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2016-2017

Thèse Professionnelle
Département Génie Civil et Construction

Mastère Spécialisé BIM, Conception intégrée et cycle de vie du bâtiment et des


infrastructures

Marc ARESTE

Le BIM et le collaboratif
Une opportunité pour l’entreprise ?

Projet réalisé au sein de Phosphoris


4, avenue du Recteur Poincaré – 75016 PARIS
Juillet 2018

Tuteur entreprise : M. Guillaume GOUBEAU

Tuteur École : M. Didier RICHARD


Ecole Nationale des Ponts et Chaussées et Ecole Spéciale des Travaux Publics, du Bâtiment et
de l’Industrie – Thèse Professionnelle

Marc ARESTE – Département Génie Civil et Construction


Ecole Nationale des Ponts et Chaussées et Ecole Spéciale des Travaux Publics, du Bâtiment et
de l’Industrie – Thèse Professionnelle

Remerciements

Je tiens en premier lieu à remercier M. Eric AUBSPIN, Président de la société Phosphoris,


pour sa confiance et son implication dans le bon déroulement de mon travail.

Je remercie vivement M. Didier Richard mon tuteur d’école pour sa grande disponibilité, nos
discussions passionnées et ses précieux conseils. Je pense aussi à M. Guillaume GOUBEAU
mon tuteur d’entreprise et M. Olivier CELNIK le Codirecteur du MS BIM pour leur qualité
d’écoute.

Merci à toutes les personnes qui ont bien voulu me consacrer de leur temps afin d’échanger et
me faire partager leurs expériences, M. Marc BAGUR , M. Iyed BENHASSEN, M. Eric
OWONA, M. Jean-Baptiste PUEL, Mme Gabriela SALVATELLA et son mari, M. Jean-
Jacques URBAN GALINDO.

Mes remerciements vont aussi à tous ceux qui m’ont apporté leur aide et soutenu tout au long
de cette formation, les élèves de la promotion 2016, les professeurs et l’équipe administrative.

Je n’oublie pas non plus, Isabelle, ma compagne, qui à certain moment lors de la rédaction de
ce mémoire a fait preuve de beaucoup de patience à mon égard.

Marc ARESTE – Département Génie Civil et Construction


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Résumé

La montée croissante du BIM (Building Information Modelling) dans les appels d’offres et
notre difficulté chronique à y répondre nous ont décidé à réagir en mettant en place dans notre
société une organisation à la hauteur des enjeux du numérique. La question était de savoir si le
processus BIM et le collaboratif constituaient bien une opportunité ou une charge. Le BIM,
étant un processus numérique, l’organisation la mieux adaptée devait être basée sur du
numérique, le système d’information (SI) organisé en ressources numériques rendu efficient
grâce aux outils collaboratifs. Nous avons donc organisé notre société en ce sens, avec le SI
urbanisé en répondant parfaitement au processus BIM. Notre nouvelle stratégie nous a permis
d’avoir des objectifs qui devaient s’organiser selon ce SI, en vision métier, fonctionnelle,
informatique et technique avec un planning général nous donnant l’orientation à suivre. Les
métiers et les fonctions ne changeant pas avec le BIM, nous avons comparé les impacts liés
avec les processus « classiques » et ceux du BIM, déterminé les compétences nécessaires à
acquérir et formé nos collaborateurs. Pour les outils informatiques nous avons mis en place
une plateforme collaborative répondant aux besoins de nos 3 sites, Paris, Reims, et
Casablanca (Maroc). Grâce à cette nouvelle organisation, nous avons pu en tirer les points
positifs et d’autres à améliorer, et nous avons pu conclure que le BIM et le collaboratif
constituaient bien une opportunité pour notre société.

Mots-clés : BIM, organisation, collaboratif, Système d’Information, métier, fonctionnelle,


informatique, technique.

Marc ARESTE – Département Génie Civil et Construction


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Abstract

Because of the steady rise of BIM (Building Information Modeling) in tenders and our
chronic difficulty in responding to them, we decided to react by setting up in our company a
work organisation that could meet the digital challenges. The question was whether the BIM
and the collaborative process were an opportunity or a burden. Since BIM is a digital process,
the most appropriate organisation had to be digital-based; the information system (IS) is
organised into digital resources made efficient thanks to collaborative tools. Therefore, we
organised our company accordingly, with the Urbanised Information System that responded
perfectly to the BIM process. Our new strategy allowed us to have goals that were to be
organised following this Information System, with a business vision, functional, digital and
technical with a general schedule giving us the direction to follow. As positions and functions
did not change with BIM, we compared the impacts associated with "traditional" processes to
those of BIM, determined the skills that needed to be acquired, and trained our employees in
this direction. For IT tools, we have set up a collaborative platform to meet the needs of our 3
offices, Paris, Reims, and Casablanca (Morocco). From this new organisation, we were able
to draw the positive aspects and others to improve, and we were able to conclude that the BIM
and the collaborative process constituted an opportunity for our company.

Keywords: BIM, Organisation, Collaborative, Information System, Business Application,


Functional, IT System, Technical.

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Table des matières


Remerciements ........................................................................................................................... 3

Résumé ....................................................................................................................................... 4

Abstract ...................................................................................................................................... 5

Liste des figures ....................................................................................................................... 10

Glossaire ................................................................................................................................... 11

INTRODUCTION .................................................................................................................... 13

PARTIE 1 - Le BIM pour l’entreprise, c’est quoi ? ........................................................... 14

PARTIE 2 - Vers une organisation pour la transformation numérique .............................. 15

1 Les enjeux ......................................................................................................................... 16

1.1 L’humain ................................................................................................................... 16

1.2 La relation client ........................................................................................................ 18

1.3 L’investissement ........................................................................................................ 19

2 Le système d’information SI ............................................................................................. 19

3 Le cas d’un bureau d’études ............................................................................................. 21

PARTIE 3 - Une nouvelle stratégie d’entreprise pour le BIM ........................................... 23

1 Déroulement ...................................................................................................................... 23

1.1 La vision .................................................................................................................... 23

1.2 Comment y aller ?...................................................................................................... 24

1.3 Nos objectifs : ............................................................................................................ 24

PARTIE 4 - Des métiers qui évoluent avec le numérique .................................................. 26

1 Processus BIM des études de Conception ........................................................................ 26

1.1 Le workflow Conception BIM: ................................................................................. 27

1.2 Comparaison entre le fonctionnement d’une étude de conception « classique » et une


étude de conception en BIM : ............................................................................................... 29

2 Processus BIM des études d’exécution ............................................................................. 31


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2.1 Workflow Exécution BIM ......................................................................................... 32

2.2 Comparaison entre le fonctionnement d’une étude d’exécution « classique « et une


étude d’exécution en BIM : .................................................................................................. 33

3 Processus BIM des études de synthèse d’exécution ......................................................... 36

3.1 Workflow de synthèse d’exécution BIM ................................................................... 37

3.2 Comparaison entre le fonctionnement d’une étude de synthèse d’exécution


« classique » et une étude de synthèse BIM d’exécution : ................................................... 38

4 Processus BIM des études des Ouvrages exécutés ........................................................... 40

4.1 Workflow du dossier des Ouvrages exécutés BIM : ................................................. 41

4.2 Comparaison entre le fonctionnement d’une étude DOE « classique » et une étude
DOE BIM ............................................................................................................................. 42

PARTIE 5 - Des fonctions à mettre en œuvre .................................................................... 44

1 Les compétences ............................................................................................................... 45

1.1 L’utilisateur BIM ....................................................................................................... 45

1.2 Le modeleur BIM ...................................................................................................... 46

1.3 Le coordinateur BIM ................................................................................................. 47

1.4 Le manageur BIM ...................................................................................................... 48

2 La formation...................................................................................................................... 49

2.1 Étape N°1 ................................................................................................................... 50

2.2 Formation 3 jours....................................................................................................... 50

2.3 Étape N°2 ................................................................................................................... 50

2.4 Formation 1 jour ........................................................................................................ 50

2.5 Étape N°03 ................................................................................................................. 50

2.6 Retour d’expérience ................................................................................................... 51

PARTIE 6 - Des applications collaboratives ...................................................................... 52

1 Mise en place de la plateforme ......................................................................................... 53


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1.1 Étape N°1 ................................................................................................................... 53

1.1.1 Ce que l’on doit trouver dans une plateforme: ................................................... 54

1.1.2 Les avantages perçu avec une plateforme collaborative .................................... 56

1.2 Informations à tous les collaborateurs ....................................................................... 57

1.3 Étape N°2 ................................................................................................................... 58

1.4 Lancement de la plateforme ...................................................................................... 58

1.5 Étape N°3 ................................................................................................................... 58

1.6 Retour d’expérience ................................................................................................... 59

PARTIE 7 - Une nouvelle pile technique ........................................................................... 60

1 Le support de la plateforme collaborative ........................................................................ 60

1.1 Le Cloud Computing, c’est quoi ? ............................................................................. 61

1.2 Le SaaS c’est quoi ?................................................................................................... 62

1.3 Avantages – inconvénients – à la loupe : .................................................................. 63

1.4 Mise en place de la plateforme .................................................................................. 64

PARTIE 8 - Des exemples et retour d’expériences ............................................................ 67

1 Construction d’un hôtel à Dakar (R+7 avec 2 sous-sols) ................................................. 67

1.1 Présentation ............................................................................................................... 67

1.2 Le Workflow.............................................................................................................. 67

1.2.1 Formation des ingénieurs (un par lot technique) et 1 architecte ........................ 67

1.2.2 Formation des projeteurs .................................................................................... 68

1.3 Les enseignements : ................................................................................................... 69

1.4 Retour d’expérience ................................................................................................... 70

2 Construction de sites militaires en Arabie Saoudite ......................................................... 70

2.1 Présentation ............................................................................................................... 70

2.2 Le Workflow.............................................................................................................. 71

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2.3 Les enseignements ..................................................................................................... 71

2.4 Retour d’expérience ................................................................................................... 72

CONCLUSION ........................................................................................................................ 73

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 75

Ouvrages imprimés .................................................................................................................. 76

Travaux universitaires .............................................................................................................. 76

Documents ................................................................................................................................ 76

Sites web consultés................................................................................................................... 77

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Liste des figures

Figure 1 - Une organisation ...................................................................................................... 16


Figure 2 - Une organisation collaborative ................................................................................ 18
Figure 3 - Cartographie urbanisée du SI .................................................................................. 20
Figure 4 - Planning stratégique ................................................................................................ 25
Figure 5 - Workflow Conception BIM ..................................................................................... 27
Figure 6 - Workflow Exécution BIM ....................................................................................... 32
Figure 7 - Workflow Synthèse BIM ......................................................................................... 37
Figure 8 - Workflow DOE BIM ............................................................................................... 41
Figure 9 - Utilisateur BIM ........................................................................................................ 45
Figure 10 - Modeleur BIM ....................................................................................................... 46
Figure 11 - Coordinateur BIM ................................................................................................. 47
Figure 12 - Manageur BIM ...................................................................................................... 48
Figure 13 - Planification formation .......................................................................................... 49
Figure 14 - Planification plateforme collaborative .................................................................. 53
Figure 15 - Le SaaS .................................................................................................................. 62

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Glossaire

- 2D : Représentation géométrique en deux dimensions représentant une vue aplatie


(façade) ou coupée (plan et coupe) d'un élément de construction. Cela ne permet que la
représentation des surfaces et traits.

