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Technologie et maintenance

des appareils radiologiques


Licence Professionnelle
Technologue en Instrumentation et Maintenance Biomédicale
Institut Supérieur des Sciences de la Santé (ISSS)
Université Hassan 1er Settat
AU: 2019/2020
Elmaati ESSOUKAKI
e.essoukaki@uhp.ac.ma

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Plan

• Partie II: Production des rayons X

• Partie III: Technologie en radiologie conventionnelle

• Partie IV: Technologie des scanners X

• Partie V: Technologie de la mammographie

• Partie VI: Maintenance des appareils radiologiques

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Partie II: Production des rayons X

• Production des rayons X

• Production technologique des rayons X en radiologie


 Tube de Crookes
 Tube de Coolidge
 Principe technologique du tube de Coolidge
 Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X
 Vieillissement et précautions d'utilisation d'un tube radiologique
 Principes de base de l'alimentation d'un tube à rayons X
 Réglages et contrôle de l’exposition

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Introduction

On distingue, selon le type de rayonnement


électromagnétique, deux types d’imagerie:

Imagerie Par Transmission Imagerie Par Émission


(radiologie externe) (radiologie interne)

Source de rayonnement à l’extérieur Source de rayonnement à l’intérieur


de l’organisme. de l’organisme.

❑ Rayonnement d’énergie faible. ❑ Rayonnement d’énergie élevée


❑ Principalement des R-X. (MeV).
❑ Radiologie Conventionnelle ❑ Principalement des R-γ.
❑ Tomodensitométrie ❑ Médecine nucléaire (scintigraphie)
❑ Mammographie

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1. Rayons X versus rayons g

Partie II: Production des rayons X


Les rayons X et g (gamma) sont des ondes électromagnétiques (o.e.m.) à haute fréquence dont:

- Longueur d'onde est comprise entre 5 picomètres (10–12 m) et 10 nanomètres (10–9 m).
- L'énergie de ces photons varie de quelques électronvolts (eV) à plusieurs dizaines de
méga-électronvolts (MeV) (rayonnements ionisantes).

➢ Du fait de leur énergie, ces rayons sont capables de traverser le corps humain

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Partie II: Production des rayons X
1. Rayons X versus rayons g

Les rayons X, comme les rayons g sont des o.e.m. possédant


le même intervalle énergétique. Leur différence vient de leur
origine de production:

– les photons X prennent naissance dans le nuage électronique de


l'atome ;
– les photons g ont pour origine la structure nucléaire de l'atome.

Comme toute onde électromagnétique, l'énergie transportée


par un photon est liée à sa fréquence selon la relation suivante :

𝐸𝑝ℎ𝑜𝑡𝑜𝑛 𝑗 = ℎ. 𝑣 = h.c/λ
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Partie II: Production des rayons X
2. Production des rayons X

La production de rayons X fait suite à une interaction énergétique violente entre un électron,
possédant une vitesse (énergie cinétique) très élevée, et une cible métallique très dense.

Lors de cette interaction, l'électron ne pénètre que de quelques microns dans le métal de la cible
où il subit une décélération brutale. Cette perte d'énergie cinétique se convertit à 99 % en
chaleur (énergie thermique) et à 1 % en rayonnement X.

➢ Le rendement de production des rayons X est ainsi très faible.

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Partie II: Production des rayons X
2. Production des rayons X

Lorsqu'on s'intéresse au phénomène physique strict, on décrit deux phénomènes


différents susceptibles de donner naissance à des rayons X :

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Partie II: Production des rayons X
2. Production des rayons X

Interaction électron–noyau: Rayonnement de freinage


Lorsqu'un électron passe au voisinage d'un noyau, il subit une déviation et perd une partie de
son énergie sous forme de rayonnement électromagnétique.

Cette énergie augmente avec :

– l'énergie cinétique des électrons incidents ;


– le numéro atomique de la cible.

Ce phénomène est appelé rayonnement de freinage ou


effet Bremsstrahlung. C’est un mot allemand qui vient
de bremsen «freiner» et Strahlung «radiation».

