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Pour expliquer les phénomènes électroniques, les physiciens ont admis que la matière est
indivisible à l’infini. La plus petite quantité de la matière pouvant existée à l’état libre est
appelée molécule. On appelle molécule gramme d’un corps pur, la quantité représentée par sa
formule chimique. La masse correspondante est dite moléculaire. Chaque molécule gramme
d’un corps pur contient le même nombre N des molécules (N nombre d’Avogadro,
N=6,02.1023). Les molécules sont formées d’atomes. Un atome est une quantité de la matière
infiniment petite (masse de l’ordre de 10-26kg). Il est constitué d’électrons et d’un noyau
central.
Le noyau contient deux types de particules :
les neutrons qui ne sont pas chargés ;
les protons qui portent une charge électrique +q = 1,6.10-19 Coulombs.
Les électrons gravitent autour du noyau et portent une charge électrique -q. L’atome étant
électriquement neutre, le nombre de protons est égal au nombre d’électrons qui sont répartis
en couches successives. On distingue :
les électrons internes qui occupent les couches internes et qui sont très fortement liés au
noyau ;
les électrons périphériques qui occupent la couche la plus externe et qui sont peu liés au
noyau.
1.1.1.1. Structure atomique
La configuration de la structure d’un atome est représentée sous forme d’un noyau entouré
d’électrons en orbite (figure 1.1.a). Les couches orbitales que forment ces électrons sont
désignées par les lettres (K, L, M, N, O, P, Q). La première couche contient au plus 2 e -, la
deuxième 8 e-, nième 2n2 e-. La couche la plus éloignée du noyau est dite périphérique et le
nombre des électrons s’y trouvant forment la valence de l’élément. Chaque couche orbitale se
trouve à un niveau d’énergie bien déterminé (figure 1.1.b).
r3 3ièmeniveau d’énergie
Paroi du noyau
Figure 1.1.a électrons en orbite Figure 1.1.b niveaux d’énergie des électrons
Le déplacement d’un électron n’est possible que sur certaines orbites permises. Il faut de
l’énergie pour déplacer un électron d’une petite orbite à une autre plus grande du fait de
l’attraction du noyau ; cette dernière est d’autant plus forte que l’orbite de l’électron est
petite. Un apport d’énergie externe peut permettre à un électron soit :
de passer à un niveau d’énergie plus élevé donc, l’atome est excité ;
d’être libéré : l’atome est ionisé.
Inversement, lorsqu’un électron de l’atome excité revient sur son niveau initial ou lorsqu’un
électron est capté par un ion positif, il y a libération d’énergie sous forme de radiation
électromagnétique. L’énergie d’excitation est plus faible que celle d’ionisation.
Les atomes existent très rarement à l’état isolé sauf certains gaz rares. Quand des atomes se
regroupent pour former un solide, ils se déplacent dans un réseau appelé cristal.
1.1.2. Liaison covalente
Afin de voir huit électrons sur sa couche externe, chaque atome de silicium met ses 4
électrons périphériques en commun avec les atomes voisins. On obtient ainsi, pour le cristal
de silicium la représentation de la figure 1.2.a.
C’est la mise en commun des électrons périphériques, appelée liaison de covalence, qui
assure la cohésion du cristal de silicium. Les électrons qui participent à ces liaisons sont
fortement liés aux atomes de silicium. Il n’apparaît donc aucune charge mobile susceptible
d’assurer la circulation d’un courant électrique.
Figure 1.2.a Cristal du Silicium à T = 0°K Figure 1.2.b Cristal du Silicium à T >> 0°K
L’atome de silicium qui a perdu un électron n’est plus électriquement neutre : il est devenu un
ion positif. Ce phénomène n’intéresse qu’un nombre très faible d’atomes de silicium (3 sur
1013 à la température de 300 °K). La liaison de covalence non satisfaite est appelée trou.
1.1.3. Bandes d’énergie
Dans un cristal, l’orbite d’un électron est influencée non seulement par les charges à
l’intérieur de son propre atome, mais aussi par les noyaux et les électrons de tous les atomes
du cristal. Comme chaque électron occupe une position différente à l’intérieur du cristal, il
n’y a pas des électrons qui ont exactement le même environnement de charge.
On obtient ainsi des bandes permises séparées par des bandes interdites. Deux bandes jouent
un rôle essentiel en ce qui concerne l’électronique : bande de valence et bande de conduction
(figure 1.3). Ces deux bandes sont séparées par une bande interdite. Dans la bande de valence,
on trouve des électrons qui assurent les liaisons covalentes. Dans la bande conduction, on
trouve les électrons libres. La relative mobilité de ces derniers va précisément permettre les
mécanismes de transport des charges qui créent les courants porteurs.
les semi-conducteurs : conduisent le courant nettement moins bien que les métaux, mais
d’autant mieux que la température est plus élevée (exemples types : le silicium Si, le
germanium Ge).
1.1.4.1. Les isolants
L’isolant est un corps dont la bande de valence est saturée alors que celle de conduction est
entièrement vide. Ces deux bandes sont séparées par une bande d’énergie très large ce que
l’on appelle gap. Cela explique la non conductivité des isolants car il faut une énergie très
importante.
1.1.4.2. Les conducteurs
Les conducteurs (métaux) n’ont pas de bande interdite. Les bandes de valence et de
conduction se chevauchent parallèlement. A 25oC, les électrons de la valence passent à la
bande de conduction. Cela explique la réputation des conducteurs de permettre le passage
facile du courant électrique.
La conduction électrique dans un métal est due aux électrons libres que l’on qualifie des
porteurs de charge mobile. Les ions du réseau cristallin de charge +e sont appelés porteurs de
charge fixe. La concentration des porteurs de charge mobile joue un rôle fondamental dans la
conduction électrique qui s’exprime en nombre des porteurs par m 3. Dans un cristal
métallique, la concentration des porteurs de charge mobile est égale à celle des porteurs fixes
positifs (ions).
Déjà à la température ambiante, les porteurs mobiles sont très nombreux. Quand la
température augmente, les ions du réseau cristallin sont animés d’un mouvement de vibration
autour de leur position moyenne. Ce phénomène s’accélère avec l’augmentation de la
température : c’est l’agitation thermique.
En l’absence de l’énergie externe, il n’y a pas de déplacement des électrons de la position
moyenne par rapport au réseau cristallin. Si l’on crée un champ électrique externe ⃗
E , chaque
électron libre de charge −e est soumis à une force :
⃗
F =−e ⃗
E
Cette force entraîne un mouvement d’ensemble d’électrons en sens inverse du champ ⃗ E . Par
suite des chocs sur les ions, les porteurs mobiles sont en quelque sorte freinés, ils se déplacent
avec une vitesse moyenne :
v=μE
μ: mobilité en m2 /Vs.
