Vous êtes sur la page 1sur 92

CHAPITRE 04:

Actions et Sollicitations – Sections de calcul


ASPECTS REGLEMENTAIRES

M. Ibrahima DIATTA
Enseignant-chercheur à l’UFR-SI
Université de Thiès / SENEGAL
Email: ibrahima.diatta@univ-thies.sn
Introduction:
Sommaire 4-1 Principe de justification aux états-limites
4-1-1 Définitions des états-limites
4-1-2 Principe de justification:
4-1-3 États-limites ultimes (ELU)
4-1-4 États-limites de service
4-2 Situations de projet et Durée de référence:
4-2-1 Situations de projet
4-2-2 Durée indicative d’utilisation de projet:
4-3 Actions sur les constructions et valeurs représentatives (1.5.3 EC0)
4-3-1 Actions sur les constructions
4-3-2 Valeurs de calcul des actions
Valeurs caractéristiques
Valeurs représentatives
4-3-3 Valeurs de calcul des propriétés des matériaux
4-4 Combinaison d'actions
4-4-1 Combinaison d'actions aux ELU (vérifications de fatigue exclues)
4-4-2 Combinaison d'actions aux ELS
4-5 Représentation de la précontrainte dans les justifications
4-6 Caractéristiques géométriques des sections
4-7 Sections de calcul
4.8 Enrobages et dispositions constructives
Introduction:
Avant de décrire dans les chapitres suivants le comportement des structures en béton
précontraint, ce chapitre rassemble un certain nombre de données et prescriptions
d’origine réglementaire nécessaires au calcul d’une structure en béton précontraint.
Il s’agira de la détermination des différents types d’actions, les types de combinaisons
aux états-limites, afin de choisir la combinaison la plus défavorable des sollicitations
pour la justification des sections.
Pour cela, en plus des actions agissantes directement ou indirectement sur la structure
à étudier, il est nécessaire de déterminer un certain de paramètres ou caractéristiques
géométriques (position du centre de gravité, aire, moments d'inertie…), pour la
justification des sections droites vis-à-vis des sollicitations dans la phase considérée (en
service ou en construction).
4-1 Principe de justification aux états-limites :
4-1-1 Définitions des états-limites:
 Un « état-limite » est celui pour lequel une condition requise d'une construction (ou d'un de ses
éléments) est strictement satisfaite et cesserait de l'être en cas de modification défavorable d'une
action (art. A.1.2 BAEL91_99).

 Les « états-limites » sont les états au-delà desquels la structure ne satisfait plus aux critères de
dimensionnement pertinents (clause 1.5.2.12 EC0).

4-1-2 Principe de justification:


Les données entrant en compte pour la justification d’une structure étant des grandeurs aléatoires
(valeurs des actions à prendre en compte et leurs dispositions, la résistance des matériaux de
construction mis en œuvre, etc.), une sécurité absolue ne peut être assurée. Partant de cette
remarque, l’Eurocode 0 propose un certain nombre d’exigences de base suivantes:
 Dimensionner la structure pour avoir : une bonne résistance structurale, l’aptitude au
service, la durabilité, résistance en cas d’incendie pendant la période de temps requise,
 Concevoir et exécuter de telle sorte la structure ne soit pas endommagée par : une
explosion, le choc, les conséquences d’erreurs humaines,…, de façon disproportionnée
par rapport à la cause initiale (robustesse).

 Éviter les dommages potentiels :


o en prévenant, réduisant ou éliminant les dangers potentiels possibles (fissurations,
ruines, déformations excessives, etc.),
o en choisissant un type de structure peu vulnérable aux dangers potentiels
considérés,
o en évitant autant que possible les systèmes structuraux susceptibles de s'effondrer
sans signe précurseur,
o en solidarisant les différents éléments de la structure.
Pour satisfaire à ces exigences de base pour un projet particulier , il conviendra de :
 Choisir des matériaux adéquats ;
 D’identifier dès le stade de projet les conditions d’environnement, pour déterminer leur effet sur la
durabilité et prendre les dispositions pour la protection des matériaux utilisés dans la structure.
 Adopter une conception et des dispositions constructives appropriées ;
 Et spécifier des procédures de contrôle pour la conception, la production, l'exécution et
l'utilisation.

