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Atelier les journées du CTC

Thème de la formation :

« Vérification des structures métalliques


selon le CCM97 et l’EC03 »

Par Mr Abdelhamid BECHEUR


Enseignant de constructions métalliques
Maitre de conférence à l’université de Bejaia

Alger les 24 et 25/03/2010


Atelier les journées du CTC Alger les 24 et 25/03/2010

Vérification des structures métalliques


selon le CCM97 et l’EC03
Sommaire

1 Introduction aux Règlements CCM97 et à l’EC03


1-1 Présentation des deux règlements
1-2 Structure du CCM97
1-3 Terminologie et notations
1-4 Matériaux utilisés
2 Approches de calcul adoptées par les deux règlements
2-1 Etats limites ultimes
2-2 Etats limites de service
2-3 Coefficients partiels de sécurité
3 Modélisation et analyse des structures métalliques
3-1 Modélisation des éléments et des assemblages
3-2 Analyse des structures métalliques
3-2.1 Méthode d’analyse globale et effets des déformations
3-2.2 Classification en ossature souples ou ossatures rigides
3-2.3 Classification en ossature contreventées ou ossatures non
contreventées
3-2.4 Prise en compte des imperfections
3-2.5 Stabilité latérale et classification des ossatures
3-2.6 Etat limite de stabilité globale des ossatures
4 Dimensionnement des éléments d’ossatures
4-1 Voilement local et classification des Sections
4-2 Les Eléments tendus
4-3 Vérification vis-à-vis de la flexion simple
4-4 Vérification vis-à-vis du flambement simple et du flambement flexion
4-5 Vérification vis-à-vis du déversement
5 Calcul d’assemblages
5-1 Généralités et modes de transmission d’efforts
5-2 Les assemblages boulonnés
5-2.1 Transmission d’efforts par cisaillement
5-2.2 Transmission d’efforts par traction
5-2.3 Transmission d’efforts par cisaillement et traction
5-2.4 Dispositions géométriques
5-2.5 Distribution d’efforts sur des groupes de boulons
5-3 Les assemblages soudés
6 Exemples de calcul

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1 Introduction aux règlements CCM97 et à l’Eurocode03

1-1 Présentation des deux règlements


En substitution aux anciennes règles CM66 et additif80, le CCM97aujourd’hui en vigueur
dans notre pays, constitue le premier règlement algérien de conception et de calcul de
structures métalliques. Quant à l’Eurocode03, celui ci a été élaboré dans le but d'harmoniser la
conception des constructions métalliques au sein de l'Union Européenne.

Cela étant dit, il est à signaler qu’il existe neuf eurocodes structuraux. Pour les structures en
acier, les plus appropriés sont l'EC1, l'EC3 et l'EC4. L'Eurocode 1 (EC1) traite les actions. Il
concerne principalement les chargements mais comprend aussi d'autres influences comme la
température et les déformations imposées qui affectent le comportement de la structure.
Toutes ces influences sont collectivement appelées "actions" dans les Eurocodes.

L'Eurocode 3 (EC3) et l'Eurocode 4 (EC4) traitent les structures en acier et les structures
mixtes acier-béton respectivement. Il est important de signaler la mise en place du DTR
algérien -BC 2-4.10 intitulé « Conception et Dimensionnement des Structures Mixtes Acier-
Béton : règles générales et règles pour les bâtiments » Les autres eurocodes traitent des
structures composées d'autres matériaux, ou d'autres conditions plus spécifiques comme la
résistance au séisme (EC08) ou le calcul géotechnique (EC07).

L'organisation de l'EC3: Calcul des Structures en Acier est la suivante:


¾ Partie 1.1 Règles générales et règles pour les bâtiments
¾ Partie 1.2 Calcul du comportement au feu
¾ Partie 1.3 Profilés et plaques à parois minces formés à froid
¾ Partie 1.4 Aciers inoxydables
¾ Partie 1.5 Raidisseurs longitudinaux
¾ Partie 1.6 Coques
¾ Partie 2 Ponts métalliques
¾ Partie 3 Pylônes, mâts et cheminées
¾ Partie 4 Réservoirs, silos et pipelines
¾ Partie 5 Pieux et palplanches
¾ Partie 6 Chemins de roulement
¾ Partie 7 Structures marines et maritimes
¾ Partie 8 Structures agricoles

La Partie 1.1 contient des principes généraux et des règles détaillées pour les bâtiments
courants.

L'organisation de l'EC1: Bases de Calcul et Actions sur les Structures est la suivante:
¾ Partie 1 Bases de calcul
¾ Partie 2.1 Actions sur les structures - densités, poids propre et charges
d'exploitation
¾ Partie 2.2 Actions sur les structures exposées au feu
¾ Partie 2.3 Actions sur les structures - Charges de neige
¾ Partie 2.4 Actions sur les structures - Charges de vent
¾ Partie 2.5 Actions thermiques
¾ Partie 2.6 Charges et déformations imposées lors de la construction

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¾ Partie 2.7 Actions accidentelles
¾ Partie 3 Charges sur les ponts dues au trafic
¾ Partie 4 Actions dans les silos et réservoirs
¾ Partie 5 Actions induites par les grues, les ponts roulants et les machines

Les parties qui concernent le plus les bâtiments courants sont les Parties 2.1, 2.3 et 2.4.

Cela étant dit, nous commencerons par décrire la structure du CCM97. Ensuite, après avoir
définit les principales notations, on identifiera les principales propriétés des matériaux pour
les nuances courantes d’acier de construction. Par la suite, nous traiterons des approches de
calcul adoptées par les deux règlements, de la modélisation et de l’analyse structurale. Et
terminerons par le dimensionnement et / ou vérification des éléments de structures et
d’assemblages.

1-2 Structure du CCM97


La disposition des sections du CCM97 est fondée sur des critères de calcul tels que la flèche,
la traction, la compression, la flexion, le cisaillement, le flambement etc., plutôt que sur les
types d'éléments individuels, comme les poutres, les poteaux, etc

Le règlement CCM97 est organisé en un certain nombre de chapitres de la façon suivante :

¾ Chapitre 1 Principes généraux : décrit brièvement l'objet du CCM97 ainsi que les
principes de calcul, définit des termes spécifiques, et donne une liste de notations.
¾ Chapitre 2 Bases de calcul : décrit brièvement les exigences de calcul et présente les
coefficients partiels de sécurité
¾ Chapitre 3 Matériaux : spécifie les résistances caractéristiques pour l'acier et les
boulons
¾ Chapitre 4 Etats limites de service : Fixe des limites pour les flèches (comprend
également des directives sur les effets dynamiques)
¾ Chapitre 5 Etats limites ultimes : donne la méthode ainsi que les règles afférentes au
calcul des sollicitations, et fixe des règles détaillées quant au dimensionnement détaillé
d'éléments structuraux individuels
¾ Chapitre 6 Assemblages sous charges statiques : donne des méthodes détaillées pour le
calcul de différents types d'assemblages
Par ailleurs, le CCM97 contient un certain nombre d'Annexes à savoir :
¾ Annexe A Longueur de flambement d'un élément comprimé
¾ Annexe B Déversement – donne des méthodes de calcul alternatives pour la
détermination du rapport d'élancement équivalent
¾ Annexe C Calcul et conception des pieds de poteaux
¾ Annexe E Carte de zonage climatique provisoire de l’Algérie
¾ Annexe F Structures triangulées.

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1-3 Terminologie et Notations
Conformément à la norme ISO 8930, le CCM97 utilise une terminologie et une notation
associée très précise. Les termes généraux et certains aspects de notation sont plus
généralement applicables de la façon suivante :

A: Action - terme général décrivant les charges et autres influences extérieures,


comme les effets thermiques et les déformations imposées, pouvant agir sur une
structure.
E Effet d'actions - terme général décrivant le résultat d'une action sur la structure
ou sur l'élément; les contraintes, flèches et moments fléchissants sont tous des
exemples d'effets.
R Résistance - terme général décrivant la capacité d'une structure ou d'un élément
à résister aux effets d'actions; la résistance à la flexion et la résistance à la compression
sont des exemples de résistance.
γ Coefficients partiels de sécurité - coefficients qui prennent en compte la
variabilité de paramètres tels que les actions et la résistance des matériaux; ils donnent
également une marge de sécurité globale.

Le CCM97 utilise également un grand nombre d'indices. Ceux-ci peuvent être utilisés pour
clarifier la signification précise d'un symbole. Voici quelques indices courants utilisés :
k caractéristique - décrit des valeurs caractéristiques ou typiques de variables
telles que des actions ou des résistances de matériaux.
d de calcul - décrit les valeurs de variables telles que la résistance ou l'action à
utiliser dans le processus de calcul; les valeurs de calcul sont déterminées à partir de
valeurs caractéristiques modifiées par des coefficients partiels de sécurité appropriés.

Des symboles normaux peuvent aussi être utilisés comme indices, et les indices sont souvent
combinés, par exemple:
Rd résistance de calcul
Sd valeurs de calcul d'une sollicitation

Les indices peuvent être disposés en séquence le cas échéant, séparés par un point décimal –
par exemple :
Npl.Rd résistance axiale plastique de calcul.
Le CCM97 comprend une liste complète de symboles dont les plus courants sont donnés ci-
dessous :

Symboles de nature générale :


L, l Longueur ; travée ; longueur d'épure
R Résistance ; réaction
S Sollicitations ; rigidité
δ Flèche ; déformation
λ rapport ; élancement
χ coefficient de réduction pour le flambement
γ coefficient partiel de sécurité
Symboles concernant les caractéristiques des sections transversales :
A Aire
i Rayon de giration

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I Moment d'inertie de flexion
W Module de section

Axes des éléments. La convention suivante est adoptée pour les axes des éléments :
x-x suivant la longueur de l'élément
y-y axe de la section transversale parallèle aux semelles
z-z axe de la section transversale perpendiculaire aux
semelles

Figure 01 : notations et axes des sections

Pour les cornières les axes y-y et z-z sont parallèles à l'aile la plus petite et la plus grande
respectivement, et les axes de forte et faible inertie sont donnés avec la notation suivante :
uu Axe de forte inertie
vv Axe de faible inertie

Symboles concernant les caractéristiques des matériaux :


E Module d'élasticité
f Résistance

Le CCM97 utilise également de nombreux indices. Les plus utilisés sont :


com compression
d de calcul
el élastique
k caractéristique
LT déversement
pl plastique

Des symboles normaux peuvent aussi être utilisés comme indices, par exemple :
Rd résistance de calcul
Sd valeurs de calcul de sollicitation

Les indices peuvent être disposés en séquence, le cas échéant, séparés par un point décimal –
par exemple :
Npl.Rd résistance axiale plastique de calcul.

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1-4 Matériaux utilisés
Le CCM97 (Tableau 3.1) comprend spécifiquement les trois nuances d'acier nominales
suivantes (spécifiées dans l'EN 10 025) :

¾ Fe 360 (S235) avec une limite d’élasticité nominale de 235N/mm2


¾ Fe 430 (S275) avec une limite d’élasticité nominale de 275N/mm2
¾ Fe 510 (S355) avec une limite d’élasticité nominale de 355N/mm2

Des aciers possédant une résistance supérieure sont traités dans l'Annexe D de l’EC03. Il est
à noter que les limites élastiques spécifiées sont réduites pour les sections dont l'épaisseur est
supérieure à 40mm et inférieures à 100mm.

