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CHAPITRE 1

CHAPITRE 1

L'ACIER DANS LA CONSTRUCTION MÉTALLIQUE

1.1 GENERALITES

En génie civil, on utilise des matériaux très divers : acier, aluminium, béton,
céramique, brique, verre, pierre, bois, laine de verre, plâtre,
Leur rôle peut être soit :
> mécanique ;
> décoratif ;
> ou isolant.
Pour les éléments porteurs (ou résistants), on utilise essentiellement deux éléments :
> Le béton muni d'armatures passives (béton armé) ou actives (béton précontraint).
> L'acier.
Nous allons examiner ci-après les avantages et inconvénients de la construction métallique.

1.1.1 Qualités

a) Les performances mécaniques de l'acier sont très intéressantes. Le matériau acier peut être
un matériau économique quand il est bien intégré et bien utilisé dans un ouvrage
(optimisation).
b) Le matériau acier présente des paliers de plasticité très importants (un allongement de
24%) qui permettent une bonne adaptation plastique des sections.
c) Les résistances en compression (sauf cas d'instabilité) et en traction sont identiques.
d) Les délais de réalisation étant plus courts deviennent des sources de profits (retour
d'investissement plus rapide).
e) Un ouvrage en construction métallique présente des degrés de modification et de
flexibilité élevés permettant de faire face à des besoins nouveaux.
f) La qualité industrielle de l'acier garantit la pérennité d'un ouvrage métallique qui
normalement entretenu peut durer plus d'un siècle.
g) Les chantiers de part leur rapidité et leur technique, perturbent moins l'environnement.

1.1.2 Inconvénients

a) Le coût élevé des ouvrages métalliques.


b) Les risques d'instabilité réduisent les efforts de compression admissibles.
c) Les risques de fatigue dus aux sollicitations dynamiques.
d) La sensibilité à la corrosion.
e) La mauvaise résistance au feu.

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1.2 COMPOSITION CHIMIQUE DE L'ACIER

L'ensemble des constituants entrant dans la composition chimique d'un acier est une
donnée essentielle de caractérisation de ce matériau qui reflète la famille à laquelle il
appartient et la qualité de son élaboration. Elle permet d'apprécier, au moins qualitativement,
ses possibilités d'emploi, notamment du point de vue de la soudabilité.
L'acier de construction est un alliage dont la composition chimique comprend :

a) des éléments essentiels tels que :


> lefer(Fe) (#95%)
> le carbone (C) (0,1 % à 0,3 %)
La teneur en carbone d'un acier est déterminante, parce que cet élément a une grande
influence sur les caractéristiques mécaniques des aciers. De plus, une variation de celle-ci,
même faible, modifie sensiblement ces caractéristiques. Si la teneur en carbone est
augmentée, la résistance et la dureté augmentent par contre la résilience et la ductilité
diminuent et vice versa.

b) des éléments sous forme d'impuretés tels que :


> le soufre (S) (#0,03%)
> le phosphore (P) (#0,03%)
Ces éléments proviennent du minerai de fer qui a servi à la production des aciers. Ils altèrent
les propriétés du matériau. Les processus d'élaboration des produits s'efforcent généralement
à les éliminer ou d'en réduire la teneur à des valeurs aussi faibles que possible. Leurs effets
négatifs sont :
> le soufre (S) :
• diminution de la résilience;
• augmentation de l'hétérogénéité ;
• baisse de la forgeabilité.
> le phosphore (P) :
• grossissement du grain entraînant la fragilité à froid ;
• baisse de la soudabilité.

c) des éléments d'addition :


II s'agit de composants volontairement introduit dans la composition de l'acier, pour
améliorer certaines caractéristiques. On peut citer :
• le silicium (Si) ; le chrome (Cr) ; le nickel (Ni) ; l'aluminium (Al)
Le principal effet bénéfique de ces derniers éléments est l'amélioration de la tenue à la
corrosion.

1.3 FABRICATION DE L'ACIER

Les principes et les méthodes qui régissent les processus d'élaboration des aciers et de
fabrication des produits en acier font l'objet des travaux du métallurgiste et du sidérurgiste.
Le schéma de la figure 1-1 présente de façon synthétique les étapes successives qui compose
le procédé général de fabrication de l'acier.
• Etape 1 : Des matières premières à l'acier liquide.
• Etape 2 : De l'acier liquide aux demi-produits.
• Etape 3 : Des demi-produits aux produits sidérurgiques (les aciers de construction).
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FILIÈRE FONTE FILIERE FERRAILLES

MINEiVM D£ FEfUvjô kPPEBVIATK)N,DU,MINEflAI. :

COULEE CONTINUE COULEE EN LINGOTS

4 9 8 8

F°OUTRELLE PROFILES RAIL BARRES FI


DIVERS

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Dans l'étapeS, on utilise le mode d'élaboration des produits en acier qui s'appelle le laminage
à chaud. C'est le procédé de fabrication de la majorité des produits sidérurgiques utilisés en
construction métallique. L'acier à l'état pâteux (800°C à 1200°C), est déformé par
compression au passage entre des cylindres en rotation. Deux grandes familles de produits
sont à distinguer :
• Les produits plats (tôles) formés par l'intermédiaire de cylindre lisses (figure 1-2).

