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Chapitre 2
II n'est pas nécessaire de connaître le principe de fonctionnement des composants tels que
les diodes, les transistors, etc., pour savoir s'en servir correctement.
Les caractéristiques électriques externes données par les constructeurs sous forme de tableaux et
de courbes caractéristiques suffisent très largement.
Pourtant, certains élèves à l’esprit curieux, ne se sentent pas à l'aise avec un nouveau composant
tant que le mystère de son fonctionnement interne reste aussi hermétique que la capsule qui
l'entoure.
Dans le domaine de la technique, la curiosité est une grande qualité et nous ne voudrions surtout
pas décevoir ces étudiants. Aussi, vous trouverez dans le présent chapitre les bases théoriques
qui permettront de comprendre le fonctionnement interne des dispositifs qui seront étudiés plus
loin dans ce cours.
1.1. Résistivité
ρ⋅l
Rappel : la loi de Pouillet s’écrit : R=
s
Dans celle-ci, ρ représente la résistivité et a une valeur qui dépend de la nature du corps
considéré. Ainsi, à la température ordinaire, on relève les grandeurs suivantes :
Pour les conducteurs métalliques, le coefficient de température est positif, alors que pour les
semi-conducteurs celui-ci est, d'une part, négatif, et d'autre part, bien plus élevé en valeur
absolue.
1.5. En résumé
2. AU NIVEAU ATOMIQUE
2.1. Rappels
Figure 2.2
Les atomes d'un corps conducteur ont moins de 4 électrons de valence et, afin de réaliser
l'octet, tendent plus facilement à perdre ceux-ci qu'à en gagner. Ces électrons de valence sont
donc peu liés aux noyaux et deviendront « facilement » des électrons libres.
Exemple de corps conducteur : l'aluminium (Al) (Figure 2.1).
Un atome d'un corps isolant a plus de 4 électrons de valence et n'a donc pas tendance à
perdre ceux-ci qui sont fortement liés au noyau. Un échantillon d'un tel corps offrira donc très peu
d'électrons libres et, par conséquent, présentera une résistivité élevée.
Exemple de corps isolant : le soufre (S) (Figure 2.2).
On sait qu'il faut communiquer une énergie assez considérable à un corps terrestre si on veut le
satelliser autour de la terre. Cette énergie est d'autant plus grande que l'orbite sur laquelle on veut
placer le satellite est éloignée de la terre.
II en va de même pour les électrons d'un atome dont les orbites plus ou moins éloignées du noyau
correspondent à des énergies plus ou moins élevées. On va même jusqu'à caractériser chaque
orbite par le niveau d'énergie qui lui correspond.
Contrairement aux satellites terrestres, les électrons ne peuvent évoluer que sur certaines orbites
correspondant à des niveaux d'énergie bien déterminés qu'on appelle niveaux permis.
Tout niveau intermédiaire entre deux niveaux permis est un niveau interdit.
Les électrons peuvent occuper les niveaux permis en suivant les règles suivantes :
Figure 2.3 (c) Une maille du réseau cristallin de Ge Figure 2.4 un atome à 4 électrons
de valence
Nous parvenons ainsi à une représentation bidimensionnelle d'un réseau cristallin, telle celle de la
figure 2.5.
Figure 2.5
3. L’AGITATION THERMIQUE
Les particules qui constituent la matière sont en perpétuel mouvement : les électrons
tournent autour des noyaux et ceux-ci, sont animés de mouvements vibratoires autour de leurs
positions moyennes. Ces mouvements s'appellent l'agitation thermique. On a établi une
corrélation entre la température d'un corps et le degré d'agitation des particules qui le constituent.
• la dilatation est un phénomène qui s'explique par le fait que plus les atomes s'agitent plus ils ont
tendance à se repousser loin les uns des autres, augmentant ainsi le volume occupé par l'édifice
atomique ;
• la fusion des solides survient lorsque l'agitation des atomes est telle que des liaisons se rompent
et que l'édifice s'écroule ;
• la vaporisation est le passage de l'état liquide à l'état gazeux. Ce phénomène a lieu quand les
atomes (ou les molécules) sont projetés à de grandes distances les uns des autres par la violence
de l'agitation. Ils n'ont plus alors d'autres contacts entre eux que des chocs, ce qui explique
l'élasticité des gaz.
