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1 Introduction aux règlements CCM97 et à l’Eurocode03
Cela étant dit, il est à signaler qu’il existe neuf eurocodes structuraux. Pour les structures en
acier, les plus appropriés sont l'EC1, l'EC3 et l'EC4. L'Eurocode 1 (EC1) traite les actions. Il
concerne principalement les chargements mais comprend aussi d'autres influences comme la
température et les déformations imposées qui affectent le comportement de la structure.
Toutes ces influences sont collectivement appelées "actions" dans les Eurocodes.
L'Eurocode 3 (EC3) et l'Eurocode 4 (EC4) traitent les structures en acier et les structures
mixtes acier-béton respectivement. Il est important de signaler la mise en place du DTR
algérien -BC 2-4.10 intitulé « Conception et Dimensionnement des Structures Mixtes Acier-
Béton : règles générales et règles pour les bâtiments » Les autres eurocodes traitent des
structures composées d'autres matériaux, ou d'autres conditions plus spécifiques comme la
résistance au séisme (EC08) ou le calcul géotechnique (EC07).
La Partie 1.1 contient des principes généraux et des règles détaillées pour les bâtiments
courants.
L'organisation de l'EC1: Bases de Calcul et Actions sur les Structures est la suivante:
¾ Partie 1 Bases de calcul
¾ Partie 2.1 Actions sur les structures - densités, poids propre et charges
d'exploitation
¾ Partie 2.2 Actions sur les structures exposées au feu
¾ Partie 2.3 Actions sur les structures - Charges de neige
¾ Partie 2.4 Actions sur les structures - Charges de vent
¾ Partie 2.5 Actions thermiques
¾ Partie 2.6 Charges et déformations imposées lors de la construction
3
¾ Partie 2.7 Actions accidentelles
¾ Partie 3 Charges sur les ponts dues au trafic
¾ Partie 4 Actions dans les silos et réservoirs
¾ Partie 5 Actions induites par les grues, les ponts roulants et les machines
Les parties qui concernent le plus les bâtiments courants sont les Parties 2.1, 2.3 et 2.4.
Cela étant dit, nous commencerons par décrire la structure du CCM97. Ensuite, après avoir
définit les principales notations, on identifiera les principales propriétés des matériaux pour
les nuances courantes d’acier de construction. Par la suite, nous traiterons des approches de
calcul adoptées par les deux règlements, de la modélisation et de l’analyse structurale. Et
terminerons par le dimensionnement et / ou vérification des éléments de structures et
d’assemblages.
¾ Chapitre 1 Principes généraux : décrit brièvement l'objet du CCM97 ainsi que les
principes de calcul, définit des termes spécifiques, et donne une liste de notations.
¾ Chapitre 2 Bases de calcul : décrit brièvement les exigences de calcul et présente les
coefficients partiels de sécurité
¾ Chapitre 3 Matériaux : spécifie les résistances caractéristiques pour l'acier et les
boulons
¾ Chapitre 4 Etats limites de service : Fixe des limites pour les flèches (comprend
également des directives sur les effets dynamiques)
¾ Chapitre 5 Etats limites ultimes : donne la méthode ainsi que les règles afférentes au
calcul des sollicitations, et fixe des règles détaillées quant au dimensionnement détaillé
d'éléments structuraux individuels
¾ Chapitre 6 Assemblages sous charges statiques : donne des méthodes détaillées pour le
calcul de différents types d'assemblages
Par ailleurs, le CCM97 contient un certain nombre d'Annexes à savoir :
¾ Annexe A Longueur de flambement d'un élément comprimé
¾ Annexe B Déversement – donne des méthodes de calcul alternatives pour la
détermination du rapport d'élancement équivalent
¾ Annexe C Calcul et conception des pieds de poteaux
¾ Annexe E Carte de zonage climatique provisoire de l’Algérie
¾ Annexe F Structures triangulées.
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1-3 Terminologie et Notations
Conformément à la norme ISO 8930, le CCM97 utilise une terminologie et une notation
associée très précise. Les termes généraux et certains aspects de notation sont plus
généralement applicables de la façon suivante :
Le CCM97 utilise également un grand nombre d'indices. Ceux-ci peuvent être utilisés pour
clarifier la signification précise d'un symbole. Voici quelques indices courants utilisés :
k caractéristique - décrit des valeurs caractéristiques ou typiques de variables
telles que des actions ou des résistances de matériaux.
d de calcul - décrit les valeurs de variables telles que la résistance ou l'action à
utiliser dans le processus de calcul; les valeurs de calcul sont déterminées à partir de
valeurs caractéristiques modifiées par des coefficients partiels de sécurité appropriés.
Des symboles normaux peuvent aussi être utilisés comme indices, et les indices sont souvent
combinés, par exemple:
Rd résistance de calcul
Sd valeurs de calcul d'une sollicitation
Les indices peuvent être disposés en séquence le cas échéant, séparés par un point décimal –
par exemple :
Npl.Rd résistance axiale plastique de calcul.
Le CCM97 comprend une liste complète de symboles dont les plus courants sont donnés ci-
dessous :
5
I Moment d'inertie de flexion
W Module de section
Axes des éléments. La convention suivante est adoptée pour les axes des éléments :
x-x suivant la longueur de l'élément
y-y axe de la section transversale parallèle aux semelles
z-z axe de la section transversale perpendiculaire aux
semelles
Pour les cornières les axes y-y et z-z sont parallèles à l'aile la plus petite et la plus grande
respectivement, et les axes de forte et faible inertie sont donnés avec la notation suivante :
uu Axe de forte inertie
vv Axe de faible inertie
Des symboles normaux peuvent aussi être utilisés comme indices, par exemple :
Rd résistance de calcul
Sd valeurs de calcul de sollicitation
Les indices peuvent être disposés en séquence, le cas échéant, séparés par un point décimal –
par exemple :
Npl.Rd résistance axiale plastique de calcul.
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1-4 Matériaux utilisés
Le CCM97 (Tableau 3.1) comprend spécifiquement les trois nuances d'acier nominales
suivantes (spécifiées dans l'EN 10 025) :
Des aciers possédant une résistance supérieure sont traités dans l'Annexe D de l’EC03. Il est
à noter que les limites élastiques spécifiées sont réduites pour les sections dont l'épaisseur est
supérieure à 40mm et inférieures à 100mm.
Pour tous les aciers de construction le module d'élasticité spécifié est de 210000 MPa. Des
directives sont également données sur les exigences de matériaux pour l'analyse plastique, la
ténacité à la rupture (résilience- résistance à la flexion par choc), et les aciers formés à froid.
En effet, ces principes exigent que des conditions de "ruine" spécifiques soient étudiées tant
pour les conditions ultimes (effondrement) que de service (exploitation). Le caractère
variable, principalement des actions et des matériaux, est pris en compte par des coefficients
partiels de sécurité qui tiennent compte d’une marge de sécurité globale.
