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RELATIF AU BTP EN
VUE DE SA PRÉPARATION À LA PÉDAGOGIE PAR LE BIM.
Résumé
Abstract
Sommaire
Introduction générale
Introduction
I-3-1 Histoire
Conclusion
Introduction
I- Démarche de l´étude
Conclusion
Chapitre III : Résultats et Analyse de l´étude
Introduction
I- Résultats de l´étude
Conclusion
Conclusion générale :
Bilan
Recommandations
Perspectives
Bibliographie
Annexes
Introduction :
Le système éducatif marocain s’est lancé dans l’intégration de la formation BIM dans les
universités, écoles BTP et architecture Un dilemme important aux étudiants qui avaient le plaisir
de dessiner des croqués à la main et de faire des calculs structures avec plusieurs types de
logiciels. Or, la communication s’est changée, et les travaux vont plus vite grâce aux outils
numériques collaboratifs, plusieurs personnes travaillent sur la même tâche.
Une mobilisation importante de l’industrie de la construction, ses caractéristiques résident dans sa
fragmentation, et dans le fait que les différents acteurs impliqués dans les projets de construction
proviennent de différentes organisations, et travaillent ensemble de manière temporaire afin
d’atteindre un objectif commun.
« L’enjeu BIM est d’intégrer tout le projet dans un même objet numérique, d’intégrer les acteurs
contributeurs dans une même organisation étendue qui se coordonne via l’outil et, dès les phases
amont, d’intégrer les évolutions à venir lors du cycle de vie » (Garel 2011 :47).
Un ou plusieurs modèles virtuels sont utilisés et permettent d'effectuer cet objectif collaboratif,
parmi, la modélisation (architecturale, structurel, installations techniques, etc.), des analyses et
simulations (énergétiques, calcul structurel, détections des conflits, etc.), des contrôles (respect
des normes, du budget, etc.) et des visualisations.
Le Building Information Model / Modeling / Management qualifie à la fois une maquette
numérique, un travail de modélisation partagés des bâtiments, et une méthode/processus de
coordination et de gestion de la vie des bâtiments s’appuyant sur cette technologie. Cette «
technologie d’organisation » (Terssac & Bazet 2007) est alors posée comme garante du travail
collaboratif durant la vie du bâtiment.
D’un côté, Les études ont montré que, les universités sont confrontées à des défis importants dans
leurs efforts pour introduire l’approche BIM dans l’enseignement. Un dilemme important est lié
au fait que le secteur reste largement basé sur le fait que l’enseignement de l’architecture,
l’ingénierie et la construction doit s’adapter, se structurer et évoluer pour répondre aussi bien aux
défis actuels qu’à ceux du futur (Becerik-Gerber, Gerber et Ku, 2011), car les programmes de
formation semblent s’ancrer plus dans le passé que dans le présent et l’avenir (Conrad Boton,
Daniel Forgues, Gilles Halin).
Lors de mes échanges avec des dirigeants d’entreprises au sujet BIM, ils m’ont confirmé que les
firmes d’architecture, d’ingénierie et de construction aussi rencontrent des difficultés à investir
dans le BIM et à l’implémenter, vu le manque des personnels qualifiés, avec une bonne
connaissance des enjeux liés à l’approche BIM. Pour combler à ces difficultés; à mon avis
l’intégration d’une formation pédagogique qui tient en compte la métamorphose du secteur et son
évolution, sensibilise est offre plus aux étudiants une meilleure compréhension des enjeux des
différentes pratiques nécessaires à la coopération tant dans les étapes de conception (production)
que de partage (communication).
Et suite á mon parcours en génie civil et ma formation en matière de construction, j’ai enseigné
plusieurs modules BTP dans l’enseignement supérieur publique et privée, pendant ma dernière
mission en tant que directrice pédagogique et responsable de filière génie civil à l´ école des
nouvelles Sciences de l´ingénierie, j’ai constaté les difficultés rencontrées au cours du
recrutement des enseignants et dans l´élaboration des plans d´étude pour répondre aux besoins de
certains formations et assurer des acquis adéquates á la demande du marché; rarement de trouver
des responsables universitaires et des professionnels conscients des enjeux liés à l’approche BIM
ainsi sa pédagogie.
