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LES FONTES
Les alliages de fer dont la teneur en carbone est supérieure à 2,1% s’appellent fontes. La présence d’un
eutectique dans une fonte rend celle-ci facilement utilisable en fonderie. Dans une fonte, le carbone
prend la forme de cémentite et/ou de graphite.
Si tout le carbone est sous forme de cémentite la cassure présente une couleur claire spécifique on
parle alors de fonte blanche. Par contre si le carbone se trouve forme de graphite la cassure est grise
et on parle alors de fonte grise.
➢ Hypoeutectiques,
➢ Eutectiques,
➢ Hypereutectiques.
%liquide = 41%
Liquide à 4,3% C
Lédéburite
Solution solide à
2,1%C
Entre 1148 et 727°C ; l'austénite (limite de solubilité) rejette du carbone qui s'associe au fer pour
former de la cémentite qui se dépose sur celle déjà présente.
A la température eutectoïde toute l'austénite se transforme en perlite ( + Fe3C)
A la température ambiante la fonte est donc composée de :
Le liquide se transforme en eutectique ( + Fe3C). Juste après 1148°C la fonte est composée de :
Entre 1148°C et 727°C ; l'austénite rejette du carbone qui s'associe au fer pour former de la cémentite
qui se dépose sur celle déjà présente.
A la température eutectoïde toute l'austénite se transforme en perlite ( + Fe3C).
A la température ambiante la fonte est donc composée de :
Perlite issue de eutectique : 28%
Cémentite : 72%
Plaquette de cémentite
Lédéburite transformée.
Agrégat de Fe3C (blanc) et
perlite (noir)
Fonte blanche hypereutectique
6,67 − 4,3
% Fe3 C = x100
6,67 − 2,1
Lédéburite
% = 48%
Entre 1148 et 727°C : l'austénite rejette du carbone qui s'associe au fer pour former de la cémentite
qui se dépose sur celle déjà présente.
Lédéburite transformée.
Agrégat de Fe3C (blanc) et
perlite (noir)
➢ Boulets de broyeurs,
➢ Mâchoires de concasseurs,
➢ Plaques d’usure, etc.…
➢ Hypoeutectiques
➢ Eutectiques
➢ Hypereutectiques
On notera que les températures de transformations du diagramme stable sont légèrement supérieures
à celle du diagramme métastable.
Un alliage binaire Fe- C solidifié dans des conditions industrielles donnera obligatoirement une fonte
blanche.
En effet, au moment de la solidification il se forme au sein du liquide des pré regroupements d'atomes
de Fe+C.
Fe
Fe
Fe
Le carbone combiné au fer ne peut donc pas se solidifier sous forme de graphite.
Il faut donc empêcher ces regroupements. C’est le rôle des éléments graphitisant.
Le phosphore n'est pas utilisé en fonction de son pouvoir graphitisant, mais pour l'amélioration de la
coulabilité par abaissement du liquidus.
Les pré regroupements Fe - C sont dilués par la présence des éléments graphitisant qui ont une
meilleure affinité chimique pour le fer. Par conséquent le carbone se retrouve à l'état libre : c'est le
graphite.
Fe Si
Fe
Fe
Considérons une fonte potentiellement grise, car contenant des éléments graphitisants. Si la vitesse
de refroidissement est trop rapide (pièces minces), les pré regroupement d'atomes de Fe/Si ou Fe/P
n'auront pas le temps de se produire (diffusion). Par contre les atomes de carbone beaucoup plus petits
pourront diffuser et formeront de la cémentite.
Nous aurons donc une fonte blanche.
Si on désire des pièces minces en fontes grises, il sera nécessaire de prévoir des pourcentages élevés
en éléments graphitisant. Ce qui revient à adapter la teneur en silicium selon l’épaisseur ?
Une augmentation de la teneur en silicium entraîne une élévation des températures de transformation
+ Cgr
°C
+ + C.