^rf_frtr^^_

Figure 1-2

Les produits longs (poutrelles, profilés divers, barres,...) fabriqués dans des groupes de
cages de laminage constituées de cylindres à cannelures (figure 1-3). Chaque groupe de
cages de laminage est formé par une cage universelle et une cage refouleuse. Les deux
cylindres horizontaux de la cage universelle déforment l'âme de la poutrelle et ensemble
les cylindres horizontaux et verticaux déforment la semelle. Les deux cylindres
horizontaux de la cage refouleuse servent au laminage soigné des arrêtes du profilé.

SCHÉMA D'UN GROUPE DE CAGES

SCHÉMA D'UNE CAGE UNIVERSELLE SCHÉMA D'UNE CAGE REFOULEUSE


Figure 1-3

.4-
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1.4 LES ACIERS DE CONSTRUCTION (PRODUITS LAMINÉS)

1.4.1 Les profilés

1.4.1.a Les cornières (Profilés en L)


ce sont des profilés à deux branches perpendiculaires de même épaisseur. On les
désigne par les largeurs des ailes et l'épaisseur.

3
a) Cornières à ailes égales b) cornières à ailes inégales
Figure 1-4

• Les cornières à ailes égales se désignent par 1 h x h x t [mm].


• Les cornières à ailes inégales se désignent par \hxbxt [mm].
L'utilisation de ces profils en tant qu'élément de structure s'étant imposé dans le domaine des
structures en treillis traditionnelles ; ils servent cependant aussi à la constitution de la plus
part des assemblages simples des autres profils.

1.4.1.b Les profilés en I

4>
.—x

a) IPN (I Profil Normal) b) IPE (I Profil Extra léger)


Figure 1-5

Ce sont des profilés en double té à ailes étroites (bœh/2). Ils présentent un fort déséquilibre
entre les deux inerties principales et sont donc optimisés pour les applications en flexion
simple.

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• La figure 1-5-a représente un profilé du type IPN (I Profil Normal) caractérisé par
l'inclinaison de 14% de la face intérieure des semelles.
Ce profilé se désigne par IPN h (en mm).
• La figure 1-5-b représente un profilé du type IPE (I Profil Extra léger). On remarque
l'absence de la pente intérieure des semelles.
Ce profilé se désigne par IPE h (en mm).

Remarque : On trouve également dans le commerce des profilés du type IPEA correspondant
à des IPE à âme et ailes minces et, également, des profilés du type IPER correspondants à des
IPE renforcés en épaisseurs.

1.4.1.C Les profilés en H

?l
- -E

I-

Figure 1-6

Ce sont des profilés en double té à ailes larges (b«h). Ils présentent une inertie latérale plus
importante que les profilés en I et sont donc adaptés pour reprendre des efforts de
compression et des sollicitations composées. On trouve quatre types de profilés en H ,
dénommés (par ordre de poids croissant) : HEA, HEB, HEC et HEM.
• HEA : ailes et âme minces. h <b
• HEB : ailes et âme normales. h =b
• HEC : ailes et âme épaisses. h>b
• HEM : ailes et âme très épaisses. h>b
La désignation d'un profilé HE comporte la hauteur h (en mm) du profilé HEB qui lui est
associé.

Exemple :
' HEA 300 : h = 290 mm b = 300 mm
* HEB 300 : h = 300 mm b = 300mm
6 HEC 300 : h = 320 mm b = 305 mm
6 HEM 300 : h = 340 mm b = 310mm

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1.4.1.d Les profilés en U

!.. v-a- .
h.
^ -
e G
-> cd
r 1
tri

a) UPN (U Profil Normal) b) UAP (U Ailes Parallèles)


Figure 1-7

Ces profilés sont utilisés essentiellement pour des pièces secondaires en flexion et
éventuellement dans les triangulations d'ossatures en treillis où ils sont alors jumelés.
• La figure 1-7-a représente un profilé du type UPN (U Profil Normal) dénommé aussi CPN.
On remarque pour ce type de profilé la pente intérieure de la semelle, égale à 8 %.
Ce profilé se désigne par UPN h (en mm).
• La figure 1-7-b représente un profilé du type UAP (U Ailes Parallèles) dénommé aussi
CAP. On remarque l'absence de la pente intérieure des semelles.
Ce profilé se désigne par UAP h (en mm).

