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ANALYSE DU CONTENU PÉDAGOGIQUE DU SYSTÈME D'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 

RELATIF AU BTP EN
VUE DE SA PRÉPARATION À LA PÉDAGOGIE PAR LE BIM.

Résumé

Abstract

Sommaire

Introduction générale

Contexte générale de l´étude


Problématique
Objectif et Plan de l´étude

Chapitre I : État des lieux

Introduction

I- Transition digital et BTP

I-1 Digitalisation du bâtiment

I-2 Amélioration des conditions de travail

I-3 Outils numériques au centre de la transition digitale du BTP 

I-3-1 Histoire

I-3-2 Concept BIM

I-3-3 Éléments déclencheurs

I-3-4 Développement des nouvelles capacités

I-4 Digitalisation et l´enseignement supérieur

II- Les parcours de formation du BTP au Maroc

III- L´approche BIM et l´enseignement de BTP

III- 1 Nouveaux défis de l’enseignement à l’ère de l’approche BIM

Conclusion

Chapitre II : Méthodologie Globale

Introduction

I- Démarche de l´étude

I-1 Enquête qualitative

I-2 Enquête quantitative

Conclusion
Chapitre III : Résultats et Analyse de l´étude

Introduction

I- Résultats de l´étude

II- Analyse de l´étude

Conclusion

Conclusion générale :

Bilan
Recommandations
Perspectives

Bibliographie

Annexes
Introduction :
Le système éducatif marocain s’est lancé dans l’intégration de la formation BIM dans les
universités, écoles BTP et architecture Un dilemme important aux étudiants qui avaient le plaisir
de dessiner des croqués à la main et de faire des calculs structures avec plusieurs types de
logiciels. Or, la communication s’est changée, et les travaux vont plus vite grâce aux outils
numériques collaboratifs, plusieurs personnes travaillent sur la même tâche.
Une mobilisation importante de l’industrie de la construction, ses caractéristiques résident dans sa
fragmentation, et dans le fait que les différents acteurs impliqués dans les projets de construction
proviennent de différentes organisations, et travaillent ensemble de manière temporaire afin
d’atteindre un objectif commun.

« L’enjeu BIM est d’intégrer tout le projet dans un même objet numérique, d’intégrer les acteurs
contributeurs dans une même organisation étendue qui se coordonne via l’outil et, dès les phases
amont, d’intégrer les évolutions à venir lors du cycle de vie » (Garel 2011 :47).
Un ou plusieurs modèles virtuels sont utilisés et permettent d'effectuer cet objectif collaboratif,
parmi, la modélisation (architecturale, structurel, installations techniques, etc.), des analyses et
simulations (énergétiques, calcul structurel, détections des conflits, etc.), des contrôles (respect
des normes, du budget, etc.) et des visualisations.
Le Building Information Model / Modeling / Management qualifie à la fois une maquette
numérique, un travail de modélisation partagés des bâtiments, et une méthode/processus de
coordination et de gestion de la vie des bâtiments s’appuyant sur cette technologie. Cette «
technologie d’organisation » (Terssac & Bazet 2007) est alors posée comme garante du travail
collaboratif durant la vie du bâtiment.

D’un côté, Les études ont montré que, les universités sont confrontées à des défis importants dans
leurs efforts pour introduire l’approche BIM dans l’enseignement. Un dilemme important est lié
au fait que le secteur reste largement basé sur le fait que l’enseignement de l’architecture,
l’ingénierie et la construction doit s’adapter, se structurer et évoluer pour répondre aussi bien aux
défis actuels qu’à ceux du futur (Becerik-Gerber, Gerber et Ku, 2011), car les programmes de
formation semblent s’ancrer plus dans le passé que dans le présent et l’avenir (Conrad Boton,
Daniel Forgues, Gilles Halin).

Lors de mes échanges avec des dirigeants d’entreprises au sujet BIM, ils m’ont confirmé que les
firmes d’architecture, d’ingénierie et de construction aussi rencontrent des difficultés à investir
dans le BIM et à l’implémenter, vu le manque des personnels qualifiés, avec une bonne
connaissance des enjeux liés à l’approche BIM. Pour combler à ces difficultés; à mon avis
l’intégration d’une formation pédagogique qui tient en compte la métamorphose du secteur et son
évolution, sensibilise est offre plus aux étudiants une meilleure compréhension des enjeux des
différentes pratiques nécessaires à la coopération tant dans les étapes de conception (production)
que de partage (communication).
Et suite á mon parcours en génie civil et ma formation en matière de construction, j’ai enseigné
plusieurs modules BTP dans l’enseignement supérieur publique et privée, pendant ma dernière
mission en tant que directrice pédagogique et responsable de filière génie civil à l´ école des
nouvelles Sciences de l´ingénierie, j’ai constaté les difficultés rencontrées au cours du
recrutement des enseignants et dans l´élaboration des plans d´étude pour répondre aux besoins de
certains formations et assurer des acquis adéquates á la demande du marché; rarement de trouver
des responsables universitaires et des professionnels conscients des enjeux liés à l’approche BIM
ainsi sa pédagogie.

Dans cette recherche, nous allons analyser le contenu pédagogique du système d'enseignement
supérieur relatif au BTP en vue de sa préparation à la pédagogie par le BIM.
Pour ce faire nous allons voir, si les programmes actuels en BTP cohérent bien avec le besoin des
projets labélisé BIM, à travers, les compétences des enseignants et responsables pédagogiques
s’il sont préparés d’avance pour encourager les futurs collaborateurs autour de la maquette
numérique, aussi les prérequis de programmes BTP qui favorisent l’innovation et l’acculturation
des projets BIM, et les préconisations et amélioration pédagogiques à adopter pour faciliter
l’intégration de la pédagogie BIM dans l’enseignement supérieur marocain.

Pendant cette recherche nous allons décortiquer plusieurs programmes pédagogiques de BTP en
présentant et analysant leurs modules enseignés, les compétences de responsables de formation et
les enjeux pédagogiques dans le BTP pour l’insertion du BIM. Nous allons mettre en exergues
l’usage des outils numérique et les bonnes pratiques liées aux standards, la collaboration entre
étudiants, la pédagogie par projet, aussi les formations BIM, en détaillant leurs prérequis, les
compétences des professeurs et des étudiants exigées par l’organisme de formation, ainsi que
l’engagement des responsables pédagogiques; en vue de réussir l’implantation de la pédagogie
liée au BIM et de connaître sa différence à celle de BTP.