+ C.
+ C.
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Plus le % en silicium est importante, plus la température de transformation + Cgr sera élevée donc, plus
le coefficient de diffusion du carbone sera élevé donc, plus cette transformation sera facile.
Pour obtenir une fonte grise il faut ajouter du Si et du P. Ces éléments modifient l’allure du diagramme
Fe.C en déplaçant le point eutectique vers la gauche.
Si on désire raisonner sur le diagramme fer-carbone stable pour étudier le refroidissement d’une fonte
grise, il faut tenir compte du déplacement du point eutectique en prenant en compte non pas le
pourcentage en carbone de l’alliage mais, le carbone équivalent qui s’exprime par :
Croissance des germes de graphite qui s’accompagne d’un appauvrissement en carbone dans le
liquide voisin qui se solidifie alors sous forme d’austénite [fig.26].
Austénite
La transformation eutectique est précédée par la formation de Cgr primaire sous forme d’épaisses
lamelles très rectilignes.
Liquide
Lamelles de graphite
A la température de 1148°C, le liquide encore restant donnera naissance, par réaction eutectique à : graphite + austénite
(voir § 241)
Liquide
Solution solide
A la température de 1148°C, le liquide encore restant donnera naissance, par réaction eutectique à :
graphite + austénite (voir § 241).
Pour des vitesses de refroidissement de plus en plus rapides la température de solidification eutectique
diminue (effet de surfusion). Le coefficient de diffusion diminue également, les atomes de carbone
diffusent sur de plus courtes distances conséquences : les lamelles sont de plus en plus courtes et les
cellules eutectiques plus nombreuses.
Plus la vitesse de refroidissement sera grande (pièces minces) plus les lamelles de graphite de graphite seront
courtes et fines
2.4.5. Influence de la présence des lamelles de graphite sur les propriétés mécaniques
des fontes grises lamellaires.
Le graphite possède des propriétés mécaniques très faibles à telle enseigne que l’on considère les
lamelles de graphite comme une absence de matière, ce qui a deux conséquences :
c = ½ longueur de la lamelle
r = rayon au fond de la fissure c
r petit devant c n élevée
n = a
r
Par son effet lubrifiant, la graphite contribue à améliorer les qualités de frottement des pièces en
mouvement (ex : glissière) et facilite l’usinage des pièces.
Il augmente la capacité d’amortissement des vibrations (bâtis de machines).
Austénite + graphite
L’austénite séjourne suffisamment longtemps dans le domaine + + Cgr pour que la transformation
austénite ferrite + graphite soit complète.
La structure finale de cette fonte sera
Ferrite + graphite
°C
S'1
E'
%C
La transformation austénite ferrite + graphite qui nécessite un temps suffisamment long, pour
permettre la diffusion des atomes de carbone sur de longues distances n’a pas le temps de commencer.
On quitte le diagramme stable entre S'1 et E'. L’austénite se conduit comme un acier hypereutectoïde
et se refroidit suivant les lignes du diagramme métastable. fer-carbone. Les transformations seront en
accord avec ce diagramme. Il y a formation de cémentite secondaire par variation de solubilité du
carbone dans l’austénite. A 727°C il y a transformation perlitique.
On dit que lors du refroidissement, il y a passage du diagramme stable au diagramme métastable.
°C
S'1
E'
%C
Les transformations suivent le diagramme stable jusque dans le domaine + + Cgr. L’austénite
commence sa décomposition en ferrite puis, compte tenu de la vitesse de refroidissement, le
coefficient de diffusion diminue et il y a passage dans le diagramme métastable.
L’austénite non transformée se transforme alors en perlite
Ferrite
Graphite
Perlite
2.5.4. Conclusions.
La nature de la matrice d’une fonte grise sera déterminée par
Il conviendra donc d’adapter le pourcentage en silicium des fontes en fonction de l’épaisseur des pièces
est selon la structure souhaitée.