- 3D : Représentation géométrique en trois dimensions représentant une vue avec


profondeur d'un élément de construction. Cela permet la représentation des volumes.

- AO : Appel d’Offres

- APD : Avant-Projet Définitif

- API : Application Programming Interface, c’est une interface qui permet la


communication entre deux programmes c’est-à-dire recevoir la donnée et transmettre
de la donnée.

- BCF : BIM Collaboration Format. Format de fichier qui sert à partager des remarques
avec des commentaires et des images

- BE : Bureau d’étude

- CAO : Conception Assistée par Ordinateur

- CCTP : Cahier des Clauses Techniques Particulières

- CLOUD COMPUTING : Informatique dans les nuages

- CVC : Chauffage Ventilation Climatisation

- DAO : Dessin Assisté par Ordinateur

- DCE : Dossier de Consultation d’Entreprise

- DOE : Dossier d’Ouvrage Exécuté

- DPGF : Décomposition du Prix Global et Forfaitaire

- EXE : Exécution

- FAI : Fournisseur d’Accès Internet

- FFB : Fédération Française du Bâtiment PDL : Pays de la Loire

- GED : Gestion Électronique de l’Information


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- GIGUE :Variation de latence de bout en bout de la transmission des paquets sur le


réseau

- GO : Gros Œuvre

- IFC : Industry Foundation Classes, est un format de fichier orienté objet utilisé par
l'industrie du Bâtiment pour échanger et partager des informations entre logiciels

- Loi MOP : loi française qui met en place, pour les marchés publics, la relation entre
maîtrise d'ouvrage et maîtrise d'œuvre

- MEDIACONSTRUCT : Association a pour vocation de soutenir sur le plan national le


développement de la transition numérique sur l’ensemble de la filière bâtiment

- MIQCP : Mission Interministérielle pour la Qualité des Constructions Publiques

- MOA : Maîtrise d’Ouvrage

- MOE : Maîtrise d’Œuvre

- MONITORING : Surveillance à l’aide d’un moniteur

- PME : Petites et moyennes entreprises

- PDF : Format de fichier permettant de conserver les caractéristiques d’un document

- PTNB : Plan Transition Numérique dans le Bâtiment, organisme public dépendant du


ministère du logement, celui-ci vise à accélérer le déploiement des outils numériques à
l’échelle de l’ensemble du secteur du bâtiment

- SI : Système d’Information

- Skype® : Logiciel qui permet aux utilisateurs de passer des appels téléphoniques ou
vidéo via internet, ainsi que le partage d’écran

- TEAMVIEWER® : Logiciel de télémaintenance disposant de fonctions de bureau à


distance

- TÉLÉMATIQUE : Ensemble des techniques qui combinent les moyens de


l'informatique avec ceux des télécommunications

- TEST AND FAIL FAST : Expérimenter et accepter que l’on puisse se tromper le plus
vite possible pour en retirer une expérience

- WEB : World Wide Web

- WORKFLOW : Flux de Travaux, représentation d’une suite de tâches

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INTRODUCTION

Dans le monde du bâtiment, celui des bureaux d’études et des entreprises, tout le monde
connaît le mot BIM (Building Information Modelling). Si nous demandons de l’expliquer,
nous arrivons à obtenir une transcription, voire peut-être mieux avec la traduction en français,
Modélisation des données du Bâtiment, mais guère plus.

Sans même l’expliquer on peut deviner son importance,

o Il révolutionne les échanges entre acteurs


o Il limite les surcoûts de la construction
o Les pouvoirs publics encouragent son développement à l’échelle nationale
o Il est déjà obligatoire aux États-Unis et au Royaume-Uni…

Concernant notre société, nous avons pris conscience qu’il fallait s’en occuper lorsque nous
avons commencé à voir dans les appels d’offres des demandes pour lesquelles nous ne
savions pas répondre. Nous avons alors décidé de faire des études BIM, et pour ce faire
changer l'organisation de notre société.

Bureau d’études d’ingénierie spécialisé dans les fluides, comprenant une quarantaine de
salariés, nous avons plusieurs agences réparties en France mais aussi à l’étranger. Pour
répondre à nos clients, nous devons définir un processus BIM capable de fonctionner au
travers du réseau de nos agences et utiliser le BIM sur l’ensemble de nos sites, d’une manière
collaborative.

La question est de savoir si c’est un atout ou une charge, si cela en vaut la peine ou s’il ne faut
rien changer et continuer à faire des études « classiques ». BIM et collaboratif est-ce vraiment
une opportunité pour l’entreprise ?

Dans cette thèse professionnelle nous allons détailler la transformation numérique de


l’entreprise, par une nouvelle organisation. Nous allons définir une nouvelle stratégie,
acquérir de nouvelles compétences, mettre en place des outils collaboratifs et enfin choisir
l’infrastructure nécessaire à leur fonctionnement.

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PARTIE 1 - Le BIM pour l’entreprise, c’est quoi ?

Le BIM, Building Information Modelling, en français Modélisation des Données du Bâtiment,


peut être défini comme un processus durant lequel des acteurs collaborent tout au long des
différentes phases du cycle de vie d’un ouvrage pour y insérer, extraire ou modifier et
qualifier des informations depuis une maquette numérique 3D.

Le BIM permet l’optimisation des phases du cycle de vie du bâtiment (conception et


réalisation, exploitation, démolition). Selon la MIQCP1 (Ouvrages publics & coûts global,
janvier 2006), le coût global d’un bâtiment dans le tertiaire est de 25% pour les études et la
construction et de 75% pour l’exploitation et la maintenance technique. Optimiser ces phases
du cycle grâce au BIM, permet de réaliser des économies, l’enjeu principal du BIM est
financier.

Pour l’entreprise, le BIM correspond à l’utilisation d’outils numériques à des fin


d’optimisation et de rapidité, dans la réalisation d’un projet.

Ces outils doivent permettre 3 choses :

o La réalisation de plans en 3D, la maquette numérique


o La gestion d’une base de données liée à la maquette numérique
o De la collaboration entre les acteurs du projet

En BIM la répartition des tâches, des fonctions et des métiers ne change pas, ce sont les
moyens que l’on utilise pour produire, diffuser, échanger, collaborer, qui évoluent.

1
« www.miqcp.gouv.fr ».
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PARTIE 2 - Vers une organisation pour la transformation


numérique

L’organisation2 « sert des objectifs précis et se compose de personnes réunies d’une certaine
façon. L’objectif spécifique d’une organisation s’exprime en termes de but ou de
configuration de but. Mais rien n’est possible sans que des individus identifiés prennent des
décisions pour fixer ce but et accomplissent une série de tâches, afin de transformer ce but en
réalité. Enfin les organisations instaurent une structure systématique pour déterminer le
comportement de leurs membres, l’orienter et lui fixer des limites. Pour cela, elles établissent
des règles, demandent à certains individus d’en contrôler d’autre, forment des équipes de
travail ou décrivent les postes afin que chacun sache ce qu’il a à faire. Le terme organisation
désigne par conséquent une entité poursuivant un but précis, se composant de personnes ou de
membres et possédant une structure systématique. »

On comprend, à la lecture de ce passage que l’organisation est basée sur une structuration du
travail, avec des procédures à respecter, des organigrammes définissant les statuts, les rôles de
chacun et des managers pour appliquer la stratégie de l’entreprise. Cette approche est
classique et fonctionnelle et toute personne dans le milieu professionnel ne sera pas surpris
par cette définition. Mais une telle organisation est-elle impactée par l’intégration forte du
numérique, ici le BIM, en son sein ?

2
« Management - L’essentiel des concepts et des pratiques - 6ème édition - Éditions Pearson Education ».
15

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Figure 1 - Une organisation

1 Les enjeux
Traiter le sujet de l’organisation et du BIM implique des changements de 3 ordres :

1.1 L’humain
Avec le BIM, et l’arrivée dans nos structures de cette fameuse « vague » numérique le schéma
classique de l’organisation est devenu incomplet. Même si celle-ci fonctionne avec un
management classique, il faut et c’est là une nouveauté, remettre l’humain dans l’organisation
car le numérique est un processus qui s’affranchit des organigrammes structurels en
raccourcissant le lien utilisateur processus tout au long de la chaîne industrielle. Ce processus
est basé sur la confiance et l’agilité, sur un fonctionnement en réseau, c’est celui qui fait bien
qui a le savoir, il faut donc propager le numérique au sein de l’entreprise et permettre aux
gens de partager, s’impliquer, communiquer, et s’emparer des challenges liés au numérique.
Quitte à échouer d’une façon contrôlée mais se tromper doit faire partie du processus (« Test
and Fail Fast »), afin d’acquérir une expérience permettant de résoudre les problèmes et de le
faire partager à tous en élevant le niveau de maturité de l’ensemble des collaborateurs.

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C’est cela qui est nouveau dans les organisations, ce facteur humain qui s’affranchit des
structures managériales classiques pour mieux s’adapter aux nouveautés et au fonctionnement
du BIM. Il faut selon Serge K. Levan3 distinguer la structure, qui imposent des batteries de
règles, de procédures, de celle de l’organisation, qui sont des façons dont les gens résolvent
concrètement leurs problèmes, travaillent ensemble, négocient et trouve des arrangements. On
est dans l’activité humaine, dans les rapports sociaux des individus entre eux.

Une des composantes des organisations, est le management. Décliné pour tout, le terme
manager est une personne qui coordonne et dirige dans une organisation les activités des
autres personnels, soit en mode hiérarchique, soit en mode transversal, dit fonctionnel ou
encore, et plus simplement, « maniement des hommes de façon à obtenir d’eux que les
objectifs soient atteints ». Nous comprenons alors l’importance que le management ne
s’appuie pas uniquement sur des règles structurelles, qu’il ne doit pas faire appliquer des
« recettes » mais veiller sans cesse de mettre la personne, les collaborateurs au centre de
l’organisation et cela afin que tous puissent échanger, dialoguer, collaborer afin de pouvoir
atteindre les objectifs fixés.

3
« Management et collaboration BIM - Serge K. Levan - Éditions Eyrolles ».
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Figure 2 - Une organisation collaborative

1.2 La relation client


La relation avec nos clients va aussi être amenée à changer, car le BIM, processus par essence
numérique, introduit de la souplesse, une collaboration renforcée, une présence, une
implication en continue (raccourcissement des échanges entre parties). Il nous faut répondre à
de nouveaux enjeux. Lorsque le client passait commande, il donnait un délai et il recevait le
travail en temps imparti. Grâce à la maquette BIM, les études s’accélèrent, nous sommes
capables de « prédire » le résultat final, de visualiser la réalisation de l’ouvrage rapidement.
C’est ce besoin du résultat lié à cette compression du temps qui fait changer le rapport au
client. Celui-ci veut interagir voire changer d’avis, directement au moment de la construction
de la maquette peut vérifier si cela correspond bien à ses souhaits à l’expression de son
besoin. Ses remarques pourront alors influer directement sur le travail tout le long du projet.
Cette nouvelle façon de travailler devra nécessiter une rapidité dans l’exécution et une
aptitude à modifier le projet. On retrouve le même paradigme que les projets de
développement numérique avec la notion « d’agilité ». Cette « promiscuité » avec le client
change les habitudes, les délais, mais aussi les montants des études, car nous ne pouvons plus
fixer une enveloppe forfaitaire, la demande du client évoluant sans cesse. Il faut pouvoir être
en capacité de négocier et de justifier par un traçage ou historique, toutes les demandes
impactantes le projet du client tout le long du processus des études.

