cristallins
Qu’est ce qu’un matériau ?
Propriétés.
Les propriétés d’usage des matériaux ont deux origines :
- Composition chimique (nature des espèces atomiques qui les constituent).
- Microstructure (organisation des atomes constitutifs).
Généralités
Généralités
Généralités
• Les lignes ou périodes sont les niveaux successifs des couches électroniques.
• Les colonnes ou groupes sont le nombre d’électron dans la couche externe.
Les propriétés chimiques d’un élément proviennent essentiellement des ses électrons et en particulier
de ceux de a couche externe, appelés électron de valence, ces propriétés sont donc liées au groupe
auquel il appartient.
• Les éléments du groupe IA, ne possèdent qu’un seul électron sur leur couche externe: ils ont
tendance à s’en défaire pour avoir une couche externe saturée et donner des ions positifs ou
cations. Cette tendance s’étend aussi à tous les métaux qui sont des donneurs d’électrons.
• Les éléments du groupe VIIA, possèdent 7 électrons sur les couches externes, ils ont
tendance à la compléter en captant un électron disponible dans leur voisinage pour des ions
négatifs ou anions. Cette tendance s’étend aussi à certains éléments de la partie droite du
tableau, appelés non-métaux, tous accepteur d’électrons.
Certains éléments situés entre ces deux zones présentent des caractères mixtes, variables selon le
champ électrique auquel ils sont soumis (ils sont semi-conducteur).
Les Liaisons Chimiques
Liaison covalente
elle est assurée par la mise en commun de deux
électrons pour compléter la couche externe de
chaque atome.
Liaison Ionique
Liaison Métallique
Effet de la température
De nombreuse propriétés des cristaux, par exemple thermique (T°C de fusion, chaleur
spécifique, dilatation thermique, conductivité thermique), mécanique (compressibilité,
modulé élastique), sont liées à la nature de la cohésion de la structure cristalline et donc de
l’énergie de cohésion du matériaux.
Fragilité – ductilité
Dans les matériaux à liaisons covalentes, la forte directionnalité des liaisons fait que la
position des atomes les uns par rapport aux autres ne peut guère varier.
Ce n’est pas le cas des matériaux à liaisons métalliques pour lesquels un déplacement relatif
permanant des atomes par rapport aux autres leurs confère une certaine ductilité.
Module élastique
Dans le cas de la traction pure, la contrainte appliquée est une force par unité de surface et
la déformation correspond à l’allongement relatif où et instantanée et initiale du cristal.
D’un point de vue microscopique, l’application d’une contrainte a pour effet d’écarter les
atomes suivant la direction de traction: la traction travaille donc contre les force de liaisons
inter-atomiques. Quand la contrainte est relaxée les atomes reviennent à leur position
d’équilibre.
Propriétés liées à la structure
Propriétés thermique
Nous avons parlé de l’effet de la T°C sur la microstructure, et on a dit que lorsque la T°C
augmente, les atomes du matériaux entrent progressivement en vibration.
L’effet le plus direct de cette agitation thermique réside dans la dilatation thermique due à
l’augmentation du volume occupé par les atomes lorsque l’amplitude de leur vibration
augmente avec la T°C.
Pour la plupart des matériaux, cette dilatation thermique est proportionnelle à la variation de
la T°C.
Ce coefficient représente la variation de la longueur produite par une variation de tel que:
Cristallographie géométrique
Définition
Un cristal géométriquement parfait est un ensemble d’ions régulièrement répartis dans l’espace.
Généralement, cet arrangement (ou structure) est décrit par :
• un motif élémentaire (généralement dans les métaux ou les gaz inertes, le motif élémentaire
contient un seul atome, mais il existe des structures pour lesquelles le motif contient plus de
1000 atomes).
Cristallographie géométrique
Selon les relations qui s’établissent entre , et , et , et (les angles entre , et ), tous
les réseaux cristallins peuvent être décrits à partir de 7 mailles élémentaires qui
définissent 7 systèmes cristallins.
Selon que la maille élémentaire est simple ou multiple (on parle de multiplicité de
la maille), et à partir de ces 7 systèmes cristallins, on définit les 14 réseaux de
Bravais.