1.4.1.6 Les profils creux laminés à chaud (tube creux)

xhxt c) 0 d xt
Tube creux carré Tube creux rectangulaire Tube creux ciculaire

Figure 1-8

Ces profils répondent à des processus de fabrication particuliers. Ils sont obtenus par formage
et étirage à chaud de pièces massives, lingots ou ronds pleins. La section droite de ces tubes
est d'abord circulaire et peut ensuite être déformée à chaud au moyen de galets pour donner
des tubes à section carrée ou rectangulaire.

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1.4.2 Les tôles

Ce sont des aciers laminés en plaques sur deux faces. Elles sont livrées en feuilles
d'épaisseurs comprises entre 1,5 et 15 mm. On distingue :
• Les tôles minces : épaisseur < 2 mm.
• Les tôles de moyennes épaisseurs comprises entre 2 et 4 mm.
• Les tôles épaisses : épaisseur > 4 mm.

1.4.3 Les larges plats

Les larges plats sont laminés sur quatre faces, en principe en épaisseur supérieure à
4mm. Ils sont désignés par p b/t (b et t en mm).

Figure 1-9

Les tôles et les plats sont principalement utilisés dans la confection de profils reconstitués
soudés (PRS). Ils servent également à la fabrication des pièces d'assemblages.

1.5 PROPRIÉTÉS MÉCANIQUES DE L'ACIER DE CONSTRUCTION

Les essais mécaniques constituent des moyens privilégiés de caractérisation des aciers
dans la mesure où ils fournissent des indications chiffrées sur le comportement du matériau
sous des actions représentatives d'effets réellement subis par les structures.

1.5.1 La résistance

Elle est mesurée à l'aide de l'essai de traction qui consiste en une mesure continue de
l'évolution d'une longueur entre repères matérialisés sur le corps d'une éprouvette, en
fonction de l'effort de traction appliqué à celle-ci.

Courbe
« contraintes - déformations »
d'un acier doux

Eu. ev*
Figure 1-10

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La courbe contraintes - déformations permet d'identifier :


• une phase initiale de proportionnalité entre les deux grandeurs ; c'est le domaine élastique -,
la pente de la droite correspond au module de déformation longitudinale E (module de
YOUNG) ;
• une phase d'accélération des déformations, correspondant à une plastification répartie le
long de l'éprouvette ;
• une phase de rupture au cours de laquelle la rupture s'initie et se développe dans une zone
limitée de l'éprouvette donnant lieu à une réduction de la contrainte pendant que la
déformation se poursuit.
Deux résistances sont données par cet essai :
*»* La résistance limite d'élasticité^,, correspondant à la contrainte de fin de proportionnalité
entre les contraintes et les déformations.
»> La résistance à la traction (limite de rupture)/^,, correspondant à la contrainte maximale
obtenue lors de l'essai.
Des valeurs nominales de la résistance limite d'élasticité fy et celles de la résistance à la
traction^ pour trois nuances d'acier courantes sont données dans le tableau suivant :

Epaisseur t en mm
Nuance
d'acier / < 40 mm 40 mm < t < 100 mm
/v (N/mm2) /u(N/mm2) /v (N/mm2) /„ (N/mm2)
Fe360
235 360 215 340
(S235)
Fe430
275 430 255 410
(S275)
FeSlO
355 510 355 490
(S355)

1.5.2 La ductilité

C'est la capacité de l'acier à présenter de grandes déformations plastiques avant la


rupture. Elle s'apprécie sur un essai de traction. Les aciers de construction doivent satisfaire
aux conditions de ductilité suivantes :
* le rapport (fu If y) doit être supérieur à 1,2
+ le rapport (8W / By) doit être d'au moins 20
* l'allongement à la rupture sur une longueur entre repères de 5,65 -\JA-Q doit être
supérieur à 15 %, AQ étant l'aire initiale de la section transversale.
On peut considérer que les nuances d'acier citées en 1.5.1 satisfont à ces conditions.

1.5.3 La résilience (Energie de rupture)

C'est la capacité de l'acier à résister aux chocs. Cette propriété de l'acier est liée à la
température. La résilience se mesure le plus fréquemment à l'aide de l'essai CHARPY.

