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Département de biologie
Année Universitaire
2019 -2020
Généralités sur les méthodes
spectrales
ème
Université Dr. Moulay Tahar de SAIDA Techniques d’analyse biologiques (3 année Biochimie)
1. Introduction :
On caractérise une radiation par sa fréquence ‘ν’ (exprimé en hertz ‘Hz’) qui définit
l’énergie transportée par les photons : ∆E = h ν (où h est la constante de Planck ; h =
6,63 . 10-34 J.s). on utilise également d’autre grandeurs liées directement à la
fréquence des radiations : la période ‘T’ (T = 1/ν), la longueur d’onde ‘λ’ (par
mètre), distance parcourue par l’onde pendant une période (λ = cT = c/ν, où c
représente la célérité de la lumière dans le vide ; le nombre d’onde ‘σ’, σ = 1/λ
(exprimé en cm -1).
Dans l’état stable, à basse température, seule les basses énergies sont possibles. On
peut augmenter l’énergie de la matière par différents processus : thermiques,
électriques, ou électromagnétiques ; c’est l’excitation.
Dans la plupart des cas, le rayonnement qui interagit avec la matière est complexe : il
est formé d’un ensemble de radiations de longueurs d’onde différentes ; on dit qu’il
est « polychromatique ».
La spectrophotométrie UV / Visible est une méthode très commune dans les laboratoires. Elle
repose sur l'interaction du rayonnement électromagnétique et de la matière dans le domaine
s'étendant du proche UV au très proche IR soit entre 180 et 1100 nm. L'absorbance des
composés dans le proche UV et le visible est exploitée en analyse quantitative par application
de la loi de Beer-Lambert.
Domaine spectral : Le domaine spectral concerné est subdivisé en trois plages appelées
proche UV, visible et très proche IR (185-400 ; 400-800 ; 800-1100 nm). La plupart des
spectrophotomètres commerciaux recouvrent la gamme allant de 190 à 950 nm.
Principe : L'absorption des rayonnements par les molécules dans cette gamme de longueur
d'onde est due au passage du niveau fondamental à un niveau excité sous l’effet du
rayonnement ; plus précisément au passage d’un électron d’un niveau électronique à un autre
niveau électronique d’énergie supérieure.
Les spectres dans l'UV / visible : Le document de base fourni par les spectrophotomètres,
appelé spectre, correspond au tracé des variations de l’absorbance en fonction de la longueur
d'onde des photons incidents. Les spectres dans l’UV / visible donnent la transmittance ou
l’absorbance de l’échantillon analysé en fonction de la longueur d’onde du rayonnement ou
parfois du nombre d’onde, son inverse. La transmittance, notée T, est donnée par :
T = I/I0
A = -logT
Origine des absorptions : L’absorption dans le domaine UV / visible est due au passage d'un
niveau électronique à un autre d’énergie supérieure avec changement des niveaux de vibration
et de rotation ; au cours de ce processus, un électron passe d’une orbitale moléculaire à une
autre d’énergie supérieure.
Transitions n - σ* : Elles correspondent à des longueurs d’onde comprises entre 150 et 250
nm.
Transitions π - π*.
4.2- Les sources lumineuses : Deux sources sont d'utilisation courante dans ce domaine :
4.4- Les détecteurs : Les détecteurs sont soit des barrettes de photodiode lorsqu’on utilise un
système dispersif soit des photomultiplicateurs.
X – Applications :
X.2 - Analyse quantitative : L’analyse quantitative par la spectrométrie UV-visible est très
employée (beaucoup plus que l’analyse qualitative) grâce à l’utilisation de la loi de Beer-
Lambert.
I = I0e-klC
5 Spectroscopie d’absorption dans l’UV-visible | Mr. HALLA N.
ème
Université Dr. Moulay Tahar de SAIDA Techniques d’analyse biologiques (3 année Biochimie)
A = - log T = ε C l
D’autres applications sont connues pour le Contrôle Qualité ou le suivi de la cinétique d’une
réaction, la détermination des constantes de dissociation des acides ou des constantes de
complexation, la détermination des masses molaires…
1. Domaine spectral :
Le rayonnement infrarouge (IR) est localisé au-delà des longueurs d’ondedans le rouge, sont
situées entre la région du spectre visible et des ondeshertziennes. Le domaine infrarouge
s’étend de 0,8µm à 1000 µm. Il estarbitrairement divisé en 3 catégories, le proche infrarouge
(0,8 à 2,5µm) soit12500-4000 cm-1), le moyen infrarouge (2,5 à 25µm soit 4000-400 cm-1)
etle lointain infrarouge (25 à 1000µm soit 400-10 cm-1).