A très basse température, au voisinage du zéro degré absolu (0° kelvin) le silicium pur est un
isolant parfait. Dès que la température augmente, l'agitation des atomes entre eux va
bousculer cet ordre établi et des électrons périphériques peuvent se retrouver arrachés à la
liaison cristalline des atomes (Figure 1.5). Ces électrons se retrouvent à une distance des
noyaux qui leur permet de se déplacer dans la plaquette de silicium.
nouveau dans le réseau. Ce déplacement aléatoire d'électrons (dans n'importe quel sens)
correspond à un courant électrique aléatoire. Toutefois, ce courant est très très faible et nous
parlons de conduction intrinsèque. Cette conduction intrinsèque est pratiquement non
mesurable pour un technicien de maintenance. Ces courants, souvent indésirables, sont de
l'ordre du nanoampère et appelés courants de fuites. Même non mesurable, ils existent
néanmoins et deviennent trop important si la température n'est pas contrôlée.
1.2.2. Porteurs de charges mobiles
Dans un semi-conducteur, le courant électrique est assuré par deux types des porteurs de
charges mobiles :
des porteurs négatifs qui sont des électrons libres se déplaçant à travers le réseau des
atomes ;
des porteurs positifs qui sont des trous se déplaçant d’atome en atome.
Comme un électron libéré donne naissance à un trou, la concentration ≪ n ≫ des porteurs
négatifs est égale à ≪ p ≫, celle des porteurs positifs.
n=p=n i
ni :concentration intrinsèque.
Un électron libre, arrivant à proximité d’un ion positif peut être capté par ce dernier qui
devient un atome neutre. La liaison covalente est alors rétablie, c’est-à-dire que l’électron
libre et le trou disparaissent simultanément : on dit qu’il y a recombinaison. A la température
fixe, il y a équilibre entre les phénomènes d’ionisation thermique et de recombinaison. La
concentration intrinsèque ni en électron libre dépend de :
En absence d’un champ extérieur, on n’a pas de déplacement d’électrons. Au cas échéant, si
on applique au cristal un champ externe E , les électrons se déplacent à la vitesse :
v=μE
v n=μn . E
Avec :
σ n=n μn e ; σ p= p μ p e ⇒ σ i=ni ( μn + μ p ) . e
Afin d'améliorer la conduction d'un SCI, les fabricants injectent dans une plaquette semi-
conductrice des matériaux étrangers, ou impuretés, qui possèdent un nombre d'électrons
périphériques juste inférieur ou juste supérieur aux 4 électrons du semi-conducteur. C’est le
dopage. Une impureté augmente la conductivité en libérant, suivant sa nature :
des électrons, ce qui donne un SCE de type N (porteurs négatifs) ;
des trous, ce qui donne un SCE de type P (porteurs positifs).
NB : les électrons sont qualifiés des porteurs majoritaires et les trous sont des porteurs
minoritaires. On a toujours :
p ≪ N D → n≈ N D
NB : les trous sont qualifiés des porteurs majoritaires et les électrons sont des porteurs
minoritaires. On a toujours :
n≪N A⇒ p≈N A
A une très faible quantité d’impuretés, la vitesse d’ionisation thermique des atomes de SCE
est pratiquement la même que pour un SCI. La vitesse de recombinaison est proportionnelle
au produit n . p .
2
ni =np=f (T ,W i)
1.4. La jonction PN
La plupart des composants électroniques (diode, transistor, thyristor, circuits intégrés ….) sont
constitués d’un monocristal de SC comportant diverses zones dopées successivement P et N.
Il est aisé de s'imaginer ce qui se passe lorsque deux zones de dopage P et N sont réalisées sur
une même plaquette (figure 1.8).
A la jonction (réunion) des deux zones, les porteurs de charges mobiles se combinent et il
apparait une zone d'espace vide de porteurs de charges mobiles, donc une zone isolante.
Jonction PN
Ions fixes négatives
P
Trous majoritaires
N
Electrons minoritaires
Ions fixes positives
Electrons majoritaires
Trous minoritaires
A la jonction (réunion) des deux zones, les porteurs de charges mobiles se combinent et il
apparait une zone d'espace vide de porteurs de charges mobiles, donc une zone isolante
(figure 1.9).
La région P est riche en porteurs positif alors la région N en contient en faible concentration,
inversement pour les électrons. Il se crée immédiatement un passage des porteurs de même
type d’un milieu à leur forte concentration vers l’autre de leur faible concentration jusqu’à ce
qu’il ait un certain équilibre : c’est le phénomène de diffusion. Il en résulte le courant de
diffusion ou courant des majoritaires. Les trous qui vont rencontrer à proximité de la jonction,
des électrons, ce qui donne lieu à des nombreuses recombinaisons, entrainant ainsi la
disparition totale des porteurs libres au voisinage de la jonction. Il ne va y rester que les ions
fixes chargés. Cette zone est appelée zone de charge d’espace (ZCE) ou zone déserte ou
encore zone de transition.
au courant de saturation I S dans le sens contraire du courant I M . Le courant résultant est nul.
Le champ interne décroit, la ddp est :
V D=V N −V P =V 0
Largeur de la
Sens de passage jonction PN
courant des Sens de passage
VP ⃗
Ei
minoritaires IS VN
courant des
majoritaires IM
x
-xP w xN
J
Ei (x )
-xP xN
x
−e N A −e N D
xP xN
ε ε
Chapitre 1 : les semi-conducteurs 2016-2017
GONDA Moussa 11
Université de Maradi/IUT/GEI/UP électronique/cours électronique de base
VN
V 0=V N −V P
−x P
xN x
VP
Une jonction est polarisée en directe si sa région P est reliée à la borne + de l’alimentation
(figure 1.12). La jonction sera soumise à un champ résultant Ei −E< Ei , la barrière de
potentiel diminue, sa valeur est : V 0−V . Cela veut dire que le nombre des majoritaires qui
traversent la jonction (courant IM ) va considérablement augmenter. La valeur de I S ne change
pas car ne dépendant pas de la barrière de potentiel.
Quand V =0, on a :
−eV 0
KT
I M =I 0 e =I S
Quand V >0 , on a :
−e(V 0−V ) eV
KT KT
I M =I 0 e =I S e
⃗
Ei
VP V0 V
N
IS
P N
IM
⃗
E
+ -
Une jonction est polarisée en inverse si sa région P est reliée à la borne - de l’alimentation
(figure 1.13). ⃗
Ei et ⃗
E sont dans le même sens, la barrière est donc soumise à un champ
électrique plus important, sa largeur augmente ( V 0 +V ) , ainsi le nombre des majoritaires qui
peuvent passer diminue alors que les minoritaires passent facilement. Il y aura donc plus des
recombinaisons et la ZCE s’élargie.
