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Chapitre.2. matériaux diélectriques Cours Y.

BELLEBNA

Chapitre.2.MATERIAUX DIELECTRIQUES

1. Définition

Les isolants ou diélectriques sont des matériaux ayant une résistivité très élevée :
108à 1016Ω.m, car ils contiennent très peu d’électrons libres. Un isolant est
caractérise par ses propriétés électriques, mécaniques, chimiques et thermiques.
Un bon isolant ne devrait pas laisser passer de courant lorsqu’il est soumis à une
tension continue. Autrement dit, sa résistance en CC doit être infiniment grande.
Cependant, en pratique, un courant de fuite très faible circule dans tous les
matériaux isolants utilises en HT continue. Le courant passant à travers un isolant
en HT continue est également constant et est appelé courant résiduel. En HT
alternative, n’importe que matériau isolant laisserait passer un courant capacitif.

Les isolants sont utilises pour :

- assurer une séparation électrique entre des conducteurs portes a des potentiels
différents afin de diriger l’écoulement du courant dans les conducteurs désires→
protection des personnes et des équipements ;

- supporter les éléments d’un réseau électrique et les isoler les uns par rapport aux
autres et par rapport à la terre ;

-remplir les fonctions de diélectrique d’un condensateur.

Quelques milieux diélectriques solides usuels

 Le verre, utilisé pour faire des isolateurs de lignes haute tension


 La céramique, très utilisée pour les matériels HTB des postes électriques
 La plupart des plastiques
 Le Polypropylène, utilisé en particulier dans les condensateurs.

2. Les différents types de diélectriques

Sous l’action de champ électriques les charges positives, de certains matériaux


diélectriques déplace selon la direction de champ électrique et les charges
négatives selon la direction opposée, créant des dipôles électriques +/- orientés
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parallèlement au champ. Une fois le champ électrique annulé les charges


reprennent leur position d’équilibre et la polarisation disparait. Ce sont des
matériaux PARAELECTRIQUES.

D’autres matériaux peuvent être observés pour des matériaux polarisables ayant
une polarisation particulière. Effet, l’agencement des charges, qui est régie par la
symétrie du matériau influe sur les possibilités de mouvement des charges. Ainsi les
caractères PIEZOELECTRIQUE et PYROELECTRIQUE ne sont observés que pour
certaines symétries des cristaux. Les matériaux diélectriques sont donc classés
donc en différentes catégories selon qu’ils sont uniquement polarisables par un
champ ou par d’autres contraintes.

1. Les piézoélectriques

Sont des matériaux polarisables également par contrainte mécanique, le plus


célèbre d’entre eux de zirconate titanate de plomb Pb [ZrTi] O3.

2. Les pyro-électriques

Sont capables sous l’effet de la chaleur d’émettre un courant (capteur de


mouvement fonctionne à base de changement de température).

3. Grandeurs caractéristiques des milieux diélectriques.

Les matériaux diélectriques sont caractérisés en particulier par :

• leur rigidité diélectrique

• leur permittivité diélectrique ε

3.1 Permittivité diélectrique ou constante de diélectrique :

La permittivité, plus précisément permittivité diélectrique, est une propriété


physique qui décrit la réponse d‘un milieu donné à un champ électrique appliqué.

Soit un condensateur plan a vide (ou a air) :

Sa capacité est :

Ou ε0 = 8,85.10−12 F/m est la permittivité absolue du vide (ou de l’air).


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Si le même condensateur est rempli par un isolant, sa capacité devient :

La permittivité relative ou constante de diélectriquesest définie par le rapport :

La permittivité absolue est :

Pour l’air, les gaz et le vide ou constante de diélectriques, ε r = 1. Donc, ε =ε0 =


8,85.10 12 F / m

La constante diélectrique ou permittivité du vide se définit comme :

Où :
- μ0 est la constante magnétique
- c est la vitesse de la lumière dans le vide.

Pour tous les autres isolants, la constante de diélectriques εr> 1.

NB : De plus la constante de diélectriques augmente de plus le matériau est


devenu conducteur.

3.2.Rigidité diélectrique

La rigidité diélectrique d’un milieu isolant représente la valeur maximum du


champ électrique que le milieu peut supporter avant le déclenchement d’un arc
électrique (donc d’un court-circuit).On utilise aussi l'expression champ disruptif.
Pour un condensateur, quand cette valeur est dépassée, l’élément est détruit. La
valeur maximale de la tension électrique appliquée aux bornes, est appelée tension
de claquage du condensateur. Si le champ électrique dépasse la rigidité
diélectrique du matériau, on parle de claquage, et le matériau peut voir ses
propriétés physiques modifiées, parfois de façon réversible, et parfois de façon
irréversible.
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Cas particulier

Dans le cas d'un isolant gazeux, la rigidité diélectrique dépend de la pression du


gaz, selon une relation non linéaire. (Loi de Paschen)

La rigidité diélectrique dépend de :

- la fréquence, la forme et la durée d’application de la tension ;

3.3. Angle de pertes diélectriques et facteur de dissipation diélectrique

3.3. 1. Circuit équivalent d’une isolation en

Un isolant place entre deux conducteurs peut être modélise de manière


simplifiée par le circuit équivalent suivant :

C : représente la capacité entre les deux conducteurs et la résistance R est la


résistance d’isolement de l’isolant, elle est toujours ≥ 10 12 Ω.
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3.3.2. CALCUL DE L’ANGLE DE PERTES DIELECTRIQUES :

L’angle de pertes δ est défini comme étant l’angle complémentaire du déphasage


entre la tension U entre les conducteurs et le courant de fuite I traversant l’isolant
:

On a :

La valeur tanδ est appelée facteur de dissipation diélectrique.

