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Master CAQ

Module : Techniques d’analyse spectroscopiques


En Chimie Organique

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LA SPECTROSCOPIE
UV-VISIBLE
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2022-2023
1
Chapitre I

SPECTROSCOPIE : GENERALITES
La spectroscopie est basée sur l’étude des interactions entre une onde électromagnétique et la
matière, elle renseigne sur les structures atomiques et moléculaires et sur les propriétés
physico-chimiques de la matière.

I/ NATURE DE L’ONDE ELECTROMAGNETIQUE (O.E.M)

Une onde électromagnétique a une nature corpusculaire, elle peut être décrite comme un
faisceau de particules de masse nulle appelées : photons. Un photon est assimilable à un petit
« paquet » d’énergie appelé quantum d’énergie = quantité unitaire d’énergie. La valeur du
quantum d’énergie dépend de la fréquence de l’O.E.M considérée et est donnée par la
relation : E = hν = h .c/λ

• E : énergie du photon en joules (J).


• ν: fréquence du rayonnement (Hz).
• c : célérité de l'onde électromagnétique (m s −1).
• : longueur d'onde s’exprime en unité de longueur, des sous multiples du mètre (nm).
• h = 6,63 10−34 J s : constante de Planck.

On peut également caractériser un rayonnement par son nombre d’onde 


 est généralement exprimé en cm-1

II/ SPECTRE ELECTROMAGNETIQUE :

L’ensemble des ondes électromagnétiques forme le spectre électromagnétique qui couvre un


très vaste domaine d’énergie : Rayons X, ultra-violet, visible, Infrarouge… etc. Certaines
régions se subdivisent elles même selon qu’elles se situent dans une zone proche ou éloignée
du visible, c’est ainsi que l’IR est souvent classé en : proche IR, moyen IR ou IR lointain. Le
spectre électromagnétique est un classement de toutes les ondes électromagnétiques en
fonction de leur longueur d'onde et de leur fréquence. Il s'étend des rayons gammas aux ondes
radio, c'est-à-dire des ondes les plus courtes aux ondes les plus longues. La lumière visible est
une toute petite partie de ce spectre

Figure 1 : SPECTRE ELECTROMAGNETIQUE


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Suivant le domaine d’O.E.M considéré on a l’habitude d’utiliser l’une ou l’autre des
grandeurs caractérisant cette onde :

- Dans le domaine de l’IR, on utilise le nombre d’onde  (cm -1)


- Dans le visible ou l’U.V, on utilise λ ( nm ou μm)
- Dans le domaine des ondes radio, on utilise souvent la fréquence ν exprimée en Hz

Pour les domaines de spectre électromagnétique précédemment décrit, le classement par ordre
d’énergie décroissante est le suivant :

Eγ > EX > EU.V > EVisible > EIR > ERadar >ERadio

III/ PRINCIPE DE LA SPECTROSCOPIE D’ABSORPTION :

Les interactions entre la matière et un rayonnement auquel elle est soumise sont nombreuses,
les plus intéressantes et les plus étudiés font appel aux phénomènes d’absorption.
Au niveau microscopique, l'énergie de la matière est quantifiée : elle ne peut prendre que
certaines valeurs discrètes correspondant à des niveaux d'énergie. Le passage d'un niveau
d'énergie à l'autre constitue une transition et s'effectue via l'échange d'un photon :

• Le passage à un niveau d'énergie inférieur par émission d'un photon,


• Le passage à un niveau d'énergie supérieur par absorption d'un photon.

Le spectre d'une molécule est la représentation graphique de l'absorption en fonction de la


fréquence (ou d'une grandeur liée à la fréquence) du rayonnement. Suivant les radiations
utilisées, les transitions énergétiques sont de nature différente et conduisent à des spectres
d'allure variée permettant d'obtenir des informations complémentaires sur la structure des
molécules étudiées.

Les 3 types de spectroscopie d’absorption les plus couramment utilisés sont :

La spectroscopie UV-visible : elle met en jeu des rayonnements de longueur d'onde comprise
entre 200 et 800 nm. La partie visible du spectre se situe entre 400 et 800 nm, la région
ultraviolette entre 200 et 400 nm. L'absorption des radiations UV ou visibles par un composé
entraîne des transitions électroniques, c'est-à-dire le passage des électrons vers un niveau
d'énergie plus élevée.

Un spectre UV-visible est constitué par la représentation de la variation de l'absorbance en


fonction de la longueur d'onde. En pratique, on obtient un spectre composé de bandes larges :
chaque bande est caractérisée par la longueur d'onde λmax pour laquelle l'absorbance est
maximale.
Si λmax appartient au domaine du visible, le composé est coloré : sa couleur est la couleur
complémentaire de la radiation qu'il absorbe (couleur diamétralement opposée sur le cercle
chromatique). Attention, ce raisonnement n'est pas valable pour les espèces absorbant
plusieurs couleurs.
La sensation de couleur est directement liée à la longueur d’onde de la radiation. Ainsi,
lorsque 𝜆 croît de 400 à 700 nm, on perçoit successivement les couleurs : violet, bleu, vert,
jaune, orange et rouge. Les valeurs en nanomètres des domaines de longueurs d’onde
associés à chaque couleur peuvent être lues sur la « roue des couleurs » appelé aussi « cercle
chromatique », voir ci-après.

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La couleur d’un composé est le complémentaire de ce qu’il absorbe (violet/jaune,
bleu/orange, vert/rouge).

Ainsi la chlorophylle absorbe les longueurs d’onde dans le rouge (vers 750 nm), et parait donc
verte.