- +
⃗
E
⃗
Ei
Chapitre 1 : les semi-conducteurs 2016-2017
GONDA Moussa 13
P N
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Le courant résultant dit courant inverse I inv est ainsi donné par :
−eV
KT
I inv=I S −I M =I S (1−e )≈ I S
La diode à jonction s’obtient par l’association sur un même cristal de deux SCE de types
respectivement N et P (figure 2.1.a). Son symbole électrique est représenté à la figure 2.1.b.
A K
A Région P Région N K
Jonction
Figure 2.1.a Structure d’une diode à jonction Figure 2.1.b Symbole électrique
2.2.2. Caractéristique courant/ tension
Pour une tension V AK =V A−V K négative, le courant est négligeable, ceci est vrai jusqu'à une
tension V C dite tension de claquage. Au dessus d'un certain seuil V 0 de tension V AK positive,
le courant direct croit très rapidement avec V D.
Le seuil V 0 (barrière de potentiel) dépend du semi conducteur intrinsèque de base utilisé. Il est
d'environ 0,2V pour le germanium et 0,6V pour le silicium. La caractéristique est représentée
à la figure 2.2.
La caractéristique courant/tension pour une diode polarisée en direct est d’écrite par :
e VD eV D
KT KT
I D =I S (e −1)≈ I S e
Cette équation permet de conclure que le courant croit exponentiellement avec la tension aux
bornes de la diode. Son allure est illustrée par la partie positive (V D >0) de la figure 2.2.
A partir de l’équation précédente, on peut déduire la relation suivante :
|
e V pol e V pol
dID e d V D KT
=I S e KT
→r d= = avec d ' ordre zéro de e KT
dV D V D=V pol KT d ID e I S
La caractéristique courant/tension pour une diode polarisée en inverse est d’écrite par :
−e V D
KT
I inv=I S (1−e )≈ I S
Cette équation permet de conclure que le courant prend la valeur du courant de saturation
(courant de fuite). Son allure est illustrée par la partie négative ( V D <0 ) de la figure 3, mais il
faut remarquer qu’au-delà d’une valeur de V D (supérieure à la tension se claquage spécifiée
par le fabricant), la jonction se claque.
NB : Comme on vient de le voir, la diode en polarisation inverse ne laisse passer qu’un très
faible courant que l’on peut admettre nul. Si la tension V D inverse devient trop grande, le
champ électrique devient si très fort qu’il peut arracher des électrons du cristal SC et causer
par effet d’avalanche le claquage de la diode et sa destruction. La tension de claquage des
diodes redresseuses s’élèvent à plusieurs centaines de volts.
2.2.3. Modèles linéaires d’une diode simple
La connaissance de la caractéristique non linéaire d’une diode, fondamentale pour décrire son
comportement ne permet pas malheureusement de résoudre analytiquement même un circuit
comprenant simplement une source, une résistance et une diode (figure 2.3). L’équation
décrivant ce circuit est en effet non linéaire et ne peut pas être résolue analytiquement.
R ID
E VD
KT ID
E=R I D−V D avec V D = ln ( +1)
e IS
Seule la donnée de modèles linéaires approchant aussi bien que possible la caractéristique de
la diode permet de calculer le courant circulant dans le circuit.
La modélisation d’un composant consiste à remplacer la caractéristique électrique réelle
I D =f (V D ) par des segments de droites. A chaque segment de droite correspond un schéma
électrique équivalent. Pour une diode simple, on a trois modèles électriques :
diode idéale : ce modèle permet de considérer la diode comme étant un court-circuit
(figure 2.4.a) quand elle conduit ;
diode avec seuil : ce modèle permet de considérer la diode comme étant un générateur
parfait (figure 2.4.b) de f.é.m. V0 quand elle conduit ;
diode avec seuil et résistance : Ici, on prend en compte la résistance de la diode (figure
2.4.c). Ceci peut être utile si on utilise la diode en petits signaux alternatifs et qu'on a
besoin de sa résistance dynamique.
ID ID ID
A
+ - + -
K A K A K
rD
V0 V0
ID ID ID
Figure 2.4.a modèle idéal Figure 2.4.b Modèle avec seuil Figure 2.4.c Modèle réel
NB : Quelque soit le modèle électrique considéré, la diode est équivalente à un interrupteur
ouvert (figure 2.5) lorsqu’elle est bloquée.
A K
ID
ID
0
Vinvm
VD
ax V0 VD0
Dans un montage de diodes à cathodes communes (exemple figure 2.7.a), c'est la diode dont
le potentiel d'anode est le plus haut qui devient l'unique diode passante.
Dans un montage de diodes à anodes communes (exemple figure 2.7.b), c'est la diode dont le
potentiel de cathode est le plus bas qui devient l'unique diode passante.
Figure 2.7.a diodes à cathodes communes Figure 2.7.b diodes à anodes communes
2.2.5.3. Détermination de l'état d'une diode dans un circuit complexe
Dans un circuit donné, la ou les diode(s) est ou sont forcément dans l’un des deux états. Lors
de l’étude de certains circuits, il est parfois impossible d'établir l’état d’une diode en vertus
des règles précédentes. Une dernière méthode consiste donc à supposer l’un des deux états
(généralement on suppose que la diode est bloquée) puis à vérifier que les conditions
associées sont vérifiées. Si elles ne le sont pas, alors la diode est dans l’autre état.
R1
D
R2 VS
E1
E2
V A −V K >V 0 ⇒ E1 > 1+
( )
R1
R2
(V 0 + E2 )
V A −V K <V 0 ⇒ E1 < 1+
( )
R1
R2
(V 0 + E2 )
Ce type de groupement de diodes (figure 2.9) est utilisé pour le redressement de très hautes
tensions en augmentant la tension inverse supportée par l’ensemble (en respectant certaines
contraintes) et la tension directe dans certains cas de stabilisations de tensions.
D1 D2
I
VD1 VD2
VD
Vinv
Contraintes : utilisation de diodes de même référence, même fabricant et même série (date de
fabrication).
2.3.2. Le groupement parallèle
Ce type de groupement de diodes (figure 2.10) est utilisé pour augmenter l’intensité du
courant redressé en minimisant la chute de tension dans les diodes (quelques dixièmes de
millivolts en moins) et pour répartir la chaleur dissipée dans les composants. Ce type de
groupement est utilisé par quelques fabricants d’alimentation de puissance de postes.
Les précautions suivantes doivent être prises : n’utiliser que des diodes de même référence, du
même fabricant et de la même série (date de fabrication) pour minimiser la dispersion des
caractéristiques des diodes et égaliser le courant dans chaque diode.