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Partie II: Production des rayons X
2. Production des rayons X

Interaction électron–électron: Rayonnement fluorescence

➢ Collision de l’e- incident avec un e- du nuage électronique de l’atome > éjection de l’e-
➢ Cascade d’e- : un e- d’une couche périphérique vient remplacer l’e- manquant

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Partie II: Production des rayons X
2. Production des rayons X

Interaction électron–électron: Rayonnement fluorescence

➢ Émission d’un r-X d’énergie caractéristique de la


transition > spectre de raies

➢ Appellation des raies : lettre latine / lettre grecque :


• Lettre latine = couche d’arrivée de l’e- (K, L, M…)
• Lettre grecque : numérotation relative de la couche
de provenance de l’e- :
o α : couche immédiatement supérieure
o β : 2 couches au dessus
o γ : 3 couches au dessus

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Partie II: Production des rayons X
2. Production des rayons X

Interaction électron–électron: Rayonnement fluorescence

Exemple : tube avec anode tungstène


➢ Couches :
• K : 69 keV
• L : 11 keV
• M : 1 keV
• Autres : négligeable

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Partie II: Production des rayons X
2. Production des rayons X

Spectre total

Le spectre total correspond à la combinaison


du spectre continu (caractéristique de l'effet
de freinage) et du spectre de raies
(caractéristique du métal de la cible =
anode).

La quantité de rayons X produite par effet de


freinage est supérieure à celle produite par la
collision électron–électron

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Partie II: Production des rayons X
2. Production des rayons X

Caractéristiques du faisceau X

En pratique courante, on évoque aussi la notion de pénétration, qui décrit la possibilité


qu'a le faisceau X, dans sa globalité, de pénétrer la matière. Pour rendre le faisceau
globalement plus pénétrant, on peut :

Augmenter la tension accélératrice (kVp) mettre en place une filtration L'augmentation du nombre (n)
additionnelle à la sortie du tube afin d'électrons incidents, liée à l'intensité de
d'éliminer les photons de faible énergie chauffage du filament et à la durée de
l'exposition
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2. Production des rayons X

Partie II: Production des rayons X


Exercices d’application:

Ex1: Déterminez la plus petite longueur d’onde des rayons X peuvent être émis par un
électron frappant la couche métallique de l’écran d’un téléviseur fonctionnant sous une
tension de 20 kV?

Ex2: Dans un tube émetteur de R-X, les électrons sont accélérés par une différence de potentiel de
60 kV. On donne la masse de l’électron : m(e-) = 9,1 10-31 kg.
a) quelle est l’énergie cinétique acquise par ces électrons (en J et keV )? Calculer leur vitesse ?
b) quelle est la valeur maximale que peut prendre la fréquence du photon ? à quelle longueur
d’onde correspond-elle ?
c) le rendement de ce tube étant de 2%, calculer la valeur de la constante k pour une anode en
tungstène (Z=74)
d) en déduire la puissance en W du rayonnement émis si l’intensité du courant anodique est de
20 mA 15
2. Production des rayons X

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques physique du faisceau de rayons X

➢ Energie et puissance rayonnées

• L'énergie totale rayonnée est proportionnelle à l'intensité du courant haute tension,


au temps de pose, au numéro atomique de l'anode et au carré de la tension:

• La puissance est l'énergie totale du rayonnement transportée par unité de temps et


elle s'exprime en Watts:

Avec:
ε = énergie totale rayonnée; K= constante de qualité de l'appareil; I=intensité
du courant cathodique; t= temps de pose; Z=numéro atomique de l'anode; U
tension entre anode et cathode; P= puissance rayonnée
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2. Production des rayons X

Partie II: Production des rayons X


Atténuation dans la matière :

Les différentes interactions entraînent une diminution du nombre des photons et une modification
du spectre énergétique du rayonnement X.

