Vous êtes sur la page 1sur 9

17/10/2019 Vers la fusion homme-machine. Un Web en symbiose avec notre cerveau et notre corps | Cairn.

info

Vers la fusion homme-machine. Un Web en symbiose


avec notre cerveau et notre corps
Joël de Rosnay
Dans Sociétés 2015/3 (n° 129), pages 41 à 47

Article

L’homme du futur ?

U n être vivant implanté ou augmenté, fait de pièces détachées, est-il toujours un


être humain ? Des chercheurs ont déjà réussi à transférer l’information venant du
cerveau d’un singe vers des bras articulés artificiels situés à 1 000 km de distance
1

via Internet. Le singe, qui voyait des aliments sur un écran de télévision, arrivait à les
saisir à distance juste par la pensée. Mais la représentation d’un corps ainsi étendu
reste-t-elle dans la tête ? Nous connaissons les endroits du cerveau qui servent à PDF
manipuler les membres. Mais si nous pouvons animer des bras à distance, ce corps Help
étendu est-il toujours un corps ? Je pense que non, car nous touchons au fondement
même de la nature humaine. Il faut ré léchir à ce que nous sommes en train d’accomplir
pour ne pas altérer ce qu’il y a de plus naturel en l’homme, qui fait son originalité et sa
force : sa capacité de ressemblance et de di férence avec les autres. Et un être implanté,
transformé, explanté ne répond plus aux mêmes critères.

De manière schématique, on peut considérer qu’il existe deux visions de l’homme du 2


futur. L’une proche de la science-fiction, à laquelle je n’adhère pas, et l’autre qui se
rapproche d’une démarche de « technologue humaniste », avec laquelle je me sens plus à
l’aise. La première vision débouche presque toujours sur le « mutant », le « cyborg » ou
« l’homme bionique ». Le mutant, c’est un être vivant qui se modifie par des mutations

https://www.cairn.info/revue-societes-2015-3-page-41.htm 1/9
17/10/2019 Vers la fusion homme-machine. Un Web en symbiose avec notre cerveau et notre corps | Cairn.info

biologiques. Le cyborg, un homme-robot ou un être humain dont la biologie s’est


mécanisée et la mécanique « biologisée ». Et l’homme bionique, un être qui intègre des
parties bioniques remplaçant ou augmentant des fonctions déficientes. Ma vision
personnelle se fonde sur une co-évolution de l’homme et de la société. Je l’appelle une
évolution anthropo-technico-sociétale. Ce qui signifie que la transformation de l’homme me
paraît inséparable de son intégration dans la société qui, elle-même, le transforme en
retour.

Réparer, transformer, augmenter l’homme

Il existe schématiquement trois étapes dans l’évolution vers l’homme de demain. 3


L’homme « réparé », qui apparaîtra de plus en plus fréquemment avec des gre fes ou des
prothèses. L’homme « transformé », implanté de puces bioélectroniques créant des
circuits internes capables de détecter des erreurs métaboliques et de les corriger, par
exemple pour la maladie de Parkinson. De tels implants pouvant être également une
rétine artificielle ou une pompe à insuline détectant l’excès de glucose dans le sang.
L’homme transformé peut intégrer les avantages de l’intelligence artificielle, coupler
son cerveau à des cerveaux informatiques qui l’aident à traiter des problèmes
complexes. Cet homme est de surcroît transformé par les nouvelles interfaces
homme/machine. C’est une transformation par « explantation » plutôt que par
« implantation ». Il devient ainsi le « neurone » d’un réseau plus grand que lui, auquel il
s’interface. Ces transformations vont se faire, mais il faut placer les barrières éthiques
nécessaires pour évaluer les conséquences pour l’humanité de telles avancées
technologiques et éviter les déviances. Enfin, la dernière étape est celle de l’homme
« augmenté », pour lequel j’ai des réserves et que l’on retrouve à la base de l’idéologie
transhumaniste. Cette étape peut en e fet conduire au « surhomme ». À une évolution
susceptible de créer des di férences entre les alphas, les bêtas ou les gammas, comme le
pressentait Aldous Huxley dans Le Meilleur des mondes. Sur un plan éthique, il faut s’y PDF
opposer, car cette dérive créerait des fossés profonds entre les êtres humains. Help

