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Imagerie médicale - 5 - Les rayons X

Imagerie Médicale (Université de Namur)

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Les rayons X :

Principe général :

La scintigraphie et la tomographie à émetteur de position utilisent les photons


gamma, d’une énergie de plusieurs centaines de keV, alors qu’un faisceau de rayon
X ne dépasse pas 300 keV. Les radios à rayons X produisent une image de
transmission, c'est-à-dire un technique d’image basée par l’absorption des rayons
par les tissus du patient.

Les rayons X sont produits dans un tube sous vide, comportant une résistance
électrique dans laquelle nous allons faire passer un courant, ce courant produit
des électrons qui sont émis par effet thermostatique et vont se retrouver
accélérés par une différence de potentiel
entre l’anode et la cathode.

Lors de cette accélération par la


différence de potentielle, au fur et à
mesure que les électrons s’approchent de
la plaque, leur énergie potentielle
électrique q . ∆V, dans notre cas, e . ∆V ,
va se transformer en énergie cinétique.

Pour ces raisons de production, si l’on veut produire plus d’électrons, il suffit
d’augmenter la quantité de courant passant dans la résistance, alors que si l’on
veut produire des électrons à l’énergie plus élevée, il suffit d’augmenter la
différence de potentiel.

Une fois que les électrons percutent la plaque, leur rencontre va produire des
photons X dans toutes les directions, il est donc indispensable de placer un
collimateur afin d’éviter l’irradiation de l’entourage du patient.

Julien Barras – Edition 2012-2013

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Fonctionnement du rayonnement X :

Les photons X produits créent un rayonnement polychromatique, composé de


plusieurs fréquences et donc de différentes énergies. Si l’on dessine le spectre
obtenu, on remarque un
fond continu, appelé
rayonnement de freinage,
et des pics, qui diffèrent
selon la nature de la cible.
Le rayonnement X est donc
un rayonnement
polychromatique.
Lorsque l’électron accéléré par la différence de potentiel vient frapper la plaque
et interagir avec les atomes de cette dernière, deux cas sont possibles :

▪ L’électron possède une énergie insuffisante pour interagir avec le noyau, il


interagit alors avec la coquille électronique.

▪ L’électron possède une énergie suffisante pour interagir avec le noyau et


provoque un rayonnement de freinage.

Le rayonnement de freinage, responsable du fond continu :

Si l’énergie est suffisante pour interagir avec le noyau, il y a une force


d’attraction entre le noyau et l’électron qui va jouer le rôle de force centripète
dirigée vers le centre de la trajectoire circulaire ; la
trajectoire va alors s’incurver et l’électron va perdre
de l’énergie que l’on retrouve sous forme de photons
X de différentes énergies.

Ceci explique le fond continu présent lorsque l’on


analyse le spectre d’énergie des photons X : On
remarque que la courbe de distribution de l’énergie
des photons suit une courbe normale de Gauss, avec une majorité de photons à un
niveau d’énergie moyen et une minorité avec une énergie anormalement élevée ou
basse. La courbe est finie et les valeurs d’énergies des photons X produits par
les électrons sont discrètes, cela s’explique facilement.

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En effet, l’énergie produisant les photons X est l’énergie perdue lors de la


transformation de l’énergie cinétique en onde électromagnétique, cette énergie
cinétique provenant elle-même de la transformation de l’énergie électrique
potentielle ; l’énergie perdue ne peut donc etre supérieure à l’énergie initale,
c’est à dire à l’énergie potentielle électrique possédée par l’électon avant son
accélération par la différence de potentiel :

Emaximum des photons = Ec des électrons = Ep des électrons = q . V = e . V

L’interaction avec la coquille électronique, responsable des raies :

Lorsque l’énergie possédée par l’électron est insuffisante pour réagir avec le
noyau, l’électron va réagir avec la coquille électronique, en ionisant un électron
des couches profondes provoquant un transfert d’énergie suffisant pour
déplacer l’électron sur une orbitale plus externe, dans
le cas d’une énergie trop importante, l’électron peut
même être éjecté du noyau.

La place vacante alors laissée dans la coquille


électronique de l’atome provoque un réarrangement
électrique : les électrons viennent compléter la ou les
places vacantes. A chaque fois que ces électrons vont
changer de niveau d’énergie, il va y avoir émission d’un
photon X d’énergie correspondante au ∆E entre les
couches déplacées.

Ces raies sont donc caractéristiques suivant les


atomes composant la cible car la variation d’énergie
suivant les couches est différente pour chaque atome.

Cependant, en imagerie, les raies sont peu utilisées car elles contiennent peu de
photons, on utilise principalement les photons provenant du fond continu, et donc
du rayonnement de freinage.

