ADSL
hectométriques
Ondes SHF
FH terrestres et par satellite, systèmes radar, liaisons
(super high
3 GHz à et FH militaires divers, systèmes BLR,
frequency) ou 1 cm à 10 cm
30 GHz radioastronomie et usages spatiaux, radiodiffusion et
ondes
télédiffusion par satellite, liaisons Wi-Fi
centimétriques
Spectroscopie
Spectre d'émission
Des atomes ou molécules excités (par exemple par chocs) se désexcitent en émettant une onde
électromagnétique. Celle-ci peut se décomposer en une superposition d'ondes sinusoïdales
(monochromatiques) caractérisées par leurs longueurs d'onde. Le spectre est constitué par
l'ensemble des longueurs d'onde présentes. On peut le matérialiser à l'aide d'un prisme de
décomposition de la lumière en un ensemble de lignes, les raies spectrales, qui correspondent
aux différentes longueurs d'onde émises. Pour plus de précision, on peut également
représenter ce spectre comme un graphe de l'intensité lumineuse en fonction de la longueur
d'onde.
L'observation du spectre d'émission de l'hydrogène se fait au moyen d'un tube Geissler qui
comporte deux électrodes et de l'hydrogène sous faible pression. Les électrodes sont soumises
à une différence de potentiel de 1 000 V. L'important champ électrique accélère les ions
présents qui, par chocs, excitent les atomes d'hydrogène. Lors de leur désexcitation, ils
émettent de la lumière qui est analysée par un spectroscope. Dans tous les cas, on observe
(dans le visible) le même spectre composé de quatre raies (spectres de raies) aux longueurs
d'onde : 410 nm, 434 nm, 486 nm, 656 nm.
Niels Bohr interprétera alors l'émission de lumière par l'émission d'un photon lorsque l'atome
passe d'un niveau d'énergie à un autre. Le spectre d'émission de n'importe quel élément peut
être obtenu en chauffant cet élément, puis en analysant le rayonnement émis par la matière.
Ce spectre est caractéristique de l'élément.
Spectre d'absorption
Le principe est exactement le même que celui du spectre d'émission : à un niveau d'énergie
donné correspond une longueur d'onde. Mais au lieu d'exciter de la matière (par exemple en la
chauffant) pour qu'elle émette de la lumière, on l'éclaire avec de la lumière blanche (donc
contenant toutes les longueurs d'onde) pour voir quelles longueurs d'onde sont absorbées. Les
niveaux d'énergie étant caractéristiques de chaque élément, le spectre d'absorption d'un
élément est exactement le complémentaire du spectre d'émission. On s'en sert notamment en
astrophysique : par exemple, pour déterminer la composition de nuages gazeux, on étudie leur
spectre d'absorption en se servant des étoiles se situant en arrière-plan comme source de
lumière. C'est d'une manière générale le but de la spectrographie d'absorption : identifier des
éléments inconnus (ou des mélanges) par leur spectre.
Absorption atmosphérique
Absorption et diffusion par l'atmosphère terrestre (ou opacité) de diverses longueurs d'onde du
rayonnement électromagnétique (tracé approximatif).
La plus grande partie du rayonnement ultraviolet et des rayons X sont absorbés dans la haute
atmosphère.
Ensuite, dans le domaine des fréquences radio, lorsque l'énergie des photons diminue,
l'atmosphère redevient transparente sauf pour les fréquences les plus basses (ondes longues)
qui sont arrêtées par l'ionosphère.
Un rayonnement électromagnétique peut se considérer soit comme une onde progressive, soit
comme un ensemble de particules.
1. Son amplitude ;
2. Sa fréquence ou sa longueur d'onde, grandeurs corrélées par la célérité de l'onde.
Si on le considère comme un ensemble de particules, chacune d'entre elles est entièrement
décrite par son énergie. La répartition des énergies et leur somme obéissent aux lois
statistiques.
Unités
La fréquence, notée ou , s'exprime en hertzs (Hz) dans le Système international d'unités (SI).
La pulsation, notée , s'exprime en radians par seconde (rad/s) dans le SI.
Le nombre d'onde, aussi appelé pulsation spatiale, est noté et s'exprime en radians par
mètre (rad/m).
La longueur d'onde, notée , s'exprime en unités de longueur (en mètres (m) dans le SI).
L'énergie des photons, notée , s'exprime en joules (J) dans le SI, et aussi couramment en
électron-volts (1 eV = 1,602 176 53 × 10−19 J).
Relations
On passe de la définition comme onde à la définition comme particule, par les relations
suivantes :
où est la constante de Planck : ≈ 6,626 070 040 × 10−34 J s ≈ 4,135 667 662 × 10−15 eV s.
où est la vitesse de la lumière dans le vide : = 299 792 458 m s−1 (cette valeur est exacte, du
fait de la définition actuelle du mètre)
sinon
où est l'indice de réfraction dans le milieu à la fréquence , toujours égal à 1 dans le vide.
Voir aussi
Sur les autres projets Wikimedia :
Bibliographie
Richard Taillet, Loïc Villain et Pascal Febvre, Dictionnaire de physique, Bruxelles, De Boeck,
2013, p. 634-635
Articles connexes
Analyse spectrale
Spectre visible
Notes et références
1.
Robert Sève, Science de la couleur : Aspects physiques et perceptifs, Marseille, Chalagam, 2009,
p. 120-122.