- Soit le photon traverse la matière sans interagir


- Soit il est totalement absorbé par la matière
- Soit il cède une partie de son énergie et ressort
avec une direction différente et une énergie plus
faible = diffusion

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2. Production des rayons X
Applications directes de l’atténuation des rayons X dans la matière

Partie II: Production des rayons X


Radiographies

Scanner X

=> Renseignements
anatomiques

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2. Production des rayons X

Partie II: Production des rayons X


Loi d’atténuation

La loi d'atténuation exprime la variation du nombre des photons N en fonction de l'épaisseur x


traversée par le rayonnement. Pour un rayonnement monochromatique, elle correspond à la
fonction exponentielle décroissante
1- Coefficient d’atténuation linéaire

N0= nombre total de photons mono-énergétiques arrivant sur l’écran


x = épaisseur d’écran en cm

m = coefficient d’atténuation linéaire, unité= cm-1


il dépend :
- de la nature du milieu
- de la nature (énergie) des photons
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2. Production des rayons X

Partie II: Production des rayons X


2- Coefficient massique d’atténuation

En fait, m dépend de la nature et de l’état physique du matériau =>


définition d’un coefficient massique d’atténuation prenant en
compte ce paramètre :

m/, en cm2/g

m = coefficient linéaire d'atténuation


 = masse volumique du matériau traversé

On a alors :

N (x) = N0 e –(m/) x
où x a une dimension de masse surfacique (g/cm2) 20
2. Production des rayons X

Partie II: Production des rayons X


Couche de demi atténuation ou CDA

Définition : la CDA est l’épaisseur que doit avoir un écran pour que
le nombre de photons transmis soit divisé par 2

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2. Production des rayons X

Partie II: Production des rayons X


Interaction des rayons X avec la matière

2 principaux types :
•Effet photoélectrique : prédominant aux faibles énergies (<50keV)
•Effet Compton : prédominant aux fortes énergies (>110keV)

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Partie II: Production des rayons X
2. Production des rayons X

Interaction des rayons X avec la matière

Effet photoélectrique

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2. Production des rayons X

Partie II: Production des rayons X


Interaction des rayons X avec la matière

Effet photoélectrique

La caractéristique essentielle du phénomène est l’ existence d’un seuil 𝒔 pour la


fréquence 𝑓 du rayonnement reçu. L’effet ne se produit que si les photons associés à
l’onde incidente ont une énergie E telle que:

Avec: E𝒔 est l’énergie nécessaire pour extraire un e- de la matière (travail d’extraction


ou travail de sortie).

Le seuil peut aussi être déterminé par la longueur d’onde dans le vide:

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2. Production des rayons X

Partie II: Production des rayons X


Interaction des rayons X avec la matière

Effet photoélectrique

Le calcul du coefficient d'atténuation par effet photoélectrique est essentiel pour les
applications médicales car de lui dépend le contraste en radiologie.

𝝉 = 𝑪. 𝒁𝟒 . 𝝀𝟑 . 𝑵𝑨 . 𝟏ൗ𝑴

Avec : C = constante caractéristique du matériau ; Z = numéro atomique de l'atome


constituant le matériau ; NA = nombre d'Avogadro (6,02.1024 atomes) ; M = masse
molaire de l'élément constituant le matériau.

L'effet photoélectrique est donc prépondérant dans les milieux relativement denses et
pour des énergies de photons relativement faibles (donc des longueurs d'onde élevées).
En radiologie, l'effet photoélectrique est favorisé dans les structures osseuses.
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2. Production des rayons X

Partie II: Production des rayons X


Interaction des rayons X avec la matière

Effet Compton

L'effet Compton résulte de l'interaction


entre un photon incident (Einc = h.ν) et
un électron faiblement lié au noyau
(couches externes). Lors de cette
interaction, le photon X incident
disparaît 𝐸𝑝ℎ𝑜𝑡𝑜𝑛≫𝐸𝑙𝑖𝑎𝑖𝑠𝑜𝑛.