Système
cubique
Cristallographie géométrique
Système monoclinique
Cristallographie géométrique
Système
orthorhombique
Cristallographie géométrique
Système triclinique
Cristallographie géométrique
Système rhombohédrique
Les syestèmes d’indices des Directions et des plans cristallographiques.
Coordonnées des nœuds d’un réseau défini
par les vecteurs primitifs
[0,0,1]
Les syestèmes d’indices des Directions et des plans cristallographiques.
Indices de Miller
Les syestèmes d’indices des Directions et des plans cristallographiques.
En 1848, Bravais a montré que les réseaux cristallins existant dans la nature sont de quatorze types différents qui
se divisent en sept mailles élémentaires définissant ainsi sept systèmes cristallins.
Systèmes cristallins
Les cellules primitives sont indiqués par P,R ; les cellules de face
centrée par F, les cellule de corps centré par I et les cellules de
base centrée par C.
Prenons les points/nœuds d'un réseau, traçons une droite qui passe
par plus d'un point, celle-ci correspondra à une direction
cristallographique.
Les chiffres négatifs seront représentées par une barre les surlignant.
Par définition, tout les indices sont réduits aux entiers les plus petits
possibles :
Indices de Miller
La plupart des métaux purs cristallisent dans le système cubique ; par exemple
CFC (cubique à face centrée) pour Cu, Ag, Al, Au, Pt, Pb, Fe
CC (cubique centré) pour Fe , Mn, Cr, V, Mo, Ta, Ti ,
HC (hexagonal compact); par exemple Ti , Mg, Zr
Notons qu'un même élément peut présenter plusieurs structures cristallines selon l'intervalle de
température considéré, par exemple:
le Fe est CC entre 273 °C et 912 °C et entre 1394 °C et 1538 °C et CFC entre 912 °C et 1314 °C.
le Ti est HC en dessous de 882 °C et CC en dessus de 882 °C.
On dit que l'élément présente un polymorphisme cristallin, le passage entre deux formes est une
transformation allotropique.
Structures solides à liaisons métalliques
EMPILEMENTS D'ATOMES
Introduction
L'un des modèles qui permettent de comprendre la liaison métallique est celui qui considère les
métaux comme des ions positifs baignant dans un nuage électronique.
Dans le but d'étudier les différents types d'empilements d'atomes métalliques, ces derniers sont
assimilés à des sphères rigides.
Ainsi, lorsqu’on juxtapose une série de sphères semblables pour en faire une couche uniforme,
on peut partir sur deux bases :
Empilement ABAB..…ou HC :
Masse volumique :
Sites :
En perspective (dans l’espace)
La maille CFC peut être divisée en 8 petits cubes Ils se trouvent au centre de la maille et
d’arête a/2. aux milieux des arêtes : 1x1 + 12x1/4 =
Le centre de chaque petit cube constitue un site [4], 4 sites [6]/maille CFC.
ce qui donne un total de 8 sites [4]/maille CFC.
Structures solides à liaisons métalliques
•1 -- Introduction
•2 -- Défauts ponctuels
• 2.1 - Description des defauts
• 2.2 - Association des defauts
• 2.3 - Diffusion
•3 -- Défauts linéaires
• 3.1 - Description des défauts
• 3.2 - Déformation plastique
•4 -- Défauts plans
• 4.1 - Surface libre
• 4.2 - Joints de grain
• 4.3 - Propriétés des interfaces
•5 -- Défauts volumiques
• 5.1 - Pores
• 5.2 - Précipités
1 – Introduction
Cependant, ce modèle, bien que permettant de bien décrire certains phénomènes (déformation élastique,
symétrie des cristaux...), est irréaliste et imprécis.
Le premier élément permettant de dire que le cristal parfait est irréaliste est que... ses dimensions sont finies,
voir même petites à l'échelle humaine ; or, le cristal parfait est décrit comme un empilement infini de motifs.
Donc, les faces extérieures d'un cristal constituent un défaut visible évident.
Le deuxième élément permettant de dire que le cristal parfait est irréaliste est que la perfection n'existe pas !
