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M. Ibrahima DIATTA
Enseignant-chercheur à l’UFR-SI
Université de Thiès / SENEGAL
Email: ibrahima.diatta@univ-thies.sn
Introduction:
Sommaire 4-1 Principe de justification aux états-limites
4-1-1 Définitions des états-limites
4-1-2 Principe de justification:
4-1-3 États-limites ultimes (ELU)
4-1-4 États-limites de service
4-2 Situations de projet et Durée de référence:
4-2-1 Situations de projet
4-2-2 Durée indicative d’utilisation de projet:
4-3 Actions sur les constructions et valeurs représentatives (1.5.3 EC0)
4-3-1 Actions sur les constructions
4-3-2 Valeurs de calcul des actions
Valeurs caractéristiques
Valeurs représentatives
4-3-3 Valeurs de calcul des propriétés des matériaux
4-4 Combinaison d'actions
4-4-1 Combinaison d'actions aux ELU (vérifications de fatigue exclues)
4-4-2 Combinaison d'actions aux ELS
4-5 Représentation de la précontrainte dans les justifications
4-6 Caractéristiques géométriques des sections
4-7 Sections de calcul
4.8 Enrobages et dispositions constructives
Introduction:
Avant de décrire dans les chapitres suivants le comportement des structures en béton
précontraint, ce chapitre rassemble un certain nombre de données et prescriptions
d’origine réglementaire nécessaires au calcul d’une structure en béton précontraint.
Il s’agira de la détermination des différents types d’actions, les types de combinaisons
aux états-limites, afin de choisir la combinaison la plus défavorable des sollicitations
pour la justification des sections.
Pour cela, en plus des actions agissantes directement ou indirectement sur la structure
à étudier, il est nécessaire de déterminer un certain de paramètres ou caractéristiques
géométriques (position du centre de gravité, aire, moments d'inertie…), pour la
justification des sections droites vis-à-vis des sollicitations dans la phase considérée (en
service ou en construction).
4-1 Principe de justification aux états-limites :
4-1-1 Définitions des états-limites:
Un « état-limite » est celui pour lequel une condition requise d'une construction (ou d'un de ses
éléments) est strictement satisfaite et cesserait de l'être en cas de modification défavorable d'une
action (art. A.1.2 BAEL91_99).
Les « états-limites » sont les états au-delà desquels la structure ne satisfait plus aux critères de
dimensionnement pertinents (clause 1.5.2.12 EC0).
Les ELU sont des états associés à un effondrement ou à d'autres formes similaires de
défaillance structurale.
Dés lors il conviendra donc de classer comme états-limites ultimes ceux relatifs à :
o la sécurité des personnes
o et/ou la sécurité de la structure,
o la protection du contenu de la construction (biens) à convenir avec le client ou l’autorité
compétente,
o aux états précédant un effondrement structural,
Les états-limites ultimes suivants doivent être l’objet de vérifications chaque fois qu’il y a lieu :
la perte d’équilibre de
Clause 6.4.1 tout ou partie d’une
structure rigide (EQU)
NF EN 1990
n’est pas
vérifiée ici
(Comb. Caractéristique)
4-2 Situations de projet et Durée de référence:
4-2-1 Situations de projet
Les états-limites (ELU ou ELS) doivent être associés à des situations de projet. L’Eurocode 2 a classé les
situations de projet comme suit:
situations de projet en durables, qui se réfèrent aux conditions d'utilisation normale;
situations de projet transitoires qui se réfèrent à des conditions temporaires applicables à la structure, par
exemple en cours d'exécution ou de réparation;
situations de projet accidentelles, qui se réfèrent à des conditions exceptionnelles applicables à la
structure ou à son exposition, par exemple à un incendie, à un choc, ou aux conséquences d’une défaillance
localisée;
situations de projet sismiques, qui se réfèrent à des conditions applicables à la structure lorsqu'elle est
soumise à des tremblements de terre.