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Pour le management, cela exige 2 postures importantes :

Répondre au besoin du client qui souvent est peu formalisé, en lui proposant rapidement des
pistes fonctionnelles conformes à ses souhaits et de finir au plus vite les études.

Ne plus considérer la facturation comme strictement forfaitaire mais veiller à ce qu’elle


s’adapte tout le long du projet au travers des expertises engagées et relever tous les besoins
additionnels pour les faire accepter.

1.3 L’investissement
Nous ne devons pas oublier qu’un des enjeux de cette nouvelle organisation à mettre en place
pour intégrer une démarche BIM dans l’entreprise est l’investissement humain et matériel.
Cette rapidité dans l’exécution des études pourrait nous faire croire mais aussi, et surtout, au
client que l’on puisse faire des économies quant aux prix des études. À contrario, dans un
premier temps, il va falloir investir, former nos collaborateurs, développer leurs compétences,
mettre en place de nouveaux profils, acheter ou louer des logiciels, du matériel mais aussi
développer et entretenir les réseaux informatiques (aspect télématique).

2 Le système d’information SI
Le BIM étant aussi un processus numérique on ne peut parler de l’organisation de la société
sans le système d’information appelé le SI4, « Un système d’information est un ensemble
organisé de ressources : matériels, logiciels, personnels, données, procédures permettant
d'acquérir, traiter, stocker, communiquer des informations (sous forme de données, textes,
images, sons, etc…) dans des organisations ». Le SI englobe tous les éléments numériques de
la société, permet d’être rapide, de gagner du temps, et donc de faire des économies.

4
Reix et al., Systèmes d’Information et Management des Organisations - 7ème édition.
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Le SI urbanisé c’est l’organisation de ce système découpé à partir de plusieurs blocs


fonctionnels (quartiers, îlots comme un plan urbain), blocs gestion, blocs clients, dans notre
cas bloc maquette numérique, composante du cycle de vie du bâtiment, le BIM. À partir de ce
bloc, nous pouvons identifier les métiers et les compétences numériques nécessaires mais
aussi déterminer les applications pour collaborer et les systèmes informatiques, les supports
techniques.

Figure 3 - Cartographie urbanisée du SI

Le SI se construit par l’établissement d’une stratégie, ensuite il faut définir les métiers
nécessaires que l’on doit avoir pour être dans un processus BIM. À partir des métiers, nous
définissons les compétences liées au fonctionnement numérique pour faire du BIM. Depuis
ces compétences numériques, nous pouvons définir les outils numériques que nous avons
besoin et ensuite les infrastructures numériques qui devront permettre l’utilisation de ces
outils. Chaque vision doit être conforme à la vision supérieure et répondre à la stratégie mise
en place.

20

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3 Le cas d’un bureau d’études


Nous allons prendre l’exemple de notre société, afin d’appliquer concrètement la mise en
place du BIM grâce au système d’information.

Créée en 2014, PHOSPHORIS est une société d’Ingénierie et de Services qui propose 3
métiers autour de la Haute Qualité Environnementale (HQE): la dépollution de l’air en milieu
industriel, l’ingénierie multi technique à travers les métiers de conception et enfin
l’Urbanisme et l’Architecture. La société est présente à Paris, Bordeaux, Lyon, Reims, mais
aussi en Chine (Chengdu), au Maroc (Casablanca) et en Russie (Moscou).

Nous avons choisi Paris, Reims et Casablanca pour nos travaux. Plusieurs critères sont entrés
en jeux, une organisation « mature », des effectifs suffisamment importants, mais aussi
pouvoir expérimenter sans mettre en péril l’activité de la société.

MOYENS RESSOURCES
AGENCES SPÉCIALITÉS LOTS
HUMAINS INFORMATIQUES

Architecture
Conception & suivi de travaux : 40% 1 Architecte Serveur Local
Electricité
PARIS Exécution : 40% 7 Ingénieurs Internet ADSL
CVC
Synthese : 20% 1 Projeteur Logiciels DAO 2D
Plomberie

Serveur Local
CVC 5 Ingénieurs
REIMS Conception & suivi de travaux: 100% Internet ADSL
Plomberie 1 Projeteur
Logiciels DAO 2D

Electricité Serveur Local


3 Ingénieurs
CASABLANCA Exécution: 100% CVC Internet Clés 4G
3 Projeteurs
Plomberie Logiciels DAO 2D

L’entreprise répond à des marchés publics et privés français. Dans le fonctionnement, Paris et
Reims travaillent sur des projets qui peuvent être communs et délèguent une partie des études
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à Casablanca. Le pilotage des études et suivi des clients se fait en France. Cette position
« charnière » avec les équipes à distance, demande déjà une certaine approche du travail en
collaboratif, mais limitées à des conférences téléphoniques, et très rarement avec de la vidéo,
Skype®. Pour la partie graphique, les plans sont presque exclusivement effectués en 2D.

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PARTIE 3 - Une nouvelle stratégie d’entreprise pour le BIM

Fort du constat que le travail sur la maquette numérique 3D liée à un environnement BIM,
devenait un marché de plus en plus mature dans un contexte économique propice, nous avons
décidé que ce devait être un nouvel axe de développement pour notre société.

Selon Frédéric Le Roy (2012) « La stratégie est la fixation d'objectifs en fonction de la


configuration de l'environnement et des ressources disponibles dans l'organisation, puis
l'allocation de ces ressources afin d'obtenir un avantage concurrentiel durable et défendable ».

La stratégie désigne l’orientation de toutes les actions menées par l’entreprise pour atteindre
un objectif donné, celle-ci permet d’élaborer les nouveaux besoins.

L’adhésion de la part de nos collaborateurs est une part importante du succès. Il nous faut
donc expliquer notre stratégie, les enjeux et comment nous allons faire pour mettre en place le
BIM. Il faudra aussi être à l’écoute pour nous permettre de répondre aux remarques et
demandes de chacun. Pour gagner en efficacité il faut que la direction soit impliquée, qu’elle
s’investisse non seulement dans la stratégie et les orientations mais être présente en continue,
dans la mise en place du projet BIM

1 Déroulement
Le déroulement d’une stratégie se fait en 3 étapes :

1.1 La vision
Devenir une référence dans notre domaine, bureau d’études BIM dans le bâtiment. Nous nous
sommes fixés, un horizon à 5ans.

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1ère année, mise en place du processus numérique lié à la gestion et la maintenance de la


maquette BIM sur l’ensemble de nos sites et être opérationnel. Il faut avec le BIM et la
convergence de nos expériences métiers (architecture, ingénierie fluides, synthèse…) que
nous puissions développer un nouveau levier de compétitivité.

Le temps d’écriture de ce mémoire étant limité, nous nous consacrerons à la première année
avec la mise en place du BIM et le côté opérationnel de celui-ci.

1.2 Comment y aller ?


Notre organisation est orientée métier avec comme support des logiciels de calculs et de
dessin 2D.

Pour faire du BIM nous devons :

o Déterminer les évolutions liées à nos métiers avec l’utilisation du BIM


o Élaborer un programme de formation pour faire monter en compétence nos
salariés
o Permettre la collaboration de nos salariés en France et au Maroc
o Vérifier que les moyens informatiques répondent aux besoins liés aux outils
collaboratifs
o Mettre en place un planning général pour l’industrialisation de ce nouveau
procédé

1.3 Nos objectifs :


Objectifs à atteindre pour la première année :

o Déterminer les processus BIM sur la durée du cycle de nos études et les
comparer avec nos processus « classiques » pour en mesurer les différences et
en vérifier l’impact sur nos métiers

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o Lister les compétences nécessaires dont nous avons besoin pour pouvoir
effectuer du BIM
o Établir une planification pour la formation de nos collaborateurs
o Établir une planification pour mettre en place la plateforme collaborative pour
l’ensemble de nos agences
o Déterminer et mettre en place les moyens informatiques permettant le
fonctionnement de la plateforme collaborative sur l’ensemble de nos sites
Paris, Reims et Casablanca et de faire des économies en n’ayant plus de
serveurs dans nos agences
o Suivre le planning qui va poser les orientations. La planification va permettre
d’atteindre les objectifs par séquence que nous pourrons ensuite mesurer et
vérifier. Il faut veiller à ce que ce planning ne soit pas en décalage, trop long
dans sa programmation et nous risquerions d’être dépassés par la concurrence
et même peut être en retard au regard des technologies que nous aurions à
mettre en place.

Figure 4 - Planning stratégique

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PARTIE 4 - Des métiers qui évoluent avec le numérique

Un processus est un ensemble d’opérations, d’actions ou d’évènements mis en œuvre pour


atteindre un ou plusieurs objectifs et réaliser un usage BIM. Le BIM fait partie intégrante du
processus de réalisation de l’ouvrage, depuis la conception en passant par son exploitation
tout le long de son cycle de vie jusqu’à sa démolition. Les textes relatifs à la loi MOP sont
toujours appliqués, les différentes étapes du BIM sont calquées sur le processus classique de
la réalisation du bâtiment. Ce qui différencie les deux procédés, c’est le flux de travail autour
de l’enrichissement de la maquette ainsi que la mise en place de procédures d’échanges, de
collaboration que ce soit au sein de l’entreprise ou externe qui va permettre de générer,
d’exploiter les données du bâtiment. Le BIM au premier semestre 2018 n’est pas obligatoire,
il n’y a pas de textes législatifs, de directive européenne qui l’impose. C’est un paradoxe, car
en l’absence de loi cadre chacun fait comme il veut mais aussi et surtout comme il peut, c’est
à sa libre interprétation mais aussi à son bon vouloir. La décomposition du processus BIM fait
appel à l’expérience et au retour d’expérience, il faut être vigilant au fait que la propagation
du processus BIM dans nos entreprises en France est en cours et que cette mise en place
progressive ne permet pas d’avoir une règle absolue de vérité mais seulement des pistes de
travail et d’interprétation. Pour être conforme à notre stratégie, il faut connaitre les différences
entre nos processus liés aux études classiques de celles avec le BIM pour voir les impacts sur
nos métiers.

1 Processus BIM des études de Conception


o Pour la maîtrise d’œuvre le BIM permet :
 De pouvoir répondre à la maîtrise d’ouvrage en intégrant les données
pour assurer la gestion de l’exploitation et de la maintenance du
bâtiment.

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 Une meilleure gestion du projet en optimisant la conception et mieux


gérer les interfaces du chantier, mieux maîtriser son déroulement, son
suivi et d’avoir une baisse des litiges
 Aujourd’hui, Mediaconstruct travaille sur un cahier des charges pour
un DCE numérique qui en décembre 2017 était avancé à 65%.5

1.1 Le workflow Conception BIM:

Figure 5 - Workflow Conception BIM

5
« BIM’s day technique du 18 décembre 2017 : les idées clés à retenir ! »
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Explications:

o Le Cahier des charges BIM, c’est le document du Maître d’ouvrage précisant


ses besoins et exigences liées au BIM
o La Convention ou protocole BIM c’est le document qui va formaliser les règles
de production et de gestion de la maquette BIM et ou des maquettes métiers,
tout au long du projet6. Un autre document, très souvent intégré mais que l’on
peut dissocier de la convention est la Charte BIM qui définit les règles
communes applicables à l’ensemble des intervenants et les principes à
respecter dans la modélisation, par chacun des acteurs, des données du
bâtiment. Inspiré par le groupe de réflexion européen sur le BIM, de
l’organisme institutionnel de normalisation britannique (BIS 1192-2), des
travaux de l’université d’État de Pennsylvanie (BIM Project Exécution
Planning) l’association française Mediaconstruct a rédigé un guide
méthodologique pour des conventions de projets en BIM. Le but est de décliner
les attentes d’usage du BIM en fonction de la spécificité du projet et de décrire
les méthodes d’organisation et de représentation graphique de l’opération ainsi
que les processus, les modèles et les utilisations. Elle est élaborée par le BIM
Management à n’importe quelle étape du cycle de vie d’ouvrage, mais
idéalement le plus tôt possible et elle est soumise à chacune des parties lors du
démarrage du projet BIM, de préférence au début de la phase. Le document
n’est pas obligatoire, ce sont les auteurs de la convention qui peuvent la rendre
contractuelle et l’inscrire dans la liste des documents contractuels ou de
référence d’un projet

6
Anne-Marie Bellenger, Le BIM sous l’angle du droit.
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o La maquette est la représentation graphique de la base de données numérique,


en 3D, contenant des objets portant l'ensemble des informations et des
propriétés du projet.