Lorsque l'on a des briques, il est en effet plus facile d'en faire un tas que de monter un mur. Il y a donc un
équilibre entre l'organisation parfaite, qui permet de minimiser l'énergie de chaque atome, et le désordre total
(l'entropie), qui permet de minimiser "l'énergie de construction".
Nous allons donc aborder les quatre types de défauts des cristaux :
Les défauts ponctuels concernent un atome. Un atome occupe un volume fini, mais ce
volume est très faible devant le volume total du cristal, il peut donc être considéré
comme un point de dimension zéro.
• 2.1.1 - Lacunes
• 2.1.2 - Atomes étrangers
• 2.1.3 - Cristaux ordonnés
2.1 - Description des défauts
2.1.1 – Lacunes Une lacune c'est l'absence d'un atome.
Certains cristaux sont composés d'ions, c'est à dire que les briques
ont une charge électrique positive (cations) ou négative (anions).
Un atome ne faisant pas partie de la composition chimique du cristal parfait peut s'y insérer ; il
s'agit d'impuretés ou bien d'éléments d'alliage.
Il peut prendre la place d'un atome "normal", on dit alors qu'il est en "substitution".
Mais, les atomes étant des boules, il reste de la place entre elles, un petit atome peut donc se glisser
dans les interstices; l'atome est alors dit "en insertion" ou en "position interstitielle".
Les atomes sont tout le temps en train de s'agiter sur place (Température et chaleur).
Diffusion interstitielle
2.3 – Diffusion
Considérons une lacune, un autre atome peut prendre sa place, la lacune a donc progressé d'une
position ; C'est un atome qui a fait le mouvement, mais c'est comme si la lacune se déplaçait.
Quand une lacune se déplace dans un cristal, c'est comme si au bout du compte un atome s'était
déplacé en sens inverse ; on parle alors de diffusion lacunaire.
Comme dans ce cas-ci, l'atome qui diffuse est un atome du cristal, on parle d'auto - diffusion (mais
on peut aussi avoir de la diffusion lacunaire d'atomes étrangers).
Diffusion lacunaire
Le type de défaut linéaire le plus simple est la dislocation coin. On peut la représenter de la manière
suivante : on enlève un demi-plan atomique (vertical sur le dessin), les autres plans se ressèrent donc
pour "combler le vide". La zone de perturbation, ou coeur de la dislocation, est donc un cylindre dont
le diamètre vaut environ un millionième de millimètre, il est très petit devant celle de l'objet. On peut
donc bien considérer que c'est un trait d'épaisseur négligeable.
Dislocation vis
3.2 - Déformation plastique
Lorsque cette ligne se déplace à travers le cristal, elle propage la perturbation élastique, elle
provoque une déformation irréversible du cristal. Ce sont les dislocations qui permettent
d'expliquer la déformation plastique.
Les défauts linéaires concernent une séparation entre deux milieux. On pourrait voir une
interfaces comme un volume de transition entre deux milieux. Cependant, ce volume est
tellement mince devant le volume de matière que l'on peut considérer que c'est un plan de
dimension deux.
Dans la plupart des cas, la matière cristalline est composée de plusieurs cristaux. Il existe quelques
exemples notoires de monocristaux, comme par exemples certains cristaux géologiques, dont les
pierres précieuses, et des réalisations technologiques comme par exemple les aubes de turbine pour
les moteurs d'avions de chasse, les semi-conducteurs pour l'électronique (germanium) ou les
monocristaux d'étude, utilisés en recherche métallurgique.
Mais dans le cas général, la matière est composée de plusieurs cristaux accolés, qui ont une
orientation différente ; on dit qu'elle est «poly-cristalline». L'interface entre deux cristaux s'appelle
un «joint de grain».
On constate que :
•il y a des espaces vides dans le joint de grain par rapport au sein du cristal ;
•les atomes du joint de grain ont moins de voisins qu'au sein du cristal.
Il en résulte que la diffusion est plus rapide dans les joints de grain, puisqu'il y a plus de place pour circuler ;
•de même que pour les surfaces libres, l'énergie des atomes des joints de grain est plus importante que celle
des atomes au sein du cristal, et des donc impuretés vont pouvoir se lier aux joints de grain (phénomène de
«ségrégation»).