Elément graphitisant
Forme avec le fer un composé à bas point de fusion Fe3P, ce qui améliore la coulabilité des fontes.
A la solidification, Fe3P se concentre aux frontières des cellules eutectiques et forme avec le fer et le
carbone un eutectique appelé EUTECTIQUE PHOSPHOREUX.
Deux formes possibles :
➢ Binaire Fe-Fe3P
➢ Ternaire Fe-Fe3P-Fe3C (steadite).
L’eutectique phosphoreux est très dur (800 HV), il améliore la résistance à l’usure des pièces.
On distingue 5 types
Type A Type D :
Type B : Type E :
Type C :
%C % Si C équi. HB
3,64 2,85 4,59 112
3,43 2,18 4,15 128
3,33 1,77 3,92 137
3,05 2,50 3,88 143
du barreau HB
Graphite
(mm) Brut de coulée Ferritique
Grossier 90 177 99
50 197 102
32 212 107
22 223 111
15 246 129
Fin 10 288 133
Exemple :
Fontes grises ferritique 100 à 150 HB (suivant le pourcentage en Si qui a tendance à durcir la ferrite)
Fontes grises perlitique 170 à 270 HB (suivant la finesse de la perlite donc suivant l’épaisseur de la
pièce).
2.8.5. Conclusion
A pourcentages en carbone et silicium égaux, la résistance mécanique des fontes grises brutes de
coulée dépendra essentiellement de la vitesse de refroidissement de la pièce ; donc de l’épaisseur.
SL SG
a
r x
2c
a
Fonte G.L. à
200 1
matrice ferritique
Fonte G.S. à
420 12
matrice ferritique
°C
T0
S' E'
T1
E's
Sg S's
T2
%C
Si on considère un alliage hypoeutectoïde
A To, nous avons liquide liquide + austénite.
A T1 devrait se produire la transformation eutectique (liquide + Cgr).
La présence de magnésium empêche la formation des germes de graphite. Le liquide continue alors de
se refroidir et l’austénite de se solidifier, le liquide est alors en surfusion ; les températures d’équilibre
se décalent vers le bas.
A T2 la teneur en carbone de l’austénite devrait être de Sg. En raison de la surfusion la teneur est S’S (
Sg) ; l’austénite est donc saturée en carbone.
A T2 le graphite va germer soit au sein :
➢ Des cristaux d’austénite sursaturée en C,
➢ Du liquide sursaturé en carbone.
Au sein de l’austénite, la croissance s’opère dans toutes les directions d’où, une forme sphéroïdale.
Au sein du liquide, le germe de graphite est alors immédiatement entouré d’austénite (surfusion) et
croîtra de la même façon que dans le cas de l’austénite sursaturée.
Le carbone a été en majeure partie éliminé (fonte malléable à cœur blanc ou européenne) ou bien il a
précipité sous forme de graphite (fonte malléable à cœur noir ou américaine).
CO2 + C 2 CO
A la fin du palier isotherme le graphite est totalement éliminé (sauf au centre dans les cas de grosses
pièces).
En raison de la lenteur des réactions les temps de traitement seront très longs
Après le maintien le refroidissement est conduit lentement jusqu'à des températures comprises entre
740 et 650°C.
Suivant l'état d'avancement de la décarburation et de la vitesse de refroidissement la structure pourra
être ferritique ou perlitique.
Température
980/1000°C +
Fe3C C
Austenite
740°C
650°C
ou
perlite
Temps
Exemple
Pièces minces (4 à 8 mm)
72 heures à 980°C refroidissement jusqu'à 650°C en 36 h. puis ref. rapide
Pièces épaisses
96 heures à 980°C refroidissement jusqu'à 740°C en 24 h; puis palier de 48 à 60 h. à 740°C
(ferritisation du cœur) ref. rapide.
Graphite nodulaire
Les caractéristiques de ces fontes sont proches de celles des fontes G.S.
