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Groupe des écoles EIER-ETSHER

Département Infrastructures et Sciences des Matériaux ( I.S.M.)


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Selon le BAEL 91 additif 99

Samy LEBELLE
Enseignant de Génie Civil
mise à jour : SEPT.-05
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BAEL 91 additif 99 2 MAJ sept.-05.


CHAPITRE 1 - PHILOSOPHIE DU CALCUL AUX ETATS LIMITES

1.1. ACTIONS
Les actions sont les forces et les couples appliqués à une structure. Ces forces et ces couples sont les effets des
charges ou des déformations parfois imposées à la structure.
Les actions permanentes sont les effets du poids propre de la construction. Elles existent toujours.
Les actions variables sont l'effet des charges d'exploitation, des charges climatiques, etc. Ces actions ne sont pas
toujours appliquées. Elles peuvent être appliquées partiellement ou totalement.
Les actions accidentelles ne sont pas toujours appliquées.

1.1.1. Valeurs caractéristiques des actions


Les valeurs caractéristiques des actions sont spécifiées, soit dans l'Eurocode 1, soit par le maître d'ouvrage, soit par
le concepteur.
La valeur caractéristique d'une action permanente est désignée par Gi, La valeur caractéristique d'une action variable
est désignée par Qk .

1.1.2. Valeurs représentatives des actions variables


La valeur caractéristique d'une action variable est en général représentative de sa valeur d'application mais pas
toujours. En effet, une action variable peut être appliquée totalement, partiellement ou pas du tout. Plusieurs actions
variables peuvent agir en même temps. Des facteurs d'occurrence ψi permettent de définir les valeurs représentatives
des actions variables appliquées simultanément.
Valeur représentative d'application rare = ψ0 Qk .
Valeur représentative d'application fréquente = ψ1 Qk .
Valeur représentative d'application quasi permanente = ψ2 Qk .
Les facteurs ψi sont indiqués, soit dans l'Eurocode 1, soit par le maître d'ouvrage, soit par le concepteur.

1.2. SOLLICITATIONS
Les sollicitations E sont des grandeurs calculées à partir des actions. La connaissance de ces grandeurs est
nécessaire à l'étude d'une structure. Le moment fléchissant, l'effort tranchant, l'effort normal sont les sollicitations dont
les conséquences sont les plus étudiées.

1.2.1. INCERTITUDES
1.2.1.1. Nature des incertitudes
Les incertitudes ont deux origines. Elles sont relatives, soit aux actions, soit au calcul des sollicitations.
La prise en compte de l'incertitude relative à une action permanente se fait par l'utilisation d'un coefficient γG1. La
prise en compte de l'incertitude relative à une action variable se fait par l'utilisation d'un coefficient γQ1.
Les coefficients γG1 et YγQ1 sont des coefficients de sécurité partiels qui tiennent compte de la possibilité de
variations défavorables des actions et de l'éventualité de leur modélisation inexacte.
La prise en compte de l'incertitude relative à une sollicitation se fait par l'utilisation d'un coefficient de sécurité partiel
γSd.
Le coefficient γSd tient compte de l'incertitude liée au modèle de calcul et à la méthode de calcul. Sauf indication
contraire, γSd = 1,125.
En tenant compte des incertitudes, l'expression d'un moment fléchissant est de la forme MSd = γSd M(γG1 Gk +γQ1
Qk)

Valeurs de calcul des actions


Si la méthode de calcul est fondée sur l'élasticité linéaire des matériaux, alors les produits de coefficients s'écrivent
comme suit : γSd x γG1 = γG et γSd x γQ1 = γQ
Les valeurs de calcul des actions permanentes, utilisées pour le calcul des sollicitations, sont du type Gd = γG x GK.
Les valeurs de calcul des actions variables, utilisées pour le calcul des sollicitations, sont du type Qd = γG x QK.
Les coefficients γSd, qui permettent de calculer la valeur limite inférieure et la valeur limite supérieure de calcul d'une
action, sont définis par le règlement.

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1.3. ETATS LIMITES

1.3.1. BASES DE LA MÉTHODE DE CALCUL AUX ÉTATS-LIMITES

Le principe des méthodes de calcul aux États-Limites, développées dans les Eurocodes, consiste à limiter la
probabilité d'atteindre l'un quelconque des états-limites à une valeur économiquement acceptable, en tenant
compte du caractère aléatoire :
• des propriétés des matériaux (la résistance effective du matériau en oeuvre est nécessairement différente de
celle mesurée en laboratoire),
• des actions et de leurs combinaisons éventuelles : les charges climatiques ou d'exploitation peuvent être
différentes des valeurs habituellement prévisibles,
• des hypothèses de calculs prises pour déterminer les sollicitations.

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En pratique, l'établissement d'un projet passe par deux étapes :

• La variabilité des propriétés des matériaux et des valeurs d'actions mécaniques est prise en compte en
définissant, à partir de l'exploitation de données (essais ou relevés), des propriétés et des valeurs caractéristiques.
• L'imprécision des calculs, la méconnaissance des données de base, les imperfections de mise en oeuvre sont
prises en compte par application de coefficients de pondération partiels, qui transforment les valeurs
caractéristiques en valeurs de calcul.

De ce fait, un État-Limite Ultime est un état de ruine conventionnel. La charge de rupture observée lors d'un essai
de laboratoire (résultat d'une observation sans analyse statistique et sans prise en compte de coefficient de
sécurité) diffère de la charge ultime qui, elle, ne pourrait être atteinte que si certaines circonstances défavorables
se trouvaient réalisées en même temps. Cette charge ultime a, par définition, une probabilité faible d'être atteinte.

1.3.2. Exigences fonctionnelles


Une structure, dont l'usage est satisfaisant, a un comportement conforme à des exigences fonctionnelles. Ces
exigences sont explicites ou implicites.
Les exigences explicites sont souvent des exigences de résistance.
En outre, les utilisateurs de la structure désirent que les déformations de l'ouvrage et sa fissuration soient
imperceptibles. Ces exigences complémentaires sont implicites et ne sont pas chiffrées. Elles sont en général
satisfaites à l'état ordinaire de service.

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Une structure qui doit satisfaire aux seules exigences explicites de résistance est calculée à l'Etat limite Ultime de
Résistance. Cet état limite est désigné par le sigle ELUR.
Les exigences explicites sont parfois relatives à la déformation de la structure, à sa fissuration, etc. Ces exigences
sont des exigences de service dont les limites supérieures sont chiffrées. Si ces limites sont respectées, il apparaît
que les exigences de résistance sont satisfaites.
Une structure qui doit satisfaire à des exigences explicites de service est calculée à l'Etat Limite de Service. Cet état
limite est désigné par le sigle ELS.
Les exigences fonctionnelles explicites peuvent être relatives à la résistance d'une structure et à son comportement
en service. Il faut alors calculer la structure à l'ELUR puis la contrôler à l'ELS. Il peut être nécessaire d'en augmenter
des dimensions. C’est le cas le plus fréquent.
Le calcul à l'ELUR est fondé sur des lois de comportement des matériaux qui sont différentes de celles utilisées pour
le calcul à l'ELS.

1.3.3. Etats limites ultimes


Les états limites ultimes d'une structure correspondent à son effondrement par insuffisance de résistance, à son
manque d'équilibre statique et à son instabilité de forme ou flambement.
L'état immédiatement antérieur à l'effondrement est également considéré comme un état limite ultime.

1.3.4. Etats limites de service


Les états limites de service correspondent aux états au-delà desquels les conditions de service spécifiées ne sont
plus assurées.
Les différents états limites de service à étudier correspondent aux déformations, aux vibrations, à la fissuration
causée par la traction excessive de l'acier ou par la compression excessive du béton.

1.4. COMBINAISONS D'ACTIONS ET CAS DE CHARGEMENT

1.4.1. Définitions
Les actions permanentes et des actions variables agissent simultanément.
Les combinaisons d'actions définissent la nature et l'intensité des actions qui, probablement, agissent simultanément
sur une structure à un état limite déterminé.
Soit une combinaison d'actions. Les cas de chargement définissent les positions des charges variables qui
permettent d'obtenir les effets extrêmes recherchés.

1.4.2. Principe des combinaisons d'actions


Les effets extrêmes recherchés peuvent dépendre des valeurs représentatives, supérieures ou inférieures, des
actions permanentes. Il peut être nécessaire d'explorer les conséquences de ces deux possibilités.
Si plusieurs actions variables agissent simultanément, l'action variable principale est prise en compte avec sa valeur
de calcul. Les actions variables secondaires sont prises en compte avec leur valeur de combinaison qui peut être
inférieure à leur valeur de calcul.
La prise en compte des actions accidentelles est indiquée dans le règlement.

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1.4.3. Combinaison d'actions mécaniques

Une construction est soumise à un


grand nombre d'actions qui peuvent se
combiner entre elles. On est donc
amené à faire un choix, en essayant de
déterminer les circonstances les plus
défavorables qui pourront se présenter
au cours de la vie de l'ouvrage.

Par exemple, pour une toiture-terrasse


inaccessible, l'action de la neige et la
charge d'exploitation relative à l'entretien
de la toiture ne seront pas prises en
compte simultanément.

Quand plusieurs actions interviennent


simultanément, l'une d'entre elles
interviendra comme valeur de
combinaison, les autres comme valeurs
d'accompagnement.

Cas de charges et courbe enveloppe

Pour une même combinaison, plusieurs


cas de charge doivent généralement être
envisagés pour obtenir tour à tour les
sollicitations les plus défavorables dans
chaque section de la structure étudiée.
On peut ensuite superposer sur un
même graphe le tracé (avec une échelle
définie) représentant l'évolution des
sollicitations résultant de chaque cas de
charge étudié. Pour établir la courbe
enveloppe, on retient pour chaque
section, la sollicitation la plus
défavorable.

1.4.4. Combinaisons d'actions à l’ELUR (article 2.3.2.2)

Les deux principales combinaisons d'actions à l’ELUR sont 1,35 g + 1,5 q et g + 1,5 q.
La combinaison d'actions 1,35 g + 1,5 q conduit au calcul de la section maximale des armatures. La combinaison
d'actions g + 1,5 q conduit au calcul de la longueur maximale de certaines armatures (aciers de chapeau) et à la
définition de la stabilité de certains ouvrages.

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1.4.5. Combinaisons d'actions à l’ELS (article 2.3.4)
Les expressions suivantes définissent trois exemples de combinaisons d'actions relatives aux états limites de service.

Combinaison d'actions d'application rare :


G k + Q k + éventuellement ψo x valeur caractéristique d'une autre charge variable.

Combinaison d'actions d'application fréquente :


G k + ψ 1 Q k + éventuellement ψ2 x valeur caractéristique d'une autre charge variable.
Souvent, ψ 1 = 0,6 et ψ 2 = 0,2.

Combinaison d'actions d'application quasi permanente G k + ψ 2 Q k


Souvent, ψ 2 = 0,2.