Notamment, suite à l’imbrication des avancées scientifiques et technologiques. Nous


vivons en e fet une série d’évolutions en accélération : biologique, technologique et
numérique. La première a demandé des millions d’années. Elle se réalise « en direct »
dans la nature par essais et erreur. C’est le monde réel. Puis, l’homme émerge avec son
cerveau et crée le monde imaginaire. Il peut inventer dans sa tête une roue par exemple
et en faire le dessin. Cette relation entre le monde réel et le monde imaginaire favorise
l’accélération de l’évolution technologique qui se déroule en quelques siècles. L’homme
invente alors l’ordinateur, le cyberespace et, à partir de là, vient s’insérer un troisième

https://www.cairn.info/revue-societes-2015-3-page-41.htm 2/9
17/10/2019 Vers la fusion homme-machine. Un Web en symbiose avec notre cerveau et notre corps | Cairn.info

monde, le monde numérique, le « virtuel ». Dans ce monde, on peut inventer des objets,
mais aussi les fabriquer et les faire fonctionner à travers des simulations, ce qui induit
la prodigieuse accélération de l’évolution que nous vivons aujourd’hui.

Des prothèses interconnectées au macro-organisme


planétaire

L’évolution vers l’homme du futur est une évolution par extériorisation de fonctions, 4
sous la forme de prothèses qui s’interconnectent. Les premières prothèses inventées
sont des prothèses de nature physique. Par exemple, l’homme se déplace avec ses
jambes, mais pour aller plus vite ou tirer de lourdes charges, il invente la roue. Sa
mémoire, il l’extériorise par l’écriture et le livre. Ensuite viennent l’aile de l’avion qui
imite l’oiseau, l’appareil photo pour l’œil, l’Internet pour certaines extensions du
cerveau. Depuis, les prothèses physiques se sont transformées en prothèses numériques
qui se connectent entre elles, créant l’être humain d’aujourd’hui intégrant une série
d’outils qui le relient à un « macro-organisme planétaire ». L’homme du futur sera le
résultat d’une complémentarité et, il faut l’espérer, d’une symbiose, entre un être vivant
biologique et ce macro-organisme hybride (électronique, mécanique, biologique) qui se
développe à une vitesse extraordinaire sur la Terre et qui va déterminer, en partie, son
avenir.

Mais on doit réguler les avancées dans ce domaine. Plusieurs niveaux de régulation sont 5
envisageables. La communauté scientifique, qui publie ses travaux en respectant
certaines règles, exerce un premier niveau de régulation sur les déviances possibles. Ce
premier niveau doit s’accompagner d’une démarche éthique : bioéthique (biologie),
infoéthique (information) et écoéthique (écologie), pour ne pas faire n’importe quoi sur
l’être humain et maîtriser le monde que l’on va laisser à nos enfants. Cette démarche
doit rassembler des autorités morales, religieuses, scientifiques, politiques. Le troisième PDF
niveau est celui du consensus citoyen, capable d’in luer sur des sujets qui concernent Help
directement les individus en société. Enfin, une régulation politique, au sens le plus
élevé du terme. Soumis à des arbitrages constants sur les choix de société, sur les
budgets qu’ils nécessitent et sur les hommes capables de les conduire, le Politique se
retrouve dans des situations d’arbitrage et de décision pesant lourdement sur la
construction de l’avenir.

Dans Le Macroscope, paru en 1975, j’ai longuement évoqué la systémique, c’est-à-dire 6


l’intégration de plusieurs disciplines dans une vision transdisciplinaire. Et dans
L’Homme symbiotique (1995), j’ai abordé les « sciences de la complexité », qui démontrent
que de nombreux domaines scientifiques se marient. Préalablement, nous pensions les
évolutions en termes de disciplines scientifiques, de causalité linéaire. Aujourd’hui,

https://www.cairn.info/revue-societes-2015-3-page-41.htm 3/9
17/10/2019 Vers la fusion homme-machine. Un Web en symbiose avec notre cerveau et notre corps | Cairn.info

nous vivons un compromis permanent entre ce qui est train de se construire ou de se


