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Phase 1- Problématiser
idée reçue : La technique est un danger pour notre avenir.
1.
2.
Ordinateurs, smartphones, tablettes, les objets connectés sont de plus en plus indispensables
dans la vie de tous les jours. Plusieurs enfants, durant les vacances estivales, se retrouvent
davantage exposés à ces nouvelles technologies jusqu’au point de développer, dans certains
cas, une cyberdépendance. Dans quels cas peut-on parler d’une éventuelle cyberdépendance ?
Quels sont les dangers de ce phénomène ? Comment reconnaître que son enfant est
cyberdépendant ? Comment les parents peuvent-ils intervenir pour protéger leurs enfants contre
les dangers de la dépendance au web ?
www.nticweb.com
5.
Technique
Phase 2- Conceptualiser
1. Homo technicus
“En ce qui concerne l’intelligence humaine, on n’a pas assez remarqué que l’invention
mécanique a d’abord été sa démarche essentielle, qu’aujourd’hui encore notre vie
sociale gravite autour de la fabrication et de l’utilisation d’instruments artificiels, que les
inventions qui jalonnent la route du progrès en ont aussi tracé la direction. Nous avons
de la peine à nous en apercevoir, parce que les modifications de l’humanité retardent
d’ordinaire sur les transformations de son outillage. Nos habitudes individuelles et
même sociales survivent assez longtemps aux circonstances pour lesquelles elles
étaient faites, de sorte que les effets profonds d’une invention se font remarquer
lorsque nous avons déjà perdu de vue la nouveauté. Un siècle a passé depuis
l’invention de la machine à vapeur, et nous commençons seulement à ressentir la
secousse profonde qu’elle nous a donnée. La révolution qu’elle a opérée dans
l’industrie n’en a pas moins bouleversé les relations entre les hommes. Des idées
nouvelles se lèvent. Des sentiments nouveaux sont en voie d’éclore. Dans des milliers
d’années, quand le recul du passé n’en laissera plus apercevoir que les grandes
lignes, nos guerres et nos révolutions compteront pour peu de chose, à supposer
qu’on s’en souvienne encore; mais la machine à vapeur, avec les inventions de tout
genre qui lui font cortège, on parlera peut-être comme nous parlons du bronze ou de la
pierre taillée; elle servira à définir un âge.”
Henry BERGSON
Mise en contexte historique: XVIII et XIXèmes siècles, avec la machine à vapeur, c’est-
à-dire le premier “moteur” naît l’industrialisation, une plus grande urbanisation, la classe
ouvrière, les syndicats, le train, la production en série,....Un monde nouveau est né.
« Ravage » de Barjavel
“« L’humanité ne cultivait presque plus rien en terre. Légumes, céréales, fleurs, tout
cela poussait à l’usine, dans des bacs.
Les végétaux trouvaient là, dans de l’eau additionnée des produits chimiques
nécessaires, une nourriture bien plus riche et plus facile à assimiler que celle
dispensée chichement pas la marâtre Nature. Des ondes et des lumières de couleurs
et d’intensités calculées, des atmosphères conditionnées accéléraient la croissance
des plantes et permettaient d’obtenir, à l’abri des intempéries saisonnières, des
récoltes continues, du premier janvier au trente et un décembre.
L’élevage, cette horreur, avait également disparu. Élever, chérir les bêtes pour les
livrer ensuite au couteau du boucher, c’étaient bien là des mœurs dignes des
barbares du XXème siècle. Le « bétail » n’existait plus. La viande était « cultivée »
sous la direction de chimistes spécialistes et selon les méthodes, mises au point et
industrialisées, du génial précurseur Carrel. Le produit de cette fabrication était une
viande parfaite, tendre sans tendons, ni peaux ni graisse, et d’une grande variété de
goûts. Non seulement l’industrie offrait aux consommateurs des viandes au goût de
bœuf, de veau, de chevreuil, de faisan, de pigeon, de chardonneret, d’antilope, de
girafe, de pied d’éléphant, d’ours, de chamois, de lapin, d’oie, de poulet, de lion et de
milles autres variétés, servies en tranches épaisses et saignantes à souhait, mais
encore des firmes spécialisées produisaient des viandes extraordinaires qui, cuites à
l’eau ou grillées, sans autre addition qu’une pincée de sel, rappelaient par leur
saveur et leur fumet les préparations les plus fameuses de la cuisine traditionnelle,
“Technique et liberté
Cessons de condamner les nouvelles techniques médicales sous le
faux prétexte qu'elles risquent de nous conduire à je ne sais quelle
apocalypse ! Il y a là beaucoup de confusion et de fausses terreurs. Il y a
surtout une grave méprise concernant la relation entre ces techniques et la
liberté. On croit qu'elles ôtent à l'homme des libertés. C'est exactement
l'inverse : elles lui en donnent de nouvelles. Prenons l'exemple du
diagnostic prénatal. Il me paraît absolument normal que ceux qui attendent
un enfant puissent savoir si cet enfant est atteint ou non d'une maladie
héréditaire comme la trisomie. Connaître avec exactitude la situation du
foetus est en effet l'élément essentiel dont les parents ont besoin pour
prendre leur décision. Cette information laisse entière leur liberté. Chacun
doit pouvoir refuser un avortement thérapeutique, et choisir, en toute
connaissance de cause, de mettre au monde un enfant handicapé. (...) Les
techniques médicales n'ont ni l'intention ni les moyens de tout commander.