1.2 Comparaison entre le fonctionnement d’une étude de conception


« classique » et une étude de conception en BIM :
Dans le tableau ci-dessous nous avons comparé les différences selon les étapes métiers liées
au processus des études de conception et de les mesurer avec des couleurs. Plus la couleur est
foncée et plus la compétence métier nécessaire pour le BIM est forte.

ÉTUDE ÉTUDE
CONCEPTION CLASSIQUE CONCEPTION BIM

DEMANDE Faite d’une manière formalisée, Faite d’une manière formalisée,


DU CLIENT contractuelle contractuelle

Rédaction faite par le maître


CHARTE BIM Pas de charte BIM
d’ouvrage

Rédaction faite avec le


CONVENTION BIM Pas de convention BIM
manageur BIM

Selon les prescriptions définies


CHARTE GRAPHIQUE par la MOE avec comme
Selon les prescriptions définies
ÉTUDE support la convention BIM
par la MOE
DE CONCEPTION

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RÉDACTION
DES PIECES Par les équipes de la MOE Par les équipes de la MOE
ÉCRITES

Compilation des maquettes 3D


faites par les projeteurs,
Compilation des plans en 2D modeleurs BIM sous la
FOND DE PLAN
Architecture et Structure responsabilité d’un Architecte
et d’un Ingénieur structure
référents, coordinateurs BIM

Mise en œuvre des plans pour Mise en œuvre des maquettes


chaque lot technique fait par les 3D pour chaque lot technique
PLANS
projeteurs et sous la faite par les modeleurs BIM et
DE CONCEPTION
responsabilité des chargés de sous la responsabilité des
projets coordinateurs BIM

SYNTHESE Sous la responsabilité d’un Sous la responsabilité d’un


DE CONCEPTION directeur de synthèse directeur de synthèse BIM

Par les chargés d’études pour Par les coordinateurs BIM de


RÉDACTION chaque lot technique avec chaque lot technique et comme
DU DPGF l’aide des pièces écrites et des support les pièces écrites et les
plans 2D maquettes 3D

Échange direct, courriels,

Échanges direct, appels collaboration via une

MOYENS DE téléphonique, courriels, armoire plateforme BIM permettant

COMMUNICATION de gestion électronique de l’utilisation d’outils tel que des

documents (GED) circuits de validations


(workflow), la centralisation
des BCF (Bim Collaboration

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Format), le suivi des


commentaires sur les
maquettes, logiciels de partage
d’écrans…Plateforme gérée par
le directeur de synthèse BIM ou
le manageur BIM.

Plans tirage papier et au format Plans tirage papier et au format


REMISE
natif du logiciel 2D et format natif du logiciel 3D et format
DU TRAVAIL
d’échange .PDF d’échange .IFC

VALIDATION Par la MOE Par la MOE

2 Processus BIM des études d’exécution


o Pour les bureaux d’études, il s’agira de réaliser les études en BIM et de pouvoir
répondre aux besoins des entreprises
o Pour les entreprises le BIM va permettre d’avoir des dossiers plus aboutis, plus
précis et beaucoup moins soumis à des interprétations. La manipulation et
l’étude de la maquette permettra de pouvoir extraire des informations d’avoir
des métrés plus justes, des planifications, des commandes, de la gestion des
stocks et suivi de chantier plus performants

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2.1 Workflow Exécution BIM

Figure 6 - Workflow Exécution BIM

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2.2 Comparaison entre le fonctionnement d’une étude d’exécution « classique «


et une étude d’exécution en BIM :
Dans le tableau ci-dessous nous avons comparé les différences selon les étapes métiers liées
au processus des études d’exécutions et de les mesurer avec des couleurs. Plus la couleur est
foncée et plus la compétence métier nécessaire pour le BIM est forte.

ÉTUDE ÉTUDE
EXECUTION CLASSIQUE EXECUTION BIM

Possibilité d’en rédiger une par


le manageur BIM Exécution
CONVENTION BIM Pas de convention BIM
mais en général elle est faite en
conception

CHARTE Selon les prescriptions définies


Selon les prescriptions définies
GRAPHIQUE par la MOE avec comme
par la MOE
ÉTUDE EXECUTION support la convention BIM

Selon les prescriptions définies


CAHIER Selon les demandes de la MOE
par la MOE avec comme
DES CHARGES piloté par le directeur de
support la convention BIM,
DE LA SYNTHESE synthèse
piloté par le manageur BIM

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Compilation des maquettes 3D


de l’Architecture (phase projet)
Compilation des plans en 2D de et de la Structure (phase
FOND DE PLAN l’Architecte (phase projet) et de exécution) par des modeleurs
la Structure (phase exécution) BIM et sous la responsabilité
d’un Ingénieur structure
référents, coordinateur BIM

Vérification des demandes et Vérification des demandes et


RÉUNION DE arbitrage sur les plans de arbitrage sur la maquette 3D et
SYNTHESE synthèse, le plus souvent sur partageable par tous au moyen
support papier d’une vidéo projection

Mise en œuvre des plans pour Mise en œuvre des maquettes


chaque lot technique fait par les 3D pour chaque lot technique
PLANS
projeteurs et sous la faite par les modeleurs BIM et
D’EXECUTION
responsabilité des chargés de sous la responsabilité des
projets coordinateurs BIM

Avec le chargé de projet en Avec le coordinateur BIM en


MISE A JOUR
mettant à jour le DPGF remis mettant à jour le DPGF remis
DU DPGF
lors de l’Appel d’Offre lors de l’Appel d’Offre

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Échange direct, courriels,


collaboration via une
plateforme BIM permettant
l’utilisation d’outils tel que des
circuits de validations
Échanges direct, appels
(workflow), la centralisation
MOYENS DE téléphonique, courriels, armoire
des BCF (Bim Collaboration
COMMUNICATION de gestion électronique de
Format), le suivi des
documents (GED)
commentaires sur les
maquettes, logiciels de partage
d’écrans…Plateforme gérée par
le directeur de synthèse BIM ou
le manageur BIM

Plans tirage papier et au format Plans tirage papier et au format


REMISE
natif du logiciel 2D et format natif du logiciel 3D et format
DU TRAVAIL
d’échange .PDF d’échange .IFC

VALIDATION Par la MOE Par la MOE

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3 Processus BIM des études de synthèse d’exécution


Pour les bureaux d’études, cette phase est délicate, car l’interface entre les différents lots est à
son maximum et c’est là où les solutions techniques définies peuvent être modifiées avec des
cheminements et des tracés différents. Grâce aux échanges collaboratifs tout le long du cycle
de construction de la maquette le nombre de conflits sont diminués. Or, on constate
qu’aujourd’hui dans la grande majorité des études le travail n’est pas plus rapide que les
synthèses « classiques ».

À cela plusieurs raisons :

o La maquette de DCE, n’est toujours pas pleinement utilisé lors du passage en


exécution, les études faites par les entreprises reprennent complètement les
maquettes des lots techniques sans utiliser celles faites dans la maquette DCE
o Les modifications et propositions demandées par les entreprises ne permet pas
de reprendre tous les éléments de la maquette DCE, il faut alors refaire de la
conception
o Il arrive que les études d’exécutions du lot structure changent les éléments
structurels dans de tel proportion (taille des poutres…) que l’on ne puisse plus
utiliser pleinement la maquette DCE
o La maquette 3D permettant d’aller loin dans les détails, il y a des outils
numériques qui permettent de détecter les conflits mais le temps gagné peut-
être contrarié par le volume des informations à analyser si celle-ci a mal été
faites lors de la conception

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3.1 Workflow de synthèse d’exécution BIM

Figure 7 - Workflow Synthèse BIM

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3.2 Comparaison entre le fonctionnement d’une étude de synthèse d’exécution


« classique » et une étude de synthèse BIM d’exécution :
Dans le tableau ci-dessous nous avons comparé les différences selon les étapes métiers liées
au processus des études de synthèse d’exécution et de les mesurer avec des couleurs. Plus la
couleur est foncée et plus la compétence métier nécessaire pour le BIM est forte.

ÉTUDE ÉTUDE
SYNTHESE CLASSIQUE SYNTHESE BIM

Selon les prescriptions définies


CAHIER DES Selon les demandes de la MOE par la MOE avec comme
CHARGES DE LA piloté par le directeur de support la convention BIM,
SYNTHESE synthèse piloté par le directeur de
synthèse BIM

Compilation des maquettes 3D


Compilation des plans en 2D de
FOND DE PLAN DE de l’Architecte (phase projet) et
l’Architecte (phase projet) et de
SYNTHESE de la Structure (phase
la Structure (phase exécution)
exécution)

RÉCEPTION DES
PLANS DES LOTS Plan au format natif du logiciel
Plans au format natif du logiciel
TECHNIQUES DE LA 3D ou au format .IFC (Industrie
2D
PART DES Foundation Classes)
ENTREPRISES

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Utilisation d’outils BIM pour


En manuscrit sur support papier détection des conflits (clash) au
DÉTECTION DES
ou par bullage sur un fichier au travers d’automatisations de
CONFLITS
format 2D par le projeteur tâches et de définitions de
règles par le modeleur BIM

Par le modeleur BIM, reprise


Par le projeteur de la synthèse,
directement des réseaux des
RÉSOLUTION DES création de coupes ou dessins
lots concernés en 3D ou envois
CONFLITS explicatifs en manuscrit ou sur
de BCF avec explication des
support informatique en 2D
points à reprendre

Vérification des demandes et Vérification des demandes et


arbitrage sur les plans de arbitrage sur la maquette 3D et
RÉUNION DE
synthèse, le plus souvent sur partageable par tous au moyen
SYNTHESE
support papier avec le directeur d’une vidéo projection avec le
de synthèse directeur de synthèse BIM

Échange direct, courriels,


collaboration via une
plateforme BIM permettant
l’utilisation d’outils tel que des
Échanges direct, appels circuits de validations
MOYENS DE téléphonique, courriels, armoire (workflow), la centralisation
COMMUNICATION de gestion électronique de des BCF (Bim Collaboration
documents (GED) Format), le suivi des
commentaires sur les
maquettes, logiciels de partage
d’écrans…Plateforme gérée par
le directeur de synthèse BIM

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de l’Industrie – Thèse Professionnelle

Plans tirage papier et au format Plans tirage papier et au format


REMISE
natif du logiciel 2D et format natif du logiciel 3D et format
DU TRAVAIL
d’échange .PDF d’échange .IFC

VALIDATION Par la MOE Par la MOE

4 Processus BIM des études des Ouvrages exécutés


Pour les bureaux d’études, avec le BIM, le rendu des documents DOE, ne pourra plus être une
simple mise à jour des plans de l’ouvrage exécuté, mais un processus très structuré. Tout
l’enjeu est dans l’intégration d’une base de données liée à la maquette qui devra être
suffisamment complète pour permettre l’exploitation et la maintenance du bâtiment. Un
exemple concret de l’importance que le DOE numérique soit bien structuré, actualisable, est
la mise en place du carnet d’identité numérique du bâtiment. Obligatoire pour toute
construction neuve dont le permis de construire est déposé à compter du 1er janvier 2017 et
pour tous les logements faisant l’objet d’une mutation à compter du 1er janvier 2025. Ce
carnet qui dans un premier temps ne regroupe que des données associées au suivi des
consommations, à l’exploitation technique et à la réglementation, va intégrer de plus en plus
d’éléments comme des données privées mais aussi des données partageables avec d’autres
partenaires (experts immobiliers, notaires, exploitants, occupants…).