𝐸𝐶 = ℎ 𝑣 − 𝑣 ′ − 𝐸𝑙𝑖𝑎𝑖𝑠𝑜𝑛

Variation de longueur d'onde du photon:

Coefficient d'atténuation par effet photoélectrique


𝜌
𝜎=𝑘
𝐸 26
2. Production des rayons X

Partie II: Production des rayons X


Interaction des rayons X avec la matière

Coefficient d'atténuation par effet


Atténuation par effet photoélectrique
photoélectrique
Atténuation par effet Compton

Spectre d’énergies exploitées en radiologie 𝝉 = 𝑪. 𝒁𝟒 . 𝝀𝟑 . 𝑵𝑨 . 𝟏ൗ𝑴

Coefficient d'atténuation par effet


Compton

𝜌
𝜎=𝑘
𝐸

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Exercices d’application:

Partie II: Production des rayons X


Exercice 1:

Un photon a pour énergie Eph = 50 keV.


1. Déterminer la longueur d’onde de ce photon.
2. Rappeler les limites des rayons X et conclure si ce photon est un photon X ou non.
3. On rappelle la loi d’absorption des photons X par un matériau I = I0 e-ka. Indiquer ce que
représentent I, I0, k et a.
4. Pour le plomb, on donne k = 7910 m-1 dans ces conditions, l’épaisseur de la plaque de
plomb est de 1 mm et l’intensité du faisceau est I0 = 100 W.m-2. Déterminer I.

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Exercices d’application:

Partie II: Production des rayons X


Exercice 2:
Un cabinet d’imagerie médicale possède un appareil de radiologie émettant des rayons X ayant une
énergie de 41.4 keV.
1. Calculer la fréquence  des rayons X émis par l’appareil.
2. En déduire la longueur d’onde des rayons X émis par l’appareil.
3. Pour chacun des trois matériaux figurant dans le tableau, on souhaite calculer la valeur de
l’épaisseur « x » nécessaire pour arrêter 90% du rayonnement.

Matériau Carbone Fer Plomb


Numéro atomique Z 12 26 82
Coefficient 25 2550 14400
d’absorption m
(en m-1)
3.1 Exprimer, dans ce cas, l’intensité I du faisceau transmis en fonction de l’intensité I0 du faisceau
incident.
3.2 Calculer alors la valeur de l’épaisseur x pour chacun des trois matériaux.
3.3 Comment évolue l’épaisseur du matériau en fonction du numéro atomique Z ?
3.4 En déduire quel est, de ces trois matériaux, le mieux adapté à la radioprotection.
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Partie II: Production des rayons X
3. Technologiques du générateur des rayons X en radiologie

3.1. Tube de Crookes Un peu d’histoire…

Principe du tube de Crookes :


– tube en verre où règne un vide non parfait (10− 2 mmHg) ;
– ions positifs de gaz rare dans l'enceinte en verre ;
– ces ions positifs sont attirés vers une plaque métallique de charge
négative (= cathode) ;
– l'interaction des ions avec la cathode provoque un arrachement
d'électrons de cette dernière ;
– attraction des électrons par une plaque métallique de charge positive (=
anode), et création d'un faisceau cathodique
Wilhelm Conrad roentgen, 1895 = électronique (l'électron n'étant pas encore connu à cette époque)
fluorescent dans le tube.
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Partie II: Production des rayons X
3. Production technologique des rayons X en radiologie

3.1. Tube de Crookes Un peu d’histoire…

W.C. Roentgen remarque pour la Réalisation les premiers clichés radiographiques de l'histoire :
première fois l'apparition d'un
– la radio de sa propre main le 22 novembre 1895 ;
autre rayonnement, inconnu,
capable d'imprimer une plaque – la radio la plus connue, la main de sa femme Anna Bertha le 22
photographique lors de la mise décembre 1895
sous tension d'un tube de Crookes.
Il nomme ce rayonnement X
(comme l'inconnue
mathématique)

Rayons X
8 novembre 1895 31
Partie II: Production des rayons X
3. Production technologique des rayons X en radiologie

3.1. Tube de Crookes Un peu d’histoire…

Dans les jours qui suivent, W.C. Roentgen décrit quatre propriétés propres aux rayons X :
– ces rayons sont absorbés par la matière ;
– ces rayons sont diffusés dans la matière ;
– ces rayons impressionnent une plaque photographique ;
– ces rayons déchargent « des corps chargés électriquement ».