Pour tous les aciers de construction le module d'élasticité spécifié est de 210000 MPa. Des
directives sont également données sur les exigences de matériaux pour l'analyse plastique, la
ténacité à la rupture (résilience- résistance à la flexion par choc), et les aciers formés à froid.

2 Approche de calcul adoptée par les deux règlements CCM97 et EC03


Les méthodes normatives, détaillées par ces règlements, sont fondées sur les principes de
calcul aux états limites. A un état limite quelconque, il convient d'évaluer avec précision le
comportement de la structure.

En effet, ces principes exigent que des conditions de "ruine" spécifiques soient étudiées tant
pour les conditions ultimes (effondrement) que de service (exploitation). Le caractère
variable, principalement des actions et des matériaux, est pris en compte par des coefficients
partiels de sécurité qui tiennent compte d’une marge de sécurité globale.

La méthode de calcul aux états limites peut être résumée ainsi :


¾ définir les états limites appropriés auxquels le comportement structural doit être
vérifié.
¾ pour chaque état limite, déterminer les actions appropriées à étudier
¾ au moyen de modèles structuraux appropriés pour le calcul, et en prenant en compte
l'inévitable variabilité de paramètres tels que les caractéristiques des matériaux et les
données géométriques, vérifier qu'aucun des états limites appropriés n'est dépassé. (La
variabilité des paramètres est formellement prise en compte par l'utilisation de
coefficients partiels de sécurité).

Par ailleurs, ces règlement aussi bien le CCM97 que l’EC03, définissent trois situations de
calcul (ou de projet); correspondant à l'utilisation normale de la structure (situation durable), à
des situations provisoires, par exemple en cours de construction ou de réparation, et à des
situations accidentelles (le séisme par exemple)

2-1 Etats Limites Ultimes


Les états limites ultimes concernent la sécurité, tels la résistance aux charges et l'équilibre,
lorsque la structure atteint le point où elle devient dangereuse pour l'usage auquel elle est
destinée. Cela étant dit, il convient que l’ingénieur s'assure par des vérifications que la
résistance maximum d'une structure (ou élément d'une structure) excède les actions maximum
(charges ou déformations) qu'elle subira avec une marge de sécurité raisonnable. Pour le

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calcul des structures en acier, les principaux aspects qui doivent être vérifiés sont la résistance
(y compris la plastification, le flambement, et la transformation en mécanisme) et l’équilibre
statique d’ensemble.

L'état limite ultime est examiné dans des conditions de charges pondérées. En général, les
effets sur les éléments structuraux individuels sont déterminés par l'analyse, et chaque
élément est alors traité comme composant isolé pour la vérification de sa résistance. Les
détails des vérifications de résistance individuelles dépendent du type d'élément (par ex.
poutre, poteau) et sont décrits dans d'autres parties du présent document.

Par ailleurs, les conditions suivantes peuvent nécessiter une vérification sous les charges de
calcul appropriées:
• La Stabilité
• La Résistance
• Les Effets du second ordre
• et la Fatigue

2-1.1 La résistance
Ed ≤ Rd
où Ed et Rd représentent les sollicitations et la résistance respectivement. Dans ce contexte, il
peut s'avérer nécessaire de vérifier plusieurs aspects de la résistance d'un élément. Ces aspects
peuvent comprendre la vérification de la résistance de la section transversale (comme une
vérification du voilement local et de la plastification), et de la résistance aux diverses formes
d’instabilité (tel le flambement global en compression, le déversement et le voilement par
cisaillement des âmes), ainsi que la vérification que la structure ne se transforme pas en
mécanisme.
2-1.2 La stabilité :
Les exigences de stabilité peuvent être énoncées formellement de la façon suivante:
Ed,dst ≤ Ed,stb
où Ed,dst et Ed,stb représentent les effets de calcul des actions déstabilisantes et stabilisantes
respectivement. Il s'agit là de l'état limite ultime d'équilibre statique; et il fait référence à la
stabilité de la structure complète (y compris la résistance au renversement) plutôt qu'à la
stabilité de composants individuels (liée au flambement) qui est considérée sous l’aspect de la
résistance.

2-1.3 Les effets du second ordre


Le fait qu'aucune partie de la structure ne devrait normalement devenir instable en raison des
effets du second ordre constitue une exigence formelle, notamment pour les bâtiments
contenant des éléments très élancés.

2-1.4 La fatigue
Il convient que l'état limite de rupture ne soit pas induit par la fatigue. En pratique, ceci ne
concerne pas le calcul de structures de bâtiments et ne nécessite une prise en compte que dans
des circonstances particulières. Ces circonstances comprennent les cas où les conditions de
chargement cyclique sont significatives, par exemple dans les structures de bâtiments

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supportant des machineries lourdes ou dans les zones soumises à des charges roulantes
élevées.

2-2 Etats limites de service


Les états limites de service concernent les états où la structure, bien que « fonctionnelle »,
commence à se comporter de façon non satisfaisante en raison, par exemple, de vibrations ou
de déformations excessives. Il convient donc que l’ingénieur s'assure par des vérifications que
la structure remplira sa fonction de façon satisfaisante lorsqu'elle sera soumise à ses charges
de service ou d'exploitation.

A cet effet, l'état limite de service consiste à vérifier que les flèches ne sont pas excessives
dans des conditions d'utilisation normale. Dans certains cas, il peut s'avérer également
nécessaire de s'assurer que la structure n'est pas soumise à des vibrations excessives. Les cas
où ceci est particulièrement important comprennent les structures exposées à des forces
dynamiques importantes ou celles abritant des équipements sensibles. Les flèches et les
vibrations sont associées à la rigidité plutôt qu'à la résistance de la structure. Pour les
structures en acier, une rigidité convenable est en général assurée par le calcul des flèches et
la vérification que celles-ci sont inférieures aux limites stipulées. Les vibrations ne nécessitent
une étude que dans des cas particuliers.

2-3 Coefficients partiels de sécurité

Au lieu du facteur de sécurité unique traditionnel utilisé dans le calcul dit aux contraintes
admissibles, le calcul aux états limites prend en compte un certain nombre de coefficients
partiels de sécurité pour mettre en relation les valeurs caractéristiques, par exemple des
charges et de la résistance, et les valeurs de calcul. En principe, la valeur d'un coefficient
partiel de sécurité dépend du degré d'incertitude ou de variabilité d'une quantité particulière
(action ou caractéristique de matériau) déterminée statistiquement.

Essentiellement, les actions caractéristiques (Fk) sont multipliées par les coefficients partiels
de sécurité des actions (γF) pour obtenir les charges de calcul (Fd):

Fd = γ F Fk

Les effets de l'application des charges de calcul sur la structure, c'est-à-dire le moment
fléchissant, l'effort tranchant, etc. sont appelés "effets de calcul" Ed.

La résistance de calcul Rd s'obtient en divisant les résistances caractéristiques Rk par les


coefficients partiels de sécurité du matériau γM, en intégrant des modifications particulières
prenant en compte d'autres considérations comme le flambement. Pour un dimensionnement
satisfaisant, il convient que la résistance de calcul soit supérieure à "l'effet de calcul".

Les principales sources de variabilité sont associées aux actions, aux caractéristiques de
matériaux et à la géométrie. Celles-ci sont formellement prises en compte par l'application
aux valeurs caractéristiques de coefficients partiels de sécurité appropriés.

Il existe de toute évidence une variabilité considérable de la grandeur des actions appliquées.
Les valeurs des coefficients partiels de sécurité reflètent le degré de variabilité. Par exemple,
les poids propres, qui peuvent être quantifiés avec une certaine précision, demandent un

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coefficient moins grand que les charges d’exploitation qui sont définis pour une large variété
d'utilisation de bâtiments. Lorsque différentes actions sont prises en compte en combinaison,
on peut appliquer des valeurs de coefficients partiels de sécurité plus faibles. Ceci reflète la
faible probabilité de l'occurrence simultanée d'actions maximum de différents types.

Evidemment, lorsqu’une action permanente présente à priori un effet favorable, il n’y pas lieu
de la majorer. Bien au contraire, pour aller dans le sens de la sécurité, certains règlements
proposent de la minorer. Pour une action variable de nature favorable, il est tout à fait clair,
qu’elle ne doit pas être prise en compte dans les calculs.

La variabilité du matériau de la structure est reflétée par des variations de la résistance des
composants de la structure. Pour l'acier de construction, la caractéristique la plus importante
dans ce contexte est la limite d’élasticité. Le CCM97 donne des tableaux de valeurs nominales
de limite d’élasticité pour différentes nuances d'acier. La valeur de calcul pour la résistance de
l'acier est définie comme la valeur caractéristique divisée par le coefficient partiel de sécurité
approprié.

D'autres caractéristiques des matériaux, notamment le module d'élasticité, le module de


cisaillement, le coefficient de Poisson, le coefficient de dilatation thermique linéaire et la
densité, sont bien moins variables que la résistance et leurs valeurs de calcul sont typiquement
données comme déterministes sans application de coefficient partiel de sécurité.

Par ailleurs, certaines autres caractéristiques des matériaux sont normalement spécifiées pour
garantir la validité des méthodes de calcul. Par exemple, il est stipulé ( par les deux
règlements) des exigences minimales pour le rapport de la résistance ultime à la limite
d’élasticité, l'allongement à la rupture et l’allongement ultime si l'on doit utiliser une analyse
plastique.

3 Modélisation et Analyse des structures métalliques

3-1 Modélisation des éléments de structure et des assemblages


Les éléments des structures métalliques sont modélisés soit en éléments poutres pour les
structures en portiques, ou en éléments barres pour les structures en treillis. La liaison entre
les éléments d’un portique est généralement rigide. Autrement dit, pour un nœud rigide
quelconque, la rotation sous l’effet d’un moment appliqué à une section d’extrémité d’une
poutre (ou d’un poteau) connectée à ce nœud, entrainera la rotation du nœud entier. On dit
alors qu’il ya transmission totale de ce moment via ce nœud vers les autres éléments. Par
contre, pour la liaison articulée, la rotation d’une section n’entrainera pas avec elle les autres
sections connectée. Il n’y a donc aucune transmission de ce moment fléchissant.

Cela étant dit, il existe un troisième type de connexion, dit à extrémité relâchée (en anglais the
releases) dans le quel l’existence d’un joint (ou vide) entre la section d’extrémité et le nœud
permet la libre rotation de cette section laquelle n’entrainera pas avec elle la rotation du nœud.
Par contre, la rotation des autres éléments liés rigidement à ce nœud, entrainera forcément la
rotation du nœud. Autrement dit, la transmission de moments fléchissants se fera uniquement
pour les éléments liés rigidement. A ce titre, l’exemple le plus connu, est celui de la
connexion des barres d’une palée de stabilité à un nœud de portique autostable.

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Par ailleurs, pour les structures triangulées, il convient normalement de modéliser comme
pourvues d'assemblages articulés même si les éléments extérieurs (éléments de membrures
supérieures et inférieures de poutres à treillis, par exemple) sont physiquement continus.

