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Préparé par :
Mr MEKATEL Elhadj
Maître de Conférences A
Introduction
L’électrochimie est une discipline qui étudie la relation entre la transformation chimique
et le passage du courant électrique. Son domaine d’application est vaste : production de courant
électrique (piles électrochimiques), stockage d’énergie (batteries et accumulateurs), électrolyse
(production d’hydrogène et d’oxygène, dépôts sélectifs de métaux…...).
L’étude des réactions électrochimiques fait appel à des connaissances dans des domaines
très variés : thermodynamique, cinétique, phénomène de transfert, électricité et
l’hydrodynamique. Le but de ce module est d’introduire quelques notions de base nécessaire
sur l’étude des réactions électrochimiques comme par exemple : notion d’oxydant-réducteur,
d’électrode, de cellule électrochimiques et l’électrolyse.
Contenu de la matière
CHAPITRE I :
Rappels sur les solutions électrolytiques
- Un électrolyte faible est un soluté pour lequel l’ionisation est partielle. Il existe donc
en solution à la fois des ions issus du soluté et des molécules de soluté. En outre la
proportion de ces espèces varie avec la dilution.
Exemple :
La conductance mesure la facilité qu’a une solution à laisser passer le courant. Elle est
l’inverse de la résistance.
1 I
G
R U
Avec :
G : La conductance, Siemens (S)
R : La résistance du matériau, ohm ()
I : Intensité du courant en ampères (A)
U : Tension aux bornes des électrdes de la cellule en volts (V).
La conductivité électrique est l'aptitude d'un matériau ou d'une solution à laisser les charges
électriques se déplacer librement, autrement dit à permettre le passage du courant électrique.
1 γ L
K γG G
ρ R S A
Où : I
V
: Résistivité électrique (. m)
U
: Constante de la cellule conductimétrique
L : Distance entre les électrodes (m)
S : Surface des électrodes (m2)
Surface
L S
1000 K
Λ
C eqg/L
A dilution infinie, chaque ion migre indépendamment des autres ions présents dans
la solution. Il en résulte que Λ est la somme des conductivités équivalentes ioniques
limites caractéristiques de chaque ion constitutif de l'électrolyte :
Λ Λ
o
(a)
Electrolyte fort
Electrolyte faible
(b)
a) Les électrolytes qui conduisent à des droites sont ceux qui se dissocient totalement en
solution appelés électrolytes forts tels que acides forts, bases fortes, sels solubles….
b) Les électrolytes qui conduisent à des courbes sont ceux qui se dissocient partiellement
en solution appelés électrolytes faibles tels que acides faibles, bases faibles, sel peu
soluble.
HA H O⇔ A aq H O aq
Etat Initial C 0 0
Etat final C (1- α Cα Cα
Donc :
A aq H O aq Cα Cα C α
K
HA C 1 α 1 α
Λ
C α C
Λ
k
1 α Λ
1
Λ
Λ Λ
k 1 C
Λ Λ
Λ 1
CΛ k k Λ k Λ k Λ
Λ Λ
E
v
q
ff fe
ff = 6 π η r v
V q
μ
E 6πηr
Considérons un cylindre de section S dans lequel se déplacent des charges à une vitesse v.
Le mouvement se fait dans l’axe du cylindre, c’est-à-dire la vitesse est parallèle à cet axe comme
indiqué sur la figure.
A B
V S V
t t+dt
Pendant un temps élémentaire dt, les charges parcourent une distance dl= v dt (elles vont
de la section A à la section B)
Pendant une durée ∆t, la colonne de liquide est traversée par une intensité I ce qui
représente une quantité d’électricité Q égale à :
Q = I × ∆t (a)
Les ions qui traversent une section S de l’électrode sont les ions qui sont contenus dans le
volume V tel que :
Q = zi × e × Ci × V × v lim × S × ∆t × NA (e)
La conductance G de la solution électrolytique est donnée par la relation suivante :
G (f)
∆
G g
∆
D’autre part :
∆
K G h
∆
v μ E et e N 1F (i)
On pose :
μ F λ (l)
On trouve :
K z C λ (m)
Comme chaque ion conduit le courant différemment, la conductivité varie pendant le dosage.
La conductivité est directement liée à la concentration des ions dans la solution.
Un titrage nécessite :
- une solution à titrer qui contient le réactif dont on veut déterminer la concentration ;
- une solution titrante qui contient le réactif dont on connaît précisément la
concentration.
Lors d’un dosage par titrage on cherche à déterminer l’équivalence, c'est-à-dire la valeur du
volume de solution titrante versée nécessaire pour que l’espèce à titrer soit entièrement
consommée.
Solution titrante
Noix
Conductimètre
Sonde
Potence Becher
Barreau
Solution aimanté
à titrer Agitateur
magnétique
Exemple : titrage d’une solution d’acide chlorhydrique HCl de concentration (Ca) par une
solution d’hydroxyde de sodium NaOH de concentration (Cb).
Ve VNaOH (ml)
Au début du titrage, on ajoute des ions HO- qui sont immédiatement consommés par les ions
H3O+ dont la quantité diminue : globalement, la conductivité diminue.
Après l’équivalence, les ions H3O+ ont totalement disparu et on continue à ajouter des ions HO–
qui ne sont plus consommés : la conductivité augmente globalement.
Vb
Vb Véq (λ H O )+ λ Na )+λ Cl
é
Vb = Véq λ Na )+λ Cl
Exemple : Titrage d’une solution d’acide éthanoïque CH3COOH de concentration (Ca) par une
solution d’hydroxyde de sodium NaOH de concentration (Cb).
K (ohm-1cm-1)
Ve
VNaOH (ml)
Après l’équivalence, l’ajout d’ions HO –, qui ne sont plus consommés, se traduit également par
une augmentation de la conductivité globale ; la pente est plus raide car la conductivité molaire
des ions HO– est bien plus grande que celle des ions CH3COO–. C’est cette différence de pente
qui permet de repérer le point d’équivalence à la rupture de pente.