Dans cette recherche, nous allons analyser le contenu pédagogique du système d'enseignement
supérieur relatif au BTP en vue de sa préparation à la pédagogie par le BIM.
Pour ce faire nous allons voir, si les programmes actuels en BTP cohérent bien avec le besoin des
projets labélisé BIM, à travers, les compétences des enseignants et responsables pédagogiques
s’il sont préparés d’avance pour encourager les futurs collaborateurs autour de la maquette
numérique, aussi les prérequis de programmes BTP qui favorisent l’innovation et l’acculturation
des projets BIM, et les préconisations et amélioration pédagogiques à adopter pour faciliter
l’intégration de la pédagogie BIM dans l’enseignement supérieur marocain.
Pendant cette recherche nous allons décortiquer plusieurs programmes pédagogiques de BTP en
présentant et analysant leurs modules enseignés, les compétences de responsables de formation et
les enjeux pédagogiques dans le BTP pour l’insertion du BIM. Nous allons mettre en exergues
l’usage des outils numérique et les bonnes pratiques liées aux standards, la collaboration entre
étudiants, la pédagogie par projet, aussi les formations BIM, en détaillant leurs prérequis, les
compétences des professeurs et des étudiants exigées par l’organisme de formation, ainsi que
l’engagement des responsables pédagogiques; en vue de réussir l’implantation de la pédagogie
liée au BIM et de connaître sa différence à celle de BTP.
Pour la vérification du terrain, nous allons mener deux types d’enquêtes, une première qualitative,
et une deuxième quantitative, à travers, nous aurons plus d’ampleurs concernant les outils
didactiques et pédagogiques implémentés dans l’enseignement BTP ainsi que BIM, cette
méthodologie de recherche nous simplifiera la compréhension des dimensions techniques,
économiques et organisationnelles que cela implique, il va nous permettre davantage d’avoir plus
de visibilité de l’état actuel du cursus BTP d´enseignement supérieur au Maroc, on se préparant à
la pédagogie en BIM. Et ce, afin de pouvoir peut-être en tirer des conclusions et des pistes pour
une performation de la pédagogie BIM.
Objectif et Plan
Analyse du contenu pédagogique des différents systèmes d´enseignement supérieur relatif au
BTP pour :
Savoir le positionnement de cette pédagogie en BIM,
Faciliter son introduction pour chaque niveau d´étude.
Pour ce faire, dans un premier chapitre, nous allons définir le BIM et présenter une vue holistique
de ses aspects historique et technique, et nous allons découvrir comment l´enseignement
marocain a vécu l’expérience d’intégration de la digitalisation dans leurs parcours de formations,
ainsi que son évolution et nous allons creuser un peu plus dans les détails des parcours de
formation en BTP au Maroc á savoir : les prérequis, les modalités de formation, les outils
technologiques utilisés, les débouchés de formations. Et pour en restituer plus d’informations.
Dans le deuxième chapitre, nous allons mener une enquête qualitative semi-directif et une
enquête quantitative, afin d´avoir des idées sur l’attitude des enseignants, étudiants,
professionnels et dirigeants de formation au Maroc du niveau bac+2 à bac+5, plus nous allons
détailler la situation actuelle de la pédagogie en BIM ainsi, son contenu, en le comparant avec
celle d’autres pays, en justifiant notre enquête qualitative et quantitative dans ce sens
Et nous terminerons cette recherche par un troisième chapitre, en concluant par une matrice
SWOT pour définir les points forts et faibles du contenu pédagogique en BIM dans l
´enseignement supérieur marocain, en proposant des pistes de développement pour les écoles
investiguées et pour l’ensemble de l’enseignement BTP.
Chapitre I : État des lieux
Introduction
Aujourd’hui, le numérique est présent dans tous les domaines. Dans les sociétés des
services évidemment, dans la finance, mais aussi dans la mécanique, l’aéronautique ou
l’automobile. Dans ces secteurs industriels, les outils numériques ont radicalement
changé les processus de travail et ont permis une augmentation de la productivité, une
réduction des coûts et des délais et une amélioration de la qualité.