Pour la vérification du terrain, nous allons mener deux types d’enquêtes, une première qualitative,
et une deuxième quantitative, à travers, nous aurons plus d’ampleurs concernant les outils
didactiques et pédagogiques implémentés dans l’enseignement BTP ainsi que BIM, cette
méthodologie de recherche nous simplifiera la compréhension des dimensions techniques,
économiques et organisationnelles que cela implique, il va nous permettre davantage d’avoir plus
de visibilité de l’état actuel du cursus BTP d´enseignement supérieur au Maroc, on se préparant à
la pédagogie en BIM. Et ce, afin de pouvoir peut-être en tirer des conclusions et des pistes pour
une performation de la pédagogie BIM.

Objectif et Plan
Analyse du contenu pédagogique des différents systèmes d´enseignement supérieur relatif au
BTP pour :
 Savoir le positionnement de cette pédagogie en BIM,
 Faciliter son introduction pour chaque niveau d´étude.

Pour ce faire, dans un premier chapitre, nous allons définir le BIM et présenter une vue holistique
de ses aspects historique et technique, et nous allons découvrir comment l´enseignement
marocain a vécu l’expérience d’intégration de la digitalisation dans leurs parcours de formations,
ainsi que son évolution et nous allons creuser un peu plus dans les détails des parcours de
formation en BTP au Maroc á savoir : les prérequis, les modalités de formation, les outils
technologiques utilisés, les débouchés de formations. Et pour en restituer plus d’informations.
Dans le deuxième chapitre, nous allons mener une enquête qualitative semi-directif et une
enquête quantitative, afin d´avoir des idées sur l’attitude des enseignants, étudiants,
professionnels et dirigeants de formation au Maroc du niveau bac+2 à bac+5, plus nous allons
détailler la situation actuelle de la pédagogie en BIM ainsi, son contenu, en le comparant avec
celle d’autres pays, en justifiant notre enquête qualitative et quantitative dans ce sens
Et nous terminerons cette recherche par un troisième chapitre, en concluant par une matrice
SWOT pour définir les points forts et faibles du contenu pédagogique en BIM dans l
´enseignement supérieur marocain, en proposant des pistes de développement pour les écoles
investiguées et pour l’ensemble de l’enseignement BTP.
Chapitre I : État des lieux
Introduction
Aujourd’hui, le numérique est présent dans tous les domaines. Dans les sociétés des
services évidemment, dans la finance, mais aussi dans la mécanique, l’aéronautique ou
l’automobile. Dans ces secteurs industriels, les outils numériques ont radicalement
changé les processus de travail et ont permis une augmentation de la productivité, une
réduction des coûts et des délais et une amélioration de la qualité.
Après avoir connu une mutation importante, dans les années 1980, avec la mise sur le
marché des premier logiciels de dessins assisté par ordinateur, architectes et
concepteurs sont en passe de connaître une nouvelle révolution, liée á l´intelligence
artificielle et la conception générative : Le secteur de la construction est aujourd’hui au
début d’une mutation tant en matière d’outils et de solutions que de processus de
travail.
En tête de la révolution numérique du bâtiment, on trouve donc l’émergence de
nouveaux outils digitaux et collaboratifs. Ce dernier point, la collaboration, est d’ailleurs
particulièrement mis en avant par ces dispositifs intelligents. En effet, l’importance de la
synergie entre les différents acteurs d’un projet de construction a une grande influence
sur tous projets.

I- Transition digital et BTP :

Depuis plusieurs années, une ère nouvelle du bâtiment se profile,


où collaboration, technologie et digitalisation sont les maîtres-mots. Une volonté
commune de renouveler l’image du secteur se propage entre les grosses et petites
entreprises, les artisans, les start-ups et l’État. Au programme de cette révolution
numérique : renforcer la sécurité des travailleurs, regagner la confiance du public,
s’aligner sur les problématiques environnementales et faciliter le quotidien des
entrepreneurs du bâtiment. Retour sur les enjeux actuels de la transition digitale du
BTP, de sa prise de direction à ses principaux outils. 
L´intelligence artificielle ouvre des champs du possible qui sont immenses. Elle permet
avant tout d´accélérer de facon exponentielle les processus de conception : grâce á des
algorithmes,tels que la conception générative (ou generative design) un concepteur est
en effet capable de proposer, en quelques minutes, plusieurs formes de bâtiments ou
plusieurs agencements d´espaces et de mobiliers, en fonction des contraintes et des
objectifs propres au projet. Cela démultiplie la créativité de l´architecte ou du
concepteur, faisant de la technologie un véritable allié, un collaborateur.
I-1 La digitalisation du bâtiment : une transition nécessaire

L´innovation dans l´ingénierie de la construction est désormais très largement portée


par la maquette numérique où chaque intervenant modélise les informations
nécessaires á la conception de l´ouvrage, du suivi de sa réalisation à son exploitation. Ce
savoir-faire est désormais une réalité au Maroc et il concerne la phase de conception, de
suivi de réalisation et d´exploitation.

Le plan Maroc digitale s´articule autour de trois piliers :

Plus qu’inévitable, entamer ce virage numérique est aussi absolument nécessaire pour
plusieurs raisons : 

Pour l’avenir du secteur tout entier

Par rapport à d’autres industries, la branche du bâtiment a fait une entrée tardive dans
le digital. Après une prise de conscience collective, le besoin d’innovation se fait
actuellement ressentir à de nombreux niveaux : productivité, gestion administrative,
relation client, sécurité, pénibilité au travail… 

En réponse, les jeunes start-ups se multiplient pour proposer des solutions concrètes à


ces problèmes venant ternir l’image d’un secteur pourtant indispensable à l’économie
du pays. 

Ces solutions s’étendent à tout le cycle de vie d’un bâtiment, et pas seulement à
l’échelle d’un chantier : de l’étude de faisabilité du projet jusqu’à sa démolition, en
passant par la réalisation des plans, la phase de construction et l’exploitation par les
usagers. 

Les nouvelles générations d’artisans, qu’ils soient peintres, électriciens, menuisiers ou


encore maçons, ont grandi dans le contexte de la digitalisation. Ils souhaitent voir la
même courbe de modernisation toucher leur vie professionnelle. S’il échoue à se
réinventer, le BTP risque de saluer un désintérêt croissant de la part des jeunes et une
crainte collective à se lancer dans les métiers de l’artisanat.