Vb
é
Vb = Véq λ Na )+λ CH COO
K (ohm-1 cm-1)
Ve V AgNO3 (ml)
Avant l’équivalence, on remplace formellement des ions Cl-(° = 76, 3 ohm-1cm2 eqg-1) par des
ions NO3-((° = 71,4 ohm-1 cm2 eqg-1), K va donc diminuer faiblement.
Après l’équivalence, on ajoute des ions Ag+ et des ions NO3- sans réaction, K va donc
augmenter.
C V CV
V Véq C V CV 0
V V
V
C V CVé
V= Véq 0 0
V V
C V CV CV C V
V Véq 0
V V V
∑ ∑ (ohm-1 cm-1)
é
V = Véq λ Na )+λ NO ] 10
V Véq λ Na )+λ NO + λ Ag ] 10
Les mesures conductimétriques permettent d’obtenir des résultats très satisfaisants, dans
divers domaines sur lesquels nous reviendrons :
Exercice 1
Correction de l’exercice 1
CH COO aq H aq
CH COOH ⇔
= et Λ ⁄
Λ CH COOH o (CH3COONa) + o (H+) - o (Na+) = 91+350-50 = 391 Ohm- 1cm2 eqg-
1
, ,
Λ ⁄ ⁄
31,58 Ohm- 1cm2eqg-1
é é ,
.
= 0,081
CH COOH ⇔ CH COO aq H aq
At=0 C 0 0
A l’équilibre C (1- α Cα Cα
CH COO H Cα Cα C α
k 1,71 10
CH COOH C 1 α 1 α
Exercice 2
L’analyse conductimétrique à 25°C d’une solution électrolytique NaA à donner les résultats
suivants :
Correction de l’exercice 2
1) On trace Ʌc en fonction de √
85.65
83.99
cohm cm eqg )
-1
2
-1
81.61
78.68
Comme α est très petit devant 1, alors l’acide HA est un électrolyte faible
Chapitre II :
Propriétés et grandeurs physiques des électrolytes
En solution, toute espèce chimique (ions, molécules ...) va interagir avec ses voisins. Ceci
est d’autant plus vrai dans le cas d’un mélange solvant-soluté au sein duquel des interactions
soluté/soluté et soluté/solvant peuvent être envisagées pour les espèces dissoutes.
Soluté Soluté
Solvant Solvant
Solvant Solvant
Soluté Soluté
Solvant Solvant
Solvant Solvant
Soluté Soluté
Solvant Solvant
Dans le cas d’une solution dite « idéale », on suppose que chaque molécule de soluté n’est
soumise à aucune interaction, ce qui signifie que la concentration apportée en soluté est
réellement la concentration disponible en vue d’une réaction chimique.
Dans une solution réelle, il existe de nombreuses interactions qui vont rendre le soluté
moins disponible en vue d’une réaction chimique. Ainsi, la concentration disponible en soluté
ne sera pas véritablement la concentration du soluté « libre » en solution capable de réagir. Cet
écart à l’idéalité va nous obliger à introduire une grandeur corrective : l’activité d’un
constituant.
a f .C
Dans le cas de phases condensées pures, solides ou liquides, l’activité a est égale à 1 par
convention.
Il s’avère impossible de déterminer l’activité d’une espèce ionique quelconque à partir des
données expérimentales (et par conséquent le coefficient d’activité), car les équations
auxquelles on pourrait réunir en vue de trouver les activités comportent les activités de tous les
ions. Pour cette raison on introduit la notion de l’activité moyenne ( ∓ .
Soit un électrolyte : A B ⇌ nA mB
La force ionique est un des principaux facteurs influençant l'activité des ions en solution
aqueuse. Elle caractérise les interactions mutuelles des ions contenus dans la solution
(interactions entre ions positifs et négatifs, mais aussi entre ions de même signe...).
1
I Cz
2
Le coefficient d'activité d'une espèce ionique (fi) peut être calculé par les lois de
l'électrostatique qui prennent en compte les interactions attractives et répulsives qui existent
respectivement entre espèces ioniques de signes contraires et de même signe.
Ces modèles font intervenir un paramètre qui a la dimension d'une concentration (mol/l) et
qui s'appelle la force ionique I son unité est le Debye.
, | |√
log f∓ β. I Avec β : constante de D-H
√
Soit un électrolyte AB :
AB ⇌ A B
Etat initial : C 0 0
Etat final : C (1- α Cα Cα
Λ
C α C
Λ
k
1 α Λ
1
Λ
AB ⇌ A B
C (1-α Cα Cα
K K f∓ K f∓ (f f f∓ et f 1
log Kost
log Kth
√I
c) Cas des sels peu solubles
AX ⇌ AX ⇌ A X
S S
K S f∓
1
log S log K 0,508 |z ||z |√I
2
½ Log S
Log KS
√I
II.1.6 Solvatation et hydratation des ions
Elle est due aux interactions électrostatiques entre le solvant et les ions, les molécules du
solvant vont entourer chaque ion. Lorsque le solvant est l’eau, on parle d’hydratation.
δ+ δ+
2δ-
δ+
2δ-
δ+
δ+ δ+ δ+
δ+ 2δ- + 2δ- δ+ 2δ- δ+ -
2δ- δ+
δ+
2δ-
δ+ δ+
Figure II.1 : Hydratation des ions en solution aqueuse.
II.2. Electrolyse
II.2.1 Définition
L’électrolyse est une transformation chimique forcée due à la circulation d’un courant
débité par un générateur. L'électrolyse met en jeu deux couples rédox. Il les fait réagir dans le
sens contraire de la réaction naturelle au moyen d'un courant électrique qui apporte l'énergie
nécessaire à la réaction.
