Vous êtes sur la page 1sur 25

CRD - SAIDAL

La Spectrophotométrie UV/ Visible

Mr. BOUDIS Juillet 2005


1-Introduction
La spectroscopie regroupe l’étude des phénomènes
résultant de l’interaction des rayonnements
électromagnétiques et de la matière :

- Absorption : de la radiation électromagnétique par la


matière .

- Emission : de l’énergie absorbée par la matière.

Ces deux phénomènes sont à l’origine de


nombreuses méthodes analytiques basées sur
l’émission et l’absorption en rayonnements
ultraviolet, visible et infrarouge par des espèces
atomiques et moléculaires.
2- Caractère corpusculaire d’un rayonnement :
L’onde est constituée d’une suite discontinue de
« paquets » d’énergie ou « quantums » d’énergie ou
« photons »
Les interactions entre matière et rayonnement
correspondent à l’absorption ou à l’émission par la
matière de ces « quantum » d’énergie.

2-1 Paramètres caractéristiques de l’onde


2-1-1 caractère ondulatoire
La lumière se comporte comme une onde , elle est
caractérisée par :
- L’amplitude « A » : longueur du vecteur, champ électrique
au maximum de l’onde
- La longueur d’onde 
La fréquence ()   = C /  [C = célérité = 3.108 m.s-1]

La période = « T »  T = 1/ (unité : Hertz =


HTZ)
Le nombre d’onde ()‘  ’ = 1/ cm-1

Domaine spectral
Le spectre électromagnétique couvre un domaine très
étendu de longueurs d’onde et d’énergies.
Les énergies mises en jeu varient en fonction de la
longueur d’onde 
E=hc/

Le domaine spectral est divisé en différentes zones aux


quelles correspondent des énergies d’excitation
différentes (tableau 3-1).
Tableau 3-1 :Régions du domaine spectral.
Région Longueur d’onde  Type d’excitation

Rayons X,rayon  0,1nm


cosmiques
Ultra- violet (UV)
Lointain
10 – 200 nm Transitionsélectroniques,
Proche Réactions photochimiques.
200 – 400 nm

Visible 400 – 750 nm transitions électroniques.


Infra-Rouge (IR)
Proche 0 ;75 – 2,5µm
Moyen 2,5 – 50 µm Vibrations de liaisons.
Lointain 50 – 1000 µm

Micro-ondes 0,1 – 100 cm


Ondes radio 1- 1000 m
II- SPECTROSCOPIE DANS L’ULTRA-VIOLET ET LE
VISIBLE

Introduction
Méthodes fondées sur les modifications de la structure
électronique des molécules.

a-) Caractéristiques de la transition électronique


1- Si une molécule isolée absorbe un photon de la
région UV-visible l’énergie d’un ou plusieurs
électrons de valence est augmentée. L’électron passe
d’une orbitale liante à une orbitale antiliante. Le
processus de retour à l’état fondamental est une
relaxation non rayonnante.
b-) Régions du spectre UV/Visible :

La zone spectrale
de l’ultraviolet est 190nm 400 nm
étendue

Zone exigeant des


Conditions particulières Visible

Zone de mesure en spectrophotométrie


Courante – Accessible à l’aide des
équipements
couramment commercialisés

Fig :1-2 Schéma simplifié du domaine spectral UV/VIS


185nm à 200 nm : UV Lointain
Absorption de l’oxygène atmosphérique
Nécessité d’opérer sous courant d’azote ou sous – vide
Les matériaux tels que le verre ou le quartz absorbent le
rayonnement.

200nm à 400 nm : UV Proche


L’atmosphère est transparente
Possibilité d’utiliser du matériel optique en quartz

400 nm à 780 nm : Visible


Le verre n’absorbe pas.
L’atmosphère est transparente.
En spectroscopie UV la région du spectre la plus
couramment utilisée est celle qui correspond à
l’intervalle 200 nm – 400 nm.
2- Définitions
Principaux termes utilisés dans l’étude des spectres
électroniques :

Chromophore : groupe insaturé covalent responsable de


l’absorption électronique (ex : C=C, C=O, NO2).