Après avoir connu une mutation importante, dans les années 1980, avec la mise sur le
marché des premier logiciels de dessins assisté par ordinateur, architectes et
concepteurs sont en passe de connaître une nouvelle révolution, liée á l´intelligence
artificielle et la conception générative : Le secteur de la construction est aujourd’hui au
début d’une mutation tant en matière d’outils et de solutions que de processus de
travail.
En tête de la révolution numérique du bâtiment, on trouve donc l’émergence de
nouveaux outils digitaux et collaboratifs. Ce dernier point, la collaboration, est d’ailleurs
particulièrement mis en avant par ces dispositifs intelligents. En effet, l’importance de la
synergie entre les différents acteurs d’un projet de construction a une grande influence
sur tous projets.
Plus qu’inévitable, entamer ce virage numérique est aussi absolument nécessaire pour
plusieurs raisons :
Par rapport à d’autres industries, la branche du bâtiment a fait une entrée tardive dans
le digital. Après une prise de conscience collective, le besoin d’innovation se fait
actuellement ressentir à de nombreux niveaux : productivité, gestion administrative,
relation client, sécurité, pénibilité au travail…
Ces solutions s’étendent à tout le cycle de vie d’un bâtiment, et pas seulement à
l’échelle d’un chantier : de l’étude de faisabilité du projet jusqu’à sa démolition, en
passant par la réalisation des plans, la phase de construction et l’exploitation par les
usagers.
IOT, BIM, RÉALITÉ VIRTUELLE, DRONES et BIG DATA, ces outils ont bouleversé le secteur
du BTP.
Selon Oxford Economics, en 2030, le BTP représentera un marché de 17.500 miliard de
dollars á l´échelle mondiale. Contributeur á hauteur de 14,5% du PIB mondial en 2030
(contre 12,4% en 2014), le BTP constitue indéniablement l´un des secteurs clés de l
´économie mondiale. Un constat s´impose, dans un monde de plus en plus mobile et
numérique, la transition digitale et les nouvelles technologies peuvent répondre
efficacement aux défis des entreprises de la construction et du secteur BTP en général.
Les innovations numériques dans le secteur du BTP ne se limitent plus aux outils tels
que les logiciels et les équipements, mais se traduisent notamment par des processus de
construction collaboratifs. C´est le cas aujourd´hui du Building Information Modelling
(BIM), concept clé de la transition digitale du BTP. Cette approche fait de la coopération
et de la confiance entre les acteurs le socle du systéme.
https://bimbtp.com/decouvrir-le-bim/avant-le-bim-etat-des-lieux/
Construction
Dossier de consultation des entreprises – DCE
Le chantier
La gestion du chantier
Définition du BIM : Le BIM vient de l’anglais : Building Information Modeling Le BIM vient de
l’anglais : Building Information Model Le BIM vient de l’anglais : Building Information
Management On peut traduire cette terminologie par "Maquette numérique du Bâtiment" ou
encore par "Modélisation des informations d’un Bâtiment". Il est difficile de trouver une
définition du "BIM" acceptée par tous. En effet, lorsque l’on parle de BIM on parle
essentiellement des méthodes de travail qui reposent sur des modèles 3D, qui eux contiennent
de nombreuses informations. [5] Le BIM est souvent assimilé à un logiciel ou à une technologie,
mais en réalité, les maquettes numériques ne constituent qu’un support de travail pour les
différents intervenants. Le cœur du BIM ce sont tous les processus de gestion de l’information
qui l’englobent et alimentent les différents modèles. Ce concept a pour but de générer plus
d’échanges entre les différents acteurs pour non seulement optimiser le projet mais aussi
apporter à chacun une vision plus globale en prenant conscience des problématiques des autres
métiers. Le principe est dans un premier temps d’effectuer les études techniques le plus en
amont possible du projet afin de détecter au maximum les interférences des métiers et de
proposer des solutions afin de les résoudre. Le BIM change l’acte de construire en accordant
plus de temps à la conception, ce qui permet d’alléger la phase travaux où l’exécution serait
rendue plus facile. [5] Le BIM est un processus qui s’inscrit dans un projet de A à Z (Figure 1.2) : -
Lors de l’élaboration - Lors de la construction - Lors de la livraison - Lors de l’exploitation. [5
Le BIM ne remet pas en question cette chronologie. Ces étapes sont toutes nécessaires à la
bonne tenue d’un projet, de sa conception à sa livraison. Pour comprendre ce sur quoi le
processus BIM va intervenir, il ne faut pas se contenter de regarder la chronologie des étapes
clés du projet. Il faut plutôt analyser la manière dont collaborent les différents intervenants du
projet et comment l’information chemine physiquement et au cours du temps.