Signalons également qu’en raison de la déformabilité du nœud, celui-ci (ainsi que la liaison)
ne peut être parfaitement rigide. A l’opposé, ce nœud ne peut être parfaitement articulé. On
dira alors que ce nœud est semi rigide. Ce concept d’assemblage semi rigide, tout à fait admis
au niveau de l’EC3 et du CCM97, n’est par contre pas autorisé par le règlement parasismique
RPA99 (version 2003) en vigueur (article 8.1.1).

3-2 Analyse des structures métalliques


3-2.1 Méthode d’analyse globale et effets des déformations
L'analyse globale consiste à déterminer la distribution des sollicitations ainsi que les
déformations correspondantes dans une structure. En ce qui concerne, le règlement CCM97,
celui-ci privilégie la méthode globale d’analyse élastique car il considère cette dernière
comme plus commode et plus répandue en Algérie. Par contre, l'EC3 prévoit différentes
approches analytiques allant de la simple analyse élastique supposant que les assemblages de
l'ossature sont tous nominalement articulés, à l'analyse élastique-plastique sophistiquée des
ossatures semi-continues supposant des assemblages semi-rigides à résistance partielle.

Par ailleurs, le RPA 99 (version 2003) dans son article (8.1.3) n’autorise pas l’utilisation de la
méthode d’analyse plastique globale. De plus, il interdit toute redistribution de moments
obtenus suite à l’emploi de la méthode d’analyse élastique.

Outre la distinction entre les analyses élastiques et plastiques, une autre distinction importante
est celle qui doit être faite entre les méthodes qui prennent en compte et celles qui négligent
les effets de la configuration déplacée réelle de la structure. Ce sont les méthodes basées sur
la théorie du second ordre et du premier ordre respectivement. Alors que la théorie du second
ordre peut être adoptée dans tous les cas, la théorie du premier ordre ne peut être utilisée que
lorsque les effets de déplacements sur le comportement de la structure sont négligeables. A ce
titre, l’exemple de l’effet P-Δ bien connu des ingénieurs, en est très significatif.

Cela étant dit, l’article 5.2.1.2 du CCM97, préconise que l’analyse du premier ordre ne peut se
faire que dans les cas suivants :
¾ Ossature classée comme contreventée selon les dispositions de l’article 5.2.5.3
¾ Ossature classée comme latéralement rigide selon les dispositions de l’article 5.2.5.2
¾ Utilisation de méthodes de calcul prenant indirectement les effets de second ordre.

3-2.2 Classification en ossature contreventées ou ossatures non


contreventées
Si une ossature comporte un système de contreventement possédant une rigidité appropriée,
celle-ci peut être classée en ossature contreventée. Cette classification comme contreventée,
permettra d'analyser l'ossature et le système de contreventement séparément.

Les ossatures dépourvues de système de contreventement ainsi que les ossatures munies d'un
système de contreventement mais qui n'est pas suffisamment rigide pour permettre la
classification de l'ossature comme ossature contreventée, sont classées comme non
contreventées. Ainsi, l'existence d'un système de contreventement dans une structure ne

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garantit pas la classification de celle-ci comme contreventée. La classification en ossature
contreventée n'est possible que lorsque le système de contreventement réduit les déplacements
horizontaux d'au moins 80%. Autrement dit, la rigidité latérale de l’ossature munie de son
système de contreventement doit être cinq fois plus élevée que celle de l’ossature dépourvue
de ce système.

3-2.3 Classification en ossature souples ou ossatures rigides


Lorsque le comportement de l'ossature soumise à des forces horizontales est suffisamment
rigide pour pouvoir négliger toutes sollicitations supplémentaires provoquées par les
déplacements horizontaux de ses nœuds, on pourra dire alors que l’ossature est rigide.
Lorsque les effets du second ordre ne sont pas négligeables, on dit que l'ossature est une
ossature souple.

Pour une ossature classée comme rigide, une analyse du premier ordre peut toujours être
utilisée. Alors que pour une ossature classée comme souple, une analyse du second ordre doit
être effectuée. Il convient de noter que les systèmes de contreventement peuvent également
être classés en ossatures souples ou rigides.

La classification d'une ossature (ou d'un système de contreventement) comme souple ou rigide
est basée sur la valeur du rapport de la valeur de calcul de la charge verticale totale VSd
appliquée sur l'ossature à sa valeur critique élastique Vcr provoquant une instabilité latérale
(mode à nœuds déplaçables).

Il est évident que, plus la charge appliquée est proche de la charge critique, plus grand est le
risque d'instabilité et plus importants sont les effets du second ordre globaux sur l'ossature
(effets P- Δ).

La règle de classification est la suivante (article 5.2.5.2 du CCM97):


• VSd / Vcr ≤ 0,1 le structure est classée comme rigide.

• VSd / Vcr > 0,1 la structure est classée comme souple.


Avec :
VSd valeur de calcul de la réaction verticale totale au niveau de la fondation,
Vcr valeur critique élastique de la charge verticale totale pour l’instabilité suivant un mode
à nœuds déplaçables,

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Il est également stipulé que les ossatures planes de structures de bâtiments à étages, avec à
chaque niveau des poutres assemblées à chaque poteau, peuvent être traitées comme ossatures
rigides, si elles vérifient ce qui suit :

(δ /h).(V / H) ≤ 0.1

δ déplacement horizontal au sommet du ième étage, par rapport à la base du ième étage,
h hauteur du ième étage,
H réaction horizontale totale à la base du ième étage,
V réaction verticale totale à la base du ième étage.

3-2.4 Prise en compte des imperfections


Les effets des imperfections doivent être pris en compte dans les cas suivants ;
¾ Analyse globale
¾ Analyse des systèmes de contreventement
¾ Calcul des éléments
Les imperfections d'ossature peuvent être traitées comme un cas de charge à utiliser
conjointement avec toutes les combinaisons de charges critiques agissant sur l'ossature. Elles
peuvent soit être quantifiées sous forme d'un faux-aplomb initial de l'ossature, ou les
introduire sous forme de charges latérales équivalentes au niveau des planchers.

L eo,d

Φ Φ

(b)
(a)

Figure 02 : (a) imperfection globale d’ossature


(b) imperfection locale d’élément
F1 F1
Φ F1

F2 F2
Φ F2

Φ (F1+F2)/2 Φ(F1+F2)/2
Φ Φ

Défaut d'aplomb Φ Forces équivalentes


Figure 03 - Imperfections d'ossatures globales

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Signalons que selon l’article 5.2.4.2, les effets des imperfections globales de l’ossature
peuvent généralement être négligés dans les combinaisons d’action où interviennent des
charges horizontales significatives telles que celle du vent ou du séisme.

En ce qui concerne les effets des imperfections des éléments, ceux-ci (article 5.2.4.5 du
CCM97) sont pris en compte en utilisant les formules de flambement appropriées. Quant à
l’EC03, ils peuvent être négligés lors de l'analyse d'ossatures rigides, et incorporés dans
l’analyse pour les ossatures souples comportant des poteaux élancés.

3-2.5 Etat limite de stabilité globale des ossatures


Il existe deux modes de flambement possibles d’une structure : à nœuds fixes ou à nœuds
déplaçables. La prise en compte des effets du second ordre pour les structures à nœuds
déplaçables est obligatoire. Ceci peut être effectué soit directement au moyen d’une analyse
élastique au second ordre, soit indirectement au moyen des alternatives suivantes :
a- analyse élastique au premier ordre avec amplification de moments dus à la
déformation latérale
b- analyse élastique au premier ordre avec longueur de flambement correspondant au
mode à nœuds déplaçables et de majorer de 20 % les efforts qui en résultent dans
les poutres et les assemblages. Cette dernière méthode semble être la plus utilisée.

4 Dimensionnement des éléments


En ce qui concerne le dimensionnement des éléments, des directives générales sont données
quant aux vérifications devant être effectuées pour différents types d'éléments structuraux ou
d'ossatures. Par exemple, les ossatures doivent être vérifiées en ce qui concerne :
¾ la résistance des sections transversales
¾ la résistance des éléments
¾ la résistance des assemblages
¾ la stabilité de l'ossature
¾ l'équilibre statique

Par ailleurs, les éléments tendus ne nécessitent qu'une vérification de la résistance des sections
transversales.
4-1 Voilement local et classification des sections
Les profilés de construction peuvent être considérés comme étant constitués d’un ensemble de
parois distinctes. Les parois peuvent être internes (par ex. les âmes de poutres ouvertes ou les
semelles de caissons) et d'autres sont en console (par ex. les semelles des profils ouverts et les
ailes des cornières) (cf figure 04). Lorsqu'elles sont sollicitées en compression ces parois
peuvent se voiler localement. Le voilement local au sein de la section transversale peut limiter
la capacité de résistance aux sollicitations du profil en l'empêchant d'atteindre sa limite
d’élasticité. La ruine prématurée (provoquée par les effets du voilement local) peut être évitée
en limitant le rapport largeur/épaisseur - ou élancement - des parois individuelles au sein de la
section transversale. Ceci constitue la base de l'approche par classification des sections
transversales.

14
En console
Interne
En console Interne

Interne
Âme Âme Interne
Âme

Semelle Semelle Semelle

(a) Profilé en I laminé (b) Profil creux (c) Profil en caisson soudé

Figure 04: Parois internes et parois en saillie

L'EC3 définit quatre classes de sections transversales. La classe à laquelle appartient une
section transversale particulière dépend de l'élancement de chaque paroi et de la distribution
des contraintes de compression.

¾ Les sections transversales de Classe 1 sont celles qui peuvent former une rotule
plastique, et possèdent une grande capacité de rotation laquelle est exigée pour
l'analyse plastique et ce, en donnant lieu à des redistributions favorables de moments
fléchissant dans la structure (phénomène d’adaptation plastique).

¾ Les sections transversales de Classe 2 sont celles qui, bien qu'elles soient capables
de former une rotule plastique, ont une capacité de rotation limitée et ne conviennent
donc pas pour les structures calculées par analyse plastique. En effet, ces sections ne
peuvent permettre des redistributions favorables à cause de l’apparition du voilement
local « immédiatement » après la formation de cette rotule.

¾ Les sections transversales de Classe 3 sont celles où la contrainte calculée dans la


fibre comprimée extrême peut atteindre la limite d’élasticité mais où le voilement
local empêche le développement du moment résistant plastique. En effet, le voilement
local apparaît « immédiatement » après la plastification des fibres extrêmes.

¾ Les sections transversales de Classe 4 sont celles où le voilement local limite le


moment résistant (ou la résistance à la compression pour les éléments sous charges
normales).Ce voilement apparaît bien avant la plastification des fibres extrêmes.

Le Tableau 1 résume les classes en fonction du comportement, du moment de résistance et de


la capacité de rotation.

15
Tableau 1: Classifications des sections transversales en fonction
du moment résistant et de la capacité de rotation

16
Tableau 2 : Cas des âmes de poutres ou parois internes perpendiculaire à l’axe de flexion

Tableau 3 : Cas des semelles de poutres ou parois internes parallèles à l’axe de flexion

17
Tableau 4 : Cas des semelles en console

Tableau 5 : Localisation des zones efficaces pour parois en console

18
Tableau 6 : Localisation des zones efficaces pour parois internes comprimées

19
4-2 Les éléments tendus

La résistance d'un élément tendu est calculée selon l'hypothèse que la section entière s'est
plastifiée. La résistance de calcul pour un élément tendu est généralement prise égale à la plus
petite des deux valeurs suivantes: la plastification de la section brute ou la rupture de la
section nette.