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Partie II: Production des rayons X
3. Production technologique des rayons X en radiologie

3.1. Tube de Coolidge Un peu d’histoire…

il améliore son tube en développant la technologie de l'anode


tournante. Bien qu'ancienne, la conception technologique du
tube de Coolidge est encore d'actualité. La majorité des tubes
commercialisés de nos jours s'inspirent de son concept.

William David Coolidge, 1913


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Partie II: Production des rayons X
3. Production technologique des rayons X en radiologie

3.1. Tube de Coolidge


Principe technologique du tube de Coolidge

Comme pour le tube de Crookes, le tube de Coolidge doit


posséder trois éléments technologiques nécessaires à la
création de rayons X :
– une source d'électrons au niveau de la cathode ;
– une différence de potentiel élevée permettant
d'accélérer les électrons dans le vide ;
– une cible métallique permettant la création de rayons
X.

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Partie II: Production des rayons X
3. Production technologique des rayons X en radiologie

Principe technologique du tube de Coolidge


Source d'électrons
C'est la principale avancée développée par Coolidge. La source d'électrons est obtenue par effet thermo-
ionique de Richardson. Le principe consiste à porter un filament de tungstène à incandescence.
La chaleur emmagasinée est alors transmise aux électrons libres du métal du filament sous forme d'énergie
cinétique. Grâce à ce gain d'énergie, une partie des électrons les plus périphériques sont arrachés du filament,
et forment un nuage électronique autour des spires du filament.

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Partie II: Production des rayons X
3. Production technologique des rayons X en radiologie

Principe technologique du tube de Coolidge


Différence de potentiel

Les électrons situés autour du filament sont attirés vers la cible par une différence de potentielle élevée
pouvant varier de 40 à 150 kV (par paliers de 1 kV). Le filament fait alors office de cathode et la cible
d'anode. Plus la différence de potentielle est élevée, plus l'accélération est grande, plus l'énergie
cinétique des électrons (lors du choc) est importante, et plus les rayons X seront énergétiques, donc
pénétrants.

Ece- = 1/ 2m.v2 = e.U

Avec : m = masse de l'électron 9,11.10− 31 kg ; v = vitesse de


l'électron (en arrivant à l'anode) en m.s− 1 ; e = charge de
l'électron 1,6.10− 19 coulomb ; U = différence de potentiel en kV.

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Partie II: Production des rayons X
3. Production technologique des rayons X en radiologie

Principe technologique du tube de Coolidge


Cible
La cible, dont l'objectif est de créer une décélération brutale des électrons lors de l'impact, doit être
suffisamment dense mais aussi bonne conductrice de chaleur. En effet, la perte brutale d'énergie cinétique des
électrons lors du choc est transformée :
– en chaleur : 99 % (rayons infrarouges) ;
– en rayons X : 1 %.
Le rendement de production des rayons X est ainsi très faible.

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Partie II: Production des rayons X
3. Production technologique des rayons X en radiologie

Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X

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3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X

Cathode

La cathode est constituée:


– d'un ou deux filaments permettant de créer une source d'électrons ;
– d'une pièce de concentration qui accueille et maintient en place, dans des gouttières,
le ou les filaments.