En pratique, chaque dommage potentiel à éviter correspond un état limite.


On distingue :
 les états limites de service (ELS) et,
 les états limites ultimes (ELU).
Cette distinction doit être faite entre les états-limites ultimes (ELU) et les états-limites de service (ELS)
pour la justification ou le dimensionnement des structures vis-à-vis des sollicitations normales (N, M,V et T).
Vis-à-vis des ELS, on souhaite que les matériaux se comportent de façon
réversible (élastique la plupart du temps). Pour cela il suffit de calculer les
contraintes qui apparaissent dans les sections sous l’effet des sollicitations de
calcul et de vérifier qu’elles ne dépassent pas les contraintes limites
réglementaires (exigences d’aptitude au service spécifiées).

Vis-à-vis des ELU, au contraire, on accepte généralement qu’ils entrent dans


leur domaine irréversible (fissurations, plastification des matériaux). Elles sont
complémentaires aux vérifications vis-à-vis des ELS et s’avèrent indispensables
car les charges sont majorées (éviter le dépassement de la capacité portante
maximale ou une défaillance structurale).
4-1-3 États-limites ultimes (ELU)

Les ELU sont des états associés à un effondrement ou à d'autres formes similaires de
défaillance structurale.

Dés lors il conviendra donc de classer comme états-limites ultimes ceux relatifs à :
o la sécurité des personnes
o et/ou la sécurité de la structure,
o la protection du contenu de la construction (biens) à convenir avec le client ou l’autorité
compétente,
o aux états précédant un effondrement structural,
Les états-limites ultimes suivants doivent être l’objet de vérifications chaque fois qu’il y a lieu :

la perte d’équilibre de
Clause 6.4.1 tout ou partie d’une
structure rigide (EQU)
NF EN 1990

une défaillance due


à une déformation
à une rupture, à une excessive (STR)
perte de stabilité de tout
ou partie de la
structure, y compris ses
appuis et fondations
(GEO)
une défaillance
provoquée par la
fatigue ou d’autres
effets dépendant du
temps (FAT).
Les divers États-Limites Ultimes : EQU – STR – GEO
(cas des ponts)

n’est pas
vérifiée ici

n’est pas vérifiée dans ces


deux cas également (STR/GEO)
4-1-4 États-limites de service
Il convient que la vérification des états-limites de service repose sur des critères concernant les aspects
de la construction (critères d’aptitude au service Cd). Il s’agit des aspects suivants :
 conditions d’exploitation : déformations qui affectent l’aspect, le confort des utilisateurs, la fonction
de la structure, ou qui endommage des finitions ou des éléments non structuraux (formation et
ouverture de fissures),
 La durabilité : La structure doit être projetée de sorte que sa détérioration, pendant la durée
d'utilisation de projet, n’abaisse pas ses performances au dessous de celles escomptées, compte tenu
de l'environnement et du niveau de maintenance escompté.

Une distinction doit être faite entre :


(Comb. qp)

(Comb. Caractéristique)
4-2 Situations de projet et Durée de référence:
4-2-1 Situations de projet
Les états-limites (ELU ou ELS) doivent être associés à des situations de projet. L’Eurocode 2 a classé les
situations de projet comme suit:
 situations de projet en durables, qui se réfèrent aux conditions d'utilisation normale;
 situations de projet transitoires qui se réfèrent à des conditions temporaires applicables à la structure, par
exemple en cours d'exécution ou de réparation;
 situations de projet accidentelles, qui se réfèrent à des conditions exceptionnelles applicables à la
structure ou à son exposition, par exemple à un incendie, à un choc, ou aux conséquences d’une défaillance
localisée;
 situations de projet sismiques, qui se réfèrent à des conditions applicables à la structure lorsqu'elle est
soumise à des tremblements de terre.

