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Thèse Professionnelle
Département Génie Civil et Construction
Marc ARESTE
Le BIM et le collaboratif
Une opportunité pour l’entreprise ?
Remerciements
Je remercie vivement M. Didier Richard mon tuteur d’école pour sa grande disponibilité, nos
discussions passionnées et ses précieux conseils. Je pense aussi à M. Guillaume GOUBEAU
mon tuteur d’entreprise et M. Olivier CELNIK le Codirecteur du MS BIM pour leur qualité
d’écoute.
Merci à toutes les personnes qui ont bien voulu me consacrer de leur temps afin d’échanger et
me faire partager leurs expériences, M. Marc BAGUR , M. Iyed BENHASSEN, M. Eric
OWONA, M. Jean-Baptiste PUEL, Mme Gabriela SALVATELLA et son mari, M. Jean-
Jacques URBAN GALINDO.
Mes remerciements vont aussi à tous ceux qui m’ont apporté leur aide et soutenu tout au long
de cette formation, les élèves de la promotion 2016, les professeurs et l’équipe administrative.
Je n’oublie pas non plus, Isabelle, ma compagne, qui à certain moment lors de la rédaction de
ce mémoire a fait preuve de beaucoup de patience à mon égard.
Résumé
La montée croissante du BIM (Building Information Modelling) dans les appels d’offres et
notre difficulté chronique à y répondre nous ont décidé à réagir en mettant en place dans notre
société une organisation à la hauteur des enjeux du numérique. La question était de savoir si le
processus BIM et le collaboratif constituaient bien une opportunité ou une charge. Le BIM,
étant un processus numérique, l’organisation la mieux adaptée devait être basée sur du
numérique, le système d’information (SI) organisé en ressources numériques rendu efficient
grâce aux outils collaboratifs. Nous avons donc organisé notre société en ce sens, avec le SI
urbanisé en répondant parfaitement au processus BIM. Notre nouvelle stratégie nous a permis
d’avoir des objectifs qui devaient s’organiser selon ce SI, en vision métier, fonctionnelle,
informatique et technique avec un planning général nous donnant l’orientation à suivre. Les
métiers et les fonctions ne changeant pas avec le BIM, nous avons comparé les impacts liés
avec les processus « classiques » et ceux du BIM, déterminé les compétences nécessaires à
acquérir et formé nos collaborateurs. Pour les outils informatiques nous avons mis en place
une plateforme collaborative répondant aux besoins de nos 3 sites, Paris, Reims, et
Casablanca (Maroc). Grâce à cette nouvelle organisation, nous avons pu en tirer les points
positifs et d’autres à améliorer, et nous avons pu conclure que le BIM et le collaboratif
constituaient bien une opportunité pour notre société.
Abstract
Because of the steady rise of BIM (Building Information Modeling) in tenders and our
chronic difficulty in responding to them, we decided to react by setting up in our company a
work organisation that could meet the digital challenges. The question was whether the BIM
and the collaborative process were an opportunity or a burden. Since BIM is a digital process,
the most appropriate organisation had to be digital-based; the information system (IS) is
organised into digital resources made efficient thanks to collaborative tools. Therefore, we
organised our company accordingly, with the Urbanised Information System that responded
perfectly to the BIM process. Our new strategy allowed us to have goals that were to be
organised following this Information System, with a business vision, functional, digital and
technical with a general schedule giving us the direction to follow. As positions and functions
did not change with BIM, we compared the impacts associated with "traditional" processes to
those of BIM, determined the skills that needed to be acquired, and trained our employees in
this direction. For IT tools, we have set up a collaborative platform to meet the needs of our 3
offices, Paris, Reims, and Casablanca (Morocco). From this new organisation, we were able
to draw the positive aspects and others to improve, and we were able to conclude that the BIM
and the collaborative process constituted an opportunity for our company.