Les situations de projet sélectionnées doivent être suffisamment sévères et variées pour englober toutes
les conditions dont on peut raisonnablement envisager qu’elles se présentent au cours de l'exécution et de
l'utilisation de la structure.
4-2-2 Durée indicative d’utilisation de projet:
La durée d'utilisation de projet doit normalement être spécifiée. La durée d'utilisation de projet constitue
la référence pour l'ensemble des calculs structuraux d'ouvrages y compris pour les parties d'ouvrages
telles que les éléments structuraux remplaçables ou certains équipements.
À défaut de spécifications contraires,
Exemple : fck
Exemple : fcd
Valeurs de calcul des effets des actions
Résistance de calcul
ou
4-3 Actions sur les constructions et valeurs représentatives (1.5.3 EC0)
4-3-1 Actions sur les constructions
Définition:
Une action est :
un ensemble de forces (charges descendantes/ascendantes/horizontales) appliquées à la
structure (action directe) ;
Un ensemble de déformations ou accélérations imposées, résultant par exemple de changements
de température, de variations du taux d'humidité, de tassements différentiels ou de tremblements
de terre (action indirecte).
La nature et l’intensité des actions à introduire dans les calculs sont fixés:
soit par référence à des normes, codes et règlements techniques en vigueur,
soit pat référence à la présente norme NF EN1992, soit lorsqu’elles sont propres à l’ouvrage.
On pourra aussi les classées suivant leur direction : ascendantes, descendantes, horizontales
L’eurocode 2 a également codifié (classé) les actions selon leur nature et mobilité:
action libre : action qui peut avoir diverses distributions spatiales sur la structure,
action individuelle : action pouvant être considérée comme statistiquement indépendante dans le
temps et dans l'espace de toute autre action ayant des effets sur la structure.
action statique (fixe): action qui ne provoque pas d'accélération significative de la structure ou
d’éléments structuraux.
action dynamique: action qui provoque une accélération significative de la structure ou d’éléments
structuraux.
action quasi-statique : action dynamique représentée par une action statique équivalente dans un
modèle statique.
4-3-2 Valeurs de calcul des actions
Les actions permanentes sont affectées, en principe, de deux valeurs caractéristiques, l’une
maximale, l’autre minimale.
Valeurs représentatives des actions variables
Pour chaque cas de charge critique, les valeurs de calcul des effets des actions (Ed) doivent être
déterminées en combinant les valeurs des actions considérées comme se produisant simultanément
(combinaison des actions).
Les exigences vis-à-vis de la tenue de la structure seront différentes en fonction de l’état limite
considéré, ce qui se traduit par l’utilisation de combinaisons différentes.
(1) Il convient de ne pas prendre en compte dans les combinaisons d'actions les effets d'actions qui,
pour des raisons physiques ou fonctionnelles, ne peuvent pas exister simultanément (clause A1.2
Annexe A1 EC0).
4-4-1 Combinaison d'actions aux ELU (vérifications de fatigue exclues)
Ultimate limit state (ULS)
a) combinaisons fondamentales
soit, pour des états-limites STR et GEO, par la plus défavorable des deux expressions suivantes :
b) Combinaisons d'actions pour situations de projet accidentelles
vérifier l'équilibre
statique: l’ effet des
actions déstabilisatrices
inférieur ou égale à
l’effet des actions
stabilisatrice
vérifier le
dimensionnement des
éléments structuraux non
soumis à des actions
géotechniques,
vérifier le dimensionnement
des éléments structuraux
géotechniques (semelles,
pieux, murs de
soubassement, etc.) (STR)
soumis à des actions
géotechniques, et la
résistance du terrain (GEO),
Lorsqu'une action variable est réellement bornée par une disposition physique, le coefficient 1,30 est remplacé par 1,20
Exemples
Amendement A1
4-4-2 Combinaison d'actions aux ELS Serviceability limit state (SLS)
Il convient que les combinaisons d'actions à prendre en compte dans les situations de projet considérées soient
appropriées aux exigences d'aptitude au service et aux critères de performance à vérifier.