La spectroscopie infrarouge (IR) : elle met en jeu des rayonnements de longueur d'onde
comprise entre 2,5 et 25 μm (zone centrale du domaine infrarouge). L'absorption de ces
radiations par une molécule correspond à des transitions vibrationnelles, c'est-à-dire qu'elle
provoque des vibrations au sein de la molécule :

• Des vibrations d'élongation ou de valence correspondant au déplacement de deux


atomes le long de l'axe de leur liaison,
• Des vibrations de déformation correspondant à une modification de l'angle entre deux
liaisons.

La spectroscopie de résonnance magnétique nucléaire (RMN) : ondes radios très peu


énergétiques qui ne permettent que des transitions d’états de spin des noyaux des atomes.

Les résultats quantitatifs des mesures d’absorption en spectroscopie optique, U.V- Visible ou
IR sont exprimés en ce qui concerne les solutions par la loi de BEER – LAMBERT.

IV/ LOI DE BEER- LAMBERT :

Soit une lumière monochromatique traversant une solution absorbante de concentration C


contenue dans une cuve d’épaisseur l.

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Une partie de ce rayonnement sera absorbée par l’échantillon et une partie sera transmise.
Bouguer, Lambert et Beer ont étudié les relations qui existent entre I0 et I : l'intensité d'une
lumière monochromatique traversant un milieu où elle est absorbée décroît de façon
exponentielle :

I = I0e-klC

* I0 est l'intensité de la lumière incidente


* I est l'intensité après passage à travers la cuve contenant la solution (intensité transmise)
* l est la distance traversée par la lumière (épaisseur de la cuve) (en cm)
* C est la concentration des espèces absorbantes en mol/l
* k est une constante caractéristique de l’échantillon.

Cette équation peut se réécrire log(Io/I)λ = klC/2.3 = ε λ l C.

* log(I0/I) est appelé absorbance (A) ou densité optique

* I/I0 = T T est la transmittance exprimée en %.

*ε est le coefficient d'extinction molaire ; c’est une caractéristique de la substance étudiée à


une longueur d'onde donnée. Si C est exprimé en mol/l, ε est en l.mol-1.cm-1.
On obtient alors la relation connue sous le nom de loi de Beer-Lambert :
A = - log T = ε l C

ε dépend de : - la température

- la longueur d’onde

-la nature de la substance absorbante

-la nature du solvant

Les valeurs de ε sont généralement comprises entre 1 et 105

Validité de la loi de Beer-Lambert

La loi de Beer-Lambert n’est vérifiée que dans les conditions suivantes :

- Des radiations monochromatiques,


- Faible concentration de la substance,
- Absence d’interaction entre le solvant et le soluté,
- Température constante,
- La solution n'est pas fluorescente : pas de réémission de lumière dans toutes les
directions
- La solution doit être limpide (pas de précipité ou de trouble qui entraîneraient une
diffusion de la lumière).

Loi d’additivité des absorbances

L’absorbance totale d’un mélange de plusieurs constituants est égale à la somme des
absorbances de chaque constituant.

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Pour un mélange de n constituants (1,2, 3, … n) de concentrations C1, C2, C3, …Cn et de
coefficients d’extinction ε1, ε2, ε3,…εn, l’absorbance totale est de la forme :

A = l(ε1.C1 + ε2.C2 + ε3.C3+ …+ εn.Cn)

Cette propriété est importante car elle permet en particulier le dosage des corps absorbants les
uns en présence des autres. Cette loi est vérifiée en lumière monochromatique à condition que
le mélange n’entraine pas de réaction chimique ou de déplacement d’équilibre.

Cette loi est utilisée dans diverses méthodes de dosage des constituants d’un mélange par
spectroscopie UV- Visible ou Infra rouge.

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Chapitre II

LA SPECTROSCOPIE UV-VISIBLE
I/ INTRODUCTION

Les ondes électromagnétiques appartenant au domaine de l’UV-Visible véhiculent l’énergie


nécessaire pour provoquer, lorsqu’elles sont absorbées, une transition entre deux états
énergétiques électroniques d’une molécule.
Pour la spectroscopie UV-Visible, on décrit généralement l’onde électromagnétique absorbée
par sa longueur d’onde λ exprimée en nanomètre (nm).

II/ Domaine UV-Visible

La région ultra-violette du spectre s’étend de 10 à 400 nm mais les spectromètres usuels ne


permettent le tracé des spectres que pour des longueurs d’onde supérieur à 190 nm.
En effet en dessous de 190 nm, l’opacité de l’air impose un appareillage plus complexe. Par
contre leur gamme de mesure, s’étend au domaine du visible par simple changement de la
source de radiation (Visible 400 à 800 nm).

Le domaine spectral concerné est subdivisé en trois plages appelées proche UV, visible et très
proche IR. La plupart des spectrophotomètres commerciaux recouvrent la gamme allant de
190 à 950 nm. L'absorption des rayonnements par les molécules dans cette gamme de
longueur d'onde est due au passage du niveau fondamental à un niveau excité sous l’effet du
rayonnement ; plus précisément au passage d’un électron d’un niveau électronique à un autre
niveau électronique d’énergie supérieure. Le document de base fourni par les
spectrophotomètres, appelé spectre, correspond au tracé des variations de l’absorbance en
fonction de la longueur d'onde des photons incidents.