Pour les éléments tendus assemblés sans boulons, la résistance de calcul à la traction de la
section transversale est la résistance de calcul plastique de la section transversale brute.

Af y
N pl.Rd = (1)
γ M0
A représente l'aire brute de la section transversale
fy représente la limite élastique de l'acier
γ M0 = 1.1 pour le CCM97 ( γ M0 =1.0 selon l’EC3 si acier agréé) représente le coefficient
partiel de sécurité pour l'acier

Pour les éléments assemblés au moyen de boulons, la résistance de la section est affaiblie par
la réduction de l'aire de section transversale due à la présence des trous et une vérification
supplémentaire est exigée. Bien que les trous induisent des concentrations de contraintes la
ductilité de l'acier permet de supposer qu'à l'état limite ultime la répartition des contraintes
dans la section nette est uniforme. Ainsi, la résistance ultime de calcul de la section nette est
prise égale à:
A f
N u.Rd = 0,9 net u (2)
γ M2

20
Anet ; représente l'aire nette de la section transversale
fu ; représente la résistance ultime à la traction de l'acier
γ M2 = 1.25 représente le coefficient partiel de sécurité pour la résistance de la section nette

Le facteur 0,9 est un coefficient de réduction prenant en compte les excentricités inévitables,
les concentrations de contraintes etc. La résistance de calcul à la traction (Nt.Rd) est donc
prise égale à la plus petite valeur donnée par les relations 1 et 2 et comparée à la valeur de
calcul de l’effort de traction appliquée (Nsd).

Pour les assemblages utilisant des boulons précontraints, la résistance plastique de calcul de la
section nette (Nnet.Rd) est limitée à la plastification au niveau de la section nette, donc :
A net f y
N net.Rd = (3)
γ M0
Dans le cas où un comportement ductile est exigé (pour le calcul sismique, par exemple), il
est nécessaire de s'assurer que la condition limite est la plastification de la section brute et non
la ruine au niveau de la section nette. Donc,
N u .Rd ≥ Npl.Rd (4)

Cette condition est satisfaite si


Anet [ f y / f u ][γ M 2 / γ M0 ]
≥ (5)
A 0,9

L'aire nette de la section transversale est l'aire brute diminuée des trous de fixation et autres
ouvertures.
1,2
Diamètre de trou, d

p B
Sens de la
contrainte

Epaisseur de plaque, t
s s
2 1

Sur la section 1-1,


Aire nette = Bt - dt - L'aire minimum est prise égale à Anet
Sur la section 2-2,
s2 t
Aire nette = Bt - 2dt + - L'aire minimum est prise égale à Anet
4p

¾ s : espacement des centres des trous qui bordent l’intervalle considéré, mesuré
parallèlement à l'axe de l'élément

21
¾ p : espacement des trous perpendiculairement à l'axe de l'élément (pour les éléments
comportant des trous dans plus d’un plan, p se mesure selon la ligne moyenne dans
l'épaisseur de la section)

4-3 Vérification vis-à-vis de la flexion simple


Les poutres en acier peuvent souvent être dimensionnées simplement sur la base de la
résistance aux moments fléchissants (en s'assurant que le moment de résistance de calcul de la
section transversale choisie est supérieur au moment maximum appliqué) et de la rigidité,
c'est-à-dire en vérifiant que la poutre ne présente pas une flèche susceptible d'affecter les
considérations de bon fonctionnement en service. Les poutres empêchées de se déplacer
latéralement sont dites "maintenues latéralement", et ne sont pas affectées par le flambement
hors du plan (déversement).

Dans une poutre simple à travée unique, la ruine survient lorsque la valeur du moment
fléchissant (Msd) dépasse le moment de résistance de la section transversale, dont la grandeur
dépend de la forme du profil, de la résistance du matériau et de la classification de la section.

Dans les cas où l'effort tranchant exercé sur une section transversale peut être considéré
comme assez faible pour que l'on puisse négliger son effet sur le moment de résistance de
calcul (l'EC3 et le CCM97 fixent une valeur d'effort tranchant de 50% de la résistance de
calcul plastique au cisaillement), le moment de résistance de calcul (Mc.Rd) peut alors être pris
égal aux valeurs suivantes.

Pour les sections transversales de classe 1 ou 2, le moment de résistance plastique de calcul de


la section brute :
Wpl. f y
Mc.Rd = Mpl.Rd = (6)
γ M0
Pour une section transversale de classe 3, le moment de résistance élastique de calcul de la
section brute
Wel f y
Mc.Rd = Mel.Rd = (7)
γ M0
Pour une section transversale de classe 4, le moment de résistance de calcul au voilement
local des parois
Weff . f y
Mc.Rd = Meff.Rd = (8)
γ M1

La flexion gouverne le dimensionnement de nombreuses poutres en acier, mais la résistance


au cisaillement peut être significative pour les poutres courtes supportant de lourdes charges
concentrées. La figure 5 montre le schéma de contrainte de cisaillement dans un profil en I en
supposant un comportement élastique. La presque totalité de l'effort tranchant est transmise
par l'âme. Etant donné que la variation de la contrainte de cisaillement dans l'âme est très
faible, il est suffisamment précis pour le dimensionnement de supposer une contrainte de
cisaillement moyenne sur la totalité de la hauteur de l'âme.

( )
L'acier en cisaillement se plastifie à une contrainte approximativement égale à 1/ 3 fy. Par
conséquent, la valeur de calcul de l'effort tranchant (VSd) au niveau de chaque section

22
transversale est comparée avec la résistance de calcul plastique au cisaillement, Vpl.Rd ,de
l'aire de cisaillement (Av).

( f y / 3)
V pl .Rd = Av (9)
γ MO

3V
τ max =
2ht

τ τ
h

Section transversale Variation de la contrainte


de cisaillement τ
b
Vhb
τ=
4I

τ Vhb ⎛ h⎞
tf τ max = ⎜ 1+ ⎟
2I ⎝ 4b⎠
h
τ
Vhb
τ=
tw 2I

Section transversale
Variation de la contrainte
de cisaillement τ

Figure 5: Répartition de l'effort tranchant dans les poutres

Lorsque l'effort tranchant de calcul (VSd) est supérieur à 50% de la résistance de calcul
plastique au cisaillement (Vpl,Rd), le moment de résistance de calcul de la section transversale
est minoré pour prendre en compte l'interaction moment-effort tranchant. On suppose que,
sous l'effet d'une combinaison de contraintes normales et de cisaillement, l'acier se plastifie
conformément à la formule d'interaction suivante :
2 2
⎛σ ⎞ ⎛τ ⎞
⎜ ⎟ +⎜ ⎟ =1 (10)
⎜ f ⎟ ⎜τ ⎟
⎝ ⎠ ⎝ ⎠
y y

Une section transversale d’une poutre en flexion transmettant aussi un effort tranchant
significatif se dimensionne en prenant une limite d’élasticité réduite pour l’aire de
cisaillement.

23
fred = (1-ρ).fy

Cette résistance réduite adoptée par les deux règlements dépend du rapport de l’effort
tranchant de calcul à la résistance de calcul plastique au cisaillement selon la relation
2
⎛ 2V ⎞
ρ = ⎜⎜ Sd − 1⎟⎟ (11)
⎝ V pl .Rd ⎠
Pour une section de poutre en I ou en H fléchie par rapport à son axe de forte inertie, le
moment de résistance de calcul plastique réduit (Mv.Rd) compte tenu de l’effort tranchant est

⎡ ρA2 ⎤ f
M v.Rd = ⎢W pl − v ⎥ y mais M v.Rd ≤ M c.Rd (12)
⎣ 4t w ⎦ γ Mo

Les poutres fléchies selon les deux axes de la section transversale ont un axe neutre plastique
incliné par rapport aux axes orthogonaux d'une valeur qui dépend du rapport des moments
appliqués et de la forme précise de la section. La forme de l'interaction peut s'exprimer par :
α β
⎡ M y.Sd ⎤ ⎡ M z .Sd ⎤
⎢ ⎥ +⎢ ⎥ ≤1 (13)
⎢⎣ Mc yRd ⎥⎦ ⎣ M czRd . ⎦
Les coefficients α et β sont donnés pour diverses formes de section et tiennent compte de
l’effort normal (article 5.4.8 du CCM97).

Outre les vérifications de résistance décrites ci-dessus, il est également nécessaire de vérifier
le comportement des poutres aux états limites de service.

4-4 Vérification vis-à-vis du risque de flambement simple (sous


compression seule).
Le terme "élément comprimé" est généralement utilisé pour décrire les éléments structuraux
soumis uniquement à des efforts normaux de compression; tels que les poteaux (dans des
conditions particulières de chargement). Il fait également référence aux barres comprimées et
à extrémités articulées que l'on trouve dans les fermes, les poutres à treillis ou les éléments de
contreventement.

Ce paragraphe a pour objet les éléments comprimés et, par conséquent, concerne très peu de
poteaux réels car ceux-ci sont généralement comprimés et fléchis. Néanmoins, les éléments
comprimés représentent un cas élémentaire qui permet la compréhension des effets de la
compression dans l'étude des poteaux. Les éléments comprimés en acier étant souvent assez
élancés, un flambement peut se produire. Il est expliqué dans ce qui suit le comportement tant
des poteaux « compacts » que des poteaux élancés. Les courbes de flambement utilisées pour
le calcul des poteaux élancés sont également présentées.

Les poteaux courts, donc compacts, ont un élancement très faible, de telle sorte qu'ils ne sont
pas affectés par un flambement global. Dans ce cas, la résistance à la compression de
l'élément est dictée par la résistance à la compression de la section transversale, qui est
fonction de la classification de la section. Les sections transversales de Classes 1, 2, 3 sont
toutes insensibles au voilement local à ce niveau de la charge axiale et donc la résistance à la
compression de calcul est prise égale à la résistance plastique de calcul de la section:

24
Nc.Rd = Npl.Rd = Afy /γΜ0 (14)

Pour les sections transversales de Classe 4, le voilement local dans une ou plusieurs parois de
la section transversale empêche d'atteindre la charge d'écoulement plastique, et donc la
résistance à la compression de calcul est limitée à la résistance au voilement local :

Nc.Rd = No.Rd = Aefffy /γΜ1 (15)

où Aeff représente l'aire de la section transversale efficace déterminée selon l'article 5.3.5. (cf
également Voilement Local).

Selon leur élancement, les poteaux montrent deux types de comportement différents: ceux qui
sont très élancés présentent un comportement de flambement quasi élastique, tandis que ceux
qui sont moyennement élancés sont très sensibles aux effets des imperfections.