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CHAPITRE 2 - BASES DU BETON ARME

2.1. DEFINITIONS

Le béton est un mélange dans des proportions préétablies de liant (ciment), avec des granulats (sable, gravier,
pierrailles) et de l'eau.

Le béton armé peut être défini comme l'enrobage par du béton d’aciers disposés judicieusement. Ces aciers sont
appelés armatures. On distingue les armatures longitudinales disposées suivant l'axe longitudinal de la pièce, des
armatures transversales disposées dans des plans perpendiculaires à l'axe de la pièce.

2.2. CONSTRUIRE EN BÉTON ARME

Le béton armé ne repose pas toujours sur des théories scientifiques. Les formules de calcul et les nombreux
coefficients utilisés ont souvent un caractère empirique mais il est essentiel qu'ils aient été fixés à la suite de nombreux
essais et que les résultats de calcul soient conformes à l'expérience.

Jusqu'en 1980 le béton armé a été calculé par la méthode dite aux contraintes admissibles. Ces contraintes
admissibles étaient définies sur la base des contraintes de rupture ou de limite élastique des matériaux et ensuite on
multipliait par un coefficient de sécurité.

Le coefficient de sécurité pris sur le béton est longtemps resté égal à 28% de la limite de rupture à 90 jours, le
coefficient de sécurité de l'acier à 60% de sa limite élastique.

Il suffisait ensuite de calculer les contraintes dans l'acier et le béton sous l'effet le plus défavorable des charges et de
vérifier que l'on ne dépassait pas ces contraintes admissibles.

Nous verrons plus loin que cette notion de la sécurité a, aujourd'hui évoluée et que l'on cherche à prendre en compte
tous les facteurs d'insécurité séparément, comme par exemple:

- La résistance intrinsèque des matériaux


- La valeur la plus probable des charges permanentes et des charges variables
- L'aspect favorable ou défavorable de ces actions
- Les approximations de calcul des sollicitations ( efforts tranchants, moments fléchissants...)
- Les défauts géométriques des matériaux et de leur position.
- La fissuration

Nous calculerons les structures en béton armé à l'aide des nouveaux règlements aux états limites ( BAEL91 additif 99).

Rappel :

BAEL 91 additif 99 9 MAJ sept.-05.


2.3. PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT DU BETON ARME EN FLEXION

2.3.1. Présentation de l'essai

2.3.2. Première poutre : Béton non armé

La rupture intervient brutalement sous une charge faible


suite à une insuffisance en traction.

La résistance en compression du béton, de l'ordre de 25 à


35 MPa est 10 fois plus importante que sa résistance en
traction.

2.3.3. Deuxième poutre : Poutre armée longitudinalement

Nous disposons des armatures en fibre inférieure, là où


se développent les contraintes de traction et donc là où le
béton montre des insuffisances: L'acier étant par contre un
matériau possédant d'excellentes capacités de résistance
tant en traction qu'en compression mais étant toutefois un
matériau cher et donc à utiliser à bon escient et avec
parcimonie.
Sous charges, des fissures apparaissent en partie
centrale.

A ce niveau, le béton a donc cessé de résister en traction et c'est l'acier qui a pris le relais. Les armatures empêcheront
donc ces micro fissures de s'ouvrir davantage et prendront seuls en compte les efforts de traction.

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En augmentant les charges appliquées, des
fissures à 45° se créent au niveau des deux
zones d'appuis provenant d'une insuffisance
de résistance du béton à l'effort tranchant.

La rupture intervient ensuite sur ces


fissures.

Remarque : Si, par exemple les armatures sont enduites de graisse, elles glisseront dans le béton et ne s'opposeront
plus à l'ouverture des fissures. Le fonctionnement d'une telle association sera donc conditionné par une parfaite
adhérence entre l'acier et le béton.

2.3.4. Troisième poutre : poutre armée longitudinalement et transversalement

Disposons maintenant en supplément des


armatures transversales particulièrement au
niveau des appuis.

La rupture intervient beaucoup plus tard que


dans les deux cas précédents. Les armatures en
présence tant longitudinales que transversales
limiteront l'ouverture des fissures dans le béton.

2.3.5. Synthèse

Nous pouvons dégager à partir de ces éléments le schéma de principe de ferraillage d'une poutre en béton
armé en flexion suivant: :

Soit une poutre de portée l et de section transversale b×h

d sera la hauteur utile


y la hauteur de béton comprimé
z le bras de levier acier-béton
st l'espacement des cadres

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2.4. CARACTÉRES DES MATERIAUX CONSTITUANT LE BÉTON ARME

Obtenu par moulage, le béton armé présente une grande souplesse de formes et son monolithisme lui permet de profiter
des avantages liés à l'hyperstaticité.

En règle générale le béton comprimé revient 3 à 5 fois moins cher que l'acier à résistance égale mais va peser 3 à 4 fois
plus. Ce poids sera un inconvénient sur sol instable ou sur des grandes portées par contre il permettra un meilleur
comportement au vent et aux sollicitations dynamiques.

L'enrobage des aciers par le béton rend le BA pratiquement insensible aux agressions atmosphériques et au feu.

2.4.1. LE BÉTON

2.4.1.1. Présentation du matériau

Le béton hydraulique est un mélange optimal de :

- liants ( ciments artificiels )


- granulats naturels ou artificiels ( sables, gravillons, graviers... )
- eau d'hydratation du liant et de mouillage des granulats
- éventuellement des adjuvants (entraîneurs d'air, plastifiants, hydrofuges...)

Sa prise et son durcissement s'effectuent dans l'air ou dans l'eau.

Ses principales caractéristiques sont :

- une bonne résistance en compression simple


- une mauvaise résistance en traction
- un poids volumique comprise entre 22 et 24 KN/m3 environ pour 25 KN/m3 pour le béton armé
- un coefficient de dilatation thermique identique à celui de l'acier de 10-5 / °C

Le DTU 21 définit les caractéristiques minimales des bétons et de ses constituants.

2.4.1.2. Étude des constituants

1. Les ciments

Le ciment est obtenu d'environ 75% de calcaire et 25% d'argile. Le mélange, finement broyé, est cuit à 1450°C dans des
fours rotatifs et, après ajout de gypse ( 3 à 5% ), on obtient le CLINKER.

Le clinker est le principal constituant des ciments mais on trouve aussi du LAITIER obtenu par refroidissement brusque
des scories en fusion provenant des hauts-fourneaux. La POUZZOLANE, produit naturel d'origine volcanique et les
CENDRES VOLANTES provenant de la combustion de houille, lignite...en centrales thermiques rentrent aussi parfois
dans la constitution des ciments.

Les FILLERS obtenus par broyage de roches agissent sur certaines qualités des ciments.

Les principaux ciments utilisés sont :

- Le CIMENT PORTLAND ARTIFICIEL ( CPA ) qui contient 97% de clinker et des fillers.
- Le CIMENT PORTLAND COMPOSE ( CPJ ) constitué de 65% de clinker et 35% de laitier, pouzzolane et cendres.
- Le CIMENT DE HAUT FOURNEAU ( CHF ) qui contient 40 à 75% de laitier, 25 à 60% de clinker et 0 à 3% de fillers.
- Le CIMENT DE LAITIER AU CLINKER ( CLK ) qui contient 80% de laitier, 17 à 20% de clinker et 0 à 3% de fillers.

Chaque ciment est ensuite divisé en 3 classes suivant la valeur en MPa de sa résistance à la compression à 28jours
(garantie à 95%) sur éprouvettes de mortier normalisé : 32.5, 42.5, et 52.5.
Il existe aussi une sous classe R ( prise rapide ).

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2. Les granulats
Ce sont les SABLES dont les grains sont de grosseur inférieure à 5 mm. On distingue les sables fins de grosseur
inférieure à 0,315 mm, les sables moyens dont la grosseur est comprise entre 0,315 mm et 1,25 mm et les sables gros
de grosseur supérieure à 1,25 mm. Ils peuvent être extraits des rivières, des sablières, de la mer ou obtenus par broyage
de roches dures ( granit, quartzite, calcaire, porphyre ). Le poids volumique des sables est d'environ 16 KN/m3.

Il y a ensuite les GRAVILLONS dont les grains ont des grosseurs comprises entre 5 et 20 mm. On peut aussi utiliser des
CAILLOUX dont les grosseurs de grains sont comprises entre 5 et 25 à 30 mm. ces matériaux peuvent être roulés s'ils
sont extraits des rivières ou concassés s'ils ont étés obtenus par broyage de roches dures. Le poids volumique de ces
pierrailles est d'environ 14 KN/m3.

L'importance relative des divers granulats intervenant dans la composition du béton ont une importance considérable sur
sa résistance future (mélange de compacité optimale). La granulométrie doit donc être étudiée en fonction des matériaux
disponibles de façon théorique et ensuite justifiée par des essais de résistance.

2.4.1.3. Résistance du béton

Pour l'établissement des projets et dans les cas courants, un béton est défini par la valeur de sa résistance à la
compression à 28 jours, dite valeur caractéristique requise ( ou spécifiée ). Elle est notée fc28 et choisie en fonction des
conditions de fabrication du béton, de la classe du ciment utilisé et de son dosage au m3.

Classe du ciment 32.5 et 32.5R 42.5 et 42.5R

Conditions de fabrication du béton CC AS CC AS

16 MPa 300 Kg/m3

20 MPa 350 Kg/m3 325 Kg/m3 325 Kg/m3 300 Kg/m3


fc28
25 MPa (1) 400 Kg/m3 375 Kg/m3 350 Kg/m3
(1)
30 MPa non admis (1) (1)

(1) signifie qu'il s'agit d'un cas à justifier par une étude appropriée
CC signifie: Conditions courantes de fabrication
AS signifie: Conditions courantes de fabrication avec autocontrôle surveillé

Lorsque l'age du béton est inférieur à 28 jours, on prend en compte pour les calculs de résistance fcj valeur
caractéristique à j jours qui est obtenue, suivant les cas par les formules suivantes:
fcj = j.fc28 / ( 4,76 + 0,83.j ) pour fc28 ≤ 40 MPa
fcj = j.fc28 / ( 1,40 + 0,95.j ) pour fc28 > 40 MPa

Par contre, il est possible lorsque le béton ne doit pas être traité thermiquement et pour des valeurs de fc28 inférieures à
40 MPa, de considérer une valeur de 1,10 fc28 quant l'age dépasse 28 jours.