III/ Niveaux énergétiques électroniques d’une molécule

L’interaction électromagnétique caractérise l’aptitude d’un édifice atomique à voir son


énergie modifiée par l’action d’un rayonnement électromagnétique. Soit un système atomique
pouvant être caractérisé par deux niveaux énergétiques quantifiés E1 et E2 (avec
arbitrairement E1 < E2). Si le rayonnement électromagnétique permet de passer du niveau E1
au niveau E2, le système doit acquérir de l’énergie. On parle alors d’absorption. A contrario,
le passage du niveau E2 au niveau E1 conduit à une libération d’énergie, il s’agit d’émission.
L’absorption ou l’émission d’énergie se fait alors sous forme d’onde électromagnétique, dont
l’énergie dépend fortement de l’ordre de grandeur de la différence d’énergie entre les deux
états, notée ΔE, et donc intrinsèquement de la nature des niveaux concernés.

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IV/ Termes d’utilisation courante en UV-Visible

Les termes utilisés dans la discussion des spectres électroniques sont :

Chromophore : un groupe insaturé covalent responsable de l’absorption électronique :

Exemples : C=C ; C=O ; NO2

Groupements auxochrome : un groupe saturé avec des électrons libres s’il est lié à un
chromophore, il modifié, la longueur d’onde et l’intensité de l’absorption.

Exemples : OH ; NH2 ; Cl

Effet bathochrome : déplacement vers des longueurs d’odes plus grandes dû à une
substitution ou un effet de solvant (déplacement vers le rouge).

Effet hypsochrome : déplacement de l’absorption vers des longueurs d’ondes plus courtes.
(déplacement vers le bleu).

Effet hyperchrome : augmentation de l’intensité d’absorption.

Effet hypochrome : diminution de l’intensité d’absorption.

Les caractéristiques d’absorption des molécules organiques dans l’UV dépendent des
transitions électroniques qui résultent de l’effet de l’environnement atomiques.

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V/ Les transitions dans l’UV-Visible
Les transitions électroniques apparaissent dans une molécule organique irradié peuvent être
classifiées en faisant appel au type d’électrons intervenant dans les transitions électroniques
d’un état fondamental (σ, π ou n) dans un état excité (σ* ou π*).
Le retour de cet état excité à l’état normal a lieu par réémission de l’énergie absorbé par
fluorescence, phosphorescence ou énergie thermique.

1- Principe et règles de sélection

Une transition électronique dans l’UV –Visible correspond au saut d’un électron d’une
orbitale moléculaire fondamentale occupée à une orbitale moléculaire excitée vide.

Dans l’état fondamental, pour la plupart des molécules les électrons sont appariés, le spin
résultant S= 1/2 -1/2= O, la multiplicité du spin est 2s+1= 1 on dit qu’un tel état est singulet.

Lorsqu’un électron dans un état singulet est excité : les deux e- qui étaient appariés peuvent
avoir leurs spins antiparallèles l’état est encore singulet. Mais les deux e- peuvent aussi avoir
leurs spins parallèles S= 1/2+1/2 =1et 2S+1=3 l’état est appelé triplet.

Il en résulte que tous les états excités sont dédoublés en S* et T*.

Quand un électron passe de l’état fondamental So à un état excité S* ou T* par l’effet d’un
faisceau incident, il ne reste pas dans cet état mais revient à l’état initial soit directement soit
par étapes en passant par des états de moindre énergie. Le retour peut se faire de différentes
façons, avec restitution d’énergie sous forme de radiations de :
-Fluorescence pour les passages de S* So
-Phosphorescence pour les passages T* So
- ou sous forme calorifique.
Règle de sélection : une transition électronique ne peut se produire que si les deux états
qu’elle met en jeu ont même multiplicité ∆ S=0 on ne peut donc avoir que des transitions
Singulet – Singulet.

Il faut cependant se rappeler qu’’une transition dite interdite est seulement une transition dont
la probabilité est très faible : cette transition se produira donc mais il lui correspondra
généralement une intensité d’émission faible.

2- Les différents types de transition et les chromophores

Transitions électroniques : passage des électrons des orbitales moléculaires liantes ou non
liantes remplies, vers des orbitales moléculaires antiliantes non remplies. Pour des orbitales de
type : ,  et n, on a le diagramme énergétique suivant :

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L’absorption d’un photon dans le domaine UV-visible peut souvent être attribuée à des
électrons appartenant à des chromophores tels que (C=C, C=O, C=N, C≡C, C≡N…).
La longueur d’onde d’absorption dépend de la nature des orbitales mises en jeu.

a- Transition σ-σ*

La grande stabilité des liaisons σ des composés organiques fait que la transition d'un électron
d'une OM liante σ vers une OM antiliante σ* demande beaucoup d'énergie. La bande
d’absorption correspondante est intense et située dans l’UV-lointain, vers 130 nm c.à.d. des
longueurs d’onde inférieures au domaine de travail habituel, c’est pourquoi les hydrocarbures
saturés qui ne présentent que des liaisons σ sont transparents dans ce domaine.

Exemple : Hexane λmax = 135 nm (ε = 10000)

b- Transition n → *

Cette transition résulte du passage d'un électron d'une OM non-liante n à une OM antiliante
π*. Ce type de transition a lieu dans le cas des molécules comportant un hétéroatome porteur
de doublets électroniques libres appartenant à un système insaturé. La plus connue est celle
qui correspond à la bande carbonyle située entre 270 et 280 nm. Le coefficient d'absorption
molaire est faible.