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Les photons X produits ont donc des énergies différentes, nous pouvons les
classer en deux catégories :

➢ Les rayons X mou, de quelques dizaines de keV, ils vont rapidement subir
un effet d’absorption dans les premier millimètres de la peau et seront
donc peu pénétrants, ils ne ressortiront donc pas et ne seront pas
détectés, n’engendrant que des troubles cutanés néfastes pour le patient.

➢ Les rayons X durs, de plus de 140 keV, certains subissent un effet de


diffusion Compton, qui n’est néanmoins pas néfaste pour le patient car il
n’y a pas d’absorption. Ces photons X de haute énergie très pénétrants
traversent le patient et seront alors détectés, ils sont donc recherchés
pour l’imagerie.

Lors du scanner d’un patient par les rayons X, nous allons donc utiliser un
collimateur afin de n’irradier que la partie nécessaire, et des filtres, qui
permettront d’éviter les rayons X mous, d’aucune utilité en imagerie et qui sont
néfastes pour le patient, et de rendre la source monochromatique.

Effet subit par le faisceau de rayons X :

Les photons X peuvent subir trois types de phénomènes :

• La diffusion par effet Compton


• L’absorption par effet photoélectrique
• La création de paires

La création de paires est cependant quasiment impossible dans notre cas car elle
requiert énormément d’énergie. Nous pouvons reporter les probabilités de ces
trois phénomènes et l’énergie nécessaire sur un graphique :

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Nous pouvons remarquer qu’a basse énergie, l’effet photo électrique a plus de
probabilité de se produire que l’effet Compton, lui-même plus probable que la
production de paires.

Le faisceau de rayons X est donc atténué par phénomène d’absorption à cause de


l’effet photoélectrique et par phénomène de diffusion à cause de l’effet
Compton.

L’atténuation du faisceau suit la loi :


I = I0 . e- µ x
Où µ = coefficient d’absorption
X = distance parcourue dans la matière.

On remarque donc que l’intensité du faisceau décroit exponentiellement avec la


distance traversée dans la matière x, et que cette perte d’intensité dépend du
coefficient d’absorption µ, dépendant de chaque matériau mais aussi de l’énergie
des photons, en effet, moins il y a d’énergie, plus il y a de photons absorbés.

L’atténuation du faisceau est donc différente selon les matériaux traversés et


permet de faire apparaitre des zones claires et sombres sur l’image suivant le
nombre de photons atteignant le détecteur.

Mais, comme dans tout processus d’imagerie, il faut prendre en compte la notion
de contraste afin d’obtenir une image détaillée, sur laquelle il est aisé de
différencié les différents matériaux, et principalement celui qui nous intéresse ;
Le contraste est alors défini par :
Différence des intensités entre deux points
Somme des intensités des deux points

Mais nous avons un problème, si l’énergie augmente, les valeurs de µ diminuent, ce


qui diminue l’atténuation, mais la somme des intensités des deux points
augmentent, ce qui diminue le contraste.

Inversement, si l’énergie diminue, les valeurs de µ augmentent, ce qui augmente


l’atténuation du faisceau, mais la somme des intensités diminue, ce qui augmente
le contraste.

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Le radiologue doit donc effectuer un compromis entre le pouvoir de permittivité


des photons et le contraste de l’image obtenue ; on adaptera alors le choix de
l’énergie à la partie devant être observée.

On a en plus un durcissement du faisceau : le capteur capte de moins en moins de


photons mais de plus en plus haute énergie, cela s’explique par le fait que les
photons de plus basse énergie sont absorbés dans les tissus et ne traversent
donc pas le patient pour être capté. Pour éviter le durcissement du faisceau, il
faut augmenter la différence de potentiel à la sortie du tube.

Les trois différents types d’examens :

La radiographie standard :

Lors de la radiographie standard, le patient subit une absorption différentielle


suivant les organes traversés. L’image produite est plus grande car le patient est
éloigné de la source et/ou de la plaque
réceptrice. Cette agrandissement n’est pas le
même en tout point puisque le faisceau émis
n’est pas exclusivement horizontal et peut donc
occasionner des défauts dans l’image et des
problèmes de superposition.
L’avantage de ce type d’examen réside
principalement dans la rapidité et le moindre
cout.

La radioscopie conventionnelle :

La radioscopie conventionnelle fonctionne sous le même principe que la


radioscopie standard à l’exception que la plaque est remplacée par une plaque
fluorescente. Les atomes de la plaque vont se retrouver excités par les photons
X et vont produire des photons fluorescents visibles.