déconstruire. Une sorte de chaos organisé ou désorganisé, dans lequel les arbitrages
sont permanents. C’est ce monde en construction/déconstruction qui me paraît plus
porteur d’une vision moderne du futur que l’ancienne approche linéaire dans laquelle
les mêmes causes produisent les mêmes e fets. L’écosystème numérique participe au
phénomène d’autocatalyse, d’autosélection, d’auto-accélération, propre aux sociétés les
plus développées. Certains pays se développent à une vitesse accélérée par
l’intermédiaire – et les e fets amplificateurs – d’une sorte de « masse critique
informationnelle ». Ils l’entretiennent et accélèrent leur évolution en drainant à leur
profit des lux énergétiques et informationnels qui pourraient profiter à d’autres, ce qui
les isole progressivement au cours de cette évolution accélérée. Les avancées des
technosciences conduisent à un emballement. Et cet e fet boule de neige crée des
distorsions économiques, culturelles, politiques, philosophiques, éthiques à l’échelle de
la planète. Cela ne veut pas dire qu’il faille ralentir cette évolution, mais plutôt que cette
évolution doit être ouverte sur les autres, altruiste, de manière à les faire bénéficier des
avantages et à éviter les inconvénients, tout en en respectant les di férences culturelles
et les approches locales.

La naissance du Cybionte et les environnements


intelligents

Un cerveau planétaire est en cours de construction. Des interfaces de plus en plus 7


étroites se créent entre l’homme et les machines. Avec l’apparition du téléphone, de la
télévision et du cinéma, l’homme a extériorisé plusieurs de ses sens. Il s’est entouré d’un
nuage d’objets connectés pour parler, écouter, voir et même se déplacer. Avec le
numérique, nous assistons à la convergence de ces objets qui fusionnent, se connectent
entre eux. Ces évolutions montrent que nous sommes en train de construire une sorte
de « cerveau planétaire ». Pour symboliser l’émergence de ce macro-organisme, j’ai PDF
proposé au début des années 1990 le terme de « cybionte », contraction des mots Help

cybernétique et biologie. Le cybionte va favoriser l’émergence d’un nouvel homme :


« l’homme symbiotique ». Après l’Homo sapiens, qui cherche à dominer les espèces
vivantes, après l’Homo faber, qui maîtrise outils et machines, après l’Homo economicus, à la
fois consommateur et prédateur, l’homme symbiotique va chercher à vivre en
harmonie, en symbiose, avec le cerveau planétaire qu’il aura contribué à créer. Ni
surhomme ni robot, il sera tel que nous sommes aujourd’hui. Déjà, il « sous-traite » au
cybionte en construction ce qui est trop rapide ou trop complexe pour son seul cerveau.
La Bourse par exemple avec les transactions à haute fréquence (HFT ou High Frequencey
Trading) à la microseconde. L’évolution de l’ordinateur relié à Internet est comparable à
celle qu’a connue le livre. Ce dernier n’a longtemps existé que sous la forme

https://www.cairn.info/revue-societes-2015-3-page-41.htm 4/9
17/10/2019 Vers la fusion homme-machine. Un Web en symbiose avec notre cerveau et notre corps | Cairn.info

d’exemplaires uniques de grande taille, présentés sur des tréteaux et attachés au mur.
Les moines ont ensuite recopié les manuscrits. Puis, l’imprimerie a conduit à la création
du « manuel », le livre qui tient dans la main. Grâce à lui, la culture s’est di fusée très
largement. De la même manière, dans les années 1970, on se connectait à un ordinateur
extérieur par un terminal de télématique. L’ordinateur personnel était fixe, connecté à
une prise électrique et à une prise télécom. Avec l’ordinateur portable et surtout les
tablettes, l’accès à Internet est devenu mobile. À présent, près de 60 % des connexions à
Internet se réalisent à partir de smartphones. Le vrai changement est celui de
« l’environnement intelligent ». Aujourd’hui, on dispose de trois écrans plats : ceux de
l’ordinateur de bureau, de la tablette et du smartphone. Demain, on se retrouvera face
aux murs d’un amphithéâtre, d’un restaurant ou d’un aéroport. Et ces murs seront eux-
mêmes des « écrans ». Ils seront dotés de puces RFID capables de détecter les objets, de
systèmes d’identification des visages, ou de détecteurs de mouvements. Les applications
de cet environnement intelligent dans la vie quotidienne sont évidemment multiples et
diversifiées. Les environnements « cliquables » et la réalité augmentée o frent
d’immenses perspectives dans des domaines comme le marketing, le commerce ou la
communication institutionnelle. Les smartphones vont devenir des extensions des
yeux, des oreilles et des gestes. Prenons l’exemple des campagnes électorales.
Actuellement, les a fiches des candidats sont souvent collées sur des tableaux et les
opposants s’évertuent à les taguer ou les déchirer. Demain, la photo des candidats sera
incrustée dans un tableau métallique équipé d’un QR code. Quand on pointera son
téléphone sur l’a fiche, la photo du candidat se mettra à parler pour exposer son
programme. Comme le ferait un écran de téléviseur. Autre exemple : la traduction
instantanée. Si l’on voyage en Russie ou en Chine et qu’on ne parle pas la langue, il
su fira de pointer avec son appareil le nom d’une enseigne pour que le texte soit aussitôt
traduit dans sa langue maternelle. La traduction automatique en temps réel sur les
smartphones est déjà une réalité expérimentale. Elle va révolutionner la communication
internationale d’ici à 2025. Les gens pourront choisir de n’utiliser que certaines des
possibilités o fertes par l’environnement intelligent. Un ouvrier, un chirurgien ou un PDF