C’est le DOE numérique qui va faire le lien avec le BIM Exploitation, d’où l’importance que
ce soit en amont, dans la phase conception dès les demandes du maître d’ouvrage, et du futur
exploitant que l’on construise la maquette jusque dans la phase exécution pour qu’elle puisse
être à terme, utilisable tout le long du cycle de vie du bâtiment.

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4.1 Workflow du dossier des Ouvrages exécutés BIM :

Figure 8 - Workflow DOE BIM

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4.2 Comparaison entre le fonctionnement d’une étude DOE « classique » et une


étude DOE BIM
Dans le tableau ci-dessous nous avons comparé les différences selon les étapes métiers liées
au processus des études DOE et de les mesurer avec des couleurs. Plus la couleur est foncée et
plus la compétence métier nécessaire pour le BIM est forte.

ÉTUDE ÉTUDE
DOE CLASSIQUE DOE BIM

Possibilité d’en rédiger une par


le manageur BIM Exécution
CONVENTION BIM Pas de convention BIM
mais en général elle est faite en
conception

Selon les prescriptions définies


Selon les prescriptions définies
CHARTE DOE par la MOE avec comme
par la MOE
support la convention BIM

GESTION DES Suivant annotations avec


MODIFICATIONS Suivant plans annotés par photos faites par l’entreprise ou
ENTRE LE PLAN l’entreprise ou le bureau le bureau d’études depuis le
D’EXECUTION ET d’études depuis le chantier sur chantier sur une base de
LES TRAVAUX support papier données via une tablette
RÉALISES connectée à internet

SAISIE DES Par le modeleur BIM sur la


Par le projeteur sur plan 2D
MODIFICATIONS maquette 3D

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Échange direct, courriels,


collaboration via une
plateforme BIM permettant
l’utilisation d’outils tel que des
Échanges direct, appels circuits de validations
MOYENS DE téléphonique, courriels, armoire (workflow), la centralisation
COMMUNICATION de gestion électronique de des BCF (Bim Collaboration
documents (GED) Format), le suivi des
commentaires sur les
maquettes, logiciels de partage
d’écrans…Plateforme gérée par
le directeur de synthèse BIM

Plans tirage papier et au format


natif du logiciel 3D, formats
Plans tirage papier et au format
REMISE d’échanges .IFC et aussi .PDF
natif du logiciel 2D et format
DU TRAVAIL pour les notices de
d’échange .PDF
fonctionnement et de
maintenance

VALIDATION Par la MOE Par la MOE

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PARTIE 5 - Des fonctions à mettre en œuvre

Le fonctionnel, c’est la traduction du métier dans le numérique, c’est ce qui permet de mettre
en œuvre le métier, les besoins BIM des utilisateurs dans l’informatique. Il nous faut pouvoir
décrire les pratiques BIM, les usages BIM nécessaires découlant de nos processus métiers que
nous avons défini depuis la vision Métier. Dans le BIM, chaque acteur professionnel a
toujours vocation à continuer l’exercice de ses prestations telles que pratiquées dans les études
« classiques » mais enrichies de nouvelles compétences liées à l’utilisation des outils
numériques.

Au regard de notre stratégie et conformément à la vision métier, en plus de lister les


compétences, faire un planning nous permettra de mettre en place la formation de nos
collaborateurs.

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1 Les compétences

1.1 L’utilisateur BIM


Chacun des collaborateurs doit pouvoir être un utilisateur BIM. Comprendre les enjeux et le
fonctionnement d’un projet BIM est essentiel pour que tous l’on puisse être en capacité de
répondre aux clients et d’agir dans l’entreprise. L’utilisateur BIM en plus de comprendre
l’environnement devra connaître les processus liés aux projets, accéder aux informations
depuis la plateforme collaborative et savoir manipuler une maquette numérique depuis un
logiciel de visualisation, un « viewer ».

Figure 9 - Utilisateur BIM

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1.2 Le modeleur BIM


Compétence BIM de l’équivalent d’un projeteur, il va construire la maquette 3D et l’enrichir
par de la donnée. La modélisation est sous la responsabilité du chargé de projet, qui est
responsable de la maquette. Le modeleur est un technicien ayant de l’expérience mais sans
responsabilité de gestion de projet il suit les directives du coordinateur BIM. Il doit pouvoir
comprendre la convention BIM et l’appliquer, mais aussi y déceler les incohérences et les
faires remonter au chargé de projet sous forme de fichier. Il doit savoir utiliser un logiciel de
CAO 3D ainsi que toutes les interfaces liées aux bonnes pratiques de la modélisation
graphiques et de données, importer, exporté, superposé, géo référencer, convertir et importer
des IFC, créer et gérer les cartouches, familles d’objets. Il utilise des logiciels de simulation et
de calculs pour évaluer la conformité technique et réglementaire et ainsi répondre aux besoins
du projet.

Figure 10 - Modeleur BIM

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1.3 Le coordinateur BIM


Compétence BIM de l’équivalent d’un responsable de projet d’un lot technique, il assure
l’encadrement et l’assistance aux modeleurs BIM de la spécialité dont il fait partie en veillant
au respect des processus BIM mis en place par le BIM manageur. Il participe aux revues de
projets et s’assure de la bonne application des règles de production par ses équipes. Il est le
garant des moyens humains et techniques mis à disposition par l’entreprise dans le cadre de la
démarche de projet en BIM. Il contribue à la production de la convention BIM et précise les
capacités affectées par son entreprise au projet. Il doit définir et négocier les spécificités des
livrables qui pourront être édités, accompagner l’équipe de BIM modeleur pour garantir le
respect des règles de modélisations. Il devra aussi tenir à jour une fiche de suivi d’étude de
tous les travaux qui n’étaient pas prévus, document de base au préalable d’une discussion
avec le client. Il doit pouvoir vérifier les interfaces entre les lots comme détecter les
collisions, la conformité des règles de nommages, de modélisation. Le coordinateur BIM doit
avoir une grande expérience dans la gestion de projet et bien maîtriser la manipulation des
modèles numériques. Il maîtrise les logiciels de visualisation, les outils d’analyse pour la
conformité de la maquette et participe au bon fonctionnement de la plateforme de gestion de
projet.

Figure 11 - Coordinateur BIM


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1.4 Le manageur BIM


Compétence BIM de l’équivalent d’un responsable de projet, ou responsable de service, il est
chargé de coordonner l’usage du BIM de l’ensemble des intervenants sur un projet, il définit
les méthodologies de travail en fonction des objectifs BIM à atteindre. Le manageur BIM est
le responsable de la maquette numérique et de ses interactions avec l’ensemble des acteurs du
Bâtiment. Il doit donc contribuer et souvent établir l’ensemble des documents contractuel
balisant la démarche de projet en BIM. Il devra aussi tenir à jour une fiche de retour
d’expérience, qui devra permettre à tous les acteurs d’optimiser l’approche des processus
BIM. Analyse du cahier des charges, rédaction de la convention BIM, établir les standards et
les bonnes pratiques de modélisation et d’échanges de données, contrôler la conformité des
modèles individuel et des modèles de synthèse, établir et faire respecter les processus de
production de données modélisées et administrer la plateforme collaborative de gestion de
projet.

Figure 12 - Manageur BIM

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2 La formation

Pour la montée en compétence de nos collaborateurs, nous devons mettre en place des
formations. Grâce à la planification nous détaillerons les étapes et les différents moments
importants.

Figure 13 - Planification formation

Nous avons pensé que la solution la plus efficace était de travailler sur un cas concret pratique
et réel, sur une affaire, avec un accompagnement personnalisé d’un formateur. L’intérêt est
l’efficacité de la méthode avec une vision immédiate du problème et de la solution. L’idée est
de profiter d’une expérience sur un projet pour former un noyau constitué de projeteurs et
d’un responsable de projet, choisis selon leurs motivations pour qu’ils deviennent des
référents, qui, à leur tour formeront leurs collègues.

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2.1 Étape N°1


Nous avons choisi un projet d’exécution en CVC, dont la durée d’études est de 3 mois. Le
logiciel sur lequel nous avons besoin d’être formé, est Revit® version 2018. L’équipe est
constituée de 2 projeteurs (modeleurs BIM) et 1 ingénieur chargé de projet (coordinateur
BIM). Le moment du démarrage est très important, il doit coïncider avec le travail sur les
plans. Sur les 5 jours de formations, 2 ont été consacrés à la présentation générale et les 3
autres à travailler directement les plans. Cette méthode, de se « jeter » dans le projet demande
de connaître au préalable son métier, car il n’y a pas de place à la technique du métier, c’est
uniquement l’apprentissage du logiciel qui est demandé. Une fois la semaine terminée, les
acteurs se retrouvent seul, il est donc important au préalable, lors des 3 jours, que les
apprenants s’impliquent au maximum. Lorsque la personne se retrouve seule, il faut que le
formateur puisse se rendre disponible et échanger, c’est TeamViewer® qui a été utilisé pour
faciliter cette mise en relation.

2.2 Formation 3 jours


L’objectif premier de cette formation complémentaire est de rassurer sur les procédures et de
répondre aux questions. Ces 3 jours ont servi à la production des plans. Les stagiaires sont
contents de ce qu’ils ont fait et rassurés sur les résultats en cours.

2.3 Étape N°2


Suite à l’étape N°01, l’utilisation importante de TeamViewer® pour échanger remarques et
discussions avec le formateur éloigné physiquement, au lieu que ce soit tous les 2 jours en
présentiel: la fréquence est 1 fois par semaine pour ces contacts.

2.4 Formation 1 jour


Cette journée a été dédiée au travail de mise en page, les stagiaires sont plus à l’aise avec le
procédé.

2.5 Étape N°03


3 mois c’est finalement très court et on a été obligé de refaire venir le formateur pour 1
semaine supplémentaire parce que les équipes étaient très demandeuses et les exigences du
client trop pressantes pour les délais. Pour bien faire, sur 3 mois, il faut compter 1 semaine
pleine de formation par mois. Le déploiement envisagé à partir de début juillet à l’ensemble
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de nos collaborateurs va demander que nous aménagions des séances entre nous pour que
ceux formés apprennent aux autres.

