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Chapitre 6 

: Effet de couronne & DBD Cours de Y.Bellebna

Chapitre.1
Effet couronne&DBD

1. NOTIONS GENERALES
L’effet couronne désigne l’ensemble des phénomènes liés à l’apparition d’une conductivité
d’un gaz dans l’environnement d’un conducteur porté à une haute tension. Cette conductivité
est due au phénomène d’ionisation.

1.1. Définition : On appelle "décharges de couronne" l'ensemble des phénomènes de décharge


autonome qui précède le claquage. Les décharges de couronne apparaissent surtout à pression
élevée (>20mmHg) dans un champ électrique non-uniforme. Dés que le champ électrique à la
surface du conducteur devient suffisamment grand (supérieur au champ d’ionisation de l’air,
 30 kV/cm), l’air s’ionise et forme autour du conducteur une couronne lumineuse (Figure 1).

Couronne lumineuse
Couronne lumineuse
Conducteur HT

Conducteur HT
Figure 1

La lumière de la décharge couronne n’est visible que sur les lignes THT ( U≥400 kV ),
lorsqu’il fait sombre.
Inconvénients : pertes couronne, interférence ave les ondes radio, bruit et vibrations des
conducteurs.

Avantages : c’est un régulateur de tension, en plus il y a plusieurs applications industrielles


(Filtres électrostatiques, séparateurs électrostatiques, photocopie…)

- L’effet couronne devient très gênant pour les réseaux à partir de 345 kV.
- Le bruit et le champ électrique superficiel représentent actuellement les paramètres
d’environnement les plus importants à prendre en considération lors de la construction
de nouvelles lignes.
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- L’effet couronne se produit principalement sur les conducteurs de ligne, mais aussi sur
les parties métalliques aiguës reliées à la haute tension, telles que sur l’isolateur,
surtout par temps humide.
1.2. Champ électrique

Pour l’air, à la pression atmosphérique : le champ critique d’ionisation est égal à Ec 30
kV/cm.

Exemple 1 : Soient deux électrodes planes distantes de 1 cm et soumises à une tension élevée
(Fig.2.a). Que se produit-il lorsqu’on applique une tension égale à 30 kV : une décharge
couronne ou un claquage ?

Réponse : Claquage 

Le champ étant uniforme et égal à 30 kV/cm partout, l’ionisation se produit en chaque point
de l’espace inter-électrodes, établit un pont conducteur entre les électrodes et provoque le
claquage.
Exemple 2 :Soit un système d’électrodes pointe-plan (Fig.2b). Que se produit-il si le champ
prés de la pointe est égal à 30 kV/cm ?

Réponse : Décharge couronne

Le champ étant non uniforme, l’ionisation se produit uniquement prés de la pointe et ne se


produit pas prés de l’électrode plane car le champ diminue

HTFigure 2.b :Zone où se produit l’effet couronne

HT

Figure 2.a : claquage de tout l’intervalle


Chapitre 6 : Effet de couronne & DBD Cours de Y.Bellebna

Conducteur HT
Le champ électrique entre la ligne et la terre est non uniforme Le c

Terre

Figure 4 : l’effet de couronne dans le réseau électrique

Pointes

Electrode plane

Figure 4 : Décharge couronne produite entre des pointes et une électrode plane reliée à la terre

Conclusion : L’effet couronne a lieu dans un champ non uniforme.

2. DECHARGE COURONNE EN POLARITE NEGATIVE


Polarité négative : Pointe portée à un potentiel HT négatif + Electrode plane  reliée à la terre
(Fig.5).

Anode
Cathode

Champ Eapp

HT négative
Figure 5 : Polarité négative

2.1. Mécanisme de la décharge couronne 

Phase 1 : Un électron primaire se trouvant prés de la pointe provoque une avalanche
électronique primaire. Les électrons sont absorbés par l’anode, tandis que les ions positifs
extraient par bombardement de la cathode plusieurs électrons secondaires (Figure 6.a).
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Phase 2 : Ces électrons secondaires produisent des avalanches secondaires.

Les ions positifs de ces avalanches forment une charge d’espace positive (Figure 6.b).

Phase 3 : Les avalanches ensuite s’arrêtent car le champ résultant Er diminue. En effet, la
E = E app−Ec
charge d’espace produit un champ électrique Ec opposé au champ appliqué ( r )
(Figure 6.b).

Phase 4 : La charge d’espace se dirige vers la cathode et disparaît, le champ appliqué retrouve
alors sa valeur initiale Er = Eapp (car Ec = 0). Parmi les derniers ions positifs quelques uns
extraient par bombardement de la cathode de nouveaux électrons secondaires.

Phase 5 : Ces électrons secondaires provoquent à leur tour de nouvelles avalanches
secondaires et le processus recommence de nouveau (phases 2 à 5).

ion positif
Eapp
électron II
Ec

Figure 6.a
E r  E app  E c
Figure 6.b

2.2. Courant de la décharge couronne

a) Nature du courant :

Seuls les électrons traversent tout l’espace inter-électrodes  courant électronique.