Spectre
électromagnétique
en détail
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Spectre électromagnétique
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Spectre électromagnétique
Onde
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Fréquence
Fréquence
Données clés
Dimension T-1
Base SI s−1
Symbole usuel
(nu)
modifier
En physique, la fréquence est le nombre de fois qu'un phénomène périodique se reproduit par
unité de temps1. Dans le Système international d'unités la fréquence s'exprime en hertz (Hz).
Lorsque le phénomène peut être décrit mathématiquement par une fonction périodique du
temps, c'est-à-dire une fonction F(t) telle qu'il existe des constantes Ti pour lesquelles, quel
que soit t, F(t+Ti) = F(t), alors la plus petite des valeurs positives de ces constantes Ti est la
période T de la fonction, et la fréquence f est l'inverse de la période2 :
Dans plusieurs domaines technologiques, on parle de fréquence spatiale. Dans cet usage, une
dimension de l'espace prend la place du temps. S'il existe une variation périodique dans
l'espace, la fréquence spatiale est l'inverse de la distance minimale à laquelle on retrouve la
forme identique, par exemple en imprimerie la linéature. On peut appliquer à l'espace les
règles de l'analyse spectrale, comme on le fait dans les systèmes de compression numérique
des images. Dans le cas des ondes progressives, la fréquence spatiale ou nombre d'onde est le
quotient de la fréquence par la vitesse de l'onde.
Sommaire
1 L'idée de répétition et le temps
o 1.1 L'analyse spectrale
o 1.2 Relation entre temps et fréquence
2 Pulsation
3 Ondes
4 Fréquence et énergie
5 Symboles et unités
6 Applications
o 6.1 Mesure de la fréquence
o 6.2 En musique
6.2.1 Tempo
6.2.2 Hauteur
7 Voir aussi
o 7.1 Articles connexes
o 7.2 Notes et références
Exemple :
Un rameur fait avancer son bateau en plongeant ses rames dans l'eau dans un mouvement
cyclique qui se répète régulièrement 40 fois par minute. « 40 fois par minute » est l'expression
de la fréquence de ce mouvement périodique en cycles par minute.
Inversement, pour mesurer le temps, on fait appel à des phénomènes périodiques qu'on sait
stables.
Exemple :
Une horloge à balancier fait avancer ses engrenages d'un pas égal à chaque oscillation d'un
pendule.
C'est ainsi que le Système international d'unités définit la seconde comme « la durée de
9 192 631 770 périodes de la radiation correspondant à la transition entre les niveaux
hyperfins de l’état fondamental de l’atome de césium 1333 ».
En conséquence, on peut définir une fréquence comme le rapport entre deux unités de temps
différentes, exprimée en général par le nombre d'unités de l'une pour une de l'autre4.
L'analyse spectrale
Les phénomènes ont à la fois une extension dans le temps, entre un début et une fin, et une
dimension fréquentielle, dans la mesure où ils se répètent périodiquement entre ce début et
cette fin. On peut les décrire par l'évolution de leur amplitude dans le temps, ou par les
fréquences de leur spectre.
décrit le fait que plus la durée Δt du segment est longue, et donc plus l'incertitude sur la durée
est grande, plus l'incertitude sur la fréquence Δf est faible, et vice-versa5.
Cette approche mathématique décrit avec précision des faits connus de l'expérience. Pour
définir avec précision une fréquence, il faut observer l'oscillation pendant une longue durée.
C'est ainsi que l'horloger, pour régler la fréquence du balancier, doit observer la pendule, qui
compte ces oscillations, pendant une longue durée. En procédant ainsi, il obtient la moyenne
de la durée des balancements, mais perd toute information sur les éventuelles irrégularités.
Inversement, en observant le mouvement pendant une brève période, en soumettant l'horloge
à divers mauvais traitements comme le remontage du ressort, des courants d'air ou des
vibrations, il reconnaît leur conséquence éventuelle sur le balancement, mais n'acquiert
aucune notion précise de sa fréquence. En acoustique musicale, on a depuis longtemps
remarqué qu'on ne peut définir la tonie des sons brefs. Identifier un ton implique de
discriminer précisément une fréquence fondamentale, ce qui n'est possible qu'avec un
minimum de temps d'écoute.
Pulsation
Articles détaillés : Grandeur d'orientation, Vitesse de rotation et Espace réciproque.
La pulsation est parfois nommée « fréquence angulaire », par traduction littérale de l'anglais
« angular frequency » ː ce terme est fréquemment employé dans des ouvrages traduits
d'auteurs anglophones et est déconseillé par de nombreux auteurs francophones7,8,9,10.
Les coordonnées dans le plan d'un point décrivant un cercle de rayon a sont:
Ondes
Article détaillé : Nombre d'onde.
Quand le phénomène périodique est une onde, la fréquence temporelle et la longueur d'onde
sont liées par la vitesse de propagation (célérité) de l'onde.
où f est la fréquence de l'onde (en hertz), c la célérité de l'onde (en mètres par seconde) et , la
longueur d'onde (en mètres).
Exemple :
On peut mesurer la période temporelle T d'une ondulation sur l'eau (des vagues) en se plaçant
en un point de la surface de l'eau et en mesurant la durée nécessaire à une crête de vague (ou à
un creux de vague) pour être remplacée par la crête suivante (ou le creux suivant) en ce point.
Cette durée donne la période et en prenant son inverse on obtient la fréquence de l'ondulation.
En mesurant la durée de trajet d'une crête entre deux points de distance connue, on peut
mesurer la vitesse de propagation de l'onde.
Fréquence et énergie
Article détaillé : Photon.
Symboles et unités
En électromagnétisme, physique quantique et relativité, on désigne la fréquence par , la lettre
nu de l'alphabet grec. On y parle aussi de fréquence pour la quantité , avec la lettre grecque
oméga.