militaire en auront sans doute besoin dans le cadre de leurs fonctions. Mais chacun Help

pourra également utiliser ces applications pour ses loisirs ou sa vie personnelle. Il n’est
pas impossible que seules quelques catégories de personnes y aient recours
régulièrement. Un peu comme les astronautes ou les plongeurs aujourd’hui.

Nouveaux risques, défis et enjeux internationaux

Une question demeure : jusqu’où peut aller la co-évolution de l’homme et des nouveaux 8
modes de communication et d’information ? Le Web personnel, qui connecte une
personne à des objets communicants, va se transformer progressivement en Web

https://www.cairn.info/revue-societes-2015-3-page-41.htm 5/9
17/10/2019 Vers la fusion homme-machine. Un Web en symbiose avec notre cerveau et notre corps | Cairn.info

global. L’interaction entre l’homme et la machine va rendre les connexions du cerveau


planétaire de plus en plus denses et ramifiées. Le « Big Data » va mettre en danger les
informations privées, y compris nos informations génétiques. Si l’on mesure l’évolution
future d’Internet en se fondant sur le nombre d’adresses et de favoris dont dispose un
ordinateur personnel ou un smartphone, on se rend compte que se dessine à l’horizon
2030-2050 une transition fondamentale. Ce seuil va correspondre à la naissance du Web
symbiotique ou « symbionet ». Un Web en symbiose avec notre corps et notre cerveau.
Nous allons alors transposer, dans le réseau que nous avons créé, la structure même du
cerveau et ses trois formes d’intelligence : connective, collaborative et collective. Le Web
symbiotique prendra de plus en plus d’importance dans les décisions qui engagent
l’humanité. Un système qui se regarde lui-même de l’extérieur, grâce à des satellites et
des capteurs, pourra, par exemple, réguler en temps réel l’environnement dans lequel
nous vivons. De nos jours, on détecte souvent trop tard l’arrivée d’une tornade ou d’un
tsunami. Grâce aux « sens » dont la Terre est en train de se doter, il sera possible de
gérer en temps réel, et dans l’intérêt de tous, certains cycles de l’écosystème. À
condition, évidemment, que l’homme parvienne à entrer en symbiose avec le macro-
organisme qu’il aura créé. Ce cerveau planétaire sera doté d’une intelligence autonome.
Mais l’avenir du cerveau planétaire va surtout dépendre de ce que nous en ferons et de
la manière dont nous l’utiliserons. Déjà il se comporte de façon semi-autonome. Il
favorise l’émergence progressive d’une conscience collective, voire d’une coconscience
collective ré léchie. En clair : le système deviendra peut-être capable de se penser lui-même.
Le cerveau planétaire, le cybionte, développe aussi son propre système immunitaire. Un
virus seul ne su fira pas à le détruire, ni d’ailleurs une cyberattaque ciblée. Plus le
système se complexifie, plus son immunité se renforce grâce à une forme numérique de
sélection naturelle. Pour le mettre en danger, plusieurs cyberattaques massives,
simultanées et concentrées sur les grands nœuds de réseaux seraient nécessaires. En
revanche, le risque existe que le système global devienne schizophrène ou bipolaire.
D’ailleurs, certains sociologues considèrent déjà qu’Internet pourrait être atteint de
maladies mentales ! PDF
Help
Des risques de dérives existent pour l’homme symbiotique de demain. Il pourrait être 9
dominé par le cybionte, devenant une sorte de monstre, un super Big Brother. Une des
clés du futur consistera pour l’homme à s’appuyer sur la démarche scientifique pour
mieux comprendre d’où il vient et quelle pourrait être son évolution. Et pas seulement à
partir des seules règles traditionnelles de la politique, du marché ou de la religion. Il lui
faudra aussi comprendre comment la complexité a évolué, de l’origine de la vie jusqu’à
nos jours. Et tenter d’utiliser ces mêmes principes pour entrer en symbiose avec le
cybionte, sans que celui-ci ne détruise l’identité humaine. Mais les risques de dérives
existent. Le pire serait une intrusion dans l’être à son insu. D’ici dix à cinquante ans, il
sera techniquement possible d’in luencer des émotions à des fins malveillantes. On
pourra, par exemple, grâce à une modification invisible et indétectable de
https://www.cairn.info/revue-societes-2015-3-page-41.htm 6/9
17/10/2019 Vers la fusion homme-machine. Un Web en symbiose avec notre cerveau et notre corps | Cairn.info