Résumé ....................................................................................................................................... 4
Abstract ...................................................................................................................................... 5
Glossaire ................................................................................................................................... 11
INTRODUCTION .................................................................................................................... 13
1 Déroulement ...................................................................................................................... 23
4.2 Comparaison entre le fonctionnement d’une étude DOE « classique » et une étude
DOE BIM ............................................................................................................................. 42
2 La formation...................................................................................................................... 49
1.2 Le Workflow.............................................................................................................. 67
1.2.1 Formation des ingénieurs (un par lot technique) et 1 architecte ........................ 67
2.2 Le Workflow.............................................................................................................. 71
CONCLUSION ........................................................................................................................ 73
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 75
Documents ................................................................................................................................ 76
10
Glossaire
- AO : Appel d’Offres
- BCF : BIM Collaboration Format. Format de fichier qui sert à partager des remarques
avec des commentaires et des images
- BE : Bureau d’étude
- EXE : Exécution
- GO : Gros Œuvre
- IFC : Industry Foundation Classes, est un format de fichier orienté objet utilisé par
l'industrie du Bâtiment pour échanger et partager des informations entre logiciels
- Loi MOP : loi française qui met en place, pour les marchés publics, la relation entre
maîtrise d'ouvrage et maîtrise d'œuvre
- SI : Système d’Information
- Skype® : Logiciel qui permet aux utilisateurs de passer des appels téléphoniques ou
vidéo via internet, ainsi que le partage d’écran
- TEST AND FAIL FAST : Expérimenter et accepter que l’on puisse se tromper le plus
vite possible pour en retirer une expérience
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INTRODUCTION
Dans le monde du bâtiment, celui des bureaux d’études et des entreprises, tout le monde
connaît le mot BIM (Building Information Modelling). Si nous demandons de l’expliquer,
nous arrivons à obtenir une transcription, voire peut-être mieux avec la traduction en français,
Modélisation des données du Bâtiment, mais guère plus.
Concernant notre société, nous avons pris conscience qu’il fallait s’en occuper lorsque nous
avons commencé à voir dans les appels d’offres des demandes pour lesquelles nous ne
savions pas répondre. Nous avons alors décidé de faire des études BIM, et pour ce faire
changer l'organisation de notre société.
Bureau d’études d’ingénierie spécialisé dans les fluides, comprenant une quarantaine de
salariés, nous avons plusieurs agences réparties en France mais aussi à l’étranger. Pour
répondre à nos clients, nous devons définir un processus BIM capable de fonctionner au
travers du réseau de nos agences et utiliser le BIM sur l’ensemble de nos sites, d’une manière
collaborative.
La question est de savoir si c’est un atout ou une charge, si cela en vaut la peine ou s’il ne faut
rien changer et continuer à faire des études « classiques ». BIM et collaboratif est-ce vraiment
une opportunité pour l’entreprise ?
13
En BIM la répartition des tâches, des fonctions et des métiers ne change pas, ce sont les
moyens que l’on utilise pour produire, diffuser, échanger, collaborer, qui évoluent.
1
« www.miqcp.gouv.fr ».
14
L’organisation2 « sert des objectifs précis et se compose de personnes réunies d’une certaine
façon. L’objectif spécifique d’une organisation s’exprime en termes de but ou de
configuration de but. Mais rien n’est possible sans que des individus identifiés prennent des
décisions pour fixer ce but et accomplissent une série de tâches, afin de transformer ce but en
réalité. Enfin les organisations instaurent une structure systématique pour déterminer le
comportement de leurs membres, l’orienter et lui fixer des limites. Pour cela, elles établissent
des règles, demandent à certains individus d’en contrôler d’autre, forment des équipes de
travail ou décrivent les postes afin que chacun sache ce qu’il a à faire. Le terme organisation
désigne par conséquent une entité poursuivant un but précis, se composant de personnes ou de
membres et possédant une structure systématique. »
On comprend, à la lecture de ce passage que l’organisation est basée sur une structuration du
travail, avec des procédures à respecter, des organigrammes définissant les statuts, les rôles de
chacun et des managers pour appliquer la stratégie de l’entreprise. Cette approche est
classique et fonctionnelle et toute personne dans le milieu professionnel ne sera pas surpris
par cette définition. Mais une telle organisation est-elle impactée par l’intégration forte du
numérique, ici le BIM, en son sein ?