L'anode est l'électrode par laquelle le courant arrive dans le système. Les électrons en
sortent donc. Il y a oxydation du réducteur. Elle est reliée au pôle (+) du générateur ;
La cathode est l'électrode par laquelle sort le courant c'est à dire par laquelle entrent les
électrons. Il s'y produit la réduction de l’oxydant. Elle est reliée au pôle () du
générateur ;
Contrairement aux piles, le dispositif d'électrolyse n'est pas polarisé par les couples rédox mais
bien par le générateur branché à ses bornes ;
Les anions de l'électrolyte migrent vers l'électrode reliée au pôle + (l'anode) et y subissent
parfois une réaction d'oxydation ;
Les cations de l'électrolyte migrent vers l'électrode reliée au pôle (c’est à dire la cathode) où
ils peuvent subir une réduction.
Circuit
Source de tension
Cathode continue
+ -
Anode
A+
X-
Solution de AX
Il peut enfin y avoir éventuellement oxydation ou réduction de l'eau. H2O peut subir une
réduction à la cathode d'un électrolyseur.
En milieu acide, le couple mis en jeu est H+/H2O selon l'équation :
1
H 1e ⇌ H
2
1
H O 1e ⇌ H OH
2
En milieu acide, le couple redox mis en jeu est : O2/H2O selon l'équation :
1
H O⇌ O 2H 2e
2
En milieu basique, le couple mis en jeu est : O2/OH- selon l'équation :
4 OH ⇌ O 2H O 4e
Même si plusieurs espèces ioniques de chaque signe sont présentes dans la solution :
Lors d’une réaction d’oxydation ou de réduction, due au passage d’un courant d’intensité
I, une quantité de matière se forme ou disparaît, elle est donnée par la loi de faraday :
A. I .t
m et I. t Q
n. F
Avec : (m) : masse de produit formée à l’électrode ; (A) Masse molaire (g/mol); (n) : nombre
d’électrons par mole de produit formé ou consomé ; (I) : Intensité du courant d’électrolyse
(Ampère) ; (t) : Temps d’électrolyse (secondes) ; (F) : Constante de FARADAY (96500
Coulomb).
Si le courant qui passe dans l’électrolyseur ou la pile ne sert pas uniquement à produire la
réaction étudiée, le rendement faradique est inférieur à 1, on le définit comme suit :
m réelle
ρF
m théorique
Où mréelle est la masse obtenue au cours de l’électrolyse et mthérique la masse théorique calculée
par la loi de Faraday.
A
- I
e - +
V
Electrodes de graphite
Solution de chlorure
de sodium
Na+ Cl-
L'électrode reliée au pôle (-) du générateur fournit des électrons à la solution, elle est chargée
négativement et attire les cations chargés positivement, ici les ions Na+ qui se déplacent dans le
même sens que le courant. Il s'y produit la réduction, c'est donc la cathode.
L'électrode reliée au pôle (+) du générateur capte des électrons de la solution, elle est chargée
positivement et attire les anions chargés négativement, ici les ions Cl- . Ils se déplacent dans le
même sens que les électrons. Il s'y produit l'oxydation, c'est l'anode.
Une électrolyse peut concerner beaucoup d'espèces en solution. Ici, les espèces
présentent sont le graphite C, l'eau H2O, les ions chlorure Cl-, les ions sodium Na+.
Le graphite est inerte.
A la cathode, il y a 2 possibilités :
L'expérience montre un dégagement gazeux inflammable, c'est donc la 2ème réduction qui a lieu.
A l'anode, il y a 2 possibilités : 2 Cl-(aq) ⇌ 2 e- + Cl2 (g) ou 2 H2O (l) ⇌ O2 (g) + 4 H+ (aq) + 4 e-
L'expérience montre un dégagement gazeux piquant, c'est donc la 1ère oxydation qui a lieu.
Solution d’acide
sulfurique
e-
A - + I
Les espèces présentent sont l'eau H2O, les ions sulfate SO42-, les ions H+. Les couples
susceptibles d'être mis en jeu sont :
A la cathode, une réduction se produit, un oxydant présent peut réagir. H+ et H2O sont
les oxydants présents.
A l'anode, une oxydation se produit, un réducteur présent peut réagir. SO42- et H2O sont
les réducteurs présents.
A l'anode, il y a 2 possibilités :
L'expérience montre un dégagement gazeux, c'est donc la 2ème oxydation qui a lieu.
On retrouve les proportions de gaz dans les volumes de gaz recueilli dans les tubes.
La quantité d'électricité que les espèces ioniques en solution transportent par seconde,
dépend de la vitesse de migration des ions, sous l'influence du champ électrique, et de la charge
électrique qu'ils portent.
Donc, la quantité d'électricité transportée par seconde par chacun des deux ions ne peut être la
même que si leurs vitesses de migration réelles sont égales.
Anions
Cations
et
Le nombre de transport , d'un ion est la fraction du courant total transportée par cet
ion. t indique la fraction du courant transportée par les anions, tandis que t+ ou (1 - t-) est la
-
fraction de courant transportée par les cations.
Q I
t
Q I
et t t 1
Q I
t
Q I
On a d’autre définition de t+ et t- :
t et t
t et t
Où i c’est la conductivité équivalente ionique.
La méthode de Hittorf est basée sur l’utilisation d’une cellule d’électrolyse qui permet
d’analyser les compositions des compartiments anodique et cathodique à la fin d’électrolyse.
Elle vous permet de déterminer t+ et t-, en faisant le bilan ionique dans chaque compartiment.
O2 H 2O H2
Anode Cathode
+ ‐
Figure II.3 : Cellule de HITTORF.
- L’électrolyse permet de récupérer des métaux précieux présents dans les minerais de
cuivre et de plomb, en particulier, ou dans des effluents industriels. Il est possible de
déposer successivement différents métaux, présents dans une solution, en fixant
judicieusement la valeur de la différence de potentiel appliquée ; on augmente celle-
ci par étapes, en attendant que le dépôt d'un métal donné soit achevé avant de passer
à une tension supérieure ;
Un chimiste effectue l’électrolyse d’une solution aqueuse de nitrate de plomb (Pb2+ + 2NO3–).