Pour l’écologie et la performance énergétique


Aujourd’hui, on ne peut plus nier l’impact écologique du secteur BTP.

L’arrivée sur le marché de nouveaux matériaux innovants et durables, tels que


des champignons isolants ou du ciment zéro carbone, montre la place de plus en plus
centrale de l’écologie dans le bâtiment. Plus résistants, écologiques et économiques sur
le long terme, ces matériaux bousculent les codes et marquent l’évolution du secteur. 
C’est pourquoi un des enjeux majeurs de la digitalisation est d’avancer main dans la
main avec la transition écologique.

Il y a un réel besoin de repenser l’aménagement des espaces publics, à la fois pour


maximiser la mobilité des usagers et pour réduire l’empreinte environnementale de la
construction. 

Avec la montée de l’urbanisation, les prochaines années vont être synonymes


de nombreux défis en terme de logements et d’infrastructures. Les petites villes et les
métropoles vont devoir accueillir davantage de personnes, et ce, dans des habitations
de qualité et respectant les critères de performance énergétique. Il en va de même pour
les réseaux de transport en public, qu’il faut développer et moderniser.

Pour la productivité et la compétitivité des TPE et PME du bâtiment


Du point de vue des artisans et des entreprises du bâtiment, l’enjeu de la mutation
numérique est double. D’une part, il est devenu indispensable d’adapter son business
model afin de se conformer aux attentes de sa clientèle.

Dans l’environnement ultra-connecté actuel, l’expérience client est un élément capital


du BTP. Les exigences des maîtres d’ouvrage s’endurcissent et les compétences brutes
ne suffisent plus pour demeurer dans la course. Immédiateté, modernité, numérisation,
personnalisation et dématérialisation, autant de services qu’il est essentiel de fournir en
tant qu’artisan pour rester compétitif. 

D’autre part, il en va de sa propre productivité ainsi que de sa sûreté. De nombreux


outils digitaux permettent aujourd’hui d’accélérer la gestion administrative, simplifier le
pilotage de chantier, et même renforcer la sécurité sur le terrain. Facilement accessibles
et abordables, ces outils se destinent majoritairement aux indépendants, TPE et PME. Ils
ambitionnent ainsi de réduire les fossés entre les petits artisans d’un côté et les géants
de l’industrie de l’autre. 

I-2 L’amélioration des conditions de travail grâce à la transition numérique 

Il va de soi que la transition digitale du BTP s’observe également sur le plan


opérationnel. Elle touche le cœur même du métier d’artisan : les chantiers. Dans un
secteur connu pour avoir l’un des taux les plus élevés d’accidents de travail, le digital
s’efforce de proposer des solutions aux enjeux de sûreté dans l’exécution des travaux.
Meilleures conditions de travail, prévention des risques d’accident, productivité
décuplée, l’impact des avancées technologiques de la construction se constate de jour
en jour. Bienvenue dans un secteur BTP connecté, où l’utilisation de drone, robotique et
de réalité virtuelle et assistée devient le quotidien. 
Vers un secteur BTP plus sûr, sans accident de travail
L’objectif idéal à atteindre ? Prévenir entièrement les risques d’accident grâce aux
objets connectés.
La géocalisation des données fait notamment partie de ces avancées majeures. Grâce au
partage d’informations sur une position donnée, il devient possible de déterminer une
zone à risque et l’éventuel positionnement d’un ouvrier blessé sur un chantier.
Grâce à des inventions comme les semelles connectées, par exemple, le confort et la
sécurité des ouvriers se sont considérablement améliorés. Ces dernières sont capables
de détecter une chute et d’émettre une alerte géolocalisée pour envoyer des secours.
La réalité virtuelle, en particulier lorsqu’elle est utilisée dans le cadre de formations
professionnelles, favorise ce climat plus serein. Elle permet de simuler des situations
réelles sur le terrain, sans mettre en danger qui que ce soit.

Des dispositifs au service du bien-être des artisans


Les fabricants s’intéressent également aux problématiques de pénibilité physique au
travail. Grâce à la conception de machines et d’engins intelligents, l’innovation soulage
et améliore la santé des travailleurs.
Pour en revenir à l’exemple précédent, les semelles connectées s’adaptent à la
morphologie de leur porteur et surveillent ses faits et gestes.
L’usage d’exosquelettes se démocratise aussi progressivement sur les chantiers. Cette
technologie permet ainsi d’assister les ouvriers sur des tâches lourdes et délicates et
ainsi prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS). Cette maladie touchant les
articulations, notamment au niveau des membres supérieurs, est particulièrement
alarmante parmi les professionnels du BTP.
Le constat est donc clair : la transition digitale du BTP est aujourd’hui indispensable à
l’avenir du secteur. Pour toutes les raisons évoquées au-dessus, il est bon
d’appréhender ces changements comme des opportunités favorables à tous. Maîtres
d’ouvrages, ouvriers, travailleurs, salariés, indépendants ou chefs d’entreprise, tout le
monde gagne à évoluer sur un marché plus efficace, plus rentable et plus sécurisé !

I-3 Les outils numériques au centre de la transition digitale du BTP 

IOT, BIM, RÉALITÉ VIRTUELLE, DRONES et BIG DATA, ces outils ont bouleversé le secteur
du BTP.
Selon Oxford Economics, en 2030, le BTP représentera un marché de 17.500 miliard de
dollars á l´échelle mondiale. Contributeur á hauteur de 14,5% du PIB mondial en 2030
(contre 12,4% en 2014), le BTP constitue indéniablement l´un des secteurs clés de l
´économie mondiale. Un constat s´impose, dans un monde de plus en plus mobile et
numérique, la transition digitale et les nouvelles technologies peuvent répondre
efficacement aux défis des entreprises de la construction et du secteur BTP en général.
Les innovations numériques dans le secteur du BTP ne se limitent plus aux outils tels
que les logiciels et les équipements, mais se traduisent notamment par des processus de
construction collaboratifs. C´est le cas aujourd´hui du Building Information Modelling
(BIM), concept clé de la transition digitale du BTP. Cette approche fait de la coopération
et de la confiance entre les acteurs le socle du systéme.

