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Electrostatique .......................................................................................................... 1
Electrocinétique ...................................................................................................... 20
Electromagnétisme................................................................................................. 37
Programme 2012
La matière est composée d'atomes minuscules dont le diamètre est de l'ordre de 10–10 m (dans
un seul petit millimètre, on peut loger côte à côte dix millions d'atomes), aussi dans le
moindre fragment de matière les atomes sont-ils très nombreux : 12 g de carbone contiennent
N = 6,02 · 1023 atomes (nombre d'Avogadro).
Il existe environ une centaine d'éléments chimiques (chacune des cases du tableau de
classification périodique utilisé en chimie) qui comportent chacun en moyenne trois isotopes
stables.
Le modèle atomique actuellement accepté est le modèle
planétaire où des électrons gravitent autour d'un noyau
He
massif constitué de protons et neutrons. Par exemple
neutron proton l'atome d'hélium ci-contre, 4He, possède 2 électrons
rangés sur une couche et un noyau constitué de 2
protons et 2 neutrons ; le cuivre 63Cu possède 29
électron électrons répartis sur quatre couches et un noyau
noyau
constitué de 29 protons et 34 neutrons.
Remarquons qu'un électron et un proton ont la même charge en valeur absolue, c'est-à-dire
une charge électrique élémentaire notée e, et que la quasi totalité de la masse de l'atome est
celle de son noyau. Toutefois le noyau est très petit, environ 100 000 fois plus petit que
l'atome lui-même. En supposant que le noyau prenne la taille d'une pomme de 10 cm de
diamètre, alors l'atome aurait un diamètre de 10 km ; la plus grande partie de l'atome est vide.
Les atomes peuvent se lier chimiquement entre eux pour constituer des molécules ou des
réseaux ioniques. Rappelons qu'un ion est un atome ou groupement d'atomes ayant perdu ou
gagné un ou plusieurs électrons ; par exemple :
Si on frotte une baguette de matière plastique avec un chiffon de laine, on peut constater que
la baguette attire à elle de menus objets, poussières, fragments de papier, ..., un filet d'eau.
Cette force à distance est appelée force électrique. Les Grecs de l'Antiquité connaissaient
cette expérience qu'ils réalisaient non pas évidemment avec un morceau de résine synthétique
(plastique), mais avec une résine naturelle fossile: l'ambre (elecktron). Étymologiquement
l'électricité est donc la propriété de l'ambre.
Il existe beaucoup d'autres substances qui présentent des propriétés électriques lorsqu'on les
frotte : le verre, la cire à cacheter, le soufre, le fer (si on le tient avec une poignée isolante,
(voir plus loin ce mot), la soie, la fourrure de chat, le coton, etc.
Deux baguettes en matière plastique ou en verre électrisées se repoussent tandis que si l'une
est en plastique et l'autre en verre, elles s'attirent. Quelles que soient les substances électrisées,
les forces électriques sont ou attractives ou répulsives. On a convenu d'appeler l'électricité
résineuse électricité négative et l'électricité vitreuse électricité positive. Bien entendu on
aurait pu tout aussi bien permuter ces appellations.
+ + – – + –
Soit des électrons sont transférés du textile à la tige (fig. B1), soit des électrons sont transférés
de la tige au textile (fig. B2).
• Matière dans son état fondamental neutre : autant d'électrons que de protons.
Charge d'un électron = – e = – 1,6 · 10–19 C Charge d'un proton = + e = +1,6 · 10–19 C
Quand on frotte du plastique ou du verre la charge électrique reste localisée là où elle a été
produite : ces matériaux sont appelés isolants. Par contre si on frotte un métal la charge se
répartit sur toute sa surface : les métaux sont dits conducteurs.
extrémités
frottées
fil isolant fil isolant
plastique cuivre
La différence microscopique entre isolants et conducteurs est que ces derniers possèdent en
eux-mêmes des charges mobiles. Ainsi les métaux ont des électrons de conduction ou
électrons libres, les solutions électrolytiques des ions mobiles.
Si une substance ne possède pas de charges mobiles internes, ions ou électrons libres, il s'agit
d'un isolant. Toutefois une substance peut être plus ou moins bonne conductrice ou isolante,
la conductivité constituant une échelle ; par exemple les transistors sont réalisés à partir de
semi-conducteur tel le silicium.
Les atomes métalliques perdent statistiquement au plus 1 électron par atome, cet électron
libre pouvant circuler librement entre les interstices du réseau cristallin. A cause de l'agitation
thermique, à une température usuelle, la vitesse des électrons libres est de l'ordre de 100 km/s
(les électrons sont beaucoup plus légers que des molécules) et la distribution en direction est
totalement aléatoire. En quelque sorte les électrons libres constituent un "gaz électronique"
qui baigne les ions métalliques du réseau cristallin (voir schéma page suivante).
Si on met en contact une baguette chargée négativement avec le plateau, un certain nombre
d'électrons passent dans l'électroscope et le chargent négativement par contact. Si la baguette
est chargée positivement, un certain nombre d'électrons passent dans la baguette depuis
l'électroscope, celui-ci se charge alors positivement.
C'est par une électrisation d'abord par influence puis par contact que s'explique le
comportement de la petite boule légère et métallisée d'un pendule électrostatique. Quand
on approche une baguette chargée négativement de la boule initialement neutre, celle-ci
se charge d'abord par influence et est attirée vu que sa charge positive est plus proche de
la baguette que sa charge négative opposée. Puis la boule s'étant chargée par contact,
elle est repoussée par le bâton.