Exemple : Ethanal : λmax = 293 nm, ε= 12 dans l’éthanol. (ε est faible car transition
interdite).

c- Transition n →*

Le transfert d'un électron du doublet n d’un hétéroatome (O, N, S, Cl..) à un niveau σ* est
observé pour les alcools, les éthers, les amines ainsi que pour les dérivés halogénés. Cette
transition donne une bande d'intensité moyenne qui se situe à l'extrême limite du proche-UV.
Elle se situe vers 180nm pour les alcools, vers 190nm pour les éthers et les dérivés halogénés
et vers 220nm pour les amines.

Exemples : Méthanol : λmax= 183 nm, ε= 500

Ether diéthylique : λmax = 190 nm, ε= 20

Ethylamine : λmax = 210 nm, ε= 800.

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d- Transition  →*

La transition électronique dans les composés possédant une double liaison isolée conduit à
une forte bande d'absorption vers 165-200 nm.

Exemples : Ethylène λmax = 165 nm ε = 15000

Sur le diagramme énergétique suivant sont situées ces transitions les unes par rapport aux
autres dans le cas général.

Les transitions n→ et n→ *: ont des intensités relativement faibles car en partie
interdites.
n→: transitions dans les molécules comportant un hétéroatome porteur des doublets
électroniques libres appartenant à un système insaturé.
n→ *: les alcools, les éthers, les amines, les dérivés halogénés.
Les diverses transitions sont résumées dans le tableau suivant :

Exemple

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3- Les bandes d'absorption.

On distingue 4 types de bandes d'absorption dans les spectres UV des molécules organiques.
Elles sont caractérisées par la longueur d'onde de leur maximum d'absorption ( max) et par
l'intensité de ce maximum.

➢ Bandes R :
- Elles sont dues à une transition électronique n-π*.
- Lorsqu'un hétéroatome, porteur d'électrons libres n, fait partie d'un système insaturé ou
est conjugué avec un tel système, une transition de faible énergie peut se produire :
passage d'un électron n non liant dans une orbitale anti-liante π*.
- Caractéristiques de ces bandes R: faible absorption molaire, εmax<100.

➢ Bandes K :
- Elles sont dues à une transition électronique π- π*
- Elles apparaissent dans les spectres de molécules possédant un système de doubles
liaisons conjuguées :

- dans les spectres de molécules aromatiques possédant des substituant


chromophoriques :

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- Caractéristiques de ces bandes K : forte absorption molaire : εmax >10 000.

➢ Bandes B (Benzénoïdes) :
- Elles sont également dues à une transition électronique π-π*
- Elles apparaissent dans les spectres de molécules aromatiques ou hétéroatomiques
- Caractéristiques de ces bandes B : εmax <1 000 et structure fine.

➢ Bandes E (Ethyléniques) :
- Elles sont également dues à une transition électronique π-π*
- Elles apparaissent dans les spectres de molécules aromatiques substituées par des
groupements auxochromes.

- Caractéristiques de ces bandes E : leurs εmax varient entre 2 000 et 14 000.

VI/ EFFET DE L’ENVIRONNEMENT SUR LES TRANSITIONS

1- Effet du substituant

La position de la bande d’absorption dépend de la présence ou non de substituants sur le


groupement chromophore. Par exemple, plus le groupe éthylénique est substitué, plus la
bande d’absorption due à la transition est déplacée vers le visible : effet bathochrome.

Pour les substituants à effet mésomère (auxochromes) portés par un chromophore C=C ou
C=O, les paires d’électrons non-appariées peuvent participer à la résonance, augmentant la
conjugaison d’une molécule : -OH, -OR, -X, -NH2, … d’où des effets bathochrome et
hyperchrome.

2- Effet de la conjugaison

L’enchaînement d’insaturations entraîne la délocalisation des électrons π. Cette délocalisation


qui traduit la facilité des électrons à se mouvoir le long de la molécule est accompagnée d’un
rapprochement des niveaux d’énergies.

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Il en découle un effet bathochrome et un effet hyperchrome sur la bande d’absorption
correspondant à la transition π- π*.

Composé λmax ε max


Ethylène 165 15000
Buta-1, 3-diène 217 20900

Le même effet est observé sur la transition n -π*.

Composés Transition π-π* Transition n-π*


Propanone 188 nm 279 nm
Isobutylméthylcétone 236 nm 315 nm

Remarque : Le déplacement bathochrome est à l'origine de la couleur de nombreux


composés naturels dont les formules semi-développées présentent des chromophores
conjugués étendus.
Ainsi la couleur orangée du β-carotène (formule ci-dessous), provient de la réunion de onze
doubles liaisons conjuguées: λmax = 497 et 466 nm (dans le chloroforme)

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3- Effet de solvant

La position, l’intensité et la forme des bandes d’absorption des composés en solution


dépendent du solvant. Ces changements traduisent les interactions physiques soluté-solvant
qui modifient la différence d’énergie entre état fondamental et état excité.

Cas de la transition n -π* : Ex. du groupement carbonyle des fonctions cétones.

Avant l’absorption, la liaison δ+C=Oδ- est stabilisée par un solvant polaire. Il faut plus
d’énergie pour provoquer la transition λ diminue par augmentation de la polarité du
solvant.

Cas de la transition π-π* : Si l’état excité est plus polaire que l’état fondamental, c’est la
forme excitée qui est stabilisée par un solvant polaire. E diminue
λ augmente par augmentation de la polarité du solvant.

En résumé, l'étude du déplacement des bandes d'absorption par effet de la polarité des
solvants peut aider à reconnaître la nature électronique des transitions observées.

par augmentation de la polarité du solvant :


- Transition n - π* : effet hypsochrome
- Transition π - π * : effet bathochrome

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Chapitre III

APPLICATION DE LA SPECTROSCOPIE UV-VISIBLE

A -ANALYSE QUALITATIVE

Le spectre UV-Visible ne permet pas l’identification d’un produit mais celle du groupement
chromophore qu’il contient.