Le BIM, acronyme pour Builling Information Modeling ou “Modélisation des


Informations du Bâtiment”, occupe une place centrale au sein de la transition digitale du
BTP. 
Le concept du BIM ? Imaginer et concevoir la maquette numérique 3D d’un ouvrage et
en faire un lieu d’interaction entre les intervenants d’un chantier. 
Ce processus de modélisation s’articule autour d’une méthode de travail plus
collaborative, axée sur la centralisation et le partage des données d’un projet.
Architecte, bureau d’étude, ingénieur, entreprise du bâtiment, maître d’ouvrage,
chaque acteur peut compléter, modifier et apporter sa pierre à l’édifice tout au long de
l’avancement de l’ouvrage. Grâce à l’analyse de prototypes virtuels, il permet d’autre
part une étude rigoureuse de la durabilité d’un projet de construction en amont des
travaux. 
La démarche du BIM s’intègre dès la naissance d’un ouvrage jusqu’à sa fin. Il a ainsi été
pensé pour accompagner la transformation d’un bâtiment durant toute sa durée de
vie. Ses avantages sont nombreux : 
 une productivité décuplée ;
 une meilleure anticipation de la viabilité ;
 un suivi plus rigoureux ;
 moins d’erreurs passées inaperçues ;
 une meilleure communication.
Même si des doutes subsistent, notamment autour des questions de cybersécurité, le
BIM s’impose comme une composante clé de la transformation numérique.
Aujourd’hui adopté par de nombreux acteurs du BTP (plus de 50 % en 2018), ce
processus vise à conquérir l’intégralité de la filière. À travers son Plan BIM 2022, l’Etat
démontre par ailleurs sa volonté d’encourager l’intégration du BIM dans les stratégies
digitales des entreprises. 
La dématérialisation et l’automatisation de la gestion administrative
En parallèle, des plateformes digitales spécialisées dans le bâtiment se développent. Ces
solutions SaaS à l’interface moderne ont révolutionné l’approche à la
fois bureaucratique et opérationnelle du métier d’artisan. Accessibles en ligne depuis
n’importe quel support numérique, elles ont la particularité de permettre une mobilité
totale. 
Leur but ? Accroître la productivité des artisans en dehors des chantiers en accélérant
une grande partie des démarches administratives. L’idée est d’optimiser le temps et
de déléguer au maximum les tâches grâce à des fonctionnalités innovantes et des
processus automatisés. 
Avec un logiciel de facturation en ligne tel qu’Obat, la charge quotidienne des petites et
moyennes entreprises s’allège ainsi considérablement.
Émission de devis et de facture, opération de suivi commercial, bibliothèques
d’ouvrages, calculs des taux de TVA et de déboursé sec, déduction des acomptes et
des situations de travaux, accès comptable… le logiciel en ligne agit à la manière d’un
véritable assistant. 
Parmi les avantages principaux de ces plateformes numériques, citons le risque
d’erreurs très amoindri, le gain de temps colossal et la diminution de la charge mentale
liée à la gestion administrative.
Interactivité et travail collaboratif : la mission des plateformes de suivi de chantier
La culture d’entreprise et le management tendent également à changer dans le
bâtiment, grâce à des nouveaux modèles interactifs comme Finalcad ou
encore BulldozAIR. Ceux-ci se concentrent sur la mise en place de nouvelles méthodes
de travail afin de faciliter le pilotage et le suivi de chantier. 
S’appuyant sur le principe du BIM, ces logiciels en ligne souhaitent maximiser les
échanges au sein de l’équipe toute entière. Du bureau au terrain, elles permettent une
bonne coordination entre les collaborateurs, à travers le partage de données, de
rapports et de photos. Tous ces documents se téléchargent via un tableau de
bord intuitif et s’enregistrent automatiquement afin que chacun puisse en garder une
trace.
En mettant la communication au centre du travail, ces outils espèrent offrir une vision
plus globale du projet. Et, par extension, garantir une résolution rapide des problèmes
et l’optimisation des performances des équipiers.

I-3-1 Un peu d´histoire sur le BIM


Le BIM est considéré comme la dernière génération de systèmes CAO orientés objet, qui
repose à l'origine sur une base de données d'objets. Le premier changement de la CAO
au BIM a eu lieu en 1985 lorsque l'information a été intégrée dans la géométrie dans la
modélisation basée sur les caractéristiques. Il a ensuite été développé et amélioré par la
création de la modélisation paramétrique en 1987. La première étincelle, qui a conduit
plus tard à la création de modèles basés sur les caractéristiques, était le désir d'intégrer
la planification de processus assistée par ordinateur à la conception assistée par
ordinateur CAO. Cela remonte à la fin des années1970, lorsque de nombreux efforts de
recherche ont été déployés pour développer des techniques permettant de fournir des
données sur les caractéristiques de fabrication pour la programmation (CN). La plupart
de ces recherches ont été effectuées au Centre de CAO de l'Université de Cambridge. En
1976, Grayer a présenté des méthodes d'automatisation de la programmation (CN) pour
le fraisage dans son doctorat. Dissertation, mais ils ne reconnaissaient pas les
caractéristiques. En 1980, Kyprianou a introduit l'idée de la reconnaissance des
caractéristiques en comparant les caractéristiques requises aux modèles géométriques
et topologiques dans les bases de données CAO. En 1985, Pratt et Wilson ont été les
premiers à proposer le concept de conception par caractéristiques. Plus tard, en 1987,
M. Geisberg a créé la technologie de modélisation paramétrique et lancé le premier
ensemble qui utilise des caractéristiques paramétriques. À la fin des années 1980 et au
début des années 1990, la plupart des fournisseurs de CAO ont commencé à adopter la
modélisation basée sur les caractéristiques et la modélisation paramétrique dans leurs
systèmes de CAO. ProEngineer by Parametric Technologies (PTC) est considéré comme
l'un des premiers systèmes utilisant à la fois la modélisation basée sur les
caractéristiques et la modélisation paramétrique Le terme BIM a été introduit par le
professeur Charles M. Eastman à Georgia Institute of Technology. La théorie est basée
sur le terme "Building Product Model" inventé par Eastman dans ses livres et papiers
depuis la fin des années 1970, qui est développé dans le terme "Building Information
Model". L'acronyme actuel BIM pour "Building Information Modeling" a été utilisé pour
la première fois par Phil Bernstein. Jerry Laiserin à plus tard popularisé et normalisé le
terme comme un nom commun pour représenter numériquement un processus de
construction.
1.3.2 Concept du BIM :

https://bimbtp.com/decouvrir-le-bim/avant-le-bim-etat-des-lieux/

Avant le BIM : état des lieux

État des lieux

Actuellement dans le BTP, l’information, c’est-à-dire les plans et prescriptions, cheminent


d’intervenant à intervenant suivant des circuits et des étapes définis réglementairement et en
notamment par la loi MOP (Maîtrise d’Ouvrage Public) et le Décret n° 93-1268 du 29 novembre
1993. Ces dispositions initialement destinées aux marchés publics ont trouvé un écho auprès
des maîtres d’ouvrage privés qui suivent également pour la plupart les mêmes étapes pour leur
projet. Aussi, habituellement, un projet de construction suit successivement les étapes listées ci-
dessous.