Polarisation
attraction répulsion
matière
polarisée
3. La loi de Coulomb
Rappelons que deux charges de même signe se repoussent tandis que deux charges de signes
contraires s'attirent.
q1 > 0 → → q2 < 0
F2/1 F1/2
Par exemple :
+ –
r
D'après le principe de l'action et de la réaction, ces forces sont égales en norme mais
→ →
opposées en sens : F2/1 = – F1/2 .
La loi de Coulomb1 précise la norme de la force électrique s'exerçant entre deux charges
selon une loi très ressemblante à la 4e loi de Newton concernant la gravitation.
|q ||q |
1 2
Loi de Coulomb F2/1 = F2/1 = k . r2
Unités SI : F en N , q en C , r en m.
La force électrique d'interaction entre deux charges est
proportionnelle au produit des charges et à l'inverse du carré de
la distance qui les sépare.
La force électrique dépend aussi de l'isolant, appelé encore diélectrique, qui sépare les
charges ; par exemple si ce diélectrique est du plexiglas la force électrique est moindre d'un
facteur de 3,2. La valeur de k indiquée ci-dessus n'est valable que pour le vide et à la rigueur
pour l'air sec.
1 Charles Auguste de Coulomb (1736-1806); physicien français, inventeur de la balance de torsion pour
mesurer des faibles forces électromagnétiques.
Fé 8,2 · 10–8 N
d'où Fg = 3,7 · 10–47 N ≈ 2 · 1039 ! Il va alors de soi que
le poids et toute force gravitationnelle peuvent être négligés devant les forces
d'interaction électriques entre particules.
Une autre différence essentielle entre forces gravitationnelles et électriques est que ces
premières ne sont qu'attractives alors que les secondes sont tantôt attractives tantôt répulsives.
Schématiquement on peut dire que les forces gravitationnelles, faibles et attractives,
maintiennent l'édifice céleste (satellites, planètes, soleils, galaxies,...), les forces électriques,
nettement plus fortes et tantôt attractives tantôt répulsives, maintiennent la cohésion de la
matière (atomes, ions et molécules), et enfin les forces nucléaires, encore plus fortes et
attractives à courte portée, maintiennent les noyaux contre notamment l'éclatement électrique
(les protons positifs se repoussent).
4. Le champ é l ectriqu e
4.1 Définition
On appelle champ électrique toute zone de l'espace où une charge électrique est soumise à
une force électrique.
→ → →
E' F Le vecteur champ électrique, noté E , qui
– q' < 0
→ caractérise le champ en un point est par
→ E définition le quotient de la force électrique par
F' la valeur de la charge en ce point :
+ q>0
+ → F
E= q
→
⇔
→
F =q E
→
On constate que le champ est proportionnel à la charge ponctuelle qui le produit et à l'inverse
du carré de la distance à cette charge. On peut aussi remarquer que le champ est plus intense
là où les lignes de champ sont proches et serrées. C'est une remarque valable quelle que soit la
topographie du champ.
Là aussi le champ est d'autant plus intense que les lignes de champ sont proches et serrées.
Nous avons vu en mécanique que le poids d'un objet avait une importante particularité :
la valeur du travail du poids d'un objet qui est déplacé depuis une position initiale A
jusqu'à une position finale B est conservée quel que soit le trajet emprunté par l'objet.
Le poids est conséquemment appelé force conservative.
h
En effet dans le champ de pesanteur considéré comme
A uniforme le travail W du poids a pour expression :
hA
W = – mg ∆h = mg hA – mg hB
m On peut constater que ce travail ne dépend que des
altitudes initiale et finale hA et hB, le trajet emprunté
→ n'apparaît pas.
P
B
hB L'énergie potentielle de pesanteur Ep d'une masse
située à une altitude h quelconque est définie comme
h=0 égale au travail que fournirait son poids si elle se
déplaçait de cette altitude jusqu'à une altitude de
La masse m peut être soumise référence nulle h = 0 (choisie arbitrairement). En
à d'autres forces que son appliquant la formule de W on obtient :
poids, mais ici on ne se
préoccupe que de son poids. Ep = m g z
On peut alors reformuler l'expression du travail du poids W comme une différence d'énergie
potentielle :
W = m g hA – m g hB = EpA – EpB
Finalement le travail du poids est égal au produit de la masse m qui se déplace par la
différence de potentiel VA – VB franchie pendant ce déplacement.
Nous aurons une formule tout à fait analogue pour le travail des forces électriques.
A →
F
+ + + + + + + +
A q + – +
A q
q
+ +
+ –
→ + →
F F
+ B –
B – – – – – – – – – + B
Sur les schémas ci-dessus on a représenté une charge qui se déplace depuis un point A jusqu'à
un point B. Cette charge est soumise, entre autres forces non représentées, à une force
→ →
électrique F . Cette force F est due à la présence d'un champ électrique créé par une charge
ponctuelle (schéma de gauche), d'un champ uniforme (au centre), d'un champ résultant d'une
→
distribution quelconque de charges (à droite). Le travail de la force électrique F , calculé à
partir de la loi de Coulomb (ce calcul n'est pas donné car sans intérêt ici), ne dépend que des
positions A et B et non du trajet suivi par la charge qui se déplace. Les forces électriques sont
donc conservatives.
Les forces électriques sont conservatives. Leur travail ne dépend que des positions
initiale et finale de la charge qui se déplace et non du trajet suivi.
→
D'après la loi de Coulomb, on sait que l'intensité de la force électrique F est proportionnelle à
→
la valeur de la charge q qui se déplace. Donc le travail de la force électrique F est aussi
proportionnel à la valeur de q.