Dans le Système international d'unités dit SI, l'unité de temps est la seconde dont le symbole
est s. La fréquence est alors en hertz dont le symbole est Hz (unité SI), et on a 1 Hz = 1 s-1.
Le hertz ne s'utilise que pour les signaux périodiques. Lorsque le compte d'occurrences par
seconde concerne un phénomène aléatoire, on le note explicitement ; par exemple en physique
statistique ou en thermodynamique, on compte les « collisions par seconde ». Ainsi, le
nombre de désintégrations d'un radionucléide par seconde, représentant son activité, s'exprime
en becquerels, et non en hertz11.
Applications
Dans le domaine de la physique ondulatoire on parlera d'une fréquence :
d'oscillation mécanique
de vibration (ressort, corde vibrante, vibration du réseau cristallin, vibration de molécules,
etc.),
d'oscillation acoustique dans le domaine audible (sonore) ou inaudible (infrasons, ultrasons,
hypersons, etc.)
d'oscillation électromagnétique (lumière visible, infrarouge, ultraviolet, etc.).
Dans les technologies numériques synchrones, les circuits communiquent entre eux en suivant
un signal d'horloge dont la fréquence détermine les capacités de transfert du système, toutes
choses étant égales par ailleurs.
Mesure de la fréquence
En musique
Tempo
La musique se caractérise par un déroulement assez régulier dans le temps ; les notes
reviennent à des instants particuliers. La fréquence de ces instants est déterminée par une
grandeur appelée tempo, qui est une fréquence exprimée en battements par minute.
Hauteur
En musique, les sons sont caractérisés par la hauteur, une perception dont on a depuis
l'Antiquité remarqué qu'elle correspond à la longueur des cordes ou des tuyaux des
instruments de musique, dont l'étude est à l'origine de l'acoustique.
« La hauteur est le résultat du plus ou moins grand nombre de vibrations produites dans un
temps donné : plus il y a de vibrations, plus le son est aigu12 »
Le solfège note les hauteurs sur la portée ; on peut aussi indiquer une note de musique par son
nom, avec éventuellement une altération, en précisant l'octave.
Voir aussi
Articles connexes
Fonction périodique
Phénomène périodique
Signal périodique
Pulsation
Série de Fourier
Transformée de Fourier
Analyse harmonique (mathématiques)
Analyse spectrale
Densité spectrale de puissance
Cepstre
Notes et références
1.
Richard Taillet, Loïc Villain et Pascal Febvre, Dictionnaire de physique, Bruxelles, De Boeck, 2013,
p. 297.
C'est la définition retenue par la Commission électrotechnique internationale (Electropedia 103-
06-02 [archive], dépendant de 103-06-01 [archive] pour la période.
G.M. Clemence, « Unités de mesure du temps et de la fréquence », Ciel et terre, vol. 73, 1957,
p. 257-278 (lire en ligne [archive]), indique les phénomènes périodiques ayant servi pour la définition de
la seconde, avant cette réflexion sur les fréquences (p. 258) ; cet auteur évoque aussi la mesure du
temps par la décroissance exponentielle d'un phénomène, comme la désintégration d'un
radionucléide. Cette mesure par rapport à un phénomène non périodique, bien qu'elle soit basée sur
une conception fondamentale du temps, fournit cependant difficilement des unités précises, en
raison de son caractère statistique.
(en) Dennis Gabor, « Theory of communication : Part 1: The analysis of information », Journal of
the Institute of Electrical Engineering, London, vol. 93-3, no 26, 1946, p. 429-457 (lire en ligne [archive],
consulté le 9 septembre 2013). Lire aussi Patrick Flandrin, « Représentations temps-fréquence des
signaux non stationnaires », Traitement du Signal, vol. 6, no 2, 1989, p. 89-101 (lire en ligne [archive],
consulté le 15 décembre 2013).
Institut français du pétrole, Revue de l'Institut français du pétrole, Institut Français du Pétrole.,
1980 (lire en ligne [archive])
« IEC 60050 - International Electrotechnical Vocabulary - Details for IEV number 103-07-03:
"angular frequency" » [archive], sur www.electropedia.org (consulté le 12 novembre 2017)
Bureau international des poids et mesures (BIPM) Unités ayant des noms spéciaux… [archive]
Schaeffer 1977 ; Laurent Demany, « Perception de la hauteur tonale », dans Botte & alii,
Psychoacoustique et perception auditive, Paris, Tec & Doc, 1999.
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Longueur d'onde
Longueur d'onde
L’axe x représente les distances parcourues, et y est la valeur à un instant donné d’une grandeur qui
varie (par exemple la pression de l’air pour une onde sonore ou l’amplitude du champ électrique ou
magnétique d’une onde lumineuse).
Données clés
Unités SI m
Dimension L
Base SI m
Symbole usuel
modifier
La longueur d’onde est une grandeur physique homogène à une longueur, caractéristique
d'une onde monochromatique dans un milieu homogène, définie comme la distance séparant
deux maxima consécutifs de l'amplitude (Dic. Phys.).
Les longueurs d'onde sont d'un usage courant en acoustique, en radio, en optique.
Sommaire
1 Généralités
o 1.1 La longueur d'onde en optique
o 1.2 La longueur d'onde en acoustique et en radio
o 1.3 Vecteur d'onde et nombre d'onde
2 Onde électromagnétique
3 Longueur d'onde de De Broglie
o 3.1 Longueur d'onde thermique de De Broglie
4 Annexes
o 4.1 Articles connexes
5 Notes et références
Généralités
Une onde est une perturbation qui se propage dans un milieu sans modifier de façon
permanente ses propriétés.