Les situations de projet sélectionnées doivent être suffisamment sévères et variées pour englober toutes
les conditions dont on peut raisonnablement envisager qu’elles se présentent au cours de l'exécution et de
l'utilisation de la structure.
4-2-2 Durée indicative d’utilisation de projet:
La durée d'utilisation de projet doit normalement être spécifiée. La durée d'utilisation de projet constitue
la référence pour l'ensemble des calculs structuraux d'ouvrages y compris pour les parties d'ouvrages
telles que les éléments structuraux remplaçables ou certains équipements.
À défaut de spécifications contraires,

Précisions complémentaires de l’annexe nationale française


4-3-3 Valeurs de calcul des propriétés des matériaux

Exemple : fck

Exemple : fcd
Valeurs de calcul des effets des actions

Résistance de calcul
ou
4-3 Actions sur les constructions et valeurs représentatives (1.5.3 EC0)
4-3-1 Actions sur les constructions

Définition:
Une action est :
 un ensemble de forces (charges descendantes/ascendantes/horizontales) appliquées à la
structure (action directe) ;
 Un ensemble de déformations ou accélérations imposées, résultant par exemple de changements
de température, de variations du taux d'humidité, de tassements différentiels ou de tremblements
de terre (action indirecte).

La nature et l’intensité des actions à introduire dans les calculs sont fixés:
 soit par référence à des normes, codes et règlements techniques en vigueur,
 soit pat référence à la présente norme NF EN1992, soit lorsqu’elles sont propres à l’ouvrage.
On pourra aussi les classées suivant leur direction : ascendantes, descendantes, horizontales
L’eurocode 2 a également codifié (classé) les actions selon leur nature et mobilité:

Selon leur nature, les actions sont classées :


Actions permanentes (G): action qui a de fortes chances de durer pendant toute une durée de référence
donnée et dont la variation dans le temps est d’ampleur négligeable, ou dont la variation se fait toujours dans le
même sens (monotone) jusqu'à ce que l'action atteigne une certaine valeur limite.
Exemples: poids propre, poids des équipements fixes, précontrainte, revêtements de chaussée, et actions
indirectes provoquées par un retrait et des tassements différentiels ; etc. ;
Actions variables (Q): action dont la variation dans le temps n'est d’ampleur ni négligeable ni monotone.
Exemples: la température climatique, les charges d’exploitation sur planchers, poutres et toits des bâtiments,
les actions du vent ou les charges de la neige ;
Action accidentelle (A): action, habituellement de courte durée mais de grandeur significative, qui a peu de
chances d'intervenir sur une structure donnée au cours de sa durée de vie de projet.
Exemples: les explosions ou les chocs de véhicules.
Action sismique (AE): action due à des tremblements de terre
Selon leur mobilité, les actions sont classées en :

 action libre : action qui peut avoir diverses distributions spatiales sur la structure,

 action individuelle : action pouvant être considérée comme statistiquement indépendante dans le

temps et dans l'espace de toute autre action ayant des effets sur la structure.

 action statique (fixe): action qui ne provoque pas d'accélération significative de la structure ou

d’éléments structuraux.

 action dynamique: action qui provoque une accélération significative de la structure ou d’éléments

structuraux.

 action quasi-statique : action dynamique représentée par une action statique équivalente dans un

modèle statique.
4-3-2 Valeurs de calcul des actions

Chaque valeur caractéristique d’une action est celle qui présente


la probabilité faible, mais non nulle, acceptée a priori, d’être
atteinte ou dépassée dans le sens défavorable au cours d’une
certaine durée, dite durée de référence, dont l’ordre de grandeur
est celui de la durée de vie escomptée pour l’ouvrage.

On distingue la valeur caractéristique d'une action


permanente Gk, variable Qk, accidentelle A,
sismique AEk.

Les actions permanentes sont affectées, en principe, de deux valeurs caractéristiques, l’une
maximale, l’autre minimale.
Valeurs représentatives des actions variables

NB: La valeur de combinaison d’une action variable est utilisée pour la


vérification d'états-limites ultimes et d'états limites de service irréversibles
NB: La valeur fréquente d’une action variable est utilisée pour la vérification d'états-
limites ultimes impliquant des actions accidentelles et pour les vérifications d'états-
limites de service réversibles ;

NB: La valeur quasi-permanent d’une action variable utilisée pour la vérification


d'états-limites ultimes impliquant des actions accidentelles et pour la vérification
d'états-limites de service réversibles.
Les valeurs quasi-permanentes sont également utilisées pour le calcul d'effets à
long terme.
EN RESUME
Valeur d’accompagnement ELS ELU
(ou représentative) d’une
action variable
Utilisée pour la vérification Utilisée pour la vérification
La valeur de combinaison (y0Qk) d'états limites de service d'états-limites ultimes
irréversibles
Utilisée pour la vérification les Utilisée pour la vérification
vérifications d'états-limites de d'états-limites ultimes impliquant
La valeur fréquente (y1Qk) service réversibles des actions accidentelles