VD
I1 D1
I I
I2 D2
Si l'on diminue l'épaisseur de la jonction PN et que l'on renforce le dopage, on obtient des
diodes dont le courant inverse peut devenir très important au delà d'une valeur de tension
inverse VZ0 dite tension coude ou tension Zener. La diode Zener (symbole figure 2.11.a) a
donc pratiquement les mêmes caractéristiques qu’une diode normale, sauf qu’elle est
optimisée par la technologie pour fonctionner en inverse.
La diode Zener est utilisée dans le but d’avoir une tension variant très peu avec le courant.
2.4.1. Caractéristiques
Comme pour la diode simple, la caractéristique non linéaire (figure 2.11.c) de la diode Zener
permet de modéliser cette dernière par un modèle linéaire dont les paramètres sont la tension
de Zener V Z 0 et la résistance interne r Z (figure 2.11.b) dans la zone de fonctionnement Zener.
La tension à ses bornes dans cette zone, se calcule aisément puisqu’on a :
U Z =V Z 0 +r Z I Z
A
A
UZ rZ
UZ
V Z0
IZ IZ
K K
IZ
V Z0 UZ
Si U Z > 0 , la diode Zener est équivalente à une diode simple pour V D >0.
Si V Z 0 <U Z <V 0 , le schéma équivalent de la diode Zener est un interrupteur ouvert. Donc dans
cet intervalle, elle est équivalente à une diode simple polarisée en inverse.
Si U Z < V Z 0 ,la diode Zener fonctionne dans la zone de stabilisation.
2.5. Application des diodes
2.5.1. Paramètres essentiels des diodes
C'est le redressement le plus simple qui soit : quand la tension aux bornes du transformateur
e ( t ) dépasse la tension de seuil de la diode (figure 2.12.a), celle-ci conduit, laissant passer le
courant direct dans la charge. La tension aux bornes de la charge u(t ) (figure 2.12.b) est alors
égale à la tension aux bornes du transformateur moins la chute de tension aux bornes de R et
la tension directe V D de la diode.
u(t )
R D e (t)
t
e (t) u(t )
Ru
Figure 2.12.a Montage de redressement Figure 2.12.b Allure des tensions d’entrée et de
simple alternance sortie
e ( t )=E max sinωt ; U max =Emax −V 0−V Rmax
A la différence du montage de redressement simple alternance, toutes les alternances sont ici
redressées. Il existe deux types des montages de redressement double alternances :
Avec transfo double enroulement ou transformateur à point milieu (figure 2.13.a) : Les
diodes sont plus sollicitées que pour le montage simple alternance : en effet, la diode qui
ne conduit pas devra supporter en plus de la tension aux bornes de son secondaire de
transformateur, la tension aux bornes de la résistance. Au total, elle devra supporter une
tension inverse double de celle requise dans le montage à simple alternance, soit deux fois
la tension crête présente sur chacun des secondaires ;
Avec pont de Graëtz (figure 2.13.b) : Il existe une autre manière de faire du redressement
double alternance, ne nécessitant pas un transformateur à double enroulement : on utilise 4
diodes montées en pont, dit « pont de Graëtz ». Lorsque la tension aux bornes du
transformateur est positive, D1 et D3 conduisent, et quand elle est négative, D2 et D4
conduisent. Chaque diode n'a à supporter qu'une fois la tension crête du secondaire du
transformateur (contre deux fois pour le montage de la figure 2.13.a), mais en revanche, on
a deux tensions directes de diode en série. La puissance totale dissipée dans les diodes est
double par rapport à la solution précédente.
D2 D1
e 1(t )
e 2 (t)
Ru
u(t ) D3 D4 u(t )
u ( t )=e 2 (t)>0
u ( t )=e 1 (t)>0
U moy
e 2 (t)<0
Chapitre 3 : Transistor bipolaire e 1 (t)<0 2016-2017
GONDA Moussa 24
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L’intensité efficace d’un courant est la valeur du courant constant qui fournirait à chaque
période T , la même énergie W T à une résistance R parcourue par ce courant. La loi joule
donne :
T T
1
W T =∫ R i dt =R I eff T → I eff = ∫ i2 dt
2 2 2
0 T 0
2.5.2.5. Filtrage
Les montages précédents délivrent des tensions redressées continues mais ondulées. Pour
obtenir une tension quasiment lisse, il suffit de mettre un gros condensateur en parallèle avec
la charge. Pour le montage filtrage du redressement simple alternance (figure 2.15.a), l’allure
du signal filtré u(t ) est la courbe rouge de la figure 2.15.b. La charge est absolument
quelconque, et peut être un montage électronique complexe ayant une consommation en
courant aléatoire.
R D
e (t) C Ru u(t )
e (t)
u(t )
Les diodes peuvent servir de détrompeur dans un circuit où la polarité est indispensable au
bon fonctionnement en empêchant la circulation du courant dans le mauvais sens. Par
exemple, en cas de coupure de l'alimentation principale un accumulateur de sauvegarde prend
le relais grâce à la diode et alimente la charge (figure 2.16).
2.5.4. Ecrêteur
Un circuit dont la tension d'entrée doit impérativement rester en dessous d'une valeur seuil Vs,
peut être protégé par un jeu de diodes montées en antiparallèle. En cas de dépassement de la
tension seuil Vs, l'une des deux diodes se mettra alors à conduire et assurera ainsi une
protection du circuit aval (figure 2.17).
L'ouverture d'un circuit inductif pose le problème du courant de rupture qui dégrade les
contacts à cause de la création d'un arc entre ceux-ci. La diode montée en parallèle (figure
2.18) sur la bobine permet la dissipation de l'énergie emmagasinée dans celle-ci et protège
ainsi le contact.
Ce type de circuit à diodes fournit une tension de sortie continue du double de la tension
alternative d’entrée. L’intensité fournie est peu élevée. Dans le circuit de la figure 2.19,
chaque alternance charge respectivement un des 2 condensateurs, ce qui donne une tension de
sortie double aux bornes des 2 condensateurs.
De par leurs caractéristiques de générateur de tension, les diodes Zener sont idéales pour
réguler des tensions continues ayant une ondulation résiduelle non négligeable (cas des
tensions redressées filtrées).
Pour que la Zener fonctionne et assure son rôle de régulateur, il faut qu'un courant I Z non nul
circule en permanence dans ce composant, et ce quelles que soient les variations de la tension
d'entrée E et de la charge Ru (figure 2.20). La résistance R assure donc le rôle de polarisation
de la Zener, et elle sera calculée pour que la condition énoncée ci-dessus soit remplie. Il
faudra aussi veiller à ce que le courant I Z ne dépasse pas le courant I Zmax , sous peine de
détruire le régulateur.