I/ HYDROCARBURES
1- Alcanes linéaires
Les alcanes n’absorbent que dans l’UV-lointain (transitions σ→σ*). Exemple : λ = 135 nm
pour l’éthane gazeux. Les ramifications déplacent légèrement cette absorption vers les
grandes longueurs d’onde. Exemple : λ = 154 nm pour le triméthyl-2,2,4-pentane.
Les n-alcanes liquides sont utilisables comme solvants en spectroscopie UV-visible jusqu’à
170 nm.

2- Cycloalcanes
Pour les cycloalcanes non tendus, l’absorption se situe dans les mêmes zones que pour
les n-alcanes. Ainsi, le cyclohexane est utilisable jusqu’à 175 nm comme solvant en
spectroscopie UV-visible.
Le cyclopropane possède un certain caractère insaturé. En solution, il donne de faibles
bandes d’absorption entre 190 et 195 nm.

3- Alcènes
Un chromophore éthylénique absorbe en dessous de 200 nm. L’éthylène, en solution dans
l’heptane, possède une bande dont le maximum se situe à 173 nm (εmax = 5000).

a- Effet de la substitution
Les substitutions successives se traduisent par des effets bathochromes (λmax = 180-195 nm)
plus marqués dans les éthyléniques tri et tétraalkylés.

b- Effet de la conjugaison
C’est la conjugaison de deux ou plusieurs liaisons π qui entraîne les effets les plus importants.
λ augmente au fur et à mesure que le nombre de doubles liaisons augmente.
Quand ce nombre devient plus grand que 5, l’accroissement de λmax devient moins rapide.
L’allène, qui a des liaisons π non conjuguées, possède une bande à 241 nm (ε ≈ 2000).
Dans le cas où les doubles liaisons sont séparées par deux atomes de carbone sp3, leur
interaction est plus faible mais conduit à des effets non négligeables. Au-delà, elles se
comportent comme si elles appartenaient à des molécules différentes.

c- Effet de la conformation
La transition π → π* du chromophore diénique a une énergie différente selon que la
conformation est s-cis ou s-trans. Le préfixe s indique que la conformation est repérée par
rapport à la liaison simple intermédiaire.
Les diènes acycliques sont sous la forme s-trans qui est la plus stable :

s-trans, λmax = 214 nm s-cis, λmax = 253 nm

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d- Règles de WOODWARD ET FIESER

L’étude des spectres d’un grand nombre de molécules a permis d’établir des corrélations entre
structures et maxima d’absorption. Les plus connues sont les règles empiriques dues à
WOODWARD, FIESER ET SCOTT, qui concernent les diènes et composés carbonylés
insaturés. A partir de tableaux rassemblant, sous forme d’incréments, les divers facteurs et
particularités de structure à prendre en compte, on peut prévoir la position de bandes
d’absorption π- π* de ces systèmes conjugués particuliers. La concordance est bonne entre les
valeurs calculées et les positions expérimentales.
Le butadiène existe préférentiellement dans la conformation S-trans (transoïde), alors que les
diènes cycliques sont obligés d’être dans la configuration S-cis (cisoïde).

Dans le cas des composés acycliques, l’isomère trans absorbe à une longueur d’onde plus
grande que l’isomère cis mais dans le cas des cycles ; les diènes cisoïdes ont un effet
bathochrome plus grand que les diènes transoïdes.

Tableau I : Règles d’absorption des diènes

Valeur de base pour un diène hétéroannulaire 214

Valeur de base pour un diène homoannulaire 253

Incréments pour :

Une double liaison étendant la conjugaison 30

Un substituant alkyle ou résidu cyclique 5

Une double liaison exocyclique 5

Les groupements polaires : OAc 0

OAlk 6

SAlk 30

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Cl, Br 5

N(Alk) 60
2

Correction de solvant 0

 (calculée) Total
max

Exemple1

max(calculée) = 214 + 3x5 (3 résidus cycliques 1, 2 et 3) + 5


(1double liaison C=C exocyclique) = 234 nm
max(observée) = 235 nm ; max = 19 000

Exemple 2
1
2
3
max(calculée) = 253 + 3x5 (3 résidus cycliques 1, 2 et 3) + 5
(1double liaison C=C exocyclique) = 273 nm
max(observée) = 275 nm ; max = 10 000

4- Composés aromatiques

Cas du benzène

Le benzène présente cinq bandes d’absorption dont trois principales : à 260 nm une bande
peu intense (ε ≈ 200) dotée d’une structure vibrationnelle très nette (L1b). Une bande
d’intensité moyenne (ε≈ 7000) apparaît vers 200 nm (L1a) sous forme d’épaulement et d’une
bande très intense (ε≈ 50000) située à 185 nm (1B)

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La présence de plusieurs noyaux condensés entraine l’apparition de bandes supplémentaires et
un déplacement de l’absorption vers les grandes longueurs d’onde.

La présence de substituants sur un cycle provoque également des modifications de


l’absorption. Les substituants alkyles provoquent un effet bathochrome sur la bande B

Absorption de quelques alkylbenzènes (bande B)


Composé λmax lg ε
Benzène 256 2.40
Toluène 260 2.48
1,2-Dimèthylbenzène 265 2.3
1,3,5-Triméthylbenzène 267 2.2

II/ COMPOSES A FONCTION OXYGENEE

1- Alcools et phénols

a- Cas des alcools :


Le méthanol et les alcools aliphatiques absorbent faiblement vers 180-185 nm. Il s’agit d’une
transition n→σ*. Par exemple, pour CH3OH gazeux, λmax = 183,5 nm et ε = 150.

