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BTS CRCI 2 Chapitre 2 : Changement d’état des métaux

I. Diagrammes de phase d’un métal pur

1. Diagramme de phase (p,T) de l’eau


Unité SI de pression : le Pascal 1 𝑎𝑡𝑚 = 1013 ℎ𝑃𝑎 1 𝑏𝑎𝑟 = 1000 ℎ𝑃𝑎 1 𝑏𝑎𝑟 ≈ 1 𝑎𝑡𝑚

a. Expérience
On chauffe de l’eau pure initialement à l’état solide (−20°𝐶), à l’air libre (𝑝 = 1 𝑎𝑡𝑚)

L’eau passe de l’état solide à l’état


liquide (à 0°C) puis de l’état
liquide à l’état gazeux (100°𝐶).

Entre 2 changements d’états, la


température de l’eau augmente.

A contrario, pendant toute la


durée d’un changement d’état, la
température de l’eau pure reste
constante.

b. Diagramme de phase
Les différents états de la matière sont aussi appelés des phases.

Sous 1 atm, durant chaque transition de phase de l’eau, 2 phases coexistent.


En dehors des changements d’état, l’eau existe sous une seule phase.

En répétant l’expérience pour des valeurs différentes de pression, on construit le

diagramme de phase (p,T) de l’eau :


pression (atm)

.
Point critique
(218 atm; 374°C)

solide liquide gaz


(glace) (vapeur)

1 atm

0.006 atm
. Point triple

0.01 température
0
0 100 (˚C)

Chaque ligne continue est appelée courbe de changement de phase. Le long d’une telle courbe,
2 phases de l’eau coexistent.

Points particuliers :
• le point triple : à l’intersection des trois courbes de changement de phase,
pour 0,006 atm et 0,01 °C, les 3 phases coexistent.
• au-delà du point critique, il n’est plus possible de faire la distinction entre état liquide et
état gazeux ; l’eau est dans un état supercritique.

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2. Notion de variance – Règle de Gibbs
La variance V d’un système est un nombre de paramètres intensifs qu’on peut faire varier
indépendamment sans perturber l’équilibre du système.
La variance indique si on peut faire varier la température ou la pression d’un système.
Elle se calcule grâce à la règle de Gibbs :
𝑽=𝑪+𝒏−𝝋

C : nombre de constituants indépendants, quelques soient leurs phases


𝝋 : nombre de phases différentes
n : paramètres intensifs (p,T)
généralement n = 2, mais n = 1 si l’un de ces 2 paramètres est déjà fixé.

Exercice 1 : eau à l’état liquide

Exercice 2 : mélange eau + glace

Exercice 3 : calculer la variance au point triple

3. Formes allotropiques – Exemple du fer


Selon la température et la pression, le fer solide existe sous différentes structures cristallines
appelées formes (ou variétés) allotropiques. On dit que le fer est polymorphe.

Diagramme de phase du fer pur

Remarque : le volume du fer diminue brusquement lors de la transition 𝛼 → 𝛾, avant de diminuer à


nouveau lors de la transition 𝛾 → 𝛿
Comparaison de quelques propriétés de formes 𝛼 𝑒𝑡 𝛾 du fer

Forme Nom Structure Compacité Rayon atomique a 𝝆


𝛼 ferrite CC 0,74 124 pm 287 pm 7900 𝑘𝑔/𝑚!
𝛾 austénite CFC 0,68 129 pm 347 pm 7700 𝑘𝑔/𝑚!

• Autres métaux polymorphes : l’étain, le cobalt, le manganèse, l’uranium


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II. Transfert d’énergie et changements d’état

1. Capacité thermique massique ou molaire


La capacité thermique C d’un matériau est la quantité d’énergie nécessaire pour augmenter sa
température de 1°C (ou 1 K) sans le faire changer d’état.