Utilisée pour la vérification Utilisée pour la vérification


d'états-limites de service d'états-limites ultimes impliquant
La valeur quasi-permanente réversibles. des actions accidentelles.
(y2Qk)
4-4 Combinaison d'actions
Cas des bâtiments:
Une combinaison est ensemble de valeurs de calcul permettant de vérifier la fiabilité structurale pour
un état-limite sous l'effet simultané de différentes actions (clause 1.5.3.22 EC0).
La détermination de la section d’un ouvrage ou sa vérification sera faite en recherchant les
combinaisons d’actions les plus défavorables.

Pour chaque cas de charge critique, les valeurs de calcul des effets des actions (Ed) doivent être
déterminées en combinant les valeurs des actions considérées comme se produisant simultanément
(combinaison des actions).
Les exigences vis-à-vis de la tenue de la structure seront différentes en fonction de l’état limite
considéré, ce qui se traduit par l’utilisation de combinaisons différentes.
(1) Il convient de ne pas prendre en compte dans les combinaisons d'actions les effets d'actions qui,
pour des raisons physiques ou fonctionnelles, ne peuvent pas exister simultanément (clause A1.2
Annexe A1 EC0).
4-4-1 Combinaison d'actions aux ELU (vérifications de fatigue exclues)
Ultimate limit state (ULS)

Il convient d’inclure dans chaque combinaison d'actions :


 une action variable dominante ;
 ou une action accidentelle

Les coefficients multiplicateurs des différentes actions à prendre en compte


sont donnés dans les annexes nationales.

Aux ELU, on distingue trois (03) combinaisons d'actions


Combinaisons d'actions pour situations de projet durables ou transitoires

a) combinaisons fondamentales

soit, pour des états-limites STR et GEO, par la plus défavorable des deux expressions suivantes :
b) Combinaisons d'actions pour situations de projet accidentelles

c) Combinaisons d'actions pour situations de projet sismiques


États-limites ultimes — Valeur de calcul des actions dans les situations de projet durables et transitoires

vérifier l'équilibre
statique: l’ effet des
actions déstabilisatrices
inférieur ou égale à
l’effet des actions
stabilisatrice
vérifier le
dimensionnement des
éléments structuraux non
soumis à des actions
géotechniques,
vérifier le dimensionnement
des éléments structuraux
géotechniques (semelles,
pieux, murs de
soubassement, etc.) (STR)
soumis à des actions
géotechniques, et la
résistance du terrain (GEO),

Lorsqu'une action variable est réellement bornée par une disposition physique, le coefficient 1,30 est remplacé par 1,20
Exemples
Amendement A1
4-4-2 Combinaison d'actions aux ELS Serviceability limit state (SLS)
Il convient que les combinaisons d'actions à prendre en compte dans les situations de projet considérées soient
appropriées aux exigences d'aptitude au service et aux critères de performance à vérifier.

Aux ELS, on distingue également trois (03) combinaisons d'actions


a) Combinaison caractéristique (combinaison rare dans le BPEL) :

b) Combinaison fréquente

c) Combinaison quasi-permanente :
États-limites de service - Valeurs de calcul des actions à utiliser dans la combinaison d'actions
Exemples
Exemple des combinaisons pour l’ELS Exemple des combinaisons pour l’ELS Exemple des combinaisons pour l’ELS
CAR avec poids propre et charges FREQ avec poids propre et charges Q-PERM avec poids propre et charges
d’exploitation d’exploitation d’exploitation

Exemple des combinaisons pour l’ELS Exemple des combinaisons pour l’ELS Exemple des combinaisons pour l’ELS Q-
CAR avec poids propre et climatiques FREQ avec poids propre et climatiques PERM avec poids propre et climatiques
Résumé sur les
combinaisons d'actions
Combinaison d'actions :
 Cas des ponts routiers
 Cas des passerelles
Cas des ponts routiers
Combinaisons d’actions vis-à-vis des ELU

Fascicule 61 titre II
Eurocode 2 partie Pont
Combinaisons d’actions vis-à-vis des ELS
Ainsi rangées par ordre d’agressivité décroissante, toutes ces combinaisons sont à
considérer dans la mesure où leur sont associés des critères de vérification différents, ce
qui est le cas pour la flexion.
Cas des passerelles
Caractéristiques
géométriques des Sections
4-6 Caractéristiques géométriques des sections
La résolution des problèmes d’RDM fait appel à des caractéristiques géométriques des section droites

des corps étudiés.