•5 -- Défauts volumiques
Lorsque l'on déforme un cristal au delà de son domaine élastique, on voit apparaître à sa surface des
lignes appelées traces de glissement (voir illustration).
Ces traces correspondent à de petites marches qui traduisent le glissement des plans cristallins les uns
par rapport aux autres (voir l'illustration ci-dessous).
Elles sont la manifestation du mouvement, sous l'effet des efforts mécaniques, de défauts linéaires
présents dans le cristal : les dislocations.
Traces de glissement :
micrographie électronique en
transmission montrant des
traces de glissement à la surface
d'un poly-cristal Aluminium -
Silicium - Magnésium (6056).
La limite élastique théorique d'un cristal correspond à la contrainte la plus faible nécessaire pour
obtenir la déformation plastique la plus petite possible.
Sous l'effet d'une contrainte de cisaillement , on peut induire le déplacement relatif d'une partie du
cristal par rapport à une autre suivant un plan compact (pour obtenir la plus petite déformation
possible : une distance interatomique) et selon le schéma présenté ci-après.
En faisant l’hypothèse de petites déformations et celle d’un comportement élastique linéaire, on a :
et le cisaillement , d’où:
soit:
(a) Cisaillement relatif de deux plans d'atomes dans un cristal déformé uniformément ;
(b) (b) Contrainte de cisaillement en fonction de déplacement relatif des plans par rapport à leur position d'équilibre. La droite
en pointillés tangente à l'origine à la courbe définit le module de cisaillement.
Historique
Ce modèle théorique, ne tenant compte que des forces de cohésion, prévoit donc que le cristal se
déforme plastiquement pour une contrainte typiquement de l'ordre du sixième du module élastique.
Or, en pratique on constate que dans de nombreux cas, la déformation plastique intervient pour des
contraintes beaucoup plus faibles d'un facteur pouvant atteindre 1 000 voire 10 000 ou plus
(tableau ci-dessous).
Historique
Dans ces conditions, le glissement relatif des deux parties du cristal ne se fait pas en bloc, mais
grâce à la propagation de ces imperfections le long d’une direction et dans un plan donné, selon
les directions et les plans les plus denses (voir Fig.). Leur déplacement peut alors provoquer une
déformation même pour de faibles niveaux de contrainte.
Ces imperfections sont les dislocations. Ce sont des défauts linéaires qui se déplacent le long des plans
atomiques.
De tels défauts permettent une déformation plus facile car la majeure partie du cristal demeure inaltérée.
Description Géométrique
•En pratique, les dislocations présentent souvent, en proportion donnée, le caractère coin et le
caractère vis : on parle alors de dislocations mixtes.
•Ces dislocations sont courbes (ou gauches) et en chaque point on peut les décomposer en une
composante coin et une composante vis.
Dislocations coin
Géométriquement, une dislocation coin peut être comprise comme résultant de l'introduction d'un
demi plan atomique à l'intérieur d'un cristal parfait. L'emplacement de la dislocation est défini comme
la limite de ce demi plan supplémentaire dans le cristal par ailleurs parfait (voir Schéma).
La déformation est identique à celle créée en introduisant un plan supplémentaire d'atomes à la partie
supérieure du cristal. Les atomes du demi-cristal supérieur sont comprimés, les autres sont dilatés.
Dislocations vis
On peut se représenter une dislocation vis en imaginant que l’on fait une entaille dans le cristal et
que l’on fait glisser l’un des bords de cette entaille par rapport à l’autre d’une distance
interatomique.
Structure d'une dislocation vis : la ligne verticale passant par A qui marque
l'emplacement de la dislocation est entourée de matériau déformé.
Vecteur de Burgers
Une dislocation est entièrement définie par sa position dans le cristal et par un vecteur appelé
vecteur de Burgers et noté .
Le vecteur de Burgers est défini comme le défaut de fermeture d’un circuit (circuit de Burgers)
reliant les atomes voisins et encerclant la ligne de dislocation.
Par convention, on choisit généralement comme sens de construction du circuit de Burgers le
sens des aiguilles d’une montre.
Dans le cas d’une dislocation coin, on constate, grâce à cette construction, que le vecteur de
Burgers est perpendiculaire à la ligne de dislocation (voir Fig. ci-après).