Matrice ferritique
Rm = 260 à 380 MPa
Re = 160 à 260 MPA
A% = 6 à 25 %
HB = 110 à 160
➢ Indication n°1 : les lettres EN précisant qu'il s'agit d'une nuance normalisée ;
➢ Indication n° 4 :
Soit la résistance à la traction (MPa), l'allongement en %.
Soit la dureté Brinell ou Vickers
Exemple :
EN GJS-400-18
Fonte moulée à graphite sphéroïdal de résistance à la traction 400MPa et d'allongement 18%
EN GJL-HB 155
Fonte moulée à graphite lamellaire de dureté 155 HB
°C
550°C
40 à 20°C/h
2 h pour 25 mm d'épaisseur + 1 h
par 25 mm supplémentaire
Par chauffage et maintien dans le domaine austénitique, on fournit à l’alliage l’énergie d’activation
nécessaire pour passer de l’état métastable (fer et Fe3C) à l’état stable (fer et graphite). La vitesse de
refroidissement sera indifférente, mais on choisit généralement un refroidissement à l’air calme.
°C
990°C
Exemple :
3,23% C ; 2,49% Si ; 0,68% Si ; 0,41% Ni. Dureté = 223 HB
Maintien 2 h à 900°C – refroidissement air calme. Dureté = 205 HB
On austénitise la fonte puis on la refroidit lentement de façon à ce que les transformations s’opèrent
suivant le système stable.
Au-dessus de Ar1 la vitesse de refroidissement devra être inférieure à une limite dépendant surtout
de la microstructure du graphite et de la teneur en silicium
➢ Graphite grossier et un silicium voisin de 1,5 %, cette vitesse sera de 2 à 3 °C/h.
➢ Graphite fin et un silicium voisin de 2,5 %, elle sera plusieurs dizaines ou centaines de degrés
par heure.
°C 900°C
+ graphite 840°C
Refroidissement
lent
%C Temps
Exemple :
Graphite fin type D. – 3,40% C ; 2,60% Si ; 0,60% Mn.
Austénitisation : 30 min. à 860°C
Ferritisation : 20 °C.hh-1 entre 760°C et 690°C.
Traitement isotherme.
°C
+ graphite
%C Temps
L’alliage est austénitisé, nous avons donc une structure composée de et Cgr. Afin d’éviter la
précipitation de Fe3C secondaire, le refroidissement est conduit lentement jusqu’à environ 780 °C. A
partir de cette température le refroidissement est accéléré, il y a alors passage du diagramme stable
vers le métastable juste à la verticale du point eutectoïde, il en résulte une transformation perlitique
de la matrice.
°C
Ref. lent au four
%C Temps
La trempe et le revenu n’ont pas seulement pour but de régler la dureté mais visent plutôt à établir le
meilleur compromis entre l’usinabilité, la résistance à l’usure et les caractéristiques mécaniques des
pièces fortement sollicitées.
Pour le traitement des fontes blanches ou grises lamellaires on évite les trempes à l’eau et même à
l’huile en raison des risques de tapures.
En revanche ce traitement peut s’appliquer sur les fontes à graphite sphéroïdal.
Comme pour les aciers les constituants résultant d’une trempe seront du type martensitique et/ou
bainitique plus ou moins mêlés à de l’austénite résiduelle. La température d’austénitisation sera
choisie en fonction du pourcentage en carbone que l’on veut donner à la matrice
Le revenu permet la décomposition de l’austénite résiduelle et adoucit les constituants hors
d’équilibre.
Exemple de traitement :
Après austénitisation la pièce est maintenue à une température juste supérieure à Ms pendant un
temps suffisamment long afin qu’il se produise une homogénéisation thermique mais sans entrer
dans le domaine bainitique. Le refroidissement sera ensuite conduit à vitesse relativement faible
(air) de façon à obtenir une structure martensitique.
B
D
E