Vous êtes sur la page 1sur 12

Introduction - constat

Mon constat de base est la perte de liens avec la Nature,


depuis plusieurs années plusieurs «savants», écrivain,
philosophe ou anthroplogue observent ce phénomène.

Je citerais Olivier Hamant, chercheur de l’institut


national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation
et l’environnement (Inrae) au sein de l’école normale
supérieure de Lyon.
Dans son livre, La troisième voie du vivant il a écrit :

«L’anomalie fondamentale qui caractérise l’Anthropocène


est une forme de déconnexion entre l’humain et le monde
physique qui l’entoure. D’une part, l’Anthropocène qualifie
une époque où l’humain a fusionné avec la planète : les
activités humaines n’ont jamais été aussi invasives dans
le monde physique qui l’entoure. D’autre part, l’humain
des sociétés développées du XXI siècles ne s’est jamais
autant éloigné de la nature : il est surtout urbain, passe
au moins un tiers de sa journée devant un écran et pense
parfois que le lait est un produit manufacturé comme le
Coca-Cola. L’humain a fusionné avec la planète mais il
est devenu extraterrestre.»

Quelles sont les raisons mais surtout les répercussions de


la perte de liens avec la Nature et comment un designer
peut-il agir pour faire en sorte que l’Histoire garde un bon
souvenir de l’Anthropocène, ère de la folie des grandeurs ?

(Je vous propose un petit manifeste imagé que j’ai réalisé


pour mieux comprendre l’ampleur de notre expansion et
la disparition des liens avec notre environnement.)
Je réutilise cette image créée pour mon projet manifeste, qui va dans le sens du constat
de perte de lien avec la nature et l’environnement.

Ref : Alain Damasio, le technococon.

Le technococon est une sphère cajolante qui nous choit et qui parfois nous fait du bien.
Le technococon nous protège et nous abrite, mais sa sphère nous enferme aussi. Le fait
d’éclipser par la technologie le rapport aux autres peut être agréable. C’est sans doute
ce qui explique le succès du technococon chez les ados, à un âge où se confronter à
autrui s’avère difficile. Le technococon est un piège doux et serein. On ne sent pas de
suite ce qu’il a d’aliénant, c’est ce qui me frappe.
La perte des liens avec l’environnement
La question de la perte des liens avec la nature remonte
souvent aux révolutions industrielles.
Les machines autonomes, produisant elles mêmes leur
propre énergie : machine à vapeur, batterie électrique...
Marque une rupture avec le fonctionnement des choses
établi jusque la.

En inventant les moteurs, on utilise plus les chevaux, le


courant des rivière ou encore les courants d’air. On utilise
aussi moins nos jambes.
Les déplacements sont plus rapides, là où un Paris-
Marseille prenait avant plusieurs jours voir semaines on
met aujourd’hui quelques heures.

Les machines nous ont permis de gagner un confort


énorme aux quotidiens, un confort qui nous accompagne
tout au long de notre vie.
Elles nous ont permit d’aller beaucoup plus vite, d’explorer
l’espace, les fonds marins de sauver des vies de nous
étendre sur l’ensemble du globe.

Notre regard s’est réorienté vers l’activité, la performance


ou encore la vitesse. Les machines ont accéléré le
rythme de vie. Aujourd’hui l’électronique est une seconde
révolution qui concentre notre regard encore plus.

De la même façon que notre champ de vision est large à


faible vitesse et se referme en accélérant, la technologie
nous faire voir plus loin, mais réduit notre angle de vue.

Cependant bien que nous n’ayons jamais été aussi


rapides, performants, productifs, alors que nous n’avons
jamais été (aussi) modernes, ne ratons nous pas
l’essentiel qui peut se trouver juste autour de nous ?
J’ai entamé un travail de recherche en regroupant quelques idées,
cela m’a permis de me concentrer sur ce que je pouvais faire à ma «petite échelle».
Le design vivant ?

Pour définir le design vivant je me suis reposé sur


L’exposition Mimesis : Un design vivant qui a eu lieu au
centre Pompidou de Metz en Juin 2022.

Je préciserai ici la définition de mimésis :


Ce terme d’origine grecque désigne dans son acception
générale l’imitation de la nature et, par extension, les
modes et les moyens de l’imitation dans les arts.

Voici les premières lignes du catalogue de l’exposition :

Considérer le design dans sa logique vivante, c’est


proposer de nouvelles manières «d’êtres-au-monde».

Dans le monde du design s’entrecroisent art, nature,


science et industrie, le design «vivant» et un terme
employé quand la «nature» occupe une place importante
du projet.
Biomimétisme, biomorphisme, biotechnologie, le design
vivant peut être interprété de mille et une facon.

«Aujourd’hui, à l’ère numérique, la nature a fait place à


la notion de « vivant » qui se donne sous une nouvelle
forme d’artificialité, entre l’inerte et l’animé, l’organique
et le machinique. Le design recourt à la « biofabrication
» : les bio-matériaux, fabriqués à partir d’organismes
biologiques, engendrent à présent de nouveaux objets
durables et biodégradables.»
Le vivant, energie essentielle

Maintenant que les notions sont introduites, rentrons dans


le coeur du sujet.