De la même manière que l'on a défini l'énergie potentielle de pesanteur, l'énergie potentielle
électrique Ep d'une charge q située en un point quelconque d'un champ électrique est définie
comme égale au travail que fourniraient la force électrique à laquelle elle est soumise si elle
se déplaçait de ce point jusqu'à un point de référence où l'on pose l'énergie potentielle nulle
(ce point est choisi arbitrairement). Et puisque le travail de la force électrique est
proportionnel à la valeur de q, on peut donc poser Ep = qV, le facteur V restant à être défini.
Toujours de la même manière que l'on a défini le potentiel de pesanteur, par définition nous
appellerons potentiel électrique, noté V, l'énergie potentielle par unité de charge d'une charge
située en un point quelconque d'un champ électrique.
Ep = qV
Le volt est donc la valeur du potentiel électrique en point tel qu'une charge de 1 coulomb y a
une énergie potentielle de 1 joule.
Quand une charge q se déplace d'une position initiale A jusqu'à une position finale B, le
travail W de la force électrique qu'elle subit est égal à la différence de son énergie potentielle
électrique initiale et de son énergie potentielle électrique finale (voir § 5.1).
La différence VA – VB est appelée la différence de potentiel (sigle : ddp) entre les points A
et B, ou encore la tension électrique entre ces points, notée souvent UAB ou plus
simplement U. Evidemment une tension se mesure, comme les potentiels électriques, en volts.
Le travail de la force électrique qui agit sur une charge qui se déplace est égal au
produit cette charge par la tension qu'elle franchit
W = q U = q (VA – VB)
Unités SI : W en J , q en C , U en V .
2 Alessandro Volta (1745-1827), né à Côme, physicien italien. Il est notamment l'inventeur de la première pile
électrique, constituée par une pile de rondelles d'argent, de drap imbibé d'acide et de zinc.
Il est normal que cette valeur soit négative car le travail est résistant.
Exemple 2
Soit un condensateur plan connecté à une pile de 6V.
+ + + + + + + + Supposons qu'une charge q valant encore 2 C parte de
l'armature positive et aille directement sur l'armature
→
q + négative. Le travail W de la force électrique F vaut :
→ W = q U = 2 C · 6 V = 12 J
F
Il est normal que cette valeur soit positive car le travail est
– – – – – – – – moteur.
Si d est la distance séparant les armatures et en tenant
Pile de 6V → →
compte que F = q E , on a :
U
W=qU=Fd=qEd ⇒ U=Ed ⇔ E= d
Cette dernière relation justifie l'unité V · m–1 pour le champ électrique (voir § 4.1)
→ →
D'après la deuxième loi de Newton l'on a F = m → a , où F est la résultante des forces et →
a
l'accélération. Comme nous l'avons déjà signalé on peut négliger le poids de la particule
→
chargée devant la force électrique et, si le milieu est le vide, F ne représente donc que cette
→ →
seule force électrique. En tenant compte de la relation F = q E , il vient :
→ → → q →
m a = qE ⇒ a =m E
1
Le théorème de l'énergie cinétique dit que la variation de l'énergie cinétique, Ec = 2 m v2 , est
égale au travail des forces : ∆Ec = W. Ici le travail de la force électrique vaut W = q U, la
tension U étant celle franchie par la particule. D'où
1
∆( 2 m v2 ) = q U
L'électronvolt : en physique des particules l'unité d'énergie joule est trop grande, aussi la
remplace-t-on par une unité plus adaptée l'électronvolt, symbolisé eV, qui est l'énergie
cinétique gagnée par une particule portant une charge élémentaire, e = 1,6 · 10–19 C, qui
franchit une tension d'un volt :
1. Lorsqu'on approche un corps d'un électroscope chargé positivement, on constate que les
feuilles de l'électroscope se rapprochent. Le corps approché porte-t-il une charge
positive, négative ou nulle ?
3. Deux boules portant la même charge ont leurs centres situés à 3 cm l'un de l'autre et se
repoussent avec une force de 4 · 10–5 N. Que vaut cette charge ?
d1;2 d2;3
6.1 Quel doit être le signe de q1 pour que la résultante des forces exercées sur q3 par
q1 et par q2 soit nulle ? Justifier par une phrase.
8. Déterminer la vitesse acquise dans le vide par un électron, initialement au repos, qui est
soumis à une tension de 1500 V.
9. Un champ électrique uniforme règne dans la portion d'espace vide comprise entre deux
plaques parallèles chargées de signes opposés d'un condensateur plan. Un électron,
lâché depuis la plaque négative, va frapper 15 ns après la plaque positive qui est distante
de 2 cm. Calculer :
9.1 la vitesse et l'énergie cinétique (en joules et en eV) acquises par l'électron quand il
frappe la plaque positive,
10. Un électron est lancé à la vitesse de 500 km/s parallèlement à un champ électrique de
200 V/m orienté de façon à le ralentir. Quelle distance rectiligne parcourt l'électron
jusqu'à son arrêt ? Combien de temps a duré le freinage ?
11. Quelle est l'accélération d'un électron dans un champ de 1 MV/m ? Combien de temps
met cet électron, initialement immobile dans le vide, pour atteindre le dixième de la
vitesse de la lumière ?
12. Quelle distance doit parcourir un électron dans un champ électrique uniforme de 20
kV/m pour acquérir une énergie cinétique de 20 eV ?
13. Dans un éclair normal la tension entre les points de décharge est de l'ordre du milliard
de volts et la quantité d'électricité constituant la décharge d'environ 30 C. Calculer :
13.3 la quantité de glace à zéro degré que cette énergie pourrait faire fondre.