Eapp

Électron

Ion positif

Figure 6

Remarques :

 Dans les gaz électronégatifs (air, SF6…), les électrons s’attachent aux atomes pour
former des ions négatifs  le courant électronique devient courant ionique.
 Le courant de la décharge couronne est très faible : de quelques µA à quelques mA.
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b) Courant à haute fréquence :

Comme la décharge couronne est une succession d’avalanches qui se produisent et s’arrêtent
rapidement, le courant est par conséquent de nature impulsionnelle haute fréquence (Fig.7).

La fréquence des impulsions augmente avec la pression, car la charge d’espace qui s’oppose
au champ appliqué est vite formée.

t0 t
t (s)

- t : déroulement des avalanches

- t0 : arrêt des avalanches 


Figure 7

I (µA)

Figure 8.a : Courant enregistré par un oscillogramme


Figure(0,2 ms/carreau)
8.b : Courant représentant le détail d’une seule impulsio

2.3. Apparence lumineuse 

Comme le champ de la charge d’espace est opposé au champ appliqué, on dit qu’en polarité
négative l’effet couronne se déroule dans un « champ décroissant » (Fig.6.b). Par conséquent,
l’aspect lumineux en polarité négative est limité sur la pointe seulement (point ou spot
lumineux) (Fig.9).
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Point (spot) lumineux


Eapp

Ec Figure 9 : aspect lumineux en polarité négative

E r  E app  E c
Figure 6.b

 Ligne HT :
a) Apparition de points lumineux sur les aspérités (Fig.10.a).
b) Pour une ligne THT, une couronne lumineuse peut couvrir tout le conducteur
(Fig.10.b).

Point lumineux
Aspérité
Couronne lumineuse

a) Points lumineux sur b) Couronne lumineuse


quelques aspérités sur toute la surface

Figure 10 : aspect lumineux sur un conducteur

3. DECHARGE COURONNE EN POLARITE POSITIVE


Polarité positive : Pointe portée à un potentiel HT positif + Electrode plane reliée à la terre
(Fig.11).

Cathode
Eapp
Anode

HT positive Figure 11 : Polarité positive

3.1. Mécanisme de la décharge couronne 

Phase 1 : un électron primaire soumis à un champ électrique intense provoque une avalanche
électronique primaire.

Phase 2 : Les électrons secondaires crées par photo-ionisation dans le gaz provoquent des
avalanches secondaires.
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Remarque : Comme la cathode se trouve dans une région où le champ est faible, les ions
positifs n’ont pas l’énergie suffisante pour extraire de la cathode des électrons secondaires
par bombardement.

Phase 3 : à une certaine distance de la pointe, les avalanches s’arrêtent car le champ y diminue
fortement.

Phase 4 : Les avalanches reprennent de nouveau prés de la pointe et le processus continu.

3.2. Courant de la décharge couronne

a) Nature du courant :

Seuls les ions positifs traversent l’espace inter-électrodes  courant ionique (Figure 12).

b) Courant à haute fréquence :

Comme le champ de la charge d’espace est de même sens que le champ appliqué, on dit qu’en
polarité positive l’effet couronne se déroule dans un « champ croissant » (Fig.13). Donc,
mêmes impulsions qu’en polarité négative mais de fréquence plus petite, car les avalanches
qui se déroulent dans un champ croissant ne s’arrêtent pas aussi rapidement qu’en polarité
négative (Fig.14).

Eapp Eapp
Ion positif Ec

Électron E r  E app  E c
Figure 12 : en polarité positive le courant est un déplacement d’ions positifs Figure 13

Figure 14.a : Courant enregistré par un oscillogramme (0,2 ms/carreau)


Figure 14.b : Courant représentant le détail d’une seule impulsi
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3.3. Apparence lumineuse 

En polarité positive l’effet couronne se déroule dans un « champ croissant » (Fig.13). Par
conséquent, l’aspect lumineux en polarité positive est plus étendu et plus visible qu’en
polarité négative qui est limité sur la pointe seulement (point ou spot lumineux) (Fig.9).

 Pointe-plan : longs filaments lumineux appelés « streamers » (Fig.15).


 Ligne HT : même apparence ;

Lueur visible d’une décharge couronne en polarité positive à

Figure 15

Résumé : L'application d'une tension de valeur suffisante pour créer une décharge couronne,
entraîne une répartition de l'espace inter-électrodes en deux régions (voir figure 16).

 La première région voisine de l'électrode à faible rayon de courbure où le champ


électrique est intense, elle est le siège d'ionisation du gaz, c'est la zone active. Les électrons
libres sont accélérés par le champ électrique provoquant ainsi des collisions avec des atomes
neutres ou des molécules; il y a alors multiplication électronique par avalanche.
 Le reste de l'espace inter-électrodes constitue la deuxième région où le champ
électrique est faible, c'est la zone de dérive. Dans cette zone, les électrons ne peuvent pas se
multiplier, les ions crées par collisions dérivent vers l'électrode plane (ou à grand rayon de
courbure) sous l'effet du faible champ en constituant ainsi une charge spatiale mono polaire.