2.6 Retour d’expérience


o Il faut bien anticiper, avoir à disposition le bon matériel et les bonnes versions
du logiciel
o Le démarrage est important, le temps est limité, commencer trop tôt sur des
plans non finalisés, serait improductif et commencer trop tard serait trop
anxiogène pour les équipes
o Il ne faut pas être perturbé par d’autres affaires
o L’implication du formateur est une condition de la réussite du projet
o Les personnels doivent être volontaires, la motivation est essentielle

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PARTIE 6 - Des applications collaboratives

Avec le BIM, les outils pour faire les plans, les diffuser, les partager requièrent de nouvelles
aptitudes pour les utiliser. Ces applications collaboratives sont des programmes permettant
aux acteurs de projets de gagner en efficacité en partageant du contenu par la collaboration de
plusieurs acteurs sur les pièces numériques. Une plateforme collaborative c’est un outil, de
type site internet, qui centralise ces applications collaboratives. On distingue 3 types de
plateformes, celles qui offrent de l’espace de stockage, celles qui permettent de mener et
partager des informations et celles qui en plus de ces deux fonctions, offre de visualiser et de
travailler de manière collaborative sur les fichiers. La plateforme collaborative c’est le
« cœur » de fonctionnement d’un projet BIM, elle peut centraliser les données du projet
pendant tout le cycle de vie du bâtiment.

Faire le choix d’une plateforme n’est pas simple, le marché est en plein essor et il en existe de
plus en plus, le site internet HEXABIM®7 en a répertorié plus d’une vingtaine. En mars 2018,
le PTNB a développé une plateforme, KROQI8, gratuite, est destinée à tous les professionnels
de la construction.

Dans le processus de travail, nos échanges sur les projets correspondent à un BIM de niveau
2. Chaque acteur travaille sur sa propre maquette en local pour ensuite la « charger » sur la
plateforme et travailler en collaboration.

Au regard de notre stratégie et conformément à la vision fonctionnelle, il nous faut déployer


une plateforme pour l’ensemble de nos agences.

7
« https://www.hexabim.com, Les Startups du BIM : Ces 26 plateformes et solutions qui révolutionnent le
secteur de la Construction en France - Blog ».
8
« www.kroqi.fr ».
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1 Mise en place de la plateforme

Déployer une telle plateforme pour l’ensemble de nos agences demande, comme pour la
formation de nos collaborateurs, d’établir une planification. Dans ce planning nous
détaillerons les différentes étapes à accomplir avec des jalons qui permettront de border le
processus.

Figure 14 - Planification plateforme collaborative

L’idée maîtresse est la même que celle des formations, travailler sur un nombre réduit de
personnes pour vérifier et valider les procédures et une fois le résultat obtenu (retour
d’expérience) pouvoir déployer la plateforme à toutes les agences.

1.1 Étape N°1


Cette étape est celle où l’on a consulté les différents fournisseurs de plateformes. Elle a été
longue parce que le choix était important en nombre, et surtout par le fait que nous ne savions
pas exactement ce que nous voulions. Cela a été la première étape, caractériser une plateforme
collaborative pour nos besoins propres.
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1.1.1 Ce que l’on doit trouver dans une plateforme:


Un espace dédié à la gestion des documents

o Pouvoir attribuer des droits d’accès


o Pour l’exportation des fichiers, que le responsable du projet puisse exporter sur
son poste l’ensemble des fichiers du contenu de la plateforme et le tout
facilement
o Pour le contenu documentaire il faut pour gagner en efficacité que la liste des
documents placés sur chaque page-sujet puisse être présentée sous forme de
tableau que l’on peut trier par un clic, avec indication du numéro de version.
Cet appel du numéro de version doit donner accès à la liste des versions
antérieures, appelables pour vérification ou récupération d’éléments supprimés
ou modifiés
o La fonction recherche doit fonctionner par mots clés avec un balayage de tous
les textes de pages, de tous les messages et de tous les titres de documents

Un espace dédié à la gestion des tâches

o Planification et validation des tâches nécessaire au workflow


o Le suivi des commentaires sur la maquette
o Pour le monitoring, les questions de management de l’équipe projet, il est
important de pouvoir avoir l’historique des connexions
o Pour les notifications, chaque membre doit pouvoir choisir de demander à tout
moment d’envoyer une notification sélective par courriel pour attirer l’attention
d’un ou plusieurs autres membres du projet

Une visionneuse pour la lecture de la maquette

o Manipulation, zoom et visite de la maquette


o Gestion de la caméra : vue ajustée, distance focale
o Coupe (axe X,Y,Z et zone) et mesure de dimension
o Outil de navigation
o Affichage des propriétés des composants

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Exemple visionneuse plateforme AxeoBIM®

Une gestion des BCF pour préciser et situer sur la maquette

o Une centralisation des BCF


o Annotation des BCF
o Un historique et suivi de ces BCF
o Export des BCF

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Exemple BCF, plateforme AxeoBIM®

Une interconnexion

o Un accès directement aux documents sur la plateforme depuis les logiciels


métiers en local sur nos postes
o Permettre à un client ou à un tiers partenaire un accès direct permanent à
certaines parties d’informations.
o Un accès à un logiciel de partage d’écran

1.1.2 Les avantages perçu avec une plateforme collaborative


o Travailler depuis un espace commun permet la diminution des mails et le
temps perdu à manipuler des fichiers que l’on s’échange
o Il n’est pas nécessaire d’avoir le logiciel de travail sur son poste, on peut
moyennant un abonnement pouvoir ouvrir directement le fichier depuis la
plateforme

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o Communiquer directement, échanger, tracer le travail, avec nos collaborateurs


depuis Paris, Reims ou Casablanca nous permet de gagner du temps et de tracer
le travail
o En plus de servir de support pour l’utilisation d’outils collaboratifs depuis un
serveur externalisé, il est possible d’utiliser celui-ci pour gérer et sauvegarder
la totalité de nos fichiers, de toutes nos agences, c’est ce que l’on appelle une
GED
o Nous pouvons aussi moduler l’utilisation des outils en fonctions de nos projets.
Ceux effectuer en mode « classique » sans le BIM et ceux dédié au BIM, hors
la plateforme nous permet de travailler sur les 2 modes, avec des accès
spécifiques que l’on peut gérer pour nos clients

Pour le choix, beaucoup des plateformes que nous avons consultées remplissaient le cahier
des charges. Hormis le prix de l’abonnement et les retours positifs de la part de nos confrères
sur la qualité de services du site, c’est surtout la politique d’accompagnement qui a été un
facteur de décision important. Avoir un service disponible, à l’écoute et réactif nous paraissait
très important, surtout dans ces moments où nous devons monter en compétence.

1.2 Informations à tous les collaborateurs


L’implication dans le projet ne peut pas se faire sans une adhésion forte de tous nos
collaborateurs et une volonté affiché de la part de la direction. Un des jalons du processus, le
repas de fin d’année nous a semblé le moment idéal pour présenter la plateforme. Tout le
personnel était présent, et nous avions demandé au fournisseur pressenti, de venir présenter le
produit. Il y a eu un échange ou tout le monde a pu poser des questions. La présence d’un
professionnel a permis d’aller vraiment au bout des choses, d’éviter des malentendus et de
lever des aprioris.

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1.3 Étape N°2


Cette étape a été celle de la préparation du lancement de la plateforme. Nous devions
organiser le rapatriement de tous nos fichiers depuis nos agences, les affaires en cours et les
archives, mettre en place des procédures de rangements, des guides, et définir des droits
d’accès. Dans chaque agence il a été nommé un référent chargé d’accompagner le
changement. Nous avons rapidement pensé à une personne du service administratif, qui serait
en charge de faire remonter les demandes, gérer au plus près les accès sur la plateforme,
archiver les affaires, et surtout assurer le rôle d’utilisateur BIM sur la plateforme. Compétence
que chacun doit acquérir, aussi bien pour l’extérieur en répondant et conseillant le client mais
aussi dans l’entreprise, participant à la culture BIM dans l’entreprise.

1.4 Lancement de la plateforme


Lors du lancement de la plateforme, tout ne s’est pas passé comme prévu. Nous devions créer
nos arborescences pour chaque agence et attribuer des droits selon la fonction de chaque
collaborateur. Pour la plateforme, le workflow était basé sur un projet BIM et non selon un
fonctionnement de société, donc des accès et des droits qui n’étaient pas aussi complets
qu’une société pouvait requérir. Cela a eu pour conséquence que nous n’avons du repenser
l’organisation de la plateforme.

1.5 Étape N°3


Dans cette étape l’objectif était de tester le fonctionnement au niveau de la gestion des fichiers
avec l’utilisation d’une GED et pour l’utilisation des outils collaboratifs liés au travail autour
d’une maquette. Pour la GED, c’est l’agence de Reims qui a tester. Le basculement des
fichiers depuis les serveurs n’a pas posé de problèmes, mais la gestion des fichiers liées aux
outils de collaboratifs comme les droits d’accès, les historiques des versions, les tâches à
accomplir… N’ont pas été si fluide que cela, et nous avons dû beaucoup échanger pour régler
les petits désordres liés au manque d’expérience des programmeurs. Pour l’utilisation des
outils BIM liée à la manipulation de la maquette, nous n’avions pas beaucoup d’affaires en

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cours mais nous avons pu vérifier que cela correspondait à nos besoins. Une fois les tests
concluants, nous avons pu déployer la plateforme à l’ensemble de nos agences.

1.6 Retour d’expérience


o Externalisés est un enjeu trop important pour la société pour qu’elle ne
s’entoure pas d’un minimum de tests à effectuer
o Avoir un espace collaboratif sur lequel tout le monde échange, cela permet à
tous de connaitre un minimum de fonction et de devenir un utilisateur BIM
o Les applications collaboratives que ce soit dans la gestion des fichiers, ou
celles liées à l’utilisation de la maquette sont connus par les programmeurs
mais une collaboration avec les utilisateurs semble encore nécessaire pour
répondre aux besoins
o Savoir si la plateforme rempli bien sa fonction, c’est à l’utilisation, quand
celle-ci est « fluide » et que l’utilisateur reste concentré sur son travail

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PARTIE 7 - Une nouvelle pile technique

Les systèmes informatiques sont essentiels pour gagner en productivité, si chaque employé
met 10 mn pour démarrer son ordinateur, accéder aux informations et les sauvegarder, on peut
imaginer le temps perdu à l’échelle de l’entreprise sur une année, et cela sans compter la
démotivation de l’utilisateur. Il ne faut pas perdre à l’esprit que c’est l’outil qui est au service
de l’utilisateur et non l’inverse.

Avec internet, nous avons de nouvelles architectures de nouveaux écosystèmes, nous sommes
dans l’ère du Cloud Computing, de l’API, du collaboratif et de l’interopérabilité. Au regard de
la maquette numérique, du fonctionnement BIM le poids des modèles va peser de plus en plus
lourds et nécessiter des ressources importantes avec du matériel qui devra s’adapter et
répondre aux besoins des procédés de travail et de collaboration.

Aujourd’hui avec les technologies numériques, le logiciel est proposé comme un service
(SaaS), on ne paye qu’en fonction de l’usage et du nombre d’utilisateurs et les hébergements
se font sur des serveurs externalisés. Plus besoin d’investir sur des réseaux coûteux des
cahiers des charges complexes et des temps d’installation et de maintenance importants. Cela
permet de libérer des ressources internes et de se concentrer sur nos métiers.

Pour suivre notre stratégie et être conforme à la vision informatique, nous devons permettre
l’utilisation de la plateforme collaborative.