Elles ne décideront jamais à votre place. Mais elles mettent clairement
chacun face à ses choix. C'est en ce sens qu'elles accroissent nos libertés,
au lieu de les restreindre, comme on le croit par erreur. Ce qui est
condamnable, ce ne sont pas les techniques et les informations qu'elles
fournissent, c'est le refus d'informer ! Je condamne pour ma part l'idée
qu'on puisse refuser d'avertir des parents de la naissance d'un futur enfant
trisomique, ou des fiancés de la séropositivité de l'un ou de l'autre. Nous
ne devons rien écarter de ce qui nous rend libre d'accepter ou de refuser
en toute connaissance de cause. Vouloir mettre à l'écart ce genre
d'information est signe d'obscurantisme. Cela revient en effet à vouloir
soumettre les humains aux hasards aveugles de la vie. C'est tenter de les
maintenir asservis à des mécanismes que la connaissance permet, si on le
veut, de contrôler. Voilà qui est intolérable à mes yeux. Car plier l'homme à
la nature est la pire des aliénations.
Dagognet (François), entretien au Monde, novembre 1993
3) Technique aliénante
R. Barjavel nous décrit une société vulnérable où l’homme ne sait plus rien faire par
lui-même. Il s’est certes affranchi de la Nature mais il dépend totalement de la
technologie. Aussi lorsque l’électricité, indispensable au fonctionnement de ce
système technologique parfait, disparaît, cette société ultra moderne s’effondre. Au
même moment, dans le monde entier, tout s’arrête. Et lorsqu’on comprend que la «
panne » est permanente, c’est le chaos. Incompréhension, panique, émeutes,
pillage, cholera, incendie : la Ville radieuse est ravagée, abandonnée, détruite en
seulement l’espace de quelques jours.
«- Vous ne savez pas ce qui est arrivé ? Tous les moteurs d'avions se sont arrêtés
hier à la même heure, juste au moment où le courant flanchait partout. Tous ceux qui
s'étaient mis en descente pour atterrir sur la terrasse sont tombés comme une grêle.
Vous n'avez rien entendu, là-dessous ? Moi, dans mon petit appartement près du
garage, c'est bien un miracle si je n'ai pas été aplati. Quand le bus de la ligne 2 est
tombé, j'ai sauté au plafond comme une crêpe... Allez donc jeter un coup d'œil
dehors, vous verrez le beau travail !»
« Les monde est-ce qu’il est, c’est-à-dire peu de choses. C’est ce que chacun sait depuis
hier grâce au formidable concert que la radio, les journaux et les agences d’information
viennent de déclencher au sujet de la bombe atomique. On nous apprend, en effet, au
milieu d’une foule de commentaires enthousiastes, que n’importe quelle ville
d’importance moyenne peut être rasée par une bombe de la grosseur d’un ballon de
football. Nous nous résumerons en une phrase: la civilisation mécanique vient de
parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir dans un avenir plus ou
moins proche, entre le suicide collectif et l’utilisation intelligente des conquêtes
scientifiques.
En attendant, il est permis de penser qu’il y a quelque indécence à célébrer la
découverte qui se met au service de la plus formidable rage de destruction dont l’homme
ait fait preuve depuis des siècles. voici qu’une angoisse nouvelle nous est posée, qui a
toutes les chances d’être définitive.”
“Aucune idée, parmi celles qui se réfèrent à l’ordre des faits naturels, ne tient de plus
près à la famille des idées religieuses que l’idée de progrès, et n’est plus propre à
devenir le principe d’une sorte de foi religieuse pour ceux qui n’en ont plus d’autre. Elle
a, comme la foi religieuse, la vertu de relever les âmes et les caractères. L’idée du
progrès indéfini, c’est l’idée d’une perfection suprême, d’une loi qui domine toutes les lois
particulières, d’un but éminent auquel tous les êtres doivent concourir dans leur
existence passagère. C’est donc au fond l’idée de divin: et il ne faut point être surpris si,
chaque fois qu’elle est spécieusement ( = de manière illusoire, fausse, trompeuse)
évoquée en faveur d’une cause, les esprits les plus élevés, les âmes les plus
généreuses, se sentent entraînés de ce côté. Il ne faut pas non plus s’étonner que le
fanatisme y trouve un aliment et que la maxime qui tend à corrompre toutes les religions,
celle que l’excellence de la fin viennent justifier les moyens, corrompe aussi la religion du
progrès.”
Phase 3 – Exercices
En groupe, sur quatre sujets différents (géolocalisation, réseaux sociaux, voitures
autonomes, robots médicaux) les élèves construisent une argumentation en
s’inspirant des concepts vus précédemment. Par deux, ils montrent en quoi
l’invention qui leur est attribuée est libératrice >< aliénante.
Phase 4 – Evaluation
Les élèves reçoivent la DUDH (les articles 12 et 26 concernant le droit à la vie
privée et à l’éducation sont donnés in extenso)
Les élèves rédigent deux nouveaux articles de lois sur le modèle de la DUDH. Ils
légifèrent sur
L’accès aux NTIC
La protection des citoyens face aux NTIC