Réponses
12. 1 mm 13. 30 GJ ; 30 TW ; ≈ 91 t
Les orages
Les orages sont fréquents dans les zones équatoriales et
inexistants dans les zones polaires. En effet, les orages se
constituent dans une masse d'air humide et chaude qui s'élève
rapidement (poussée d'Archimède). Lors de cette ascension
cette masse d'air se refroidit par détente adiabatique, mais alors
l'humidité se condense et la chaleur latente produite réchauffe
l'air qui continue ainsi de monter. La forme des nuages
constitués est caractéristique des cumulus ou des cumulo-
nimbus, épais et bourgeonnants, à base comprise entre 1500 et
2000 m d'altitude, s'élevant jusqu'à 7000 m et plus.
Les orages ne durent pas très longtemps. En moyenne, la durée
d'un orage est d'environ cinq à trente minutes. Ils se déplacent environ entre 30 km/h et 60
km/h. Un orage se déplaçant plus lentement déversera beaucoup plus d'eau sur une région
qu'un orage se déplaçant rapidement.
Eclair
Des décharges d'éclair peuvent se produire entre les nuages et
le sol, entre les nuages eux-mêmes, et entre les nuages et l'air
limpide de la haute atmosphère.
On peut distinguer 3 phases dans un éclair.
• Les prédécharges
Les prédécharges consistent en la formation par à coup d'un
tube d'éclair, souvent ramifié, dont le diamètre vaut de 5 à 30
cm. Le tube d'éclair est constitué par de l'air fortement ionisé
et il servira de canal à la décharge guide. Ces prédécharges ne
se produisent que si la tension électrique entre le nuage et le sol est suffisante, c'est-à-dire
environ 10 à 20 millions de volts.Les prédécharges se succèdent au rythme de une tous les
Fulguration (foudroiement)
Pour l'éviter il faut se mettre à l'abri dans une habitation ou dans une automobile, mais surtout
pas sous un arbre !
La gravité d'une fulguration dépend de la quantité d'électricité reçue et de la partie du corps
atteinte. Les principaux effets sont : spasmes musculaires, brûlures, arrêt respiratoire ou
cardiaque (faire une réanimation), inconscience, coma, mort. Si la décharge frappe un
membre, bras ou jambe, la personne foudroyée peut n'être que brûlée ou commotionnée, mais
si la décharge frappe le cœur ou le cerveau elle est alors mortelle.
1. Courant él ectriqu e
Rappelons que les atomes métalliques perdent statistiquement au plus 1 électron libre par
atome, cet électron circulant librement entre les interstices du réseau cristallin. A cause de
l'agitation thermique, à une température usuelle, la vitesse des électrons libres est de l'ordre de
100 km/s et la distribution en direction est totalement aléatoire.
Mais si on applique une tension U (= VA – VB > 0) entre les extrémités d'un fil métallique, il
s'établit à l'intérieur du fil un champ électrique et les électrons libres acquièrent alors une
vitesse de dérive qui se superpose à leur agitation thermique. D'une part, cette vitesse de
dérive est de sens contraire au champ puisque les électrons sont négatifs, et d'autre part pour
des courants usuels cette vitesse n'est que de l'ordre de quelques dixièmes de millimètre par
seconde ! Il faut éviter, comme c'est souvent le cas, de confondre la vitesse de dérive des
électrons libres constituant le courant et la vitesse à laquelle s'établit le champ électrique qui
est pratiquement égale à 3 · 108 m/s (vitesse de la lumière dans le vide).
A B
Ci-dessus on voit les électrons libres qui ont acquis une petite vitesse de dérive vers la gauche
se superposant à leur vitesse thermique (bien entendu, ce genre de schéma approximatif n'a
qu'un but explicatif et ne rend évidemment pas compte de la complexité réelle de la matière).
Ce sont alors les ions qui se déplacent sous l'action du champ électrique, dans le même sens
s'ils sont positifs et dans le sens contraire s'ils sont négatifs.
Avant la fin du siècle dernier on ignorait que les courants dans les métaux correspondaient au
déplacement d'électrons négatifs, et l'on avait adopté comme sens arbitraire du courant le sens
du champ électrique, c'est-à-dire dans le sens des potentiels décroissants. Cette orientation
De même qu'un courant fluvial est caractérisé par son débit volumique (en m3/s), un courant
électrique est caractérisé par son débit de charge électrique appelé intensité du courant.
Q
I= t
Par exemple une ampoule de puissance 100 W sous une tension de 220 V est parcourue par
un courant d'environ 0,5 A.
L'ampère est une unité fondamentale au même titre que le mètre, le kilogramme, etc., et le
coulomb est une unité dérivée de l'ampère : C = A·s. Le choix de l'ampère plutôt que du
coulomb comme unité fondamentale tient à ce que l'intensité des courants est facilement
mesurable grâce aux forces magnétiques qui s'exercent entre eux.
3 André-Marie Ampère (1775-1836) né près de Lyon, professeur à l'Ecole Polytechnique puis membre de
l'Institut. Ses travaux contribuèrent à créer l'électromagnétisme. Ampère fut grand aussi par sa simplicité et son
complet désintéressement.
On peut remarquer sur les diagrammes de la page précédente que l'intensité du courant
s'annule tous les 1/100 de seconde. Il s'ensuit que la puissance par exemple d'une ampoule
s'annule (s'éteint) également tous les 1/100 de seconde. Cette fluctuation rapide de la
luminosité n'est cependant pas perceptible par l'œil humain à cause de la rémanence
rétinienne, mais peut toutefois être décelée par des effets stroboscopiques.