Faisabilité du projet architectural et autorisation

La rencontre avec un architecte

Etudes d’esquisse – ESQ

Etudes d’avant-projet – AVP

Avant-projet sommaire – APS

Avant-projet définitif – APD

Dossier de demande de Permis de Construire – DPC

Conception détaillée du bâtiment

Etudes de projet – PRO

Construction
Dossier de consultation des entreprises – DCE

Plans d’exécution – EXE

Sélection des entreprises de la construction

Assistance aux contrats de travaux – ACT

Le chantier

Direction de l’exécution des travaux – DET

La gestion du chantier

Ordonnancement, coordination et pilotage du chantier – OPC

Livraison du bâtiment au maître d’ouvrage

Assistance aux opérations de réception – AOR

Remise au client des Dossiers d’Ouvrages Exécutés (DOE)

Définition du BIM : Le BIM vient de l’anglais : Building Information Modeling Le BIM vient de
l’anglais : Building Information Model Le BIM vient de l’anglais : Building Information
Management On peut traduire cette terminologie par "Maquette numérique du Bâtiment" ou
encore par "Modélisation des informations d’un Bâtiment". Il est difficile de trouver une
définition du "BIM" acceptée par tous. En effet, lorsque l’on parle de BIM on parle
essentiellement des méthodes de travail qui reposent sur des modèles 3D, qui eux contiennent
de nombreuses informations. [5] Le BIM est souvent assimilé à un logiciel ou à une technologie,
mais en réalité, les maquettes numériques ne constituent qu’un support de travail pour les
différents intervenants. Le cœur du BIM ce sont tous les processus de gestion de l’information
qui l’englobent et alimentent les différents modèles. Ce concept a pour but de générer plus
d’échanges entre les différents acteurs pour non seulement optimiser le projet mais aussi
apporter à chacun une vision plus globale en prenant conscience des problématiques des autres
métiers. Le principe est dans un premier temps d’effectuer les études techniques le plus en
amont possible du projet afin de détecter au maximum les interférences des métiers et de
proposer des solutions afin de les résoudre. Le BIM change l’acte de construire en accordant
plus de temps à la conception, ce qui permet d’alléger la phase travaux où l’exécution serait
rendue plus facile. [5] Le BIM est un processus qui s’inscrit dans un projet de A à Z (Figure 1.2) : -
Lors de l’élaboration - Lors de la construction - Lors de la livraison - Lors de l’exploitation. [5

Que propose le BIM ?

Le BIM ne remet pas en question cette chronologie. Ces étapes sont toutes nécessaires à la
bonne tenue d’un projet, de sa conception à sa livraison. Pour comprendre ce sur quoi le
processus BIM va intervenir, il ne faut pas se contenter de regarder la chronologie des étapes
clés du projet. Il faut plutôt analyser la manière dont collaborent les différents intervenants du
projet et comment l’information chemine physiquement et au cours du temps.
Le cloisonnement : c’est bien là toute la spécificité de certains pays dont la France. Les rôles de
chacun sont très cloisonnés, les missions sont parfaitement définies et limitées et les
interventions de chacun suivent un planning sensiblement identique d’un projet à l’autre. Cette
organisation permet de structurer le management d’un projet de construction efficacement.
Mais le revers de la médaille est qu’à trop vouloir cloisonner, on a fini par isoler. Si bien qu’au
final chacun travaille un peu dans son coin, sans vraiment se soucier des besoins des autres
intervenants. Une analogie que je trouve assez parlante est de comparer cela au travail de
bureau en entreprise. Le schéma traditionnel veut que les bureaux soient tous cloisonnés, avec
une porte et généralement un petit bout de vitre pour donner le sentiment qu’on n’est pas
complètement séparé des autres. Certaines entreprises où le travail doit par nature être
collaboratif ont donc décidé de décloisonner les espaces en créant des open-spaces. La
démarche a choqué (et choque toujours) certains salariés, qui se plaignent entre autres de
n’avoir plus aucune intimité à l’égard des collègues. Il n’empêche que concernant le seul aspect
« travail », cette configuration a démontré de nombreux intérêts, en première ligne celui de
créer une émulation et une synergie plus efficace au sein des équipes de travail.

Pour la construction, la conversion est identique : le BIM permet de passer d’un travail isolé,
chacun dans son bureau, à un travail collaboratif. Et les réticences sont donc du même ordre.
Partager un bien commun (maquette numérique centrale) entre les architectes, bureaux
d’études et entreprises, est vécu comme une atteinte à l’intimité du savoir-faire de chacun.
Cette position est évidemment importante à entendre, car la crainte est justifiée. Un architecte
ou un bureau d’études qui a développé sa propre bibliothèque d’objets 3D BIM ne voudra pas la
voir déversée publiquement dans la nature par le biais de la maquette qu’il aura partagée.

On se heurte ici à une notion importante : la propriété de la maquette numérique. Est-elle la


propriété du maître d’ouvrage, personne qui, au final est celle qui a acheté la prestation de
l’architecte ? Ou bien la maquette est-elle un outil de travail dont l’architecte reste propriétaire,
au même titre que le maçon reste propriétaire de son marteau, alors même que ce marteau a
contribué à la construction de l’ouvrage et a donc indirectement été acheté par le client ? Ces
questions, à l’heure où j’écris ces lignes, n’ont trouvé aucune réponse réglementaire. Aucun
décret, aucune loi ne précise ces points à ce stade. C’est d’ailleurs ce qui inquiète et créé de la
réticence, mais la situation changera rapidement et le législateur saura donner un cadre précis
au BIM. Les idées se mettent au clair, des collèges interprofessionnels sont en charge de fournir
une réponse à ces questions.