Eapp

Région active (avalanches)


Zone de dérive
Figure 16
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4. DECHARGE EN COURANT ALTERNATIF

Effet de couronne en tension alternative : l’effet de couronne en tension alternative est la


synthèse des deux polarités. Néanmoins, c’est l’apparence lumineuse de l’alternance positive
(streamers) qui prédomine.

Si l’on applique un champ alternatif au gaz, alors le comportement du système dépend de la


distance inter-électrodes et de la fréquence de l’alimentation électrique. En effet, si le temps
de parcours du gap par le gaz est inférieur au temps d’inversion de la polarité, alors les
charges d’espace créées par une décharge auront quitté l’espace inter-électrodes avant
l’apparition de la décharge suivante. Le comportement élémentaire du système consistera
donc en une alternance de décharges positives puis négatives indépendantes.

Si l’on augmente la fréquence du signal électrique, une charge d’espace résiduelle persistera
dans l’espace inter-électrodes, favorisant le déclenchement de la décharge suivante. Ce
phénomène peut se traduire par le maintien de la décharge avec une tension d’alimentation
légèrement inférieure à la tension de claquage de la décharge. Cette accumulation de charges
entraîne aussi une baisse de la tension de passage en régime d’arc.

Tension continue
Mais, la différence avec l’effet couronne en tension alternative, où les émissions de charges
sont concentrées au voisinage de la crête de la sinusoïde de tension, est que l’émission de
charge est ici permanente, et injecte, dans l’espace environnant le conducteur, des ions
unipolaires. Il en résulte qu’une charge d’espace se constitue, remplissant tout l’espace entre
le conducteur et le sol, ainsi qu’entre conducteurs lorsque le système est bipolaire.
Au voisinage immédiat du conducteur, la densité de charge d’espace est suffisamment élevée
pour agir comme écran et pour modifier le champ électrique superficiel, de sorte que le champ
superficiel effectif diffère notablement du champ statique calculé sans charges d’espace.
Comme en tension alternative, ce champ sert de valeur de référence pour la prédétermination
des pertes et des perturbations radioélectriques.
Sur les lignes à courant continu, le champ superficiel statique est de l’ordre de 20 à 35 kV/cm
(ce qui correspondrait, en tension alternative à des champs de 14 à 25 kV/cm, exprimés en
valeur efficace).

Bien que le mécanisme de formation des pertes soit assez différent en continu et en alternatif,
on observe expérimentalement que l’ordre de grandeur des pertes reste le même, à géométrie
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de conducteur (ou de faisceau) donnée, et à champ superficiel égal, exprimé en valeur de


crête.
5. VENT ELECTRIQUE

Sous l’action de la décharge, de nombreuses espèces chargées (ions positifs, négatifs ou


électrons) sont crées dans l’espace inter-électrodes. Ces espèces sont accélérées par le champ
électrique et entraînées vers la cathode pour les ions positifs, et vers l’anode pour les ions
négatifs et les électrons. En chemin, elles percutent d’autres molécules auxquelles elles
transmettent une partie de leur quantité de mouvement. L’accélération du gaz dans l’espace
inter électrode, sous l’effet de la décharge, crée un véritable courant qu’on appelle le vent
électrique. Il est responsable de la dispersion et du mélange des molécules neutres, excitées ou
ionisées. Seule une faible partie de l’énergie consommée par le système est utilisée pour la
mise en mouvement des molécules du gaz, les mécanismes de chauffage et d’excitation
représentant la majorité du transfert d’énergie. Le caractère impulsionnel de la décharge agit
sur l’écoulement comme une série d’ondes de pression dont la fréquence est identique à celle
des pulses.

Figure 17 : Variation de la vitesse du vent électrique en fonction du courant de la décharge


(Tension 3,8 kV ; intervalle 4 mm, rayon de courbure de la pointe 0,05 mm)

6. LOI DE PEEK- CHAMP CRITIQUE Ecc


Si le champ à la surface du conducteur est supérieur ou égal au champ critique E cc, il y a alors
apparition de l’effet couronne sur le conducteur.

VI.1. Conducteur lisse 


r

Ecc =31 δ 1+ ( 0,308


√δ r ) (kV/cm)
Figure : conducteur aérien
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Pour une tension continue : Ecc en valeur efficace ;

Pour une tension alternative : Ecc en valeur max ou amplitude

3 , 92 P
δ=
avec 273+t densité relative de l’air

Remarque : conditions normales P = 76 cm et t = 25°C=1

r (cm) : rayon du conducteur ;

P (cm Hg) : pression en cm de mercure :

t (°C) : température.

6.2. Conducteur réel 

Le conducteur réel d’une ligne aérienne présente une surface non lisse et rugueuse (toronnée).
En plus, la graisse du conducteur favorise le dépôt de poussières, particules végétales et même
des insectes. Ces particules forment des micro-pointes qu’on appelle aspérités.