Auxochrome : groupe saturé avec des électrons libres qui


relié à un chromophore modifie les caractéristiques
d’absorption de celui-ci (ex : OH, NH2, Cl..).

Effet bathochrome : déplacement vers des longueurs


d’onde plus grandes dû à une substitution ou un à effet
de solvant (déplacement vers le rouge ou red shift)
Effet hypsochrome : déplacement de l’absorption vers
des longueurs d’onde plus courtes dû à une substitution
ou à un effet de solvant (déplacement vers le bleu ou
bleu shift)

Effet hyperchrome : augmentation de l’intensité


d’absorption

Effet hypochrome : diminution de l’intensité


d’absorption
3-Les transitions électroniques

Les différents types d’électrons


Les transitions électroniques apparaissant dans une
molécule organique peuvent être classées en faisant
appel aux types d’électrons intervenant dans ces
transitions.

Electrons σ (fortement liés) qui assurent les liaisons


monovalentes des hydrocarbures saturés
Ex : C – C

Electrons « n » :
Electrons libres des hétéro-atomes tels que N, O, S,
halogène. Ils peuvent subir 2 types de transitions
Electrons «π» :
π
Ex : C = C
σ
Les liaisons insaturées sont constituées d’une liaison
par des électrons σ et d’une ou plusieurs liaisons par
des électrons π.

b- Les transitions électroniques


Les transitions électroniques peuvent être de 4
types : σ σ*

n σ*

π π*

n π*
- Transitions σ σ* : (UV lointain)
- Nécessitent une forte énergie et se traduisent par des
absorptions situées à une longueur d’onde λ voisine de
180 nm non décelables par les appareils usuels.

-Transitions n σ*:(transition d’intensité moyenne)


La longueur d’onde d’absorption est aux environs de
180 à 190 nm

- Transitions π π*
Si la liaison π est isolée on observe une absorption à
190 nm (caractéristique des éthyléniques)
Dans certains cas la bande d’absorption peut subir un
effet bathochrome. L’absorption a lieu alors à des
longueurs d’ondes plus élevées.
Transitions n π*
C’est la transition la moins énergétique. Elle donne lieu
a des bandes de faible intensité.
On la rencontre pour des molécules comportant un
hétéro-atome porteur de doublets électroniques libres
et appartenant à un système insaturé

5-Applications de la spectroscopie UV/VIS


Analyse qualitative
1-1 Analyse structurale et identification
- L’étude des spectres ultraviolets ne peut à elle seule
permettre l’identification certaine d’un analyte.
- Les informations qualitatives (max , min ,  )fournies
par cette méthode peuvent parfois compléter les données
obtenues par des techniques plus puissantes telles que la
spectroscopie dans l’infra-rouge, la spectrométrie de
masse, la RMN etc...
Dans des conditions particulières, les spectres dans ultrat-
violet sont utilisés pour une confirmation de structure ou
pour une identification.
On utilise généralement la comparaison avec des spectres de
référence (dan un solvant donné max , min et  sont
caractéristiques d’une molécule donnée).

Analyse quantitative

- La spectroscopie UV/Visible est un des outils les plus utilisés


en analyse quantitative.
- C’est une méthode rapide et précise.
- Les calculs des concentrations sont basés sur
l’application de la loi de BEER-LAMBERT qui relie
l’absorption à la concentration des analytes en solution
pour une longueur d’onde donnée.
2-1 Loi de BEER-LAMBERT* (rappels)

I- INTRODUCTION :

La loi de BEER-LAMBERT est le résultat de travaux


entrepris au 18ème siècle est complétés en 1850.
Ces différentes études qui ont donné un
caractère scientifique à la méthode et conduit à la forme
actuelle de la loi ont été réalisées en trois grandes
étapes :