On distingue :
• la capacité thermique massique 𝑪𝒎 en 𝐽 ∙ 𝑘𝑔#$ ∙ °𝐶 #$
• la capacité thermique molaire C en 𝐽 ∙ 𝑚𝑜𝑙#$ ∙ °𝐶 #$

Exemples de capacités thermiques massiques pour 𝑝 = 1 𝑎𝑡𝑚, en 𝐽 ∙ 𝑘𝑔#$ ∙ °𝐶 #$

Matériau 𝑪𝒔𝒐𝒍 𝑪𝒍𝒊𝒒 𝑪𝒗𝒂𝒑


Eau 2060 4185 1850
Fer 449
Cuivre 385

2. Chaleur latente de changement d’état


La chaleur latente L d’un matériau est la quantité d’énergie nécessaire pour le faire changer
d’état, lorsque sa température de changement d’état est déjà atteinte.
On l’appelle aussi enthalpie de changement d’état (notée ∆𝐻- )

On distingue :
• la chaleur latente massique 𝑳𝒎 en 𝐽 ∙ 𝑘𝑔#$
• la chaleur latente molaire L en 𝐽 ∙ 𝑚𝑜𝑙#$

Exemples de chaleurs latentes massiques pour 𝑝 = 1 𝑎𝑡𝑚, en 𝑘𝐽 ∙ 𝑘𝑔#$

Matériau 𝜽𝒇𝒖𝒔 𝑳𝒎,𝒇 𝜽𝒆𝒃 𝑳𝒎,𝒗


Eau 0°C 334 100°C 2265
Fer 1535°C 277 2750°C 6340
Cuivre 1083°C 205 2567°C 4790

3. Bilan énergétique du changement d’état d’un corps pur

Energie thermique reçue algébriquement pour faire varier la température : 𝑸 = 𝒎 ∙ 𝑪𝒎 ∙ ∆𝜽

Energie thermique reçue algébriquement lors d’un changement d’état : 𝑸 = 𝒎 ∙ 𝑳𝒎

Exercice :
Calculer l’énergie thermique reçue par une masse 𝑚 = 130 𝑔 d’eau pour passer
de −20°𝐶 à +25°𝐶 sous 1 atm.

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III. Comportement microscopique lors de la solidification d’un métal pur
1. Surfusion
Lorsqu’un métal pur liquide est refroidi lentement, sa température :
• diminue, dans l’état liquide
• reste constante pendant la solidification
• diminue à nouveau, dans l’état solide.

Lors d’un refroidissement, le métal peut rester momentanément à l’état liquide, en dessous de la
température de solidification.
Ce phénomène de retard à la solidification est appelé surfusion.
Il est d’autant plus probable et marqué que le métal est pur.

2. Germination
Au cours de la solidification, il y a formation et croissance de germes cristallins initialement séparés
dans le liquide. Au cours de ce processus, appelé germination :
• des atomes se lient entre eux pour amorcer les germes : c’est la nucléation
• ces germes croissent ensuite en taille jusqu’à entrer en contact les uns avec les autres ; ils
sont devenus des grains.
Les zones de contact entre les grains sont appelées des joints de grains.
Principe de la germination lors de la solidification d’un métal.

La germination peut être homogène ou hétérogène selon que le métal est pur ou content des
impuretés :
• germination homogène : formation de petits cristaux à partir d’atomes du métal ; elle est souvent
liée à une surfusion et concerne les métaux très purs.
• germination hétérogène : les atomes du métal se fixent sur des impuretés, contenues dans le
métal liquide pour amorcer la croissance des cristaux.

3. Taille des grains et refroidissement


Si le refroidissement d’un métal est lent, il y a peu de germes qui se forment, ce qui leur laisse de la
place pour croître Þ les grains sont gros.
Pour un refroidissement rapide, la surfusion est importante ; de nombreux grains se forment en
même temps, ce qui va limiter leurs tailles Þ les grains sont petits.
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