I Iu
E UZ Ru
DZ
IZ
I Iu
R
RZ
E UZ Ru
VZ0
IZ
P+
N-
N+
V s : la tension de seuil en polarisation directe, au-delà de laquelle la diode conduit (de 0,8
V à 2 V) ;
I M : le courant direct maximal d’emploi ;
r d : la résistance interne de la diode en polarisation directe (pente de la droite, de 10 à 100
mΩ).
Quand une diode conduit, la puissance moyenne qu’elle consomme est donnée par :
T
1
P D= ∫ v AK i AK dt ; v AK =V s +r d i AK
T 0
T T T
1 1 1
P D= ∫ (V ¿ ¿ s+ r d i AK ) i AK dt= ∫ V s i AK dt+ ∫ r d i AK dt ¿
2
T 0 T 0 T 0
Vs T rd T
P D= ∫ i AK dt + ∫ i AK dt=V s I moy +r d I ef
2 2
T 0 T 0
Dans l’expression de P D, V s I moy est largement plus important que r d I ef 2. On classe donc les
diodes par courant moyen maximal.
Le courant maximal admissible est celui qui permet à la température de jonction de ne pas
dépasser sa valeur maximale dans des conditions de refroidissement données.
2.5.8.3. Effet de la capacité parasite
Ces diodes peuvent émettre de la lumière quand elles sont polarisées en direct. La longueur
d’onde de la lumière émise dépend du semi-conducteur utilisé dans la fabrication de la diode
(ie. Gap) et quelques fois de la tension appliquée sur la diode et/ou du courant. Son symbole
est donné à la figure 2.25.
Dans les diodes Shottky, la jonction p n est remplacée par la jonction d'un métal avec un
semi-conducteur peu dopé (de type n car porteurs plus mobiles). Si le métal (anode) est positif
par rapport à la zone n (cathode) la jonction est conductrice. Cette diode ne fait intervenir
qu'un seul type de porteur. Cette diode (figure 2.26) fonctionne comme une diode classique,
mais elle présente deux avantages : une tension de seuil Vs faible (Vs =0.3 V); un temps de
commutation (passage de l’état passante à l’état bloquée et inversement) très faible (de l’ordre
de10ns) et elle présente une capacité beaucoup plus faible. On l’appelle parfois "diodes
rapide". Elle est souvent utilisée dans les applications où le temps de commutation de la diode
est critique comme dans les applications hautes fréquences (à partir de 1 MHz).
Polarisée en inverse, la diode varicap (figure 2.27) est équivalente à une capacité C dont la
valeur est variable en fonction de la tension inverse appliquée. Grâce à ce type de diode, on
peut réaliser une capacité variable commandée par une tension. Avec la technologie actuelle,
la valeur de la capacité ne peut dépasser quelques 100 pF (pico farad = 10-12F). Ces diodes
sont utilisées à hautes fréquences (à partir de 100 MHz). On l'utilise par exemple pour régler
la fréquence de résonance d’un capteur (circuit RLC) de signaux radiofréquences de l’lRM
(Imagerie par Résonance Magnétique) en agissant sur la tension de commande. Les capteurs
de la dernière génération sont équipés de ce type de diode.
Dans une diode tunnel (symbole figure 2.28.a), le dopage des couches N et P est plus
important qu’une diode standard ainsi la barrière de potentiel est d’une valeur différente ce
qui produit un comportement différent.
En sens inverse, la diode conduit. En sens direct, l’effet tunnel apparaît et à partir d’une
certaine tension on observe une décroissance de l’intensité (figure 2.28.b) ce qui correspond à
une résistance négative « virtuelle ».
NB : Il existe plusieurs d’autres types des diodes. On peut citer entre autre diode PIN, diode
laser, … etc.
Nous avons déjà vu à propos de la diode que si celle-ci est polarisée en inverse, les porteurs
minoritaires (électrons de la zone P et trous de la zone N, créés par l'agitation thermique)
traversent sans problèmes la jonction et sont accélérés par le champ extérieur.
On a vu aussi que lorsque les porteurs majoritaires d'une zone franchissent la jonction, ils
deviennent minoritaires dans l'autre zone, et qu'ils mettent un certain temps à se recombiner
avec les porteurs opposés.
Partant des deux remarques précédentes, on peut déduire que si on injecte dans la zone N
d'une jonction NP polarisée en inverse beaucoup de trous (qui seront dans cette zone des
porteurs minoritaires) en faisant en sorte qu'ils ne se recombinent pas avec les électrons de la
zone N, ils vont traverser la jonction et créer un courant dans le circuit extérieur. Comme on
le voit à la figure 3.1, il y aura des recombinaisons (charges + et - encerclées), mais limitées,
et la plupart des trous iront dans la zone P et formeront le courant I 2. A noter que les
recombinaisons correspondent au courant I1-I2.
Ce que nous venons de décrire n'est ni plus ni moins que l'effet transistor : il ne manque que le
moyen d'injecter des trous dans la zone N et de faire en sorte que les recombinaisons soient
faibles, pour que la majorité des trous passent dans la zone P.
3.1.2. Principe de fonctionnement
Dans le transistor réel, on va apporter les trous en créant une jonction PN, que l'on va
polariser en direct. On rajoute pour ce faire une zone P sur la zone N du montage de la figure
3.1. Cette zone P qui injecte les trous est alors l'émetteur, et la zone N, faiblement dopée est la
base. Comme dans le schéma de la figure 3.1, la jonction NP est polarisée en inverse. La
deuxième zone P est le collecteur (voir Figure 2).
Chapitre 3 : ire 2016-2017 GONDA
Moussa 36
Université de Maradi/IUT/GEI/UP électronique/cours électronique de base
Le transistor bipolaire, encore appelé transistor à jonctions, est formé par la succession de
trois SCE, respectivement de type N, P et N (transistor NPN) ou P, N et P (transistor PNP) à
l’aide de deux jonctions PN.
Les divers cas de fonctionnement du transistor dépendent des valeurs des tensions aux
jonctions B-E et B-C. Si l’on considère l’état bloqué et l’état passant de chaque jonction, on
dénombre quatre modes de fonctionnement possibles :
le transistor est bloqué lorsque ses deux jonctions sont en polarisation inverse ;
le transistor est en fonctionnement normal lorsque la jonction de commande B-E est en
polarisation direct et que la jonction B-C est en polarisation inverse;
le transistor est saturé lorsque ses deux jonctions sont en polarisation directe.
3.3.1. Blocage
Aucun courant ne circule dans un transistor bloqué puisque ses deux jonctions sont polarisées
en sens inverse. Le transistor se comporte comme un circuit ouvert de telle sorte que le
collecteur est isolé de l’émetteur.