Exemples :
Les ondes sonores sont une perturbation de l'atmosphère dont les particules subissent des
variations de pression autour d'un point d'équilibre, la pression atmosphérique ;
Les rayonnements électromagnétiques, qui comprennent entre autres les ondes radio, la
lumière, les rayons cosmiques, sont une perturbation du champ électromagnétique.
Pour étudier ces perturbations, il est utile de simplifier la réalité, en considérant que le milieu
est homogène et que les ondes sont monochromatiques, c'est-à-dire se répètent à l'infini avec
une seule fréquence. L'analyse spectrale montre que, si les relations physiques dans le milieu
sont linéaires, toutes les perturbations peuvent se décrire en une série, éventuellement infinie,
de phénomènes périodiques monochromatiques, décrits par des sinusoïdes. On étudie
séparément les transitions entre les milieux homogènes. Si un milieu varie progressivement,
on considère que cette variation est une suite de transitions entre des milieux extrêmement
proches.
Dans ces conditions et avec ces méthodes, l'étude des ondes monochromatiques dans un
milieu homogène est la base de toutes les autres études.
Dans un milieu homogène, une perturbation monochromatique se propage avec une célérité
constante. Si on observe l'état du milieu en un point donné, il se retrouve identiquement à
chaque période. Si on observe l'état du milieu entier en un instant donné, la longueur l'onde
est la distance entre deux points qui sont au même état1. On peut choisir comme point de
référence pour la mesure le passage en baisse au point d'équilibre, ou tout autre point bien
défini.
Exemple :
Supposons que le phénomène périodique soit une colonne de cyclistes identiques qui pédalent
sans fin, espacés régulièrement, sur une route.
la période est la durée que le piéton qui attend pour traverser mesure entre deux cyclistes ;
la longueur d'onde est la distance entre deux cyclistes.
Si l'onde décrit une fonction périodique quelconque, on peut définir la longueur d’onde
comme le plus petit λ > 0 tel que pour tout x, on ait :
La période est l’équivalent temporel de la longueur d’onde : la période est le temps minimal
qui s’écoule entre deux répétitions identiques de l’onde en un même point. Pour une onde
sinusoïdale, la longueur d’onde est la distance entre deux pics de même signe successifs.
La longueur d'onde a une importance historique et pratique en optique. Au XIXe siècle, Joseph
von Fraunhofer étudiait le spectre solaire, et relia les couleurs de la lumière décomposée par
le prisme optique aux longueurs d'onde des rayonnements correspondants, calculées d'après
les interférences au passage d'un réseau optique. Les réseaux optiques relient, par une relation
géométrique, les longueurs d'onde aux couleurs. Les réseaux optiques et les filtres
interférentiels continuent d'avoir beaucoup d'applications, et leur calcul implique la longueur
d'onde. On a donc l'habitude, en optique, de caractériser les rayonnements par leur longueur
d'onde.
Quand on parle de longueur d'onde en optique sans autre précision, il faut comprendre
longueur d'onde dans le vide.
La vitesse de la lumière dans l'air est peu différente de celle dans le vide, mais elle varie
sensiblement dans les divers milieux qu'elle traverse, l'eau, les verres optiques, les milieux
organiques qui composent l'œil humain. La fréquence, liée à l'énergie que transporte le
rayonnement électromagnétique quand on le considère comme un flux de photons, est
invariable. Par conséquent, la longueur d'onde varie selon les milieux traversés.
La variation de vitesse provoque, au passage d'un milieu à un autre, des réfractions. Quand la
célérité de la lumière varie, la longueur d'onde varie. Cette variation dépend légèrement de la
fréquence, ce qui cause aussi de la dispersion.
La longueur d'onde dans le matériau de la fibre optique est un paramètre capital pour en
déterminer le mode de transmission.
À partir du XXe siècle, les systèmes électroniques ont permis d'étendre progressivement le
domaine des fréquences produites. Dans les premiers temps de la radiodiffusion, on désignait
plus généralement le signal par sa longueur d'onde que par sa fréquence. On classait les
bandes en grandes ondes, ondes moyennes et ondes courtes, et on disait 1 852 mètres plutôt
que 162 kilohertz.
La longueur d'onde reste une caractéristique secondaire, importante quand il s'agit d'antenne
radioélectrique et de ligne de transmission.
Comme celle de la lumière dans différents milieux, la célérité des ondes électromagnétiques
est inférieure dans les lignes de transmission à ce qu'elle est dans le vide, tandis que la
fréquence reste invariable.
Le vecteur d’onde est très utile pour généraliser l’équation d’une onde à la description d’une
famille d’ondes. Si toutes les ondes d’une famille se propagent dans la même direction et
possèdent la même longueur d’onde, elles peuvent toutes être décrites par le même vecteur
d’onde. Le cas le plus courant d’une famille d’onde respectant ces conditions est celle d’une
onde plane, pour laquelle la famille d’ondes est également cohérente (toutes les ondes
possèdent la même phase).
Onde électromagnétique
Articles détaillés : Onde électromagnétique et Spectre électromagnétique.
Une onde électromagnétique se propage dans le vide, à une vitesse constante et indépassable.