Par ailleurs, ces règlement aussi bien le CCM97 que l’EC03, définissent trois situations de
calcul (ou de projet); correspondant à l'utilisation normale de la structure (situation durable), à
des situations provisoires, par exemple en cours de construction ou de réparation, et à des
situations accidentelles (le séisme par exemple)
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calcul des structures en acier, les principaux aspects qui doivent être vérifiés sont la résistance
(y compris la plastification, le flambement, et la transformation en mécanisme) et l’équilibre
statique d’ensemble.
L'état limite ultime est examiné dans des conditions de charges pondérées. En général, les
effets sur les éléments structuraux individuels sont déterminés par l'analyse, et chaque
élément est alors traité comme composant isolé pour la vérification de sa résistance. Les
détails des vérifications de résistance individuelles dépendent du type d'élément (par ex.
poutre, poteau) et sont décrits dans d'autres parties du présent document.
Par ailleurs, les conditions suivantes peuvent nécessiter une vérification sous les charges de
calcul appropriées:
• La Stabilité
• La Résistance
• Les Effets du second ordre
• et la Fatigue
2-1.1 La résistance
Ed ≤ Rd
où Ed et Rd représentent les sollicitations et la résistance respectivement. Dans ce contexte, il
peut s'avérer nécessaire de vérifier plusieurs aspects de la résistance d'un élément. Ces aspects
peuvent comprendre la vérification de la résistance de la section transversale (comme une
vérification du voilement local et de la plastification), et de la résistance aux diverses formes
d’instabilité (tel le flambement global en compression, le déversement et le voilement par
cisaillement des âmes), ainsi que la vérification que la structure ne se transforme pas en
mécanisme.
2-1.2 La stabilité :
Les exigences de stabilité peuvent être énoncées formellement de la façon suivante:
Ed,dst ≤ Ed,stb
où Ed,dst et Ed,stb représentent les effets de calcul des actions déstabilisantes et stabilisantes
respectivement. Il s'agit là de l'état limite ultime d'équilibre statique; et il fait référence à la
stabilité de la structure complète (y compris la résistance au renversement) plutôt qu'à la
stabilité de composants individuels (liée au flambement) qui est considérée sous l’aspect de la
résistance.
2-1.4 La fatigue
Il convient que l'état limite de rupture ne soit pas induit par la fatigue. En pratique, ceci ne
concerne pas le calcul de structures de bâtiments et ne nécessite une prise en compte que dans
des circonstances particulières. Ces circonstances comprennent les cas où les conditions de
chargement cyclique sont significatives, par exemple dans les structures de bâtiments
8
supportant des machineries lourdes ou dans les zones soumises à des charges roulantes
élevées.
A cet effet, l'état limite de service consiste à vérifier que les flèches ne sont pas excessives
dans des conditions d'utilisation normale. Dans certains cas, il peut s'avérer également
nécessaire de s'assurer que la structure n'est pas soumise à des vibrations excessives. Les cas
où ceci est particulièrement important comprennent les structures exposées à des forces
dynamiques importantes ou celles abritant des équipements sensibles. Les flèches et les
vibrations sont associées à la rigidité plutôt qu'à la résistance de la structure. Pour les
structures en acier, une rigidité convenable est en général assurée par le calcul des flèches et
la vérification que celles-ci sont inférieures aux limites stipulées. Les vibrations ne nécessitent
une étude que dans des cas particuliers.
Au lieu du facteur de sécurité unique traditionnel utilisé dans le calcul dit aux contraintes
admissibles, le calcul aux états limites prend en compte un certain nombre de coefficients
partiels de sécurité pour mettre en relation les valeurs caractéristiques, par exemple des
charges et de la résistance, et les valeurs de calcul. En principe, la valeur d'un coefficient
partiel de sécurité dépend du degré d'incertitude ou de variabilité d'une quantité particulière
(action ou caractéristique de matériau) déterminée statistiquement.
Essentiellement, les actions caractéristiques (Fk) sont multipliées par les coefficients partiels
de sécurité des actions (γF) pour obtenir les charges de calcul (Fd):
Fd = γ F Fk
Les effets de l'application des charges de calcul sur la structure, c'est-à-dire le moment
fléchissant, l'effort tranchant, etc. sont appelés "effets de calcul" Ed.
Les principales sources de variabilité sont associées aux actions, aux caractéristiques de
matériaux et à la géométrie. Celles-ci sont formellement prises en compte par l'application
aux valeurs caractéristiques de coefficients partiels de sécurité appropriés.
Il existe de toute évidence une variabilité considérable de la grandeur des actions appliquées.
Les valeurs des coefficients partiels de sécurité reflètent le degré de variabilité. Par exemple,
les poids propres, qui peuvent être quantifiés avec une certaine précision, demandent un
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coefficient moins grand que les charges d’exploitation qui sont définis pour une large variété
d'utilisation de bâtiments. Lorsque différentes actions sont prises en compte en combinaison,
on peut appliquer des valeurs de coefficients partiels de sécurité plus faibles. Ceci reflète la
faible probabilité de l'occurrence simultanée d'actions maximum de différents types.
Evidemment, lorsqu’une action permanente présente à priori un effet favorable, il n’y pas lieu
de la majorer. Bien au contraire, pour aller dans le sens de la sécurité, certains règlements
proposent de la minorer. Pour une action variable de nature favorable, il est tout à fait clair,
qu’elle ne doit pas être prise en compte dans les calculs.
La variabilité du matériau de la structure est reflétée par des variations de la résistance des
composants de la structure. Pour l'acier de construction, la caractéristique la plus importante
dans ce contexte est la limite d’élasticité. Le CCM97 donne des tableaux de valeurs nominales
de limite d’élasticité pour différentes nuances d'acier. La valeur de calcul pour la résistance de
l'acier est définie comme la valeur caractéristique divisée par le coefficient partiel de sécurité
approprié.
Par ailleurs, certaines autres caractéristiques des matériaux sont normalement spécifiées pour
garantir la validité des méthodes de calcul. Par exemple, il est stipulé ( par les deux
règlements) des exigences minimales pour le rapport de la résistance ultime à la limite
d’élasticité, l'allongement à la rupture et l’allongement ultime si l'on doit utiliser une analyse
plastique.
Cela étant dit, il existe un troisième type de connexion, dit à extrémité relâchée (en anglais the
releases) dans le quel l’existence d’un joint (ou vide) entre la section d’extrémité et le nœud
permet la libre rotation de cette section laquelle n’entrainera pas avec elle la rotation du nœud.
