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Généralités sur les méthodes

spectrométriques
Dr. SOLTANI B.
Plan :
Introduction
I. Généralités
II. Structure atomique de la matière
III. La nature du rayonnement électromagnétique
IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique
V. Classification des méthodes spectrométriques
VI. Domaine d’application de la spectrométrie
VII. Intérêt des méthodes spectrales dans le développement d’un médicament
Conclusion

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Objectif :

 La nature d’un rayonnement électromagnétique,

 Les interactions qui existent entre la matière et les rayonnements


électromagnétiques
 Les types de spectrophotométrie

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Introduction :
De nombreuse méthodes analytiques sont fondées sur les interactions entre la
matière et une radiation électromagnétique. Il peut s’agir de photométrie dans
le visible , l’ultraviolet ou l’infrarouge, voire dans le domaine des rayons X.

Les mesures sont réalisées aussi bien sur un liquide ou sur un solide que sur
une vapeur atomique produite par exemple dans une flamme.

Il est également possible d’étudier les diverses spectrométrie de résonance


magnétique mais aussi les phénomènes de diffusion de la lumière ou de
polarisation rotatoire qui sont à la base de déterminations qualitatives et
quantitatives importantes.

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I. Généralités

I.1. Définition :

• Spectrométrie
Mesure de grandeurs physiques associées à un spectre.
Spectromètre :
• Spectroscopie Détection instrumentale
l’étude des spectres résultant de l’interaction de
la matière (atome ou molécule) avec divers
rayonnements électromagnétiques.

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II. Structure atomique de la matière

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1. LES MODELES ATOMIQUES
1807 DALTON
La boule de billard
ATOMES

LEUCIPE et DEMOCRITE ARISTOTE et


1903 THOMSON EMPEDOCLE
Ve siècle avant J.C
Gâteau aux raisins IVe siècle avant J.C
LA DISCONTINUITÉ
ELECTRONS « ATOMOS » LA CONTINUITÉ

1911 RUTHERFORD
Modèle nucléaire ou
planétaire
NOYAU

1913 BOHR 1925 Schrödinger


Modèle quantique Nuage électronique
COUCHES ELECTRONS EN
ELECTRONIQUES MOUVEMENT
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II. Structure atomique de la matière :
Atome = noyau + électrons

Noyau = nucléons = protons +


neutrons

Proton Neutron Electron


Masse 1,67 10-27 Kg 1,67 10-27 Kg 9,11 10-31 Kg

Charge +1,6 10-19 C 0 -1,6 10-19 C

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II. Structure atomique de la matière :
Orbitale électronique (couche électronique)

2n 2

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II. Structure atomique de la matière :

D. Diagramme d’énergie:

E=Ef-Ei

Diagramme énergétique d’atome d’Hydrogène


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La nature du rayonnement
électromagnétique

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III. La nature du rayonnement électromagnétique :
Le rayonnement électromagnétique est un type de transfert d’énergie décomposée par un spectrographe
donnant des spectres électromagnétiques.
Le rayonnement Energie du
rayonnement
γ /X Forte
UV-Visible Moyenne
IR Faible
micro-ondes Rayonnement très
faiblement énergétique

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III. La nature du rayonnement électromagnétique :

Le spectre est une bande


traduisant la répartition des
plages qui constituent un
rayonnement électromagnétique.

Longueur d’onde Fréquence (Hertz) Nombre d’ondes (cm-1)


Rayon X 10-3 – 10 nm 1020 – 1016
UV lointain 10 – 200 nm 1016 – 1015
UV proche 200 – 400 nm 1015 – 7,5 10 14 50000 – 25000
Visible 400 – 750 nm 7,5 1014 – 4 1014 25000 – 13000
IR Proche
Le spectrographe est un instrument ou
0,75 – 2,5 µm
un
4 1014 – 1,2 1014 13000 – 4000
IR moyen appareil qui 2,5permet de décomposer les
– 50 µm 1,2 1014 – 6 1012 4000 – 200
IR lointain rayonnements
50 – électromagnétiques.
1000 µm 6 1012 – 1011 200 – 10
Micro-ondes 0,1 – 100 cm 1011 – 108 10 - 0,01
Ondes radio
Exemple:
1- 1000 m
le prisme 108 - 105