Si lcr représente la longueur critique de flambement, la charge critique d'Euler Ncr est égale à

π 2 EI
N cr = 2
(16)
l cr

et il est possible de définir la contrainte critique d'Euler σcr comme

N cr π 2 EI
σ cr = = 2 (17)
A l cr A

En introduisant le rayon de giration, i = I / A , et l'élancement, λ = lcr / i, pour le mode de


flambement approprié, l'équation (4) devient:

π 2E
σ cr = (18)
λ2

En traçant la courbe σcr en fonction de λ sur un graphique (Figure 6), et en faisant apparaître
la ligne horizontale représentant la plasticité parfaite, σ = fy , il est intéressant de remarquer les
zones idéalisées représentant la ruine par flambement, la ruine par plastification. Le point
d'intersection P des deux courbes représente la valeur théorique maximale de l'élancement
d'un poteau comprimé jusqu'à la limite d'élasticité. Cet élancement limite, où σ cr est égal à la
limite d'élasticité de l'acier, est donné par l'expression :

λ 1 = π [ E / f ]0,5 = 93,9ε
y
(19)

ε = [235 / f y ]0,5 (20)

donc λ1 est égal à 93,9 pour la nuance d'acier S235, à 86,8 pour la nuance d’acier S275 et à
76,4 pour la nuance d'acier S355.

25
σ

Elancement moyen Elancement élevé

P
fy

Point
d'inflexion

λ1 λ

Figure 6: courbe de flambement d’Euler et courbe réelle.

Le comportement réel des poteaux en acier est assez différent du comportement idéalisé décrit
ci-dessus. En effet, les études expérimentales de poteaux réels donnent les résultats illustrés
par des courbes qui sont en dessous des courbes d’Euler (figure 06). Ce qui montre que les
poteaux subissent une ruine par flambement avant d'atteindre la charge de flambement d'Euler
en raison de diverses imperfections de l'élément "réel": défaut de rectitude initial, contraintes
résiduelles, excentricité des efforts normaux appliqués et écrouissage. Toutes ces
imperfections affectent le flambement et, par conséquent, la résistance ultime du poteau..

Ce comportement réel montre de plus grandes différences avec la courbe théorique dans le
domaine d'élancement moyen (représentant les éléments les plus couramment utilisés) que
dans le domaine d'élancement élevé. La réduction la plus importante de la valeur théorique se
situe au voisinage de l'élancement limite λ1.

L'EC3 définit l'élancement réduit (élancement normalisé) λ de la façon suivante :

⎛ λ⎞
λ = ⎜ ⎟ [β A ]
0.5
(21)
⎝ λ1 ⎠
où βA = 1 pour les sections transversales de classes 1, 2, 3 et βA = A eff / A pour la classe 4.

La Figure 7 montre les courbes de flambement de la CECM (a,b,c et d). Elles donnent la
valeur du coefficient de réduction χ de la résistance du poteau en fonction de l'élancement
réduit pour différents types de sections transversales (rapportée à différentes valeurs du
facteur d'imperfection α ).

26
1.2

1
χ
a
0.8 a b
0.6 c b c
d d
0.4

0.2

0
0,2 1 2 ⎯λ 3

Figure 7 - Courbes de flambement de la CECM

L'EC3 exprime les courbes de la CECM par l'expression mathématique de χ :

1
χ= 2
≤1 (22)
φ + [φ 2 − λ ]0,5

2
φ = 0,5[1 + α (λ − 0,2) + λ ] (23)

Le Tableau 5.5.2 de l'EC3 donne des valeurs du coefficient de réduction χ en fonction de


l'élancement de réduit λ . Le facteur d'imperfection α dépend de la forme de la section
transversale de poteau considérée, du sens dans lequel le flambement peut se produire (axe y
ou axe z) et de la méthode de fabrication utilisée pour l'élément comprimé (laminé à chaud,
soudé ou formé à froid). Les valeurs de α augmentent avec les imperfections, sont données
dans le Tableau 7.

Courbe de flambement a b c d
Facteur d'imperfection α 0,21 0,34 0,49 0,76

Tableau 7: Facteurs d'imperfection

Le Tableau 8 aide au choix de la courbe de flambement appropriée en fonction du type de


section laminée ou formée à froid, de ses limites dimensionnelles et de l'axe selon lequel le
flambement peut se produire. Le tableau 5.5.3 identifie les courbes pour les sections soudées
(sections en I et caissons) également.

27
Tableau 8: choix des courbes de flambement

4-5 Vérification vis-à-vis du risque de flambement flexion (sous


effort de compression et moment fléchissant).
Quand leurs liaisons sont rigides au niveau des sections d’extrémités, les poteaux sont alors
soumis à une combinaison de flexion et de compression. Cette flexion accentue d’avantage le
risque de flambement. Par la suite, la vérification doit être plus restrictive et ce, en tenant
compte non seulement de l’intensité des efforts appliqués mais aussi de la distribution (ou
bien de l’allure) des moments fléchissants le long de ce poteau.

4-5.1 Eléments comportant des sections de classe 01 et 02 :


L'approche choisie dans l'Eurocode 3 (supposant une flexion selon les axes y et z) consiste à
utiliser:
N Sd k y M y .Sd k z M z .Sd
+ + ≤1 (24)
χ min Af y / γ M1 Wpl.y f y / γ M1 Wpl.z f y / γ M1

où χ min = Min( χ y , χ z ) représente le facteur de réduction pour le flambement des poteaux, et


μ y N Sd
k y =1− mais k y ≤ 1,5
χ y Af y
μ z N Sd
kz =1− mais k z ≤ 1,5
Et χ z Af y

où k y et k z représentent des facteurs de modification.

28
W pl , y
μ y = λ y (2β My − 4) + −1 mais μ y ≤ 0,90
Wel , y
et
Wpl ,z
μ z = λ z ( 2 β Mz − 4 ) + − 1 mais μ z ≤ 0 ,90
Wel ,z

où βMy et βMz représentent des facteurs de moments uniformes équivalents prenant en compte
la non uniformité du diagramme des moments, cf tableau 9.

Diagramme des moments Facteur de moment uniforme équivalent βM


β M ,ψ = 1,8 − 0,7ψ
Moments d'extrémité

Moments provoqués par


les
charges latérales dans le Pour une charge uniformément répartie: β M ,Q = 1,3
plan

Pour une charge concentrée: β M ,Q = 1,4

MQ
β M = β M ,ψ + (β M ,Q − β M ,ψ )
Moments provoqués par ΔM
les charges latérales plus
les moments d'extrémité

où:

M Q = max M provoqué par la charge latérale seule

et

ΔM = max M pour diagramme des moments sans


changement de signe
ΔM = max M + min M où le signe du diagramme des
moments change

Tableau 9 – Facteurs de moment uniforme équivalent βM

29
4-5.2 Eléments comportant des sections de classe 3
Les éléments comportant des sections transversales de classe 3 soumis à une flexion et à une
charge axiale de compression doivent satisfaire l'expression:

N Sd k y M y .Sd k z M z .Sd
+ + ≤1 (25)
χ min Af y / γ M1 Wel.y f y / γ M1 Wel.z f y / γ M1

On constate que la seule différence par rapport au cas précédent consiste uniquement à
remplacer Wpl par Wel. Les autres expressions demeurent inchangées.

4-5.3 Eléments comportant des sections de classe 4


Les éléments comportant des sections transversales de classe 4 soumis à une flexion bi axiale
et à une charge axiale doivent satisfaire l'expression:

N Sd k y ( M y .Sd + N Sd e N .z ) k z ( M z .Sd + N Sd e N .y )
+ + ≤1 (26)
χ min A eff f y / γ M1 Weff .y f y / γ M1 Weff .z f y / γ M1


• Aeff. représente l'aire de section transversale efficace pour la compression pure
• Weff.y et Weff.z représentent les modules de résistance efficace pour la flexion pure
• eN.z,y représentent les décalages d'axes neutres en comparant la section transversale brute
avec la section transversale efficace (calculée en supposant une compression pure) utilisée
pour prendre en compte le voilement local

4-6 Vérification vis-à-vis du risque de déversement


4-6.1 Cas des poutres soumises à la flexion seule
Les poutres fléchies selon l'axe de forte inertie peuvent présenter une ruine par instabilité dans
le plan de faible inertie. Cette forme d’instabilité implique à la fois une flèche latérale de la
partie de la poutre en compression et une rotation de torsion des sections - le déversement. Le
moment appliqué atteint lorsqu'une poutre flambe par déversement, est appelé moment
critique élastique de déversement. Une approche de dimensionnement de poutres exposées au
déversement doit prendre en compte un grand nombre de facteurs - y compris la forme du
profil, le degré de maintien latéral, le type de chargement, la distribution des moments
fléchissants, les conditions de maintien aux appuis et les imperfections initiales.

La Figure 9 montre le déversement d’une poutre en I chargée par des moments d'extrémité.
Cette poutre n'est pas maintenue latéralement sur sa longueur sauf à chaque extrémité où la
flèche latérale et la rotation de torsion des sections sont empêchées, mais où leur rotation est
libre à la fois dans le plan et hors du plan.

30
z
x
u
M M

L
y
Elévation Coupe

Plan

Figure 9 : déversement d’une poutre en I chargée par moments d’extrémités.

Le moment de calcul de résistance au déversement Mb.Rd d'une poutre non maintenue


latéralement est donc pris égal à :

Mb.Rd = χ LT βw Wpl.y fy/γm1 (27)


avec
1
χ LT =
[ ]
0.5 (28)
φ LT + φ LT 2 − λ LT 2
⎡ ⎤
φ LT = 0 ,5⎢1 + α LT ( λ LT − 0.2 ) + LT ) + λ LT 2 ⎥ (29)
⎣ ⎦
où αLT représente un facteur d'imperfection, pris égal à 0,21 (courbe de flambement a) pour
les profils laminés et à 0,49 (courbe c) pour les profils soudés (contraintes résiduelles plus
élevées).

λ LT est l'élancement réduit vis-à-vis du déversement. Il est défini comme suit :


λ LT = M bRd / M cr ,

Dans le cas d'une poutre à section transversale constante symétrique par rapport à l'axe de
faible inertie pour une flexion suivant l'axe de forte inertie, le moment critique élastique de
déversement est donné par la formule générale :

avec
It = moment d'inertie de torsion
Iw = moment d'inertie de gauchissement
Iz = moment d'inertie de flexion suivant I'axe de faible inertie
L = longueur de la poutre entre points latéralement maintenus

31
C1, C2 et C3 sont des facteurs dépendant des conditions de charge et d'encastrement,
k et kW facteurs de longueur effective.

za = coordonnée du point d'application de la charge


zs = coordonnée du centre de cisaillement.
En convention, l’axe z est toujours orienté positivement du centre de torsion vers la semelle
comprimée.
Les facteurs de longueur effective k et kW varient de 0,5 pour un encastrement parfait à 1.0
pour des appuis simples, avec 0.7 pour une extrémité encastrée et l'autre simplement appuyée.

Le facteur k concerne la rotation de l'extrémité en plan. II est analogue au rapport l/L d'un
élément comprimé.

Le facteur kW concerne le gauchissement d'extrémité. A moins d'avoir pris des mesures


spéciales d'encastrement vis-à-vis du gauchissement, il convient de prendre kW égal à 1.0.

Les valeurs de Cl, C2 et C3 sont données aux tableaux B.l.l et B.1.2 du CCM97 pour différents
cas de charge, ainsi que l'indique la forme du diagramme du moment de flexion sur la
longueur L entre appuis latéraux. Les valeurs en sont données pour différentes valeurs de k.