Le pouvoir de pointe fait diminuer le champ critique : 


E0 =mE cc

avec 0 m  1 : coefficient de l’état de surface.

Conducteur Facteur de surface m

Lisse et neuf 1

Lisse, oxydé 0,93 – 0,98

toronné 0,72 – 0,9


L’état de surface des conducteurs est un paramètre important par le fait que, plus il se
dégrade, plus les pertes augmentent, et plus le champ électrique est élevé. Parmi les facteurs
de dégradation, la pollution végétale ou industrielle, graisse de toronage et même les insectes,
jouent un rôle important, mais malheureusement difficilement maîtrisable.

7. PERTES COURONNE DANS LES RESEAUX


7.1. Nature des pertes 
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Soit un conducteur HT alimenté en courant alternatif.

 Alternance positive : le conducteur attire les charges négatives et repousse les charges
positives. Tout se passe comme si le conducteur émet des ions positifs.
 Alternance négative : le conducteur attire les charges positives et repousse les charges
négatives. tout se passe comme si le conducteur émet des ions négatifs.

Es Es

Alternance positive Alternance négative

Figure 18 : comportement des charges électriques produites par ionisation lors des
alternances positive et négative

Le mouvement des ions provoque une dissipation d’énergie par échauffement suite au
frottement avec les atomes de l’air. Cette énergie qui est prélevée du réseau représente les
pertes couronne. Les pertes sont dues à un courant dans le plasma formant la couronne autour
du conducteur, dont l’ordre de grandeur est environ P  100 kW/km.

Le mouvement des ions appelle dans les conducteurs, par induction électrostatique, un
courant qui comporte une composante fondamentale en phase avec la tension ; par cet
intermédiaire s’effectue un transfert d’énergie mécanique en énergie électrique, de sorte que
l’énergie dissipée est finalement fournie sous forme électrique.

7.2. Influence de la pluie 

Les gouttes sur la surface du conducteur forment de véritables pointes qui rendent l’effet
couronne beaucoup plus intense et les pertes considérables.

Gouttes d’eau
Figure 19
Chapitre 6 : Effet de couronne & DBD Cours de Y.Bellebna

Remarques :

a) Les lignes haute tension sont conçues de telle façon que l’effet couronne ne devrait pas
poser de problèmes par temps sec ; c’est lorsque le temps est pluvieux qu’il devient vraiment
gênant.

b) Lorsque la pluie est forte, elle provoque au contraire le lavage du conducteur.

c) Le temps améliore l’état de surface du conducteur, car une bonne partie des aspérités est
brûlée au fur et à mesure par la décharge elle même.

d) Les pertes sont plus grandes pour un conducteur neuf car la graisse favorise l’accumulation
des différentes particules.

7.3. PERTURBATION ELECTROMAGNETIQUE


L’effet couronne est à l’origine des perturbations des ondes radio, car les fréquences du
courant de couronne (de l’ordre du MHz) sont du même ordre de grandeur que celles des
ondes radio. Les charges créées par ionisation sont brusquement mises en mouvement par le
champ superficiel. Le courant qui en résulte crée un champ électromagnétique variable qui se
propage dans l’air et provoque la perturbation des ondes radio.
Remarque : L’effet couronne n’est pas à l’origine de la perturbation des ondes TV, ce sont
plutôt les claquages qui se produisent dans l’appareillage haute tension (isolateur,
disjoncteur…) qui sont à l’origine de ces interférences. L’effet couronne génère aussi des
impulsions de courant et de tension qui se propagent sur la ligne.

Les ondes se propagent suivant trois modes :

 par conduction : via le transformateur ou au moyen du neutre relié au récepteur.


 par induction : quand le réseau haute tension passe assez prés d’une ligne de service de
l’abonné (ligne basse tension, antenne, ligne téléphonique…)
 par radiation : les ondes se propagent dans l’espace (le plus fréquent).

7.4.. BRUIT
L’effet couronne produit un bruit ressemblant au bourdonnement d’abeilles. Le déplacement
brusque des ions par le champ superficiel produit une variation locale de la pression de l’air
qui se transforme en ondes sonores. Le bruit est un facteur nuisible qui peut avoir des
conséquences nuisibles sur le tissu biologique.
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Le bruit est tellement gênant pour l’environnement qu’il devient la paramètre principal à

prendre en considération lors de la réalisation de réseaux THT ( U≥1000 kV ).

9. DEGAGEMENT D’OZONE
La décharge couronne, à l’instar de la décharge de claquage, est aussi accompagnée d’un
dégagement d’odeur due à la formation de l’ozone.
Par ailleurs, en présence de l’humidité, de l’acide nitrique est produit qui cause la corrosion
du conducteur.

10. REMEDE
Le champ électrique superficiel Es produit à la surface d’un conducteur cylindrique peut être
q
Es =
calculé par le théorème de Gauss :
2 πε 0 r

La seule solution utilisée pour remédier contre l’effet couronne est de diminuer le champ
superficiel du conducteur en augmentant le rayon.