Les électrodes utilisées sont inattaquables et les ions nitrate (NO3–) ne réagissent pas.
1) Il se forme un dépôt de plomb sur une électrode.
a) Laquelle ?
b) Écrire l’équation de la réaction correspondant à ce dépôt.
2) Sur l’autre électrode, se dégage un gaz qui ravive une allumette incandescente.
a) De quel gaz s’agit-il ? Sur quelle électrode se forme-t-il ?
b) Écrire l’équation de la réaction correspondante à ce dégagement.
3) En déduire l’équation globale ayant lieu lors de cette électrolyse.
Données : volume molaire des gaz dans les conditions de l’expérience : Vm = 25 L/mol.
Masse molaire atomique M (Pb) = 207 g/mol.
Correction de l’exercice 1
1) Electrode 1
a) Le dépôt de plomb se forme sur l’électrode reliée à la borne négative du générateur : la cathode.
b) Équation de la réaction : Pb2+ (aq) + 2 e – ⇌ Pb (s)
- Il s’agit d’une réduction : la réduction des ions Pb2+.
- Elle se produit à la cathode.
2) Electrode 2
a) Le gaz qui ravive l’incandescence d’une allumette est le dioxygène O2
- Il se forme à l’anode, électrode reliée à la borne positive du générateur.
b) Équation de la réaction :
3) Équation de la réaction globale : 2 Pb2+ (aq) + 2 H2O (ℓ) ⇌ O2 (g) + 4 H + (aq) + 2 Pb (s)
4) Électrolyse :
a) Quantité de matière de plomb déposé sur la cathode.
- Quantité de matière échangée :
Q n éqg F et Q It
é .
n éqg ⟹ n mol 6,6 10 mol
Espèce chimique O2 Pb
Quantité de matière n (O2) n (Pb)
Coefficient stœchiométrique 1 2
- On tire :
n Pb
n O
2
n Pb 6,6 10
V O V 25 8,3 10 L
2 2
Chapitre III :
Thermodynamique des réactions électrochimiques
Le potentiel chimique d'un constituant dans une phase est défini comme l'enthalpie libre
partielle de ce constituant, c'est-à-dire :
∂G
μ
∂n ; ,
Le potentiel chimique peut ainsi être "visualisé" comme une énergie potentielle spécifique
à chacune des espèces présentes dans une phase, et qui traduit l'effet global sur l'espèce
chimique des interactions microscopiques avec son environnement (autres molécules de
l'espèce, molécules des autres espèces présentes dans le mélange).
Les différentes expressions du potentiel chimique et la nature de l’état standard sont regroupées
dans le tableau suivant :
Le système électrochimique “simple” appelé électrode est souvent formé d’un conducteur
électronique (métal ou composé métallique conducteur ou semi-conducteur) au contact d’un
conducteur ionique ou électrolyte. La surface de contact entre les deux conducteurs est appelée
interface. D’autres phases peuvent éventuellement être présentes à cette interface: phase
gazeuse ou composé peu soluble.
L’électrode considérée dans la suite du texte est constituée d’un métal au contact d’une
solution aqueuse.
Il existe entre un métal (m) plongé dans une solution (s) et cette solution une ddp
interfaciale égale à la différence des potentiels internes des deux phases, appelée tension
absolue de l’électrode.
∆ /
Cette ddp est localisée à l’interface électrode/solution sur une faible distance qui dépend
de la nature des phases en présence : quelques nanomètres par exemple pour un métal au contact
d’une solution aqueuse concentrée.
+ -
+ -
+ -
+ -
Les métaux ont une constitution atomique instable qui permet aux atomes périphériques,
dès que le métal (M) de valence (n) est plongé dans une solution électrolytique, de
passer en solution sous forme de Mn+, les e¯ restent à la surface du métal. Ainsi, un
équilibre électrique s’établit à l’interface entre les ions et les électrons. On dit que
l’interface M S est polarisée c'est-à-dire qu’il existe un excès de charges positives d’un
côté de l’interface et un excès de charges négatives de l’autre côté.
Φ –Φ =0
Il est à noter que la répartition des charges est la conséquence de la différence de potentiel
(Φ –Φ ) qui correspond à la différence entre les potentiels internes des phases métal/solution.
La figure suivante représente la répartition des charges en absence et en présence de champ
électrique.
+ +
- +
-
+ - Electrolyte + -
-
+ + +
- -
+ +
- +
- + -
+ - + -
+ - +
- + +
- + -
- +
-
+ - + + - +
-
- Double couche
+ + + +
-
+
+ - -
+
- -
+
+
-
+
- + + +
-
- -
- + +
- +
+ -
Collecteur de courant
Figure III. 2 : Répartition des chargés en absence et présence d’un champ électrique.
Il s’agit d’un modèle très simple, dans lequel l’excès de charges du côté de l’électrolyte est
réparti de manière uniforme en vis-à-vis de celui du métal à une distance (LH) de
l’interface. La largeur de cette zone LH peut être de l'ordre de 1nm. L’interface se comporte
alors comme un condensateur plan.
ɸm
Δɸ
Métal Solution Solution
Métal
ɸS
LH X
LH
La capacité de la double couche peut dans certains cas dépendre de la concentration des
ions dans l'électrolyte. En effet, contrairement à la Figure ci-dessus, les ions en solution
n'occupent pas une position fixe dans un plan. Ils sont en réalité répartis selon une distribution
statistique de Boltzmann dans une zone située à proximité de la surface du métal appelée double
couche diffuse ou couche de Gouy- Chapman (Figure 4). La largeur de cette zone LGC peut
être de l'ordre de 30 nm, dépassant donc largement la double couche de Helmholtz.
ɸ
Φ
H
ɸm
Métal Δɸ Solution
Solution
Solution Métal Solution
ΦS
ɸ
LLGC
GC X
Ce modèle peut être considéré comme une combinaison des deux modèles précédents.