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Cette méthode de radioscopie présente l’avantage de pouvoir observer les


articulations en mouvement, en revanche le patient et le radiologue se retrouvent
irradié sur de longues durées et l’image obtenue n’est pas enregistrée ; de plus,
cela n’enlève rien aux problèmes de superposition rencontrés lors de la
radioscopie standard.

La radioscopie à amplification de brillance :

La radioscopie à amplification de brillance permet un mélange de la radiographie


standard et de la radioscopie conventionnelle : le faisceau de rayon X qui a
traversé le patient va venir frapper un premier écran de fluorescence qui va
absorber l’énergie des photons X et la convertir en photons visibles. Ces photons
visibles vont ensuite passer dans un photomultiplicateur et les électrons
démultipliés qui en sortiront vont amplifier l’intensité de l’image pour tomber sur
un deuxième écran de fluorescence qui va produire des photons visibles que l’on
peut capter avec une caméra.

L’avantage de cette technique est la faible dose de rayons X nécessaire pour


radiographier le patient, et la faible quantité d’irradiation subie par le
radiologue. En revanche on retrouve toujours les problèmes de déformation et
de superposition.

Pour corriger ces problèmes, on utilise la tomographie classique : on va faire


tourner à la fois la source et le détecteur de manière synchronisée, afin
d’enregistrer des projections coniques en série ce qui va permettre la
reconstitution d’une image.

La tomographie :

Pour corriger les défauts et la superposition de la radiographie plane, on a


recours à la tomographie, lors de laquelle la source et le détecteur vont tourner
simultanément ; on va alors enregistrer une série de projections coniques grâce
auxquelles on pourra reconstituer une image en trois dimensions.

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La tomographie classique :

Pour obtenir lors de la tomographie classique uniquement la coupe qui nous


intéresse, le centre de rotation du film et de la source sera centré sur la coupe
intéressante, dans notre cas : La coupe x – o.

Au temps t1, la source est en S1


Au temps t2, la source est en S2

Le film est parallèle à la coupe et doit le rester à tout moment.

Au temps t1, en fonction de la quantité


et du type de matière traversée, les
rayons seront d’une certaine intensité
et viendront frapper le film qui
prendra en compte à la fois la position
de la source et l’intensité des rayons.

Au temps t2, il se passera exactement


le même phénomène qu’en t1 sauf que,
malgré le mouvement de la source et
grâce au choix centre de rotation, la
position de la coupe x-o n’a pas
changée ; alors que le point B, pris au hasard sur une coupe qui ne nous intéresse
pas, s’est déplacé. De cette manière, lorsqu’à la fin de l’examen on examinera le
film qui aura servi lors de la tomographie, la coupe qui nous intéresse ressortira
car la position des points la constituant n’aura pas changée sur le film et ce
contrairement à la coupe qui ne nous intéresse pas pour laquelle les points la
constituants prennent des positions aléatoires suivant le mouvement de la
source.

La tomodensitométrie :

La tomodensitométrie est une technique de tomographie, fonctionnant sur le


même principe que la tomographie classique à l’exception que le film est remplacé
par un détecteur digital qui va enregistrer des coupes transversales de un à

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quelques millimètres d’épaisseur pour ensuite reconstruire une image en trois


dimensions sur un ordinateur grâce à des algorithmes de reconstruction.

Plutôt qu’une structure semblable à celle du film dans lequel l’intensité est
mesurée point par point, le détecteur va contenir une grille divisée en petits,
carrés, suffisamment petit pour une bonne résolution, qui mesureront chacun
l’intensité moyenne des rayons X qui viendront la frapper. Cette mesure se
faisant sur ordinateur, la taille des carrées ne peut être indéfiniment petite car
cela demande un gros travail de calcul aux machines.

La construction de l’appareil sera identique que pour la tomographie classique : on


aura un tube à rayons X avec ses filtres, un collimateur, une source et un
détecteur placé sur un anneau au milieu duquel on pourra glisser le patient et un
centre de rotation du système au niveau du patient.

Le détecteur va enregistrer l’intensité moyenne au cours de l’examen, suivant la


position de la source :

Pour une maille à quatre


carrés, ceci nous donnera
quatre équations à quatre
inconnues pour déterminer
l’intensité moyenne.

Les intensités, sous forme I(x,y)


seront ensuite retranscrites
en variation de couleurs sur
l’image.

Néanmoins, à cause des calculs importants que cela implique, il faut faire un
compromis entre la résolution et les calculs que la machine aura à effectuer.

Il est bien évidement inutile d’utiliser une taille de pixel inférieure au pouvoir de
résolution de l’appareil.

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Longueur d’onde et énergie :

La longueur d’onde des rayonnements X est de 10-5 à 102 nm tandis que l’énergie
est comprise entre 20 et 300 keV.

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