2. Principe :
La spectroscopie IR est basée sur l’interaction de la lumière IR avec lenuage électronique des
liaisons chimiques. Dans le cas de la spectroscopied’absorption IR, le rayonnement émis par
la source polychromatique induit des transitions entre les niveaux d’énergievibrationnelle.
Lors de cette interaction il y a émission de radiations à deslongueurs d’onde différentes de
celle de la radiation incidente.
3. Molécules polyatomiques
Seules les liaisons qui présentent un momentélectrique dipolaire oscillant sont actives dans
l'infrarouge. La figure 01 montredes exemples de quelques modes vibratoires typiques. A
chaque modecorrespond une fréquence propre fondamentale et plusieurs autresfréquences
associées aux harmoniques.
4. Appareillage
• Source :Le choix de la source dépend de la région infrarouge où l’on veut travailler.
Cependant, dans la plupart des cas on travaille dans la région appelée infrarouge
moyen c’est à dire entre 4000 et 400 cm-1.
• Echantillon:Le rayonnement IR provenant de la source est polychromatique, tout
d'abord séparé en deux faisceaux équivalents dont l'un est focalisé sur une cellule de
référence et l'autre sur une cellule contenant l'échantillon, ce dernier traverse alors le
compartiment échantillon et grâce à un miroir à secteur tournant est recombiné au
faisceau de référence. Ce faisceau recombiné passe ensuite par la fente du
monochromateur à réseau.
• Système dispersif :Le monochromateur consiste le plus souvent en un réseau capable
de disperser le rayonnement incident en ses diverses longueurs d'onde. Ce réseau est
de plus en rotation constante afin de pouvoir focaliser chaque longueur d'onde l'une
après l'autre sur un détecteur.
• Détecteur : le détecteur détecte les variations de température et les transforme en
variationd’intensité. Cette différence d'intensité permet alors facilement d'obtenir
latransmittance (T), qui s'exprime généralement en %.
L'intensité du faisceau qui arrive au détecteur est traduite sous formed'interférogramme. Cet
interférogramme est ensuite traité par Transforméede FOURIER. C'est un processus
mathématique permettant de décomposerun signal complexe, fonction du temps, en une
somme de signaux simplesde fréquences.
Les spectres IR sont donc tracés dans l’intervalle maximal [400, 4000] (cm-1), la grandeur
portée en ordonnée étant la transmittance T =I/I0 oul’absorbance (ou densité optique) A =
logI0/I, I étant l’intensité transmise par l’échantillon et I0 l’intensité transmisepar la
référence.Comme pour toutes les techniques de spectroscopie, elle peut être employée pour
l'identification de composés ou pour déterminer la composition d'un échantillon.
1. Introduction :
2. Principe :
La spectroscopie d’absorption atomique (SAA) est basée sur le principe que les atomes libres
peuvent absorber la lumière d’une certaine longueur d’ondes. L'absorption des radiations
électromagnétiques des régions visibles et UV du spectre par les atomes libres résulte d'un
changement dans la structure électronique. L’absorption de chaque élément est spécifique,
aucun autre élément n’absorbe sa longueur d’ondes. L'intensité de l'absorption dépend
directement du nombre de particules absorbant la lumière selon la loi de Beer
Lambert.Cependant en pratique, cette relation n'est pas toujours vérifiée. On n'obtient pas
toujours une droite d'étalonnage. C'est le cas si la concentration devient trop élevée.
La SAA est une méthode basée sur un élément unique, utilisée pour reconstituer l’analyse des
métaux d’échantillons biologiques, métallurgiques, pharmaceutiques et atmosphériques par
exemple. La détermination spectroscopique d’espèces atomiques peut seulement être réalisée
à partir d’un échantillon à l’état gazeux, dans lequel les atomes individuels comme l’Ag, l’Al,
l’Au, le Fe et le Mg sont nettement séparés les uns des autres.
3. Appareillage :
Le rôle de la source primaire est de produire une radiation lumineuse à la longueur d’onde
caractéristique de l’élément à doser (raie d’émission). Les photons émis à cette longueur
d’onde caractéristique pourront être absorbés dans l’atomiseur par la raie d’absorption. Un
très grand nombre de sources primaires ont été essayées mais, en fin de compte, seulement
quelques types de lampes sont d’usage courant en absorption atomique.