Par contre, la rotation des autres éléments liés rigidement à ce nœud, entrainera forcément la
rotation du nœud. Autrement dit, la transmission de moments fléchissants se fera uniquement
pour les éléments liés rigidement. A ce titre, l’exemple le plus connu, est celui de la
connexion des barres d’une palée de stabilité à un nœud de portique autostable.
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Par ailleurs, pour les structures triangulées, il convient normalement de modéliser comme
pourvues d'assemblages articulés même si les éléments extérieurs (éléments de membrures
supérieures et inférieures de poutres à treillis, par exemple) sont physiquement continus.
Signalons également qu’en raison de la déformabilité du nœud, celui-ci (ainsi que la liaison)
ne peut être parfaitement rigide. A l’opposé, ce nœud ne peut être parfaitement articulé. On
dira alors que ce nœud est semi rigide. Ce concept d’assemblage semi rigide, tout à fait admis
au niveau de l’EC3 et du CCM97, n’est par contre pas autorisé par le règlement parasismique
RPA99 (version 2003) en vigueur (article 8.1.1).
Par ailleurs, le RPA 99 (version 2003) dans son article (8.1.3) n’autorise pas l’utilisation de la
méthode d’analyse plastique globale. De plus, il interdit toute redistribution de moments
obtenus suite à l’emploi de la méthode d’analyse élastique.
Outre la distinction entre les analyses élastiques et plastiques, une autre distinction importante
est celle qui doit être faite entre les méthodes qui prennent en compte et celles qui négligent
les effets de la configuration déplacée réelle de la structure. Ce sont les méthodes basées sur
la théorie du second ordre et du premier ordre respectivement. Alors que la théorie du second
ordre peut être adoptée dans tous les cas, la théorie du premier ordre ne peut être utilisée que
lorsque les effets de déplacements sur le comportement de la structure sont négligeables. A ce
titre, l’exemple de l’effet P-Δ bien connu des ingénieurs, en est très significatif.
Cela étant dit, l’article 5.2.1.2 du CCM97, préconise que l’analyse du premier ordre ne peut se
faire que dans les cas suivants :
¾ Ossature classée comme contreventée selon les dispositions de l’article 5.2.5.3
¾ Ossature classée comme latéralement rigide selon les dispositions de l’article 5.2.5.2
¾ Utilisation de méthodes de calcul prenant indirectement les effets de second ordre.
Les ossatures dépourvues de système de contreventement ainsi que les ossatures munies d'un
système de contreventement mais qui n'est pas suffisamment rigide pour permettre la
classification de l'ossature comme ossature contreventée, sont classées comme non
contreventées. Ainsi, l'existence d'un système de contreventement dans une structure ne
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garantit pas la classification de celle-ci comme contreventée. La classification en ossature
contreventée n'est possible que lorsque le système de contreventement réduit les déplacements
horizontaux d'au moins 80%. Autrement dit, la rigidité latérale de l’ossature munie de son
système de contreventement doit être cinq fois plus élevée que celle de l’ossature dépourvue
de ce système.
Pour une ossature classée comme rigide, une analyse du premier ordre peut toujours être
utilisée. Alors que pour une ossature classée comme souple, une analyse du second ordre doit
être effectuée. Il convient de noter que les systèmes de contreventement peuvent également
être classés en ossatures souples ou rigides.
La classification d'une ossature (ou d'un système de contreventement) comme souple ou rigide
est basée sur la valeur du rapport de la valeur de calcul de la charge verticale totale VSd
appliquée sur l'ossature à sa valeur critique élastique Vcr provoquant une instabilité latérale
(mode à nœuds déplaçables).
Il est évident que, plus la charge appliquée est proche de la charge critique, plus grand est le
risque d'instabilité et plus importants sont les effets du second ordre globaux sur l'ossature
(effets P- Δ).
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Il est également stipulé que les ossatures planes de structures de bâtiments à étages, avec à
chaque niveau des poutres assemblées à chaque poteau, peuvent être traitées comme ossatures
rigides, si elles vérifient ce qui suit :
(δ /h).(V / H) ≤ 0.1
δ déplacement horizontal au sommet du ième étage, par rapport à la base du ième étage,
h hauteur du ième étage,
H réaction horizontale totale à la base du ième étage,
V réaction verticale totale à la base du ième étage.
L eo,d
Φ Φ
(b)
(a)
F2 F2
Φ F2
Φ (F1+F2)/2 Φ(F1+F2)/2
Φ Φ
13
Signalons que selon l’article 5.2.4.2, les effets des imperfections globales de l’ossature
peuvent généralement être négligés dans les combinaisons d’action où interviennent des
charges horizontales significatives telles que celle du vent ou du séisme.
En ce qui concerne les effets des imperfections des éléments, ceux-ci (article 5.2.4.5 du
CCM97) sont pris en compte en utilisant les formules de flambement appropriées. Quant à
l’EC03, ils peuvent être négligés lors de l'analyse d'ossatures rigides, et incorporés dans
l’analyse pour les ossatures souples comportant des poteaux élancés.
Par ailleurs, les éléments tendus ne nécessitent qu'une vérification de la résistance des sections
transversales.
4-1 Voilement local et classification des sections
Les profilés de construction peuvent être considérés comme étant constitués d’un ensemble de
parois distinctes. Les parois peuvent être internes (par ex. les âmes de poutres ouvertes ou les
semelles de caissons) et d'autres sont en console (par ex. les semelles des profils ouverts et les
ailes des cornières) (cf figure 04). Lorsqu'elles sont sollicitées en compression ces parois
peuvent se voiler localement. Le voilement local au sein de la section transversale peut limiter
la capacité de résistance aux sollicitations du profil en l'empêchant d'atteindre sa limite
d’élasticité. La ruine prématurée (provoquée par les effets du voilement local) peut être évitée
en limitant le rapport largeur/épaisseur - ou élancement - des parois individuelles au sein de la
section transversale. Ceci constitue la base de l'approche par classification des sections
transversales.
14
En console
Interne
En console Interne
Interne
Âme Âme Interne
Âme
(a) Profilé en I laminé (b) Profil creux (c) Profil en caisson soudé
L'EC3 définit quatre classes de sections transversales. La classe à laquelle appartient une
section transversale particulière dépend de l'élancement de chaque paroi et de la distribution
des contraintes de compression.
¾ Les sections transversales de Classe 1 sont celles qui peuvent former une rotule
plastique, et possèdent une grande capacité de rotation laquelle est exigée pour
l'analyse plastique et ce, en donnant lieu à des redistributions favorables de moments
fléchissant dans la structure (phénomène d’adaptation plastique).
¾ Les sections transversales de Classe 2 sont celles qui, bien qu'elles soient capables
de former une rotule plastique, ont une capacité de rotation limitée et ne conviennent
donc pas pour les structures calculées par analyse plastique. En effet, ces sections ne
peuvent permettre des redistributions favorables à cause de l’apparition du voilement
local « immédiatement » après la formation de cette rotule.