2
« Management - L’essentiel des concepts et des pratiques - 6ème édition - Éditions Pearson Education ».
15
1 Les enjeux
Traiter le sujet de l’organisation et du BIM implique des changements de 3 ordres :
1.1 L’humain
Avec le BIM, et l’arrivée dans nos structures de cette fameuse « vague » numérique le schéma
classique de l’organisation est devenu incomplet. Même si celle-ci fonctionne avec un
management classique, il faut et c’est là une nouveauté, remettre l’humain dans l’organisation
car le numérique est un processus qui s’affranchit des organigrammes structurels en
raccourcissant le lien utilisateur processus tout au long de la chaîne industrielle. Ce processus
est basé sur la confiance et l’agilité, sur un fonctionnement en réseau, c’est celui qui fait bien
qui a le savoir, il faut donc propager le numérique au sein de l’entreprise et permettre aux
gens de partager, s’impliquer, communiquer, et s’emparer des challenges liés au numérique.
Quitte à échouer d’une façon contrôlée mais se tromper doit faire partie du processus (« Test
and Fail Fast »), afin d’acquérir une expérience permettant de résoudre les problèmes et de le
faire partager à tous en élevant le niveau de maturité de l’ensemble des collaborateurs.
16
C’est cela qui est nouveau dans les organisations, ce facteur humain qui s’affranchit des
structures managériales classiques pour mieux s’adapter aux nouveautés et au fonctionnement
du BIM. Il faut selon Serge K. Levan3 distinguer la structure, qui imposent des batteries de
règles, de procédures, de celle de l’organisation, qui sont des façons dont les gens résolvent
concrètement leurs problèmes, travaillent ensemble, négocient et trouve des arrangements. On
est dans l’activité humaine, dans les rapports sociaux des individus entre eux.
Une des composantes des organisations, est le management. Décliné pour tout, le terme
manager est une personne qui coordonne et dirige dans une organisation les activités des
autres personnels, soit en mode hiérarchique, soit en mode transversal, dit fonctionnel ou
encore, et plus simplement, « maniement des hommes de façon à obtenir d’eux que les
objectifs soient atteints ». Nous comprenons alors l’importance que le management ne
s’appuie pas uniquement sur des règles structurelles, qu’il ne doit pas faire appliquer des
« recettes » mais veiller sans cesse de mettre la personne, les collaborateurs au centre de
l’organisation et cela afin que tous puissent échanger, dialoguer, collaborer afin de pouvoir
atteindre les objectifs fixés.
3
« Management et collaboration BIM - Serge K. Levan - Éditions Eyrolles ».
17
18
Répondre au besoin du client qui souvent est peu formalisé, en lui proposant rapidement des
pistes fonctionnelles conformes à ses souhaits et de finir au plus vite les études.
1.3 L’investissement
Nous ne devons pas oublier qu’un des enjeux de cette nouvelle organisation à mettre en place
pour intégrer une démarche BIM dans l’entreprise est l’investissement humain et matériel.
Cette rapidité dans l’exécution des études pourrait nous faire croire mais aussi, et surtout, au
client que l’on puisse faire des économies quant aux prix des études. À contrario, dans un
premier temps, il va falloir investir, former nos collaborateurs, développer leurs compétences,
mettre en place de nouveaux profils, acheter ou louer des logiciels, du matériel mais aussi
développer et entretenir les réseaux informatiques (aspect télématique).
2 Le système d’information SI
Le BIM étant aussi un processus numérique on ne peut parler de l’organisation de la société
sans le système d’information appelé le SI4, « Un système d’information est un ensemble
organisé de ressources : matériels, logiciels, personnels, données, procédures permettant
d'acquérir, traiter, stocker, communiquer des informations (sous forme de données, textes,
images, sons, etc…) dans des organisations ». Le SI englobe tous les éléments numériques de
la société, permet d’être rapide, de gagner du temps, et donc de faire des économies.
4
Reix et al., Systèmes d’Information et Management des Organisations - 7ème édition.