Dans le cas d’une dislocation vis, ce vecteur est parallèle à la ligne de dislocation (voir Fig.).
Dans le cas le plus général d’une dislocation mixte, le vecteur de Burgers fait un angle
quelconque avec la ligne de dislocation.
Boucles fermées de dislocation
Si la ligne de dislocation
n’émerge pas à la surface du
cristal mais reste confinée dans
le volume du matériau, on parle
de boucle fermée de dislocation.
Dislocation en anneau de forme quelconque (C caractère coin, V caractère vis).
Ce type de dislocation présente
successivement le caractère
coin, vis et mixte, comme
l’indique le schéma suivant.
Les dislocations sont donc des défauts linéaires, qui, en parcourant le cristal, propagent la
déformation plastique (irréversible) ; plus la pièce est déformée, plus elle contient de
dislocations.
Pour de nombreux phénomènes, on peut oublier l'arrangement des atomes et considérer la
dislocation comme un fil élastique qui traverse le cristal.
Le mouvement du fil peut être bloqué par des obstacles, c'est à dire d'autres défauts du
cristal, il y a donc un effet durcissant des défauts.
•pourquoi la force à laquelle commence la déformation plastique est très inférieure à celle
prévue par la théorie de l'élasticité du cristal parfait ;
•pourquoi on voit apparaître des lignes sur les côté polis des pièces déformées
plastiquement ;
•pourquoi certains matériaux sont plus ductiles (se déforment plus facilement) que d'autres ;
•l'écrouissage (le durcissement d'une pièce déformée plastiquement) ;
•ce qui fait varier la ductilité d'un matériau (pureté, taille des grains, température ambiante,
vitesse de déformation...)
Structures cristallines et systèmes de glissement
Une dislocation de vecteur de Burgers [uvw] glisse sur un plan (hkl) -- on parle de système de
glissement [uvw](hkl).
Pour que le glissement soit "facile", [uvw] doit être forcément une direction dense, car cela donne une
déformation minimale, et (hkl) un plan dense, car cela donne une force de frottement minimale.
Donc, pour une structure cristallographique donnée, il y a un nombre réduit de systèmes de glissements
faciles.
Plus une structure a de systèmes de glissement faciles, plus le cristal pourra être ductile (mais la
ductilité dépend aussi d'autres paramètres comme la pureté, la taille de grains...).
À l'inverse, une structure qui a peu de systèmes de glissement faciles sera intrinsèquement fragile (le
cristal cassera sans déformation plastique).
La structure possédant le plus de systèmes de glissement faciles est la structure cubique à faces centrées
(cfc). On a en effet :
•plans {111} : directions <110> soit 9 systèmes ([1-10](111), [10-1](111), [01-1](111), [110](-111) ...) ;
•plans {100} : directions <100> et <110>, soit 12 systèmes ([010](100), [001](100), [011](100), [0-11]
(100) [100](010)...).
donc au total 18 systèmes.
Épinglage
Atomes étrangers et nuage de Cotterel
La dislocation est une zone de perturbation. Donc, en raison du désordre ambiant, un atome étranger,
une impureté, peut s'y réfugier sans trop perturber le reste du cristal ; autrement dit, l'énergie de
l'atome étranger est plus faible si celui-ci se trouve au niveau de la dislocation que s'il est au coeur du
cristal.
Cette diminution d'énergie constitue une "énergie de liaison" entre l'impureté et la dislocation. On a
donc deux phénomènes :
•les atomes étrangers ont tendance à migrer vers la dislocation, on parle de ségrégation ; ces atomes
entourant la dislocation forment ce que l'on appelle un nuage (ou atmosphère) de Cotterel ;
•si une dislocation est liée à un des atomes étrangers elle aura du mal à s'en détacher, elle
sera épinglée.
Épinglage
Atomes étrangers et nuage de Cotterel
Le modèle du nuage de Cotterel, proposé en 1949 par Cotterel
et Bilby, a été enfin "vu" par microscopie à effet de champ en
2000.