On utilise pour augmenter le rayon:

 soit un conducteur creux (cher)


 soit un conducteur en faisceaux (il permet en plus de faire transiter une plus grande
puissance)
Conducteur en faisceaux :

2r

I
D
R

I
Conducteur creux Conducteur en faisceaux
Figure 20

Plusieurs sous-conducteurs de rayon moindre, groupés en « faisceau ». Les tentatives pour


utiliser des conducteurs de fort diamètre (de l’ordre de 50 mm) se heurtèrent rapidement à des
poids excessifs, à une mauvaise utilisation de la section (effet de Peau) et à des difficultés de
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pose. Aussi y eut-il plusieurs tentatives pour mettre au point des conducteurs creux, remplis
de polythène, ou comportant des entretoises internes.

Les lignes à très hautes tensions, supérieures à 300 kV, sont équipées presque exclusivement
de faisceaux de plusieurs conducteurs par phase. Cette disposition permet de maintenir les
champs superficiels des conducteurs à des valeurs admissibles.

12. AVANTAGE DE LA DECHARGE COURONNE DANS LE RESEAU


Quand le champ superficiel dépasse le seuil critique, les charges créées par effet couronne
éliminent par neutralisation une partie des charges du conducteur. Ceci provoque la
diminution du champ superficiel et du potentiel du conducteur.
On dit que l’effet couronne est un régulateur de tension.

Es Es

Alternance positive Alternance négative


Figure 21

Conclusion : La décharge couronne amortit les surtensions sur les lignes surtout les
surtensions dues à la foudre. Lorsque l’effet couronne se produit autour de l’air environnant,
celui-ci acquiert une grande conductivité et le diamètre du conducteur augmente, ce qui
paradoxalement réduit le champ électrique. Des calculs récents effectués sur des modèles
simulés d’une ligne de 220 kV soumise à une onde de choc 1,2/50 µs simulant une surtension
atmosphérique, l’atténuation de la surtension atteint 60% quand on s’éloigne de 7 km du point
d’impact de cette surtension.

Ces pertes sont par contre appréciables pour amortir la propagation des ondes de foudre.

13. APPLICATIONS UTILISANT LA DECHARGE COURONNE


13.1. Parafoudre 

L’effet couronne augmente la conductivité de l’air autour de la pointe ; le canal de la foudre


qui opte pour le chemin le moins résistant est capté par le paratonnerre (Figure 20).

13.2. Neutralisation 
Chapitre 6 : Effet de couronne & DBD Cours de Y.Bellebna

La surface de l’avion se charge par frottement avec l’air. Les charges créées par effet
couronne produit par des flèches disposées sur les ailes de l’avion éliminent par neutralisation
les charges surfaciques.

13.3. Filtre électrostatique 

Le fil central produit par effet couronne des charges électriques négatives. Les grains de
poussière qui se chargent négativement sont attirés et captés par le cylindre qui les empêche
de ressortir. Le cylindre joue le rôle d’un filtre de poussières, lequel une fois saturé sera
remplacé par un nouveau filtre (Figure 21).

13.4. Séparateur électrostatique 

Un mélange de particules granuleuses acquière des charges électriques créées par effet
couronne grâce à une électrode à pointes reliée à une source de haute tension négative.

Ces particules se comportent différemment selon qu’elles sont isolantes ou métalliques et


tombent dans des endroits différents (Figure 22).

HT
Électrode
à pointes
Foudre
Décharge de capture

Fil mince
E (HT négative)
E

Figure 20 Figure 21
produit métallique
produit isolantproduit mixte

Figure 22
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La Décharge à Barrière Diélectrique (DBD)


2.1. Introduction

Les décharges à barrière diélectrique (DBD) sont connues depuis plus d'un siècle et les
premières expériences sur ces décharges ont été reportées par Siemens en 1857. Il étudia la
génération d’ozone grâce à une DBD cylindrique. Les décharges dites à barrière diélectrique
se caractérisent par la présence d’un composant diélectrique sur au moins une des deux
électrodes (figure 2.1).Le principal rôle de ce diélectrique est d’éviter le passage à l’arc lors
de l’établissement de la décharge. Ceci résulte de l’accumulation de charges sur le matériau
isolant. Ces charges, de même polarité que l’électrode opposée provoquent une chute du
champ et une extinction de la décharge. Cela impose l’utilisation d’une excitation électrique
alternative d’une valeur moyenne nulle.

Fig. 2.1 : Une DBD, au moins un diélectrique intercalé entre les électrodes

La Décharge à Barrière Diélectrique (DBD) ou « décharge silencieuse » fait partie


des plasmas hors équilibre thermodynamique qui a été découverte par Siemens. (Le nom de
décharge silencieuse est proposé en 1860 par Andrews et Tait.

