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Pour la technique :
-Descartes, Discours de la méthode,"Nous rendre comme maîtres et possesseurs de la
nature " "comme" ; nous rendre "comme" maître et possesseur de la Nature cela veut
dire que nous ne le serons jamais complètement. La nature a en effet ses règles qu'on
ne peut pas changer.
-Bacon, Novum Organon, "l'homme interprète et ministre de la nature",on doit
découvrir l'ensemble des lois de la nature , afin de la vaincre par la suite.
-Aristote, Parties des animaux,"Ce n'est pas parce qu'il a des mains qu'il est
intelligent , mais c'est parce qu'il est intelligent qu'il a des mains", les mains sont
humaines , utilisés intelligemment contrairement aux pattes . Les mains ont la
technologie la plus sophistiquée
-Hans Jonas,"Le principe responsabilité" pour qui la technique est mal maîtrisée, peut
mener à des catastrophes et avoir des effets négatifs durables sur les populations et
l'environnement. Il faut donc, selon lui, suivre ce qu'on appelle le principe de
précaution.
-Bergson ,Évolution créatrice: la nature humaine est définie par la capacité de
fabriquer. L'homme est un animal raisonnable qui fabrique et transforme le monde.
Ainsi, l'intelligence lui sert à améliorer son confort et ses capacités. C'est donc une
vision assez neutre, voire positive, de la technique.
À première vue, la technique semble être un atout extraordinaire pour l’être humain,
tout notre quotidien est imprégné du progrès technique et nous serions certainement
bien embêtés si tous nos outils et nos appareils technologiques venaient à disparaître.
Mais alors qu’est-ce que cette technique qui nous est d’une si grande utilité ?
-Est-ce seulement un savoir, une forme de connaissances comme une autre, ou bien
dispose-t-elle d’une particularité bien spécifique.
Nous pouvons dés lors affirmer que la technique mêle le savoir et la pratique, ce n’est
pas quelque chose de purement théorique.
I-La technique est-elle le propre de l’homme ?
Mais alors, si la technique mêle à la fois théorie et pratique, cela en ferait-elle
quelque chose de proprement humain ?
A- Marx - L’abeille et l’ouvrier
Historiquement, les philosophes ont en effet souvent établit une distinction radicale
entre les animaux, autres que les hommes, et l’homme. Par exemple, comme le
remarque Marx
"Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l’abeille
confond par la structure de ses cellules de cire l’habileté de plus d’un architecte. Mais
ce qui distingue dès l’abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte,
c’est qu’il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche. Le
résultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l’imagination du
travailleur. Ce n’est pas qu’il opère seulement un changement de forme dans les
matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il a conscience, qui
détermine comme loi son mode d’action, et auquel il doit subordonner sa volonté".
Karl Marx, Le Capital
Ce que dit Marx dans ce texte, c’est donc que la différence fondamentale entre les
animaux et l’homme repose dans la réalisation consciente de sa production. Pour
Marx, en apparence, un barrage de castors et un barrage réalisé par des humains
peuvent sembler similaire, mais ce qui fait toute la différence, c’est que le barrage
réalisé par les humains et d’abord pensé dans son esprit sous la forme d’un modèle
avant d’être réalisé concrètement dans la nature. Alors que le barrage réalisé par des
castors lui n’est réalisé que par instincts sans qu’il n’y ait de réflexion consciente qui
précède sa création.
B- Recherches actuelles - Cette opposition davantage de degrés que de nature
Mais cette distinction entre l’instinct et la conscience est-elle véritablement
pertinente ?
Des recherches plus récentes paraissent remettre en question cette idée. Bien qu’il
puisse être facile d’opérer une distinction entre les créations animales réalisées
automatiquement par instinct et les créations humaines réalisées par le biais de la
réflexion et de la technique, c’est en réalité plus compliqué que cela. Comme le
remarque le sociologue Jean-François Dortier
« On sait aussi que les chimpanzés ou les dauphins et d’autres espèces possèdent
des formes de conscience de soi, qu’ils savent innover et se transmettent des
techniques de chasse ou des façons de s’alimenter (ce que l’on nomme “cultures
animales”).
Enfin, en trente ans d’expérience d'enseignement du langage à des gorilles, des
chimpanzés ou des bonobos, il est apparu que la frontière linguistique et symbolique
entre les animaux et les hommes était moins nette qu’il n’y paraissait. »
La technique ne serait donc pas le propre de l’homme, et la différence entre son
utilisation par les autres animaux et nous pourrait davantage se comprendre comme
une différence de degré plutôt que comme une différence de nature.
II-La technique est-elle libératrice ?
A-Platon - Le mythe de Prométhée et d’Épiméthée : la technique nous ouvre de
nouvelles possibilités:
Mais si nous pouvons avoir un certain optimiste quant à l’amélioration des machines
et des moyens de production, que ce soit pour nous faciliter la vie ou pour nous libérer
du temps de travail afin de nous allouer à des loisirs, cette présence de plus en plus
importante du progrès technique ne pourrait-elle pas se retourner contre nous ? Plutôt
que d’être à notre service, ne serions-nous pas en fait devenus dépendant de la
technique ?