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GÉNÉRALITÉS SUR LES RAYONS X

I. L’atome
L’atome est la plus petite division d’un élément dans lequel l’identité chimique est maintenue.
Il est composé d’un noyau dense, chargé positivement qui contient des protons et des neutrons
et un nuage extranucléique d’électrons chargés négativement.

Dans le modèle de Bohr, (Niels Bohr, 1913) les orbites des électrons sont à distance fixe du
noyau. Chaque électron occupe un état d’énergie fixe, ce qui confère à l’atome des couches
électroniques auxquelles on assigne les lettres K, L, M, N, O, P, ou la couche K est la plus
profonde (la plus proche au noyau). Les couches ont également un nombre quantique « n » qui
prend les valeurs 1, 2, 3, 4, etc., pour K, L, M, etc., respectivement. Chaque couche ne peut
contenir que 2n2 électrons. Donc, la couche K (n=1) ne peut contenir que deux électrons, la
couche L (n=2) peut en contenir 2 (2)2= 8, etc.

Figure 1: Modèle de Bohr

Un atome (même un ion ou une molécule en général) a un niveau d’énergie associé. Le niveau
d’énergie est un état quantique stationnaire équivalent à une énergie interne particulière. Cette
énergie s'exprime souvent en électronvolts mais, de préférence, en kilojoules par mole (unités
du système international)

L’énergie nécessaire pour retirer un électron complètement de l’atome est appelée énergie de
liaison. Par convention, les énergies de liaison sont négatives et augmentent avec la proximité
de la couche au noyau. Pour qu’un atome puisse s’ioniser, c'est-à-dire pour qu’il devienne
chargé électriquement, on a besoin d’un transfert énergétique équivalent ou supérieur à son
énergie de liaison. L’énergie de liaison augmente avec le nombre de protons dans le noyau et
dépend donc du nombre atomique (Z). Dans l’exemple cité ci-dessous, l’électron de la couche

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K du tungstène est beaucoup plus fortement lié à l’atome que l’électron de la couche K de
l’atome d’hydrogène.

Figure 2: Variation du niveau énergétique de liaison selon le nombre atomique (Z)

Selon le modèle de Bohr, l’Energie d’un électron sur l’orbite n est :

1
E(n) = − 𝑛2 ⋅ 𝑒𝑉

Lorsqu’un électron est retiré de sa couche par un photon X ou gamma, il subsiste une lacune
dans la couche. Cette lacune est généralement remplie par un électron provenant d’une couche
supérieure, qui lui-même est remplacé par un électron d’une couche supérieure et ainsi de
suite. C’est ce qu’on appelle la cascade d’électrons. L’énergie libérée est équivalente à la
différence d’énergie de liaison entre la couche d’origine et la couche finale de l’électron.
Cette énergie est libérée sous forme de rayons X ou d’électrons Auger.

Figure 3: Énergie libérée sous forme de rayons X


Figure 4: Énergie libérée sous forme d’électrons Auger

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Une transition de la couche M à la couche K d’un atome de Tungstène produirait un rayon X


de E(K) = EK-EM = 69.5keV – 2.5keV = 67keV. L’énergie de liaison étant « E ».

II. Création des rayons X (RX)


Les Rayons X sont les photons émis lorsqu’un faisceau d'électrons accélérés percute une cible
matérielle (noyau ou électron). On a donc deux types d'interactions :

- Électron-noyaux : rayonnement de freinage (spectre énergétique continu) ;


- Électrons-électrons : rayonnement caractéristique (spectre de raies caractéristique de la
cible).

Actuellement, il y a principalement deux méthodes de formation des rayons X résultant d'un


flux d'électrons lancés à grande vitesse sur une cible : l'émission générale (Bremsstrahlung) et
l'émission caractéristique.

1. L'émission générale
Elle a lieu lorsqu’un électron est envoyé depuis un émetteur (cathode) vers une cible (anode)
en passant à proximité d'un atome et se trouvant donc attiré par son noyau (par sa charge),
l'électron est alors dévié et ralenti.

La quantité d'énergie produite par cette méthode est variable. En effet, l'énergie du photon émis
dépend de :

• L'attraction du noyau ;
• De la trajectoire de l'électron ;
• De l'énergie cinétique de l'électron.

L'attraction du noyau et la trajectoire de l'électron ne sont pas réglables lors de la formation des
rayons X, seule l'énergie cinétique de l'électron peut être réglée.

L'énergie produite est comprise entre 0 et l'énergie cinétique de l'électron (énergie issue de son
mouvement).

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Figure 5: Emission Générale

2. Emission Caractéristique

Un électron est envoyé vers la cible. Ce dernier entre en collision avec un électron d’une couche
interne de l’atome (l’électron percuté est ainsi éjecté de même que l’électron percutant). Afin
de combler la non-stabilité de l'atome, des électrons issus des couches périphériques extérieures
viennent remplacer l'électron éjecté dans la couche intérieure en déficit électrique.

Cette différence d'énergie entre les différentes couches d'un atome se trouve sous forme de
rayons X.

Figure 6: Emission Caractéristique

Figure 7: Spectre continu de Rx du tungstène W, Spectre


caractéristique du molybdène Mo (même tension
accélératrice)

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Note :

1. Lors de l'émission de rayons X, la méthode de création n'est pas choisie. En effet, on dit
que l'on "subit" ces 2 types d'émission, par conséquent lorsque l'on crée des rayons X, ceux-ci
résultent des 2 types d'émission, ce qui explique alors le spectre que l'on obtient.
2. L'énergie des rayons X ainsi créés, dépend de la tension exercée entre l'anode et la
cathode. En effet, on remarque que la tension en kV, est proportionnelle à l'énergie des rayons
X en kEv. Par exemple si l'on exerce une tension de 50 kV dans le tube, les photons X,
possèderont une énergie variant de 0 à 50 kEv.
3. Ainsi on peut différencier 2 types de rayons X;
− les rayons X mous, possèdent une énergie allant de 100 Ev à 10 kEv.
− Les rayons X durs, possèdent une énergie variant de 10 kEv à 1 mEv. Les rayons X
durs possèdent une énergie bien plus grande que celle des rayons X mous, ce qui leur permet
de mieux traverser la matière.

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