Une nécessaire pédagogie

A terme la loi saura répondre à certaines inquiétudes, mais elle ne pourra toutefois pas changer
certaines mentalités. Celles-là même qui refusent – même en 2D, même sans parler de BIM – de
partager leurs données source. Un nombre encore beaucoup trop important d’architectes voire
de bureaux d’étude partagent uniquement des PDF et refusent encore de partager leurs plans
au format DWG lors de la phase de DCE (Dossier de Consultation des Entreprises) sous prétexte
que les entreprises pourront les utiliser pour vérifier plus facilement les métrés ou la cohérence
globale d’un projet en superposant des plans par exemple. Cette mentalité est un fléau qui
empoisonne le BTP et qui ne saura trouver aucune place dans le cadre d’un processus BIM, pour
lequel le partage est la clé. Changer les habitudes et convaincre d’être prêt à partager sans filtre
son travail va demander une réelle pédagogie de la part des promoteurs du BIM. Il va falloir
expliquer le processus aux entrepreneurs, quels qu’ils soient, les rassurer sur les « risques »
associés au BIM et les convaincre que la balance avantages / risques penche du bon côté.

I-3-3 Les éléments déclencheurs :

1er éléments : transition énergétique

Nous sommes tous concernés par les problèmes de l'énergie et du réchauffement climatique et,
le Bâtiment a un rôle important à jouer dans la "transition énergétique" : nous consommons
beaucoup trop d’énergie et les bâtiments sont responsables de près de la moitié de l’énergie
consommée… Ce "changement" est l’une des premières motivations conduisant à l’adoption du
BIM. L’intégralité de la chaîne décisionnelle est impliquée et se doit d’anticiper ces
changements. Que ce soient ceux qui sont en charge de définir, de construire puis d’exploiter et
de gérer, chacun est concerné. Plus tard, si l’utilisation du Bâtiment change, le processus - avec
toutes les phases – le cycle depuis la définition jusqu’à l’exploitation, recommence. Depuis que
le "Bâtiment" existe, les professionnels du secteur ont toujours été dans une recherche de
maîtrise de l'énergie et aussi dans une recherche de l’optimisation de la qualité et de maîtrise
des risques. Chacun dans son métier et dans des rôles bien définis, de l'Architecte à l'Artisan, de
l'Ingénieur au dessinateur-projeteur, travaillent ensemble pour réaliser l'objectif final : le
bâtiment de qualité et durable livré au clientmaître d'ouvrage et conforme aux attentes.

2eme éléments : Numérique

Bien avant l'arrivée de la "transition énergétique", les professionnels du secteur du Bâtiment ont
vu arriver la première vague du "numérique" avec l'informatique à la fin des années 1980 et
début 1990. L'informatique a introduit le calcul dans leurs métiers, dans leurs outils de
production et dans leurs outils d'exécution : des logiciels-métiers construits selon les préceptes
originaux des métiers et des outils traditionnels de représentation, d’évaluation et de calculs. Ce
processus d'optimisation des logiciels continue depuis cette époque et s'est superposé à
l'arrivée d'Internet et à l’augmentation exponentielle des puissances de calcul et de stockage
(Loi de Moore). Ces logiciels-métiers sont toujours présents aujourd’hui avec, en parallèle,
l'utilisation exponentielle des périphériques numériques (smartphone, PDA, tablette, internet,
objets connectés) et de la culture numérique qui leur est associée. On constate simultanément
une accélération des processus d’échanges de données et de validation (traçabilité) avec la
multiplication des plateformes collaboratives canalisant et filtrant le flux des informations
stockées (textes, 2D, 3D, 4D, 5D, 6D, nD), une évolution des processus de préfabrication (3D-
printing). L'humanité a produit pratiquement autant de données en deux ans que durant toutes
les années précédentes, ce nombre devrait encore doubler dans deux ans. De plus en plus de
systèmes, d’appareils et d’objets sont connectés, ce qui génère d’énormes quantités de données
(« BIG DATA ») permettant de mesurer les comportements, de communiquer et d’interagir avec
d’autres systèmes et d’autres acteurs (syndics, utilisateurs finaux…). Les problématiques liées
aux données personnelles collectées et la quantité de données privées et les voies d’accès à ces
informations ne sont pas pour l’instant juridiquement traitées. L’exploitation et la valorisation
de ces données constituent dès aujourd’hui les enjeux majeurs du bâtiment modélisé et
interconnecté. Chacun doit rapidement évaluer l’impact de ces possibles disruptions liées au «
bâtiment numérique » sur son activité. L’utilisation progressive des logiciels-métiers et du BIM
bouleverse la pratique des acteurs en favorisant le "travailler ensemble" et le partage de
l’Information. Il devient évident qu'il est plus intéressant de reprendre des données déjà
existantes que de les recréer à chaque phase.

3eme éléments :

Le troisième changement est de nature sociétale : la mise en place d’un processus BIM conduit à
préciser les exigences lors de chaque phase du projet : un changement de paradigme qui passe
lentement d’une logique d’engagement de moyens à celle d’engagement de résultats basés sur
une maîtrise de la qualité (dont les spécifications techniques et performances énergétiques et
bio climatiques à atteindre) et d’une maîtrise de l‘Information génératrice de valeur pour
l’exploitant. Les Maîtres d'Ouvrage publics et privés veulent avoir l'assurance (voire une garantie
contractuelle de résultat) que les ouvrages (neufs ou rénovés) qu’on leur livre, atteignent les
performances du bâtiment qu'on leur a « vendu ». L’organisation des différentes visions des
modèles apporte par ailleurs une meilleure maîtrise des incertitudes, risques et des délais. Il
n’existe pas en France en 2017 de statistiques vérifiables permettant de valoriser les bénéfices
escomptés en exploitation / maintenance mais l’on constate déjà une réduction considérable de
la perte d’information et des erreurs lors des itérations de conception puis d’exécution.