La décharge à barrière diélectrique est parfois aussi appelée la « décharge


d’ozonation », occasionnellement, le terme de la décharge couronne est également utilisé,
bien que la plupart des auteurs préfèrent utiliser ce terme que pour les décharges entre
lesélectrodes de métal nues, sans diélectrique. Les deux types de décharges ont des
caractéristiques communes: la production d’un plasma froid « hors équilibre ».[20]
Chapitre 6 : Effet de couronne & DBD Cours de Y.Bellebna

La DBD est généralement constituée par des filaments (cylindriques) ; ces filaments
appelés aussi « micro-décharges » ou « streamers », ont une caractéristique schématisée à la
figure 2.2.
La micro-décharge présente un diamètre faible dans la plupart du volume (~ 200 μm à
pression atmosphérique) ; elle s’étale à proximité du diélectrique (comportement diffus).
Chaque micro-décharge peut être, a priori, considérée comme une décharge normale en
régime transitoire (plasma hors équilibre). [8]

Fig. 2.2 : Micro-décharges dans une configuration à deux barrières diélectriques. Les micro-décharges,
ont une géométrie cylindrique

Le champ d'application de ce procédé de décharge est très large: génération d'ozone,


traitement d'effluents gazeux, activation et traitement de surface, laser CO2, lampe écimer,
écrans plasmas, etc. et touche de nombreux domaines industriels : électronique, textile,
emballage, automobile…
Les caractéristiques principales de cette décharge sont : une pression de travail élevée,
(autour de la pression atmosphérique), une tension de l'ordre du kilovolt, une fréquence
d'excitation de l'ordre du kilohertz et au moins une électrode recouverte par un diélectrique, la
distance inter-électrodes étant de l'ordre de quelques millimètres.
Les DBDs concilient une simplicité de mise en ouvre et d'utilisation avec les
propriétés, d’un plasma hors équilibre. En travaillant à la pression atmosphérique, il est
possible d'effectuer des traitements à grande échelle, économiques et compatibles avec une
production enligne [1].
2.2. Décharges à barrières diélectriques (DBD) 

Une DBD est une source de plasma froid hors d’équilibre caractérisée par la présence d’au
moins un diélectrique entre les deux électrodes métalliques (figure 2.3). La présence du
diélectrique permet de limiter l’énergie qui passe dans chaque canal de décharge et ainsi
Chapitre 6 : Effet de couronne & DBD Cours de Y.Bellebna

d’éviter le passage à l’arc, en contre partie, cela impose l’utilisation d’une excitation
électrique alternative [21].

Fig. 2.3 : Configuration classique d’une DBD

2.2.4.1. Principe de fonctionnement d’une DBD 

Suite à l’application d’une tension suffisamment élevée sur les électrodes, le claquage
du gaz conduit à la formation d’un canal conducteur appelé micro-décharges (figure 2.4-a).
Cette micro-décharge peut être représentée par le schéma équivalent de la figure 2.4-d.

Fig 2.4 : Principe de fonctionnement d’une DBD : (a) établissement d’une première micro-décharge,
(b) extinction de la première micro-décharge et amorçage d’une nouvelle, (c) changement de la
polarité appliquée sur les électrodes, (d) schéma électrique équivalent d’une micro-décharge
Chapitre 6 : Effet de couronne & DBD Cours de Y.Bellebna

Tant que la tension appliquée augmente, des micro-décharges s’initient à de nouvelles


positions car la présence de charges résiduelles sur le diélectrique diminue le champ électrique
appliqué sur le gaz aux positions où des micro-décharges se sont déjà développées

Au changement de polarité, les charges précédemment déposées sur le diélectrique


permettent un claquage du gaz sous un champ plus faible que lors de la première alternance.

Fig. 2.5 : Principe d'une décharge à barrière diélectrique  DBD

2.2.5. Différentes configurations de DBD 

Outre la configuration plane, des configurations cylindriques de décharge entre des


électrodes cylindriques sont également utilisées dans de nombreuses applications techniques
(figure 2.6). La longueur de la décharge (intervalle inter-électrodes) varie entre moins de 0,1
mm à plusieurs centimètres, selon l'application. Pour amorcer une décharge dans un tel
intervalle, des tensions de l'ordre de quelques centaines de V à plusieurs kV sont nécessaires.
Le flux du gaz peut circuler soit à travers l’intervalle de la DBD (ozone, traitement de surface,
contrôle de la pollution) ou il peut être re-circulé (lasers a CO2) ou totalement encapsule
(lampes a DBD, panneaux luminaires, des panneaux d'affichage à Plasma). [21]
Suivant l’application visée, deux couches isolantes peuvent y être placées. Les
configurations coplanaires et cylindriques typiques d’électrodes sont données en figure 2.6.
Chapitre 6 : Effet de couronne & DBD Cours de Y.Bellebna

Fig. 2. 6 : Différentes configurations de décharges contrôlées

par Barrières Diélectriques (DBD)

Les configurations coplanaires (plan-plan) sont plutôt utilisées pour les applications
de traitements de surface tandis que les cylindriques sont plus adaptées aux traitements des
gaz. L’arrangement plan-plan (c) de la figure 2.6 présente l’avantage d’éviter tout contact
entre le plasma et les électrodes métalliques, condition parfois utile lors de l’utilisation de
plasma corrosif par exemple.