19
Le SI se construit par l’établissement d’une stratégie, ensuite il faut définir les métiers
nécessaires que l’on doit avoir pour être dans un processus BIM. À partir des métiers, nous
définissons les compétences liées au fonctionnement numérique pour faire du BIM. Depuis
ces compétences numériques, nous pouvons définir les outils numériques que nous avons
besoin et ensuite les infrastructures numériques qui devront permettre l’utilisation de ces
outils. Chaque vision doit être conforme à la vision supérieure et répondre à la stratégie mise
en place.
20
Créée en 2014, PHOSPHORIS est une société d’Ingénierie et de Services qui propose 3
métiers autour de la Haute Qualité Environnementale (HQE): la dépollution de l’air en milieu
industriel, l’ingénierie multi technique à travers les métiers de conception et enfin
l’Urbanisme et l’Architecture. La société est présente à Paris, Bordeaux, Lyon, Reims, mais
aussi en Chine (Chengdu), au Maroc (Casablanca) et en Russie (Moscou).
Nous avons choisi Paris, Reims et Casablanca pour nos travaux. Plusieurs critères sont entrés
en jeux, une organisation « mature », des effectifs suffisamment importants, mais aussi
pouvoir expérimenter sans mettre en péril l’activité de la société.
MOYENS RESSOURCES
AGENCES SPÉCIALITÉS LOTS
HUMAINS INFORMATIQUES
Architecture
Conception & suivi de travaux : 40% 1 Architecte Serveur Local
Electricité
PARIS Exécution : 40% 7 Ingénieurs Internet ADSL
CVC
Synthese : 20% 1 Projeteur Logiciels DAO 2D
Plomberie
Serveur Local
CVC 5 Ingénieurs
REIMS Conception & suivi de travaux: 100% Internet ADSL
Plomberie 1 Projeteur
Logiciels DAO 2D
L’entreprise répond à des marchés publics et privés français. Dans le fonctionnement, Paris et
Reims travaillent sur des projets qui peuvent être communs et délèguent une partie des études
21
à Casablanca. Le pilotage des études et suivi des clients se fait en France. Cette position
« charnière » avec les équipes à distance, demande déjà une certaine approche du travail en
collaboratif, mais limitées à des conférences téléphoniques, et très rarement avec de la vidéo,
Skype®. Pour la partie graphique, les plans sont presque exclusivement effectués en 2D.
22
Fort du constat que le travail sur la maquette numérique 3D liée à un environnement BIM,
devenait un marché de plus en plus mature dans un contexte économique propice, nous avons
décidé que ce devait être un nouvel axe de développement pour notre société.
La stratégie désigne l’orientation de toutes les actions menées par l’entreprise pour atteindre
un objectif donné, celle-ci permet d’élaborer les nouveaux besoins.
L’adhésion de la part de nos collaborateurs est une part importante du succès. Il nous faut
donc expliquer notre stratégie, les enjeux et comment nous allons faire pour mettre en place le
BIM. Il faudra aussi être à l’écoute pour nous permettre de répondre aux remarques et
demandes de chacun. Pour gagner en efficacité il faut que la direction soit impliquée, qu’elle
s’investisse non seulement dans la stratégie et les orientations mais être présente en continue,
dans la mise en place du projet BIM
1 Déroulement
Le déroulement d’une stratégie se fait en 3 étapes :
1.1 La vision
Devenir une référence dans notre domaine, bureau d’études BIM dans le bâtiment. Nous nous
sommes fixés, un horizon à 5ans.
23
Le temps d’écriture de ce mémoire étant limité, nous nous consacrerons à la première année
avec la mise en place du BIM et le côté opérationnel de celui-ci.
o Déterminer les processus BIM sur la durée du cycle de nos études et les
comparer avec nos processus « classiques » pour en mesurer les différences et
en vérifier l’impact sur nos métiers
24
o Lister les compétences nécessaires dont nous avons besoin pour pouvoir
effectuer du BIM
o Établir une planification pour la formation de nos collaborateurs
o Établir une planification pour mettre en place la plateforme collaborative pour
l’ensemble de nos agences
o Déterminer et mettre en place les moyens informatiques permettant le
fonctionnement de la plateforme collaborative sur l’ensemble de nos sites
Paris, Reims et Casablanca et de faire des économies en n’ayant plus de
serveurs dans nos agences
o Suivre le planning qui va poser les orientations. La planification va permettre
d’atteindre les objectifs par séquence que nous pourrons ensuite mesurer et
vérifier. Il faut veiller à ce que ce planning ne soit pas en décalage, trop long
dans sa programmation et nous risquerions d’être dépassés par la concurrence
et même peut être en retard au regard des technologies que nous aurions à
mettre en place.