3.1.1. Lampes à cathode creuse (HCL) : Les lampes à cathode creuse (Hollow Cathode
Lamps, HCL) sont certainement les lampes les plus répandues, sauf pour certains éléments
pour lesquels elles ne donnent pas satisfaction.
3.1.2.Lampes à décharge sans électrode (EDL) : Il s’est rapidement avéré que les lampes à
cathode creuse avaient des performances réduites pour toute une série d’éléments volatils.
Bien qu’il existe des lampes à décharge sans électrode (ElectrodelessDischargeLamps, EDL)
pour une cinquantaine d’éléments. Les lampes HCL et EDL sont parfaitement
complémentaires, les premières donnant d’excellents résultats pour les métaux non volatils,
les secondes s’adressant particulièrement bien à l’étude des métaux volatils.
3.2. Atomisation :
Rôle de l’atomiseur : La lumière émise par la source primaire passe au travers de la cellule
d’absorption (l’atomiseur) où une partie de la lumière incidente est absorbée. Le rôle de
l’atomiseur est de produire des atomes, mais ceux-ci doivent se trouver à l’état fondamental
pour pouvoir absorber les photons provenant de la source. On distingue essentiellement deux
types d’atomiseurs : la flamme et le four en graphite (électrothermique).
3.2.1. Flamme :
l’air produisaitdes atomes dont une faible proportion est à l’état excité. La majorité des
atomes s’ytrouvent à l’état fondamental.Lesflammes d’absorption atomique ont une forme
laminaire, mince(1 mm) mais fort longue (5 à 15 cm).
Gaz : Les gaz qui entretiennent la flamme sont un mélange de comburant et de combustible.
Le comburant est le plus souventl’air et, dans certains cas, le protoxyde d’azote N2O. Les
combustibles sont surtout l’acétylène, parfois le propane oul’hydrogène. La flamme la plus
couramment utilisée est donc la flamme airacétylène(2 500 °C).
Nous savons que la nébulisation est peu efficace et que le temps de séjour des atomes dans la
zone d’observation d’une flamme est extrêmement court (1 ms). Il a donc fallu trouver un
système dans lequel on analyse la totalité de l’échantillon et permettant d’augmenter le temps
de séjour des atomes dans la zone d’observation, il s’agit de l’atomisation
électrothermiques.
3.3. Monochromateur :
La lumière qui quitte la source n’est pas monochromatique : c’estun spectre de raies contenant
les raies de l’élément à doser, les raiesdu gaz de remplissage, ainsi que les raies d’éventuelles
impuretés.Le rôle du monochromateur consiste à éliminer toute la lumière,quelle que soit son
origine, ayant une longueur d’onde différente decelle à laquelle on travaille.
3.4. Détecteur :
Le détecteur est situé à la sortie du monochromateur. Son rôle estde mesurer les intensités
lumineuses nécessaires au calcul desabsorbances. Pratiquement tous les appareils à l’heure
actuelle sontéquipés d’un tube photomultiplicateur. Ce système de détectionconvient
parfaitement pour tous les spectromètres permettant l’analysemonoélémentaire.
14 Spectroscopie d’absorption atomique | Mr. HALLA N.
Université Dr. Moulay Tahar de SAIDA Techniques d’analyse biologiques (3ème année Biochimie)
4. Applications analytiques :
4.1 Analyses des eaux douces : Dans cette catégorie d’échantillons, nous considérons les
eaux derivières et de lacs, mais aussi les eaux d’égouts, de rejetsménagers et industriels.
4.2 Analyses des eaux salées : Nous considérons ici les eaux de mer et d’estuaires ainsi que
lessaumures industrielles.
4.3 Analyses de solides : Une grande partie des échantillons analysés en SAA sont
solides.Les matrices de certains sont presque uniquement minérales (sols,roches, sédiments,
poussières, matières en suspension), d’autresont une dominante organique (certaines matières
en suspension,tissus animaux et végétaux, ces deux derniers provenant
d’échantillonsagroalimentaires).
4.4 Analyses des liquides biologiques : Dans le domaine de l’analyse médicale, le contrôle
des métauxdans les liquides biologiques est très important. Les deux typesd’échantillons les
plus analysés sont le sang et l’urine.