II n'y a, théoriquement, pas de limite supérieure à la température que peut atteindre un corps.
En revanche, l'absence totale d'agitation thermique survient à -273,15°C. Cette température,
est la plus basse qu'on puisse concevoir, et s'appelle le zéro absolu.
4. SEMI-CONDUCTEURS INTRINSÈQUES
La nature des semi-conducteurs est telle que des quantités même très faibles de certaines
impuretés modifient considérablement leurs caractéristiques électriques. On qualifie
d'« intrinsèque » un semi-conducteur dont le taux d'impureté est extrêmement faible : moins d'un
atome d'impureté pour cent millions d'atomes de germanium et moins d'un atome d'impureté pour
dix milliards d'atomes de silicium (!).
Remarquons que ce qui vient d'être dit explique plusieurs faits rencontrés
lors de la définition des semi-conducteurs :
• pratiquement nulle pour les conducteurs métalliques car, dès que la température atteint
quelques degrés Kelvin, pratiquement tous les électrons de valence passent à l'état
d'électrons libres (puisque E ≅ 0). Le fait que la résistivité des métaux augmente très
légèrement lorsque la température s'élève s'explique de la façon suivante : l'amplitude des
vibrations des ions du réseau cristallin croît avec la température, ce qui amène des collisions
plus fréquentes entre électrons libres et ions, c'est à dire à une diminution de la mobilité des
électrons libres.
• pratiquement nulle pour les isolants car l'énergie nécessaire à la libération d'un électron
est très importante.
• pratiquement nulle pour les isolants et les conducteurs métalliques pour les mêmes
raisons que ci-dessus.
Voici plus fort encore : Les trous (positifs) peuvent se déplacer ! En effet, quand un trou
est créé par le départ d'un électron de valence, un électron de valence d'un atome voisin peut
aisément le "remplir" en brisant sa propre liaison covalente et en "sautant" vers le premier atome.
Si un trou se trouve en A et un électron de valence en B, lorsque celui-ci remplit le trou en A, il
crée un trou en B et le trou s'est donc déplacé de A en B (Figure 2.8). Remarquez également que
le trou s'est déplacé en emportant sa charge positive.
Figure 2.8
Si la conductibilité par les électrons libres se conçoit aisément, celle par les trous est moins
évidente. Aussi, faites bien attention à ce qui suit. Si on applique un champ électrique à un
semi-conducteur contenant des électrons libres et (donc) des trous, les électrons libres vont se
déplacer du pôle négatif vers le pôle positif tandis que les trous vont se comporter en
charges positives, et donc se déplacer du pôle positif vers le pôle négatif. Cela n'est
d'ailleurs pas en contradiction avec une des définitions du courant électrique qui veut que celui-ci
soit un écoulement d'électrons du pôle négatif vers le pôle positif. En effet, souvenons-nous qu'un
trou se déplaçant vers la droite est en fait un électron (non-libre) se déplaçant vers la gauche
(Figure 2.8). En conséquence, le courant dans un semi-conducteur peut être considéré comme
composé de deux parties : le courant d'électrons libres dans une certaine direction (imposée par le
champ électrique), et le courant de trous dans la direction opposée. Le courant total s'obtient en
additionnant ces deux parties.
Figure 2.9
Il reste un dernier point très important à préciser : bien que l'on vienne de rappeler que le
courant de trous est dû à des électrons qui se déplacent, il est fondamental de comprendre que ce
mouvement électronique ne soit pas du même type que celui qui crée le courant d'électrons libres.
En effet, les électrons qui causent le courant de trous sautent de trou en trou sans avoir jamais
assez d'énergie pour se libérer, alors que les électrons libres ont une énergie suffisante pour se
déplacer à travers le cristal sans jamais être liés en aucune façon à un atome particulier. Dans un
même ordre d'idée, on comprendra aisément que les électrons libres se déplacent plus rapidement
que les trous car ces derniers doivent effectuer un grand nombre de "petits sauts". On dit que
les électrons libres ont une mobilité supérieure à celle des trous.