Un cristal peut contenir des précipités, c'est à dire des petits cristaux d'une autre phase noyés au sein du
cristal (par exemple dans une fonte, des carbures de fer Fe 3C dans la matrice de fer). Les précipités vont
eux aussi freiner la dislocation ; par contre, vu leur taille, il ne diffusent pas, donc c'est nécessairement la
dislocation qui va leur rencontrer. La présence de précipités durcit donc le matériau, c'est ce que l'on
appelle le durcissement structural. Il y a deux mécanismes de freinage de la dislocation.
Comme nous venons de voir que les dislocations sont responsables de la plasticité des cristaux, on
comprend bien que leur nombre va augmenter au cours de la déformation. Vous l’avez d’ailleurs
peut être remarqué dans le premier film.
En général, les dislocations ne naissent pas à la surface du cristal, mais à l’intérieur par
l’intermédiaire de sources.
La source de Franck et Read est la plus connue d’entre elles.
Lorsque l’on applique une contrainte à l’échantillon, une
dislocation qui est retenue à ses extrémités a tendance à se
courber, à la manière de la corde d’un arc.
On peut observer en direct dans le microscope ce type de source de dislocations. Dans le film
suivant, on voit une dislocation qui se multiplie à partir d’un épinglage sur une autre
dislocation.
Remarquez l’émission de dislocations successives après chaque tour.
L'hypothèse du glissement
La question qui a alors intriguée les métallurgistes était de savoir pourquoi les lignes de
glissement apparaissaient dans des directions particulières par rapport à l’axe de traction.
L'hypothèse du glissement
On constate dans les matériaux CFC en traction selon une direction de type [100] que le glissement
s’amorce toujours dans les plans de type (111) et dans une direction de type [110] (c'est-à-dire à 45°).
Le glissement se propage dans les plans denses et dans une direction où les atomes sont les plus proches.
En étudiant un grand nombre de situations, Schmid a établi une loi qui nous dit:
que le glissement apparaît toujours dans le plan pour lequel la contrainte est maximum.
Par exemple les systèmes [110](111) sont ceux qui sont activés en premier lorsque la contrainte appliquée
est selon [100].
Comme le glissement s’effectue dans des plans particuliers, c’est la contrainte résolue dans ce plan qui
est importante. Elle s’écrit simplement :
La dislocation est un « objet » linéaire. Les deux paramètres importants d’une dislocation sont le pas
de déplacement que l’on appelle le vecteur de Burgers et la ligne de discontinuité.
• une dislocation est complètement caractérisée par son vecteur de Burgers et la direction de sa
ligne.
• une dislocation étant une singularité élastique, ne peut se terminer dans le cristal parfait ; soit elle
émerge en surface, soit elle forme une boucle.
• le vecteur de Burgers est constant sur toute la ligne de dislocation.
• la surface engendrée par la ligne de dislocation et son vecteur de Burgers est la surface de
glissement.
• La dislocation peut se déplacer sur cette surface sans transport de matière.
• Le glissement correspond à la propagation d’un cisaillement élémentaire d’amplitude ∥⃗b∥.
Propriétés des dislocations
Supposons pour simplifier que la surface de coupure Σ soit un plan délimité par une ligne de dislocation
rectiligne de vecteur u.
Alors que toutes les dislocations vis sont mobiles (on dit aussi
glissiles), les dislocations coins peuvent se retrouver dans des plans
où elles ne peuvent pas se déplacer : on dit qu’elles sont sessiles.
Quand les dislocations interagissent
Les dislocations isolées, étant des singularités élastiques dans le cristal, développent autour
d’elle un champ élastique à longue distance de portée infinie.
Une dislocation vis, par exemple développe des contraintes élastiques de la forme :
Comme les dislocations possèdent un champ élastique, elles interagissent avec un champ
extérieur ou avec le champ d’autres dislocations.