b) Combinaison fréquente
c) Combinaison quasi-permanente :
États-limites de service - Valeurs de calcul des actions à utiliser dans la combinaison d'actions
Exemples
Exemple des combinaisons pour l’ELS Exemple des combinaisons pour l’ELS Exemple des combinaisons pour l’ELS
CAR avec poids propre et charges FREQ avec poids propre et charges Q-PERM avec poids propre et charges
d’exploitation d’exploitation d’exploitation
Exemple des combinaisons pour l’ELS Exemple des combinaisons pour l’ELS Exemple des combinaisons pour l’ELS Q-
CAR avec poids propre et climatiques FREQ avec poids propre et climatiques PERM avec poids propre et climatiques
Résumé sur les
combinaisons d'actions
Combinaison d'actions :
Cas des ponts routiers
Cas des passerelles
Cas des ponts routiers
Combinaisons d’actions vis-à-vis des ELU
Fascicule 61 titre II
Eurocode 2 partie Pont
Combinaisons d’actions vis-à-vis des ELS
Ainsi rangées par ordre d’agressivité décroissante, toutes ces combinaisons sont à
considérer dans la mesure où leur sont associés des critères de vérification différents, ce
qui est le cas pour la flexion.
Cas des passerelles
Caractéristiques
géométriques des Sections
4-6 Caractéristiques géométriques des sections
La résolution des problèmes d’RDM fait appel à des caractéristiques géométriques des section droites
Le principe fondamental consiste à déterminer les contraintes qui agissent dans une section et de
comparer la contrainte maximale avec la contrainte limite (en traction, compression ou en flexion
composée)
Les caractéristiques géométriques à étudier sont :
o Module de résistance Wx et Wy
Le moment statique d’une section par rapport à un axe de symétrie (axe central) est nul, puisque cet axe passe par son
centre de gravité.
SX 2 y 2 dS et SX 2 y b dS
S
1
S
SX 2 SX1 S b
SY 2 x2 dS et SY 2 x a dS
S
1 SY 2 SY 1 S a
S
Centre de gravité (centre de symétrie):
Le point d’intersection des axes centraux s’appelle le centre de gravité de la section.
Un axe de symétrie passe par le centre de gravité.
Soit une section plane d’aire S définie dans un repère orthonormé Oxy.
x dS y dS
XG S YG S
S S
Si la section S peut être décomposée en n sous sections simples
d’aires connues Si et de CDG connus (XGi et YGi)
n n
X Gi Si X Gi Si
n n
XG i 1
i 1
Y Gi Si Y Gi Si
n YG i 1
i 1
S
S n
S
i
S
i
i 1 i 1
Moments quadratiques ou moments d’inertie axiaux Ix et Iy
On appelle moment d’inertie d’un corps par rapport à un axe la somme des surfaces élémentaires dS multipliées
par leur distance à l’axe élevée au carré :
y Iy dS
2
Les moments d’inertie par rapport aux axes x et y s’expriment par : Ix 2
dS x
S S
Théorème d’Huygens :
I I G S d G
2
Rayon de giration ix et iy
Ix Iy I
rx ry r
S S S
Moments d’inertie polaires Ip
On appelle moment d’inertie polaire d’une surface (S) par rapport à un point donné (pôle) l’intégrale des produits
des aires élémentaires par le carré de leur distance r à partir du pôle. Il représente la capacité de la section à
s’opposer aux déformations angulaires sous l’effet de la torsion.
Ip dS I p x
y 2 dS
2 2
r
S S
I p I x I y
Moments d’inertie centrifuges Ixy
I xy x y dS
S
Si de plus I xy 0 Alors x et y sont les deux axes principaux d’inertie
I xy I yx yf
xf
S x dS 0 0 x dy dx
Moments d’inertie principaux
2 I xy
L’orientation des axes principaux d’inertie est donnée par : tan 2 : angle de rotation
Ix Iy
Les valeurs des moments d’inertie principaux :
Ix Iy Ix Iy
2
Ix Iy Ix Iy
2
I1
I xy
2
I2 I xy2
2 2 2 2
Représentation géométrique des moments d’inertie (cercle de MOHR)
I xy Données : I x , I y , I xy
B I x , I xy
Inconnues : I1 , I 2 ,
Iy
O Ix, Iy
Ix
A I y , I yx
1) On construit les points A et B dans le système de
coordonnées orthogonal O Ix,y ; Ixy
Ix Iy
Xc 2) On relie les points A et B du diamètre du cercle de MOHR
2
3) On trace le cercle qui coupe les abscisses en A’ et B’.