l’environnement immédiat, stimuler dans le cerveau d’une personne la sécrétion


d’hormones du bien-être ou du plaisir. Et mettre ainsi cette personne en condition pour
favoriser la signature d’un important contrat ! Ce risque de détournement paraît encore
plus grave que la traçabilité des informations, l’atteinte à la vie privée, le piratage, la
désinformation ou la censure, contre lesquels on dispose aujourd’hui de moyens de
protection ou de dissuasion.

La France a des talents, mais est encore trop isolée dans cette course à l’évolution 10
numérique. Dans le domaine de la recherche, l’autocatalyse du système se fait surtout
aux États-Unis par suite des e fets de cette masse critique informationnelle détenue et
partagée par les laboratoires universitaires, les « start-ups », l’industrie. Nous assistons
également à une montée en puissance de l’Asie, notamment avec la Chine. Par contre, la
recherche européenne a un rôle à jouer pour faire contrepoids à ces deux pôles, à
condition d’investir dans l’intelligence, clé de la construction solidaire de l’avenir.

Résumé

FrançaisL’homme d’aujourd’hui n’est plus simplement « réparé », il est aussi


« transformé », modifié par des prothèses qui ne sont plus seulement physiques mais
numériques et donc connectées. La co-évolution de l’homme et des nouveaux moyens
d’information et de communication engendre ce nouvel être, le « cybionte », intégrant
une série d’outils le reliant à un « macro organisme planétaire ». Son environnement –
cliquable – sera celui du Web symbiotique et ce dernier sera de plus en plus
prépondérant dans les décisions qui engagent l’humanité. PDF
Help
Mots-clés

co-évolution transhumanisme cybionte environnement intelligent

web symbiotique

EnglishEnglish abstract on Cairn International Edition

https://www.cairn.info/revue-societes-2015-3-page-41.htm 7/9
17/10/2019 Vers la fusion homme-machine. Un Web en symbiose avec notre cerveau et notre corps | Cairn.info

Plan
L’homme du futur ?

Réparer, transformer, augmenter l’homme

Des prothèses interconnectées au macro-organisme planétaire

La naissance du Cybionte et les environnements intelligents

Nouveaux risques, défis et enjeux internationaux

Auteur
Joël de Rosnay

Scientifique, conseiller de la présidente d’Universcience et président exécutif de


Biotics International. www.derosnay.com

Mis en ligne sur Cairn.info le 23/12/2015


https://doi.org/10.3917/soc.129.0041 PDF
Help

 Suivant 
Pour citer cet article

https://www.cairn.info/revue-societes-2015-3-page-41.htm 8/9
17/10/2019 Vers la fusion homme-machine. Un Web en symbiose avec notre cerveau et notre corps | Cairn.info

Distribution électronique Cairn.info pour De Boeck Supérieur © De Boeck Supérieur. Tous


droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de
reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent article, de le
stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public sous quelque forme et
de quelque manière que ce soit.

Cairn.info

PDF
Help

https://www.cairn.info/revue-societes-2015-3-page-41.htm 9/9

Vous aimerez peut-être aussi