3.3.2. Fonctionnement normal
On aura donc :
I C =α I E + I CB 0 et I E =I B + I C ⇒ I C =α ( I B + I C ) + I CB0
D’où, en posant :
α
β= et I CE 0=( β +1 ) I CB 0
1−α
IC
I Csat
IB
I Bsat
V CB IC
IB
V CE EC
V BE
EB IE
PTrMAX
PTrMAX =V CE . I C ⇒ I C =
V CE
Le réseau de transfert en courant est constitué par un ensemble des droites de pente β . Cette
dernière dépend légèrement de V CE . Ces droites sont généralement considérées confondues
(voir figure 3.10).
Ce sont des droites presque horizontales généralement considérées confondues (voir figure
3.10). Chacune d’elles s’obtiennent à un courant I Bconstant donné.
V CE =15 V
IB
V CE =5 V
Toutes les caractéristiques d’un transistor peuvent être vues à la figure 3.10.
RC
V CB IC
IB RB
V CE EC
V BE
EB IE
Elle est donnée par la relation qui lie les variables d’entrée. Ainsi la maille d’entrée du circuit
de la figure 3.11 permet d’écrire :
−1
∆ A ≡ I B= ( V −E B )
R B BE
Elle est donnée par la relation qui lie les variables de sortie. Ainsi la maille de sortie du circuit
de la figure 3.11 permet d’écrire :
−1
∆ C ≡ IC = ( V −EC )
RC CE
I C (mA ) I B=I B 3
EC
I B=I B 2
RC
I B=I B 1
I B=I B 0
S0 ∆C
IC0
EB I B=I B−1
RB I B0
I B (μA) V CE (V )
V CE 0 EC
V BE 0
E0
EB
∆A
V BE (V )
Les éléments qui influent sur le point de repos sont les éléments de polarisation et les
caractéristiques du transistor. Si on suppose que les éléments de polarisation ne sont pas
susceptibles de varier, on ne peut pas négliger la variation des caractéristiques du transistor.
3.5.3.1. Influence de la température
La variation du courant I C (∆ I C ) est due essentiellement à celle du I CB0 (∆ I CB 0) mais aussi aux
variations de V BE (∆ V BE) et β (∆ β ).
∆ I C =S1 ∆ I CB0 + S 2 ∆ V BE +S 3 ∆ β
S 1=
∆ IC
∆ I CB0 |β=C
V BE =C
st
st
; S 2=
∆ IC
∆ V BE |
I CB 0=C
β =C st
st ; S 3=
∆ IC
∆β |
I CB 0=C
st
V BE=C st
La stabilisation thermique sera d’autant meilleure que les facteurs de stabilisations ont des
valeurs absolues faibles.
Application : Faire l’analyse des différents montages de polarisation vus (figures 3.13.a,
3.13.b et 3.13.c).
3.5.5. Paramètres essentiels des transistors
Le choix d'un transistor (au premier ordre) se fera en considérant les paramètres suivants :
Package" signifie "boîtier": il existe de nombreuses formes de boîtier, qui sont codifiées. En
voici quelques exemples à la figure 3.14.
On peut modéliser un transistor en régime statique par schéma électrique équivalent suivant
son état de fonctionnement (voir figure 3.15).
Figure 3.16
Les équations des droites d’attaque et de charge pour le montage de la figure 18, sont :
−1 −1
I B=
RB
( V BE−e B ) ; I C = ( V −E ) ; e B=KE .
RC CE
Un transistor se bloque lorsque les jonctions B-E et B-C sont polarisées en inverse et le
courant de base négatif pour le NPN et positif pour le PNP.
Quand R B est relié à la masse (K =0)⇒e B =0 ⇒ I B ≤ 0 ⇒ transistor bloqué.
3.6.1.3. Fonctionnement saturé
I Csat
NB : lorsque 0< I B < , le transistor fonctionne en régime d’amplification.
β
3.6.2. Régime d’amplification
{ {
I B =I B 0+ i b (t) I B =i B ( t )
I C =I C 0 +i c (t) I C =i C ( t )
avec
V BE =V BE 0 + v be (t) V BE=v BE ( t )
V CE =V CE 0+ v ce (t) V CE =i CE ( t )
et à
i B =I B 0−I bmax
Le courant
i C ( t )=I C 0 + I cmax sin ( ωt )
et la tension
v CE ( t ) =V CE0 −V cemax sin ( ωt )
i c (t)
i b (t) IC
S1
S0
S2
IB V CE
E2 v ce (t)
E1 E0
v be (t)
V BE
Figure 3.18
3.6.2.1. Droite de charge dynamique
Elle est obtenue comme la droite de charge statique mais faisant intervenir les éléments à
considérer en dynamique (figure 3.17).
Application : calculer la droite de charge dynamique du circuit représenté à la figure 3.17.
3.6.2.2. Influences des caractéristiques du transistor sur les signaux dynamiques
Même si les grandeurs d’entrée sont exactement sinusoïdales, le fait que les caractéristiques
de sortie ne sont pas rigoureusement équidistantes entraine une déformation des grandeurs de
sortie.
Les points E1 et E2 ne sont plus symétriques par rapport à E0 (voir figure 3.18), il en résulte
une distorsion de i b ,i c et v ce.
ve
Quand R B très grande (commande en courant), on a : v be ≪ R B i b ⇒ i b ≃ . Les points E1 et E2
RB
sont symétriques par rapport à E0. Le signal i b est pratiquement sinusoïdal et les signaux v ce et
i c ne sont pas ou sont très peu déformés.
Lorsque les variations d’une grandeur par rapport à sa valeur de repos, sont très faibles en
amplitude, on dit que c’est le régime des petits signaux.
i b ≪ I B 0 , i c ≪ I C 0 , v be ≪ V BE 0 , v ce ≪ V CE 0
Dans ces conditions, les parties décrites par les points de fonctionnements peuvent être
assimilées à des segments de droites passant les points de repos.
3.6.3.2. Schéma équivalent du transistor bipolaire en régime des petits signaux
ic
ib
v ce
v be
Toutes les caractéristiques ne passant pas par S0 (i b ≠ 0 ) ont des équations de la forme :
y=ax+ b ⇒ i c =a v ce + b ; v ce =0 ⇒ ic =b=β i b
ic
β ib ρ v ce
On détermine :
'
a=
d v be
d ib
'
et b =
d v be
d v ce | i b=0
=μ
v be=r i b + μ v ce
On peut modéliser l’entrée du transistor de la figure 3.19 par le schéma de la figure 3.21.a. La
figure 3.21.b est le schéma équivalent d’un transistor bipolaire en régime de petits signaux
ib ib ic
r r
v be v be β ib ρ v ce
μ v ce μ v ce
E E
On peut modéliser n’importe quel circuit à 4 pôles sous la forme de la figure 3.22. Ce modèle
s’appelle quadripôle.