La configuration (b) permet l’obtention simultanée d’une décharge de part et d’autre


du diélectrique, propriété intéressante si, par exemple, la barrière diélectrique est réalisée
àl’aide du matériau à traiter. Dans ce cas, le matériau est traité sur les deux faces
simultanément.

La configuration(d) permet également l’obtention d’une décharge surfacique tandis


que la configuration de la figure 2.6.E donne une décharge en volume.

Les diélectriques couramment utilisés sont le verre, plexi-glace, le quartz, la


céramique et le caoutchouc silicone [24].

2.2.6. Classification des décharges a barrières diélectriques 

2.2.6.1. La décharge à barrière diélectrique volumique 


Chapitre 6 : Effet de couronne & DBD Cours de Y.Bellebna

C’est la première qui a été observée. Le diélectrique joue le rôle d’un condensateur en
série avec le plasma, ce qui a un effet stabilisateur et conduisant à un grand nombre de micro-
décharges, de petite impulsion dans tout l’espace inter-électrodes. Ces micro-décharges ont un
diamètre de quelques centaines de micromètres, un temps de vie de 100 ns, ces
caractéristiques dépendant de la nature et de la pression du gaz (Eliasson et Kogelschatz,
1991).
La figure 2.10.a illustre un exemple d’une DBD volumique où une électrodeest recouverte
d’un isolant. [9]

Filament de plasma

Fig. 2.10: Décharge à barrière diélectrique volumique

2.2.6.2. La décharge à barrière diélectrique surfacique 

 La découverte 

A la fin des années 90 aux Etats-Unis, le Pr Roth met au point une nouvelle
configuration de DBD de surface et qu’il nomme « OAUGDP » (One Atmosphere Uniform
Glow Discharge Plasma). L’objectif est d’appliquer sa décharge comme actionneur pour
contrôler un écoulement.
Cette décharge est établie entre au moins deux électrodes placées de part et d’autre
d’un diélectrique et est dite surfacique car il n’y a plus, comme précédemment, d’espace
gazeux entre les électrodes (le diélectrique occupant tout l’espace inter-électrodes). La figure
2.11montre la configuration de cette décharge. Les électrodes sont des plaques très fines.
Une haute tension sinusoïdale à valeur moyenne nulle est appliquée entre les
électrodes posées sur la face supérieure du diélectrique et l’électrode de la face inférieure
reliée à la terre. La haute tension est de plusieurs kV avec des fréquences de 1 à 20 kHz, la
puissance électrique, alors consommée est de l’ordre de 500 W/m2 de plasma. [9]
Chapitre 6 : Effet de couronne & DBD Cours de Y.Bellebna

Fig. 2.11 : Configuration géométrique d’une DBD surfacique

2.2.8. Rôle de diélectrique 

Une particularité de la DBD, est d’éviter le passage au régime d’arc dans la décharge
et donc de maintenir le plasma dans un état hors équilibre.
Chaque micro-décharge, étant un plasma, possède en effet un champ électrique réduit par
rapport au volume restant du gaz. En effet si nous traçons en 2-D le profil de potentiel produit
par une micro-décharge dans une DBD à plaques parallèles, nous obtenons la courbe de la
figure 2.13 (lignebleu au milieu de l’image). Tant qu’il y a de la surface libre de micro-
décharges sur le diélectrique, en cas d’augmentation de la tension aux bornes du gaz (suite à
une variation de la tension de l’alimentation externe), le claquage se produit
préférentiellement dans une zone de champ électrique fort, créant ainsi une nouvelle micro-
décharge, au lieu d’augmenter la densité de courant dans les micro-décharges déjà présentes.
En effet, nous observons dans la figure 2.13 (profil à gauche en noir) que la nouvelle micro-
décharge ne peut se produire qu’au delà de la distance dminde la première micro-décharge.
Cette propriété de la barrière diélectrique d’éviter le passage à l’arc est la motivation
essentielle de son utilisation.
Ainsi, au fur et à mesure que nous augmentons le courant dans la DBD, nous allons
augmenter progressivement le nombre de micro-décharges. En conséquence, avec un nombre
important de micro-décharges et le comportement diffus que chacune d’entre elles présente en
surface ensemble de la DBD peut être considérée comme une décharge homogène ce régime
de fonctionnement, pour lequel la densité de courant est homogène sur toute la surface de la
décharge, est particulièrement recherché pour les procédés relatifs aux surfaces. [8]
Chapitre 6 : Effet de couronne & DBD Cours de Y.Bellebna