Au dessus de 210 nm, les alcools sont transparents et utilisés comme solvants
spectroscopiques polaires et donneurs de protons.

b- Cas des phénols :


Dans le cas des phénols, la paire libre peut être conjuguée avec le système π du noyau
et cela cause de nouvelles absorptions (ε = 5000- 20000) dans la région 210-300 nm dues à un
transfert de charge intramoléculaire.
Le phénol (dans l’eau) montre une bande à 270 nm (ε = 1450) dont la correspondante
est la bande à 254 nm dans le benzène ; elle est plus intense que pour le benzène. Une autre
bande est observée vers 210 nm (ε = 6200) représentant l’absorption de transfert de charge
intramoléculaire. En solution basique, les phénols se transforment en ions phénates et il en
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résulte un fort effet bathohyperchrome utilisable au point de vue analytique.

Absorption UV du phénol et de l’ion phénate

λmax (nm) ε λmax (nm) ε

Phénol 210 6200 270 1450


Ion phénate 235 9400 287 2600

2- Ethers et composés apparentés


Les éthers aliphatiques sont transparents dans le proche-UV. Ils absorbent entre 184 et
190 nm (oxyde de méthyle gazeux, λmax = 184 nm, ε = 2500).
Les éthers aromatiques se comportent comme les phénols mais leur spectre n’est pas modifié
en milieu basique. Les effets stériques des substituants ortho diminuent l’intensité de la bande
vers 270 nm.

3- Composés carbonylés

a- Cas des cétones aliphatiques


La transition n→π*(transition interdite pour des raisons de symétrie) est celle qui présente le
plus d’intérêt du point de vue analytique (caractéristique du groupement carbonyle en UV).
En effet, elle se situe dans un domaine de longueur d’onde très accessible. De plus, la
position et l’intensité de la bande correspondante sont sensibles aux effets des substituants et
des solvants.

Effet de solvant sur la transition n→π* de l’acétone


Solvant λmax (nm) Solvant λmax(nm)
CCl4 280 DMSO 274
Hexane 279 Ethanol 272
Dioxane 277 Méthanol 270
CHCl3 276 Acide acétique 267
DMF 275 Eau 265

b- Cas des cétones α, β-insaturées :

On a 2 types de transitions : π→π* et n→π*


*Le coefficient d’extinction molaire de la bande π→π* est de l’ordre de 10000 à
15000. Il est diminué par les effets stériques.

21
Règles WOODWARD pour les composés carbonylés α,β insaturés

O
Exemple
CH3-CH=CH-C
  H
Cétone acyclique α, β- insaturée
Valeur de base 207 nm
Un substituant en β 12 nm
λmax calculée 219 nm

λmax observée = 218 nm (lg ε = 4.25, éthanol)

22
c- Composés carbonylés aromatiques

Les règles de Scott permettent de prévoir approximativement λmax dans l’éthanol de la bande
vers 256 nm des composés carbonylés aromatiques substitués de formule générale :

Règles de SCOTT : Prévision de λmax des composés carbonylés aromatiques

(dans l’éthanol)

Valeur à ajouter en nm

En 4
En 2 En 3

Alkyle (ou reste de cycle) 3 3 10

— OH , — OR 7 7 25

— Cl 0 0 10

— Br 2 2 15

— NH — CO — CH3 20 20 45

— NR2 20 20 85

— NH2 15 15 58

Les valeurs de base auxquelles sont ajoutés les incréments indiqués ci-dessus dans le tableau
des composés carbonylés aromatiques varient selon la nature de R.

R= alkyle ou partie cyclique : 246 nm


R= OH, OR : 230 nm
R= H : 250 nm

Exemple

CH3CH2O C CH3

246 + 25= 271 nm λ calculée


270 nm λ observée

23
B-A NALYSE QUANTITATIVE

L’analyse quantitative par la spectrométrie UV-visible est très employée grâce à l’utilisation
de la loi de Beer-Lambert.
La concentration d’un système peut être déterminée par la mesure de l’absorption de la
radiation par l’espèce.
La loi de Beer-Lambert est exprimée sous la forme log10(I0/I)= ε.l.C). Le terme log10(I0/I) est
appelé absorbance et est représenté par le symbole A. Pour les unités utilisées pour C, l et ε
voir chapitre I de ce cours .
Des déviations à la loi de Beer-Lambert peuvent avoir lieu quand il y a participation de
facteurs physiques tels que la fluorescence du soluté ou la perte d’énergie à partir de la source
ou de facteurs chimiques tels que l’association moléculaire du soluté ou son ionisation.

Expérimentalement, on commence généralement par construire une courbe d’étalonnage


A = f(C) à partir de solutions de concentrations connues du composé à doser. Cette courbe est
le plus souvent assimilable à une droite pour les solutions diluées. Elle permet de déduire la
concentration CX de la solution inconnue.