La vitesse de la lumière dans le vide c est une importante constante physique.
où :
Longueur d’onde
Domaine Fréquence Commentaire
(dans le vide)
supérieure à inférieure à
radio
30 cm 1 GHz
micro-onde (Wi-Fi,
de 1 GHz à incluse dans les ondes radio pour les
de 30 cm à 3 mm téléphones portables,
100 GHz plus basses fréquences
radar, etc.)
de 30 PHz à
de 10 nm à 10 pm rayon X
30 EHz
supérieure à
inférieure à 10 pm rayon γ
30 EHz
Louis de Broglie a découvert que toutes les particules physiques dotées d’une quantité de
mouvement ont une longueur d’onde, nommée longueur d’onde de De Broglie (voir l’article
Mécanique ondulatoire). Pour une particule relativiste, la longueur d’onde de De Broglie est
donnée par
Annexes
Sur les autres projets Wikimedia :
Articles connexes
Notes et références
1.
Richard Taillet, Loïc Villain et Pascal Febvre, Dictionnaire de physique, Bruxelles, De Boeck, 2013,
p. 404 « Longueur d'onde »
2. Dic. Phys., p. 634 « spectre ». Pour d'autres auteurs, les limites peuvent varier quelque
peu.
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v·m
Spectre électromagnétique
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v·m
Spectre radiofréquence
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Photon
Photon
Propriétés générales
Classification Boson
Composition Élémentaire
Symbole ɣ
Propriétés physiques
0 (théorique)
Masse
< 10−54 kg (< ~ 5 × 10−19 eV/c2)1 (expérimental)
0 (théorique)
Charge électrique
< 1 × 10−35 e2 (expérimental)
Spin 1
Stable2 (théorique)
Durée de vie Non applicablenote 1
> 1 × 1018 ans1 (expérimental)
Historique
Le photon est le quantum d'énergie associé aux ondes électromagnétiques (allant des ondes
radio aux rayons gamma en passant par la lumière visible), qui présente certaines
caractéristiques de particule élémentaire. En théorie quantique des champs, le photon est la
particule médiatrice de l’interaction électromagnétique. Autrement dit, lorsque deux particules
chargées électriquement interagissent, cette interaction se traduit d’un point de vue quantique
comme un échange de photons.
L'idée d'une quantification de l'énergie transportée par la lumière a été développée par Albert
Einstein en 1905, à partir de l'étude du rayonnement du corps noir par Max Planck, pour
expliquer l'effet photoélectrique qui ne pouvait pas être compris dans le cadre d’un modèle
ondulatoire classique de la lumière, mais aussi par souci de cohérence théorique entre la
physique statistique et la physique ondulatoire3. La découverte de l'effet Compton en 1923,
donnant également des propriétés corpusculaires à la lumière, et l’avènement de la mécanique
quantique et de la dualité onde-corpuscule amènent à considérer ce quantum comme une
particule, nommée photon en 1926.
L’énergie d’un photon de lumière visible est de l’ordre de 2 eV, ce qui est extrêmement
faible : un photon seul est invisible pour l’œil d'un animal et les sources de rayonnement
habituelles (antennes, lampes, laser, etc.) produisent de très grandes quantités de photons, ce
qui explique que la nature « granulaire » de l’énergie lumineuse soit négligeable dans de
nombreuses situations étudiées par la physique. Il est cependant possible de produire des
photons un par un grâce aux processus suivants :
transition électronique ;
transition nucléaire ;
annihilation de paires particule-antiparticule.
Sommaire
1 Historique
o 1.1 Origine du terme « photon »
o 1.2 Développement de la notion de « quanta de lumière »
o 1.3 Objections à l’hypothèse des quanta de lumière
o 1.4 Prix Nobel en lien avec la notion de photon
2 Propriétés physiques
o 2.1 Charge
o 2.2 Masse et quantité de mouvement
o 2.3 Spin
o 2.4 Autres propriétés
o 2.5 Caractérisation et unités
3 Modèles
o 3.1 Bille de lumière
o 3.2 Dualité onde-corpuscule
4 Notes et références
o 4.1 Notes
o 4.2 Références
5 Voir aussi
o 5.1 Articles connexes
o 5.2 Bibliographie
5.2.1 Ouvrages de vulgarisation
5.2.2 Ouvrages de référence
5.2.3 Sur le concept de « fonction d’onde » pour le photon
5.2.4 Sur l'étymologie de « photon »
o 5.3 Liens externes
Historique
Origine du terme « photon »
En physique des particules et des hautes énergies, un photon est usuellement représenté par le
symbole (lettre grecque gamma), en lien avec les rayons gammas découverts en 1900 par Paul
Villard18,19. En 1914, Rutherford et Edward Andrade20 démontraient que ces rayons gammas
étaient bien du rayonnement électromagnétique, comme la lumière.
La théorie ondulatoire de Maxwell ne rend cependant pas compte de toutes les propriétés de la
lumière. Cette théorie prédit que l’énergie d’une onde lumineuse dépend seulement de
l’amplitude de l’onde, mais pas de sa fréquence ; or de nombreuses expériences indiquent que
l’énergie transférée de la lumière aux atomes dépend seulement de la fréquence et non de
l’amplitude. Par exemple, certaines réactions chimiques ne sont possibles qu’en présence
d’une onde lumineuse de fréquence suffisante : en dessous d’une fréquence seuil, quelle que
soit l’intensité incidente, la lumière ne peut amorcer la réaction. De manière similaire, dans
l’effet photoélectrique, les électrons ne sont éjectés d’une plaque de métal qu’au-dessus d’une
certaine fréquence, et l’énergie des électrons émis dépend de la fréquence de l’onde, et non de
son amplitude. Dans le même ordre d’idée, les résultats obtenus à la fin du XIXe et au début
du XXe siècle sur le rayonnement du corps noir28 sont reproduits théoriquement par Max
Planck en 1900 en supposant que la matière interagissant avec une onde électromagnétique de
fréquence ne peut recevoir ou émettre de l’énergie électromagnétique que par paquets de
valeur bien déterminée égale à – ces paquets étant appelés des quanta29,30.