5. SEMI-CONDUCTEURS DOPÉS
Jusqu'à présent, nous avons étudié exclusivement les semi-conducteurs intrinsèques. Dans
pratiquement toutes les applications, on utilise des matériaux auxquels, après une purification très
poussée, on a ajouté volontairement un nombre fixé d'impuretés. Deux type d'impuretés sont
utilisées : soit un élément ayant 3 électrons de valence, soit un élément ayant 5 électrons de
valence. Après cette opération d'insertion contrôlée d'impuretés, le matériau est appelé « semi-
conducteur dopé ».
Figure 2.10
Les porteurs dus aux impuretés étant d'une façon générale toujours BEAUCOUP
plus nombreux que les porteurs d'origine thermique, on remarque que, dans le cas
présent, la GRANDE MAJORITE des porteurs sont des trous.
Pour cette raison, dans un semi-conducteur dopé de type P :
- les trous sont appelés « porteurs majoritaires »,
- les électrons libres sont qualifiés de « porteurs minoritaires ».
Enfin, dans ce type de semi-conducteur, les atomes d'impureté
portent le nom d'« atomes accepteurs ».
La figure 2.11 montre la représentation symbolique adoptée pour
les semi-conducteurs de type P.
Figure 2.11
Figure 2.13
Dans ce type de semi-conducteur, les électrons libres sont nommés « porteurs majoritaires »,
alors que les trous s'appellent « porteurs minoritaires ».
Les atomes d'impureté se font cette fois appeler « atomes donneurs ». La figure 13 montre la
représentation symbolique adoptée pour les semi-conducteurs de type N.
Quand un électron libre se déplace dans le réseau cristallin, il peut rencontrer un trou, le
combler et redevenir ainsi un électron de valence, c'est-à-dire un électron lié au réseau. Ce
phénomène porte le nom de recombinaison. Après une recombinaison, deux porteurs ont
disparu : le trou qui n'existe plus et l'électron qui n'est plus libre. Le taux de recombinaison
dépend du nombre de trous et d'électrons libres présent dans le matériau considéré.
Lorsque le taux de production thermique de paires électron libre/trou est égal au taux de
recombinaison, le nombre des porteurs présents ne varie pas (d’un point de vue
macroscopique) et on dit que le matériau est en équilibre thermique.
Dans les semi-conducteurs dopés, le nombre de trous n'est plus égal au nombre
d'électrons libres et le nombre de porteurs dus aux impuretés est, aux températures ordinaires,
TRES LARGEMENT SUPERIEUR au nombre de porteurs d'origine thermique. Comme le
nombre de porteurs dus aux impuretés ne dépend pas de la température, la résistivité d'un semi-
conducteur dopé ne varie qu'assez peu en fonction de celle-ci, aux températures ordinaires. A ces
températures, la conductivité du semi-conducteur dopé diminue légèrement lorsque la température
augmente car la mobilité des porteurs diminue.
Par contre, lorsque la température croît fortement, le nombre des porteurs d'origine
thermique peut devenir comparable et même très supérieur à celui des porteurs dus aux
impuretés. Dans ce cas, le semi-conducteur redevient intrinsèque (majorité de porteurs d'origine
thermique) et la résistivité diminue lorsque la température augmente. La figure 2.15 illustre cela.
ρ (Ω cm /cm)
2
5
10 ρ (Ω cm /cm)
2
4
10
3 3
10 10
2 2
10 10
10 10
1 1
D I
0,1 0,1
200 400 600 T(°C) -200 0 200 400 600 T(°C)
7. QUESTIONNAIRE
(d) Un trou :
sont toujours plus nombreux que ceux produits par agitation thermique
sont toujours porteur d’une charge électrique négative
sont toujours des porteurs majoritaires dans leur propre région
sont fortement liés aux atomes du semi-conducteur
les électrons libres se déplacent vers le pôle positif et les trous vers le pôle négatif
les électrons libres se déplacent vers le pôle négatif et les trous vers le pôle positif
les électrons libres se déplacent vers le pôle positif et les électrons de valence vers
le pôle négatif
les électrons libres et les trous se déplacent vers le pôle positif