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Tableau 1: Classifications des sections transversales en fonction
du moment résistant et de la capacité de rotation
16
Tableau 2 : Cas des âmes de poutres ou parois internes perpendiculaire à l’axe de flexion
Tableau 3 : Cas des semelles de poutres ou parois internes parallèles à l’axe de flexion
17
Tableau 4 : Cas des semelles en console
18
Tableau 6 : Localisation des zones efficaces pour parois internes comprimées
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4-2 Les éléments tendus
La résistance d'un élément tendu est calculée selon l'hypothèse que la section entière s'est
plastifiée. La résistance de calcul pour un élément tendu est généralement prise égale à la plus
petite des deux valeurs suivantes: la plastification de la section brute ou la rupture de la
section nette.
Pour les éléments tendus assemblés sans boulons, la résistance de calcul à la traction de la
section transversale est la résistance de calcul plastique de la section transversale brute.
Af y
N pl.Rd = (1)
γ M0
A représente l'aire brute de la section transversale
fy représente la limite élastique de l'acier
γ M0 = 1.1 pour le CCM97 ( γ M0 =1.0 selon l’EC3 si acier agréé) représente le coefficient
partiel de sécurité pour l'acier
Pour les éléments assemblés au moyen de boulons, la résistance de la section est affaiblie par
la réduction de l'aire de section transversale due à la présence des trous et une vérification
supplémentaire est exigée. Bien que les trous induisent des concentrations de contraintes la
ductilité de l'acier permet de supposer qu'à l'état limite ultime la répartition des contraintes
dans la section nette est uniforme. Ainsi, la résistance ultime de calcul de la section nette est
prise égale à:
A f
N u.Rd = 0,9 net u (2)
γ M2
20
Anet ; représente l'aire nette de la section transversale
fu ; représente la résistance ultime à la traction de l'acier
γ M2 = 1.25 représente le coefficient partiel de sécurité pour la résistance de la section nette
Le facteur 0,9 est un coefficient de réduction prenant en compte les excentricités inévitables,
les concentrations de contraintes etc. La résistance de calcul à la traction (Nt.Rd) est donc
prise égale à la plus petite valeur donnée par les relations 1 et 2 et comparée à la valeur de
calcul de l’effort de traction appliquée (Nsd).
Pour les assemblages utilisant des boulons précontraints, la résistance plastique de calcul de la
section nette (Nnet.Rd) est limitée à la plastification au niveau de la section nette, donc :
A net f y
N net.Rd = (3)
γ M0
Dans le cas où un comportement ductile est exigé (pour le calcul sismique, par exemple), il
est nécessaire de s'assurer que la condition limite est la plastification de la section brute et non
la ruine au niveau de la section nette. Donc,
N u .Rd ≥ Npl.Rd (4)
L'aire nette de la section transversale est l'aire brute diminuée des trous de fixation et autres
ouvertures.
1,2
Diamètre de trou, d
p B
Sens de la
contrainte
Epaisseur de plaque, t
s s
2 1
21
¾ p : espacement des trous perpendiculairement à l'axe de l'élément (pour les éléments
comportant des trous dans plus d’un plan, p se mesure selon la ligne moyenne dans
l'épaisseur de la section)
Dans une poutre simple à travée unique, la ruine survient lorsque la valeur du moment
fléchissant (Msd) dépasse le moment de résistance de la section transversale, dont la grandeur
dépend de la forme du profil, de la résistance du matériau et de la classification de la section.
Dans les cas où l'effort tranchant exercé sur une section transversale peut être considéré
comme assez faible pour que l'on puisse négliger son effet sur le moment de résistance de
calcul (l'EC3 et le CCM97 fixent une valeur d'effort tranchant de 50% de la résistance de
calcul plastique au cisaillement), le moment de résistance de calcul (Mc.Rd) peut alors être pris
égal aux valeurs suivantes.
( )
L'acier en cisaillement se plastifie à une contrainte approximativement égale à 1/ 3 fy. Par
conséquent, la valeur de calcul de l'effort tranchant (VSd) au niveau de chaque section
22
transversale est comparée avec la résistance de calcul plastique au cisaillement, Vpl.Rd ,de
l'aire de cisaillement (Av).
( f y / 3)
V pl .Rd = Av (9)
γ MO
3V
τ max =
2ht
τ τ
h
τ Vhb ⎛ h⎞
tf τ max = ⎜ 1+ ⎟
2I ⎝ 4b⎠
h
τ
Vhb
τ=
tw 2I
Section transversale
Variation de la contrainte
de cisaillement τ
Lorsque l'effort tranchant de calcul (VSd) est supérieur à 50% de la résistance de calcul
plastique au cisaillement (Vpl,Rd), le moment de résistance de calcul de la section transversale
est minoré pour prendre en compte l'interaction moment-effort tranchant. On suppose que,
sous l'effet d'une combinaison de contraintes normales et de cisaillement, l'acier se plastifie
conformément à la formule d'interaction suivante :
2 2
⎛σ ⎞ ⎛τ ⎞
⎜ ⎟ +⎜ ⎟ =1 (10)
⎜ f ⎟ ⎜τ ⎟
⎝ ⎠ ⎝ ⎠
y y
Une section transversale d’une poutre en flexion transmettant aussi un effort tranchant
significatif se dimensionne en prenant une limite d’élasticité réduite pour l’aire de
cisaillement.
23
fred = (1-ρ).fy
Cette résistance réduite adoptée par les deux règlements dépend du rapport de l’effort
tranchant de calcul à la résistance de calcul plastique au cisaillement selon la relation
2
⎛ 2V ⎞
ρ = ⎜⎜ Sd − 1⎟⎟ (11)
⎝ V pl .Rd ⎠
Pour une section de poutre en I ou en H fléchie par rapport à son axe de forte inertie, le
moment de résistance de calcul plastique réduit (Mv.Rd) compte tenu de l’effort tranchant est
⎡ ρA2 ⎤ f
M v.Rd = ⎢W pl − v ⎥ y mais M v.Rd ≤ M c.Rd (12)
⎣ 4t w ⎦ γ Mo
Les poutres fléchies selon les deux axes de la section transversale ont un axe neutre plastique
incliné par rapport aux axes orthogonaux d'une valeur qui dépend du rapport des moments
appliqués et de la forme précise de la section. La forme de l'interaction peut s'exprimer par :
α β
⎡ M y.Sd ⎤ ⎡ M z .Sd ⎤
⎢ ⎥ +⎢ ⎥ ≤1 (13)
⎢⎣ Mc yRd ⎥⎦ ⎣ M czRd . ⎦
Les coefficients α et β sont donnés pour diverses formes de section et tiennent compte de
l’effort normal (article 5.4.8 du CCM97).