1729 : Bonguer émet le postulat reliant la diminution de


l’intensité d’un faisceau monochromatique

1759 : Lambert fait la traduction mathématique de ce


postulat en établissant la relation entre le logarithme de la
diminution de lumière et « l’opacité » du milieu
I = I0e-KL
I0 : Intensité lumineuse de la radiation incidente.
I : Intensité lumineuse transmise.
L : Epaisseur du milieu traversé.
1850 : BEER étend l’application de cette loi à des
solutions faiblement concentrées d’un composé dissout
dans un milieu transparent. Il en résulte l’expression :
I0 1
A  log Ou A  log
I T
I0
A    L C  Log
I
A : Absorbance, Paramètre optique sans dimension.
L : Epaisseur en cm de la solution traversée.
 : Coefficient d’absorption molaire (I.mol-1.cm-1)
La loi de Beer-Lambert exprime que la
diminution de l’intensité lumineuse est proportionnelle
au nombre de particules qui absorbent.
C’est une relation linéaire entre l’absorbance et
la concentration de la solution traversée

A=  l C
 : Coefficient d’absorption molaire à la longueur
d’onde  à laquelle on fait la mesure.
 est exprimée en mol-1.l.cm-1 . Il est propre au
composé analysé
Conditions de Vérification de la Loi de Beer-Lambert.

- Lumière monochromatique,
- Concentrations faibles,
- Solution homogène et non fluorescente,
- Le soluté ne doit pas donner lieu à des
transformations photochimiques,
- Le soluté ne doit pas donner des associations
variables avec le solvant.

3- ADDITIVITES DES ABSORBANCES

Si on examine le mélange de deux composés 1 et 2 en


solution dans le même solvant dans une cuve
d’épaisseur « L ».
L’absorbance A est telle que :
A = A1 + A2 = L (1 C1 + 2 C2)

A1 : Absorbance du composé 1
A2 : Absorbance du composé 2
1 : Coefficient d’absorption molaire de 1
2 : Coefficient d’absorption molaire de 2
C1 : Concentration de 1 Dans le mélange
C2 : Concentration de 2 Dans le mélange
6- Appareillage
a- source lumineuse:
Elle est constituée par :

Une lampe à décharge au deutérium utilisée dans le domaine de


190 à 400 nm avec un maximum d'émission à 652,1nm.

Une lampe à filament de tungstène pour la région allant de 350 à


800 nm.

Figure : Lampe à incandescence à


filament de tungstène
b- monochromateur

L'élément de base est un prisme, un réseau ou un filtre


coloré. Le rôle du monochromateur est d'isoler le
rayonnement sur lequel on fait la mesure. Il est composé
principalement d'un système dispersif, d'une fente d'entrée
et d'une fente de sortie.
c- cuve
Elle contient soit l'échantillon soit la référence. La longueur de
la cuve est définie (1, 2, 4 ou 5cm de trajet optique). Elle doit
être transparente aux radiations d'étude. Par exemple en UV,
les cuves sont en quartz, elles ne peuvent être ni en verre ni en
plastique.
d- détecteur
Lorsqu'un photon rencontre un semi-conducteur, il peut
transférer un électron de la bande de valence (niveau
énergétique bas) vers la bande de conduction (niveau
énergétique haut) en créant une paire électron - trou. Le
nombre de paires électrons - trous est fonction de la quantité de
lumière reçue par le semi-conducteur qui peut donc être utilisé
en tant que détecteur optique.
Couplé à un ordinateur, le spectrophotomètre permet de
tracer très rapidement des spectres d'absorption.

Exemple d’application:

Solution étalon

AE = E .CE.L
CEch = CE . AEch / AE
Solution échantillon
AEch = Ech .CEch.L

Vous aimerez peut-être aussi