La résistance à la compression est mesurée par compression axiale de cylindres droits de révolution de 200 cm2 de
section et d'une hauteur double de leur diamètre.
Essai de traction par flexion
( NF-P 18-407 )

Compression
simple sur
éprouvettes
cylindriques
( NF-P 18-406 )

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On fait un nombre suffisant d'essais et on obtient la résistance caractéristique à partir de la valeur moyenne et de l'écart
type. Les résistances moyennes sont supérieures aux valeurs caractéristiques d'environ 15 à 30 % suivant que le
chantier est plus ou moins bien contrôlé et le béton régulier. Les méthodes semi-probabilistes permettent de choisir une
valeur caractéristique fcj inférieure à la valeur moyenne fm:

fcj = fm - k.s

s est l'écart type et k est un coefficient qui dépend du risque r accepté avec un nombre d'essais n très grand. Les valeurs
de k en fonction du risque r de trouver des valeurs inférieures à la valeur caractéristique fcj sont données dans le tableau
suivant :

risque r 0,1% 0,5% 1% 2,5% 5% 10% 16% 20% 50%


coefficient k 3,09 2,58 2,33 1,96 1,64 1,28 1 0,8 0

Il est courant de considérer pour fc28 des valeurs comprises entre 20 et 30 MPa.

Valeurs minimales garanties des résistances à la compression ( MPa )


classes 2 jours 7 jours 28 jours
35 - 10 25
45 - 17,5 35
45R 10 - 35
55 10 - 45
55R 15 - 45
HP 15 - 55
HP R 20 - 55

La résistance du béton est également définie par la résistance caractéristique à la traction ftj à j jours qui est
conventionnellement introduite par la relation :

ftj = 0,6 + 0,06.fcj

Dans cette relation, ftj et fcj sont exprimés en MPa et elle n'est valable que si .fcj ≤ 60 MPa.

Cela donne:
fc28 16MPa 20MPa 22MPa 25MPa 30MPa
ft28 1,56MPa 1,80MPa 1,92MPa 2,10MPa 2,40MPa

Les résistances caractéristiques en traction ftj peuvent aussi être déterminées par essais:

par flexion ( NF-P 18-407 ) ( voir schéma ci-dessus )

par fendage ou essai brésilien ( NF-P 18-408 )

Pour fc28 ≤ 40MPa , nous avons les rapports

Age du béton 2j 3j 7j 14j 21j 28j


fcj /fc28 0,312 0,414 0,662 0,855 0,946 1,000

BAEL 91 additif 99 14 MAJ sept.-05.


2.4.1.4. Déformations du béton

1. Déformation longitudinale

Sous des contraintes normales d'une durée d'application inférieure à 24 heures, on admet, à défaut de mesures, qu'à
l'age de j jours, le module de déformation longitudinale instantanée du béton Eij est égal à :
Eij = 11 000.fcj1/3 ( MPa )

Sous des contraintes de longue durée d'application, les effets du fluage du béton nous rajoutent une déformation
complémentaire du double de la déformation instantanée soit, en définitive une déformation totale triple. En exprimant les
résistances en MPa, le module de déformation longitudinale différée du béton Evj est égal à :

Evj = 3 700.fcj1/3 ( MPa )

3. Déformation transversale: Coefficient de Poisson

Le coefficient de Poisson est pris égal à 0 pour le calcul des sollicitations et à 0,2 pour le calcul des déformations.

2.4.1.5. Diagrammes contraintes- déformations

1. États limites ultimes

Le diagramme contraintes ( σbc ) déformations ( εbc ) du béton aux ELU règlementaire est le diagramme de calcul dit
"PARABOLE- RECTANGLE". Le diagramme ci- dessous schématise ces dispositions.

BAEL 91 additif 99 15 MAJ sept.-05.


La valeur fbu de la contrainte de calcul pour une déformation supérieure ou égale à 2 10-3 est de:

fbu = 0,85.fcj / θ.γb

Le coefficient γb vaut 1,5 dans le cas général pour les combinaisons fondamentales et 1,15 pour les combinaisons
accidentelles.

Le coefficient θ est fixé à 1 dans le cas général lorsque la durée probable d'application des charges considérée est
supérieure à 24 heures, à 0,9 lorsque cette durée est comprise entre 1 heure et 24 heures, et à 0,85 lorsqu'elle est
inférieure à 1 heure.

Étudions maintenant la répartition des contraintes dans la zone comprimée d'une section
droite de poutre fléchie.
Dans la mesure ou la section est partiellement comprimée, il est loisible de remplacer le diagramme parabole
rectangle par un diagramme rectangulaire simplifié ( A.4.3.42 du BAEL ).

2. États limites de service

La contrainte de compression du béton est limitée à 0,6 fcj.

BAEL 91 additif 99 16 MAJ sept.-05.


Nous avons alors une répartition des déformations & des contraintes dans une section droite d'une poutre fléchie :

2.4.1.6. Effets de la température

Les dilatations linéaires peuvent être évaluées en admettant forfaitairement un coefficient de dilatation
commun du béton et de l'acier égal à α = 10-5 .

Nous aurons alors ε = δl / l = α.δT pour une variation de température δT.

2.4.1.7. Le retrait et le fluage

Les déformations différées du béton comprennent le retrait et le fluage: le BAEL préconise d'additionner sans
atténuations les deux phénomènes.

En ce qui concerne le fluage, déformation provoquée par une sollicitation de longue durée d'application, on
considère que la déformation totale vaut le triple de la déformation instantanée.

Lorsque le béton est coulé en atmosphère très sèche, il tend à diminuer de volume: C'est le retrait. Conservé dans l'eau
ou en atmosphère très humide, ce retrait est beaucoup plus faible. Le BAEL préconise pour le raccourcissement unitaire
à l'air libre :

1,5 10-4 en climats très humides


2 10-4 en climats humides (France moins le quart sud-est )
3 10-4 en climat tempéré sec ( quart sud-est de la France )
4 10-4 en climat chaud et sec
5 10-4 en climat très sec ou désertique.

BAEL 91 additif 99 17 MAJ sept.-05.


2.4.2. LES ACIERS

2.4.2.1. Présentation

Le matériau acier est un alliage fer et carbone en faible pourcentage. Les aciers utilisés en BA sont les aciers de nuance
douce ( 0,15 à 0,25 % de carbone ) et les aciers de nuance mi-dure et dure ( 0,25 à 0,40 % de carbone ).

2.4.2.2. Caractères mécaniques

Le caractère mécanique servant de base aux justifications est la limite d'élasticité garantie, désignée par fe ( article
A.2.2,1 du BAEL ). Elle varie en fonction du type d'acier.

Le module d'élasticité longitudinale Es est pratiquement constant quel que soit l'acier utilisé. Le BAEL préconise la
valeur :
Es = 200 000 MPa
(≠ 210 000 MPa dans les codes de calcul de construction métallique)

Le diagramme contrainte déformation a l'allure suivante, tant pour la traction que pour la compression :

2.4.2.3. Classification des aciers pour le béton armé

On utilise pour le béton armé, les ronds lisses, les armatures à haute adhérence et les treillis soudés. ils sont définis, en
outre par leur diamètre nominal qui est le diamètre d'un cylindre de révolution ayant même masse que la barre par mètre
linéaire. on considèrera pour l'acier, un poids volumique de 78,5 KN / m3. sa section nominale est l'aire du cercle de
diamètre le diamètre nominal. On remarquera que, si pour les ronds lisses, le diamètre nominal et le diamètre sont
égaux, il n'en est pas de même pour les armatures à haute adhérence. Il est à noter de plus que les diamètres nominaux
sont normalisés.

1. Les ronds lisses Symbole Φ ou RL


Ce sont des aciers doux, laminés à chaud et de surface lisse ,ne présentant aucune aspérités. Les nuances utilisées
sont les Fe E 215 et Fe E 235. Leurs caractéristiques sont donnés dans le tableau suivant.

2. Les armatures à haute adhérence Symbole HA


Ils sont obtenus par laminage à chaud d'un acier naturellement dur, soit dont les caractéristiques mécaniques sont dues
à une composition chimique appropriée. Ce sont des aciers de type 1, à opposer aux aciers de type 2 obtenus par
laminage suivi d'un écrouissage et que l'on n'utilise plus en béton armé.Ces armatures ont leur surface marquée par des
crénelures de formes diverses suivant les marques commerciales, de façon à assurer une meilleure adhérence avec le
béton. ces aciers existent dans les nuances Fe E 400 et Fe E 500. Ces aciers possèdent une fiche d'identification qui
indique toutes ses caractéristiques particulières.

3. Les treillis soudés Symbole TS

Si les autres types se présentent en barres, ces derniers sont soit en rouleaux, soit en panneaux et de dimensions
normalisées. Leur largeur standard est de 2,40 m, la longueur des rouleaux est de 50 m et celle des panneaux est de
4,80 m ou 6 m.

BAEL 91 additif 99 18 MAJ sept.-05.


Les treillis soudés sont constitués par des fils se croisant perpendiculairement et soudés électriquement à leurs
croisements. On distingue les treillis soudés à fils tréfilés lisses dits TSL des treillis soudés à fils à haute adhérence dits
TSHA ( voir norme NF A 35-022 ).

types d'aciers Désignatio Limite Résistance Allongt à la Coeff de Coeff de Diamètres


n élastique fe à la rupture rupture scellement fissuratio courants
(MPa ) fr ( MPa ) (%) Ψs n ( mm )
η
aciers ronds 6
lisses Fe E 215 215 ≥ 330 22 1 1 8
Symbole Φ Fe E 235 235 ≥ 410 22 1 1 10
NF A 35015 12
Armatures à 6 , 8
haute Fe E 400 400 480 14 1,5 1,6 10 , 12
adhérence 14 , 16
Symbole HA Fe E 500 500 550 12 1,5 1,6 20 , 25
NF A 35016 32 , 40
Treillis 3,5 à 9mm
soudés lisses 500 550 8 1 1 avec un
Symbole TSL pas de
0,5mm
Treillis Φ < 6mm 3,5 à
soudés haute 500 550 8 1,5 1,3 12mm
adhérence pas 0,5mm
Symb.TSHA Φ ≥ 6mm
1,6 14 et
16mm
commande

2.4.2.4. Diagrammes contraintes- déformations en ELU

Le diagramme contraintes déformations à considérer en application de l'article A.2.2,2 est défini ci-dessous.
Nous n'en retiendrons que la zone des tractions, la zone des compressions étant symétrique par rapport à l'origine.

γs est pris égal à 1,15 sauf vis à vis des combinaisons accidentelles pour lesquelles on adopte la valeur 1 (A.4.3,2).
εe est égal à fe / γs.Es ce qui donne par exemple pour un Fe E 400, εe = 400 / 200 000.1,15 = 1,74 10-3 .

2.4.2.5. Contraintes admissibles en ELS

En état limite de service, les vérifications à effectuer pour les aciers, portent sur l'état limite d'ouverture des
fissures ( A.4.5,3 ). L'appréciation du degré de nocivité de l'ouverture des fissures dépend de l'environnement ( agressif
ou non ), de la nature de la structure, de l'utilisation de l'ouvrage, de la limite élastique des aciers utilisés et de
l'expérience sur des ouvrages analogues. Il appartient au maître d'œuvre de juger de ce degré de nocivité.