Il postule l’existence d’une couche compacte à l’interface (type Helmholtz) ainsi qu’une
couche diffuse (type Gouy-Chapman) au-delà de la couche compacte jusqu’à la zone du
potentiel uniforme de la solution.
Le modèle de Stern donne une bonne description du comportement électrique de l'interface
métal-solution pour de nombreux systèmes, mais il ne permet pas de rendre compte de manière
satisfaisante de l'influence de la nature chimique des anions et de l'orientation cristalline de la
surface du métal sur la capacité de double couche.
Solution ɸm
ΔɸH
Métal Solution
Métal
ɸS
ΔɸGC
LH X
LH
Le potentiel d’équilibre (Eeq) est le potentiel que prend un métal ou une électrode
par rapport à la solution de l’un de ses sels. Appelé aussi potentiel réversibles (Erev), il
présente la différence de potentiel (d.d.p.) électrique entre le métal et la solution (ɸM– ɸS).
Le potentiel d’électrode ne peut se mesurer dans l’absolu, car en réalité, on ne
mesure qu’une d.d.p. entre deux électrodes formant une pile électrochimique.
Le potentiel d’équilibre d’une électrode peut être calculé par l’équation de Nernest basée
sur la thermodynamique électrochimique des réactions de corrosion.
Cette équation s’applique à une réaction d’électrode en équilibre. Elle sert à calculer son
potentiel réversible à partir du potentiel standard, en fonction des activités chimiques et
de la température.
Toutefois, la présence d'ions positifs au voisinage de l'interface métal-eau ainsi que l'excès
d'électrons correspondant à la surface du métal créent très rapidement une barrière de potentiel
qui a tendance à inverser le phénomène de passage en solution.
Tout en considérant que l'activité des ions métalliques en solution diluée est assimilable à leur
concentration on obtient :
∆G ∆G Ln
On a ∶ ∆G nFE et ∆G nFE
E E Ln
,
E E Log
III.6.2. Différents types d’électrodes
,
E E Ln =E Log
On appelle électrode tout métal plongé dans une solution. Chaque demi-pile, ou électrode,
met en jeu un couple redox particulière. Selon la nature de ce couple redox, nous aurons affaire
à différents types d’électrodes.
Il s’agit d’un métal solide M(s) plongeant dans une solution électrolyte contenant des
cations Mn+, l’anion n’intervenant pas.
Le potentiel d’électrode d’une électrode de première espèce est donné directement par la
formule de Nernst du couple M(s) / Mn+ :
M ne ⇌M
E E / 0.06 Log M
Ce potentiel est fonction de la concentration c de la solution. Nous noterons donc la demi- pile
correspondante sous la forme : M(s) Mn+
Exemple : Une électrode de 1ère espèce Fe2+ / Fe
Fe 2e ⇌ Fe
E E / 0.06 Log Fe
Electrode de Fe
Fe (circuit électrique)
Solution de Fe2+
(Circuit électrique)
Fe2+
Exemple :
Une électrode en argent (Ag), en contact avec du chlorure d’argent (AgCl), plongeant dans
une solution de chlorure de potassium (KCl).
Le couple redox est Ag+ /Ag, la concentration en ions Ag+ étant déterminée par la présence
du précipité. Notant Ks le produit de solubilité de AgCl (s), nous avons alors :
Ag 1e ⇌ Ag
E E / 0.06 Log Ag
AgCl ⇌ Ag Cl
K Ag [Cl
Electrode de l’Ag
(Réd de AgCl/Ag)
Solution de KCl
Saturée (électrolyte)
Paroi poreuse
K
E E / 0.06 Log E / 0.06 LogK O. O6 Log Cl
Cl
Un métal très peu réducteur, généralement le platine (Pt), plonge dans une solution contenant
les deux composantes d’un couple redox. Le potentiel de la solution est alors fixé par le couple
redox.
Fe2+
Solution de Fer
Fe3+
Fe3+ et Fe2+
(Circuit ionique)
Figure III.8 : Electrode de 3ème espèce.
Exemple :
Une électrode constituée d’un fil de platine plongeant dans une solution contenant à la fois
des ions Fe2+ et des ions Fe3+.
Fe 1 e ⇌ Fe
d/ Electrodes particulières
Une électrode à hydrogène est une électrode de platine faisant intervenir le couple redox
H+ / H2(g).
L’électrode est constituée d’un fil de platine platiné plongeant dans une solution d’acide
chlorhydrique.
2H 2e ⇌ H g
Solution acide
H3 O+ H3O à 1 mol L-1
E E o ( H /H 2 ) 0,06 log
H
PH 2
o
Par convention internationale, nous considérons que le potentiel standard ( E (H/H2 ) ), que
l’on appelle potentiel standard de l’électrode à hydrogène, est nul à toute température ([H+] =
1 mol/L et P = 1 bar).
Principe : Une différence de concentration en ions hydronium (H3O+) de part et d'autre d'une
membrane de verre très fine (environ 0,1mm) génère un potentiel électrique, appelé potentiel
de membrane. Ce potentiel est proportionnel au pH de la solution aqueuse dans laquelle
l'électrode est plongée. On mesure la différence de potentiel en général avec une électrode de
référence à l’argent (AgCl(s)/Ag(s)).
Membrane de verre
Par convention on attribue la valeur zéro au potentiel standard du couple (H+/H2 (g)), ceci à
toute température.
Les valeurs de ce potentiel standard sont données à 25°C par des tables. Vous trouvez ci-
dessous les potentiels standards des couples redox les plus couramment utilisés :
III.7.1. Définition
Une pile électrochimique est un générateur qui transforme une partie de l'énergie chimique
venant d'une réaction d'oxydoréduction spontanée en énergie électrique.