L'intensité d'un courant se mesure au moyen d'un ampèremètre. C'est un appareil qui indique
la valeur de l'intensité du courant qui le traverse ; une aiguille se déplace devant un cadran ou
plus récemment par affichage à cristaux liquides. Cet appareil est donc toujours branché en
série. On le symbolise par A dans les schémas des circuits.
ampoule I
A Par exemple dans le circuit ci-contre sont branchés en série au
moyen de fils de connexion une pile, une ampoule et un
ampèremètre. Cet ampèremètre indique la valeur de l'intensité
+ – I qui est débitée par la pile et qui traverse l'ampoule. Il est tout
pile à fait égal que l'ampèremètre soit branché avant ou après
l'ampoule.
En effet, c'est le potentiel électrique qui chute entre l'entrée et la sortie de l'ampoule et non
l'intensité du courant. Cette chute de potentiel étant tout simplement la tension à laquelle est
soumise l'ampoule.
Si plusieurs conducteurs sont reliés au même point ou nœud d'un circuit, d'après le principe
de la conservation de la charge électrique, le nombre d'électrons qui arrivent en un temps
donné au nœud est égal au nombre d'électrons qui en partent.
6A
4A Par exemple sur le schéma ci-contre la somme des
1A
nœud intensités qui arrivent au nœud vaut 2 A + 6 A = 8 A, et la
somme des intensités qui en partent vaut aussi 8 A = 1 A +
3 A + 4 A.
Soit un conducteur aux extrémités duquel est appliquée une tension U. Les mesures
successives des intensités I1, I2 , ..., In, correspondant aux valeurs U1, U2, ..., Un, de la
tension U montrent que le rapport U / I est constant pour un conducteur donné :
I
+ – U1 U2 Un
I1 = I2 = ... = In = R
U
La proportionnalité entre tension aux bornes d'un conducteur donné et intensité du courant qui
le traverse a été découverte par le physicien G. S. Ohm et constitue une loi qui porte son nom.
U=RI
* Le "O" grec Ω a été retenu pour l'unité ohm afin d'éviter la confusion avec 0, zéro.
La plupart des conducteurs usuels suivent la loi d'Ohm dans la mesure où leur température
reste constante malgré le passage du courant (cf. plus loin l'effet Joule), ces conducteurs sont
qualifiés d'ohmiques.
R = R1 + R2 + … + Rn
1 1 1 1
R = R1 + R2 + … + Rn
Remarques
1. La résistance équivalente d'un groupement en parallèle est toujours plus faible que la plus
faible des résistances du groupement. Par exemple soit deux résistances de 10 Ω et 100 Ω en
1 1 1 1
R = 10 + 100 = 0,11 ⇒ R = 0,11 ≈ 9,09 Ω
2. Dans une habitation alimentée par une ligne industrielle qui fournit 220 V, les appareils
électriques sont tous branchés en parallèle. S'ils étaient branchés en série, ils seraient tous
parcourus par le même courant ; pour éteindre une ampoule on devrait les éteindre toutes !
Bien remarquer aussi que, les appareils étant en parallèle, plus on en allume plus la résistance
équivalente de l'habitation baisse et plus le courant consommé est important.
Dans une habitation, tous les appareils électriques sont branchés en parallèle. Ils
sont soumis à la même tension, 220 V, et le courant total consommé est la somme
des courants consommés par chacun des appareils.
L
R=ρ s
Unités SI : R en Ω, L en m, s en m2, ρ en Ω · m.
La résistivité dépend encore de la température du matériau. Pour les métaux elle augmente
quand on les chauffe ; par exemple la résistivité du filament en tungstène d'une ampoule est
grosso modo multipliée par dix entre 20˚C et 2600˚C qui est à peu près sa température de
fonctionnement. Par contre la résistivité des isolants diminue avec la température ; par
exemple le verre une fois fondu devient conducteur. En cas d'incendie il faut couper le
courant car, entre autres raisons, les isolants deviennent conducteurs.
L'effet calorifique d'un courant, qui sera étudié un peu plus en détail au § 5, consiste en la
transformation d'énergie électrique en chaleur ou énergie thermique.
Lors d'une électrolyse, par exemple celle de l'eau, H2O, les réactions aux électrodes ont pour
produits un dégagement de gaz hydrogène H2 à la cathode et d'oxygène O2 à l'anode. Une
telle décomposition exige que de l'énergie électrique ait été transformée en énergie chimique.
Energie Energie
Chaleur mécanique chimique
I
+
Energie
mécanique Générateur U Résistance Moteur Electrolyse
ou chimique
–
Soit un appareil alimenté par un courant I sous une tension U, pendant le temps ∆t une charge
Q = I ∆t traverse cet appareil. Le travail des forces électriques qui agissent sur cette charge
vaut W = Q U = I ∆t · U.
Dans une portion de circuit, l'énergie électrique transformée en énergie
thermique, mécanique ou chimique, a pour expression :
Eél = U I ∆t
Le volt est la différence de potentiel électrique qui existe entre deux points d'un fil
conducteur parcouru par un courant constant d'un ampère lorsque la puissance
dissipée entre ces deux points est égale à un watt.
5. Loi de Joule
Un conducteur s'échauffe toujours quand il est parcouru par un courant électrique (exception
faite du cas de supraconductivité). Durant leur déplacement à l'intérieur d'un métal, les
électrons libres heurtent les ions métalliques et ainsi en augmentent l'agitation thermique.
Dans un électrolyte ce sont les ions mobiles qui heurtent les molécules et provoquent
l'échauffement.