BAEL 91 additif 99 19 MAJ sept.-05.


1. Cas ou la fissuration est considérée comme peu préjudiciable
C'est le cas d'ouvrages situés en milieu peu agressif avec des armatures de limite élastique inférieure ou égale à 400
MPa, de forme simples pour les ponts routiers. Le BAEL83 précisait qu'il s'agissait d'éléments situés dans des locaux
clos et couverts, non soumis à des condensations.

Dans ce cas aucune vérification particulière n'est demandée sur les aciers si ce n'est qu'il conviendra dans la mesure du
possible :
- de n'utiliser les gros diamètres que dans les pièces suffisamment épaisses.
- d'éviter les très petits diamètres dans les pièces exposées aux intempéries
- de prévoir le plus grand nombre de barres compatible avec une mise en place correcte du béton.

2. Cas ou la fissuration est considérée comme préjudiciable

La fissuration est considérée comme préjudiciable lorsque les éléments en cause sont exposés aux
intempéries ou à des condensations ou peuvent être alternativement noyés et immergés en eau douce. Ce sont des
ponts routiers situés en milieu moyennement agressif, avec des ouvrages minces ou de nombreuses surfaces de reprise,
ou encore des pièces soumises à des tractions peu excentrées.

Dans ce cas, la contrainte de traction des armatures doit vérifier:

σs ≤ ξ = Min ( 2/3fe ; max ( 0.5 fe ; 110 ( η.ftj )1/2)


Φext ≥ 6mm

σs en MPa
fe limite d'élasticité des aciers utilisés
ftj résistance caractéristique en traction du béton (MPa)
η coefficient de fissuration = 1 pour les RL et les TSL
= 1,6 pour les HA et les TSHA de Φ ≥ 6mm
= 1,3 pour les TSHA de Φ < 6mm
Φext diamètre des armatures les plus proches des parois

Cas des dalles et des voiles d'épaisseur inférieure ou égale à 40cm : L'écartement des armatures doit être inférieur ou
égal à 25cm et 2h ( h étant l'épaisseur ).

Les armatures de peau pour les poutres de grande hauteur doivent avoir une section d'au moins 1 cm² par mètre de
longueur de parement.

3. Cas ou la fissuration est considérée comme très préjudiciable


La fissuration est considérée comme très préjudiciable lorsque les éléments en oeuvre sont exposés
à un milieu agressif ( eau de mer, atmosphère marine telle que embruns et brouillards salins, eau très pure, gaz ou sol
particulièrement corrosifs ) ou bien doivent assurer une étanchéité.

Le milieu est très agressif en ce qui concerne les ponts routiers.

Dans ce cas, la contrainte de traction des armatures doit vérifier:

σs ≤ 0.8 ξ

Φext ≥ 8mm

Les notations sont les mêmes que précédemment

BAEL 91 additif 99 20 MAJ sept.-05.


- Cas des dalles et des voiles d'épaisseur inférieure ou égale à 40cm: L'écartement des armatures doit être inférieur ou
égal à 20cm et 1,5h ( h étant l'épaisseur ).

- Les armatures de peau pour les poutres de grande hauteur doivent avoir une section d'au moins 5 cm² par mètre de
longueur de parement.

- Lorsque on utilise des barres de diamètre supérieur à 20mm, leur espacement horizontal doit être inférieur ou égal à 3Φ
soit :
Si Φ > 20mm alors d ≤ 3Φ

2.4.2.6. Dispositions constructives

1. Enrobage des barres ( A.7.1. du BAEL91 )

Nous considérerons que Φl est le diamètre des armatures longitudinales et Φt le diamètre des armatures transversales.

Pour assurer une bonne protection des armatures contre la corrosion, il faut que l'enrobage C soit au minimum de:

5cm pour les ouvrages à la mer ou exposés aux embruns ou aux brouillards salins, ainsi que pour les
ouvrages exposés à des atmosphères très agressives. cet enrobage peut être ramené à 3cm si les
armatures ou le béton sont protégés;

3cm pour les parois coffrées ou non qui sont soumises ( ou susceptibles de l'être ) à des actions agressives,
ou à des intempéries, ou à des condensations, ou encore, eu égard à la destination des ouvrages, au
contact d'un liquide. cette valeur peut être ramenée à 2cm si fc28 > 40 MPa ;

1cm pour des parois qui seraient situées dans des locaux couverts et clos et qui ne seraient pas exposées
aux condensations.

2. Bétonnage correct ( A.7.2. du BAEL91 )

L'enrobage des barres Cl doit être au moins égal à leur diamètre si elles sont isolées, la largeur a du
paquet si elles sont groupées. De plus, elles doivent vérifier les espacements suivants:

Dans ces formules, Cg représente la grosseur du plus gros granulat utilisé.

BAEL 91 additif 99 21 MAJ sept.-05.


3. Diamètre maxi

Pour les plaques, les dalles, les coques et les hourdis, les mailles ne doivent pas être trop grandes (
vérification du béton au poinçonnement ) et le diamètre maxi des armatures doit vérifier:

Φmaxi ≤ e / 10

avec e l'épaisseur de l'élément

Pour les poutres, les armatures transversales Φt doivent vérifier:

Φt = Inf { Φl , h / 35 , b0 / 10 }

Φl diamètre des armatures longitudinales


h hauteur de la poutre
b0 largeur de la poutre

Nous devons aussi vérifier que le rayon moyen rg des mailles d'armatures satisfasse à:

Cas de granulats roulés rg ≥ Cg / 1,4

Cas de granulats concassés rg ≥ Cg / 1,2

rg est défini comme le quotient de l'aire par le périmètre du vide intérieur d'une maille d'une grille.

Il faut aussi s'assurer, lorsque le béton doit être vibré avec un pervibrateur que l'écartement entre les
armatures permet le passage de l'être vibré avec un pervibrateur que l'écartement entre les armatures permet le passage
de l'aiguille.

4. Poussée au vide

Toute armature courbe et tendue exerce sur le béton une poussée dans le plan de courbure et du coté
de la concavité. Si l'armature est comprimée, la poussée est exercée du coté de la convexité.

Si la poussée est orientée vers une face externe, il y a risque d'éclatement du parement. Il faut donc,
pour éviter les poussées au vide, choisir un tracé judicieux des armatures: Par exemple, les poussées doivent
être, dans les courbures, orientées vers la masse du béton. Lorsque, par contre, des raisons constructives nous
poussent à prévoir des poussées orientées vers le parement, il faut alors obligatoirement prévoir des ligatures
ancrées dans la masse de l'élément.

BAEL 91 additif 99 22 MAJ sept.-05.


Exemple: Problème particulier des ancrages avec retour d'équerre

La mise en jeu mécanique d'un ancrage par courbure tend à faire fléchir la barre ancrée là ou sa courbure change: Il
peut en résulter des poussées au vide. L'ancrage le plus dangereux à cet égard est l'ancrage par retour d'équerre. Il
convient soit de disposer une ligature ancrée dans la masse du béton, soit mieux d'incliner le retour de l'ancrage vers la
masse du béton pour obtenir alors un crochet.

2.5. ASSOCIATION ACIER - BÉTON

2.5.1. Le phénomène d’adhérence :

2.5.1.1. Définition de l'adhérence

Les conditions de résistance d'un élément en béton armé supposent que les armatures ne glissent pas à l'intérieur du
béton. C'est le phénomène d'adhérence qui empêche ou limite ces glissements.
Une barre d’acier φ10 n’a qu’une très faible résistance à la flexion. Le fait de l’associer à du béton « démultiplie » les
efforts qu’elle peut reprendre en flexion.
C’est le complexe « acier + béton » qui constitue le BA et tout se joue à l’interface entre les 2 matériaux.

Cette propriété physique permet la transmission des efforts et un fonctionnement rationnel: le béton suit alors les
armatures dans leurs déformations. Les justifications que nous effectuerons en ELU ( A6 du BAEL ) porterons sur la
limitation de l'entraînement des armatures de façon à ne pas endommager le béton les entourant, les ancrages des
extrémités de barres, les jonctions, les recouvrements et les coutures des barres. La transmission des efforts du béton
aux armatures s'effectue par le phénomène d'adhérence mais aussi par la courbure que l'on pourra donner aux barres.

2.5.1.2. Essai d'arrachement d'une barre scellée

a) Description du dispositif expérimental et résultats

Il va s'agir d'éprouver en traction une barre d'acier entourée par une éprouvette de béton avec le dispositif expérimental
suivant:

La liaison entre le béton et l'acier est caractérisée par la résistance à l'arrachement de la barre sous l'effet de l'effort F.

BAEL 91 additif 99 23 MAJ sept.-05.


Dans le cas d'un acier rond lisse de nuance douce, il y a un glissement en A s'accentuant rapidement à partir d'une
contrainte faible d'environ 1 MPa et la rupture, c'est à dire le glissement du point B, a lieu pour une valeur du glissement
en A de 2,3mm et une contrainte de 2,5 MPa.

Dans le cas d'une armature HA, la résistance à l'arrachement varie avec l'état de surface de la barre. Pour un acier
uniquement nervuré, il y a une amorce de glissement comme pour le RL qui est ensuite stoppée par les nervures vers
1,5mm et ces nervures permettent d'atteindre 10 MPa avant le glissement du point B. Pour un acier avec des nervures et
verrous, l'amorce de glissement n'a pas lieu et la résistance atteinte est beaucoup plus forte ( environ 11 MPa ). On
remarque aussi que le glissement de A lorsque B amorce le sien est de l'ordre de 0,8mm, soit beaucoup plus faible.

b) Analyse des résultats

Dans le cas des ronds lisses, l'étude expérimentale conduit à supposer qu'il se forme dans le béton, sous l'action de F,
une série de cônes emboîtés les uns dans les autres et sensiblement inclinés à 45° sur l'axe de la barre. l'enveloppe de
ces cônes décrit une surface cylindrique.

Les cônes sont assimilés à des bielles articulées qui tendent à coincer la barre. L'égalisation des déformations du béton
et de l'acier est rendue possible par ce phénomène. L'adhérence est donc assimilable à un phénomène de
frottement.

Pour qu'il y ait formation de ces cônes, il faut que les barres soient suffisamment enrobées par le béton. Les bielles ainsi
formées forment des sortes de cliquets réagissant par frottement. Deux cas peuvent se produire :

- Les efforts inclinés à 45° sont insuffisants: il y a rupture d'adhérence car l'effort F dans la barre ne peut pas
être équilibré et la barre glisse dans le béton qui ne peut s'y opposer (détérioration de l’interface acier / béton).
- L'effort F génère dans la barre des contraintes qu'elle ne peut supporter: il y a rupture de l'acier car la
résistance en traction de la barre est épuisée.

Dans le cas des barres à haute adhérence, le comportement du béton est identique. Le béton entre les créneaux et les
verrous s'oppose au glissement par l'intermédiaire des efforts à 45° mais lorsque le glissement est en mesure de
s'amorcer, ces créneaux et verrous le bloquent.