Le principe fondamental consiste à déterminer les contraintes qui agissent dans une section et de

comparer la contrainte maximale avec la contrainte limite (en traction, compression ou en flexion

composée)
Les caractéristiques géométriques à étudier sont :

o Aire de la section droite

o Moments statiques Sx et Sy et Centre de gravité XG et YG

o Moments d’inertie axiaux Ix et Iy et Rayon de giration ix et iy

o Moments d’inertie polaires Ip

o Moments d’inertie centrifuges Ixy et Moments d’inertie principaux I1 et I2

o Module de résistance Wx et Wy

o Module de résistance de torsion Wp

o Rendement d’une section r


Moments statiques Sx et Sy
Moment statique : c’est la somme des produits des surfaces par le bras de levier normal à l’axe de référence.
Les moments statiques par rapport aux axes x et y s’expriment par :
n
Sx   y  dS ou Sx   yi  S i
i
Pour une figure composée
(ex: poutre en Té)
S
n
Sy   x  dS ou Sy   xi  Si
i
Pour une figure composée
(ex: poutre en Té)
S

 Cas d’une droite x’ parallèle à x d’une distance d: S x'  S x  S  d


 Le moment statique d’une section S par rapport à un axe quelconque passant par son centre de gravité est nul.

 Le moment statique d’une section par rapport à un axe de symétrie (axe central) est nul, puisque cet axe passe par son
centre de gravité.

 Si l’axe x passe par le centre de gravités de S S x'  S  d


Lorsqu’on transporte parallèlement les axes, les grandeurs des moments statiques varient
Les moments statiques par rapport aux axes X2 et Y2 s’expriment par :

SX 2   y 2  dS et SX 2    y  b  dS
S
1
S

SX 2  SX1  S b

SY 2   x2  dS et SY 2   x  a  dS
S
1 SY 2  SY 1  S  a
S
Centre de gravité (centre de symétrie):
Le point d’intersection des axes centraux s’appelle le centre de gravité de la section.
Un axe de symétrie passe par le centre de gravité.
Soit une section plane d’aire S définie dans un repère orthonormé Oxy.

Les coordonnées du centre de gravité sont définies par :

 x  dS  y  dS
XG  S YG  S

S S
Si la section S peut être décomposée en n sous sections simples
d’aires connues Si et de CDG connus (XGi et YGi)
n n

  X Gi  Si    X Gi  Si 
n n

XG  i 1
 i 1
 Y Gi  Si   Y Gi  Si 
n YG  i 1
 i 1

 S 
S n

 S 
i
S
i
i 1 i 1
Moments quadratiques ou moments d’inertie axiaux Ix et Iy
On appelle moment d’inertie d’un corps par rapport à un axe la somme des surfaces élémentaires dS multipliées
par leur distance à l’axe élevée au carré :

 y Iy    dS
2
Les moments d’inertie par rapport aux axes x et y s’expriment par : Ix  2
 dS x
S S

Théorème d’Huygens :

I   I G  S  d G
2

Rayon de giration ix et iy

Ix Iy I
rx  ry  r 
S S S
Moments d’inertie polaires Ip
On appelle moment d’inertie polaire d’une surface (S) par rapport à un point donné (pôle) l’intégrale des produits
des aires élémentaires par le carré de leur distance r à partir du pôle. Il représente la capacité de la section à
s’opposer aux déformations angulaires sous l’effet de la torsion.