Le cloisonnement : c’est bien là toute la spécificité de certains pays dont la France. Les rôles de
chacun sont très cloisonnés, les missions sont parfaitement définies et limitées et les
interventions de chacun suivent un planning sensiblement identique d’un projet à l’autre. Cette
organisation permet de structurer le management d’un projet de construction efficacement.
Mais le revers de la médaille est qu’à trop vouloir cloisonner, on a fini par isoler. Si bien qu’au
final chacun travaille un peu dans son coin, sans vraiment se soucier des besoins des autres
intervenants. Une analogie que je trouve assez parlante est de comparer cela au travail de
bureau en entreprise. Le schéma traditionnel veut que les bureaux soient tous cloisonnés, avec
une porte et généralement un petit bout de vitre pour donner le sentiment qu’on n’est pas
complètement séparé des autres. Certaines entreprises où le travail doit par nature être
collaboratif ont donc décidé de décloisonner les espaces en créant des open-spaces. La
démarche a choqué (et choque toujours) certains salariés, qui se plaignent entre autres de
n’avoir plus aucune intimité à l’égard des collègues. Il n’empêche que concernant le seul aspect
« travail », cette configuration a démontré de nombreux intérêts, en première ligne celui de
créer une émulation et une synergie plus efficace au sein des équipes de travail.
Pour la construction, la conversion est identique : le BIM permet de passer d’un travail isolé,
chacun dans son bureau, à un travail collaboratif. Et les réticences sont donc du même ordre.
Partager un bien commun (maquette numérique centrale) entre les architectes, bureaux
d’études et entreprises, est vécu comme une atteinte à l’intimité du savoir-faire de chacun.
Cette position est évidemment importante à entendre, car la crainte est justifiée. Un architecte
ou un bureau d’études qui a développé sa propre bibliothèque d’objets 3D BIM ne voudra pas la
voir déversée publiquement dans la nature par le biais de la maquette qu’il aura partagée.
A terme la loi saura répondre à certaines inquiétudes, mais elle ne pourra toutefois pas changer
certaines mentalités. Celles-là même qui refusent – même en 2D, même sans parler de BIM – de
partager leurs données source. Un nombre encore beaucoup trop important d’architectes voire
de bureaux d’étude partagent uniquement des PDF et refusent encore de partager leurs plans
au format DWG lors de la phase de DCE (Dossier de Consultation des Entreprises) sous prétexte
que les entreprises pourront les utiliser pour vérifier plus facilement les métrés ou la cohérence
globale d’un projet en superposant des plans par exemple. Cette mentalité est un fléau qui
empoisonne le BTP et qui ne saura trouver aucune place dans le cadre d’un processus BIM, pour
lequel le partage est la clé. Changer les habitudes et convaincre d’être prêt à partager sans filtre
son travail va demander une réelle pédagogie de la part des promoteurs du BIM. Il va falloir
expliquer le processus aux entrepreneurs, quels qu’ils soient, les rassurer sur les « risques »
associés au BIM et les convaincre que la balance avantages / risques penche du bon côté.