2éme 1ére
Micro-décharge Micro-décharge

Fig. 2.13 : Profil de tension produit par une micro-décharge


qui empêche une deuxième
2.2.9. Effet “mémoire” du diélectrique 

La présence du diélectrique devient importante lorsque la micro-décharge a franchi l’espace


entre les électrodes. Lors de la montée de la tension, les micro-décharges additionnelles sont
initiées à de nouveaux endroits sur le diélectrique dû à la présence de charges résiduelles sur
le diélectrique qui réduisent le champ électrique aux positions où les micro-décharges sont
déjà apparues. Toutefois, lorsque la tension est inversée, les prochaines micro-décharges
auront tendance à se former exactement aux endroits des micro-décharges du cycle précédent.
Étant donné que la tension a chuté à ces endroits, l’atteinte du claquage dans la demi-période
suivante nécessite un taux de variation de la tension externe plus faible. Conséquemment,
l’opération de DBD à faible fréquence a tendance à distribuer les micro-décharges sur la
surface disponible du diélectrique tandis que les hautes fréquences tendent à « rallumer » les
anciennes micro-décharges exactement aux mêmes endroits à chaque demi-période. Cet effet
“mémoire” due à l’accumulation des charges sur le diélectrique est une caractéristique
dominante pour les décharges filamentaires qui peut avoir un effet important sur l’uniformité
et l’homogénéité des traitements de surface. [24]

2.3.1. Comment éviter la transition à l’arc ?

Afin d’éviter la transition en régime d’arc, plusieurs solutions sont généralement


employées à pression atmosphérique. Les principales consistent à :
Chapitre 6 : Effet de couronne & DBD Cours de Y.Bellebna

 Diminuer le produit p.d :afin de se ramener à des valeurs similaires à celles obtenues à


basse pression. En effet, nous avons vu précédemment que pour des valeurs du produit
p.dinférieures à quelques Torr.cm le claquage obtenu est de type Townsend et non plus
de type streamer. Ainsi typiquement, il faut utiliser des distances inter-diélectriques de
l’ordre de la centaine de µm.

 Localiser la décharge en utilisant une répartition non uniforme du champ électrique afin
d’éviter de court-circuiter les électrodes par un canal de décharge : il s’agit des décharges
couronnes.

 limiter le courant fourni par l’alimentation en plaçant en série avec la cellule de


décharge un ballast selfique qui limitera la vitesse de variation du courant ou bien un
ballast résistif qui entraîne une chute de la tension appliquée sur le gaz lors de
l’augmentation du courant de décharge.

 insérer un diélectrique entre les deux électrodes, on parlera dans ce cas de Décharge
contrôlée par Barrière Diélectrique (DBD).

 Préioniser le gaz et utiliser une source de tension impulsionnelle, outre le fait d’éviter
la transition à l’arc, cela permet surtout d’homogénéiser la déchargeà barrière
diélectrique[24].

2.4. Caractérisation électrique de la DBD 

2.4.1 Etude du courant 

La figure 2.14 représente un exemple typique de courbes de la tension et du courant


de décharge en fonction du temps pour une tension U = 20 kV et f = 300 Hz. Le courant est
constitué de séries d’impulsions apparaissant à chaque demi-période, s’initiant généralement
à peu près au moment de l’inversion de polarité et s’éteignant après que la tension atteint sa
valeur maximale.
Chapitre 6 : Effet de couronne & DBD Cours de Y.Bellebna

Cette forme de courant est typique des séries de micro-décharges qui apparaissent
dans une décharge à barrière diélectrique (figure.2.14). Les pics de courant peuvent atteindre
des valeurs de 20 mA mais pour des durées relativement courts (de l’ordre de la μs) [9].

Fig. 2.14: Courbes du courant et de la tension en fonction du temps

pour U = 20 kV et f = 300 Hz

2.4.2. Comparaison avec la décharge couronne continue

Les deux types de décharges (couronne, D.B.D) ont des caractéristiques communes.
Génération d’un plasma froid hors équilibre thermodynamique, les processus d’ionisation sont
alors initiés dans la région ou le champ électrique est le plus intense. La création du canal
ionisé (streamer) est identique a celui d’une DBD mais l’extinction de la décharge dans le cas
couronne se produit dans les zones ou le champ électrique est trop faible pour maintenir
l’ionisation. Par contre pour la D.B.D revient au rôle du diélectrique solide, l’accumulation
des charges sur le diélectrique, entraîne la création d’un champ antagonisteau champ
appliqué. Qui arrête la progression de la décharge et le passage au régime d’arc [9].

3. EFFET PENNING
La rigidité diélectrique de certains gaz diminue fortement en y introduisant une petite quantité
d’un autre gaz.

Exemple : mélange Néon- Argon entre deux électrodes planes ; d = 2 cm.


Chapitre 6 : Effet de couronne & DBD Cours de Y.Bellebna

Néon seul :
P∗d≈370 mm Hg∗cm⇒U c≈1800 V

Néon + 0,01 % Argon :


P∗d≈370 mm Hg∗cm⇒U c≈280 V

L’état métastable des atomes de néon est atteint ave une énergie de 16 eV, supérieure à l’énergie
d’ionisation des atomes d’argon (15,1 eV) ; les atomes d’argon sont facilement ionisés lors de la
collision avec les atomes métastables du néon, ce qui fait diminuer considérablement la tension
critique de claquage.

Remarque : l’effet Penning est mis à profit dans les applications où l’on utilise la décharge
électrique, comme les lampes à décharge…

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