Outre les vérifications de résistance décrites ci-dessus, il est également nécessaire de vérifier
le comportement des poutres aux états limites de service.
Ce paragraphe a pour objet les éléments comprimés et, par conséquent, concerne très peu de
poteaux réels car ceux-ci sont généralement comprimés et fléchis. Néanmoins, les éléments
comprimés représentent un cas élémentaire qui permet la compréhension des effets de la
compression dans l'étude des poteaux. Les éléments comprimés en acier étant souvent assez
élancés, un flambement peut se produire. Il est expliqué dans ce qui suit le comportement tant
des poteaux « compacts » que des poteaux élancés. Les courbes de flambement utilisées pour
le calcul des poteaux élancés sont également présentées.
Les poteaux courts, donc compacts, ont un élancement très faible, de telle sorte qu'ils ne sont
pas affectés par un flambement global. Dans ce cas, la résistance à la compression de
l'élément est dictée par la résistance à la compression de la section transversale, qui est
fonction de la classification de la section. Les sections transversales de Classes 1, 2, 3 sont
toutes insensibles au voilement local à ce niveau de la charge axiale et donc la résistance à la
compression de calcul est prise égale à la résistance plastique de calcul de la section:
24
Nc.Rd = Npl.Rd = Afy /γΜ0 (14)
Pour les sections transversales de Classe 4, le voilement local dans une ou plusieurs parois de
la section transversale empêche d'atteindre la charge d'écoulement plastique, et donc la
résistance à la compression de calcul est limitée à la résistance au voilement local :
où Aeff représente l'aire de la section transversale efficace déterminée selon l'article 5.3.5. (cf
également Voilement Local).
Selon leur élancement, les poteaux montrent deux types de comportement différents: ceux qui
sont très élancés présentent un comportement de flambement quasi élastique, tandis que ceux
qui sont moyennement élancés sont très sensibles aux effets des imperfections.
Si lcr représente la longueur critique de flambement, la charge critique d'Euler Ncr est égale à
π 2 EI
N cr = 2
(16)
l cr
N cr π 2 EI
σ cr = = 2 (17)
A l cr A
π 2E
σ cr = (18)
λ2
En traçant la courbe σcr en fonction de λ sur un graphique (Figure 6), et en faisant apparaître
la ligne horizontale représentant la plasticité parfaite, σ = fy , il est intéressant de remarquer les
zones idéalisées représentant la ruine par flambement, la ruine par plastification. Le point
d'intersection P des deux courbes représente la valeur théorique maximale de l'élancement
d'un poteau comprimé jusqu'à la limite d'élasticité. Cet élancement limite, où σ cr est égal à la
limite d'élasticité de l'acier, est donné par l'expression :
λ 1 = π [ E / f ]0,5 = 93,9ε
y
(19)
donc λ1 est égal à 93,9 pour la nuance d'acier S235, à 86,8 pour la nuance d’acier S275 et à
76,4 pour la nuance d'acier S355.
25
σ
P
fy
Point
d'inflexion
λ1 λ
Le comportement réel des poteaux en acier est assez différent du comportement idéalisé décrit
ci-dessus. En effet, les études expérimentales de poteaux réels donnent les résultats illustrés
par des courbes qui sont en dessous des courbes d’Euler (figure 06). Ce qui montre que les
poteaux subissent une ruine par flambement avant d'atteindre la charge de flambement d'Euler
en raison de diverses imperfections de l'élément "réel": défaut de rectitude initial, contraintes
résiduelles, excentricité des efforts normaux appliqués et écrouissage. Toutes ces
imperfections affectent le flambement et, par conséquent, la résistance ultime du poteau..
Ce comportement réel montre de plus grandes différences avec la courbe théorique dans le
domaine d'élancement moyen (représentant les éléments les plus couramment utilisés) que
dans le domaine d'élancement élevé. La réduction la plus importante de la valeur théorique se
situe au voisinage de l'élancement limite λ1.
⎛ λ⎞
λ = ⎜ ⎟ [β A ]
0.5
(21)
⎝ λ1 ⎠
où βA = 1 pour les sections transversales de classes 1, 2, 3 et βA = A eff / A pour la classe 4.
La Figure 7 montre les courbes de flambement de la CECM (a,b,c et d). Elles donnent la
valeur du coefficient de réduction χ de la résistance du poteau en fonction de l'élancement
réduit pour différents types de sections transversales (rapportée à différentes valeurs du
facteur d'imperfection α ).
26
1.2
1
χ
a
0.8 a b
0.6 c b c
d d
0.4
0.2
0
0,2 1 2 ⎯λ 3
1
χ= 2
≤1 (22)
φ + [φ 2 − λ ]0,5
2
φ = 0,5[1 + α (λ − 0,2) + λ ] (23)
Courbe de flambement a b c d
Facteur d'imperfection α 0,21 0,34 0,49 0,76
27
Tableau 8: choix des courbes de flambement
28
W pl , y
μ y = λ y (2β My − 4) + −1 mais μ y ≤ 0,90
Wel , y
et
Wpl ,z
μ z = λ z ( 2 β Mz − 4 ) + − 1 mais μ z ≤ 0 ,90
Wel ,z
où βMy et βMz représentent des facteurs de moments uniformes équivalents prenant en compte
la non uniformité du diagramme des moments, cf tableau 9.
MQ
β M = β M ,ψ + (β M ,Q − β M ,ψ )
Moments provoqués par ΔM
les charges latérales plus
les moments d'extrémité
où:
et
29
4-5.2 Eléments comportant des sections de classe 3
Les éléments comportant des sections transversales de classe 3 soumis à une flexion et à une
charge axiale de compression doivent satisfaire l'expression:
N Sd k y M y .Sd k z M z .Sd
+ + ≤1 (25)
χ min Af y / γ M1 Wel.y f y / γ M1 Wel.z f y / γ M1
On constate que la seule différence par rapport au cas précédent consiste uniquement à
remplacer Wpl par Wel. Les autres expressions demeurent inchangées.
N Sd k y ( M y .Sd + N Sd e N .z ) k z ( M z .Sd + N Sd e N .y )
+ + ≤1 (26)
χ min A eff f y / γ M1 Weff .y f y / γ M1 Weff .z f y / γ M1
où
• Aeff. représente l'aire de section transversale efficace pour la compression pure
• Weff.y et Weff.z représentent les modules de résistance efficace pour la flexion pure
• eN.z,y représentent les décalages d'axes neutres en comparant la section transversale brute
avec la section transversale efficace (calculée en supposant une compression pure) utilisée
pour prendre en compte le voilement local
La Figure 9 montre le déversement d’une poutre en I chargée par des moments d'extrémité.