1 Le support de la plateforme collaborative


Travailler en collaboratif, pouvoir utiliser des outils, accéder à la maquette mais aussi pouvoir
mutualiser les sauvegardes de nos agences et qu’elles puissent être accessibles par tous est un
défi. Pour assurer le fonctionnement de la plateforme collaborative nous devons mettre en
place un serveur et que l’accès des utilisateurs soient simple et fluide. Dans notre cas, chaque
agence disposait de son propre serveur ce qui avait pour conséquence de ne pouvoir partager
les fichiers, d’avoir des sauvegardes non mutualisées et un coût d’exploitation important. Si
on rajoute les besoins en ressources que nécessitait l’utilisation en partage de la maquette

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numérique, on comprend que notre organisation ne répondait pas aux besoins. Une
technologie permet de travailler à plusieurs, c’est l’utilisation du mode SaaS.

Pour comprendre et pouvoir travailler avec ce nouvel environnement, il faut expliquer ce dont
il s’agit, en voir les avantages, les inconvénients et le mettre en place.

1.1 Le Cloud Computing, c’est quoi ?


De la virtualisation (qui permet de donner plus d’agilité aux centres de données)

o Abstraction sur la localisation, l’application est quelque part sur la toile


o Mutualisation des ressources, elle permet d’affecter les ressources d’une même
machine à plusieurs applications
o Élasticité, on peut allouer des ressources supplémentaires à une application
o L’application est toujours à jour, plus de maintenance en local

Des API ouvertes

o Les plateformes dans le « nuage » proposent des interfaces techniques


accessibles à distance ou bien de piloter les services à distance

Le Self-Service

o On peut demander l’allocation de ressources via un portail web qui seront


mises à disposition de manière automatique quelques minutes plus tard

Le Pay As You Go

o Les utilisateurs paient les ressources qu’ils utilisent en fonction de leur


consommation

Le cloud permet entre autres 2 grandes familles de services :

o Des services d’application en location, appelé SaaS. Ces services sont


généralement facturés au nombre d’utilisateurs.
o Des services techniques de plateforme d’exécution en location, appelés PaaS et
IaaS. Ces services ne nous concernent pas mais souvent comparées avec le
SaaS il est utile de connaître à quoi elles sont dédiées. Pour le PaaS, il s’agit de

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location de plateforme technique, permettant l’exécution de code développé en


spécifique, il s’adresse aux développeurs en général.
Pour le IaaS, il s’agit de location de plateforme technique, permettant
l’exécution d’architectures applicatives complètes, comprenant base de
données, serveur d’application, etc… Les IaaS s’adressent aux équipes
d’exploitation ou projets informatiques.

1.2 Le SaaS c’est quoi ?


o Software as a Service, c’est-à-dire un logiciel fourni sous la forme de service
en ligne. Il s’agit de location d’applications opérationnelle, clef en main, et non
d’achat de logiciel informatique, à installer soi-même sur une machine
o La différence entre SaaS et logiciel est importante. Les SaaS proposent des
logiciels opérationnels, prêts à l’emploi, sans passer par une étape
d’installation, et sans aucune tache de maintenance
o Les SaaS sont exécutés sur des plateformes conçues pour une utilisation
simultanée par un grand nombre de collaborateurs

Avec le SaaS, l’entreprise n’acquière pas de licence, elle consomme le logiciel en fonction de
ses besoins et il n’y a rien à installer à part un réseau et un simple navigateur internet

Figure 15 - Le SaaS
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1.3 Avantages – inconvénients – à la loupe :


Les avantages du SaaS

o Le coût de la licence est étalé dans le temps


o L’abonnement s’ajuste en fonction de la consommation, selon la taille de
l’entreprise, la charge de travail
o Il est possible de suspendre à tout moment l’abonnement (voir les conditions
générales). Cela permet de tester en grandeur réelle avant de passer à un
déploiement à grande échelle
o L’infrastructure matérielle est totalement externalisée. À part le réseau et la
connexion internet, il n’y a aucune infrastructure à créer, gérer et maintenir

Les inconvénients du SaaS

o Pour profiter pleinement des fonctionnalités, une connexion internet très haut
débit est souhaitable. Pas d’internet et l’on ne peut travailler, le choix du
fournisseur d’accès à internet est très important.
o Avoir une deuxième connexion internet avec un autre FAI (donc une autre
ligne) pour permettre de garantir l’accès à internet
o L’entreprise doit accepter que son prestataire ait accès aux données uniquement
à des fins d’opérations de maintenance ou de prévention, mais pas au-delà (voir
les conditions générales)
o Rien ne garantit que le prestataire ne se fasse pirater son système (voir son
assurance)
o Les données peuvent être stockées à l’étranger (voir les conditions générales).
Si le fournisseur SaaS fait lui-même appel à un hébergeur en dehors du pays ou
s’il réalise des sauvegardes déportées, les données risquent d’être envoyées sur
des serveurs à l’autre bout du monde
o Vérifier si ce mode de fonctionnement n’est pas interdit par des clients qui
pourraient travailler dans des domaines sensibles, militaire, aéronautique… La
législation impose un hébergement européen pour garantir certains droits. Au
plus, le client interdit de travailler en SaaS.

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À la loupe

o Vérifier que la plateforme crypte toutes les informations stockées sur le serveur
o Vérifier qu’il y a une clause de réversibilité. Cela permet à l’issue ou non du
contrat de pouvoir récupérer ses données. Se renseigner sur le délai pour les
avoir
o Vérifier contractuellement le nombre de sauvegarde journalière qui sont
effectuées et voir jusqu’à quand remontent les sauvegardes pour pouvoir les
récupérer si besoin (périodicité)
o Vérifier lors des maintenances côté hébergement d’être prévenu suffisamment
tôt
o Vérifier la Garantie de Temps de Rétablissement (GTR), le temps nécessaire
pour remettre en état de fonctionnement le système complet

1.4 Mise en place de la plateforme


Avant tout

o Choisir son fournisseur demande du temps. Cela nécessite de procéder par


étape, de comparer et tester.

État des lieux

o Principal obstacle c’est la connexion internet. Nous avons de l’ADSL pour


Paris et Reims et de la 4G pour Casablanca.
o À titre de comparaison l’ADSL peut atteindre des débits théoriques de 1 à 20
Mbits/s, la 4G de 10 à 80 Mbits/s et pour la fibre cela peut monter en théorie
jusqu’à 1Gb/s soit 1000 Mbits/s. Attention, le débit de connexion ne fait pas
tout, 2 autres facteurs entre en jeu, la latence et la gigue. Ce qu’il faut retenir
c’est que pour une bonne connexion il faut un débit élevé, une latence faible et
une gigue faible.

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Connaître la qualité de connexion internet de nos agences

o Pour connaître les caractéristiques de nos connexions, il existe des sites de test
en ligne. Pour un test efficace il y a plusieurs règles à respecter, la principale
est de le faire sur un seul ordinateur en éteignant les autres, de couper les
smartphones connectés en wifi et de fermer les applications sur le poste. Le
débit descendant pour le téléchargement et le débit montant pour charger les
fichiers sont des informations précieuses qui nous sont aussi données lors des
tests. Dernier point, il faut savoir que le débit disponible pour chacun ne peut
pas être plus élevé que celui en entrée, lorsqu’un élément du réseau réduit le
débit, tout ce qui suivra cet élément aura un débit réduit et qu’enfin le débit est
partagé entre les personnes connectées.
o Comparatif de nos liaisons :

AGENCES LIAISON RÉCEPTION ENVOI LATENCE GIGUE

PARIS ADSL 12,33 Mb/s 10,59 Mb/s 39 ms 4 ms

REIMS ADSL 3,59 Mb/s 3,64 Mb/s 49 ms 34 ms

CASABLANCA 4G 3,73 Mb/s 2,13 Mb/s 25 ms 26 ms

On remarque que la qualité de nos connexions est très disparate avec pour Casablanca la
recherche d’un autre fournisseur d’accès à internet.

Anticiper les problèmes

o Dans notre cas, les connexions ne vont pas pouvoir nous permettre de travailler
sur de grosses maquettes. Pour cette raison, ponctuellement suivant les projets

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nous devrons utiliser des clés 4G en attendant peut-être une future connexion
avec de la fibre ou de la 5G (pas avant 2020-2025).

Tester les fournisseurs

o Il faut absolument avant de se lancer à grande échelle, faire des tests auprès de
plusieurs fournisseurs sur quelques projets représentatifs et avec une équipe
restreinte de modeleur BIM, habitués à manipuler des fichiers graphiques.

Des astuces

o C’est le temps utilisé pour télécharger et surtout charger les maquettes qui
posent problèmes contrairement à l’utilisation des outils et le partage des
informations sur la plateforme qui eux sont beaucoup moins gourmands en
connexion. Un avantage en utilisant l’IFC c’est que l’on peut le compresser et
donc alléger son poids de 10 à 30% sans perte d’information. Une autre astuce
consiste à utiliser un logiciel que nous pourrions lancer le soir et qui va être
capable de gérer des fichiers très lourds en optimisant les débits disponibles sur
le réseau, même si celui-ci est long, de mauvaise qualité et qu’il subit des
interruptions.

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PARTIE 8 - Des exemples et retour d’expériences

J’ai pu recueillir les expériences de BIM Manageur sur 2 projets de constructions, détaillant la
mise en place du BIM et son impact dans les échanges collaboratifs.

1 Construction d’un hôtel à Dakar (R+7 avec 2 sous-sols)

1.1 Présentation
BIM collaboratif, niveau 2

o 1ère expérience

Durée du projet 8 mois

o Phase DCE
o Logiciel 3D, REVIT® 2010

Travail uniquement d’un point de vue technique, le côté financement n’ayant pas été une
contrainte (achat équipements, coût des formations…) ce sujet n’est pas abordé.

Le travail consistait à mettre en place le BIM dans le projet. En tant que coordinateur BIM, il
fallait une étroite collaboration avec l’équipe de coordination projet, et surtout avec le
responsable projet.

1.2 Le Workflow

1.2.1 Formation des ingénieurs (un par lot technique) et 1 architecte


o 1 mois
o 5 personnes

Travail

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o L’équipe devait faire aussi bien la conception que la modélisation pour rendre
le dossier en phase APD et DCE.

À retenir

Pas de problèmes pour s’approprier le BIM car il a tout de suite été vu le potentiel
qu’il offrait :

o Réalisation des études d’une manière très fluide : les réunions de coordination
étaient assez efficaces
o Mise en place des vues de travail et des rendus graphiques pour communiquer
(Images de synthèse, films)
o Mise en place de l’extraction des nomenclatures selon notre charte interne
o Mise en place d’un comité BIM par agence (6 : France, Tunisie, Maroc, Arabie
Saoudite, Liban et Abu-Dhabi) chargé d’accompagner et de former les équipes.
o Sur une durée de 6 mois un travail important de la part des comités a été de
faire les Gabarits (Ils contiennent les standards de l’entreprise, chartes
graphiques, unités, feuilles d’impressions, échelles…) Des lots techniques et
en parallèle un gabarit architecte et structure afin de créer un gabarit tout corps
d’état. Le challenge était que grâce à ce gabarit général, les projeteurs puissent
sortir des plans comprenant toutes les nomenclatures (métrés..) et familles
(groupes d’éléments dotés d’un ensemble de propriétés communes et d’une
représentation graphique associée)

1.2.2 Formation des projeteurs


o 2 mois
o 40 personnes

Travail

o Passage d’AUTOCAD® vers REVIT® 2012

À retenir

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Grosse résistance de la part des projeteurs pour ne plus utiliser AUTOCAD® du fait que le
nouveau logiciel ne répondait pas à toutes les exigences voulues pour les études d’exécutions.
Logiciel peu adapté à leur métier.