Les machines ont imposé leur rythme à notre société,


un rythme qui suit la cadence de la mécanique et de
l’électronique, un rythme artificiel et inanimé.

Les objets sont animés par une energie artificielle plus


rapide que le rythme du vivant.

Ici est tout l’intérêt du design VIVANT, créer les choses pour
des êtres animés.

Je me questionne depuis mon diplôme de DnMade 3 sur


l’utilité de l’électroménager, du plastique, du numérique à
tout va.

Aller contre le progrès est-ce régresser ? Etre super


productif, super connecté super performant n’est-ce pas
la volonté de l’ego et du capitalisme tant critiqué ?
Avons nous besoin de tous ces gadgets pour être heureux
?

Comme la majorité des individus, j’aime la Nature, le ciel,


La montagne, les forêts, la mer, les rivières, les animaux,
les insectes qui font partie de notre environnement avec
qui nous avons évolués.

Comment évoluer dans un monde ou nous controlons tout


?
Qu’est ce que le designer peut y faire ? Lui qui fait des
objets au service de l’Homme.

Le vivant m’est apparu comme une réponse, intégrer des


éléments vivants aux objets changent leur statut.
On ne considère plus son objet de la même manière.
Le stress conséquence du monde de la
performance

Je me suis intéressé à un problème majeurs de nos


sociétés aujourd’hui : le stress. Ce terme bien que
très vaste n’a jamais été aussi présent et employé
qu’aujourd’hui.

Ce problème est connu est exploré sous tous les angles


mais rien ne change, l’heure est à la compétition, à la
performance, à la productivité.

Le système capitalisme est responsable en grande parti


de cette pression quotidienne.

Notre société est oppressante, le rythme est rapide il


est compliqué de faire ce que l’on aime de concilier vie
professionnelle, vie étudiante et vie sociale. On a comme
une impression de surcharge, une impression de manquer
de temps, si bien que nos nuits s’écourtent... (étude
sommeil)
On a jamais autant travaillé et on a jamais si peu dormit,
pourtant nous jouissons d’un confort inégalé tout comme
notre espérance de vie.

En tant que designer je souhaite rendre le monde plus


agréable, faire que les gens se sentent bien, apaisé et
heureux.
Ralentir l’objet par le vivant

Les objets reflètent la société, les innovations


technologiques sont très rapidement assimilées par les
industriels pour proposer des objets plus performants,
rapides et multitâches, à l’image des gens.

Nous l’avons vu avant, notre monde et stressant, nos


objets le sont-ils aussi ?

Pourquoi faire une voiture autonome ? Ne pouvons


nous pas prendre le temps de conduire ? Pourquoi
faire un robot cuisinier ? N’avons nous pas le temps de
nous préparer notre propre nourritture, elle qui est déjà
manufacturée à l’extrême par l’industrie agroalimentaire ?
Ces objets qui sont vendus comme un gain de temps, ne
sont-ils pas en train de permettre de nous en prendre
plus en nous en donnant ? (pourquoi gagner du temps, ne
s’agit-il pas plutôt de profiter de notre temps?)

Je passerais sur toutes les complications qu’apportent


l’électronique utilisé à tout va, surveillance,
incompréhension, objets absolument pas réparable,
ressources rares et polluantes, dysfonctionnement...

Récemment on essaie par le numérique de copier le


vivant, assistant vocal, les ia sont d’ailleurs basées sur
les mêmes principes que l’évolution avec différentes
générations qui apprennent et transmettent à leurs
descendants.

Si l’artifice entend si fort à imiter le naturel pourquoi ne


pas prendre le contrepied de cet élan technologique et
proposer un objet qui va à notre rythme.
Un rythme vivant par le vivant !

Cesser d’imiter le vivant mais intégrer LE vivant.


Le déplacement, un terrain d’action
Mobilité vivante

Nous n’avons jamais été aussi mobiles, transports en


commun, voiture, vélo, train, avion...
Les moyens de transports n’ont jamais été aussi efficaces
et nombreux.

Nous utilisons tous les jours et pendant plusieurs heures


tous ses moyens de déplacement le plus souvent pour se
rendre à notre domicile, au travail, aux activités sportives,
sociales, culturelles...

Ainsi ce temps de déplacement marque une transition, il


s’agit quelque part d’un temps creux, un lien entre deux
activités.
Ce temps est important, il nous permet de changer d’état
et de marquer la distinction entre deux activités.

Le Tv-travail brise cette transition et donc le lien entre la


vie professionnelle et la vie familiale, le numérique nous
apporte du confort mais détruit l’environnement construit
par le monde physique.
Encore une fois le gain de temps semble être une
obsession qui prend le dessus sur l’environnement et nous
rend encore plus sédentaires.

Travailler sur la mobilité/les déplacements est l’occasion


d’agir sur un lien déjà existant ou l’Homme s’inscrits
dans une temporalité particulière avec un rapport à son
environnement particulier.

Comment le designer peut-il accompagner le voyageur et


tisser des liens avec son environnement par le vivant ?

Vous aimerez peut-être aussi