Pendant tout le début du XXe siècle cependant, la notion de photon reste discutée,
principalement en raison de l’absence d’un formalisme permettant de combiner les
phénomènes ondulatoires avec les phénomènes corpusculaires nouvellement découverts.
Ainsi en 1913, dans une lettre de recommandation en faveur de l’admission d’Einstein à
l’académie des sciences de Prusse, Planck écrit33 :
« Il ne faut pas trop lui tenir rigueur de ce que, dans ses spéculations, il ait occasionnellement
pu dépasser sa cible, comme avec son hypothèse des quanta de lumière. »
De nombreux effets mettant en évidence la nature quantifiée de la lumière peuvent en fait être
également expliqués par une théorie semiclassique, dans laquelle la matière est quantifiée
mais la lumière est considérée comme un champ électromagnétique classique. Parmi les
phénomènes ainsi explicables, on peut par exemple citer l’existence d’un seuil dans l’effet
photoélectrique, la relation entre l’énergie de l’électron émis et la fréquence de l’onde, le
regroupement des photoélectrons dans un interféromètre Hanbury Brown et Twiss, ainsi que
la statistique poissonienne des comptes34. Contrairement à une idée répandue, l’effet
photoélectrique n’est donc pas la preuve absolue de l’existence du photon (bien que certaines
expériences sur l’effet photoélectrique ne puissent cependant pas être expliquées par une
théorie semiclassique34).
L’expérience de Compton donne une existence plus tangible au photon, puisque ce dernier
montre que la diffusion des électrons par les rayons X s’explique bien en attribuant au photon
le moment cinétique prédit par Einstein. Cette expérience marque une étape décisive, après
laquelle l’hypothèse des quanta de lumière emporte l’adhésion de la majorité des physiciens 31.
Dans une dernière tentative de sauver la variation continue de l’énergie électromagnétique et
de la rendre compatible avec les expériences, Bohr, Kramers et Slater développent un modèle
basé sur deux hypothèses drastiques35 :
L’énergie et l’impulsion ne sont conservées qu’en moyenne, mais pas lors des processus
élémentaires tels que l’absorption et l’émission de lumière. Cela permet de réconcilier le
changement discontinu de l’énergie de l’atome avec les variations continues de l’énergie de
la lumière ;
La causalité est abandonnée. Par exemple, l’émission spontanée est simplement une
émission induite par un champ électromagnétique « virtuel ».
Cependant, des expériences de diffusion Compton plus précises montrent que l’énergie et
l’impulsion sont conservées extraordinairement bien lors des processus élémentaires, et
également que le recul de l’électron et la génération d’un nouveau photon lors de la diffusion
Compton obéissent à la causalité à moins de 10ps près. En conséquence, Bohr et ses
collaborateurs donnent à leur modèle « des funérailles aussi honorables que possible »36. Sur
le front théorique, l’électrodynamique quantique inventée par P.A.M. Dirac parvient à donner
une théorie complète du rayonnement – et des électrons – expliquant la dualité onde-
corpuscule. Depuis cette époque, et notamment grâce à l’invention du laser, les expériences
confirment de manière de plus en plus directe l’existence du photon et l’échec des théories
semi classiques37. Il est notamment devenu possible de mesurer la présence d’un photon sans
l’absorber, démontrant ainsi de manière directe la quantification du champ
électromagnétique38,39, de sorte que la prédiction d’Einstein est considérée comme prouvée.
Prix Nobel en lien avec la notion de photon
1918 : Max Planck « en reconnaissance des services rendus pour l’avancement de la physique
dans la découverte des quantas d’énergie »40
1921 : Albert Einstein « pour les services rendus à la physique théorique, spécialement pour
la découverte de la loi de l’effet photoélectrique »41
1923 : Robert Andrews Millikan « pour son travail sur les charges électriques élémentaires et
sur l’effet photoélectrique »42
1927 : Arthur Compton « pour la découverte de l'effet portant son nom »43 (partagé avec
Charles Thomson Rees Wilson)
1965 : Sin-Itiro Tomonaga, Julian Schwinger et Richard Feynman « pour leur travail
fondamental sur l'électrodynamique quantique, avec de profondes conséquences sur la
physique des particules élémentaires »44
2005 : Roy J. Glauber « pour sa contribution à la théorie quantique de la cohérence
optique »45 (partagé avec John Lewis Hall et Theodor W. Hänsch)
2012 : Serge Haroche « pour des méthodes permettant la mesure et la manipulation de
systèmes quantiques individuels »46 (partagé avec David Wineland)
Propriétés physiques
Un diagramme de Feynman de l’échange d’un photon virtuel (symbolisé par la ligne ondulée et le
gamma, ) entre un positron et un électron.
Charge
Le photon n’a pas de charge électrique47, plus précisément les expériences sont compatibles
avec une charge électrique inférieure à 1 × 10−35 e2 (anciennes estimations maximales :
5×10−30 e48). Un photon a deux états de polarisation possibles et est décrit par trois paramètres
continus : les composantes de son vecteur d’onde, qui déterminent sa longueur d’onde λ et sa
direction de propagation. Les photons sont émis à partir de plusieurs processus, par exemple
lorsqu’une charge est accélérée, quand un atome ou un noyau saute d’un niveau d’énergie
élevé à un niveau plus faible, ou quand une particule et son antiparticule s’annihilent. Des
photons sont absorbés par le processus inverse, par exemple dans la production d’une
particule et de son antiparticule ou dans les transitions atomiques et nucléaires vers des
niveaux d’énergie élevés.