Filaments en configuration parallèle Filaments en configuration linéaire


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3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X

Cathode Pièce de concentration

La pièce de concentration (ou de focalisation) est un bloc de molybdène (Z = 42)


ou de nickel (Z = 56) creusé d'une ou deux gouttières contenant les filaments qui
sont disposés soit en ligne, soit en configuration parallèle.
Cette pièce a pour rôles :
– d'empêcher la déformation des filaments lors de l'échauffement ;
– de déterminer la forme rectangulaire du foyer thermique sur l'anode ;
– de focaliser les électrons vers la ou les pistes de l'anode;

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3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X

Cathode Filaments

La pièce de concentration
Les filaments sont des spirales métalliques constituées de
tungstène (Z = 74) qui a pour caractéristiques :
– une température de fusion élevée (3 370 °C) ;
– une bonne conduction thermique ;
Grand filament Petit filament
– une durée de vie longue.

En pratique, le filament est chauffé à 2350°C par un courant électrique de chauffage


(10V et 3 à 5A) qui permet une émission électronique proportionnelle à sa surface et au
carré de l'intensité de chauffage.

Attention à ne pas confondre l'intensité du courant de chauffage (3–5 A) avec

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l'intensité courant-tube (100–2 000 mA) !
3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X

Cathode Filaments

Les filaments de tungstène ont les caractéristiques géométriques La pièce de concentration


suivantes :

– diamètre du filament : 2 mm ;
– diamètre du fil : 0,2 mm ;
– longueur : de 5 à 20 mm (selon le foyer optique souhaité).
Petit filament
Grand filament
On dispose en général de deux filaments, un petit (h = 5 mm) et un
grand (h = 15 mm) pouvant être positionnés dans la pièce de
concentration :

– soit l'un en dessous de l'autre, on parle alors de configuration linéaire


;
– soit l'un à côté de l'autre, on décrit alors une configuration parallèle.

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3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X

Anodes

L'anode est un élément essentiel du tube à rayon X, elle doit répondre à trois critères :

– être suffisamment dense (Z élevé) pour favoriser la production


de rayons X (effet de freinage) ;
– posséder une température de fusion élevée pour résister aux
températures faisant suite aux interactions électroniques ;
– être bonne conductrice thermique pour évacuer rapidement la
chaleur.

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3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X

Anodes

L'anode est un élément essentiel du tube à rayon X, elle doit répondre à trois critères :

– être suffisamment dense (Z élevé) pour favoriser la production


de rayons X (effet de freinage) ;
– posséder une température de fusion élevée pour résister aux
températures faisant suite aux interactions électroniques ;
– être bonne conductrice thermique pour évacuer rapidement la
chaleur.

On distingue généralement deux types d'anodes, les anodes fixes et les anodes tournantes
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3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X

Anodes fixes

les anodes fixes sont fabriquées en cuivre, bon conducteur


de chaleur.
Le bloc de cuivre contient en son centre une pastille de
tungstène (W) supportant des chaleurs élevées (point de
fusion = 3370 °C) et permettant de favoriser la production
des rayons X.

Ces anodes équipent les tubes radiologiques de faible


puissance comme les tubes destinés à la radiologie
dentaire

Tubes radiologiques dentaires


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3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X

Anodes Tournantes

Les anodes tournantes dépassent les performances des anodes fixes. Elles équipent les
tubes de moyenne et de forte puissance, et sont constituées de trois parties :

• un couple rotor–stator;
• un axe de transmission;
• un disque;

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3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X

Anodes Tournantes

Couple rotor–stator
Le rotor est une partie mobile située à l'intérieur du tube (au
niveau de son col) qui assure le mouvement de rotation (2000
à 12 000 tours/minute) du disque et de l'axe pendant
l'exposition.

Cette mise en rotation est assurée par induction


électromagnétique grâce au stator, situé à l'extérieur du col
du tube.

Le principe est le suivant : alimentation des bobines du stator =


création de champs magnétiques ⇒ induction de courant électrique
dans les bobines du rotor ⇒ mise en rotation du disque.