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III. La nature du rayonnement électromagnétique :

Rayonnement électromagnétique

Corpusculaire Ondulatoire

Représentation d’une onde électromagnétique

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III. La nature du rayonnement électromagnétique :

A. Théorie ondulatoire :
Onde électromagnétique

Champ électrique Champ magnétique

Direction de
propagation de
l’onde

H
Deux champs oscillants, périodiques perpendiculaires entre eux et perpendiculaires à la
direction de propagation de l’onde
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III. La nature du rayonnement électromagnétique :
A. Théorie ondulatoire :
La période T : le temps entre 02 passages
Longueur d’onde λ ou période T Longueur
de maxima d’onde λ : distance
ou de minima entre 02
successifs en un
Amplitude
maxima ou A : une quantité
minima vectorielle
successifs d’une onde
point de l’espace (secondes).
qui μm,
(m, donne une
nm, pm,mesure
A0 ). de la force du
champ électrique ou magnétique à un
Le nombre d’onde : inverse de la longueur
Champ électrique

La fréquence
maximum de ν (Hz):
l’onde. le nombre
d’onde (cm-1). qui se produisent en une
d’oscillations
Amplitude A seconde

0
v=1/λ

v=
Temps ou distance

Les ondes électromagnétiques ont une vitesse


λi ν=1/T
de propagation dans le vide C = 3.108 m/s
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III. La nature du rayonnement électromagnétique :
A. Théorie ondulatoire :

Dans tout milieu matériel,


la propagation du
rayonnement est ralentie
par les interaction entre le
champ. électromagnétique
et les électrons liés aux
atomes ou aux molécules
présents.

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III. La nature du rayonnement électromagnétique :
A. Théorie ondulatoire :
L’indice de réfraction (n)

n d’un milieu est égal au rapport de la vitesse de la lumière dans le vide à sa


vitesse dans ce milieu,

𝑐
𝑛 𝑖=
𝑣 𝑖

Pour la raie jaune à 510 nm, l’indice de réfraction de l’eau à la


température ordinaire vaut 1,33, ce qui signifie que la lumière jaune
traverse l’eau à une vitesse = /1,33 , soit = 2,26× 1010 cm/s

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III. La nature du rayonnement électromagnétique :

B. Théorie corpusculaire (1900):


Un rayonnement électromagnétique est constitué de particules appelées
Photons qui ont une masse nulle et énergie dépend de la fréquence du
rayonnement.
E = hν h : constante de planck = 6,63.10-34 J.s
Max Planck

E=

Le nombre d’onde et la fréquence sont proportionnelles


à l’E
 La propagation du rayonnement électromagnétique est à l’origine de la théorie
ondulatoire.
 L’interaction du rayonnement électromagnétique avec la matière est à l’origine de
la théorie corpusculaire.
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III. La nature du rayonnement électromagnétique :

La dualité de rayonnement électromagnétique

La dualité de la matière ( Postulat de Louis De Broglie (1924) )

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III. La nature du rayonnement électromagnétique :

C. Postulat de Louis De Broglie (1924) : ( dualité de la matière)

Postulat de De Broglie:
Les ondes peuvent se comporter comme des particules,
les particules peuvent se comporter comme des ondes.

Il associe à toute particule matérielle douée d’une


quantité de mouvement

p = mv
une longueur d’onde dite onde de De Broglie:

λ = h/p.

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Interaction matière – rayonnement électromagnétique

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :
IV.1. Définitions :
Rayonnement monochromatique: une seule longueur d’onde.
Rayonnement polychromatique: Superposition de plusieurs
longueurs d’ondes.

Figure 1 Lampe de Wood lambda=365 nm

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :
IV.1. Définitions :
Spectres

Continus Discontinus
Raies Bandes

Emission Absorption Emission Absorption

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :
IV.1. Définitions :

Spectres continus : Infinité de radiations monochromatiques


juxtaposées. pour lesquels il existe un signal pour chaque
longueur d’onde (ou fréquence).

Spectres discontinus (spectres de raies, spectres discrets) :


Nombre fini de radiations monochromatiques séparées qui ne
dispose d’un signal que pour certaines fréquences (longueurs
d’onde) spécifiques.

Spectres combinés : constitués d’une superposition d’un


spectre continu et d’un spectre discret.