4-6.2 Cas d’éléments soumis à une combinaison d’effort de


compression et de moments de flexion

4-6.2.1 Eléments comportant des sections de classe 01 et 02 :


L'article 5.5.4 du CCM97 utilise l'équation d'interaction suivante:

N Sd k LT M y .Sd k z M z .Sd
+ + ≤1 (30)
χ z Af y / γ M1 χ LT Wpl.y f y / γ M1 Wpl .z f y / γ M1

où χ z représente le facteur de réduction pour le flambement des poteaux selon l'axe faible,
χ LT représente le facteur de réduction pour le déversement des poutres, et où βM,LT est un
facteur prenant en compte la non uniformité du diagramme des moments, cf Tableau 2.

4-6.2.2 Eléments comportant des sections de classe 03 :

Les éléments comportant des sections transversales de classe 3 doivent satisfaire le critère
suivant:

N Sd k LT M y .Sd k z M z .Sd
+ + ≤1
χ z Af y / γ M1 χ LT Wel .y f y / γ M1 Wel .z f y / γ M1
(31)

32
4-6.2.3 Eléments comportant des sections de classe 04
Pour les éléments ayant des sections transversales de classe 4, le critère à satisfaire est le
suivant:
N Sd k LT M y .Sd + N Sd e N ,z k z ( M z .Sd + N Sd e N .y )
+ + ≤1 (32)
χ z Af y / γ M1 χ LT Weff .y f y / γ M1 Weff .z f y / γ M1

5 Calcul d’assemblages

5-1 Généralités et modes de transmission d’efforts


La conception et le calcul d’assemblages revêtent une importance particulière. En effet, les
constructeurs préfèrent une construction sous dimensionnée à une construction mal
assemblée. Un sous dimensionnement conduirait en cas de chargements excessifs à des signes
prémonitoires de rupture ductile en grandes déformations. Le déchargement de la structure
puis le renforcement remettrait la structure en état de fonctionnement. Par contre, un mauvais
assemblage, conduirait à une rupture brutale et inattendue, mettant en danger les occupants.

Il existe deux familles d’assembleurs : les boulons et les cordons de soudure. Toutefois,
l’usage de pièces intermédiaires, telle que platine ou gousset, est indispensable.

Par ailleurs, les calculs étant basés sur les modes de transmission d’efforts, à savoir :

¾ La transmission par cisaillement : identifiée par l’empêchement du glissement relatif


au niveau des surfaces de contact entre les pièces à assembler entre elles ou avec les
piéces intermédiaires tel l’exemple du couvre joint d’âme ci-dessous illustrant les
possibilités de transmission d’un moment fléchissant, d’un effort tranchant et d’un
effort normal de traction (figure 10 )

a) b) c)

Figure10: mode de transmission par cisaillement d’un couvre joint d’âme.


a) transmission d’un moment fléchissant
b) transmission d’un effort tranchant
c) transmission d’un effort normal de traction

33
¾ La transmission par traction identifiée par l’empêchement du décollement au niveau
des surfaces de contact des pièces à assembler (figure )

Figure11: Exemple de mode de transmission par traction

¾ La transmission par traction et cisaillement identifiée l’empêchement simultané du


glissement relatif et du décollement au niveau des surfaces de contact. (figure )

Figure 12 : Assemblage poteau poutre transmettant simultanément


un effort tranchant et un moment fléchissant

Il est à noter que chaque mode de transmission d’efforts, lui correspond plusieurs modes de
ruine vis-à-vis desquels des vérifications de résistance doivent être effectuées.

Par ailleurs, la conception de l’assemblage dépendra fortement de sa classification en


assemblage rigide semi rigide ou articulé. Les assemblages semi rigides n’étant pas admis par
le règlement parasismique en vigueur (RPA 99 version 2003), nous nous limiterons
uniquement aux cas classiques d’assemblages rigides et articulés.

5-2 Les assemblages boulonnés


Tout d’abord, il est utile de rappeler les composants ainsi que la terminologie utilisée au
niveau d’un boulon d’assemblage.

Figure 13 : composants et terminologie utilisés au niveau d’un boulon

34
Les principales caractéristiques géométriques des boulons sont représentées dans le tableau 10

Tableau 10 : Principales caractéristiques géométriques


Avec :
d : diamètre de la partie non filetée de la vis ;
d0 : diamètre nominal du trou ;
A : section nominale du boulon ;
As : section résistante de la partie filetée ;
dm : diamètre moyen entre le cercle circonscrit et le cercle inscrit à la tête du
boulon.

En ce qui concerne les caractéristiques mécaniques, celles-ci sont représentées dans le


tableau11

Tableau 11 : Principales caractéristiques mécaniques.

5-2.1 Transmission d’efforts par cisaillement


Dans ces cas de figures, il existe deux modes de transmission d’effort: la butée (boulons
ordinaires) et le frottement (boulons précontraints).

5-2.1.1 Transmission par butées (ou boulons ordinaires)


Les risques de rupture associés à ce mode de transmission ainsi que les vérifications qui en
découlent, résident dans ce qui suit :

¾ Le cisaillement des boulons


La vérification à faire :

35
FVSd ≤ FVRd
avec
FVSd : l’effort tranchant sollicitant de calcul revenant à un seul boulon
FVRd : l’effort tranchant résistant de calcul revenant à un seul boulon

FVRd = 0.6 As. fub / γMb pour les classes de boulons ductiles à savoir : 4.6 ; 5.6 et 8.8

FVRd = 0.5 As. fub / γMb pour les classes de boulons fragiles à savoir : 4.8 ; 5.8 ; 6.8 et 10.9
Avec γMb : un coefficient partiel de sécurité pris égal à 1.25 dans ce cas.

¾ Rupture par pression diamétrale des pièces à assembler ou des pièces


intermédiaires

La vérification à faire consiste à vérifier que l’effort résultant dû aux pressions exercées
latéralement par un boulon (à l’intérieur du trou de perçage) sur la paroi considérée, ne doit
pas provoquer de rupture « par déchirement » en raison des possibilités suivantes :
o Epaisseur insuffisante de cette paroi
o Pince ou pas longitudinaux insuffisants
o Forte intensité de l’effort exercé en raison du nombre insuffisant de boulons

A cet effet, l’effort résistant : Fb,Rd = 2.5 α. d. t / γMb


Avec γMb : un coefficient partiel de sécurité pris égal à 1.25 dans ce cas.

¾ Rupture en cisaillement de bloc (article 6.5.2.2) où l’arrachement d’un « morceau »


de la pièce à assembler se produit suivant deux lignes délimitées par les trous de
perçage (figure )

Figure14 : illustration du phénomène de cisaillement de bloc

¾ Rupture en section nette, dans la cas où les éléments à assembler travaillent en


traction (voir paragraphe 4.2 )

5-2.1.2 Transmission par frottements (ou boulons


précontraints)
La résistance de calcul au glissement Fs,Rd par boulon est obtenue par la formule :

avec
Fp,Cd : précontrainte de calcul,

36
μ : coefficient de frottement, fonction de la classe du traitement de surface, donné par
le tableau 1,
n : nombre d’interfaces de frottement,
ks : coefficient fonction des dimensions des trous et donné par le tableau 2,
γ Ms : coefficient partiel de sécurité ; les valeurs recommandées à utiliser sont :
γMs,ult = 1,25 pour les résistances au glissement à l’ELU (état limite ultime)
γMs,ult = 1,40 pour les résistances au glissement à l’ELU (état limite ultime)
pour trous surdimensionnés et oblongs
γ Ms,ser = 1,10 pour les résistances au glissement à l’ELS (état limite de service)

La précontrainte Fp,Cd doit être prise égale à :

Fp,Cd = 0,7 fub As (2)

5-2.2 Transmission d’efforts par traction


La vérification à faire :

FtSd ≤ FtRd
avec
FtSd : l’effort de traction sollicitant de calcul revenant à un seul boulon
Ft,Rd : la résistance de calcul en traction par boulon est obtenue par la formule :

Avec γMb : un coefficient partiel de sécurité pris égal à 1.50 dans ce cas.

Cette vérification s’applique aussi bien pour les boulons ordinaires que précontraints.
Toutefois, la principale différence réside dans le comportement où lorsque les boulons sont
précontraints 80 % de l’effort de traction appliqué est repris par les pièces en contact. Ceci est
particulièrement utile en cas de chargement cyclique où le risque de rupture vis-à-vis de la
fatigue devient imminent.

Une autre vérification vis-à-vis du risque de poinçonnement des pièces à assembler est
importante. A cet effet, l’effort de traction appliqué ne doit pas dépasser l’effort résistant
Bp,Rd., telle que :
Ft,Sd ≤ Bp,Rd
avec

Bp,Rd = 0.6 π dm t fu / γMb

Avec γMb : un coefficient partiel de sécurité pris égal à 1.25 dans ce cas.

37
5-2.3 Transmission d’efforts par traction et cisaillement
5-2.3.1 Cas des boulons ordinaires :

avec une vérification supplémentaire Ft,Sd ≤ Ft,Rd


Avec γMb := 1.50 pour Ft,Rd et γMb := 1.25 pour FV,Rd

Par ailleurs, il est également nécessaire de vérifier les risques de rupture vis-à-vis:
o de la pression diamétrale
o du cisaillement de bloc
o et du poinçonnement.

5-2.3.2 Cas des boulons précontraints :

La résistance au glissement est affectée de manière défavorable par la présence de l’effort de


traction.. En effet, on sait que la transmission par cisaillement se fait par frottement donc par
pression de contact. Or cette pression est diminuée par les forces extérieures exercées sur les
boulons.

Sachant que la plaque équilibre environ 80 % de la force extérieure, la pression de contact :

Fc = Fpcd – 0.8 Ft

Elle doit être en conséquence calculée par les relations suivantes.

La résistance au glissement à l’ELU :

La résistance au glissement à l’ELS :

5-2.4 Dispositions géométriques


Les dispositions géométriques des boulons doivent se faire conformément aux dispositions
prévues par les deux règlements et ce, dans l’esprit de veiller à donner une résistance
minimale aux pièces à assembler vis-à-vis des risques de rupture par pression diamétrale
(prescription de pinces et pas minimaux), à assurer un minimum d’étanchéité vis-à-vis de la
corrosion pour les pièces en contact (prescription de valeurs maximales pour les pas) et enfin
faciliter la mise en œuvre tels que le passage de clés de serrage.

38
5-2.5 Distribution d’efforts sur des groupes de boulons
La distribution des efforts sur les boulons ou rangées de boulons doit d’abord tenir compte des
points suivants :
¾ Du type d’effort à transmettre (Moment ou effort tranchant ou de traction)
¾ du mode de transmission de cet effort à distribuer (cisaillement, traction ou
cisaillement et tracion)
¾ du type d’assemblage (rigide ou articulé)
¾ du type de distribution à adopter (élastique ou plastique) et de sa cohérence avec
l’analyse globale adoptée pour la structure (élastique ou plastique).
¾ Et enfin des considérations d’équilibre de toutes les pièces à assembler vis-à-vis des
efforts appliqués.