1.3 Les enseignements :


o Problèmes pour faire les « familles » (ensemble de composants 3D modélisés
pour composer l’élément, le tout avec des propriétés). Il a donc été mis une
responsable des « familles » par lot technique
o Difficultés entre les lots, les bilans de puissances qui ne sont pas transmis, les
quantitatifs, la coordination, les limites de prestations… Il a donc été mis en
place un planning de production, de modélisation pour sortir les plans
d’exécutions
o Le principe a été de se caler sur la réalité en définissant un temps de travail
pour chaque lot en fonction de sa position constructive, quand on commence à
construire, qui commence, et combien de temps il lui faut. Dans l’ordre la
structure ensuite les architectes, qui font la maquette servant de support,
ensuite les lots techniques ensembles mais avec des rendus à dates différentes
pour leurs bilans (puissances, électriques, débits…) pour que chaque lot
destinataire puisse se les approprier. Ensuite, toujours sur la base du planning,
avec des rendus, les réservations étaient validées par la pré-synthèse.
o L’intérêt du BIM a été de permettre par des jalons, des alertes, et de connaître
l’avancement de chacun.
o Une grande partie des problèmes a été résolu grâce à un outil puissant chez
REVIT®, la nomenclature. Cet outil permet aussi bien de faire les quantitatifs
et donc d’obtenir des métrés que d’échanger les informations entre les
différents lots et de vérifier le travail de conception.
o Un des enjeux très important lié au projet a été de contrôler les maquettes afin
que le travail fait puisse être validé et s’assurer de sa qualité.

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o Toujours grâce à cet outil de la nomenclature, on peut en paramétrant des


règles, définir des ratios, des alertes (si débit supérieur à la valeur demandée, la
gaine devient rouge…) et donc de s’assurer de la cohérence de la maquette.

1.4 Retour d’expérience


o Apprentissage d’un nouveau logiciel de conception et non pas de dessin
o Identification des besoins métiers à implémenter.
o Mise en place d’un programme de formation par discipline à déployer dans
chaque département.
o Le travail en mode collaboratif en lissant les échanges ingénieur/architecte

2 Construction de sites militaires en Arabie Saoudite

2.1 Présentation
Spécificité :42 bases, 350 bâtiments

BIM collaboratif, niveau 2

o Atteint

Durée du projet 3 ans

o Phase exécution
o Logiciel 3D, REVIT® 2012

Travail uniquement d’un point de vue technique, le côté financement n’ayant pas été une
contrainte (achat équipements, coût des formations…) ce sujet n’est pas abordé.

Le travail consistait à mettre en place le BIM dans le projet. En tant que coordinateur BIM, il
fallait une étroite collaboration avec l’équipe de coordination projet, et surtout avec le
responsable projet.

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2.2 Le Workflow
Test sur un bâtiment de 500m2 sur une équipe restreinte d’un ingénieur et de deux projeteurs
par lot

Travail

o Mise en place du planning de modélisation qui mixte la technique et la 3D, les


nomenclatures, les vérifications des maquettes, les tests des vérifications
o BIM monté et calculé en structure et thermique
o Mise en place, organisation des gabarits, des familles, des bases de données
o Mise en application avec 4 bâtiments en simultané, puis poursuite des études
« à la chaîne »

2.3 Les enseignements


o Une première phase a consisté à modéliser les bâtiments, pour donner suite aux
expériences acquises, ce travail n’a pas apporté de plus, c’était de la
modélisation classique
o Une deuxième phase, très intéressante fut l’adaptation aux différents sites. Il
fallait créer 42 bases, et donc mettre un même bâtiment sur plusieurs sites
orienté différemment avec des sols et un environnement différent. Grâce au
BIM, il a été possible avec des ajustements mineurs, sur la STD, les calculs
thermiques, des aménagements sur les fondations, des calages mineurs pour les
exutoires en VRD et en effectuant des rotations aux bâtis, permettre de
déplacer simplement, créer ces mêmes bâtiments sur l’ensemble des sites, un
vrai travail à la chaîne.
o En plus des créations des maquettes, il a été mis en place un processus très
intéressant. Il s’agissait de fiches d’envois et de réceptions de maquettes. Parce
que le travail était fait inter agence, à chaque envoi d’une maquette, une fiche
descriptive y était liée. La maquette réceptionnée était à chaque fois contrôlée,
via des outils développés en interne (des routines sur REVIT) et en fonction
des différentiels constatés le travail était repris et facturer à l’agence émettrice

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de la maquette. Cela permettait une double lecture et une responsabilisation du


travail par les agences.

2.4 Retour d’expérience


o Par rapport à un projet classique, il y a eu un gain de temps d’à peu près 20%
o Ce projet nous a permis de monter en maturité, nous avons réussi à mettre en
place des processus de vérification et de conformité des maquettes, les modes
d’échanges entre maquette numérique et logiciel métiers, la gestion de la base
des données des familles et du gabarit du groupe.
o Lisser la collaboration entre l’équipe gestion de projet et l’équipe production
graphique en BIM
o Mise en place une fiche de retour d’expérience par bâtiment
o Mise une place des fiche vérification maquette et réception de maquette

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CONCLUSION

La mise en place du BIM, au travers d’une organisation numérique, le système d’information


urbanisé (SI), a été réussi. Le collaboratif, c’est le liant d’un tel SI, il est présent partout, avec
le SaaS dans le partage des applications, avec la GED, avec le fonctionnel et les compétences
numériques. Le BIM fait partie du même processus, il ne peut y avoir de BIM sans
collaboration, sans échanges. Le numérique, c’est le gain de temps et d’efficacité,
l’augmentation du nombre des échanges, la réduction du temps dédiées aux tâches d’échange,
l’accélération des calculs, la facilité des modifications de plans, l’évaluation de meilleurs
scénarios... Pour la société, le développement d’un tel SI présente de nombreux avantages,
définir une stratégie a nécessité de s’informer, de faire des recherches et d’être sûr que l’on
devait agir, car le BIM avec les marchés à venir comme la numérisation, peut être un
formidable levier de croissance à condition de savoir l’organiser et l’intégrer. Mettre en
perspective nos métiers dans nos workflows avec le BIM nous a aidé à connaître nos besoins
dans les formations. L’acquisition de compétences par certains de nos collaborateurs a permis
une émulation et une appétence de la part de chacun avec l’idée positive que l’on pouvait le
faire. Les outils de collaboration nous ont fait gagner en clarté dans nos échanges en étant,
concis, directs et précis. Nous avons pu entrevoir tous les avantages de la traçabilité liée à
l’utilisation de ces outils, que ce soit dans les courriels mais aussi sur la vidéo, les images, les
conversations. Les différents travaux peuvent être enregistrés, cela permet une vision globale,
et nous pouvons montrer aux clients les éventuelles dérives du projet mais aussi optimiser
notre façon de travailler. Externaliser au maximum les logiciels, les serveurs, les fichiers…
permet de s’alléger de tout ce qui n’est pas lié à notre métier, et de nous concentrer sur
l’essentiel, gagner en efficacité, répondre à la demande du client, faire un travail de qualité.
Grâce au SaaS, les coûts des systèmes informatiques et de la maintenance ont diminué.

Nous avons aussi ciblé les points faibles, les connexions internet qui sont indispensables à un
travail efficace, les données de notre société qui sont maintenant externalisées, avec le risque
lié au fait qu’elles puissent être piratées et enfin les couts des formations qui vont augmenter
avec la constante évolution des logiciels et des outils numériques.

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En comparant les avantages et les inconvénients, nous pensons que le BIM et le collaboratif
sont bien une opportunité pour notre société.

Une conséquence de l’utilisation des outils collaboratifs, c’est le côté intrusif. En effet, le
client ou le fournisseur peut participer, influer directement sur le projet, il décloisonne les
hiérarchies car il s’adresse aussi bien au modeleur BIM qu’au manageur BIM. Les
responsabilités vont être amenées à changer selon les projets en fonction de la compétence
nécessaire, bousculant ainsi les hiérarchies et les managements. Mettre en place un
management capable de répondre à la polymorphie liée au BIM va être le prochain défi !

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BIBLIOGRAPHIE

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Ouvrages imprimés

- Livre de Anne-Marie BELLENGER & Amélie BLANDIN « LE BIM Sous l’angle du


Droit » EYROLLES, édition 2016

- Livre sous la direction d’Olivier Celnik & d’Eric Lebègue « BIM & Maquette
Numérique » EYROLLES, 2ème édition, édité en 2016

- Livre de Vincent DUCREY & Emmanuel VIVIER « Le guide de la transformation


digitale » EYROLLES, 2ème tirage 2017

- Livre de François Gauchenot « La vie après l’E-Mail » L’HARMATTAN, édition


2015

- Livre de Karen KENSEK « Manuel BIM Théorie et Applications » édité en 2015

- Livre de Serge K. Levan « Management et collaboration BIM » EYROLLES, édition


2016

- Livre de Christophe Longépé « Le projet d’urbanisation du SI » DUNOD, 4ème édition


2009

- Livre de Guillaume PLOUIN « Cloud Computing » DUNOD, 4ème édition, édité en


2016

- Livre de Stephen Robbins & David DeCenzo « Management L’essentiel des concepts
et des pratiques » PEARSON EDUCATION, 6ème édition, édité en 2008

Travaux universitaires

- Thèse professionnelle de Paterne BULCOURT « Enjeux du BIM pour les Maîtrises


d’Ouvrage » ENPC, Novembre 2015

- Thèse professionnelle de Rémi LANNOY « Indicateurs de Performance dans un


processus de Revue de Projet BIM » ENPC, Novembre 2015

Documents

- Document de la FEDENE & SYNTEC-INGENIERIE Guide pratique, « Réussir le


BIM pour l’exploitation » du 01/08/2016
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- Document de la FFB "Outil d'aide à la décision : Répondre à un appel d'offres "BIM"


version 3.2 Octobre 2017

- Document de Bernard FERRIES « DOE numériques adaptés à la gestion des ouvrages,


retour d’expérience et perspectives » du 02/03/2009

Sites web consultés

- Médiaconstruct
www.mediaconstruct.fr

- La MIQCP
www.miqcp.gouv.fr

- La transformation numérique (référence du 17 mars 2018)


https://www.youtube.com/watch?v=VgQ6pdSBDcM

- Blog sur l’urbanisation du SI (référence du 13février 2018)


http://www.urbanisation-si.com

- Publication sur l’urbanisation des systèmes d’information (référence du 02 février


2018)
https://www.supinfo.com/articles/single/2987-urbanisation-systemes-information

- L’urbanisation informatique (référence du 27 février 2018)


https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Urbanisation_(informatique)&oldid=14341
7640

- La stratégie d’entreprise (référence du 07/02/2018)


https://www.piloter.org/strategie/strategie-entreprise.htm

- Qu’est-ce que la maquette numérique et le BIM ? (référence du 01 mai 2018)


http://www.mediaconstruct.fr/comprendre-le-bim/maquette-numerique-et-bim

- C’est quoi la GED (référence du 21/03/2018)


https://recherchemid.wordpress.com/2013/11/13/gestion-electronique-des-documents

- C’est quoi débit, latence, gigue… (référence du 01/05/2018)


https://www.culture-informatique.net/cest-quoi-debit-latence-gigue

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