Nous sommes tous concernés par les problèmes de l'énergie et du réchauffement climatique et,
le Bâtiment a un rôle important à jouer dans la "transition énergétique" : nous consommons
beaucoup trop d’énergie et les bâtiments sont responsables de près de la moitié de l’énergie
consommée… Ce "changement" est l’une des premières motivations conduisant à l’adoption du
BIM. L’intégralité de la chaîne décisionnelle est impliquée et se doit d’anticiper ces
changements. Que ce soient ceux qui sont en charge de définir, de construire puis d’exploiter et
de gérer, chacun est concerné. Plus tard, si l’utilisation du Bâtiment change, le processus - avec
toutes les phases – le cycle depuis la définition jusqu’à l’exploitation, recommence. Depuis que
le "Bâtiment" existe, les professionnels du secteur ont toujours été dans une recherche de
maîtrise de l'énergie et aussi dans une recherche de l’optimisation de la qualité et de maîtrise
des risques. Chacun dans son métier et dans des rôles bien définis, de l'Architecte à l'Artisan, de
l'Ingénieur au dessinateur-projeteur, travaillent ensemble pour réaliser l'objectif final : le
bâtiment de qualité et durable livré au clientmaître d'ouvrage et conforme aux attentes.
Bien avant l'arrivée de la "transition énergétique", les professionnels du secteur du Bâtiment ont
vu arriver la première vague du "numérique" avec l'informatique à la fin des années 1980 et
début 1990. L'informatique a introduit le calcul dans leurs métiers, dans leurs outils de
production et dans leurs outils d'exécution : des logiciels-métiers construits selon les préceptes
originaux des métiers et des outils traditionnels de représentation, d’évaluation et de calculs. Ce
processus d'optimisation des logiciels continue depuis cette époque et s'est superposé à
l'arrivée d'Internet et à l’augmentation exponentielle des puissances de calcul et de stockage
(Loi de Moore). Ces logiciels-métiers sont toujours présents aujourd’hui avec, en parallèle,
l'utilisation exponentielle des périphériques numériques (smartphone, PDA, tablette, internet,
objets connectés) et de la culture numérique qui leur est associée. On constate simultanément
une accélération des processus d’échanges de données et de validation (traçabilité) avec la
multiplication des plateformes collaboratives canalisant et filtrant le flux des informations
stockées (textes, 2D, 3D, 4D, 5D, 6D, nD), une évolution des processus de préfabrication (3D-
printing). L'humanité a produit pratiquement autant de données en deux ans que durant toutes
les années précédentes, ce nombre devrait encore doubler dans deux ans. De plus en plus de
systèmes, d’appareils et d’objets sont connectés, ce qui génère d’énormes quantités de données
(« BIG DATA ») permettant de mesurer les comportements, de communiquer et d’interagir avec
d’autres systèmes et d’autres acteurs (syndics, utilisateurs finaux…). Les problématiques liées
aux données personnelles collectées et la quantité de données privées et les voies d’accès à ces
informations ne sont pas pour l’instant juridiquement traitées. L’exploitation et la valorisation
de ces données constituent dès aujourd’hui les enjeux majeurs du bâtiment modélisé et
interconnecté. Chacun doit rapidement évaluer l’impact de ces possibles disruptions liées au «
bâtiment numérique » sur son activité. L’utilisation progressive des logiciels-métiers et du BIM
bouleverse la pratique des acteurs en favorisant le "travailler ensemble" et le partage de
l’Information. Il devient évident qu'il est plus intéressant de reprendre des données déjà
existantes que de les recréer à chaque phase.
3eme éléments :
Le troisième changement est de nature sociétale : la mise en place d’un processus BIM conduit à
préciser les exigences lors de chaque phase du projet : un changement de paradigme qui passe
lentement d’une logique d’engagement de moyens à celle d’engagement de résultats basés sur
une maîtrise de la qualité (dont les spécifications techniques et performances énergétiques et
bio climatiques à atteindre) et d’une maîtrise de l‘Information génératrice de valeur pour
l’exploitant. Les Maîtres d'Ouvrage publics et privés veulent avoir l'assurance (voire une garantie
contractuelle de résultat) que les ouvrages (neufs ou rénovés) qu’on leur livre, atteignent les
performances du bâtiment qu'on leur a « vendu ». L’organisation des différentes visions des
modèles apporte par ailleurs une meilleure maîtrise des incertitudes, risques et des délais. Il
n’existe pas en France en 2017 de statistiques vérifiables permettant de valoriser les bénéfices
escomptés en exploitation / maintenance mais l’on constate déjà une réduction considérable de
la perte d’information et des erreurs lors des itérations de conception puis d’exécution.