Ix Iy
2
Ix Iy
Wx Wy
y x
Module de résistance de torsion : WP Contrainte maximale de torsion
IP Ix I y P
Mt
Mt
Mt
WP IP I x I y WP
r r
r r r
Le rendement géométrique:
PN
P
P
B
Compression simple
P c ,max
M c ,max P c
P Wel , z
B
P M
P t ,max t ,max P t
B Wel , z
IG
Z Le bras de levier du couple élastique (pour la section brute): nécessaire pour le calcul des
contraintes de cisaillement dans la section
Sx
Sections de calcul
4-7 Sections de calcul
Pour le calcul des contraintes en état-limite de service on distingue:
a) La section brute,
b) La section nette
c) La section homogène
e) La section d'enrobage
Elle correspond à la section du béton, calculé d’après les dimensions de coffrage figurant sur les
plans sans tenir compte des armatures ou vides correspondant aux conduits (gaines), évidements
ce sont les sections du béton seul, telles qu'elles résultent des dessins de coffrage, sans déduction des
évidements, encoches et conduits destinés à recevoir les armatures de précontrainte ou leurs ancrages
(BPEL 91_99).
elle s’obtient en soustrayant des sections brutes les vides longitudinaux et transversaux tels que
trous, encoches et conduits ménagés pour le passage ou l’ancrage des armatures de précontrainte
longitudinales et transversales, même s’ils sont ultérieurement remplis. On peut faire intervenir des
armatures passives (donc adhérentes) avec un coefficient ni = 5 pour les charges instantanées et ni
= 15 pour les charges à longue durée. La section nette permet de calculer les contraintes dues aux
Es M Eqp t , t0 0 c t , t0
Es
1 e 1 t , t0
avec 0 RH f cm t0
avec:
Ecm Ecm M Ed , ELS ,car
La section fissurée est utilisée pour le calcul des contraintes en classe III aux ELS.
En pratique, les caractéristiques des sections brutes, nettes et homogénéisées sont souvent
très voisines et l’on peut les confondre au stade du Prédimensionnement. C’est ce que nous
ferons dans ce qui suit.
Section d'enrobage
C’est la surface délimitée par le contour de la section et deux parallèles à l’axe de flexion considéré
encadrant l’ensemble des armatures de précontrainte, à une distance de celles-ci égale à la distance
minimale admise entre une armature et le parement le plus proche. C’est la zone la plus sensible.
4.8 Enrobages et dispositions constructives
L'enrobage est la distance entre la surface de l'armature (épingles, étriers et cadres compris, ainsi que
armatures de peau, le cas échéant) la plus proche de la surface du béton et cette dernière.
L'enrobage nominal Cnom doit être spécifié sur les plans. Il est défini comme l'enrobage minimal Cmin +
une marge de calcul pour tolérances d'exécution Cdev.
avec
Disposition EC2
Disposition
BPEL 91_99
Zcp = ’-d’
Nécessité des armatures de peau (art.
Barre individuelle
9.2.4 et annexe J)
• de barres de diamètre supérieur à 32 mm ou,
• de paquets de barres de diamètre équivalent
cmin, b n Paquet de n barres
supérieur à 32 mm
Paquet de n barres si le diamètre du plus
n 5 mm gros granulat est supérieur à 32 mm.
Extrait du livre de Patrick DELIOU
(Suite) Extrait du livre de Patrick DELIOU
Dispositions constructives
d' 2,357
Exercices
Exercice d’Application n°1