Le pont salin est constitué d'un tube en U creux rempli d'une solution gélifiée conductrice
concentrée (ou d'une simple feuille de papier). Les ions présents dans le pont salin (en général
K+ et Cl- ou NO3-) n'interviennent pas dans la réaction d'oxydoréduction qui est la source de
l'énergie électrique. On dit qu'ils sont chimiquement inertes. Leur rôle est d'une part de
permettre le passage du courant dans la pile et d'autre part d'assurer la neutralité électrique des
solutions.
a/ Polarité de la pile
On appelle polarité, la nature positive ou négative de chaque électrode.
La borne négative est constituée par le zinc qui est donc un donneur d'électrons.
Zn ⇌ Zn2+ + 2e-
La borne positive est constituée par le cuivre. Dans cette demi-pile Cu2+ reçoit les électrons
cédés par le zinc.
Cu2+ + 2e- ⇌ Cu
I Cations
e- Anions e-
- Dans le pont salin et dans les solutions, ce sont des ions qui se déplacent. Le
mouvement des ions dans le pont salin est tel que les solutions restent électriquement
neutre. Dans la demi-pile qui s'enrichit en cations (électrode négative) le pont salin
apporte d’anions et dans la demi-pile qui s'appauvrit en cations (électrode positive)
le pont salin apporte des cations.
E est appelée force électromotrice (f.e.m) de la pile. Elle se mesure en volt. C'est la tension
aux bornes de la pile lorsqu'elle ne débite pas. Pour la mesurer il suffit de brancher un voltmètre
aux bornes de la pile lorsqu'elle n'est pas reliée à un circuit. E est alors égal à la valeur absolue
de la valeur affichée par le voltmètre.
La force électromotrice (fem) d’une pile est donnée par la relation suivante :
a) Pile Daniell
La pile Daniell est constituée de deux compartiments séparés (demi-piles) comportant
chacun une électrode plongée dans une solution contenant des cations métalliques du même
métal et reliés par une jonction électrochimique (pont ionique ou paroi poreuse perméable aux
ions).
mV
I
- Anode NO3- NH4+
e Cathode e-
Pont salin Cu
Zn
Cu2+
Zn2+
Fonctionnement
Zn ⇌ Zn2+ + 2e-
Dans les fils électriques : Les électrons libérés par les atomes de zinc se dirigent alors vers
l'autre électrode de la pile (le pôle +) en créant un courant dans le circuit.
À la cathode : Les électrons, qui arrivent, sont impliqués dans la réduction des ions
cuivre II présents dans la solution. Ce qui entraîne la croissance de la lame de cuivre.
Cu2+ + 2e- ⇌ Cu
Ainsi au cours du fonctionnement, des ions zinc Zn2+ (et potassium K+ dans le cas du pont
salin KCl) migrent vers la solution de cuivre et des ions sulfate SO42- (et chlorure Cl- dans le
cas du pont salin KC) migrent vers la solution de zinc.
b) Pile de concentration
L’anode et la cathode sont constituées du même couple ox/red, seule la concentration des
espèces en solution varie. La solution la plus concentrée se trouve autour de la cathode.
Voltmètre
e-
Na2SO4(aq)
Principe
Un titrage potentiométrique est une méthode de titrage par potentiométrie durant laquelle
on mesure le potentiel électrique d’une solution entre deux électrodes (électrode indicatrice
(travail) et électrode de référence en fonction du volume de titrant ajouté dans le but de
déterminer la concentration d’une espèce chimique dans cette solution.
Montage
Le montage de titrage potentiométrique est composé de :
- Une électrode indicatrice
- Une électrode de référence
- Un millivoltmètre
a) Electrode indicatrice
- Si les deux espèces du couple d’oxydoréduction impliqué sont en solution, on utilise
une électrode inattaquable qui servira d’électrode indicatrice de la solution. Elle est en
génerale en platine.
- Si on veut suivre l’évolution de la concentration [ox] de la forme oxydante d’un couple
ox / M(s) ou M est un métal, on peut utiliser une électrode M (exemple : Cu, Ag,………).
0,06
On a donc : E solution E o(ox/M(s) ) log[ox] Le suivi de Esolution donne l’accès à la
n
concentration en oxydant.
b) Electrode de référence
Une électrode de référence est une demi-pile dont le potentiel est fixe à une température donnée.
L’électrode de références la plus utilisée est l’électrode au calomel saturé. Elle met en jeu le
couple Hg2Cl2(S)/Hg(l)
Hg 2 Cl 2 (S) 2 e 2 Hg (l) 2 Cl
Orifice de remplissage
Fil de platine
Gaine isolante
Mercure
Calomel
Jonction
Cristaux de KCl
Verre fritté
La détermination du point équivalent peut être réalisée par 3 méthodes. La première consiste à
estimer le point d’inflexion de la courbe décrivant le potentiel d’électrode en fonction du
volume ajouté (Figure a). La deuxième méthode consiste à déterminer le maximum de la courbe
reportant la variation de potentiel ∆E/∆V par unité de volume titrant, maximum qui correspond
au point d’inflexion précédent (Figure b). La troisième méthode consiste à déterminer le
changement de signe de la dérivée seconde ∆2 E /∆V2 lorsqu'elle est reportée en fonction du
volume ajouté (Figure c).
Application
Les titrages potentiométriques sont utilisées :
Pour suivre des titrages mettant en jeu des réactions d’oxydoréduction.
Pour suivre des dosages par précipitation ou complexation lorsque l’un des ions mis en
jeu est la forme oxydée ou réduite d’une électrode indicatrice métallique.
Pour déterminer des constantes d’équilibres (produit de solubilitén consatante de
complexation).