I - Introduction
La résonance magnétique nucléaire (RMN) est une technique fondée sur l’absorption
du rayonnement électromagnétique par la matière dans un champ magnétique intense,
mais la transition provoquée concerne le noyau de certains atomes présents dans la
molécule. Elle constitue l’une des plus puissantes méthodes de détermination de la
structure des espèces aussi bien organiques qu’inorganiques.
II - Théorie
Certains noyaux (possèdent un spin) sont comparables à de petits aimants, qui soumis
à un champ magnétique intense peuvent sous l’action d’un champ de radio fréquence
(RF) convenable, absorber une certaine quantité d’énergie : c’est le phénomène de
résonance. Il se traduit par le passage des noyaux d’un état énergétique favorable à un
état énergétique défavorable.
m = +½lorsque le spin nucléaire est dans la même direction que le champ appliqué, il
est alors dans un état énergétique favorable α.
La différence d’énergie, ∆E, entre les deux états (αet β) dépendra directement de la
force du champ magnétique H0 selon :
La transition entre deux états demande un apport d’énergie qui est fourni par une
radiofréquence. Le passage d’un état α à un état β est appelé "transition énergétique".
L’énergie nécessaire est selon l’équation de Bohr : ∆E = (hγB )/2π = hν . La
0 0
fréquence du mouvement du proton en rotation est appelée fréquence de Larmor ν .
0
(1) utiliser un champ magnétique H0 pour orienter les "spins" nucléaires des atomes,
(2) exciter ces spins par une onde radio a la fréquence de résonance, ce qui
faitbasculer certains spins.
Chaque signal RMN est caractérisé par plusieurs grandeurs qui sont caractéristiques
de :
La position des différentes raies du spectre RMN est déterminée par rapport à une
référence. Dans le cas du proton, on utilise le tétraméthylsilane Si(CH3)4 (note TMS).
Par commodité, on utilise une échelle de notation : le déplacement chimique noté δ,
exprime en partie par million (ppm). Cette valeur définie (δ) la position du signal sur
l’axe des fréquences (axe x du spectre), la valeur sera mesurée par rapport au signal
référence par la relation suivante : δ =(ν-νréf / νréf)X106. ν correspond au
ref
déplacement chimique des protons du TMS.
IV. Appareillage :
Spectrométrie de masse
1. Introduction :
2.Principe de base :
La spectrométrie de masse est basée sur la détermination des masses des molécules ou
atomes présents dans l’échantillon étudié. Pour arriver à ce résultat, on commence par
transformer une très petite quantité du composé à analyser en ions par un moyen
adapté (bombardement avec des électrons, des atomes, des photons...). Ces ions sont
alors soumis, sous un très bon vide, à l’action d’un champ électrique et /ou
magnétique selon les cas. Les forces qui s’exercent sur ces ions permettent de
déterminer leur rapport masse /charge, donc éventuellement leur nature.Les résultats
sont présentés au moyen d’un graphe appelé spectre de masse sur lequel figurent les
abondances des ions formés classés par ordre croissant de leur rapport masse/charge.
➤Ionisation : l’échantillon porté sous forme de gaz ou de vapeur est ionisé dans la
source de l’appareil. De nombreux procédés sont utilisables pour cette première étape.
À ce stade, tout composé formé de molécules conduit à un mélange statistique d’ions
de fragmentation.
➤Accélération : aussitôt formés, les ions sont extraits de cette partie de l’appareil,
focalisés et accélérés par des lentilles électroniques, pour accroître leur énergie
cinétique.
➤Séparation : les ions sont alors « filtrés » suivant leur rapport masse/charge par
l’analyseur, certains appareils combinant plusieurs types d’analyseurs en série.
➤Détection : après séparation, les ions terminent leur course en venant frapper le
capteur d’un détecteur dont le signal est proportionnel aux charges des ions reçus.
/SM). Elle permet aussi l’étude des échantillons comportant des mélanges
moléculaires, à condition de séparer les composés en amont du spectromètre de masse
avec un chromatographe par exemple. Les couplages en ligne CPG /SM ou CLHP
/SM font partie des meilleures méthodes d’analyse des mélanges (infimes quantités
d’échantillons complexes).
3.1.5. La désorption et ionisation par impulsion laser et assistées par une matrice
(MALDI)
La propriété des champs magnétiques à dévier la trajectoiredes ions a été mise à profit
dès le début du vingtième siècle pour déterminer la masse des ions.Les champs
électriques accélèrent les ions et homogénéisentleur énergie cinétique, le champ
magnétiqueles dévie sur des trajectoires circulaires dont le rayondépend de leur
rapport m/z.