Masse et quantité de mouvement
Le photon est cependant sans masse. Les expériences sont compatibles avec une masse
inférieure à 10−54 kg1, soit 5 × 10−19 eV/c2 (des estimations antérieures plaçaient la limite
supérieure à 6 × 10−17 eV/c248,49 et 1 × 10−18 eV/c22) ; on admet généralement que le photon a
une masse nulle.
Spin
Le photon possède également un spin qui est indépendant de sa fréquence, et qui est égal à 1,
ce qui autorise a priori trois valeurs pour sa projection : -1, 0 et 1. La valeur 0 est cependant
interdite par la théorie quantique des champs, du fait de la masse nulle du photon.
L’amplitude du spin est et la composante mesurée dans la direction de propagation, appelée
hélicité, doit être . Les deux hélicités possibles correspondent aux deux états possibles de
polarisation circulaire du photon (horaire et anti-horaire). Comme en électromagnétisme
classique, une polarisation linéaire correspond à une superposition de deux états d’hélicité
opposée.
Autres propriétés
Le photon est théoriquement stable, avec une limite inférieure de sa durée de vie,
déterminée à partir de la limite supérieure de sa masse, de 1018 ans1.
La lumière monochromatique de fréquence est constituée de photons d’énergie E dépendant
uniquement de :
,
et de quantité de mouvement (ou impulsion) p :
Caractérisation et unités
sa fréquence ,
sa longueur d'onde ,
sa pulsation ,
son nombre d'onde spectroscopique souvent exprimé en ,
ou son énergie souvent exprimée en électron-volts.
Modèles
Bille de lumière
La première image que l’on a du photon est la « bille de lumière », la lumière serait composée
de grains qui voyageraient à 299 792 458 m/s (Vitesse de la lumière).
Dans ce modèle, un flux d’énergie lumineuse donné est décomposé en billes dont l’énergie
dépend de la longueur d’onde λ et vaut h.c/λ. Ainsi, pour une lumière monochromatique
(c’est-à-dire dont le spectre se résume à une seule longueur d’onde), le flux d’énergie est
composé en beaucoup de billes « molles » si la longueur d’onde est grande (du côté du rouge),
ou de peu de billes « dures » si la longueur d’onde est petite (du côté du bleu) — les
qualificatifs « molles » et « dures » sont relatifs à la quantité d’énergie électromagnétique
qu’elles comportent.
Si la lumière est composée de plusieurs longueurs d’onde, alors le flux d’énergie se compose
de billes de « duretés » diverses.
Cette vision, simpliste selon les normes actuelles, ne permet pas d’expliquer correctement
toutes les propriétés de la lumière.
Dualité onde-corpuscule
Exemple de paquet d’onde, représentant une onde monochromatique de longueur d’onde λ inscrite
dans une enveloppe de largeur finie.
Le photon est un concept pour expliquer les interactions entre les rayonnements
électromagnétiques et la matière. Comme pour les autres particules élémentaires, il a une
dualité onde-particule. On ne peut parler de photon en tant que particule qu’au moment de
l’interaction. En dehors de toute interaction, on ne sait pas — et on ne peut pas savoir —
quelle « forme » a ce rayonnement. On peut se représenter intuitivement le photon dans le
cadre de cette dualité comme une concentration ponctuelle qui ne se formerait qu’au moment
de l’interaction, puis s’étalerait, et se reformerait au moment d’une autre interaction. On ne
peut donc pas parler de « localisation » ni de « trajectoire » du photon, pas plus qu'on ne peut
parler de « localisation » ni de « trajectoire » d'une onde.
On ne peut en fait voir le photon que comme une particule quantique, c’est-à-dire un objet
mathématique défini par sa fonction d’onde qui donne la probabilité de présence. Elle
présentera généralement la forme d'un paquet d'onde. Cette fonction d'onde et l’onde
électromagnétique classique entretiennent des rapports étroits mais ne se confondent pas.
macroscopique : lorsque le flux d’énergie est suffisamment important, ce sont les champs
électrique et magnétique mesurés par un appareil macroscopique (par exemple antenne
réceptrice, un électroscope ou une sonde de Hall) ;
Onde électromagnétique : oscillation couplée du champ électrique et du champ magnétique,
modèle du dipôle vibrant. Le vecteur indique la direction de propagation de l'onde.
microscopique : elle représente la probabilité de présence des photons, c’est-à-dire la
probabilité qu’en un endroit donné il y ait une interaction quantifiée (c’est-à-dire d’une
énergie hν déterminée).
Notes et références
Notes
1.
Un photon dans le vide se déplace à la « vitesse de la lumière dans le vide », ce qui implique
d'après la théorie de la relativité que, dans son « référentiel », toutes les durées sont nulles (ce qui
empêche d'ailleurs de définir réellement un référentiel attaché à un photon).
2. La matière est constituée de fermions, comme, entre autres, les quarks dont sont faits les
noyaux atomiques, et les électrons qui leur sont liés.
Références
1.
Françoise Balibar, Einstein 1905, de l'éther aux quanta, éditions PUF, 1992, (ISBN 2-13-044298-6)
Kragh 2014.
Joly 1921.
Lewis 1926.