2.5.1.3. Facteurs influant sur l'adhérence

L'adhérence est favorisé par :

- L'état de surface des aciers: l'adhérence est améliorée lorsque la barre possède des nervures en saillies ou lorsque sa
surface est rugueuse.
- La qualité du béton d'enrobage: en particulier le dosage et les conditions de vibration qui influent sur la compacité.
- Les soins apportés à la mise en œuvre: il faut éviter par exemple que les gros granulats empêchent, par une création
de voûte, à la pâte de béton d'enrober les armatures. Il faut donc veiller à obtenir une bonne plasticité et une bonne
vibration.

2.5.1.4. Contrainte d'adhérence

La liaison entre une armature et le béton est mesurée par la contrainte d'adhérence τs ( article A.6.1,1 du BAEL91 ).

Soit une barre rectiligne scellée dans un bloc de béton. Appliquons à cette barre un effort de traction F et étudions
l'équilibre statique.

BAEL 91 additif 99 24 MAJ sept.-05.


Isolons un tronçon de barre de longueur dx. Il est soumis
- à l'effort de traction F
- à la résultante sur dx des efforts du béton inclinée à 45° soit dF: dF est répartie sur une surface ds
telle que ds = πφ.dx et nous donne la contrainte d'adhérence:

dF = τs. πφ.dx

Nous prendrons comme hypothèse que τs est constante sur toute la longueur de la barre. Le principe de l'équilibre nous
donne en considérant que les efforts dF du béton sur la barre annulent la traction F:

F = τs.πφ.dx à intégrer entre 0 et l

Cela nous donne:

τs = F /πφ.l

Une valeur limite pour la contrainte d'adhérence est fixée par l'article A.6.1,21 du BAEL91

τsu = 0,6.ψs².ftj

L'efficacité d'une barre du point de vue de l'adhérence est caractérisée par son coefficient de scellement ψs
qui est pris égal à 1 pour les ronds lisses RL et à une valeur fixée par la fiche d'identification pour les autres types
d'armatures. Pour les armatures haute adhérence, le règlement précise que la valeur du coefficient ψs est généralement
égale à 1,5.

Armatures RL ψs = 1

Armatures HA ψs = 1,5

Le tableau ci-dessous, extrait des règles BAEL donne les valeurs de τsu pour quelques valeurs courantes de
fc28 :

fcj ( MPa 20 25 30 35 40 45 50 55 60
)
ftj ( MPa 1,8 2,1 2,4 2,7 3 3,3 3,6 3,9 4,2
)
τsu ψs = 1 1,1 1,3 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2 2,3 2,5
( MPa ψs 1,5 2,4 2,8 3,2 3,6 4,0 4,5 4,9 5,3 5,7
)

BAEL 91 additif 99 25 MAJ sept.-05.


2.5.2. Comportement du béton et de l’acier : LA FISSURATION

Du point de vue mécanique, le béton est caractérisé par sa faible capacité d'allongement et sa faible résistance en
traction. L'acier est donc utilisé dans les zones tendues. Son allongement sous l'effet des tractions entraîne donc la
fissuration du béton tendu.

Nous verrons, plus loin, que ce dernier est négligé dans les calculs. Il n'en reste pas moins présent. Nous pouvons
décomposer le comportement du béton armé en zone tendue en 4 phases:

En phase 1, le béton et l'acier travaillent ensembles puisque la résistance d'aucun des deux matériaux n'est épuisée.

En phase 2, la résistance du béton est dépassée mais ce dernier peut suivre l’acier de façon plastique.

En phase 3, le béton est au delà de sa rupture et est donc fissuré. Il ne peut donc plus suivre l'acier qui travaille seul.

En phase 4, la limite élastique de l'acier est dépassée. Nous ne pouvons pas faire travailler le matériau béton armé dans
ce domaine.

Lorsque nous sommes en phase 3, soit en phase courante et si nous avons utilisé des aciers ronds lisses, nous
remarquerons que les fissures sont larges car elles prennent en compte l'allongement de l'acier glissant dans le béton.
Par contre, dans le cas d'armatures à haute adhérence, les fissures seront fines et étroitement espacées. Cela résulte
des multiples points d'ancrages constitués par les crénelures qui égalisent la distribution des contraintes.

Nous nous attacherons à limiter la fissuration pour des raisons :


- d'étanchéité et d'imperméabilité
- d'aspect des ouvrages
- de durabilité à cause du risque de corrosion des armatures.

faudra donc limiter la contrainte admissible en traction des aciers, disposer judicieusement les armatures en utilisant
autant que possible des barres de petit diamètre et en les enrobant de façon optimale dans le béton.

Le règlement précise que les dispositions a) et b) sont nettement plus défavorables que les dispositions c) et d) qui
assurent une meilleure répartition des fissures

BAEL 91 additif 99 26 MAJ sept.-05.


2.5.3. Ancrages

2.5.3.1. Ancrage droit d'une barre droite

Une barre est dite "ancrée" lorsque l'effort F de traction exercé sur cette barre est entièrement équilibré par
l'adhérence entre le béton et l'acier dans la zone d'ancrage.
Par définition, nous désignerons par ls la longueur de scellement droit, c'est à dire la longueur d'une barre
de diamètre φ capable d'équilibrer avec une contrainte d'adhérence τsu, l'effort F provoquant dans cette barre une
contrainte de traction égale à la limite élastique de l'acier fe.

Nous aurons donc:

F = fe. πφ² / 4 (1)


et
F = τsu.πφ.ls (2)

Cela nous donne: ls = φ.fe / 4τsu

A défaut de calcul précis, le BAEL ( article A.6.1,221 ) permet d'adopter les valeurs forfaitaires suivantes:

Aciers HA Fe E 400 de ψs≥1,5 ls = 40φ

Aciers HA Fe E 500 de ψs≥1,5 ls = 50φ


Aciers RL Fe E 215 et Fe E 235

Le BAEL précise toutefois certaines valeurs du rapport ls / φ pour certaines valeurs particulières de fcj et pour des aciers
HA :

fcj ( MPa ) 20 25 30 35 40 45 50 55 60
ls/φ Fe E 41 35 31 27 25 22 21 19 18
400
pour ψs= 1,5 Fe E 51 44 39 34 31 28 26 24 22
500

Ces valeurs sont valables à la fois pour les barres tendues et pour les barres comprimées. Elles doivent être multipliées
par 1,5 dans le cas d'une barre faisant partie d'un paquet de 3.

Lorsque l'aire réelle Ar de la section droite d'une barre est plus grande que l'aire strictement nécessaire déterminée par
le calcul Acal, la longueur d'ancrage ls peut être réduite dans le rapport Acal / Ar sans pouvoir être inférieure à 10 fois le
diamètre de la barre.

Longueur d'ancrage l = Sup { ls. Acal / Ar ; 10φ }

BAEL 91 additif 99 27 MAJ sept.-05.


2.5.3.2. Ancrage par courbure des barres tendues ( A.6.1,25 du BAEL91 )

1. Les différents types d’ancrages courbes (NFP 02-016)

Remarques :
Dans la pratique, l’inconnue est la plupart du temps l1.
Le crochet à 135° est le plus courant.

2. Exemple: Ancrage par Crochet normal


Par définition le crochet normal comporte une partie en demi cercle suivie d'un retour rectiligne défini par le schéma ci-
dessous :

3. Rayons de courbure - Condition de non écrasement du béton


Nous prendrons pour les rayons de courbure r les valeurs minimales suivantes:

Barres RONDS LISSES Fe E 215 et Fe E 235 r = 3φ Ancrage des armatures


r = 2φ Ancrage des cadres, étriers et
épingles

Barres HAUTE ADHÉRENCE Fe E 400 et Fe E r = 5,5φ


500

BAEL 91 additif 99 28 MAJ sept.-05.


2.5.4. Jonction des barres : RECOUVREMENT

2.5.4.1. Objectif et principe

Les armatures trouvées dans le commerce ayant une longueur limitée, il est parfois nécessaire pour certains élément de
plus grande longueur d'utiliser plusieurs barres. Pour établir la continuité entre les barres, nous effectuerons un
recouvrement, c'est à dire que nous ferons chevaucher les barres sur une longueur lr, dite longueur de recouvrement.
Cette longueur sera donc la longueur nécessaire pour assurer la transmission des efforts qui sollicitent l'armature. Il faut
assurer la continuité mécanique au niveau du recouvrement en mobilisant l'adhérence et le frottement du béton sur
l'armature.

2.5.4.2. Jonction des barres tendues rectilignes

1. Simple recouvrement des extrémités de barres

c est la distance entre axes des 2 barres. Les efforts sont transmis d'une barre à l'autre par le jeu de l'adhérence du
béton.

2. Armatures de couture des recouvrements ( A.6.1,23 et A.6.2,3 )

BAEL 91 additif 99 29 MAJ sept.-05.


La transmission des efforts se fait toujours par des bielles inclinées à 45° sur l'axe de l'armature. Nous pouvons
décomposer l'effort de traction F = As.fe en un composante oblique Fb équilibrée par les bielles de béton et une
composante verticale Ft équilibrée par ces armatures de couture. nous aurons:

ΣAt.fet = As.fe

ΣAt.fet est l'effort de traction dans les armatures de couture égal et opposé à la composante Ft
fet est la limite élastique des aciers utilisés comme armatures de couture
At est la section totale des brins d'une nappe d'armatures de couture
As est la section des armatures à recouvrir et fe leur limite élastique

Les armatures de couture auront des petits diamètres de manière à assurer une bonne répartition de ces
armatures sur la jonction.

2.5.4.3. Jonction de barres tendues avec crochets normaux aux extrémités

2.5.4.4. Jonction de barres comprimées ( A.6.1,24 du BAEL91 )

Les jonctions de barres susceptibles d'être comprimées sont obligatoirement rectilignes.

Si la barre est toujours comprimée, si elle ne fait pas partie d'un paquet de 3 barres et si les entre-axes
des barres en jonction sont au plus égaux à 5 fois leur diamètre, nous pourrons considérer que

lr = 0,6.ls

Pour les armatures de couture, il faudra se reporter au chapitre sur les poteaux en compression centrée.

2.5.4.5. Recouvrement des treillis soudés ( voir A.6.2 du BAEL91 )

2.5.4.6. Autres procédés de recouvrement

Nous pourrons souder les barres bout à bout ou effectuer une soudure par recouvrement mais nous pourrons aussi
utiliser des manchons sous réserve d'essais probants.

BAEL 91 additif 99 30 MAJ sept.-05.


CHAPITRE 3 - L’EFFORT NORMAL EN BETON ARME

3.1. LES TIRANTS

3.1.1. Définition :

Ce type de sollicitation pour des pièces en B.A. se trouve principalement pour les tirants verticaux (suspentes) ou dans
les tirants horizontaux si le poids propre peut être négligé.