[ ] [ ]
U1
I2
I
U2
h h
[
= [ H ] 1 avec [ H ] = 11 12 ⇒ U 1=h11 I 1 +h12 U 2
h21 h22 I 2=h21 I 1+ h22 U 2 ]{
Ainsi on obtient :
h11 =
U1
I 1 U =0| '
:impédance d entré à sortie en CC
2
h21=
I2
I1 |
U 2=0
: gain en courant , sortie en CC
h12=
U1
U2 |
I 1=0
:gain inverse en tension , entré ouverte
h22=
I2
U2 |
I 1=0
:admittance de sortie , entré ouverte
Le montage de la figure 3.23 est le schéma équivalent d’un quadripôle suivant les paramètres
hybrides.
h11
I1 I2
h21 I 1
+ U2
U1 h12 U 2 h22
−1
On parle du montage base commune lorsque la base d’un transistor est en même temps
accessible à l’entrée et à la sortie (figure 3.24.a). On parle du montage collecteur commun
lorsque le collecteur d’un transistor est en même temps accessible à l’entrée et à la sortie
(figure 3.24.b). L’émetteur commun (figure 3.19) quant à lui permet d’avoir accès à
l’émetteur du transistor à l’entrée.
is
ie is ie
vs
ve ve
vs
Quelque soit le type de montage (BC, CC ou EC), un transistor peut être vu comme un
quadripôle. Ainsi, on peut déterminer ses paramètres hybrides. Pour les différencier selon le
type du montage adopté, on utilise les indices b (hijb) pour le montage BC, c (hijc) pour le
montage CC et e (hije) pour le montage EC.
NB : Les hij d’un type de montage à un autre ne sont pas identiques. Exemple : h11e ≠ h11b.
Quand l’indice n’est pas spécifié dans le schéma équivalent d’un transistor dans un montage,
il s’agit des hije. La quasi-totalité des schémas équivalents d’un transistor des les montages
utilise les hije.
Il faut aussi noter qu’il n’y a pas de différences entre le schéma équivalent d’un transistor
NPN et celui d’un transistor PNP pour la simple raison que le sens du courant n’est pas
important.
Pour le montage EC, h11 est la pente de la caractéristique d’entrée autour du point de repos, h 12
est négligeable.
1
h21=β et h22=
ρ
A la température de 25 °C, on a :
25 25 β
h11 e ( Ω )= = ; I ou I C de polarisationChapitre 4 : Transistor à effet de
I B ( mA ) I C (mA ) B
champ
Le TEC à jonction est un transistor unipolaire. Il fonctionne uniquement grâce aux porteurs
majoritaires. Son acronyme anglais est JFET (Jonction Field Effet Transistor). Contrairement
aux transistors bipolaires dont le fonctionnement repose deux types de porteurs les trous et les
électrons, les transistors unipolaires fonctionnent avec un seul type de charges, les trous ou les
électrons.
4.1.1. Structure et symbole du TEC
Le nom effet de champ se rapporte à la couche de déplétion qui entoure chaque jonction PN
(figure 4.1). Les électrons qui circulent de la source au drain passent le canal réservé entre les
deux zones de déplétion. La largeur de ces zones détermine celle du canal. Plus la tension V GS
est négative, plus le canal devient étroit. Donc cette tension commande le courant.
La différence essentielle entre un TEC à jonction et un transistor bipolaire est que la grille est
soumise à une tension négative (VGS) alors que la base est soumise à une tension positive
(VBE). Le TEC à jonction est un dispositif commandé par la tension alors que le transistor
bipolaire est commandé par le courant.
Il existe deux types de TEC : TEC à canal N et TEC à canal P (figure 4.2).
Couches de déplétion
ID
D
N
G G
P P V DS
N
V GS
S
D D
VDS < 0
VDS > 0 G
G VGS > 0
VGS <0
S S
TEC à canal N TEC à canal P
Chapitre 4 : Transistor à effet de champ 2016-2017
GONDA Moussa 55
Université de Maradi/IUT/GEI/UP électronique/cours électronique de base
Figure 4.3
4.1.3.1. Réseau d'entrée
Les transistors JFET doivent uniquement être utilisés avec des tensions V GS négatives et
inférieures à la tension de claquage inverse. La caractéristique d’entrée est celle d’une diode
polarisée en inverse. On a donc toujours : IG = 0.
4.1.3.2. Réseau de sortie
Dans le réseau des caractéristiques de sortie I D =f (V DS ) (figure 4.4), on observe quatre zones
différentes. Une zone linéaire dite résistive, une zone de coude, une zone de saturation (I D ≃
constant), et zone d’avalanche.
VGS = 0
IDSS
VGS = -1
VGS = -2
VGS =-VP
VDS
VP - 2 VP - 1 VP
1ier cas : VGS = 0 :dans ce cas le fonctionnement d’un TEC passe par trois étapes distinctes
lorsque VDS augmente ;
lorsque VDS est faible, le courant ID tend à augmenter avec VDS : donc le canal se
présente comme une résistance ohmique linéaire jusqu’à une valeur V DS = VP où VP est
la tension de pincement ou de coude (pinch of voltage) ;
quand VDS > VP, deux phénomènes simultanés se produisent :
le courant ID tend à augmenter avec VDS ;
la jonction G-D est polarisée en inverse et présente une zone de transition
dépeuplée en porteurs libres ce qui étranglera le canal et le courant I D tend à
diminuer. Donc les deux phénomènes précédents font que le courant I D reste
constant. Cette zone est appelée zone de pincement.
Quand VDS atteint une valeur limite, la jonction G-D atteint zone de claquage.
2ième cas : VGS < 0 : si on maintient VGS négative, on accentue la polarisation inverse de la
jonction G-D. Donc la zone de pincement sera à partir de V DS =VGS + VP. Lorsque VDS = 0
⇒ VGS = -VP = VGSof et ID = 0.
NB : Le TEC est utilisé dans la zone de pincement.
4.1.3.3. Caractéristique de transfert I D =f (V GS)
I DSS : courant mesuré lorsque V GS=0. I D =f (V GS) est une courbe quadratique voir figure 4.5.
C’est pour cela que les TEC sont souvent appelés des composants quadratiques.