Cette poutre n'est pas maintenue latéralement sur sa longueur sauf à chaque extrémité où la
flèche latérale et la rotation de torsion des sections sont empêchées, mais où leur rotation est
libre à la fois dans le plan et hors du plan.
30
z
x
u
M M
L
y
Elévation Coupe
Plan
Dans le cas d'une poutre à section transversale constante symétrique par rapport à l'axe de
faible inertie pour une flexion suivant l'axe de forte inertie, le moment critique élastique de
déversement est donné par la formule générale :
avec
It = moment d'inertie de torsion
Iw = moment d'inertie de gauchissement
Iz = moment d'inertie de flexion suivant I'axe de faible inertie
L = longueur de la poutre entre points latéralement maintenus
31
C1, C2 et C3 sont des facteurs dépendant des conditions de charge et d'encastrement,
k et kW facteurs de longueur effective.
Le facteur k concerne la rotation de l'extrémité en plan. II est analogue au rapport l/L d'un
élément comprimé.
Les valeurs de Cl, C2 et C3 sont données aux tableaux B.l.l et B.1.2 du CCM97 pour différents
cas de charge, ainsi que l'indique la forme du diagramme du moment de flexion sur la
longueur L entre appuis latéraux. Les valeurs en sont données pour différentes valeurs de k.
N Sd k LT M y .Sd k z M z .Sd
+ + ≤1 (30)
χ z Af y / γ M1 χ LT Wpl.y f y / γ M1 Wpl .z f y / γ M1
où χ z représente le facteur de réduction pour le flambement des poteaux selon l'axe faible,
χ LT représente le facteur de réduction pour le déversement des poutres, et où βM,LT est un
facteur prenant en compte la non uniformité du diagramme des moments, cf Tableau 2.
Les éléments comportant des sections transversales de classe 3 doivent satisfaire le critère
suivant:
N Sd k LT M y .Sd k z M z .Sd
+ + ≤1
χ z Af y / γ M1 χ LT Wel .y f y / γ M1 Wel .z f y / γ M1
(31)
32
4-6.2.3 Eléments comportant des sections de classe 04
Pour les éléments ayant des sections transversales de classe 4, le critère à satisfaire est le
suivant:
N Sd k LT M y .Sd + N Sd e N ,z k z ( M z .Sd + N Sd e N .y )
+ + ≤1 (32)
χ z Af y / γ M1 χ LT Weff .y f y / γ M1 Weff .z f y / γ M1
5 Calcul d’assemblages
Il existe deux familles d’assembleurs : les boulons et les cordons de soudure. Toutefois,
l’usage de pièces intermédiaires, telle que platine ou gousset, est indispensable.
Par ailleurs, les calculs étant basés sur les modes de transmission d’efforts, à savoir :
a) b) c)
33
¾ La transmission par traction identifiée par l’empêchement du décollement au niveau
des surfaces de contact des pièces à assembler (figure )
Il est à noter que chaque mode de transmission d’efforts, lui correspond plusieurs modes de
ruine vis-à-vis desquels des vérifications de résistance doivent être effectuées.
34
Les principales caractéristiques géométriques des boulons sont représentées dans le tableau 10
35
FVSd ≤ FVRd
avec
FVSd : l’effort tranchant sollicitant de calcul revenant à un seul boulon
FVRd : l’effort tranchant résistant de calcul revenant à un seul boulon
FVRd = 0.6 As. fub / γMb pour les classes de boulons ductiles à savoir : 4.6 ; 5.6 et 8.8
FVRd = 0.5 As. fub / γMb pour les classes de boulons fragiles à savoir : 4.8 ; 5.8 ; 6.8 et 10.9
Avec γMb : un coefficient partiel de sécurité pris égal à 1.25 dans ce cas.
La vérification à faire consiste à vérifier que l’effort résultant dû aux pressions exercées
latéralement par un boulon (à l’intérieur du trou de perçage) sur la paroi considérée, ne doit
pas provoquer de rupture « par déchirement » en raison des possibilités suivantes :
o Epaisseur insuffisante de cette paroi
o Pince ou pas longitudinaux insuffisants
o Forte intensité de l’effort exercé en raison du nombre insuffisant de boulons
avec
Fp,Cd : précontrainte de calcul,
36
μ : coefficient de frottement, fonction de la classe du traitement de surface, donné par
le tableau 1,
n : nombre d’interfaces de frottement,
ks : coefficient fonction des dimensions des trous et donné par le tableau 2,
γ Ms : coefficient partiel de sécurité ; les valeurs recommandées à utiliser sont :
γMs,ult = 1,25 pour les résistances au glissement à l’ELU (état limite ultime)
γMs,ult = 1,40 pour les résistances au glissement à l’ELU (état limite ultime)
pour trous surdimensionnés et oblongs
γ Ms,ser = 1,10 pour les résistances au glissement à l’ELS (état limite de service)
FtSd ≤ FtRd
avec
FtSd : l’effort de traction sollicitant de calcul revenant à un seul boulon
Ft,Rd : la résistance de calcul en traction par boulon est obtenue par la formule :
Avec γMb : un coefficient partiel de sécurité pris égal à 1.50 dans ce cas.
Cette vérification s’applique aussi bien pour les boulons ordinaires que précontraints.
Toutefois, la principale différence réside dans le comportement où lorsque les boulons sont
précontraints 80 % de l’effort de traction appliqué est repris par les pièces en contact. Ceci est
particulièrement utile en cas de chargement cyclique où le risque de rupture vis-à-vis de la
fatigue devient imminent.
Une autre vérification vis-à-vis du risque de poinçonnement des pièces à assembler est
importante. A cet effet, l’effort de traction appliqué ne doit pas dépasser l’effort résistant
Bp,Rd., telle que :
Ft,Sd ≤ Bp,Rd
avec
Avec γMb : un coefficient partiel de sécurité pris égal à 1.25 dans ce cas.
37
5-2.3 Transmission d’efforts par traction et cisaillement
5-2.3.1 Cas des boulons ordinaires :
Par ailleurs, il est également nécessaire de vérifier les risques de rupture vis-à-vis:
o de la pression diamétrale
o du cisaillement de bloc
o et du poinçonnement.
Fc = Fpcd – 0.8 Ft
38
5-2.5 Distribution d’efforts sur des groupes de boulons
La distribution des efforts sur les boulons ou rangées de boulons doit d’abord tenir compte des
points suivants :
¾ Du type d’effort à transmettre (Moment ou effort tranchant ou de traction)
¾ du mode de transmission de cet effort à distribuer (cisaillement, traction ou
cisaillement et tracion)
¾ du type d’assemblage (rigide ou articulé)
¾ du type de distribution à adopter (élastique ou plastique) et de sa cohérence avec
l’analyse globale adoptée pour la structure (élastique ou plastique).