I/ ANALYSE MULTICOMPOSANTS (MCA)

La loi de Beer-Lambert est additive. Ceci veut dire que l’absorbance A, mesurée dans
une cuve d’épaisseur l d’un mélange de deux composés 1 et 2 en solution dans un même
solvant, sera identique à l’absorbance mesurée après passage à travers deux cuves de même
épaisseur l, placées l’une après l’autre, contenant l’une le composé 1 et l’autre le composé 2
(pris aux mêmes concentrations que dans le mélange initial). En donnant les indices 1 au
composé 1 et 2 au composé 2, on aura par conséquent :

A = A1 + A2 = l (ε1C1 + ε2C2)

Points isobestiques : Considérons un composé A qui se transforme par une réaction du


premier ordre en un composé B. Supposons que les spectres d’absorption, réalisés dans les
mêmes conditions de concentration, se coupent en un point I lorsqu’on les superpose. Pour la
longueur d’onde du point I, les absorbances des deux produits sont les mêmes, et par
conséquent les coefficients εA et εB sont identiques. Or dans ce type d’expérience on a au
départ A pur, à la fin B pur, et pour tout instant intermédiaire, des mélanges de A et de B pour
lesquels la concentration globale ne varie pas (CA + CB = constante) :

AI = εAlCA + εBlCB = εl(CA + CB) = cste

Tous les spectres des mélanges A+B formés au cours du temps passeront donc par le point I,
appelé point isobestique, où l’absorbance A conservera la même valeur.

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De tels réseaux de courbes concourantes se rencontrent au cours du virage d’un indicateur
coloré en fonction du pH, ou de l’étude d’une cinétique de réaction. Les points isobestiques
présentent l’intérêt d’indiquer que l’équilibre étudié est simple (ex : équilibre acide-base).
Dans le cas d’un équilibre HA/A- ou B/BH+, le point isobestique est un point commun à
l’ensemble des courbes UV qui sont enregistrées à divers pH.

Point isobestique pour des spectres de solutions acide, basique


et intermédiaire de vert de bromocrésol.

La longueur d’onde à laquelle apparaît ce point est caractéristique du système étudié.

II/ MESURES CINETIQUES


La cinétique d’une réaction peut être déterminée par la mesure de la variation de la
concentration à la fois d’un réactif ou d’un produit en fonction du temps.
Comme l’absorbance est directement proportionnelle à la concentration, la spectrométrie
d’absorption constitue une méthode de choix pour suivre le déroulement d’une réaction.

25
On suit alors l’absorbance d’un des réactifs ou des produits qui présente une absorption
convenable en UV ou visible et qui ne se recouvre pas avec l’absorption due à d’autres
espèces présentes.
Soit la réaction A + B → C + D
on a A = εlC C = A/lε
En suivant l’évolution de A = f(t), on détermine C = f(t)

Donc, ceci permet de tracer C = f(t) et de déduire l’ordre de la réaction à partir de l’allure de
la courbe.

C- TECHNIQUES EXPERIMENTALES

I/ APPAREILLAGE

1- Spectrophotomètres de type simple faisceau

Dans un instrument à simple faisceau, toute la lumière passe par la cellule contenant
l'échantillon. L'intensité de référence I0est mesurée en remplaçant l'échantillon par une
référence (même cuve et même solvant). Ce dispositif est le premier qui fut utilisé. Il se
rencontre encore dans les spectrophotomètres conçus pour l'enseignement ou pour des
mesures dans l'industrie.
Il est constitué :
Source lumineuse ==> Monochromateur ==> Echantillon ==> détecteur
On acquiert le spectre en effectuant un balayage en longueur d’onde à l’aide du réseau
Monochromateur
Il est nécessaire de faire un blanc lorsqu’on utilise un appareil mono faisceau.
Notion de blanc
Lorsqu'une espèce chimique est solubilisée dans un solvant et placée dans une cellule de
mesure, l'absorption mesurée correspond à trois absorptions différentes :
• l'absorption due à la cellule qui peut être en verre, en quartz ou en polymère ;
• l'absorption due au solvant ;
• l'absorption due à l'espèce chimique dissoute.
Les deux premières absorptions ne sont pas dues à l’espèce analysée. Il faut donc les
retrancher. Pour ce faire, on mesure l’absorbance de la cellule avec du solvant et on soustrait
l’absorbance ainsi obtenue (le blanc) à l’absorbance mesurée avec l’espèce que l’on veut
étudier. Ceci est rendu possible par l’additivité des absorbance.

Remarque :
Lorsqu’on analyse une substance en effectuant un balayage en longueur d’onde pour
déterminer par exemple lmax, longueur d’onde où l’absorption est maximale, il faut
également retrancher une ligne de base que l’on détermine en effectuant le même balayage
avec le solvant sans l’espèce absorbante. Pour la détermination de lmax, on prendra de
préférence une solution assez concentrée ; ainsi le pic d’absorption est mieux défini.

2- Spectrophotomètre à double faisceau


Dans un instrument à double faisceau, la lumière est séparée en deux faisceaux avant
d'atteindre l'échantillon. L'un des faisceaux est utilisé comme référence et traverse un
« blanc » (même cuve et même solvant que l'échantillon), l'autre passe par l'échantillon.
La figure suivante représente le schéma de principe d'un spectromètre d'absorption UV-
visible double faisceau
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Il est constitué des éléments suivants :

Source
Le rôle de la source est de fournir la radiation lumineuse.
Dans la région de l’UV (190 à 400 nm), la source est une lampe à décharge au deutérium.
Une lampe à filament de tungstène est utilisée pour la région allant de 350 à 800 nm.

Monochromateur
Le monochromateur a pour rôle de disperser le rayonnement polychromatique provenant de la
source et d’obtenir des radiations monochromatiques.
Les monochromateurs les plus utilisés sont composés en général d'une fente d'entrée, d'un
dispositif de dispersion comme un prisme ou un réseau et d'une fente de sortie.
L'échantillon et le détecteur, placés juste derrière le monochromateur, ne seront donc traversés
que par un domaine étroit de longueurs d'onde.