Le BIM MANAGER, identifie les besoins de chaque métier et sélectionne les cas d’usages, ensuite
il harmonise les contraintes afin de les intégrer dans le Plan d’Exécution (planification des mises
à jour) et la convention BIM (planning, mode constructif, contraintes réglementaires, emprise
chantier, etc…). En vue d’aboutir à une maquette unique et coordonnée, il définit le rôle de
chacun et décrit les données à produire (plans, fiches techniques détaillées, fabricants,
fournisseurs, vues métier, livrables, etc…). Assurant le cadre de la coordination technique de
l’utilisation des différents formats (selon les logiciels) et de l’interface entre les maquettes
développées par spécialité. Il doit savoir identifier ce que l’on peut faire ou réaliser et ensuite
être en mesure de le faire et de faciliter les échanges entre les différents outils et moyens de
collaboration informatique (serveur, plateforme collaborative…). Il doit se former en
conséquence et continuer à développer ses capacités vis-à-vis de chaque discipline.
L’écosystème est en mouvement, le « savoir » sera « pouvoir » et le BIM MANAGER en fonction
de l’échelle des projets ne peut pas parfois tout gérer, il s’appuie donc fréquemment sur le BIM
COORDINATEUR de chaque structure pour les tâches de gestion (flux et besoins) et de
coordination (mise en place des réunions, transmission et vérification des différents modèles et
de leur statut, détection des conflits) dans le respect du protocole BIM. Garant de la qualité de
la maquette numérique, il s’assure de l’interopérabilité des différents modèles et supervise dans
les structures importantes la cellule composée de différents modélisateurs « BIM MODELEURS
». Le BIM MODELEUR est l’opérateur qui assure concrètement la modélisation 3D dans le
respect des gabarits et des standards définis par le BIM MANAGER et sous la supervision du BIM
Coordinateur. Maîtrisant parfaitement le logiciel de modélisation, il travaille pour l’Architecte, le
bureau d’études techniques, l’entreprise ou parfois les industriels (pour le compte desquels il
constitue des catalogues d’objets paramétriques). Le plus important n’est plus seulement de
savoir exactement ce que nous avons à réaliser, mais également de savoir quelle est notre place
dans la ligne de temps du projet de construction, de pouvoir recevoir les informations dont nous
avons besoin et de transmettre aux autre les informations que nous avons transformées : nos
capacités seront transversales ! Être des experts de nos métiers et en même temps développer
de nouvelles capacités comportementales pour un travail d’équipe résilient et performant
a- Capacités techniques
Notre rapport au temps et aux lieux a changé : nous ne travaillons plus dans les mêmes unités
de temps et d’espaces entre partenaires et même entre membres de la même équipe. Cela va
conditionner les capacités à maîtriser : • Développer de nouvelles capacités dans la maîtrise de
l’utilisation des logiciels-métiers - Niveau de référence de maîtrise individuelle - Maîtrise
individuelle dans un objectif de travail en équipe • Développer des capacités d’utilisation des
outils numériques - Développer la maîtrise des outils numériques - Les placer dans les processus
d’interactions des équipes en interne et des équipes étendues via internet et le Cloud.
Le niveau de formation et de réalisation (et de pratique) de chacun des professionnels, dans son
métier et dans son intervention sur une partie de la maquette virtuelle du bâtiment est
déterminant. Maintenir ou augmenter le niveau d’expertise demande un plan de formation en
continu que chacun devra construire selon ses besoins dans la vision de l’efficacité collective.
Pour atteindre l’objectif, l’Architecte et ses autres partenaires travaillent comme s’ils composent
une équipe soudée, engagée et qui partagent des apprentissages nés d’expériences précédentes
de réalisation. Nos anciennes et nouvelles capacités doivent nous aider à mieux produire nous-
même et à mieux travailler avec les autres, mettre l’accent sur une culture du travail en équipe.