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ESSAI CHARPY

Éprouvettes entaillées
P est le poids du mouton

9o est l'angle initial de la


droite OG avec la verticale
(G étant le centre de gravité
du mouton) au moment où
le mouton est abandonné.
01 est l'angle que fait la
droite OG avec la verticale
dans son élongation
maximale après le choc.
L'énergie au moment du
choc est :
PR (1 - cos GO)
L'énergie après le choc
est :
PR (1 - cos 61)
L'énergie absorbée par le
choc est :
PR (cos 61 - cos 60)
Figure 1-11

Cet essai a pour objectif de mesurer l'énergie absorbée par une éprouvette bi-appuyée,
comportant une entaille médiane, lors de sa rupture en flexion sous le choc d'un mouton
pendulaire. Cette énergie rapportée à la section de l'éprouvette entaillée donne la résilience.
Les aciers de construction doivent avoir une énergie de rupture suffisante pour éviter la
rupture fragile à la plus basse température de service susceptible de se produire au cours de la
durée de vie prévue de la structure.

1.5.4 La dureté

Les mesures de dureté fournissent une indication intéressante sur l'état métallurgique
de l'acier, en particulier pour la détection de phénomène de trempe et pour l'analyse des
conséquences métallurgiques d'une opération de soudage. Trois méthodes particulières de
mesure de dureté sont normalisées et utilisées couramment, leurs résultats étant identifiés par
un code spécifique : essais Brinell (HB), Rockwell (HRB et HRC) et Vickers (HV). Les essais
de dureté consistent à mesurer la profondeur de l'empreinte laissée par la pénétration d'un
outil conventionnel qui, sous l'action d'un poids ou d'une presse, agit sur la pièce en acier.
Ces essais sont simples à exécuter, sans destruction de la pièce.

1.5.5 Autres propriétés

1.5.5.1 Adaptation plastique

La ductilité est la propriété la plus essentielle de l'acier car elle permet l'adaptation
plastique des structures métalliques, empêchant ainsi les concentrations de contraintes. En

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effet, si en certaines zones d'une construction en acier, les contraintes atteignent la limite
élastique, elles vont cesser d'augmenter, ce qui entraîne une redistribution des efforts.
Etudions ceci à l'aide d'un exemple.
Exemple :
Soit à déterminer les tractions dans les trois barres de suspentes schématisées à la figure 1-11.
La poutre horizontale supportée par ces trois barres est supposée indéformable.

f«——

u IU
-M
: = 0,6£,
ar
\ U^: • j\

1
Figure 1-12

Ce problème est statiquement indéterminé. Soit cr^ la contrainte dans les suspentes extrêmes
et (J2 la contrainte dans la suspente centrale. On doit écrire à l'équilibre :
P = 2(?iAl + cr2A2 (1)
L'équation de compatibilité des déplacements, compte tenu de ce que la poutre est
indéformable et que le système est symétrique, s'écrit :
= A^2 (2)
M2
or e\ et

(2) devient alors : (3)


(J
Dans le domaine élastique et en vertu de la loi de Hooke ( S — — ), (3) devient :
E
OU (4)
E E
avec : — = 0,6 , il vient : <TI = 0,6er2 (5)

En injectant (5) dans (1) (avec A\ 0,5^42), on a :

P = 2(0,6cr2 = l,6cr2A2

d'où: cr2 =0,625- et I =0,375-

La contrainte dans la suspente centrale est supérieure à celle dans les suspentes d'extrémités.
Supposons à présent que l'on augmente P de manière à ce que <T2 atteigne la limite élastique
/ de l'acier utilisé. La valeur de P correspondant à ce cas est : Pei = 1,6 fA2.

-Il -
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Si, à partir de là, on fait encore augmenter P, la contrainte ne va pas augmenter dans la
suspente centrale, mais il y aura une redistribution sur les suspentes extrêmes : c'est le
phénomène de l'adaptation plastique. Dans ce cas, le système est statîquement déterminé.
L'équation d'équilibre s'écrit :

P = 2al (0,5 A2 ) + fyA2 d'où GI' = -f- - /

L'effort maximal qui peut être appliqué sur le système est atteint lorsque la contrainte dans les
suspentes extrêmes est égale à la limite élastique de l'acier utilisé. Cet effort est égal à :

PP1 = 2fyA2

Ppi 2/^4 2
On aura dans ce cas un rapport d'adaptation plastique égal à : - = - = 1,25

1.5.5.2 Soudabilité

II faut s'assurer que la soudabilité de l'acier est suffisante par rapport aux exigences de
mise en œuvre.

1.6 VALEURS DE CALCUL DE COEFFICIENTS USUELS

Module d'élasticité longitudinale (Modulé de YOUNG)


E = 210000N/mm 2

Coefficient de POISSON
V = 0,3

Module de cisaillement
E
G=

Coefficient de dilatation
a=12xlO'6par0C

* Masse volumique
p = 7850 Kg/m3

On prendra : 1 Kgf = 1 daN

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