¾ Et enfin des considérations d’équilibre de toutes les pièces à assembler vis-à-vis des
efforts appliqués.
Selon la géométrie des pièces à assembler, il existe plusieurs types de cordons : d’angles, en
entaille, en bout à pleine pénétration, en bout à pénétration partielle, et en bouchon (voir le
tableau 12 ci dessous).
39
Toutefois, du point de vue des calculs, et moyennant une définition appropriée des plans
critiques pour chaque type de cordon, nous pouvons retenir essentiellement deux types, à
savoir :
¾ Les cordons d’angle : lesquels peuvent être vérifiés par deux méthodes : la méthode
réelle et la méthode simplifiée. La méthode réelle est la plus précise. Toutefois, elle
nécessite des calculs plus développés, et qui consistent à faire des projections de
contraintes normales et tangentielles sur un repère tridimensionnel lié au plan critique.
Ensuite, la vérification du cordon se fait vis-à-vis du critère de rupture de Von Mises.
Quant à la méthode simplifiée, celle-ci est moins précise que la précédente. Elle est
cependant plus facile à utiliser et ses résultats mettent d’avantage en sécurité. Elle est
brièvement exposée ci-dessous.
La méthode simplifiée est basée sur des résultats expérimentaux obtenus suite à l’étude du
comportement réel d’un cordon d’angle en fonction de la direction de l’effort auquel il est
soumis (figure 15).
40
Les On remarque sur cette figure que c’est le cordon latéral qui résiste le moins. En effet, la
valeur de sa résistance constitue la borne inférieure des résistances des cordons de soudure.
Quel que soit l’orientation du cordon considéré, le principe de la méthode consiste à supposer,
le cordon comme étant latéral. Par conséquent, les contraintes développées dans le plan
critique seront supposées réduites uniquement aux contraintes tangentielles longitudinales. La
vérification de cette contrainte peut s’écrire :
(
τ ≤ f v ,wd avec f v ,wd = f u / β w γ Mw 3 )
Et l’effort résistant de calcul pour un cordon de gorge a et de longueur L vaut Fw,Rd :
(
Fw ,Rd = a .L.f v ,wd = a .L.f u / β w γ Mw 3)
Finalement, quelle que soit la direction de l’effort sollicitant Fsd par rapport au cordon, on
doit vérifier :
Fsd ≤ Fw,Rd
Par ailleurs, en ce qui concerne la gorge a, celle-ci doit faire l’objet d’un
prédimensionnement, et ce, afin d’assurer que l’apport d’énergie apporté lors du soudage soit
suffisant pour faire fondre localement le métal de base, d’une part. Et d’autre part, une gorge
surdimensionnée est synonyme de grande quantité de chaleur susceptible de fondre
excessivement les pièces à assembler. Il faut alors trouver un compromis entre les deux
extrêmes de manière à obtenir un cordon qui satisfait ces deux exigences.
Une méthode pratique de prédimensionnement de la gorge est donnée en figure 16. Il s’agira
ensuite de vérifier les résistances réglementaires.
41
6 Exemples de calcul
42
Figure 17 : Vue du portique (orientation des sections transversales)
43
a) Moments fléchissants Myy sous 1.35G + 1.5Q
44
a) Moments fléchissants Myy sous G + 1.5W
45
Figure
21 : Déformée du portique sous 1.35 G + 1.5 Q
Solution de l’exemple 01
69. 32 KN
46
Coté poutre : =356.9KN.m
99. 67 KN
67. 38 KN
97. 01 KN
= ( ) = 93.2* ( *
= 1264.5 KN
• Interaction (M-N)
47
≤ Min (0.25* ; ) avec : = A*
=226.46*23.5=5321.8 KN;
On voit bien que ≤ toutes les sections du portique sont, sous les deux
Il s’agit d’effectuer des vérifications pour des éléments qui doivent être comprimés et fléchis.
Toute fois, sous la combinaison (G+1.5W) les éléments du portique ne sont pas comprimés
mais tendus !!
Par conséquent, la combinaison G+1.5W n’est pas concernée par cette vérification .nous
nous limiterons uniquement aux efforts dus à la combinaison 1.35G+1.5Q.
2.1) Vérification des poteaux :
o longueurs de flambement :
= 0.88l0 =6.60m et = 1.50m
= = =26.43 ; = = 21.24
Par rapport à l’axe y : courbe (a) et Par rapport à l’axe z : courbe (b)
La vérification à faire :
48
=? = = 1.8-0.7* = 2.12 avec
=- = -0.455 ; ( )
= (2 =0.18
=0.996
longueurs de flambement :
= = =100.11 ; =
= =1.07 ; = =0.38
=? = ; = 439.45 KN.m
49
= =1.031 = 1.031
vérifié
3.) vérification à l’E.L.U vis-à-vis des risques de déversement et ce, uniquement sous
G+1.5W
Sous cette combinaison, les éléments du portique sont à la fois fléchis et tendus la
vérification au déversement se fera uniquement vis-à-vis des moments fléchissant :
Pour la longueur de maintien latéral L, on prendra la hauteur total du poteau, ce qui constitue
le cas le plus défavorable. A noter que dans ce cas de combinaison (G+1.5W), les lisses de
bardage ne peuvent pas empêcher le déversement des poteaux et ne peuvent donc pas
constituer des appuis latéraux L=7.5 m
50
Courbe (a) :profilé . laminé
=1041.3 KN.m
L= la portée totale de la poutre = 25.00 m (les pannes ne peuvent constituer des appuis
latéraux sous la pression de soulèvement due au vent).
51
*
= 723.07 KN.m
=1.318
sous 1.35G+1.5Q :
Sous G+1.5W :
Les efforts étant assez proche et a fin de simplifier la vérification tout ont restant
dans le cas le plus défavorable, nous prendrons un moment max
(du à la première combinaison) et un effort normal de
traction (du a la seconde combinaison) .
C=95mm
80 mm
80 mm
80 mm
80 mm
80 mm
C=95mm
52
Les distances d1, d2 et d3 des rangées supérieures par rapport au centre de gravité de la semelle
inférieure sont comme suit :
En supposent une distribution linéaire élastique de Msdy entre les rangées des
boulons, on peut écrire :
L’effort normal est distribué uniformément sur les six (06) rangées de
boulons =11.23 KN i=1,… ,6
Finalement l’effort normal total par rangée :
53
• Vérification :
a) Vérification vis à vis du décollement des platines :
Et n* >
=350.83KN.m
N1 / 2= 134.2 KN
Bp,Rd = 0.6 π dm tp fu / γMb = 0.6 * π.* 3.45 * 3.5 * 34 / 1.25 = 619.09 KN
vérifié
et
Deux hypothèses :
9 On supposera que est équilibré uniquement par les cordons platine-semelles.
âme-platine respectivement.