Ip    dS  I p   x 
 y 2  dS
2 2
r
S S

 I p  I x  I y
Moments d’inertie centrifuges Ixy

I xy   x  y  dS
S
Si de plus I xy  0 Alors x et y sont les deux axes principaux d’inertie

I xy  I yx  yf
xf

S x  dS  0  0 x dy  dx
 
Moments d’inertie principaux
2  I xy 
L’orientation des axes principaux d’inertie est donnée par : tan 2   : angle de rotation
Ix  Iy
Les valeurs des moments d’inertie principaux :

Ix  Iy  Ix  Iy 
2
Ix  Iy  Ix  Iy 
2
I1  
  
  I xy
2
I2      I xy2
2  2  2  2 
Représentation géométrique des moments d’inertie (cercle de MOHR)
I xy Données : I x , I y , I xy
B I x ,  I xy 
Inconnues : I1 , I 2 , 
Iy
O Ix, Iy
Ix

A I y , I yx 
1) On construit les points A et B dans le système de
coordonnées orthogonal O Ix,y ; Ixy
Ix  Iy
Xc  2) On relie les points A et B du diamètre du cercle de MOHR
2
3) On trace le cercle qui coupe les abscisses en A’ et B’.
 Ix  Iy 
2

R     I xy2  CA'  CB '  CA  CB 4) On mesure OA’ = I1 et OB’ = I2


 2 
5) On mesure l’angle ACA’ = 2 
Module de résistance ou Module de flexion: Wx , W y
Le module de résistance est égal au quotient du moment d’inertie axial par la distance de l’axe à la fibre la plus
éloignée.

Ix Iy
Wx  Wy 
y x
Module de résistance de torsion : WP Contrainte maximale de torsion

IP Ix  I y P 
Mt

Mt

Mt
WP    IP   I x  I y  WP
r r    
r  r   r 
Le rendement géométrique:

I s : distance du centre de gravité à la fibre supérieure (la plus comprimée).


r
B  s  i i : distance du centre de gravité à la fibre inférieure (la moins comprimée).

B : aire droite de la section


M
 max  y
I Gz
M M
 max  
 I Gz  Wel , z
 
 y 
Flexion simple

PN

P
P 
B

Compression simple
P  c ,max  
M  c ,max   P   c
P  Wel , z
B

P M
P   t ,max   t ,max   P   t
B Wel , z

Compression simple + Flexion simple = Flexion composée

 Bras de levier d’une section droite

IG
Z  Le bras de levier du couple élastique (pour la section brute): nécessaire pour le calcul des
contraintes de cisaillement dans la section
Sx
Sections de calcul
4-7 Sections de calcul
Pour le calcul des contraintes en état-limite de service on distingue:

a) La section brute,

b) La section nette

c) La section homogène

d) La section fissurée ou homogène réduite

e) La section d'enrobage

f) Enrobages et dispositions constructives


 La section brute :

Elle correspond à la section du béton, calculé d’après les dimensions de coffrage figurant sur les

plans sans tenir compte des armatures ou vides correspondant aux conduits (gaines), évidements

ou encoches à recevoir les armatures de précontrainte ou leurs ancrages.

ce sont les sections du béton seul, telles qu'elles résultent des dessins de coffrage, sans déduction des
évidements, encoches et conduits destinés à recevoir les armatures de précontrainte ou leurs ancrages
(BPEL 91_99).

Cas d’une section rectangulaire:


Bb = axb
 La section nette:

elle s’obtient en soustrayant des sections brutes les vides longitudinaux et transversaux tels que

trous, encoches et conduits ménagés pour le passage ou l’ancrage des armatures de précontrainte

longitudinales et transversales, même s’ils sont ultérieurement remplis. On peut faire intervenir des

armatures passives (donc adhérentes) avec un coefficient ni = 5 pour les charges instantanées et ni

= 15 pour les charges à longue durée. La section nette permet de calculer les contraintes dues aux

charges permanentes (qui existent déjà lors de l’injection) en ELS.