Eél = U I ∆t = Eth
et en tenant compte de la loi d'Ohm U = R I on a encore les égalités
U2
Eth = R I2 ∆t = R ∆t
Chauffage électrique
Les cuisinières, radiateurs, fers à repasser, … , ont pour élément chauffant une résistance,
souvent en nichrome. Bien que la tension industrielle de 220 V soit alternative, les formules
P = U I = R I2 = U2/ R
sont encore valables. D'après P = U2/ R on peut remarquer qu'assez paradoxalement, à tension
constante, la puissance calorifique croît quand la résistance diminue. C'est la raison du danger
des courts-circuits qui peuvent provoquer l'inflammation des gaines isolantes des fils
électriques.
Fusibles
Ce sont des fils ou des rubans en alliage plomb étain qui fondent quand l'intensité du courant
qui les traverse dépasse une certaine valeur. Les fusibles sont placés en série avec les installa-
tions électriques pour éviter la détérioration des appareils et les risques d'incendie. Ils peuvent
être remplacés par des disjoncteurs magnétiques plus pratiques d'usage.
+ – r
7.1 L'ampèremètre
ampoule I Il est toujours branché en série car il doit être traversé par le
A courant dont on mesure l'intensité. Par exemple l'ampèremètre
du circuit ci-contre mesure le courant consommé par l'ampoule.
Bien entendu il est tout à fait égal que l'ampèremètre soit placé
+ – avant ou après l'ampoule. Il faut toutefois faire attention que le
courant débité par la pile est un peu plus faible que si l'ampoule
était seule, en effet un ampèremètre a sa propre résistance.
7.2 Le voltmètre
C'est également un appareil qui permet la mesure de tensions électriques. Dans les circuits il
est schématisé par V .
7.3 Le multimètre
1. Combien d'électrons passent en une seconde à travers une section d'un fil parcouru par
un courant de 1 A ?
3. Que vaut le courant qui alimente un grille-pain dont la résistance chauffante a une
résistance de 80 Ω et qui est branché à une source de tension de 220 V ?
4. Une ampoule est parcourue par un courant de 0,5 A quand elle est branchée à une
source de tension de 110 V. Quelle est la résistance électrique du filament ?
5. Que vaut la tension électrique aux bornes d'une résistance de 10 Ω sachant que 720 C la
traverse par minute ?
6. Calculer la résistance d'un fil de 500 m de long, de 0,3 mm2 de section et constitué d'un
métal de résistivité 33 · 10–7 Ωm.
8. Quelle résistance faut-il placer en parallèle avec une résistance de 20 Ω pour obtenir une
résistance finale de 15 Ω ?
50 Ω 100 Ω 100 Ω
120 V 120 V
11. Une décharge électrique de 10 millions de volts dégage une énergie de 1,25 · 105 J.
Déterminer la quantité d'électricité qui s'est déplacée pendant le phénomène.
15. La vitre arrière d'un taxi mesure 1.1 m sur 0,5 m. Elle est recouverte d'une couche de
glace à – 10 ºC et de 0,25 mm d'épaisseur. Un chauffage électrique est branché pour
faire fondre cette glace. Sa puissance totale est de 180 W et on suppose que toute
l'énergie qu'il dissipe est absorbée par la glace. Il est constitué de 14 fils chauffant
branchés en parallèle à la batterie de 12 V.
15.2 Calculer la chaleur totale minimale qu'il faut fournir à cette glace pour qu'elle
fonde.
15.3 Combien de temps de chauffage va-t-il mettre pour fondre cette glace ?
16. On étudie une ligne de transport d'énergie électrique sur deux fils en cuivre. La
résistance de chaque fil est de 43 Ω.
Centrale U1 U2 Consommateur
r
R
moteur M corps de
r 200 W chauffe
tension 200 V
courant 8 A
lignes de transport
alimentation en cuivre
tension U0 longueur 300 m chacune
section 2,5 mm2
L'habitation (donc le lave-linge) est reliée à une alimentation électrique par une ligne de
300 mètres de longueur comprenant deux fils de cuivre de 2,5 mm2 de section.
17.4 Calculer la puissance perdue par effet Joule dans chacun des fils d'alimentation.
Réponses
Dangers du courant
L'étude des effets physiologiques des courants montre qu'il est difficile de préciser les limites
des tensions dangereuses. Celles-ci dépendent de la durée du contact, de l'intensité du
courant qui traverse le corps et du type de courant, continu ou alternatif.
Alors que le courant continu accessible au grand public est sans danger (pile, accumulateur,
trans-formateur basse tension pour ampoule halogène), le courant alternatif est très
dangereux. Les effets du courant alternatif dans le corps sont de deux sortes :
• contractions intenses des muscles, provoquant l'arrêt cardiaque et le blocage des muscles
respiratoires.
Dans le cas d'un courant alternatif de fréquence 50 Hz (cas le plus souvent rencontré dans la
pratique), on estime à 0,025 ampère l'intensité à partir de laquelle les effets sont dangereux
(ce courant est 100 fois plus faible que celui qui alimente une ampoule de 100 W ! ). Ce
courant dépend de la différence de potentiel appliquée entre deux points du corps (110 volts,
220 volts, etc.), et aussi de la résistance électrique du corps entre ces deux points, selon la loi
d'Ohm U = R I.
Plus cette résistance est faible, plus le courant est important. La résistance électrique entre des
mains calleuses et sèches peut être de 100 000 ohms, mais, entre des mains mouillées elle ne
dépasse pas quelques centaines d'ohms, et pour un corps dans une baignoire, elle est
6 La Terre s'est formée il y a 4,5 Ga. Les premiers fossiles de bactéries datent de 3,5 Ga. Ces bactéries primitives
sont apparues dans les mers et océans. Puis, il y a 600 Ma seulement, les premiers organismes animaux
apparaissent. Parmi ceux-ci, certains sortent de la mer pour vivre sur la terre, mais ils transportent en eux leur
milieu originel, l'eau de mer, celle-ci baignant (sous forme de lymphe, plasma,…) les cellules dont ils sont
constitués. Ces nouveaux organismes terrestres sont en quelque sorte des aquariums remplis de cellules. Et pour
finir cette brève chronologie, il y a 230 Ma apparaissent les fameux dinosaures, et enfin, il y a moins de 1 Ma,
l'homme … !