Exemple : Titrage potentiométrique des ions de Sn2+ par les ions de Ti3+
On donne : E / = 0,15 V/ENH
E / = 1,25 V/ENH
Ti3+(c2,v2)
Volt
Electrode de référence
: Sn ⇌ Sn 2
é : Tl 2 ⇌ Tl
Réaction globale de titrage : ⇌
Tableau d’avancement
Au point d’équivalence : la quantité Sn2+ initiale = la quantité de Tl3+ ajoutée (Attention aux
coefficients stœchiométriques)
(n Sn 2+) = (n Tl 3+) C1V1= C2VE
0,06 Tl
E / E / log
2 Tl
0,06 C V C V /V
E / E / log
2 C V /V
n E ⁄ n E ⁄
Eé
n n
2E ⁄ 2E ⁄
Eé
2 2
0,06 Sn
Eé E / E / log
2 Sn
0,06 Tl
Eé E / E / log
2 Tl
On multiplie les équations précentes fois 2 :
,
2 Eé 2 E / 2 log
,
2 Eé 2 E / 2 log
[Sn4+]= C V /V et [Tl+]= C V /V = C V /V
C V /V
2E 2E 0,06 log
/ / C V /V
Eé
4
2E / 2E /
Eé
4
Exercice d’application
On considère la pile suivante : Cu/Cu2+ (0,1 M) /KCl/ Fe3+ (0,4 M), Fe2+(0,4 M)/Pt
a) Déterminer le potentiel de chacune des électrodes et en déduire leurs polarités et donner
les demi-réactions d'oxydo-réduction qui ont lieu dans chacune de ces électrodes.
b) calculer la f.e.m initiale de la pile.
c) Ecrire l'équation de la réaction chimique globale de fonctionnement de la pile et
calculer sa constante d'équilibre.
d) Faire un schéma de la pile sur lequel on précisera le sens du courant électrique et celui
de circulation des électrons. Indiquer les sens de migration des ions dans le pont salin
qui est une solution de KCl.
e) Après une durée de fonctionnement, le potentiel d’électrode Cu(s) devient égal à 0,32V.
Calculer dans ces conditions la concentration des ions Cu2+.
Données : E° (Cu2+/Cu(s)) = 0,34 Volt/ENH ; E° (Fe3+/Fe2+) = 0,77 Volt/ ENH
Corrigé de l’exercice
Electrode de cuivre :
Electrode de platine :
. . .
E / Log = 0.77 Log 0.77 Volt
.
D’après les potentiels , On constate que > , ce qui permet de conclure que:
-L’électrode de cuivre est l’anode et celle de platine est la cathode.
- Demi-réactions d’oxydo-réduction :
On a oxydation à l’anode (cuivre) et réduction à la cathode (fer). Ceci permet d’écrire :
La f.e.m (∆E) de la pile est égale à la différence de potentiel entre la cathode est l’anode.
A l’équilibre on a :
∆ ∆ RTLnK 0
→ RTLnK ∆ 2 e / e / 2 ∆
.
→ ∆ → ∆
.
→ 0.03 0.43 → 10
d) Faire un schéma de la pile sur lequel on précisera le sens du courant électrique et celui
de circulation des électrons. Indiquer les sens de migration des ions dans le pont salin
qui est une solution de KCl.
i mA e-
K+ Lame de Cu
Pt
+ Cl-
-
Pont salin :( K+, Cl-)
Fe3+ Fe2+ Cu2
Chapitre IV :
Cinétique des réactions électrochimiques
IV.1. Définition
Une réaction électrochimique est une réaction d’échange d’électrons qui se déroule à la
surface d’une électrode.
La réaction décrit alors ce processus et l’on peut définir les vitesses de la réaction dans le
sens direct ou dans le sens inverse.
Anode l’électrode sur laquelle se produit une réaction d’oxydation et cathode celle sur
laquelle se produit une réaction de réduction.
La diffusion : déplacement des ions sous l’effet d’un gradient de concentration qui
satisfait en général à la loi de Fick.
La migration : déplacement des ions sous l’effet du champ électrique crée dans
l’électrolyte.
La convection : déplacement des molécules ou des ions sous l’effet d’une agitation
mécanique de la solution.
3. Transfert de charge qui se produit à la surface de l’électrode puis éloignement des (ou
de certains) produits de la surface de l’électrode.
La figure suivante montre les différents types de transfert et les zones où ils interviennent :
Anode Cathode
δ
Diffusion Convection Diffusion
Migratio Migration Migratio
Agitation
Considérons une électrode sur laquelle se déroule a priori les deux réactions
électrochimiques suivantes :
et
Soit une réduction auquel cas, il apparaît un courant (iRed < 0) dit cathodique.
Il correspond donc à la réaction de :
Ox + n e-→ Red
Quand l'avancement de la réaction est dξ, la charge circulant dans le circuit est dq = n Fdξ.
L’intensité traversant le circuit est donc :
dq dξ
i nF
dt dt
Si on considère que la réaction globale est la somme des deux sens possibles de la réaction
électrochimique, on peut écrire :
ν ν ν d’où i i i nFS ν ν .
I est positif si la réaction à l’électrode est une oxydation (l’électrode est une anode).
I est négatif si la réaction à l’électrode est une réduction (l’électrode est une cathode).
L’étude des courbes intensité- potentiel (i-E) se fait par un montage à trois électrodes (Voir
Figure IV. 2).
mV mA
E réf E. T C.E
Malheureusement, l’ER pour garder un potentiel constant, ne doit pas être parcouru par un
courant, aussi pour fermer le circuit, on doit disposer une troisième électrode appelée contre
électrode (CE) ou électrode auxiliaire. Si on désire étudier un phénomène cinétique à l’ET, la
réaction à la CE ne doit pas être le phénomène limitant, il est donc nécessaire que la densité de
courant à la CE soit faible devant celle à l’ET. Pour cela la CE aura toujours une surface
beaucoup plus grande que l’ET.
0.06 Ox
E E ⁄ Log
n Red
Lorsque le potentiel imposé est supérieur ou inférieur au potentiel de repos Eeq, le système
n’est plus en équilibre et il se produit un transfert de charge entre la solution et l’électrode. Si
E > Eeq, il se produit une réaction d’oxydation et inversement une réaction de réduction si E<
Eeq.
i i > 0 oxydation
Zone de réduction
Red Ox
Eeq
i < 0 réduction
IV.2.3. Surtension
Le potentiel d’une électrode, E, dans une cellule d’électrolyse traversée par un courant est
différent de celui en l’absence de courant. Le potentiel à courant nul est le potentiel d’équilibre,
Eeq. La différence entre ces deux potentiels, η, est appelée surtension
Une courbe courant-potentiel permet d’étudier, pour un système constitué d’une électrode
de travail et d’un électrolyte donnés, la cinétique globale du système. Celle-ci résulte à la fois
de la cinétique de la réaction électrochimique et de la cinétique du transport de matière.