5-3 Les assemblages soudés : Calcul des cordons de soudure


Dans ce qui suit, nous ne traiterons que l’aspect lié aux calcul et dimensionnement des
cordons de soudure.

Selon la géométrie des pièces à assembler, il existe plusieurs types de cordons : d’angles, en
entaille, en bout à pleine pénétration, en bout à pénétration partielle, et en bouchon (voir le
tableau 12 ci dessous).

Tableau 12 : Types courants d’assemblages soudés.

39
Toutefois, du point de vue des calculs, et moyennant une définition appropriée des plans
critiques pour chaque type de cordon, nous pouvons retenir essentiellement deux types, à
savoir :

¾ Les soudures en bout à pleine pénétration où aucun calcul de résistance n’est


nécessaire, pour peu qu’il assure la continuité de la matière sur toute l’épaisseur des
pièces à assembler et que le métal d’apport ait une résistance au moins égale à celle du
métal de base.

¾ Les cordons d’angle : lesquels peuvent être vérifiés par deux méthodes : la méthode
réelle et la méthode simplifiée. La méthode réelle est la plus précise. Toutefois, elle
nécessite des calculs plus développés, et qui consistent à faire des projections de
contraintes normales et tangentielles sur un repère tridimensionnel lié au plan critique.
Ensuite, la vérification du cordon se fait vis-à-vis du critère de rupture de Von Mises.
Quant à la méthode simplifiée, celle-ci est moins précise que la précédente. Elle est
cependant plus facile à utiliser et ses résultats mettent d’avantage en sécurité. Elle est
brièvement exposée ci-dessous.

La méthode simplifiée est basée sur des résultats expérimentaux obtenus suite à l’étude du
comportement réel d’un cordon d’angle en fonction de la direction de l’effort auquel il est
soumis (figure 15).

Figure 15 : Résistance des soudures d’angle

40
Les On remarque sur cette figure que c’est le cordon latéral qui résiste le moins. En effet, la
valeur de sa résistance constitue la borne inférieure des résistances des cordons de soudure.

Quel que soit l’orientation du cordon considéré, le principe de la méthode consiste à supposer,
le cordon comme étant latéral. Par conséquent, les contraintes développées dans le plan
critique seront supposées réduites uniquement aux contraintes tangentielles longitudinales. La
vérification de cette contrainte peut s’écrire :

(
τ ≤ f v ,wd avec f v ,wd = f u / β w γ Mw 3 )
Et l’effort résistant de calcul pour un cordon de gorge a et de longueur L vaut Fw,Rd :

(
Fw ,Rd = a .L.f v ,wd = a .L.f u / β w γ Mw 3)
Finalement, quelle que soit la direction de l’effort sollicitant Fsd par rapport au cordon, on
doit vérifier :
Fsd ≤ Fw,Rd

Par ailleurs, en ce qui concerne la gorge a, celle-ci doit faire l’objet d’un
prédimensionnement, et ce, afin d’assurer que l’apport d’énergie apporté lors du soudage soit
suffisant pour faire fondre localement le métal de base, d’une part. Et d’autre part, une gorge
surdimensionnée est synonyme de grande quantité de chaleur susceptible de fondre
excessivement les pièces à assembler. Il faut alors trouver un compromis entre les deux
extrêmes de manière à obtenir un cordon qui satisfait ces deux exigences.

Une méthode pratique de prédimensionnement de la gorge est donnée en figure 16. Il s’agira
ensuite de vérifier les résistances réglementaires.

Figure 16 : Abaque de prédimensionnement de la gorge a.

41
6 Exemples de calcul

6-1 Exemple 01 : portique de longue portée à une seule traverse


Soit le portique continu de type HEA 600 en acier S235 avec fy = 235 MPa et fu=340 MPa. Ce
portique à une seule travée de 25 m de portée et de 7,50 m de hauteur, est encastré à ses deux
extrémités A et D dans ses deux plans principaux (plan du portique xAz et plan
perpendiculaire xAy) (figure 17).L’orientation des sections et des poutres se fait dans le sens
d’un meilleur rendement de l’utilisation du matériau acier. Autrement dit, tous les axes
principaux de forte inertie (axes y’y) sont perpendiculaires au plan du portique. Des poutres
secondaires régulièrement espacées de 2.50 m sont fixées sur la semelle supérieure de la
poutre traverse BC. Des charges supposées uniformément réparties sont appliquées sur la
poutre traverse BC avec qg = 2,5 KN/ml la charge due aux actions permanentes, et qq= 1,5
KN/ml la charge due aux actions d’exploitation et qw= -8,0 KN/ml la charge transmise par les
pannes suite aux pressions de soulèvement dues au vent sur les couvertures. Les diagrammes
de distribution des efforts internes à l’ELU sous les combinaisons 1,35G+1,5Q et G+1.5W,
sont illustrés aux figures ci-dessous. Les longueurs de flambement des poteaux sont comme
suit : lky = 0.88l0 = 6,60m et lkz = 1.50 m (la distance entre les lisses de bardage). Vérifier,
selon l’Eurocode03 ;

1- Le portique à l’état limite ultime de résistance des sections


2- Le portique à l’état limite ultime vis-à-vis des risques de flambement
3- Le portique à l’état limite ultime vis-à-vis des risques de déversement (uniquement
sous la combinaison G+1.5W)
4- En raison du problème de transport, la poutre traverse BC a été découpée en deux
tronçons égaux et assemblés ensuite par platine d’extrémité au milieu selon le détail
présenté ci-dessous. Les platines ont chacune une épaisseur de 35 mm et sont
supposées épaisses. Les boulons utilisés sont de type précontraints, de type M22 et de
classe 8.8. Le diamètre de chaque trou est de 24 mm. Le coefficient de frotement μ =
0.3 et les trous seront supposés surdimensionnés. On vous demande de vérifier cet
assemblage aux états limites ultimes de résistance.
5- Calculer les gorges cf et cw des cordons de soudure reliant la platine à la poutre en
adoptant quatre (04) cordons reliant la platine aux semelles et deux (02) cordons
reliant la platine à l’âme avec lf = b-tw et lw= 250 mm ; lf et lw étant respectivement les
longueur de chaque cordon platine-semelle et platine-âme.

42
Figure 17 : Vue du portique (orientation des sections transversales)

Figure 18 : Détail de l’assemblage


Notas :
tp = 35 mm c = 95,0 mm s = 160,0 mm nombre de rangées de boulons n = 6
Espacements réguliers entre rangées de boulons e = 80 mm.

43
a) Moments fléchissants Myy sous 1.35G + 1.5Q

b) Efforts tranchants Vzz sous 1.35G + 1.5Q

c) Efforts Normaux N sous 1.35G + 1.5Q

Figure 19 : Diagrammes des efforts internes sous 1.35G + 1.5Q.

44
a) Moments fléchissants Myy sous G + 1.5W

b) Efforts tranchants Vzz sous G + 1.5W

c) Efforts Normaux N sous G + 1.5W

Figure 20 : Diagrammes des efforts internes sous G + 1.5W

45
Figure
21 : Déformée du portique sous 1.35 G + 1.5 Q

Figure 22 : Déformée du portique sous G + 1.5 W

Solution de l’exemple 01

1. Vérification des sections transversales à l’ELU:


• La structure étant symétrique, on ne considèrera que la moitié.
• Sections dangereuses : Pour les deux combinaisons
1.35G+1.5Q
G+1.5W
Il s’agit du point B (ou C).
9 Efforts maximums sous 1.35G+1.5Q :

Coté poteau : =356.9 KN.m

69. 32 KN

=-99.67 KN ……………. (Compression)

46
Coté poutre : =356.9KN.m

99. 67 KN

=-69. 23 KN …………….. (Compression)

9 Efforts maximums sous G+1.5W :

Coté poteau : =347KN.m

67. 38 KN

=+97.01 KN …………………. (Traction)

Coté poutre : =347KN.m

97. 01 KN

=+67.38 KN………………… (Traction)


Nous constatons que les efforts dus à la première combinaison sont supérieurs à ceux de la
deuxième. Par conséquent, la vérification portera sur les efforts dus à (1.35G+1.5Q).
• Classe des sections transversales :

Classe(01) ≤ classe du HEA600 ≤ classe(02)


(Flexion simple) (Compression seule)
• Interaction (M-V)

= ( ) = 93.2* ( *

= 1264.5 KN

On voit bien que = (99.67 KN) < ( ) = (532.25KN)

Pas de réduction des moments résistants en raison des efforts tranchants V.

• Interaction (M-N)

Il s’agit de sections comportant des semelles, la condition de non interaction entre M et N


est :

47
≤ Min (0.25* ; ) avec : = A*

=226.46*23.5=5321.8 KN;

=76.46cm2 (=99.67) < Min (1330.45 ; 898.4 KN)

Pas de réduction due à N

La vérification aura lieu uniquement sur M

≤ avec = 356.9 KN.m

ET = * = 5350.38* = 1257.34 KN.m

On voit bien que ≤ toutes les sections du portique sont, sous les deux

combinaisons, vérifiées à l’E.L.U de résistance des sections transversales.


2. Vérification vis-à-vis des risques de flambement :

Il s’agit d’effectuer des vérifications pour des éléments qui doivent être comprimés et fléchis.
Toute fois, sous la combinaison (G+1.5W) les éléments du portique ne sont pas comprimés
mais tendus !!
Par conséquent, la combinaison G+1.5W n’est pas concernée par cette vérification .nous
nous limiterons uniquement aux efforts dus à la combinaison 1.35G+1.5Q.
2.1) Vérification des poteaux :
o longueurs de flambement :
= 0.88l0 =6.60m et = 1.50m

= = =26.43 ; = = 21.24

= = =0.28 > 0.2 ; = 0.23> 0.2

o Choix des courbes de flambement :

Par rapport à l’axe y : courbe (a) et Par rapport à l’axe z : courbe (b)

(Car et < 40mm) = 0.982 et = 0.989 = =0.982

La vérification à faire :

48
=? = = 1.8-0.7* = 2.12 avec

=- = -0.455 ; ( )

= (2 =0.18

=0.996

Finalement, la vérification des poteaux se fera comme suit :

0.021+0.312=0.333<1 Donc c’est vérifié.

2.2) Vérification des poutres :

longueurs de flambement :

Distance entre les pannes=2.5m

= = =100.11 ; =

= =1.07 ; = =0.38

Choix de courbes de flambement : /y : courbe (a) ; / z : courbe (b)

=0.617 ; =0.934 =Min ( ; )=

=? = ; = 439.45 KN.m

ΔM = 356.91 + 265.65 = 622.56 KN

49
= =1.031 = 1.031

Finalement, la vérification à faire :

vérifié

3.) vérification à l’E.L.U vis-à-vis des risques de déversement et ce, uniquement sous
G+1.5W
Sous cette combinaison, les éléments du portique sont à la fois fléchis et tendus la
vérification au déversement se fera uniquement vis-à-vis des moments fléchissant :

3.1) vérification des poteaux :


Dans ce cas

Pour la longueur de maintien latéral L, on prendra la hauteur total du poteau, ce qui constitue
le cas le plus défavorable. A noter que dans ce cas de combinaison (G+1.5W), les lisses de
bardage ne peuvent pas empêcher le déversement des poteaux et ne peuvent donc pas
constituer des appuis latéraux L=7.5 m

Le poteau n’étant pas chargé latéralement

50
Courbe (a) :profilé . laminé
=1041.3 KN.m

Donc la stabilité des poteaux est vérifiée.