25
26
5
« BIM’s day technique du 18 décembre 2017 : les idées clés à retenir ! »
27
Explications:
6
Anne-Marie Bellenger, Le BIM sous l’angle du droit.
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ÉTUDE ÉTUDE
CONCEPTION CLASSIQUE CONCEPTION BIM
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RÉDACTION
DES PIECES Par les équipes de la MOE Par les équipes de la MOE
ÉCRITES
30
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32
ÉTUDE ÉTUDE
EXECUTION CLASSIQUE EXECUTION BIM
33
34
35
36
37
ÉTUDE ÉTUDE
SYNTHESE CLASSIQUE SYNTHESE BIM
RÉCEPTION DES
PLANS DES LOTS Plan au format natif du logiciel
Plans au format natif du logiciel
TECHNIQUES DE LA 3D ou au format .IFC (Industrie
2D
PART DES Foundation Classes)
ENTREPRISES
38
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C’est le DOE numérique qui va faire le lien avec le BIM Exploitation, d’où l’importance que
ce soit en amont, dans la phase conception dès les demandes du maître d’ouvrage, et du futur
exploitant que l’on construise la maquette jusque dans la phase exécution pour qu’elle puisse
être à terme, utilisable tout le long du cycle de vie du bâtiment.
40
41
ÉTUDE ÉTUDE
DOE CLASSIQUE DOE BIM
42
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Le fonctionnel, c’est la traduction du métier dans le numérique, c’est ce qui permet de mettre
en œuvre le métier, les besoins BIM des utilisateurs dans l’informatique. Il nous faut pouvoir
décrire les pratiques BIM, les usages BIM nécessaires découlant de nos processus métiers que
nous avons défini depuis la vision Métier. Dans le BIM, chaque acteur professionnel a
toujours vocation à continuer l’exercice de ses prestations telles que pratiquées dans les études
« classiques » mais enrichies de nouvelles compétences liées à l’utilisation des outils
numériques.
44
1 Les compétences
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46
48
2 La formation
Pour la montée en compétence de nos collaborateurs, nous devons mettre en place des
formations. Grâce à la planification nous détaillerons les étapes et les différents moments
importants.
Nous avons pensé que la solution la plus efficace était de travailler sur un cas concret pratique
et réel, sur une affaire, avec un accompagnement personnalisé d’un formateur. L’intérêt est
l’efficacité de la méthode avec une vision immédiate du problème et de la solution. L’idée est
de profiter d’une expérience sur un projet pour former un noyau constitué de projeteurs et
d’un responsable de projet, choisis selon leurs motivations pour qu’ils deviennent des
référents, qui, à leur tour formeront leurs collègues.
49
de nos collaborateurs va demander que nous aménagions des séances entre nous pour que
ceux formés apprennent aux autres.
51
Avec le BIM, les outils pour faire les plans, les diffuser, les partager requièrent de nouvelles
aptitudes pour les utiliser. Ces applications collaboratives sont des programmes permettant
aux acteurs de projets de gagner en efficacité en partageant du contenu par la collaboration de
plusieurs acteurs sur les pièces numériques. Une plateforme collaborative c’est un outil, de
type site internet, qui centralise ces applications collaboratives. On distingue 3 types de
plateformes, celles qui offrent de l’espace de stockage, celles qui permettent de mener et
partager des informations et celles qui en plus de ces deux fonctions, offre de visualiser et de
travailler de manière collaborative sur les fichiers. La plateforme collaborative c’est le
« cœur » de fonctionnement d’un projet BIM, elle peut centraliser les données du projet
pendant tout le cycle de vie du bâtiment.