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3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X

Anodes Tournantes

Axe de l'anode

L'axe (ou tige) de l'anode est en molybdène (Z 42), sa rigidité


permet de transmettre le mouvement de rotation du rotor à
l'anode, sa mauvaise conduction thermique assure une
isolation thermique du rotor,

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3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X

Anodes Tournantes

Disque de l'anode
Le disque de l'anode (diamètre moyen = 10 cm) est constitué de
deux parties:
– une base de 6 à 12 mm d'épaisseur composée d'un alliage de
molybdène (bon conducteur de chaleur) et de graphite (réduction
des contraintes mécaniques lors de la rotation) ;
– une surface inclinée, siège des collisions électroniques, composée
d'un alliage de tungstène et de rhénium (90 %–10 %) choisi pour:
• sa densité,
• sa température de fusion élevée (3 150 °C)
• sa bonne dissipation thermique.

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3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X

Anodes Tournantes

Avantages d'une anode tournante

• L'anode tournante permet de répartir la chaleur sur


l'ensemble du disque, ce qui favorise le refroidissement
pendant la rotation.
• Le changement du point d'impact des électrons est constant
et donc l'usure moindre.

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3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X

Anodes Tournantes

Cette enceinte a pour rôle de Pour évacuer le plus rapidement la La gaine plombée est une enveloppe de
maintenir un vide poussé afin de chaleur par un liquide froid qui circule 3 à 5 mm de plomb qui isole l'extérieur
n'offrir aucune résistance à dans des canalisations. de la haute tension, de la chaleur et des
l'accélération des électrons et donc Pour les appareils de faible puissance, rayonnements X parasites.
de maîtriser pleinement le nombre le refroidissement de l'huile peut être
et la vitesse d'accélération des
électrons.
assuré par un système de ventilation
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3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X
Données techniques

les paramètres techniques qui permettent d'évaluer les performances d'un tube à rayons X:
Tensions crêtes:
Ces tensions représentent les valeurs extrêmes de différence de potentiel pour un tube donné :
– de 20 à 50 kVp pour un tube de mammographie ;
– de 40 à 150 kVp pour un tube de radiodiagnostic.

Puissance nominale
C'est la puissance maximale applicable pendant 0,1 seconde sur l'anode froide d'un tube alimenté en
tension constante. Elle s'exprime en kilowatts. Elle est d'environ 100 kW.

Puissance maximale
Elle permet d'estimer la puissance maximale que l'on peut appliquer au tube pendant un tour
d'anode. Elle s'exprime en kilowatts. 52
3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X
Données techniques

les paramètres techniques qui permettent d'évaluer les performances d'un tube à rayons X:
Capacité thermique maximale
La capacité (ou charge) thermique maximale représente la quantité maximale de chaleur que peut supporter
l'anode, s'exprime en unité de chaleur (1 UC = 0,7 joule) :
– capacité thermiquemax (UC) = tensionmax (kVp)  intensité courant-tubemax (mA)  temps de posemax (s) ;
– capacité thermique d'un tube radiologique standard 0,3 méga-unité de chaleur (MUC) ; capacité thermique
d'un tube scanner = 3 à 7 MUC.

Dissipation thermique
Elle correspond à la quantité maximale de chaleur que l'anode peut éliminer par minute. Elle s'exprime un
UC par minute. Les tubes radiologiques standard possèdent des dissipations thermiques de l'ordre de 0,1
MUC/minute.

53
3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Caractéristiques technologiques de chaque élément constituant un tube à rayon X
Données techniques

H He
-259 -272

Li Be B C N O F Ne
181 1 287 2 075 3 500 -210 -219 -219 -249

Na Mg Al Si P S Cl Ar
98 650 660 1 414 44 115 -102 -189

K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
64 842 1 541 1 668 1 910 1 907 1 246 1 538 1 495 1 455 1 085 420 30 938 817 221 -7 -157

Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
39 777 1 522 1 855 2 477 2 623 2 157 2 333 1 964 1 555 962 321 157 232 631 450 114 -112

Cs Ba * Lu Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
29 727 1 663 2 233 3 017 3 422 3 185 3 033 2 446 1 768 1 064 -39 304 327 271 254 302 -71

Fr Ra ** Lr
Rf Db Sg Bh Hs Mt Ds Rg Cn Nh Fl Mc Lv Ts Og
27 696 1 627

54
3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Vieillissement et précautions d'utilisation d'un tube radiologique