Voyons un peu comment. On procède selon l’approche newtonienne des forces qui consiste à
regarder quel est le travail d’une dislocation lorsqu’on la déplace (plus simplement, on regarde
quelle quantité d’énergie il faut pour déplacer une dislocation sur une distance )
Quand les dislocations interagissent
Ce travail est égal à celui de la force nécessaire pour déplacer la dislocation de longueur sur la distance , et
qui s’écrit:
Ceci nous conduit alors à l’expression de la force (par unité de longueur) exercée sur une dislocation par une
contrainte extérieure :
Quand les dislocations interagissent
Dans le cas général, cette formule doit être remplacée par la formule de Peach et Koehler pour
tenir compte de l’orientation de la contrainte par rapport à la dislocation et son vecteur de Burgers:
Il suffit d’exprimer la formule de Peach et Koehler en écrivant la force agissant sur la seconde
dislocation lorsqu’elle est plongée dans le champ de contrainte de la première.
Prenons comme exemple deux dislocations vis parallèles séparées d’une distance .
Le champ de contrainte de la seconde dislocation est de la forme de sorte que la force
d’interaction est après calcul :
Cette force est radiale et décroissante en (elle ne dépend que de la distance entre les dislocations).
Elle est attractive si les vecteurs de Burgers sont opposés et répulsive dans le cas contraire.
Ceci nous explique pourquoi nos deux dislocations s’annihilent dans la séquence vidéo.
Quand les dislocations interagissent
Dans le cas de deux dislocations coins, la situation est légèrement plus compliquée, mais on peut en tirer des
conclusions intéressantes. Le schéma ci-contre résume les différents cas de figure.
Lorsque les dislocations ont des vecteurs de Burgers de signe opposé, on remarque qu’elle
trouve une position d’équilibre à 45°.
La formation de dipôle est particulièrement intéressante car on remarque que pour briser un tel
dipôle il est nécessaire de fournir une contrainte supérieure à:
.
Les matériaux cristallins utilisés couramment, à quelques exceptions près tels que les
semi-conducteurs ou les superalliages pour aubes de turbines en aéronautique, sont
généralement poly-cristallins.
Ils ne sont pas formés d'un seul grain (monocristal) mais d'un ensemble de grains de taille plus ou moins
grande (de 1 micron à plusieurs centimètres selon le mode d'élaboration et les traitements
thermomécaniques subis par le matériau).
Ces grains sont juxtaposés et les régions où les différents grains sont en contact sont appelées les joints de grains.
Ces régions sont des zones de transition caractérisées par des structures plus ou moins perturbées qui permettent
l’accommodation géométrique et cristallographique des grains constitutifs du poly-cristal (Fig. ci-dessous).
Les poly-cristaux sont en général isotropes quand ils sont constitués de grains ayant des orientations
cristallographiques aléatoires dites grains équi-axes.
De manière générale, les joints de grains sont à la fois des sources et des pièges pour les défauts ponctuels et les
dislocations.
Au cours d'une trempe, les lacunes excédentaires s'éliminent plus rapidement aux joints de grains.
Ils jouent également un rôle important dans la déformation plastique puisqu'ils peuvent induire des dislocations sous
l'effet d'une contrainte et constituer des obstacles au mouvement des dislocations.
Alliages et diagrammes de phases
Introduction
Excepté dans quelques cas particuliers, les métaux sont rarement utilisés industriellement à l’état
pur.
Généralement on utilise des alliages qui sont des mélanges de plusieurs métaux purs en proportions
données ; ils sont constitués de deux (alliages binaires), trois (alliages ternaires),... éléments.
Les alliages sont composés d’une phase (alliages monophasés) ou de plusieurs phases (alliages
polyphasés).
Une phase peut être définie comme une partie homogène du matériau ayant une composition
chimique et une structure propres.
À l’état solide, deux types de phases sont mises en évidence : les solutions solides et les composés
définis.
Introduction
Les alliages peuvent être étudiés comme des systèmes physiques dont la variance est donnée
par la règle de Gibbs (ou règle des phases) : , exprimée sur la figure suivante.
Le nombre de phases, selon les états du système, peut être égal à un (alliage monophasé), à
deux (alliage biphasé) ou à trois (alliage triphasé) ; une variance négative n’ayant aucun sens
physique.
Par exemple, pour un système biphasé, la variance est de , ce qui signifie que lorsqu'une
variable est fixée, les autres le sont systématiquement : si on fixe la température, la
composition chimique des trois phases en présence est fixée.