Faire le choix d’une plateforme n’est pas simple, le marché est en plein essor et il en existe de
plus en plus, le site internet HEXABIM®7 en a répertorié plus d’une vingtaine. En mars 2018,
le PTNB a développé une plateforme, KROQI8, gratuite, est destinée à tous les professionnels
de la construction.
Dans le processus de travail, nos échanges sur les projets correspondent à un BIM de niveau
2. Chaque acteur travaille sur sa propre maquette en local pour ensuite la « charger » sur la
plateforme et travailler en collaboration.
7
« https://www.hexabim.com, Les Startups du BIM : Ces 26 plateformes et solutions qui révolutionnent le
secteur de la Construction en France - Blog ».
8
« www.kroqi.fr ».
52
Déployer une telle plateforme pour l’ensemble de nos agences demande, comme pour la
formation de nos collaborateurs, d’établir une planification. Dans ce planning nous
détaillerons les différentes étapes à accomplir avec des jalons qui permettront de border le
processus.
L’idée maîtresse est la même que celle des formations, travailler sur un nombre réduit de
personnes pour vérifier et valider les procédures et une fois le résultat obtenu (retour
d’expérience) pouvoir déployer la plateforme à toutes les agences.
54
55
Une interconnexion
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Pour le choix, beaucoup des plateformes que nous avons consultées remplissaient le cahier
des charges. Hormis le prix de l’abonnement et les retours positifs de la part de nos confrères
sur la qualité de services du site, c’est surtout la politique d’accompagnement qui a été un
facteur de décision important. Avoir un service disponible, à l’écoute et réactif nous paraissait
très important, surtout dans ces moments où nous devons monter en compétence.
57
58
cours mais nous avons pu vérifier que cela correspondait à nos besoins. Une fois les tests
concluants, nous avons pu déployer la plateforme à l’ensemble de nos agences.
59
Les systèmes informatiques sont essentiels pour gagner en productivité, si chaque employé
met 10 mn pour démarrer son ordinateur, accéder aux informations et les sauvegarder, on peut
imaginer le temps perdu à l’échelle de l’entreprise sur une année, et cela sans compter la
démotivation de l’utilisateur. Il ne faut pas perdre à l’esprit que c’est l’outil qui est au service
de l’utilisateur et non l’inverse.
Avec internet, nous avons de nouvelles architectures de nouveaux écosystèmes, nous sommes
dans l’ère du Cloud Computing, de l’API, du collaboratif et de l’interopérabilité. Au regard de
la maquette numérique, du fonctionnement BIM le poids des modèles va peser de plus en plus
lourds et nécessiter des ressources importantes avec du matériel qui devra s’adapter et
répondre aux besoins des procédés de travail et de collaboration.
Aujourd’hui avec les technologies numériques, le logiciel est proposé comme un service
(SaaS), on ne paye qu’en fonction de l’usage et du nombre d’utilisateurs et les hébergements
se font sur des serveurs externalisés. Plus besoin d’investir sur des réseaux coûteux des
cahiers des charges complexes et des temps d’installation et de maintenance importants. Cela
permet de libérer des ressources internes et de se concentrer sur nos métiers.
Pour suivre notre stratégie et être conforme à la vision informatique, nous devons permettre
l’utilisation de la plateforme collaborative.
60
numérique, on comprend que notre organisation ne répondait pas aux besoins. Une
technologie permet de travailler à plusieurs, c’est l’utilisation du mode SaaS.
Pour comprendre et pouvoir travailler avec ce nouvel environnement, il faut expliquer ce dont
il s’agit, en voir les avantages, les inconvénients et le mettre en place.
Le Self-Service
Le Pay As You Go
61
Avec le SaaS, l’entreprise n’acquière pas de licence, elle consomme le logiciel en fonction de
ses besoins et il n’y a rien à installer à part un réseau et un simple navigateur internet
Figure 15 - Le SaaS
62
o Pour profiter pleinement des fonctionnalités, une connexion internet très haut
débit est souhaitable. Pas d’internet et l’on ne peut travailler, le choix du
fournisseur d’accès à internet est très important.
o Avoir une deuxième connexion internet avec un autre FAI (donc une autre
ligne) pour permettre de garantir l’accès à internet
o L’entreprise doit accepter que son prestataire ait accès aux données uniquement
à des fins d’opérations de maintenance ou de prévention, mais pas au-delà (voir
les conditions générales)
o Rien ne garantit que le prestataire ne se fasse pirater son système (voir son
assurance)
o Les données peuvent être stockées à l’étranger (voir les conditions générales).