Et les "autres " sont nombreux : chacun travaille sur plusieurs projets de construction en même
temps et chaque projet de construction a une équipe étendue : des équipes en interne qui
s’étendent à l’extérieur avec d’autres équipes de partenaires. Cela donne naissance à une forme
«d’obésité d’information" (ou BIG DATA) qui est l’une des tendances caractéristiques de notre
environnement et qu’il faut intégrer dans nos structurations. L’Architecte, l’Économiste,
l’Ingénieur Thermicien ou l’Ingénieur Structure qui sont à présent associés à la mutualisation de
l’Information vont devoir partager leurs engagements et leurs compétences
Leur smartphone dans leur poche, leur tablette ou leur ordinateur portable dans leur
sac à dos, les étudiants de la génération Z maîtrisent à merveille les codes du numérique
et s’attendent à ce que l’école ou l’université où ils étudient ait intégré tout comme eux
la transformation digitale. Pour éviter qu’ils ne décrochent avant l’obtention de leurs
diplômes, les établissements, contrairement aux étudiants qui disposent d’une pluralité
d’options, n’ont donc pas le choix : ils doivent à l’instar de leurs clients, relever les
enjeux du numérique.
Pour cela, ils ont intérêt à coller au plus près au portrait de l’université du futur imaginé
par les jeunes générations : cours disponibles en ligne et téléchargeables sur l’appareil
de leur choix, à tout moment, en tout lieu, contenus numérisés libres d’accès et gratuits,
bibliothèques numériques, rôle élargi des réseaux sociaux dans les cursus d’études,
vaste choix de MOOC (Massive Open Online Courses pour Cours en ligne ouverts et
massifs), sauvegarde sur leur appareil de l’ensemble des supports de cours.
Ils pourront s’appuyer pour cela sur les portails collaboratifs et ENT (Espace Numérique
de Travail) proposés par les ERP pour l’enseignement supérieur. Tout cela pour se
dégager des contraintes limitatives et se concentrer sur la raison de leur présence à
l’école : l’apprentissage et la formation.
Plus important encore que l’octroi de diplômes, faire en sorte que l’étudiant parvienne
au meilleur niveau d’éducation possible en vue d’acquérir les compétences que le
métier de son choix exige, doit être au cœur de l’enseignement supérieur. En plus de
s’assurer de répondre au mieux aux attentes de l’étudiant, l’établissement doit anticiper
l’évolution du jeune à long terme, du banc d’école jusqu’à son entrée dans le monde
professionnel qui, chamboulé par la révolution numérique, exige de nouvelles
compétences, un nouveau savoir-faire et savoir-être. C’est à ce titre que l’institution
sera en mesure de se forger une image de marque positive, de gagner en réputation,
d’améliorer ses profits mais surtout d’attirer et fidéliser de nouveaux talents.
Les universités font face à d’énormes difficultés dans l’introduction de l’approche BIM dans leur
cursus. Un dilemme important est lié au fait que le secteur reste largement basé sur le fait que
l’enseignement de l’architecture, l’ingénierie et la construction doit s’adapter, se structurer et
évoluer pour répondre aussi bien aux défis actuels qu’à ceux du futur (Becerik-Gerber, Gerber et
Ku, 2011). Basés sur ces processus, les programmes de formation dans la construction semblent
s’ancrer plus dans le passé que dans le présent et l’avenir, et les responsables universitaires ne
sont généralement pas conscients des enjeux liés à l’approche BIM
Bien que plusieurs travaux de recherche (Kocaturk et Kiviniemi, 2013; Macdonald, 2012; Pikas,
Sacks et Hazzan, 2013; Shelbourn, Macdonald et Mills, 2016; Succar et Sher, 2013) aient été
consacrés à la proposition de cadres pour l’introduction de l’approche BIM dans l’éducation, ces
cadres n’abordent souvent que des aspects spécifiques de la question et aucun cadre global
n’existe pour accompagner les universités dans leur introduction de l’approche BIM dans
l’enseignement de l’ingénierie ou dans la comparaison de leur positionnement par rapport à
d’autres universités.