I-3-4 LES NOUVELLES CAPACITÉS À DÉVELOPPER : LIVRE BLANC

Le BIM MANAGER, identifie les besoins de chaque métier et sélectionne les cas d’usages, ensuite
il harmonise les contraintes afin de les intégrer dans le Plan d’Exécution (planification des mises
à jour) et la convention BIM (planning, mode constructif, contraintes réglementaires, emprise
chantier, etc…). En vue d’aboutir à une maquette unique et coordonnée, il définit le rôle de
chacun et décrit les données à produire (plans, fiches techniques détaillées, fabricants,
fournisseurs, vues métier, livrables, etc…). Assurant le cadre de la coordination technique de
l’utilisation des différents formats (selon les logiciels) et de l’interface entre les maquettes
développées par spécialité. Il doit savoir identifier ce que l’on peut faire ou réaliser et ensuite
être en mesure de le faire et de faciliter les échanges entre les différents outils et moyens de
collaboration informatique (serveur, plateforme collaborative…). Il doit se former en
conséquence et continuer à développer ses capacités vis-à-vis de chaque discipline.
L’écosystème est en mouvement, le « savoir » sera « pouvoir » et le BIM MANAGER en fonction
de l’échelle des projets ne peut pas parfois tout gérer, il s’appuie donc fréquemment sur le BIM
COORDINATEUR de chaque structure pour les tâches de gestion (flux et besoins) et de
coordination (mise en place des réunions, transmission et vérification des différents modèles et
de leur statut, détection des conflits) dans le respect du protocole BIM. Garant de la qualité de
la maquette numérique, il s’assure de l’interopérabilité des différents modèles et supervise dans
les structures importantes la cellule composée de différents modélisateurs « BIM MODELEURS
». Le BIM MODELEUR est l’opérateur qui assure concrètement la modélisation 3D dans le
respect des gabarits et des standards définis par le BIM MANAGER et sous la supervision du BIM
Coordinateur. Maîtrisant parfaitement le logiciel de modélisation, il travaille pour l’Architecte, le
bureau d’études techniques, l’entreprise ou parfois les industriels (pour le compte desquels il
constitue des catalogues d’objets paramétriques). Le plus important n’est plus seulement de
savoir exactement ce que nous avons à réaliser, mais également de savoir quelle est notre place
dans la ligne de temps du projet de construction, de pouvoir recevoir les informations dont nous
avons besoin et de transmettre aux autre les informations que nous avons transformées : nos
capacités seront transversales ! Être des experts de nos métiers et en même temps développer
de nouvelles capacités comportementales pour un travail d’équipe résilient et performant

a- Capacités techniques

Notre rapport au temps et aux lieux a changé : nous ne travaillons plus dans les mêmes unités
de temps et d’espaces entre partenaires et même entre membres de la même équipe. Cela va
conditionner les capacités à maîtriser : • Développer de nouvelles capacités dans la maîtrise de
l’utilisation des logiciels-métiers - Niveau de référence de maîtrise individuelle - Maîtrise
individuelle dans un objectif de travail en équipe • Développer des capacités d’utilisation des
outils numériques - Développer la maîtrise des outils numériques - Les placer dans les processus
d’interactions des équipes en interne et des équipes étendues via internet et le Cloud.

b- Capacités collectives et interdépendantes

Le niveau de formation et de réalisation (et de pratique) de chacun des professionnels, dans son
métier et dans son intervention sur une partie de la maquette virtuelle du bâtiment est
déterminant. Maintenir ou augmenter le niveau d’expertise demande un plan de formation en
continu que chacun devra construire selon ses besoins dans la vision de l’efficacité collective.
Pour atteindre l’objectif, l’Architecte et ses autres partenaires travaillent comme s’ils composent
une équipe soudée, engagée et qui partagent des apprentissages nés d’expériences précédentes
de réalisation. Nos anciennes et nouvelles capacités doivent nous aider à mieux produire nous-
même et à mieux travailler avec les autres, mettre l’accent sur une culture du travail en équipe.
Et les "autres " sont nombreux : chacun travaille sur plusieurs projets de construction en même
temps et chaque projet de construction a une équipe étendue : des équipes en interne qui
s’étendent à l’extérieur avec d’autres équipes de partenaires. Cela donne naissance à une forme
«d’obésité d’information" (ou BIG DATA) qui est l’une des tendances caractéristiques de notre
environnement et qu’il faut intégrer dans nos structurations. L’Architecte, l’Économiste,
l’Ingénieur Thermicien ou l’Ingénieur Structure qui sont à présent associés à la mutualisation de
l’Information vont devoir partager leurs engagements et leurs compétences

I-4 La Digitalisation et enseignement supérieur : vers la transformation !

L’enseignement supérieur constitue au Maroc un des piliers du développement du pays,


tout en état au sommet de la hiérarchie du système d’éducation et de formation. Nous
sommes aujourd’hui face à une nécessité de produire des compétences et des profils
qualifiés, une jeunesse en mesure de répondre au besoin du marché et prendre en
charge tant les entreprises des divers secteurs de l’économie que les organismes investis
de missions de service public. En effet, les fonctionnaires, les cadres et les techniciens
sont issus de l’enseignement supérieur et assument des responsabilités cruciales que ça
soit dans le secteur public ou privé, de même que les chercheurs et les intellectuels
indispensables au développement d’une société de savoir. 
Dans un contexte de mondialisation mettant en concurrence les économies nationales,
l’enseignement supérieur est alors directement aux prises avec les fortes exigences
d’une compétitivité internationale, d’où l’obligation de former des profils de haut
niveau en mesure de relever les défis pour un pays en voie de développement tel que le
Maroc, ou même sur une échelle continentale, celle de l’Afrique.
Et à l’instar du Maroc digital visant à transformer le Maroc en un hub numérique
d’Afrique, et par conséquent l’inscrire dans une économie digitale, le royaume est face
aujourd’hui à une nécessité de digitalisation de l’enseignement supérieur marocain, et
d’ouvrir grand la porte à la transformation digitale, en intégrant les nouvelles
technologies pour perfectionner l’apprentissage mais développer également des
programmes pédagogiques de manière à répondre plus efficacement au nouveaux
impératifs induits par la révolution numérique.
Digitalisation et enseignement supérieur : transformation mais principes
fondamentaux inchangés
Le développement du numérique a transformé de fond en comble nos habitudes dans
tous les domaines mais faut-il pour autant parler d’une révolution numérique dans
l’enseignement supérieur ? En effet, le secteur de l’éducation a lui aussi été touché par
cette transformation où des innovations pédagogiques ont vu et continuent de voir le
jour à travers l’utilisation de ressources numériques diverses.
La révolution numérique représente, pour la grande majorité des secteurs, une
opportunité de repenser leurs propres modèles, de se réinventer. Pour l’enseignement
supérieur, cette révolution constitue un moyen de répondre à la multitude d’enjeux
auxquels elle est confrontée : nombre croissant d’étudiants, décrochage universitaire,
stagnation des institutions scolaires […] dans les classements internationaux… […] Par
ailleurs, les outils digitaux, qui permettent davantage de flexibilité et d’interactions, ne
doivent pas être destinés exclusivement aux étudiants mais trouver également leur
place en interne. Il est important pour cela que les établissements s’équipent d’un ERP
(Enterprise Ressource Planning) adapté à l’enseignement supérieur qui leur permette
d’accélérer leur digitalisation et d’offrir à la communauté étudiante les moyens de
prendre en main la nouvelle réalité numérique tout en préservant le respect du
1er objectif du système éducatif : favoriser la réussite des étudiants et faire en sorte
qu’ils soient préparés adéquatement à l’économie de la connaissance. L’enseignant doit
également être accompagné dans l’intégration de nouvelles technologies et de
nouveaux contenus dans ses cours, favorisant ainsi une organisation pédagogique plus
adaptée avec la dynamique du monde actuel.