Si le fournisseur SaaS fait lui-même appel à un hébergeur en dehors du pays ou
s’il réalise des sauvegardes déportées, les données risquent d’être envoyées sur
des serveurs à l’autre bout du monde
o Vérifier si ce mode de fonctionnement n’est pas interdit par des clients qui
pourraient travailler dans des domaines sensibles, militaire, aéronautique… La
législation impose un hébergement européen pour garantir certains droits. Au
plus, le client interdit de travailler en SaaS.
63
À la loupe
o Vérifier que la plateforme crypte toutes les informations stockées sur le serveur
o Vérifier qu’il y a une clause de réversibilité. Cela permet à l’issue ou non du
contrat de pouvoir récupérer ses données. Se renseigner sur le délai pour les
avoir
o Vérifier contractuellement le nombre de sauvegarde journalière qui sont
effectuées et voir jusqu’à quand remontent les sauvegardes pour pouvoir les
récupérer si besoin (périodicité)
o Vérifier lors des maintenances côté hébergement d’être prévenu suffisamment
tôt
o Vérifier la Garantie de Temps de Rétablissement (GTR), le temps nécessaire
pour remettre en état de fonctionnement le système complet
64
o Pour connaître les caractéristiques de nos connexions, il existe des sites de test
en ligne. Pour un test efficace il y a plusieurs règles à respecter, la principale
est de le faire sur un seul ordinateur en éteignant les autres, de couper les
smartphones connectés en wifi et de fermer les applications sur le poste. Le
débit descendant pour le téléchargement et le débit montant pour charger les
fichiers sont des informations précieuses qui nous sont aussi données lors des
tests. Dernier point, il faut savoir que le débit disponible pour chacun ne peut
pas être plus élevé que celui en entrée, lorsqu’un élément du réseau réduit le
débit, tout ce qui suivra cet élément aura un débit réduit et qu’enfin le débit est
partagé entre les personnes connectées.
o Comparatif de nos liaisons :
On remarque que la qualité de nos connexions est très disparate avec pour Casablanca la
recherche d’un autre fournisseur d’accès à internet.
o Dans notre cas, les connexions ne vont pas pouvoir nous permettre de travailler
sur de grosses maquettes. Pour cette raison, ponctuellement suivant les projets
65
nous devrons utiliser des clés 4G en attendant peut-être une future connexion
avec de la fibre ou de la 5G (pas avant 2020-2025).
o Il faut absolument avant de se lancer à grande échelle, faire des tests auprès de
plusieurs fournisseurs sur quelques projets représentatifs et avec une équipe
restreinte de modeleur BIM, habitués à manipuler des fichiers graphiques.
Des astuces
o C’est le temps utilisé pour télécharger et surtout charger les maquettes qui
posent problèmes contrairement à l’utilisation des outils et le partage des
informations sur la plateforme qui eux sont beaucoup moins gourmands en
connexion. Un avantage en utilisant l’IFC c’est que l’on peut le compresser et
donc alléger son poids de 10 à 30% sans perte d’information. Une autre astuce
consiste à utiliser un logiciel que nous pourrions lancer le soir et qui va être
capable de gérer des fichiers très lourds en optimisant les débits disponibles sur
le réseau, même si celui-ci est long, de mauvaise qualité et qu’il subit des
interruptions.
66
J’ai pu recueillir les expériences de BIM Manageur sur 2 projets de constructions, détaillant la
mise en place du BIM et son impact dans les échanges collaboratifs.
1.1 Présentation
BIM collaboratif, niveau 2
o 1ère expérience
o Phase DCE
o Logiciel 3D, REVIT® 2010
Travail uniquement d’un point de vue technique, le côté financement n’ayant pas été une
contrainte (achat équipements, coût des formations…) ce sujet n’est pas abordé.