Rappels de R.D.M: Dans toute section S d'abscisse x, les éléments de réduction du torseur de cohésion (actions de la
partie droite sur la partie gauche) sont au centre de gravité de S:

&'() *+,-.-/

Cette définition suppose que la géométrie de l'élément est


parfaite et la sollicitation effectivement centrée.

Le centre de gravité des aciers A doit être confondu


avec le centre de gravité de la section de béton.

3.1.2. Condition de NON FRAGILITE C.N.F. : ( A.4.2 )

Seules les pièces non fragiles peuvent être calculées par les règles B.A.E.L.

Une section non fragile vis à vis des contraintes de traction est une section tendue ou fléchie telle que s'il y a
fissuration du béton la contrainte maximale dans les aciers est la limite d'élasticité de l'acier.

Le béton tendu sera négligé car on le considère fissuré. Le béton fissuré, les armatures doivent reprendre la sollicitation
extérieure. Si au moment de la fissuration, les armatures sont déjà plastifiées, on ne dispose que de peu de sécurité: très
rapidement les déformations dans les armatures vont atteindre les limites imposées et la rupture peut-être brutale.

Si on impose que les aciers soient élastiques lors de la fissuration du béton, on dispose alors d’une plus grande sécurité:
on aura rupture quand l’allongement des armatures sera élevé. Dans cette zone de comportement plastique, les aciers
reprendront encore toute la sollicitation.

Ce qui se traduit donc pour la traction simple:

, /( ≥ /. "

BAEL 91 additif 99 31 MAJ sept.-05.


Les pièces non fragiles auront des fissures qui auront des ouvertures faibles.

Les pièces fragiles auront peu de fissures mais d'ouverture importante pouvant amener une rupture brutale.

F F
Acier seul
béton fissuré
Fplast Fplast

Charge de début
fissuration progressive fissuration progressive
Charge de début du beton de fissuration du beton

de fissuration

Acier seul Acier seul


zone elastique zone elastique

Acier + beton sain Acier + beton sain

εe ε lim εs εe ε lim εDeformation


s
Deformation acier acier

Comportement correct: la fin de fissuration du béton Comportement fragile: les aciers sont plastifiés alors que
correspond au début de plastification des armatures le béton n’est pas totalement fissuré

3.1.3. Détermination des armatures:

Données: Nu, Nser, B, fe, ft28. Inconnues: As

- E.L.U. :
En traction simple on est en pivot A donc εst = 10 °/oo et σst = fe/γγs

Le béton tendu est négligé.

0
,0 = &'() 0 2 3 + 3 1
/(
γ,

- E.L.S :
Si la fissuration est considérée comme préjudiciable ou très préjudiciable, la contrainte dans l'acier est bornée (A.4.5,33
et A.45,34).

, ,(4 = +
,(4
&'() ,(4 2
σ,. 1

BAEL 91 additif 99 32 MAJ sept.-05.


Après avoir mené ces différents calculs de détermination, on prendra la valeur de As la plus importante:

,0
,= &5 ,,(4
/. "
/(

En fissuration préjudiciable φ ≥
En fissuration très préjudiciable φ ≥ .

3.1.4. Dimensionnement du coffrage et des armatures :

Données: Nu, Nser, fe, ft28 Inconnues: As, B

a) Calcul de As:

Le calcul aux ELU et ELS est toujours possible donc on a:

,0
,= &5
,,(4

b) Choix de la section de béton:

La condition de non fragilité est à respecter ainsi qu'un enrobage correct des aciers et il faut pouvoir loger toutes les
barres déterminées.

, /(

/. "

3.1.5. Armatures transversales :

Diamètre: φt : on respectera les dispositions constructives : (A.7.2)

φ"

6 7
+0.4(, $ φ . ≤ 9-:- ! 8φ 8 #
φ

!
Espacement st:
,. ≤ & a petit côté de la section.

BAEL 91 additif 99 33 MAJ sept.-05.


3.2. LES POTEAUX EN BETON ARME

3.2.1. Définition de la compression centrée :

Rappels de R.D.M: Dans toute section S d'abscisse x, les éléments de réduction du torseur de cohésion (actions de la
partie droite sur la partie gauche) sont au centre de gravité de S:

&'() :;<&.-/

Cette définition suppose que la géométrie de l'élément est parfaite et la sollicitation effectivement centrée.

Réalité vis à vis du B.A.E.L.


Dans la réalité les poteaux sollicités en compression centrée n'existent pas. En effet, en toute rigueur la transmission des
efforts poutre-poteau ne se fait pas à l'axe du poteau. De plus, la réalisation du poteau implique des défauts: mauvaise
disposition des armatures, défauts localisés (nids de gravier, non rectitude des poteaux ).

Portique hyperstatique

e
e
Moment non nul
dans les poteaux
Mf
Charge non centree Imperfection géométrique

Néanmoins on considérera le poteau en compression centrée si:

- le moment en tête de poteau (encastrement des poutres) n'entraîne qu'une faible excentricité telle que: (B.8.2,1)
N

7
(= < e

BAEL 91 additif 99 34 MAJ sept.-05.


( < 9&5 ! )9 3
/
-la valeur maxi de l'imperfection de rectitude est: (B.8.4,1) #

3.2.2. Domaine d’application :

Les éléments de structures BA soumis à une sollicitation de compression simple seront considérés comme des poteaux
sous chargement centrée dans la mesure où les conditions précédentes sont remplies. Ce cas est habituel pour les
bâtiments courants.

N N
Lorsqu’un poteau est soumis, en plus de
l’effort normal centré, à un moment
fléchissant, la méthode développée ci-après
ne s’applique plus. On doit alors calculer les
W sections en flexion composée avec
compression à l’ELU de résistance ( A.4.3,5 )
Vent ou à l’ELU de stabilité de forme ( A.4.4. et
annexe E7 ).
P
Poussee
des terres

3.2.3. Etude expérimentale :

Considérons les 4 types de poteaux suivants et étudions leur rupture sous chargement de compression centrée
croissant. Les poteaux sont définis par:

Poteau n°1 Béton seul


Poteau n°2 Béton et armatures longitudinales
Poteau n°3 Béton, armatures longitudinales et transversales
Béton, armatures longitudinales et transversales à espacements
Poteau n°4
réduits

Flambement
Flambement Flambement
Rupture des aciers
des aciers des aciers
fragile
Rupture
Rupture Rupture
fragile
ductile ductile

1 2 3 4

La rupture du poteau 1 non armé est brutale. Elle survient sans qu’il soit possible de la prévenir. Dès que la contrainte de
certaines fibres de béton est supérieure à la contrainte limite de traction du béton, une fissure se crée et se propage
instantanément.

BAEL 91 additif 99 35 MAJ sept.-05.


Si on arme maintenant le béton avec des armatures longitudinales ( poteau n°2 ), on observe à la rupture un flambement
brutal des armatures. La charge de ruine de ce poteau est de plus inférieure à celle du premier. Il ne suffit donc pas de
placer seulement des armatures longitudinales pour obtenir un comportement ductile du poteau.

Le poteau n°3 est armé d’armatures longitudinales et transversales. Lors de l’augmentation progressive de la charge, on
observe l’apparition de fissures au niveau des armatures transversales, puis un effritement du béton aux mêmes
endroits. Lorsque la contrainte dans les cadres devient trop importante, les cadres se rompent. Cette rupture est en
général brutale mais cette fois on observe une progression continue de l’état de fissuration. Le comportement de ce
poteau est donc ductile.

Les armatures transversales du poteau n°4 sont moins espacées que pour le poteau n°3. Le comportement observé
jusqu’à la ruine est du même type que précédemment. Cette fois, les cadres frettent plus les armatures longitudinales.

F 4 Si on enregistre au cours des essais les courbes efforts


3 appliqués-déplacement horizontal mesuré au milieu du
1 poteau, on obtient des allures de courbes similaires à
2 F celles présentées ci-contre.

On remarque que les charges de ruine sont du même


ordre de grandeur, et que les armatures longitudinales
δM tendent à réduire la charge limite du poteau. Les
comportements 1 et 2 sont presque linéaires, alors que
les 2 autres sont non-linéaires. La perte de linéarité
correspond au début de fissuration du béton
δM

La rupture des poteaux a toujours lieu par flambement ( voir plus loin ). Les raisons en sont les suivantes:
- hétérogénéité du béton
- défaut de positionnement des armatures
- imperfections géométriques du béton
- excentrement de la charge

Ces remarques devront intervenir dans les formules de dimensionnement ou de vérification.

3.2.4. Calcul des sollicitions:

La charge ponctuelle transmise sur un poteau par une poutre est déterminée en supposant les éléments de la structure
isostatiques.( cas des constructions "courantes")
Néanmoins l'article B.8.1,1 admet dans le cas de travées solidaires de majorer la valeur "isostatique" pour les poteaux
voisins de ceux de rive.

+10% +10%

+10% +10%
+15% +15%

Bâtiment à 2 travées Bâtiment à 3 travées ou plus


Combinaisons d'actions : Pour les poteaux soumis uniquement à des charges permanentes et à des charges
d'exploitation on aura :

1,35G + 1,5 QB

BAEL 91 additif 99 36 MAJ sept.-05.


Remarque importante : On admet que les effets des forces horizontales (vent, seïsme) sont équilibrés par les
contreventements tels que les voiles, les cages d'escaliers. Dans le cas contraire, on fera un calcul en flexion composée
ou en stabilité de forme.

3.2.5. Principe de la méthode de justification :

3.2.5.1. Démarche en ELU de résistance

Hypothèses ELU εbc = 2°/oo

loi de comportement σ=f(εε)

diagramme des contraintes pour le béton et l'acier

sollicitations maximales de la section

capacité ultime de la section

Pratiquement on doit vérifier que l'effort normal agissant ultime est inférieur à l'effort normal résistant ultime.

0≤ 0 =-9

Mais cette vérification ne tient pas compte d'un phénomène physique important : LE FLAMBEMENT.

3.2.5.2. Instabilité au flambement:

Le phénomène du flambement est un phénomène d'instabilité de la matière que l'on rencontre sur les éléments
sollicités en compression. Il est très dangereux car imprévisible et immédiat.

Considérons une pièce travaillant théoriquement en compression simple. Si sa longueur est importante par
rapport à ses dimensions transversales, elle peut-être sujette à cette instabilité transversale.

Description du phénomène :

Lorsque l'on atteint une valeur Nc de l'effort


, $ normal, il y a rupture de l'équilibre par
*'-"'*+ ./%&'()( *+ instabilité entraînant la ruine de l'élément. On
notera que cette valeur critique (force critique
# $ d'Euler) est bien inférieure à la limite élastique
%&'()( *+ de l'élément.

BAEL 91 additif 99 37 MAJ sept.-05.