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :
Spectres de raies : Spectre discontinu.
Dans un atome une variation de l’énergie électronique donne naissance à une seule raie spectrale. La
position de chaque raie correspond à une radiation monochromatique.
intensité
E
Etat excité
excitation
Etat fondamental
λ
λ
Spectres de bandes :
Spectre formé de séries de raies très rapprochées, chaque série ayant la forme d'une bande.
Le spectre de bandes est propre aux molécules bi- ou polyatomiques, les raies correspondant à
des transitions entre les niveaux d'énergie électronique et les bandes aux transitions d'énergie
de rotation et de vibration.
E intensité
Etat excité

Etat fondamental
λ

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :

• L’ABSORPTION DE PHOTON

• L’EMISSION DE PHOTONS

• LA DIFFUSION DE RAMAN

• LA DIFFUSION DE RAYLEIGH

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :

IV.2. L’absorption d’un rayonnement :

Si un système matériel est soumis à l’action d’un faisceau de lumière d’énergie donnée, un
photon peut être absorbé. Le système passe du niveau d’énergie Ei au niveau Ef :

hν = Ef -Ei

Ef

Ei
absorption

L’état d’énergie minimale d’un atome ou d’une molécule


est appelé : état fondamental.

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :

 Absorption atomique - Spectre d’absorption :

Soleil Un gaz : H2
Spectre
SD d’absorption avec
des raies sombres
Spectre continu
absorption
polychromatique

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :

 absorption moléculaire :

• Translation électronique.
• Rotation autour du centre de gravité de la molécules.
• Vibration, les uns par rapport aux autres, des atomes dont l’association constitue cette
molécule.

Etotale = Eélectronique + Evibrationnelle + Erotationnelle

Ee >> Ev>> Er

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :

IV.1. L’absorption d’un rayonnement :


b
L’absorption est un phénomène au cours duquel une espèce
chimique dans un milieu transparent atténue sélectivement
l’intensité du rayonnement électromagnétique incident, à I0 I
certaine fréquence.

Solution absorbante de
concentration C
Transmittance : T = T% = .
100%

Absorbance : A= Transmittance Absorbance

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :

Loi d’absorption de la lumière : loi de Beer-Lambert :

Solution absorbante
concentration C

Intensité
incidente I0 Intensité I
Lumière
monochromatique Faisceau transmis

Trajet optique (l)


A = log(I0/I) = ԐlC
A : Absorbance ou densité optique
l : épaisseur de la cuve en cm (trajet optique)
Ԑ : coefficient d’extinction spécifique ou molaire

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :

Validité de la loi de Beer-Lambert :


 Lumière monochromatique.
 Faibles concentrations.
 La solution ne doit être ni fluorescente ni hétérogène (bulles, précipité..).
 La solution n’est pas le siège d’une réaction photochimique.

Additivité de la loi de Beer-Lambert :

mélange
C1
A = A1 + A2
C2

C1 C2 A = A1 + A2

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :

IV.3. L’émission d’un rayonnement :

La relaxation est un phénomène au cours duquel une espèce chimique excitée libère de
l’énergie pour passer à un état de moindre énergie

un système d’énergie Ef peut émettre spontanément un photon pour descendre sur un


niveau inférieur Ei tel que :
hν = Ef -Ei
Ef

Ei

Emission spontanée

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :

Spectres d’émissions :

Le spectre d’émission d’une source lumineuse s’obtient en analysant la lumière émise


par la source à l’aide d’un spectroscope. On obtient soit :

 Un spectre continu
 Des raies colorées sur un fond noir.

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :

 la relaxation non rayonnante : la désactivation ou relaxation vibrationnelle : le


processus s’accompagne d’une restitution de l’énergie d’excitation sous forme de
chaleur.

 la relaxation rayonnante : le retour à l’état fondamental se fait avec émission de


lumière, c’est le phénomène de fluorescence et de phosphorescence .