VGS = 0
I D =f (V GS) IDSS
VGS = -1
VGS = -2
VGS =-VP
VGS VDS
VGSof
gm [ Ω ] =
−1
d V GS
=
VP (
d I D 2 I DSS
1+
VP
=
)
V GS −2 I DSS
V GSof
1−
(
V GS
V GSof )
2 I DSS −2 I DSS
SiV GS=0⇒ gm 0= =
VP V GSof
SiV GS=V GSof ⇒ gmof =0
La largeur de la zone de déplétion diminue avec la température ce qui induit une croissance
du courant drain. Mais la mobilité des porteurs diminue avec la température. C’est le second
effet qui est prépondérant pour le courant drain élevé et il n’y a pas de risque d’emballement
thermique avec les transistors à effet de champ.
4.1.4. Polarisation des transistors à effet de champ
La grille est reliée à la masse par une résistance R G de forte valeur (figure 4.5.a). Comme le
courant grille est nul, le potentiel de grille est nul. Le courant drain produit dans la résistance
de source une chute de tension égale à R SID. La tension grille-source vaut donc : V GS = - RSID.
La grille est bien négative par rapport à la source.
l’équation de la droite d’attaque est : VGS = - RSID ;
et celle de la droite de charge est : E =VDS + (RS + RD)ID.
L'intersection de ID = -VGS /RS avec la caractéristique de transfert (voir figure 4.5.b) définit la
tension VGS et la valeur de ID au point de fonctionnement.
VGS = 0
RD
VGS = -1
E
VGS = -2
RG RS VGS = -VP
VGS
-VP VDS
Si on pose :
V GS −V GS ID 2
x= = et y = ⇒ y=(1−x)
V GSof VP I DSS
(1
( x=0 , y=1 ) x= , y=
4
9
16
1
)( 1 3
; x= , y = ; x= , y=
2 4 4
1
16 )(
; ( x=1 , y =0 ) )
A partir de ces points on obtient la caractéristique de transfert de la figure 4.6.
ID
I DSS
9
16
V GS 1
V GSof 1 3 1 1 16
4 2 4
On polarise un TEC près du milieu de sa gamme des courants utiles. Donc la caractéristique
normalisée, on le polarise à environ :
9 8 1 ID I DSS V GS 1 V GSof
≃ = = ⇒ I D= ce qui correspond à x= = ⇒V GS =
16 16 2 I DSS 2 V GSof 4 4
L’examen des caractéristiques d’un JFET polarisé dans la zone de saturation montre que les
équations qui régissent le fonctionnement sont :
i G=0 et i d=f (v gs , v gs )
∂i D ∂i D ∂ iD ∂ iD
iD = d vGS + d v DS ⇒ ∆ i D= ∆ v GS + ∆ v DS
∂ v GS ∂ v DS ∂ v GS ∂ v DS
∂ iD ∂ iD
∆ i D=i d ; d v GS =v gs ; ∆ v DS =v ds ; on a donc i d= v gs + v
∂ v GS ∂ v DS ds
Si on pose :
∂ iD 1 ∂ iD 1
gm = et = ⇒ i d =gm v gs+ v ds
∂ v GS ρ ∂ v DS ρ
id
v gs gm v gs ρ v ds
MOSFET est un acronyme pour « Metal Oxide Semiconductor Field Effect Transistor ». Les
MOSFET ou transistors MOS sont des transistors à effet de champ dont la grille métallique
est totalement isolée du canal par une mince couche isolante d’oxyde de silicium (S iO2)
d’épaisseur voisine de 0,1 µm (figure 4.8.a).
La grille, la couche de silice et le canal constituent un condensateur dont la polarisation peut
modifier la conductivité du canal. Le changement peut résulter soit d’une modification de la
concentration en porteurs majoritaires et l’on a des MOS à canal diffusé ou à déplétion soit
G P Substrat
D D
N N
G P Substrat G P Substrat
VDD VDD
VGG N N
VGG
S S
Chapitre 4 : Transistor à effet de champ 2016-2017
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Université de Maradi/IUT/GEI/UP électronique/cours électronique de base
A la figure 4.9.a, on a V GG < 0. Cette tension négative amènera des électrons sur la grille. Ces
charges repoussent des électrons libres dans canal N et laissent une couches d’ions positifs
dans une partie du canal, qui s’appauvrit ainsi en électrons libres donc le courant I D décroit.
Plus VGG devient négative, plus la déplétion augmente et plus le courant ID décroit.
4.2.3. Régime d’enrichissement
A la figure 4.9.b, on a VGG > 0. L’application de cette tension (charges positives) sur la grille
induit des charges négatives dans canal N qui s’enrichisse ainsi en électrons libre, donc le
courant ID croit. Plus VGG devient positive, plus le courant ID croit.
4.2.4. Caractéristiques d’un MOSFET
4.2.4.1. Caractéristiques de sortie I D =f (V DS )
Pour les tensions VGS positives, il y a un accroissement du nombre de porteurs libres dans le
canal (enrichissement) et pour les tensions VGS négatives, on a un appauvrissement (figure
4.10). L’expression du courant drain est comme pour un JFET mais cette fois V GS peut être
positif ou négatif. Elle est donnée par :
( )
2
V
I D =I DSS 1+ GS
VP
VGS = 1
VGS = 0
V
VGS = -1 V
VGS = -2 V
VGS = VGSof
Régime de Régime
déplétion d’enrichissement
IDSS
VGSof
VGS
G P
Substrat VDD
VGG N
Quand VGS = 0, VDD tend à attirer les électrons libres de la source vers le drain mais le substrat
P n’a que quelques électrons libres d’origine thermique. En dehors de ce courant, I D = 0. C’est
pourquoi le TEC-E s’appelle MOSFET normalement ouvert. Pour que le courant passe, il faut
appliquer une tension VGG suffisamment positive. Les charges positives de la grille induisent
des charges négatives dans le substrat. Ces charges sont des ions négatifs engendrés par des
électrons de valence se recombinant avec les trous du substrat P. Si on augmente V GG, les
charges positives augmentent sur la grille et peuvent attirer sur les orbites autour des ions
négatifs. Cela peut créer une mince couche d’électrons libres qui va de la source au drain.
Cette couche surajoutée d’électrons libres proche de la couche d’oxyde ne se comporte pas
comme un SCE de type P, mais comme un SCE de type N. Donc la couche du matériau en
contact avec l’oxyde est dite ‘’la couche d’inversion de type N’’.
4.2.5.1. Tension de seuil
La tension VGS minimale qui produit une couche d’inversion est la tension de seuil V GS(th)
(threshold voltage).
NB : les fiches signalétiques donnent : ID1 et VGS1 en plus VGS(th) ; on détermine ainsi :
I D1
K= 2
[ V GS −V GS (th ) ]
ID
VDS
VGS = 0
V ID1
VGS = -1 V
VGS = -2 V
VGS = VGSof
VGS
VGS(th VGS1
)