On peut retenir comme valeur de Nc pour un poteau articulé à ses deux extrémités :

π
)=
/

Au regard de la charge Nc on voit que :


-plus I est important moins le risque est important,
-plus Lf est grand plus le risque est grand.

Suivant la géométrie du poteau et en fonction des liaisons avec son environnement nous aurons des charges critiques
différentes.

3.2.5.3. Prise en compte du flambement en B.A.

Longueur de flambement: La longueur de flambement Lf dépend de la longueur libre Lo et des liaisons avec
l'extérieur.

B.8.3,1
Pour un bâtiment à étages, la longueur
libre Lo est comptée :
- entre faces supérieures
de deux planchers consécutifs dans le cas
Lo Lo
d'un poteau d'étage courant,
- entre la face supérieure
du premier plancher et la
jonction avec la fondation
dans le cas du premier
niveau.
Etage courant premier niveau

De façon générale :
Lf = K.Lo
Valeurs de K: Poteaux isolés : (B.8.3,2)

K= 2 K= 1 K= 1/ 2 K= 1/2

Cas des bâtiments : (B.8.3,3)


Si les poteaux n'ont pas de rôle de contreventement K = 0,7

*+0.4( *+.(&0
-!'"*+
si ≥ à chaque extrémité du
*+0.4( *+.(&0
-!'"*+
poteau, la poutre le traversant de part en part.

- le poteau est encastré dans un massif de


fondation.

K= 1 dans tous les autres cas.

BAEL 91 additif 99 38 MAJ sept.-05.


Elancement :
Pour prendre en compte la section et l'inertie (moment quadratique) du poteau, on utilise une grandeur sans
dimension l'élancement λ qui permet de comparer les poteaux entre eux.

Lf: longueur de flambement


imini: rayon de giration mini de la section

/ = (0 (
λ= ( (0 (
- 9-:-
Imini: moment quadratique mini de la section
B: aire de la section droite

Cas particuliers:
poteaux rectangulaires:λλ=
poteaux circulaires de diamètre φ: λ =

Exemple de détermination de λ:

Soit un poteau d'étage courant de longueur Lo =


2,50 m de section 180x350. Il supporte un plancher
constitué d'une dalle de 180 reposant sur un
maillage de poutres principales de 6,50 m de portée
et de section 250x450 et de poutres secondaires de
123 12
123 12 portée 2,30 m et de section 200x350.

Question : déterminer la direction la plus


défavorable pour l'élancement. Calculer λ.

3.2.5.4. Minoration de la charge ultime:

La valeur théorique de l'effort normal résistant est:

0= /70 + σ,)! °> ++#

En fait le B.A.E.L. apporte à cette formule de nombreux correctifs:

- pour tenir compte des imperfections de réalisation, on prend une section de béton réduite Br,

- les charges étant appliquées après 90 jours on majore la résistance du béton fbu/0,9,

- on compense le fait de négliger le flambement en minorant la valeur de l'effort normal résistant par un
coefficient α dépendant de l'élancement. '=α '
5+
- on prendra σ 4$6 ° 7 !! 8 = :;+$ γ 4 = 9 1
γ4

3.2.6. Détermination de la capacité portante : (B.8.4,1)

La compression étant supposée centrée, il n’y a pas à priori de risque de fissuration fissuration peu préjudiciable FPP
La justification des poteaux n'est réalisé qu'aux E.L.U.

BAEL 91 additif 99 39 MAJ sept.-05.


10mm Br obtenue en déduisant 1cm aux dimensions
réelles de la section sur sa périphérie

Br a
10mm

4 =!& − #! 7 − # !9 9 #
b

λ=

3"
α= *+04 λ ≤
λ
+ 3

α = 3@ *+04 ≤ λ ≤?
λ
α est un coefficient réducteur qui compense le fait de négliger les effets du second ordre soit les excentricités
accidentelles et les instabilités.

4 /) " /(
0 ≤ α 0 &'() 0=α +
3 γ7 γ,

BAEL 91 additif 99 40 MAJ sept.-05.


Pourcentage d'armature (A.8.1) :
On doit respecter les règles suivantes :
- un élément insuffisamment armé est fragile
- un élément trop armé est irréalisable correctement et ne répond plus aux hypothèses de base du BA (frettage).

9-:- = 9&5 ≤ ≤
)9 >9 A( *(4-9(.4(

Dispositions constructives (A.8.1,22) :


Les armatures longitudinales doivent être réparties dans la section de manière à assurer au mieux la résistance au
flambement de la pièce dans les directions les plus défavorables.
Dans une pièce rectangulaire la distance maximale entre 2 armatures est :

&+ )9
e a
( ≤ 9-:
)9
e

Si l'élancement du poteau est supérieur à 35, on ne peut tenir compte dans la section As que des armatures qui
contribuent le plus efficacement à la rigidité du poteau dans le sens où le moment quadratique est le plus faible.
:$(+*4 0!0 -*(4
+0 $! -"+ .:04 )+4 $:)$')4 Poteaux rectangulaires tels que

&
≤ 3
7
Poteaux rectangulaires tels que

&
3 ≤ ≤ 3
7

Poteaux carrés

:$(+*4 0!0 -*(4


+0 $! -"+ .:04 )+4 $:)$')4

3.2.7. Détermination des armatures longitudinales :

Données: Lf, Nu, B, fc28, fe Inconnues: As

0 4 /) " γ,
, ≥ −
α 3 γ7 /(

Remarque: on peut trouver par ce calcul une section négative.


Le béton est dit « surabondant ». Dans ce cas là on placera la quantité Asmini.

BAEL 91 additif 99 41 MAJ sept.-05.


3.2.8. Détermination des armatures transversales :
Ces armatures ont principalement un rôle de maintien des armatures longitudinales. Elles évitent ainsi leur flambement.
Le choix des armatures transversales se fait à partir de dispositions forfaitaires (A.8.1,3) :
- Diamètre: φt

φ
φ . ≥

Espacement des différentes nappes : st

φ 9-:-
,. ≤ -: )9
&+ )9

Dans les zones de recouvrement, le nombre de cours d'armatures transversales est supérieur ou égal à 3.
Répartition des armatures:
Les armatures transversales doivent former une ceinture continue sur le pourtour du poteau et il faut maintenir par des
étriers et des épingles les aciers situés dans en dehors des angles si leur φ est supérieur à 20 mm ou s'ils ont été pris
en compte dans les calculs.

0!0 -*(4 +0 $! -"+ .:04 )+4 $:)$')4 +"


φ# 2
:$(+*4 0!0 -*(4
+0 $! -"+ .:04 )+4 $:)$')4
φ< 2

BAEL 91 additif 99 42 MAJ sept.-05.


3.3. ORGANIGRAMME DE DIMENSIONNEMENT D’UN POTEAU EN BA (CHAPB8 BAEL)

Données
Nu, lo, fcj, fe.

Lf = 0.7 lo

Choix
λ≤

λ= Dimensions
Redimensionnement a, b ou r.
de la section =

non oui
λ 70

non oui
λ 50
"
α = @! # α=
λ λ
+ ! #

! − #>
α γ γ
= 9&5 >
B

non oui
≤ B

φ
φ ≥
Lr = 0.6 ls

Dispositions constructives

Dessin d'armatures

BAEL 91 additif 99 43 MAJ sept.-05.


CHAPITRE 4 - LES FONDATIONS SUPERFICIELLES

4.1. GENERALITES:

Les fondations sont des ouvrages de transition destinés à transmettre au sol, dans de bonnes conditions, les
charges permanentes et les charges variables d’une ossature.

Nous distinguerons parmi les fondations superficielles :

- les semelles isolées ( sous poteaux ou piles )


- les semelles continues ( sous murs ou files de poteaux )
- les radiers ( sous l’ensemble de l’ossature )

Documents et règlements :

- DTU 12 : travaux de terrassements


- DTU 13.11 : fondations superficielles
- DTU 13.12 : règles pour le calcul des fondations superficielles
- DTU 21.1 : travaux de béton armé
- Normes NF-P 06.001 et NF-P 06.004 charges permanentes et variables dans les bâtiments
- Règles N 84 actions de la neige sur les constructions
- Règles NV.65 actions du vent sur les constructions
- Règles BAEL 91 règles de calcul du béton armé aux états limites

Terrassements: ( Extraits du DTU 12 )

Largeur l ( m )
0 1 2 3 4 - Rigoles : l ≤ 2m et h ≤ 1m

Rigole Excavation - Tranchées : l ≤ 2m et h ≥ 1m ou l ≥ 2m et h ≥ l / 2


1 superficielle
- Puits : h ≥ 1m et l ≈ L L longueur de fouille
Profondeur h ( m )

2
- Excavation superficielle : l ≥ 2m et h ≤ l / 2
Tranchée ou puit
3

Ouvrages de fondations : ( Extraits du DTU 13-11 )

Largeur B ( m )
0 1 2 3 4

D
1
Fondations superficielles
Hauteur D ( m )

2 B

4 Fondations Lorsque B / D < 1/6 et D > 3m , il s’agit de fondations


profondes
profondes qui relèvent du DTU 13-2
5

BAEL 91 additif 99 44 MAJ sept.-05.


Dosages minimaux :

- Béton de propreté : obligatoire pour toutes les fondations comportant des armatures au voisinage de leur sous-
face. Dosage mini : 150 kg / m3 ; épaisseur mini 4 cm.

- Gros béton : Dosage mini : 150 kg / m3

- Béton de semelles comportant uniquement une armature de chaînage


Dosage mini : 250 kg / m3 pour un coulage à sec
Dosage mini : 350 kg / m3 pour un coulage en présence d’eau

- Béton pour fondations en béton armé


Dosage mini : 300 kg / m3 pour un coulage à sec
Dosage mini : 400 kg / m3 pour un coulage en présence d’eau

- Liants : ils sont choisis en fonction des résistances demandées et de l’agressivité de l’eau souterraine.

- Mise en œuvre : les semelles sont bétonnées à pleine fouille ( sans interposition de coffrage latéral après
nettoyage du fond, si les parois présentent une cohésion suffisante. Dans le cas contraire, le bétonnage est
exécuté entre coffrage s’opposant aux éboulements. L’enrobage minimal des armatures est de 4 cm.

- Précautions particulières :

Il faut drainer lorsque les circulations d’eau souterraines à proximité du niveau d’assise des fondations risque de
provoquer des affouillements.

4.2. CALCUL DES SEMELLES EN BETON ARME :

4.2.1. Contraintes de calcul admises par le sol:

La réaction du sol sous une structure peut être caractérisée par une valeur ultime qu.

La valeur ultime qu est calculée à partir des résultats d’essais géotechniques du sol de fondation ( essais de
laboratoire ou in situ : pressiomètre, pénétromètres.. ).

P Le calcul de la stabilité d’une fondation se fait


en état de rupture du sol.

Expérimentalement, on constate qu’au moment


de la rupture du sol, il se forme un « coin de
Sol refoulé sol » qui s’enfonce en même temps que la
semelle de fondation.