3.2) vérification de la stabilité des poutres au déversement :
Dans ce cas la section dangereuse ce trouve à mi- travée avec

La vérification se fera sous :

L= la portée totale de la poutre = 25.00 m (les pannes ne peuvent constituer des appuis
latéraux sous la pression de soulèvement due au vent).

Le point d’application des charges


transversales

L’axe Gz est orienté positivement vers la semelle


inférieure comprimée

51
*

= 723.07 KN.m
=1.318

Courbe (a) (profilé laminé)

La stabilité de la poutre est vérifiée

4.) Vérification de l’assemblage :


Dans cet assemblage, nous avons :

sous 1.35G+1.5Q :

Sous G+1.5W :

Les efforts étant assez proche et a fin de simplifier la vérification tout ont restant
dans le cas le plus défavorable, nous prendrons un moment max
(du à la première combinaison) et un effort normal de
traction (du a la seconde combinaison) .

C=95mm

80 mm

80 mm

80 mm

80 mm

80 mm

C=95mm

52
Les distances d1, d2 et d3 des rangées supérieures par rapport au centre de gravité de la semelle
inférieure sont comme suit :

• Distribution de et de sur les rangées des boulons

La transmission de ces efforts se fera par traction, l’effort normal revenant à


chaque rangée (i) de boulons s’écrit :
• Distribution de (ou bien détermination des ):

Étant appliqué / au CDG de la section seules les trois rangées


supérieures ou (inferieures) sont tendues.

En supposent une distribution linéaire élastique de Msdy entre les rangées des
boulons, on peut écrire :

• Distribution de (ou bien détermination des ):

L’effort normal est distribué uniformément sur les six (06) rangées de
boulons =11.23 KN i=1,… ,6
Finalement l’effort normal total par rangée :

Il s’agit des boulons M22 de classe 8.8

53
• Vérification :
a) Vérification vis à vis du décollement des platines :

Il faut vérifier avec n=2 et


Classe 8.8 et

Et n* >

b) Vérification vis à vis du moment résistant :


avec =339.36KN

=350.83KN.m

c) Vérification au poinçonnement de la platine :

(N1 / 2) ≤ Bp,Rd avec Bp,Rd = 0.6 π dm tp fu / γMb

N1 / 2= 134.2 KN
Bp,Rd = 0.6 π dm tp fu / γMb = 0.6 * π.* 3.45 * 3.5 * 34 / 1.25 = 619.09 KN
vérifié

5).Calcul des gorges des cordons de soudure cf et cw


De la même manière que précédemment on perdra :
et

et

Distribution de sur les cordons de soudures :

Deux hypothèses :
9 On supposera que est équilibré uniquement par les cordons platine-semelles.

9 On supposera que est équilibré par la totalité des cordons.

Par conséquent : soient les efforts revenant à chaque cordons semelle-platine et

âme-platine respectivement.

54
Avec :

Due à M Due à N

Avec :

on peut également calculer la longueur totale des cordons et diviser Nt,sd proportionnellement
la longueur.

= 246.32 KN

Et =11.23 KN

Les vérifications :
1) (cordons platines-semelle)

A.N :

D’après l’abaque de prédimensionnement 9.5mm (platine)

Et 6.5mm (semelle) (A B)

2)

On trouve alors que l’abaque donne 9.5 (platine)

Et 3.5 9.5mm (ame) On adoptera

6-2 Exemple 02 : assemblage boulonné


Une cornière 100×100×10, chargée en traction, doit être assemblée à un gousset de 10 mm
d’épaisseur. La cornière et le gousset sont constitués d’un acier de nuance S235. Huit boulons
en acier de 16 mm de diamètre et de classe de qualité 5.8 sont disposés en quinconce pour
attacher une aile de la cornière au gousset. Calculer selon l’EC03, l’effort résistant de calcul
de l’assemblage présenté sur la figure ci-dessous.

55
Figure 23 : Détail d’assemblage boulonné d’une simple cornière sur un gousset.

Solution de l’exemple 02

9 Calcul de l’effort résistant VRd : 
 
   
 

 
a‐ Calcul de VRd1 : 
 
 

 
              VRd1=251.2 KN. 
 
b‐ Effort résistant vis a vis de la pression diamétrale : 

Le risque d e rupture par pression diamétrale existe aussi bien dans le 
gousset que la cornière. Toutefois, ces deux pièces ont la même épaisseur et 
sont soumises à la même force. Donc la vérification d’une seule pièce suffit. 
 
     Avec n=8. 
  

56
                   

              α=0.555                       . 
                     
                       
                  
 
 
                                                       VRd=251.2 KN. 
9 Assemblage long : 
l: distance entre les boulons extrêmes. 
l=7*3=21 cm. 
15d=15*1.6=24 cm. 

On voit que l<15d               VRd ne doit pas être réduit. 
 
6-3 Exemple 03 Assemblage barre de palée de stabilité à un nœud de
portique
Soit l’assemblage poteau poutre et barre de palée de stabilité représentée dans la figure ci-
dessous. L’effort normal de traction transmis par la palée est de 400 KN. L’assemblage se fait
par boulons ordinaires de type 6.8.La palée est inclinée d’un angle de 45 degrés par rapport à
l’horizontale. L’épaisseur des platines est de 20 mm.

Gousset ép 13 mm
2*(120 * 120*12)

Figure 24 : Détail d’assemblage boulonné d’une palée de stabilité à un nœud de portique.

57
1. Dimensionner l’assemblage de liaison palée gousset
2. Dimensionner les assemblages de liaison platine poteau et platine poutre (voir figure)
3. Dimensionner les cordons de soudure entre le gousset et les platines (épaisseur des
platines 20 mm)

Solution de l’exemple 03

1) Dimensionnent de  l’assemblage de liaison palée‐gousset : 
• Distribution de Nu sur les boulons              calcul de Fvsd   

Soient :        n= nombre de boulons ; n= 02  
et  p= nombre de plans de cisaillement ; p=02 
 
On a,               = 100 KN. 
Boulons de classe 6.8          fyb=480 MPa et fub=600 MPa 
 
                Classe fragile                                          

                                 
                            
 
On adopte des boulons de type M27 avec     et do=30 mm . 
 
• Vérification de la pression diamétrale exercée sur la cornière : 

 
 
=     =100 KN.      Et   = 2,5        
On dispose les boulons de telle sorte que α =1.

c à d :                     on prend donc   

                                       on prend donc   


 
                   = 2,5     = 220,32 KN    La cornière est vérifiée    

58
• Vérification de la pression diamétrale sur  gousset : 

=                            
= 2,5                       = 2,5        

=238,68 KN  avec ( =1 en raison de la même disposition que celle des 

cornières, c à d on  adopte   cm  et p1=11,5cm ) 
           =200KN)     =238,68KN) 
Le gousset est vérifier vis a vis de la pression diamétrale  
 
REMARQUE :( calcul indispensable) 
Il faudrait également vérifier la rupture en en section brute et nette 
 
Anette =Abrute 2(n. d0.tcorniere) 
Abrute=2. (0,19. L2)=0,38 L2=0,38. 122 
Abrute=54,72cm2 
Anette= (54,72 2(2 . 3 . 1,2)  
Anette=40,32cm2 
™  

              Section brute vérifié  
™  

              Section nette vérifié  
 
2) Liaison platine‐poteau et platine‐poutre : 
 
Il  faut  adopter  une  disposition  symétrique  par  rapport  à  la  bissectrice  de 
telle  sorte  que  la  réaction  résultante ,  soit  portée  par  cette  même 
bissectrice. Pour cela,  il faut que : 

59
 
 
  
Et          on prend         
                     d’où     =      

Soit donc la liaison poteau‐platine composée de deux rangées de boulons : 
   constitue l’effort de  traction à équilibrer par   ces rangées. 
 constitue l’effort de cisaillement à équilibrer par ces rangées. 
Donc             . )=141,42 KN 
¾ Distribution de    :         calcul de  =  

 =35,35 KN 
¾  Distribution de            calcul de   

=35 ,35 KN 
• Les boulons travaillent simultanément à la traction et au 
cisaillement : 

    La vérification à faire : 
   

       Et       

                 

On adopte des boulons de type M20, avec        et      

60
• Vérification supplémentaire à la traction seule : 

  Avec   0,9.  

=88, 2 KN 
                   C’est vérifié 
 
• Vérification à la pression diamétrale de la platine : 

 
On dispose nos boulons de telle sorte que : 
       Et        
 =6,6 cm  on prend    
                        
= 2,5                  = 2,5     =272 KN    
              C’est vérifié 
• Vérification au poinçonnement de la platine : 

La vérification à faire est :     avec      
 =0,6 . ( ).  

32,4 mm= 3,24 cm 
   =332,23 KN 
(=35,35)            C’est vérifié 
 
3) Cordon de soudure gousset‐platine : 
On a deux cordons de soudure, on utilise la méthode simplifiée : 
   

=  
On pré‐dimensionne a :   d’après   l’abaque ; 3.5  
On adopte une gorge a=8mm        L .  

 AN: L .           L  

On adopte L=10cm en disposition symétrique.  

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6-4 Exemple 04 Assemblage articulé par platine d’extrémité

Soit l’assemblage de type articulé d’un poteau HEA 200 avec une poutre IPE 300. Cet
assemblage est réalisé par platine d'extrémité (voir figure) au moyen de boulons ordinaires
non précontraints. Cette platine d’extrémité présente les dimensions suivantes :
hauteur =230mm, largeur=200mm épaisseur= 10mm.
Les boulons utilisés sont de type M20 et de classe 8.8. La poutre est soudée à la platine par
deux (02) cordons de soudures de Gorge a = 4 mm et de longueur l= 230mm. L’acier utilisé
est de nuance S235 avec une limite d’élasticité fy= 235 N/mm2 et une résistance ultime
fu=360N/mm2
1- Calculer l’effort tranchant maximal VRd que peut transmettre cet assemblage
2- Calculer l’effort normal maximal de traction Nt,Rd que peut transmettre cet
assemblage
3- Vérifier cet assemblage lorsqu’il transmet simultanément un effort tranchant
Vsd=0.6*VRd et un effort normal de traction NtSd = 0.6*NtRd .

Platine d'extrémité 230 ×200 ×10 en acier S235 avec un espace vertical gv= 35 mm
Pince longitudinale entre la 1ère rangée de boulons et le bord adjacent de la platine el = 45mm
Entraxe longitudinal des rangées de boulons pl = 70 mm
Pince transversale entre la 1ère ligne de boulons et le bord adjacent de la platine e2 = 50 mm
Distance séparant le bord du poteau de la ligne de boulons e2,c = 50 mm
Entraxe transversal des lignes de boulons p3 = 100 mm
Boulons de type M20 – 8.8 ; Nombre total de boulons n = 6 ;
Aire résistante du boulon As = 245 mm2 , Diamètre nominal du boulon d = 20 mm
Diamètre des trous do = 22 mm, Limite d’élasticité fyb = 640 N/mm2
et Résistance ultime en traction fub = 800 N/mm2.

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