Diviseur de faisceau ou photomètre


La lumière monochromatique qui émerge du monochromateur est séparée en deux faisceaux
qui traversent les compartiments de l’échantillon et de la référence.

Détecteur
Le détecteur est un tube photomultiplicateur qui convertit la lumière reçue en courant. Ce type
de détecteurs est de plus en plus remplacé par des photodiodes (semi-conducteurs) plus
sensibles. Le détecteur est relié à un enregistreur qui permet de tracer un spectre d’absorption
de l’échantillon analysé.

Remarques : En UV-visible, le porte-échantillon est placé à la sortie du monochromateur, et


non après la source, afin d’éviter de détériorer l’échantillon avec le rayonnement UV
provenant de la source.

Avec les spectrophotomètres à double faisceau, il n'est pas nécessaire de faire des blancs ou
des lignes de bases. Un faisceau traverse le compartiment échantillon et le second le
compartiment référence. La soustraction du blanc est faite automatiquement par le logiciel de
traitement.

II/ ECHANTILLONNAGE

Les composés peuvent être étudiés dans divers états physiques (gazeux, liquide, solide …).
La plupart du temps, l’étude se fait en solution.

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1- Solvants
Pour l’étude en solution, le composé doit être dissous dans un solvant convenablement choisi:
il doit dissoudre le produit et être transparent (n’absorbe pas) dans la région examinée. Le
tableau suivant donne la zone d’absorption de certains solvants et matériaux.

Exemple : L’hexane peut être utilisé comme solvant pour des échantillons qui absorbent à des
longueurs d’onde supérieures à 210 nm.

2- Cellules

La solution à étudier doit être placée dans une cellule ou cuve.


Les cellules de mesure sont généralement en verre, en quartz ou en silice fondue. Pour le
domaine UV-visible. Le verre est réservé aux mesures dans le domaine visible uniquement.
Le quartz(transparent jusqu’à 200 nm) , la silice fondue (permet de descendre jusqu’à
170 nm). Il existe des cellules à usage unique en matière plastique (transparentes jusqu’à 320
nm) et des cellules en verre (transparentes jusqu’à 340 nm).
Il en existe des formes très variées selon l’utilisation. La longueur de leur trajet optique
(communément appelés épaisseur) doit être connue avec une grande précision.
Les cellules usuelles des tubes parallélépipédiques de 1x1 cm de côté et 4 à 5 cm de hauteur
(trajet optique 1 cm). Les trajets optiques peuvent varier de 10 μ à 10 cm

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Des trajets optiques plus grands peuvent être utilisés pour des solutions diluées (cellules de
10cm).

Le parallélisme des faces doit être le plus parfait possible. Celles-ci sont toujours maintenues
très propre, particulièrement les deux faces qui sont polies, car elles se placent dans le trajet
lumineux. On prendra garde de ne jamais mettre les doigts directement à leur contact.

L’emploi de cellules thermo régularisées permet l’étude des équilibres et des vitesses de
réaction.

3- Spectre ultraviolet-visible

Un spectre UV-visible est, pour l'essentiel, un graphe qui relie l'absorbance à la longueur
d'onde dans les régions visible et ultraviolette. Un tel spectre peut être produit en continue par
des spectrophotomètres disposant d'un système de balayage en longueur d'onde. Il peut
également être produit point par point, en collectant les absorbances à quelques longueurs
d'onde (notée λ). De manière similaire, pour une substance donnée, un graphe standard du
coefficient d'extinction (ε) en fonction de la longueur d'onde (λ) peut être tracé.

• Le Spectre est représenté par : La transmittance %T ou absorbance A en fonction de 

Spectre UV : %T= f() ou A = f()

- Les spectres sont parfois représentés par ε = f() ou bien log(ε) = f()

Une bande d'absorption UV-visible est caractérisée par :


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• Sa position en longueur d'onde max(nm) ou en nombre onde (cm-1)
• Son intensité reliée au coefficient d’extinction molaire εmax.

max : radiation qui provoque la transition électronique

Intensité : liée à ε, sa valeur permet de savoir si transition permise ou interdite.

III/ DOMAINES D’APPLICATION DE LA SPECTROSCOPIE UV-VISIBLE

La spectrographie UV est utilisée en analyse structurale pour mettre en évidence la présence


de certains groupes chromophores ou pour la recherche d l’étendue de la conjugaison
électronique, mais il y a beaucoup d’autres applications. Elle est utilisée pour des analyses
quantitatives dans la détermination d’une concentration (dosage spectrophotométriques) ou de
la cinétique d’une transformation chimique.

Exemples d’activités :
Au laboratoire
• Dosages d’impuretés dont l’identité est connue (Exemple : dosage du fer dans le vin) ;
• Dosage d’un produit principal ;
• Suivi d’une réaction lente par spectrophotométrie. (Exemple : Etude de la réaction
entre les ions permanganate et l’acide oxalique) ;
• Etude La cinétique de formation ou de disparition d’un constituant dans une réaction
chimique ;
• Etude des systèmes π conjugués : mise en évidence de l’effet bathochrome.
Les spectres électroniques permettent de relever l’ampleur et l’étendue de la
conjugaison au sein des systèmes moléculaires ;

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- Applications UV VIS en sciences de la vie

➢ Détermination de la concentration en acides nucléiques – ADN et ARN ;


➢ Pureté des acides nucléiques ;
➢ Détermination de la concentration en protéines par mesure directe ou par essais
colorimétriques, étude des réactions enzymatiques et suivi des courbes de croissance
des suspensions de cellules bactériennes……

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