On s’intéresse dans un premier temps au cas où un seul couple redox intervient dans les
réactions électrochimiques, aussi bien sur la branche anodique que sur la branche cathodique
Re Ox
Pour un système rapide, l’intensité croit L’intensité ne s’annule pas pour une valeur bien
(iox 0 et iRed 0) rapidement dès que définie du potentiel E.
l’on s’écarte du potentiel d’équilibre Eeq On obtient un courant d’oxydation anodique
donné par la loi de Nernst. détectable ia si (E Eeq) a , ou a est appelée
On parle de vague d’oxydation pour i surtension anodique avec a 0.
0 et de vague de réduction pour i 0.
On obtient un courant de réduction cathodique
détectable ic si (E Eeq) c , ou c est appelée
surtension cathodique avec c 0.
E
H2 H2O
i i
Red OX1
Red OX1
iA=-iC
E E
iC
Potentiel
mixte
Red OX1
Red OX1
Cette équation fait le lien entre l’intensité du courant globale i qui traverse l’interface à la
surtension de l’électrode.
nFη nFη
i i exp α exp 1 α
RT RT
Avec :
i est l’intensité du courant qui traverse l’électrode ;
η : Représente la différence (E-Eeq) entre le potentiel E imposé à l’électrode et le
potentiel d’équilibre de la solution Eeq ;
i est l intensitédu courant d échange;
α est un coefficient compris entre 0 et 1 ;
R : constante des gaz parfaits (en J.K-1.mol-1) ;
F : constante de faraday (en Cb mol-1).
À l’équilibre, pour une tension E = Eth, on a: i = 0, iox = |i |, cette valeur commune est
appelée intensité de courant d’échange est noté io .
Selon l’ordre de grandeur de la surtension, l’équation de Butler Volmer peut être simplifiée.
Pour des valeurs de surtension élevées, positives ou négatives, l’un des termes de la relation de
Butler-Volmer devient négligeable par rapport à l’autre.
1 er cas :
η ≫ 0 η grande et positive (η = η ) donc : exp (αnF η/RT ≫ exp 1 α nFη/RT
C.à.d. le courant de la réaction de réduction devient négligeable devant celui de la réaction
d’oxydation.
i = iox = io exp (αnF η /RT
ln i/ io = αnF
αnF
Log i Logi η
2.3 RT
Log i a b η
b : constante (ou pente) anodique de Tafel =
.
2 ème cas :
η 0 η négative (η η ) donc : exp ( 1 α nF η/RT ≫ exp αnFη/RT
Seule la composante cathodique de l’intensité de courant existe ired.
Log|i| a′ bη
Log10 │i│
Droites de Tafel
Cathodique
Anodique
Log10 │i0│
Eequilibre E (V)
Figure IV.6 : Droites de Tafel.
Exercice 1
Une électrode de zinc est plongée dans une solution aqueuse désaérée (absence d’oxygène)
contenant 10-3 mol/L d’acide chlorhydrique et 2 10-2 mol/L de chlorure de zinc ZnCl2.
1- Calculez les valeurs des potentiels des couples Zn2+ et H+/H2. On admettra que le gaz formé
H2 est considéré comme gaz parfait mesuré dans les conditions normales de températures et de
pression.
2- Quelles réactions se produisent à la surface de zinc ?
3- Comment évoluent, avec le temps, les concentrations des différentes espèces ?
4- On utilise une électrode de référence au calomel pour mesurer la tension d’abandon de
l’électrode de zinc qui vaut Eeq =-1,036Volt/ECS.
5- La tension E imposée à l’électrode de zinc est supérieure à sa tension d’équilibre Eeq. Quelles
réactions peuvent se produire à sa surface ?
6- Même question lorsque la tension E imposée à l’électrode de zinc est inférieure à sa tension
d’équilibre ?
Données : E° (Zn2+/Zn) = -0,76 Volt/ENH ; E° (H+/H2 ) = 0 Volt/ENH ; E (ECS)= 0,244
Volt/ENH
Corrigé de l’exercice 1
1) Les espèces présentent en contact avec la solution sont : H+, H2, Zn2+, Zn, Cl-.
Les potentiels des couples Zn2+/Zn et H+/H2 correspondent aux équilibres :
Oxydation : Zn → Zn 2e
Réduction: 2H 2e →H
Réaction d’oxydo-réduction :
Zn 2H ⇌ Zn H
Zn → Zn 2e
1
H →H 1e
2
Zn 2 e → Zn
1
H 1e → H
2
Exercice 2
Ag Ag+
H2O O2
Cu Cu2+
E
2+
Cu Cu
H2 H3O+ Ag Ag+
Ag Ag+
H2O O2
Cu Cu2+
E
2+
Cu Cu
H2 H3O+ Ag Ag+
Cu Cu2+
Ag Ag+
Pb Pb2+
EC
EA
Pb Pb2+ Ag Ag+ E
Cu Cu 2+
Corrigé de l’exercice 2
E
2+
Cu Cu
H2 H3O+ Ag Ag+
Il résulte une réaction rapide : on assiste à une oxydation du cuivre et à une réduction des
ions d’argent à une intensité significative et donc à une vitesse significative.
Cu → Cu 2e et Pb → Pb 2e
L’argent (impureté) n’est pas oxydé. A la cathode, il n’y a que la réduction des ions Cu2+
Cu 2e → Cu
À la cathode, seuls les ions cuivre sont réduits, on obtient une électrode de cuivre pur.
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