Introduction
Règles de phases
Les solutions solides
Les solutions solides sont des agrégats, chimiquement homogènes, résultant de l’addition d’un ou de
plusieurs éléments étrangers (éléments d’alliage) dans un métal pur.
Dans certains cas, les métaux en présence sont miscibles en toute proportion. C’est le cas par exemple de
l’or () et de l’argent () qui forment une solution solide continue.
La plupart du temps, il existe une concentration limite (limite de solubilité) en atomes de soluté au-delà de
laquelle la structure cristalline est modifiée.
Dans l’intervalle de concentration borné par cette concentration limite, la solution solide est dite primaire
ou terminale (exemple le laiton ).
Au-delà de cette concentration, les deux constituants peuvent former une solution solide ayant une
structure cristalline différente de celle du métal de base : il s’agit d’une solution solide secondaire ou
intermédiaire (exemple le laiton ).
On observe également des solutions dont l’existence n’est possible que dans un domaine de concentration
limité : on dit alors que les constituants forment un composé défini.
Les atomes étrangers peuvent entrer en solution avec le métal de base :
•soit en se substituant à ses atomes, on parle alors de solution solide de substitution,
•soit en se plaçant aux interstices de son réseau, on parle alors de solution solide d’insertion.
Les diagrammes de phases
Généralités
À titre d’exemple, la figure ci-dessous donne l’allure d’un diagramme de phases : il s’agit d’un
diagramme fictif d’alliage binaire mettant en évidence des domaines monophasés, biphasés et triphasés
en accord avec la règle de Gibbs
Dans le cas envisagé, l’élément présente deux formes cristallines notées et , de même pour
l’élément : et .
et
Les modes de durcissement
Introduction
Améliorer les propriétés mécaniques des matériaux métalliques pour application structurale est
une préoccupation permanente des élaborateurs et des utilisateurs.
D’un point de vue purement technologique, durcir un matériau consiste à augmenter sa limite
d’élasticité.
Au plan mécanique, cela revient à augmenter la quantité d’énergie de distorsion emmagasinée
dans le matériau sans déclencher de déformation plastique.
On traduit cela par une augmentation de la quantité et/ou de l’efficacité des obstacles au
mouvement des dislocations.
Selon le domaine d’utilisation des matériaux et les modes de sollicitation associés, améliorer
les performances conduit à privilégier des voies distinctes, mais c’est toujours dans la conduite
des procédés d’élaboration que réside la clé de l’optimisation des propriétés mécaniques. Les
leviers dont dispose l’élaborateur sont les suivants :
Le durcissement structural des alliages d’aluminium, appelé aussi durcissement par précipitation,
provient de la formation contrôlée dans l’alliage d’une seconde phase de module de cisaillement supérieur à
celui de la matrice.
Les particules précipitées offrent donc par nature une meilleure résistance au déplacement des
dislocations, mais au-delà de leur caractéristique cristallographique, leur taille et leur distribution dans la
matrice jouent un rôle fondamental dans le durcissement.
La précipitation résulte d’une séquence de traitement thermique composée d’une première phase de mise
en solution suivie d’une trempe puis d’un revenu.
Seuls les alliages d’aluminium des séries 2000 (AlCu), 6000 (AlMgSi) et 7000 (AlMgZn) ont la capacité
de durcir par précipitation.
En relation avec leur diagramme d’équilibre, les alliages sont biphasés à l’état de livraison. La solubilité des
éléments d’alliage, quels qu’ils soient, étant très limitée à température ambiante dans l’aluminium, les
alliages sont constitués d’une solution solide en aluminium quasi pur (phase α) et d’une seconde phase,
sous forme de précipités grossiers préférentiellement localisés le long des joints de grains (phase β).
Typiquement, la limite d’élasticité de l’alliage 7075 (AlMgZn) dans cet état métallurgique est de l’ordre
de 150MPa.
Durcissement structural des alliages d'aluminium
L’objectif du traitement thermique de durcissement est d’augmenter la limite d’élasticité jusqu’à la valeur
usuelle pour ce type de matériau à savoir 450MPa environ, ce qui est particulièrement significatif.
L’équivalence temps t /
température T caractéristique des processus de
diffusion permet de choisir des couples de
paramètres (t,T) différents pour obtenir un
durcissement maximal.