On peut craindre plusieurs cas de figure : une personne peut être électrocutée si elle touche les
deux fils dénudés ou les deux bornes d’un appareil. Son corps devient alors un élément du
circuit électrique et est traversé par le courant. Mais, l’électrocution guette également la
personne qui touche le seul fil de phase (voir le document suivant) et qui est en contact avec
la terre. Enfin une dernière possibilité d’électrocution guette celui qui touchera la carrosserie
métallique d’un appareil présentant un défaut d’isolation de son circuit électrique et n’ayant
pas été relié à la terre (voir aussi le document suivant).
L'électrocution
Suivant l'intensité du courant qui traverse le corps, on distingue la tétanisation des muscles de
7 à 9 mA ; la crispation de la main, telle qu'il n'est plus possible de lâcher prise ( ou au
contraire la victime rejette brusquement le conducteur et s'expose à des accidents secondaires,
chute par exemple), et l'asphyxie au bout de quelques minutes si les muscles respiratoires sont
sur le trajet de courants de 10 à 15 mA. Au-delà de 25 mA apparaît la paralysie du cœur et des
centres respiratoires. Parallèlement intervient la fibrillation du cœur, contraction anarchique
des fibres du muscle cardiaque, qui provoque l'arrêt de la circulation du sang. Toutefois, si la
coupure du courant intervient très rapidement, avant qu'il n'atteigne 30 mA, le danger
d'électrocution est peu probable.
Les brûlures électriques s'étendent en profondeur sur tout le trajet du courant qui accompagne
le plus souvent les axes de moindre résistance (vaisseaux sanguins et nerfs). En pratique, plus
la tension est élevée, plus le risque de brûlure est grand. Le trajet suivi par le courant à
l'intérieur du corps est essentiel car la gravité de l'atteinte dépend des organes traversés par
l'électricité.
Pour les hautes tensions, et pour des temps d'application très courts (quelques millièmes de
seconde), on note des brûlures, des pertes de connaissance et des paralysies des membres. Au-
delà de 30000 volts, les effets sont généralement mortels. La foudre entre dans cette dernière
catégorie.
Lorsqu'on se trouve en présence d'un électrocuté, le premier geste doit être de couper le
courant. Si c'est impossible, il faut dégager l'accidenté, mais en prenant toutes les précautions
pour s'isoler soi-même !
S'il s'agit d'un accident domestique, il faut supprimer tout contact avec le circuit électrique en
utilisant un bâton sec et s'isoler du sol avec un objet sec, par exemple un tapis de caoutchouc,
un linoléum, une planche, du linge, un paquet de journaux. Il ne faut jamais se servir d'objets
métalliques à manches nus pour sectionner les fils électriques. S'il s'agit de haute tension, le
sauveteur risque la mort. Il ne peut que prévenir les services de secours et doit s'abstenir de
toute manœuvre. Si l'accidenté a perdu connaissance et ne respire plus, la réanimation
(respiration artificielle par la méthode du bouche-à-bouche, complétée, en cas d'arrêt du cœur,
par un massage cardiaque externe) doit être entreprise dès la coupure du courant ; ensuite, le
malade doit être transporté dans un centre hospitalier. Si le cœur est en fibrillation, seule une
deuxième secousse électrique - à l'aide d'un appareil médical adapté : un défibrillateur -
pourra rétablir une activité cardiaque normale.
Des précautions simples à respecter (ou à faire respecter) doivent permettre d’éviter tout
risque d’électrocution :
• ne jamais utiliser un appareil électrique lorsqu’une partie est ou peut être en contact avec de
l’eau (proscrire l’utilisation du sèche-cheveux, du rasoir électrique ou du téléphone dans la
baignoire !),
• s’assurer du bon état des cordons d’alimentation des appareils et éviter de les débrancher en
tirant sur le fil,
• installer des prises de sécurité ou des cache-prises pour protéger les jeunes enfants,
• respecter les consignes d’installation, mettre à la terre des châssis métalliques des gros
appareils ménagers, avoir un disjoncteur différentiel en tête de l’installation, des interrupteurs
différentiels dans les salles de bain.
De même qu'une baguette frottée et électrisée est capable d'attirer à elle de menus objets qui
s'électrisent par influence dans son champ électrique, un aimant attire à lui des objets en fer
comme des clous, épingles, etc. Ce nouveau type de force à distance qui s'exerce entre un
aimant et un morceau de fer est appelée force magnétique.
Comme on peut en faire facilement l'expérience, il ne se manifeste aucune force entre une
baguette électrisée et un aimant. Cela signifierait donc qu'il n'y aurait aucun rapport entre les
forces électriques et les forces magnétiques. En fait, depuis le XIXe siècle (cf. ci-dessous), on
s'est aperçu qu'un courant électrique pouvait faire dévier l'aiguille d'une boussole. Plus
généralement, les charges électriques présentent des effets magnétiques que si elles sont en
mouvement, comme c'est le cas des charges électriques qui constituent un courant.
Ce principe explique pourquoi un courant agit sur un aimant et non pas une baguette
électrisée fixe. Il explique aussi que l'on puisse pour une première étude séparer les
phénomènes électriques des phénomènes magnétiques. Toutefois ces phénomènes sont liés,
on les qualifie d'électromagnétiques.