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :
(a) Absorption (b) relaxation non
(c) fluorescence
Moléculaire rayonnante
IR Vis UV
3 3 3
2 2 2
1 1 1
E2 0 E2 0 E2 0

3 3 3
2 2 2
1 1 1
0
E1
0
E1 E1
0

3 3 3
2 2 2
1 1 1
0 0 0
E0 E0 E0 l’1 l’’1
l1 l3 l’1 l’3 l’’1 l’’3

Diagramme des niveaux énergétiques et leur variation au cours de l’absorption et de la relaxation

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :

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IV. Interaction matière – rayonnement électromagnétique :
IV.3. La diffusion :

Le choc entre la matière et une radiation peut renvoyer le photon dans une autre direction, avec
ou sans modification de son énergie.

Source Diffusion de Rayleigh ou diffusion


monochromatique élastique:
l’énergie n’est pas modifiée et le choc
Diffusion de Rayleigh
est dit élastique.

Diffusion de Raman ou diffusion


inélastique:
Diffusion de
Le photon emprunte ou cède l’énergie
Raman
et le choc est dit inélastique.

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V. Classification des méthodes spectrométriques :

Les rayons Energie du rayonnement La cible La spectrométrie


γ /X Forte Électrons des orbitales Spectrométrie γ et
atomiques de cœur fluorescence X
UV-Visible Moyenne Électrons des orbitales SEA, SAA,
atomiques périphériques Spectrométrie UV-
et/ou des orbitales Visible
moléculaires

IR Faible Modes de vibration des Spectrométrie IR et


molécules spectrométrie
RAMAN.

micro-ondes Rayonnement très Modes de rotation des Spectrométrie


faiblement énergétique molécules micro-onde

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V. Classification des méthodes spectrométriques :

Espèce Domaine Domaine Méthodes basées Méthodes basées


chimique énergétique spectral sur le phénomène sur le phénomène
d’absorption d’émission
Moléculaire Electronique UV/Visible Spectrométrie Fluorescence
UV/Visible Phosphorescence
Bio et
chimiluminescence

Vibration- Infrarouge Spectrométrie


rotation infrarouge
Variation de Micro- RMN
spin (Electron ondes Résonance
ou noyau) paramagnétique
électronique

Atomique électronique UV/Visible SAA SEA

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VI. Domaine d’application de la spectrométrie :

 L’identification des molécules.


 La détermination des structures.
 L’étude des cinétiques de réaction.
 La détermination des mécanismes réactionnels.
 Les dosages.
 Les analyses médicales (IRM, scintigraphie, mammographie….)

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VI. Domaine d’application de la spectrométrie :

L’ultraviolet : 200 – 400 nm


• Mesure de concentration
• Etude d’interaction ligand macromolécules
• Stérilisation

Le visible : 400 – 750 nm


• Vision
• Mesure de concentration (chromophore)

L’infra-rouge : 1400 – 4000 cm-1


• Etude des liaisons H
• Conformation de macromolécules
• Détermination des groupes chimiques.

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VII. Intérêt des méthodes spectrales dans le développement d’un médicament :

 vérifier l’identité d’un produit:


Structure, configuration absolue, pureté énantiomérique, conformation.

 vérifier la présence d’impuretés.

 vérifier la quantité du produit présente dans la formulation

 déterminer les pKa, coefficient de partage, solubilité.

 vérifier la stabilité du produit dans la formulation.

 vérifier le relargage du produit à partir de la formulation.

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Conclusion :

La spectrométrie a joué un rôle essentiel dans le


développement de la théorie atomique moderne. De plus
les méthodes spectrochimiques ont fourni les outils qui
sont les plus utilisés pour l’élucidation de la structure
d’espèces moléculaires ainsi que pour l’analyse qualitative
et quantitative des composés inorganique et organiques.

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Bibliographie :

• Chimie Analytique : SKOOG, WEST, HOLLER. Traduction de la 7ème édition américaine


1997, P 497-526.

• Abrégé de Chimie Analytique Tome 3 : Méthodes spectrales et analyse organique, M.


HAMON, F. PELLERIN, M. GUERNET, G. MAHUZIER – 2ème édition 1990. 1-10.

• Méthodes instrumentales d’analyse chimique et applications : méthodes


chromatographiques, électrophorèse et méthodes spectrales, 2 ème édition. G. BURGOT
et J.L BURGOT. 2006, P195-206.

• Analyse chimique: Méthodes et techniques instrumentales modernes , 6éme édition . F.


ROUESSAC et A. ROUESSAC. 2004, P159- 277
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