54
Avec :
Due à M Due à N
Avec :
on peut également calculer la longueur totale des cordons et diviser Nt,sd proportionnellement
la longueur.
= 246.32 KN
Et =11.23 KN
Les vérifications :
1) (cordons platines-semelle)
A.N :
Et 6.5mm (semelle) (A B)
2)
55
Figure 23 : Détail d’assemblage boulonné d’une simple cornière sur un gousset.
Solution de l’exemple 02
9 Calcul de l’effort résistant VRd :
a‐ Calcul de VRd1 :
VRd1=251.2 KN.
b‐ Effort résistant vis a vis de la pression diamétrale :
Le risque d e rupture par pression diamétrale existe aussi bien dans le
gousset que la cornière. Toutefois, ces deux pièces ont la même épaisseur et
sont soumises à la même force. Donc la vérification d’une seule pièce suffit.
Avec n=8.
56
α=0.555 .
VRd=251.2 KN.
9 Assemblage long :
l: distance entre les boulons extrêmes.
l=7*3=21 cm.
15d=15*1.6=24 cm.
On voit que l<15d VRd ne doit pas être réduit.
6-3 Exemple 03 Assemblage barre de palée de stabilité à un nœud de
portique
Soit l’assemblage poteau poutre et barre de palée de stabilité représentée dans la figure ci-
dessous. L’effort normal de traction transmis par la palée est de 400 KN. L’assemblage se fait
par boulons ordinaires de type 6.8.La palée est inclinée d’un angle de 45 degrés par rapport à
l’horizontale. L’épaisseur des platines est de 20 mm.
Gousset ép 13 mm
2*(120 * 120*12)
57
1. Dimensionner l’assemblage de liaison palée gousset
2. Dimensionner les assemblages de liaison platine poteau et platine poutre (voir figure)
3. Dimensionner les cordons de soudure entre le gousset et les platines (épaisseur des
platines 20 mm)
Solution de l’exemple 03
1) Dimensionnent de l’assemblage de liaison palée‐gousset :
• Distribution de Nu sur les boulons calcul de Fvsd
Soient : n= nombre de boulons ; n= 02
et p= nombre de plans de cisaillement ; p=02
On a, = 100 KN.
Boulons de classe 6.8 fyb=480 MPa et fub=600 MPa
Classe fragile
On adopte des boulons de type M27 avec et do=30 mm .
• Vérification de la pression diamétrale exercée sur la cornière :
= =100 KN. Et = 2,5
On dispose les boulons de telle sorte que α =1.
58
• Vérification de la pression diamétrale sur gousset :
=
= 2,5 = 2,5
=238,68 KN avec ( =1 en raison de la même disposition que celle des
cornières, c à d on adopte cm et p1=11,5cm )
=200KN) =238,68KN)
Le gousset est vérifier vis a vis de la pression diamétrale
REMARQUE :( calcul indispensable)
Il faudrait également vérifier la rupture en en section brute et nette
Anette =Abrute 2(n. d0.tcorniere)
Abrute=2. (0,19. L2)=0,38 L2=0,38. 122
Abrute=54,72cm2
Anette= (54,72 2(2 . 3 . 1,2)
Anette=40,32cm2
Section brute vérifié
Section nette vérifié
2) Liaison platine‐poteau et platine‐poutre :
Il faut adopter une disposition symétrique par rapport à la bissectrice de
telle sorte que la réaction résultante , soit portée par cette même
bissectrice. Pour cela, il faut que :
59
Et on prend
d’où =
Soit donc la liaison poteau‐platine composée de deux rangées de boulons :
constitue l’effort de traction à équilibrer par ces rangées.
constitue l’effort de cisaillement à équilibrer par ces rangées.
Donc . )=141,42 KN
¾ Distribution de : calcul de =
=35,35 KN
¾ Distribution de calcul de
=35 ,35 KN
• Les boulons travaillent simultanément à la traction et au
cisaillement :
La vérification à faire :
Et
On adopte des boulons de type M20, avec et
60
• Vérification supplémentaire à la traction seule :
Avec 0,9.
=88, 2 KN
C’est vérifié
• Vérification à la pression diamétrale de la platine :
On dispose nos boulons de telle sorte que :
Et
=6,6 cm on prend
= 2,5 = 2,5 =272 KN
C’est vérifié
• Vérification au poinçonnement de la platine :
La vérification à faire est : avec
=0,6 . ( ).
32,4 mm= 3,24 cm
=332,23 KN
(=35,35) C’est vérifié
3) Cordon de soudure gousset‐platine :
On a deux cordons de soudure, on utilise la méthode simplifiée :
=
On pré‐dimensionne a : d’après l’abaque ; 3.5
On adopte une gorge a=8mm L .
AN: L . L
On adopte L=10cm en disposition symétrique.
61
6-4 Exemple 04 Assemblage articulé par platine d’extrémité
Soit l’assemblage de type articulé d’un poteau HEA 200 avec une poutre IPE 300. Cet
assemblage est réalisé par platine d'extrémité (voir figure) au moyen de boulons ordinaires
non précontraints. Cette platine d’extrémité présente les dimensions suivantes :
hauteur =230mm, largeur=200mm épaisseur= 10mm.
Les boulons utilisés sont de type M20 et de classe 8.8. La poutre est soudée à la platine par
deux (02) cordons de soudures de Gorge a = 4 mm et de longueur l= 230mm. L’acier utilisé
est de nuance S235 avec une limite d’élasticité fy= 235 N/mm2 et une résistance ultime
fu=360N/mm2
1- Calculer l’effort tranchant maximal VRd que peut transmettre cet assemblage
2- Calculer l’effort normal maximal de traction Nt,Rd que peut transmettre cet
assemblage
3- Vérifier cet assemblage lorsqu’il transmet simultanément un effort tranchant
Vsd=0.6*VRd et un effort normal de traction NtSd = 0.6*NtRd .
Platine d'extrémité 230 ×200 ×10 en acier S235 avec un espace vertical gv= 35 mm
Pince longitudinale entre la 1ère rangée de boulons et le bord adjacent de la platine el = 45mm
Entraxe longitudinal des rangées de boulons pl = 70 mm
Pince transversale entre la 1ère ligne de boulons et le bord adjacent de la platine e2 = 50 mm
Distance séparant le bord du poteau de la ligne de boulons e2,c = 50 mm
Entraxe transversal des lignes de boulons p3 = 100 mm
Boulons de type M20 – 8.8 ; Nombre total de boulons n = 6 ;
Aire résistante du boulon As = 245 mm2 , Diamètre nominal du boulon d = 20 mm
Diamètre des trous do = 22 mm, Limite d’élasticité fyb = 640 N/mm2
et Résistance ultime en traction fub = 800 N/mm2.
62
63