De même que tout espace où une charge électrique est soumise à une force électrique est
appelé champ électrique, tout espace où un objet est soumis à des forces magnétiques est
appelé champ magnétique.
De facture moderne, ils sont constitués de poudres métalliques agglomérées, Fe, Al, Ni, Co,...
ou encore d'acier (Fe plus quelques % de C).
La plupart des substances placées dans un champ magnétique s'aimantent très faiblement. On
parle alors d'aimantation induite. Toutefois le fer, le cobalt et le nickel font exception en
s'aimantant fortement, ces substances sont appelés ferromagnétiques. Un morceau de fer
placé dans le champ magnétique d'un aimant devient lui-même un aimant. Toutefois ce
morceau de fer ne garde pas son aimantation quand on l'éloigne de l'aimant. Au contraire
l'acier dur garde cette aimantation induite beaucoup plus longtemps.
2. Propri ét és magnétiqu es
Bien remarquer que les pôles d'un aimant ne sont pas ponctuels, ce sont des zones.
aiguille aimantée Quand ils sont libres de s'orienter les objets magnétiques
S N subissent un couple de forces qui aligne les pôles
surchage magnétiques avec une direction approximativement Sud-
Nord (et vers le bas dans l'hémisphère Nord). Une
pivot boussole est simplement constituée d'une aiguille
aimantée sur un pivot.
Le pôle qui indique le Nord est appelé pôle nord de l'aimant et l'autre le pôle sud.
Le monopôle magnétique n'existe pas, les atomes sont eux-mêmes bipolaires et les électrons
aussi.
Source T Source T
Espace interstellaire 10–10 Surface de la Terre 5 · 10–5
IRM ≈6 Petit aimant ≈ 0,01
Pour mieux visualiser l'aspect d'un champ magnétique, on représente un ensemble de lignes
de champ appelé spectre magnétique.
Sur la photographie, on peut voir la disposition des grains de limaille due au champ
magnétique d'un aimant droit. Sur le schéma de droite, on a dessiné le spectre magnétique
correspondant. On peut remarquer que les lignes de champ sont plus proches les unes des
autres près des pôles, là où le champ magnétique est plus intense. Par ailleurs les lignes de
champ sortent de l'aimant par son pôle nord et y entrent par le pôle sud.
A la différence des lignes de champ électrique qui ont pour origines des charges positives, et
pour fins des charges négatives, les lignes de champ magnétique n'ont ni début ni fin car il
n'existe pas de monopôle magnétique. Ce sont des courbes qui se referment sur elles-mêmes.
Tout se passe un peu comme si la Terre contenait une tige aimantée, inclinée de 11,5º par
rapport à son axe de rotation. Les lignes de champ s'étendent sur des milliers de km dans
l'espace. Attention au fait que le pôle sud magnétique est proche du Nord géographique et
vice versa.
I I
B = 2 · 10 – 7 r = µ 0 2π r
A titre indicatif, les photographies suivantes illustre le champ magnétique au voisinage d'un
courant circulaire (spire) et d'une bobine.
Nous avons vu que des pôles magnétiques de même nom se repoussaient tandis que des pôles
de noms contraires s'attiraient. Peu importe que ces pôles magnétiques soient ceux d'un
aimant ou d'une bobine. Donc une bobine parcourue par un courant subit des forces
magnétiques quand elle est située dans un champ magnétique. Plus généralement, tout courant
situé dans un champ magnétique subit une force magnétique.
Le schéma ci-dessus montre un fil conducteur parcouru par un courant qui est placé dans le
champ magnétique d'un aimant en U Expérimentalement on constate qu'une force
magnétique, dite force de Laplace, perpendiculaire au courant et au champ apparaît. Si on
change le sens du courant, cette force change de sens. Si on dispose trois doigts
perpendiculairement entre eux, le sens de cette force est illustré ci-dessous.
I I
→ →
B F
→ →
F B
Main gauche Main droite
→ →
Pour cette personne le vecteur V est Pour cette personne le vecteur V est
fuyant et il le représente ainsi sur sa pointant et il le représente ainsi sur
feuille : → sa feuille : →
V V
→ →
B I F
Selon ces conventions, les schémas des I
mains gauche et droite de la page précédente
deviennent : → →
F B
→ → →
F = IL × B ⇒ F = IL B sin α
→ →
où α est l'angle non orienté de IL avec B
→
Dans cette formule le vecteur IL est appelé un "élément
de courant", il a pour direction et sens ceux de I et pour
norme IL.
Unités SI : F en N , I en A , L en m et B en T.
7 Pierre-Simon de Laplace (1749-1827), célèbre mathématicien et astronome français, fait comte par
Napoléon et marquis par Louis XVIII. A 20 ans il enseigne les mathématiques à l'École royale militaire; en 1784
il prend part à l'organisation de l'École polytechnique et de l'École normale. Un moment ministre de l'Intérieur
après le 18 Brumaire, il fut sénateur sous l'Empire et pair de France sous la Restauration. La valeur littéraire de
ses écrits le fit recevoir à l'Académie française.
4.3 L'ampèremètre
1. Deux fils conducteurs parallèles sont parcourus par des courants I1 et I2 de sens
contraires.
I1 I2
1.1 Dessiner et flécher quelques lignes des champs magnétiques qui entourent ces
courants.
1.2 Dessiner les vecteurs champ magnétique qui agissent précisément sur ces
courants.
1.3 Dessiner les forces de Laplace qui agissent sur ces courants. S'agit-il d'une
attraction ou d'une répulsion ?
S
–
+