Cas d’une section rectangulaire:


Bnet = Bb - Bvide
 La section homogène:
elle est égale à la section nette majorée de nAp (Ap) sous réserve de l’adhérence entre ces
armatures avec le béton (valable en pré-tension et en post-tension avec injection des conduits par
un coulis adéquat). Par simplification, il est admis de prendre n = 5 pour les chargements à court
terme. La section homogène sert à calculer les contraintes dues aux charges appliquées après
injection des conduits (gaines), ce qui correspond en général aux charges variables.
L'homogénéisation des armatures de précontrainte a pour objet de prendre en compte la variation de tension qui
les affecte lorsque postérieurement à leur mise en œuvre et à l'établissement de leur adhérence avec le béton sont
appliquées à la structure des actions non prises en considération dans le calcul de leur tension (chap. 4).
On considère les sections homogènes obtenues en ajoutant aux sections nettes précédemment définies la section
des armatures longitudinales de précontrainte multipliée par un coefficient d'équivalence convenable, dans la
mesure où ces armatures sont adhérentes au béton soit par contact direct dans le cas de la pré-tension, soit par
l'intermédiaire du coulis d'injection et de la gaine dans le cas de la post-tension

Es  M Eqp   t , t0    0   c t , t0 
 
Es
1  e   1   t , t0  
 avec  0   RH    f cm   t0 
avec:
Ecm Ecm  M Ed , ELS ,car 

Voir Annexe B1 EC2 pour plus de précisions.


 La section fissurée ou homogène réduite :
Elle est obtenue en négligeant la partie tendue de béton qui ne participe pas à la résistance. Elle se
calcule à partir de :
o la seule section de béton comprimé
o des aciers passifs avec un coefficient d’équivalence égal à 15 (calculable);
o des aciers de précontrainte ave un coefficient d’équivalence égale à :

n = 15: dans le cas de la pré-tension


n=0: pour les armatures non-adhérentes en post-tension
n = 15/2 : pour les armatures adhérentes en post-tension

La section fissurée est utilisée pour le calcul des contraintes en classe III aux ELS.

En pratique, les caractéristiques des sections brutes, nettes et homogénéisées sont souvent
très voisines et l’on peut les confondre au stade du Prédimensionnement. C’est ce que nous
ferons dans ce qui suit.
 Section d'enrobage
C’est la surface délimitée par le contour de la section et deux parallèles à l’axe de flexion considéré
encadrant l’ensemble des armatures de précontrainte, à une distance de celles-ci égale à la distance
minimale admise entre une armature et le parement le plus proche. C’est la zone la plus sensible.
4.8 Enrobages et dispositions constructives
L'enrobage est la distance entre la surface de l'armature (épingles, étriers et cadres compris, ainsi que
armatures de peau, le cas échéant) la plus proche de la surface du béton et cette dernière.
L'enrobage nominal Cnom doit être spécifié sur les plans. Il est défini comme l'enrobage minimal Cmin +
une marge de calcul pour tolérances d'exécution Cdev.

avec

Disposition EC2

Disposition
BPEL 91_99

Zcp = ’-d’
Nécessité des armatures de peau (art.
 Barre individuelle
9.2.4 et annexe J)

 • de barres de diamètre supérieur à 32 mm ou,
 • de paquets de barres de diamètre équivalent
cmin, b   n Paquet de n barres
supérieur à 32 mm

 Paquet de n barres si le diamètre du plus

 n  5 mm gros granulat est supérieur à 32 mm.
Extrait du livre de Patrick DELIOU
(Suite) Extrait du livre de Patrick DELIOU
Dispositions constructives

Où  est le diamètre de la gaine de précontrainte (post-


Où  est le diamètre de l’armature de pré-tension et tension) et dg est la dimension du plus gros granulat.
dg est la dimension du plus gros granulat.

d'  2,357
Exercices
Exercice d’Application n°1

Par rapport à l’axe G (SGx, SGy)

Par rapport à l’axe G (IGx, IGy)

Par rapport à l’axe G

Par rapport à l’axe G (ix, iy)

Par rapport à l’axe G (rx, ry)


X
G
Exercice d’Application n°2:
1- Déterminer l’aire de la section, l’inertie, le centre de gravité, le rendement géométrique et le bras de levier de la
section de la poutre en ci-dessous.

2- Déterminer la section nette, sachant qu’on

dispose de 4 gaines 70 mm,


enrobage c = 70 mm et écartement = 90 mm

3- Déterminer la section homogène, l’inertie, le


centre de gravité, le rendement géométrique et le
bras de levier sachant que chaque gaine contient

7 T15S dispose de 4 gaines 70 mm, enrobage c


= 70 mm et écartement = 90 mm
END

Vous aimerez peut-être aussi