Le coin apparaît lorsque, pour une valeur p =


Pression τ τ qu, les contraintes de cisaillement atteignent sur
sur le sol
certaines surfaces dites « surfaces de rupture »,
p σ σ
une limite au delà de laquelle il y a glissement
des particules du sol les unes sur les autres.
Coin de sol Surface de rupture

Les contraintes de calcul q sont obtenues en affectant un coefficient de sécurité de 2 à qu :

q = qu / 2

BAEL 91 additif 99 45 MAJ sept.-05.


A titre indicatif, le tableau ci-après donne l’ordre de grandeur des contraintes de calcul q admises en fonction de la
nature du sol, en l’absence de tous problème particulier :

Nature du sol q ( MPa )


Roches peu fissurées saines non désagrégées et de stratification favorable 0.75 à 4.5
Terrains non cohérents à bonne compacité 0.35 à 0.75
Terrains non cohérents à compacité moyenne 0.2 à 0.4
Argiles ( sauf argiles très plastiques ) 0.1 à 0.3

4.2.2. Actions et sollicitations :

Dans le cadre du calcul des fondations superficielles, le calcul des pressions exercées sur le sol s’effectue à l’ELS
( alors que le calcul des sections d’acier s’effectue aux ELU ).

On admet dans les cas courants que les charges sont centrées sur les semelles et se répartissent uniformément
sur le sol qui est considéré homogène.

4.2.3. Pré Dimensionnement des semelles rigides :

4.2.3.1. SEMELLES ARMEES D’UN CHAINAGE:

Dans le cas de semelles non armées assez longues et d’un sol légèrement
hétérogène susceptible de provoquer de faibles tassements différentiels, il est
nécessaire de prévoir des armatures de chaînage dans la fondation ou en pied de
mur à la liaison avec la semelle.

4.2.3.2. SEMELLES ARMEES:

Lorsque les charges sont importantes ou lorsque la résistance du sol est faible, on a souvent intérêt à envisager
des semelles en béton armé afin de limiter le volume de béton à mettre en œuvre.

Semelles flexibles :

Nu Les semelles seront considérées flexibles


lorsqu’on aura la condition :

−7
b ou a/b 6 < + )9

d h
Principe de fonctionnement : Les semelles flexibles
se comportent comme des poutres dalles en béton
p 5 cm
armé et se calculent suivant les règles BAEL sous
B ou A/B sollicitation de flexion simple (2 poutres en console
encastrées).

BAEL 91 additif 99 46 MAJ sept.-05.


Semelles rigides :

Les semelles rigides sont des fondations pour


Nu lesquelles la hauteur h est grande par rapport à la
longueur : elles ne satisfont pas aux hypothèses
de la RDM.

Ainsi pour le calcul des armatures, nous utiliserons


la méthode des bielles qui consiste à admettre
b ou a/b que les efforts provenant du mur ( ou du poteau )
Bielle comprimée sont transmis au sol d’assise par l’intermédiaire de
bielles obliques inclinées à 45°.
d Les armatures devront donc équilibrer la traction
h
due à la poussée horizontale de ces bielles.
45°
5 cm Les semelles seront considérées rigides lorsqu’on
aura la condition :
p
B ou A/B −7
6 ≥ + )9

Soit un effort normal ultime Nu, appliqué à la base d'un mur porteur de largeur a.
On considère que Nu se décompose en deux forces Nu/2 situées à a/4 de l'axe du mur (A).
a

a’

Ces deux forces sont transmises au sol par l'intermédiaire de deux bielles AA' inclinées d'un
angle θ. Le sol exerce sur l'assise de la fondation une charge uniformément répartie.
Pour que la semelle soit en équilibre, il faut que le sol exerce un effort résultant Nu/2 en chaque point A' situé à la
distance a'/4 de l'axe du mur.
Il existe donc un risque de fissuration de la semelle sur sa face inférieure. Ce risque est annulé par la mise en
place d'aciers transversaux en partie basse de la semelle. La fondation travaille comme une ferme de charpente
traditionnelle où les bielles jouent le rôle des arbalétriers et l'acier, le rôle de l'entrait.

BAEL 91 additif 99 47 MAJ sept.-05.


T

L'équilibre statique doit être assuré : > = −! > − > # > =


! − #
D’où =
"
le calcul étant mené à l'ELU, les aciers travaillent à fsu = fe/γs, et donc la section d'acier nécessaire As est telle que :
As. fe/γ s ≥ T

! − #
Soit ≥
"

Semelle continue :

Nappe inférieure // B
b ou a/b

d Armatures principales 0 −7
h Armatures de répartition
,. ! 5# = ×
" A × /,0

5 cm B ou A/B

Nappe supérieure ⊥ B
3 cm² pour les armatures ronds lisses RL
2 cm² pour les armatures haute adhérence HA

Le calcul est mené de la même façon que pour une semelle isolée mais pour une longueur de 1 m de semelle.
Elle permet de calculer les aciers transversaux AS.

Armatures de répartition :
Les aciers de répartition sont les aciers longitudinaux de la fondation, leur section est égale au maximum à :
- AS / 4,
- les armatures minimales de chaînage définies à l'article 2.53 du DTU 13.12.
Semelle isolée :
Nappe inférieure // B

0 −7
,. ! 5# = ×
" A × /,0

Nappe supérieure // A

0 −&
,. ! C# = ×
" A × /,0

BAEL 91 additif 99 48 MAJ sept.-05.


4.3. DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES :

4.3.1. Espacement:
L'espacement maxi entre les armatures transversales ou de répartition est de 30 cm.

4.3.2. Ancrage et arrêt des aciers principaux : DTU 13.12

Sauf justifications, toutes les barres s'étendent sur la totalité de la dimension a' et sont terminées par des crochets
normaux ou équivalents.

Ancrage des barres courbes : A. 6.,I,253

A défaut de calcul plus précis, on peut admettre que l'ancrage d'une barre courbe est assuré si la partie ancrée est
supérieure ou égale à 0,4 lS pour un Fe E 500.

4.3.3. Liaison porteur vertical / fondation : (Art 2.55 D.T.U. 13.12)


Lorsque le poteau ou le voile est encastré sur les fondations, les aciers en attente doivent être retournés dans la
fondation sur une longueur minimale de 35 φ.

Remarque : Les aciers placés en partie inférieure (les plus sollicités) sont toujours parallèles au plus grand côté.

4.3.4. Dimensions minimales des semelles :

> 10 cm Les dimensions minimales des semelles


dépendent des engins qui doivent les
exécuter. A moins de posséder un outillage
Diamètre O spécialisé, la largeur de 40 cm paraît un
> 20 cm e > 6O + 6 cm minimum. De même le débord de la
semelle doit être tel que l’on puisse s’en
servir pour positionner le coffrage.
> 40 cm

L’épaisseur e du patin pour les semelles à glacis doit vérifier l’inégalité ci-dessus. Ce glacis, délicat à réaliser, n’est
effectué que pour des grosses semelles pour économiser du béton

4.3.5. Fondation sur terrain en pente :

Les changements d’altitude entre 2 semelles


successives ne doivent pas dépasser une pente de 2/3 .
2

BAEL 91 additif 99 49 MAJ sept.-05.


Les changements d’altitude, le long d’une semelle
continue, se font par redans successifs en respectant
une pente maxi de 2/3 entre les sous-faces des redans.

Redans

Pour éviter des différences de niveaux, on peut effectuer des semelles BA sur gros béton. Ce type de semelles
peut aussi être réalisée pour rattraper le bon sol.

4.3.6. Joints de dilatation et joints de rupture :

Coupe verticale Joint de dilatation Un joint de rupture doit être aménagé entre 2
éléments d’ouvrages voisins, lorsqu’ils
subissent des différences importantes de
Joint de rupture charges ou de tassement. Les semelles sont
alors interrompu et sont indépendantes.

Dans le cas d’un joint de dilatation, les


semelles sont communes et on évite la
construction d’une semelle excentrée.

1 2

4.3.7. Semelles sollicitées par un effort vertical et un moment :

P Lorsque l’axe du moment correspond à l’un des axes de la semelle, on


peut avoir le diagramme ci-contre.

M La semelle est calculée comme une poutre BA en prenant comme


charges les diagrammes de contrainte du sol et du poteau. On admet
dans ce cas de ne pas tenir compte de l’effort tranchant si la règle de
−7
hauteur minimale est respectée ( 6 ≥ + )9 ).

Les armatures du poteau doivent être ancrées dans la semelle et


recouvertes avec les armatures de la semelle.

Il est toléré de calculer la semelle par la méthode précédente (méthode


pm
des bielles ) en prenant une charge fictive
pM
* + *9
= × ×

4.3.8. Semelles excentrées :

Lorsqu’une semelle est excentrée, on peut si nécessaire équilibrer les contraintes réparties
trapézoïdalement par une poutre de redressement dont l’effet est d’assurer le transfert de la charge au
centre de la semelle.

BAEL 91 additif 99 50 MAJ sept.-05.


CONDITION DE NON-POINÇONNEMENT: (A.5.2,42)

Le risque : Pour des contraintes de calculs q élevées (0,75 à 4,5 MPa), on doit vérifier que les charges reprises
par l'extérieur de la semelle ne sont pas trop importantes

Calcul : On doit vérifier (B.A.E.L. 91 article A.5.2.4) :

b+h

45°

b+2h

! + #! + #
− ≤
γ

- Nu : charge de calcul à l'ELU (Qu dans le BAEL),


- g0 : poids propre de la semelle,
- uc : périmètre à demi hauteur = (a+h)(b+h)
- h : hauteur semelle,
- fcj : résistance du béton,
- γb = 1,5.
Dans le cas où cette vérification ne serait pas assurée, on placerait des aciers de couture ou on redimensionnerait
la semelle.

Synthèse : Le calcul est toujours mené à l'ELU.

Si la fissuration est peu préjudiciable (FPP) : A réel = Au


Si la fissuration est préjudiciable (FP) : A réel = Au x 1,10 (φ ≥ 6 mm)
Si la fissuration est très préjudiciable (FTP) : A réel = Au x 1,5 (φ ≥ 8 mm)

BAEL 91 additif 99 51 MAJ sept.-05.


4.4. ORGANIGRAMME DE DIMENSIONNEMENT SELON LE DTU 13.12

Données
Nu, q, a, b.

≤ Dimensions
A, B.

Condition de rigidité

≤ ≤ −

Redimensionnement
de la surface
h = d + enrobage

Nu (réelle) = Nu + surcharge semelle

non ! # oui

Type de fissuration
Peu préjudiciable : m = 1
Préjudiciable : m = 1.1
Très préjudiciable : m = 1.5

! #! − #
=
"

Répartition
Longueur de scellement

Dessin d'armatures

BAEL 91 additif 99 52 MAJ sept.-05.

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