L’angle de pertes caractérise la qualité d’un isolant :

- bon isolant →résistance d’isolement R élevée⇒ δ faible ;

- mauvais isolant → R faible ⇒ δ élevé.

En pratique, le facteur de dissipation tanδ varie entre 10−2 et 10−4.

3.3.3. Indice de pertes

On définit également l’indice de pertes par :


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Avec "

' ''
εr : c’est la permittivité complexe. ε r=ε r + jε r

3.3.4. Calcul des pertes diélectriques


Un isolant est le siège d’un dégagement de chaleur dû aux pertes diélectriques.
On montre que la puissance par unité de volume des pertes diélectriques est :

Avec:

P u : Pertes diélectriques (en W /cm3) ;

ε"r : Indice de pertes.

f: Fréquence (Hz) ;

E : Valeur efficace du champ électrique (enV/cm).

4. Polarisation de diélectrique

Malgré l'impossibilité des milieux diélectriques de conduire le courant, ils


présentent de nombreuses caractéristiques électriques. En effet les atomes qui
constituent le matériau peuvent présenter des dipôles électrostatiques qui sont
susceptibles d'interagir avec un champ électrique. Cette interaction se traduit par
la création d'une polarisation reliée à ce champ électrique.
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4.1. Types des polarisations :

La polarisation de diélectrique vient donc de différents effets physiques :

1. La polarisation électronique : est due au déplacement du nuage d’électrons


par rapport au noyau positif, sous l’action d’un champ E. dans ce cas, la
polarisation se produit rapidement durant un bref moment (de l’ordre de 10 -
15
s). Elle se produit dans les atomes et les ions.

Le processus de la polarisation électronique peut être compris en considérant


l’atome le plus simple, à savoir l’atome d’hydrogène (1 électron en orbite d’un
noyau contenant un proton).
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L’orbite à gauche est celle qui existe avant l’application d’un champ électrique
(pas de polarisation), tandis que celle de droite est obtenue après polarisation.

2. La polarisation atomique ou ionique due aux déplacements des atomes ou


des ions dans la structure du matériau,

Les polarisations électronique et ionique ont beaucoup en commun. Dans les deux
cas, il s’agit de déplacement de charges (et non pas rotation) dans la direction du
champ électrique.

4.2. Polarisation dipolaire (d’orientation) :

Elle est spécifique aux diélectriques polaires, les dipôles s’orientent suivant la
direction du champ électrique applique (voir figure). En l’absence de champ, les
dipôles sont orientes de façon désordonnée, de telle façon que la polarisation
globale est pratiquement nulle.
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3. Polarisation macroscopique : est due a des déplacements de charges dans


l'ensemble du matériau.

4.2. Susceptibilité électrique

En électromagnétisme, la susceptibilité électrique est une grandeur caractérisant


la polarisation créée par un champ électrique, l'intensité du champ électrique
utilisé est suffisamment faible pour que la polarisation vérifie la relation suivante :

Où ξ : est la constante diélectrique, et où X : la susceptibilité électrique est un


nombre sans dimension.

5.Types d’isolants utilisés dans l’industrie électrique

5.1. Isolants naturels :

 Minéraux (pierre précieuse, Verres, Céramiques) ;


 Organiques (bois, Papiers, coton).

5.2. Isolants synthétiques :

 matières plastiques (Bakélite, Epoxydes, PVC, Polyester, Téflon)


 élastomères (Caoutchouc synthétique élastiques supporte de très grandes
déformations avant rupture par exemple les moules) ;
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6. Répartition du champ dans un diélectrique hétérogène

Admettons une région composée de deux diélectriques soumis à un champ uniforme.

Fig. 3.2-2 Deux diélectriques dans un champ uniforme

Cette configuration représente deux capacités en série dont les caractéristiques diffèrent d'ε 1,
d1 et ε 2, d2. Le déplacement électrique D = εE est identique pour les deux couches. On en
déduit :

D'autre part, la différence de potentiel aux bornes du système est :

En remplaçant, on peut en déduire les valeurs de chaque champ par rapport à la tension totale
et des ε et d :
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Le dénominateur représente une distance équivalente.

L'influence des différents paramètres peut être examinée et la conclusion la plus importante
est la suivante; plus une couche devient fine et que son εr devient faible, plus le champ dans
cette couche devient important.

C'est par exemple le cas d'une couche d'air entre conducteur et isolant ou, pour un câble, entre
l'isolant et la gaine métallique, ou encore une couche d'air dans un connecteur HT. Ces
configurations sont évidemment à proscrire.

En respectant cependant quelques conditions d'épaisseur et d'ε pas trop différents, on trouve
une utilisation intéressante de ce procédé dans les câbles, leurs extrémités et jonctions, dans
les bornes de traversées et les capacités;

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