Vieillissement normal:
– Détérioration du filament par diminution de son diamètre (fil), se traduisant en pratique par une
augmentation compensatrice de la programmation des milliampères.
– Cratérisation : diminution du rayonnement utile et donc augmentation des constantes.
– Altération du disque : anode fissurée.
– Métallisation interne du ballon qui devient conducteur (court-circuit).
Claquage du tube:
On peut observer :
– rupture du filament ;
– cassure du disque ;
– blocage de rotation de l'anode ;
– implosion du ballon. 55
3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Principes de base de l'alimentation d'un tube à rayons X
Circuit basse tension : chauffage du filament
Le circuit basse tension contrôle le courant de chauffage du filament.
Il doit remplir deux critères :
– transformer, à l'aide d'un transformateur sous-volteur, la tension efficace du secteur (230 V) en
une tension plus faible (environ 10 V) générant donc une intensité plus forte (3 à 5 A) ;
– régler cette intensité en fonction de la température de chauffage souhaitée. Solution =
résistance réglable dans le circuit primaire.

56
3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Principes de base de l'alimentation d'un tube à rayons X
Circuit haute tension : réglage de la différence de potentiel

Le circuit haute tension a pour rôle principal de transformer le courant alternatif


basse tension du secteur en un courant continu haute tension nécessaire à
l'alimentation du tube radiogène.
Ce circuit doit aussi permettre d'accéder au pupitre à des valeurs de haute tension
s'étalant de 40 à 150 kVp en fonction des examens.

57
3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Réglages et contrôle de l’exposition
Aspects généraux

Un réglage réfléchi des paramètres d'exposition (= constantes) est nécessaire


pour obtenir un cliché dont les critères « photographiques » (contraste, S/B) et le
niveau
de dose répondent aux exigences diagnostiques.
Parmi ces réglages, on retrouve:
➢ Tension accélératrice;
➢ Milliampérage du courant-tube;
➢ Temps d'exposition (= temps de pose);
Dans tous les cas, ces réglages ne doivent pas atteindre les limites de puissance du
tube afin de le préserver.

58
3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Réglages et contrôle de l’exposition
Aspects généraux

59
3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Réglages et contrôle de l’exposition
Réglage manuel

Technique à trois points (réglage libre) Technique à deux points (automatisme du


premier degré)
La première technique de réglage des L'utilisateur ne règle alors que la tension
constantes consiste à choisir séparément les (kV) et la charge (mA.s). L'intensité et le
valeurs de tension (kV), d'intensité courant- temps de pose sont ainsi calculés
tube (mA) et de temps de pose (ms). On automatiquement par le générateur en
parle aussi de réglage libre. fonction de la valeur de la charge et de la
tension souhaitée.

Cette méthode satisfait les


utilisateurs expérimentés,

60
3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Réglages et contrôle de l’exposition
Système de réglage avec cellule

Ces systèmes de mesure, connus sous les noms de « posemètres » ou « cellules », garantissent
un dépôt de dose adapté aux performances du détecteur permettant d'une part d'atteindre un
S/B suffisant et d'autre part d'optimisation de dose.

On peut attribuer au posemètre trois fonctions principales:

Détecter la quantité de
rayons X ayant traversé le
patient

Intégrer (faire la moyenne) et


comparer à une valeur de
référence

Stopper le fonctionnement du
générateur quand la
tension de référence est atteinte
= irradiation et S/B
optimisés. 61
3. Production technologique des rayons X en radiologie

Partie II: Production des rayons X


Réglages et contrôle de l’exposition

Système de réglage avec cellule

La conception technologique des posemètres


actuels utilise le principe d'une chambre à
ionisation. Une chambre de mesure est
constituée d'une cavité isolante contenant un
gaz. L'interaction des rayons X avec ce dernier
provoque des ionisations et induit l'apparition
d'un courant électrique allant charger un
condensateur et dont la tension sera
comparée à celle de référence.

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