(en) P Villard, « Sur la réflexion et la réfraction des rayons cathodiques et des rayons déviables
du radium », Comptes Rendus, vol. 130, 1900, p. 1010–1012.
(en) P Villard, « Sur le rayonnement du radium », Comptes Rendus, vol. 130, 1900, p. 1178–1179
(fr)
(en) E Rutherford, « The Wavelength of the Soft Gamma Rays from Radium B », Philosophical
Magazine, vol. 27, 1914, p. 854–868.
Isaac Newton, Opticks, Dover Publications, 1730, 4e éd., Book II, Part III, Propositions XII–XX;
Queries 25–29 p.
Jed Z. Buchwald, The Rise of the Wave Theory of Light : Optical Theory and Experiment in the
Early Nineteenth Century, University of Chicago Press, 1989
(en) James Clerk Maxwell, « A Dynamical Theory of the Electromagnetic Field », Philosophical
Transactions of the Royal Society of London, vol. 155, 1865, p. 459-512 (lire en ligne [PDF]) Cet article
suit une présentation par Maxwell à la Royal Society le 8 décembre 1864.
(en) H Hertz, « Über Strahlen elektrischer Kraft », Sitzungsberichte der Preussischen Akademie
der Wissenschaften (Berlin), vol. 1888, 1888, p. 1297–1307 (de)
(en) M Planck, « Über das Gesetz der Energieverteilung im Normalspectrum », Annalen der
Physik, vol. 4, 1901, p. 553–563 (de)
(en) Anton Zeilinger, « The quantum centennial », Nature, vol. 408, 2000, p. 639–641
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(en) N Bohr, « The Quantum Theory of Radiation », Philosophical Magazine, vol. 47, 1924,
p. 785–802 Également dans Zeitschrift für Physik, 24, 69 (1924).
A Pais, Subtle is the Lord : The Science and the Life of Albert Einstein, Oxford University Press,
1982.
Ces expériences produisent des corrélations qui ne peuvent être expliquées par une théorie
classique de la lumière, puisqu’elles résultent du processus quantique de la mesure. En 1974, Clauser
a montré une violation d’une inégalité de Cauchy-Schwarz classique (Phys. Rev. D 9:853). En 1977,
Kimble et ses collaborateurs ont démontré un effet de dégroupement de photons à l’aide d’un
interféromètre Hanbury Brown et Twiss, alors qu’une approche classique montrerait un groupement
des photons (Phys. Rev. Lett. 39:691). Cette approche a également été suivie par Grangier et ses
collaborateurs en 1986 (Europhys. Lett. 1:501). Voir également la discussion et les simplifications
faites par Thorn et al., Am. J. Phys. 72:1210 (2004).
(en) M Brune, « Quantum Rabi Oscillation: A Direct Test of Field Quantization in a Cavity », Phys.
Rev. Lett., vol. 76, 1996, p. 1800–1803, Article sur le site du Laboratoire Kastler Brossel « Cavity
quantum electrodynamics » [archive]
(en) S Gleyzes, « Quantum jumps of light recording the birth and death of a photon in a cavity »,
Nature, vol. 446, 2007, p. 297–300.
« for his services to Theoretical Physics, and especially for his discovery of the law of the
photoelectric effect », Fondation Nobel, « The Nobel Prize in Physics 1921 » [archive] (consulté le 26
décembre 2007).
« for his work on the elementary charge of electricity and on the photoelectric effect »,
Fondation Nobel, « The Nobel Prize in Physics 1923 » [archive] (consulté le 26 décembre 2007).
« for his discovery of the effect named after him », Fondation Nobel, « The Nobel Prize in Physics
1927 » [archive] (consulté le 26 décembre 2007).
« for his contribution to the quantum theory of optical coherence », Fondation Nobel, « The
Nobel Prize in Physics 2005 » [archive] (consulté le 26 décembre 2007).
49. Cette limite doit cependant être ramenée à 10−14 eV/c2 si les modèles galactiques utilisés
s'avèrent erronés, voir (en) Eric Adelberger, Gia Dvali et Andrei Gruzinov, « Photon-Mass
Bound Destroyed by Vortices », Physical Review Letters, vol. 98, no 1, 2007, p. 010402
(PMID 17358459, DOI 10.1103/PhysRevLett.98.010402, Bibcode 2007PhRvL..98a0402A, arXiv hep-
ph/0306245) preprint [archive]
Voir aussi
Articles connexes
Électrodynamique quantique
Théorie quantique des champs
Optique
Liste de phénomènes optiques
Lumière
Photon quadripolaire
Bibliographie
Ouvrages de vulgarisation
Richard Feynman ; Lumière & matière : une étrange histoire, InterEditions (1987), (ISBN 2-
7296-0154-6). Réédition en poche dans la collection Points Sciences 86, Le Seuil (1999),
(ISBN 2-02-014758-0).
Richard Kidd, James Ardini & Anatol Anton ; Evolution of the modern photon, American
Journal of Physics 57 (1) (janvier 1989), p. 27-35.
Ouvrages de référence
Iwo Bialynicki-Birula ; Photon wave function, Progress in Optics 36, Emil Wolf, Editor, Elsevier
(1996). ArXiv : quant-ph/0508202 [archive].
Felix Bussières et Y. Soudagar ; Le problème de la localisation du photon, Séminaire donné
dans le cadre du cours « Optique quantique », PHS 6201, École Polytechnique de Montréal
(avril 2006). lire en ligne [archive][PDF].
Liens externes
:
o Système universitaire de documentation
o Gemeinsame Normdatei
o Bibliothèque nationale de la Diète
o Bibliothèque nationale d’Espagne