Le travail consistait à mettre en place le BIM dans le projet. En tant que coordinateur BIM, il
fallait une étroite collaboration avec l’équipe de coordination projet, et surtout avec le
responsable projet.
1.2 Le Workflow
Travail
67
o L’équipe devait faire aussi bien la conception que la modélisation pour rendre
le dossier en phase APD et DCE.
À retenir
Pas de problèmes pour s’approprier le BIM car il a tout de suite été vu le potentiel
qu’il offrait :
o Réalisation des études d’une manière très fluide : les réunions de coordination
étaient assez efficaces
o Mise en place des vues de travail et des rendus graphiques pour communiquer
(Images de synthèse, films)
o Mise en place de l’extraction des nomenclatures selon notre charte interne
o Mise en place d’un comité BIM par agence (6 : France, Tunisie, Maroc, Arabie
Saoudite, Liban et Abu-Dhabi) chargé d’accompagner et de former les équipes.
o Sur une durée de 6 mois un travail important de la part des comités a été de
faire les Gabarits (Ils contiennent les standards de l’entreprise, chartes
graphiques, unités, feuilles d’impressions, échelles…) Des lots techniques et
en parallèle un gabarit architecte et structure afin de créer un gabarit tout corps
d’état. Le challenge était que grâce à ce gabarit général, les projeteurs puissent
sortir des plans comprenant toutes les nomenclatures (métrés..) et familles
(groupes d’éléments dotés d’un ensemble de propriétés communes et d’une
représentation graphique associée)
Travail
À retenir
68
Grosse résistance de la part des projeteurs pour ne plus utiliser AUTOCAD® du fait que le
nouveau logiciel ne répondait pas à toutes les exigences voulues pour les études d’exécutions.
Logiciel peu adapté à leur métier.
69
2.1 Présentation
Spécificité :42 bases, 350 bâtiments
o Atteint
o Phase exécution
o Logiciel 3D, REVIT® 2012
Travail uniquement d’un point de vue technique, le côté financement n’ayant pas été une
contrainte (achat équipements, coût des formations…) ce sujet n’est pas abordé.
Le travail consistait à mettre en place le BIM dans le projet. En tant que coordinateur BIM, il
fallait une étroite collaboration avec l’équipe de coordination projet, et surtout avec le
responsable projet.
70
2.2 Le Workflow
Test sur un bâtiment de 500m2 sur une équipe restreinte d’un ingénieur et de deux projeteurs
par lot
Travail
71
72
CONCLUSION
Nous avons aussi ciblé les points faibles, les connexions internet qui sont indispensables à un
travail efficace, les données de notre société qui sont maintenant externalisées, avec le risque
lié au fait qu’elles puissent être piratées et enfin les couts des formations qui vont augmenter
avec la constante évolution des logiciels et des outils numériques.
73
En comparant les avantages et les inconvénients, nous pensons que le BIM et le collaboratif
sont bien une opportunité pour notre société.
Une conséquence de l’utilisation des outils collaboratifs, c’est le côté intrusif. En effet, le
client ou le fournisseur peut participer, influer directement sur le projet, il décloisonne les
hiérarchies car il s’adresse aussi bien au modeleur BIM qu’au manageur BIM. Les
responsabilités vont être amenées à changer selon les projets en fonction de la compétence
nécessaire, bousculant ainsi les hiérarchies et les managements. Mettre en place un
management capable de répondre à la polymorphie liée au BIM va être le prochain défi !
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BIBLIOGRAPHIE
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Ouvrages imprimés
- Livre sous la direction d’Olivier Celnik & d’Eric Lebègue « BIM & Maquette
Numérique » EYROLLES, 2ème édition, édité en 2016
- Livre de Stephen Robbins & David DeCenzo « Management L’essentiel des concepts
et des pratiques » PEARSON EDUCATION, 6ème édition, édité en 2008
Travaux universitaires
Documents
- Médiaconstruct
www.mediaconstruct.fr
- La MIQCP
www.miqcp.gouv.fr
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