La génération Z : des digitals natives qui privilégient la formation distancielle

Leur smartphone dans leur poche, leur tablette ou leur ordinateur portable dans leur
sac à dos, les étudiants de la génération Z maîtrisent à merveille les codes du numérique
et s’attendent à ce que l’école ou l’université où ils étudient ait intégré tout comme eux
la transformation digitale. Pour éviter qu’ils ne décrochent avant l’obtention de leurs
diplômes, les établissements, contrairement aux étudiants qui disposent d’une pluralité
d’options, n’ont donc pas le choix : ils doivent à l’instar de leurs clients, relever les
enjeux du numérique.

Pour cela, ils ont intérêt à coller au plus près au portrait de l’université du futur imaginé
par les jeunes générations : cours disponibles en ligne et téléchargeables sur l’appareil
de leur choix, à tout moment, en tout lieu, contenus numérisés libres d’accès et gratuits,
bibliothèques numériques, rôle élargi des réseaux sociaux dans les cursus d’études,
vaste choix de MOOC (Massive Open Online Courses pour Cours en ligne ouverts et
massifs), sauvegarde sur leur appareil de l’ensemble des supports de cours. 

Ils pourront s’appuyer pour cela sur les portails collaboratifs et ENT (Espace Numérique
de Travail) proposés par les ERP pour l’enseignement supérieur. Tout cela pour se
dégager des contraintes limitatives et se concentrer sur la raison de leur présence à
l’école : l’apprentissage et la formation.

Le monde professionnel : un nouveau savoir-faire exigé

Plus important encore que l’octroi de diplômes, faire en sorte que l’étudiant parvienne
au meilleur niveau d’éducation possible en vue d’acquérir les compétences que le
métier de son choix exige, doit être au cœur de l’enseignement supérieur. En plus de
s’assurer de répondre au mieux aux attentes de l’étudiant, l’établissement doit anticiper
l’évolution du jeune à long terme, du banc d’école jusqu’à son entrée dans le monde
professionnel qui, chamboulé par la révolution numérique, exige de nouvelles
compétences, un nouveau savoir-faire et savoir-être. C’est à ce titre que l’institution
sera en mesure de se forger une image de marque positive, de gagner en réputation,
d’améliorer ses profits mais surtout d’attirer et fidéliser de nouveaux talents.

II- Les parcours de formation du BTP au Maroc


Les écoles du bâtiment et des travaux publics forment les techniciens et les ingénieurs
de demain, qui participeront à la construction ou à la rénovation de nos habitations,
mais aussi des autoroutes, des ponts, des tunnels, des éoliennes, etc. Les
préoccupations environnementales et énergétiques font désormais partie intégrante
des formations de écoles en BTP qui proposent de plus en plus de formations
spécialisées sur ces domaines d’expertise.
Le secteur du BTP offre des formations courtes (en 2 ou 3 ans) ou plus longues de type
ingénieur, en 5 ou 6 ans d’études minimum après le bac.
Certaines écoles sont plus orientées vers le bâtiment (les immeubles et maisons
notamment) d’autres sur le génie civil et les travaux publics (routes, canalisations
souterraines, ponts, etc.). Enfin, des écoles du bâtiment et des travaux publics offre la
possibilité de faire une partie de la formation à l’étranger, un élément à considérer si
vous envisager une carrière à l’international.
Comme dans beaucoup de secteur, le numérique a pris de l’importance dans le BTP. Les
stages permettent de se familiariser avec le monde du travail et à prendre des contacts
pour la suite.
III- L´approche BIM et l´enseignement de BTP
Les enjeux liés à l’intégration de l’approche BIM de modélisation des données du bâtiment à l’enseignement
universitaire : cas d’une école d’ingénierie

Les universités font face à d’énormes difficultés dans l’introduction de l’approche  BIM dans leur
cursus. Un dilemme important est lié au fait que le secteur reste largement basé sur le fait que
l’enseignement de l’architecture, l’ingénierie et la construction doit s’adapter, se structurer et
évoluer pour répondre aussi bien aux défis actuels qu’à ceux du futur (Becerik-Gerber, Gerber et
Ku, 2011). Basés sur ces processus, les programmes de formation dans la construction semblent
s’ancrer plus dans le passé que dans le présent et l’avenir, et les responsables universitaires ne
sont généralement pas conscients des enjeux liés à l’approche BIM

Bien que plusieurs travaux de recherche (Kocaturk et Kiviniemi, 2013; Macdonald, 2012; Pikas,
Sacks et Hazzan, 2013; Shelbourn, Macdonald et Mills, 2016; Succar et Sher, 2013) aient été
consacrés à la proposition de cadres pour l’introduction de l’approche BIM dans l’éducation, ces
cadres n’abordent souvent que des aspects spécifiques de la question et aucun cadre global
n’existe pour accompagner les universités dans leur introduction de l’approche BIM dans
l’enseignement de l’ingénierie ou dans la comparaison de leur positionnement par rapport à
d’autres universités.

III- 1 Nouveaux défis de l’enseignement à l’ère de l’approche BIM


Cadre pour l’introduction de l’approche BIM dans les programmes d’enseignement en
ingénierie

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