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Pierre de Ronsard 1524-1585

Introduction :
L ’auteur du célébrissime et très équivoque: « Mignonne allons voir si la rose » est l’emblème
de la Renaissance française et accède, de son vivant, au statut réputé de « Prince des
poètes ». Il se range aux côtés de Du Bellay en fondant le groupe de La Pléiade, qui
comptera sept poètes membres. Étonnamment, après le XVIe(16e) siècle il fut très peu lu,
voire oublié. Les auteurs romantiques le remettront plus tard au goût du jour. Son œuvre,
vaste, balaye tous les genres mais il reste volontiers badin et faussement sage.

Biographie :
-Pierre de Ronsard voit le jour en septembre 1524 au sein du château de la Possonnière
(Loir-et-Cher), près de Couture-sur-Loir, dans le Vendômois, où il grandit eu sein d’une
vieille famille de la noblesse française. Il est le quatrième enfant de Jeanne Chaudrier,
descendante d’un illustre seigneur (Jean Chaudrier) ayant libéré la ville de la Rochelle de
l’occupation anglaise pendant la Guerre de Cent Ans en usant d’une ruse pacifique, et de
Louis de Ronsard, chevalier de la Possonnière, maître d’hôtel du roi, homme féru de poésie et
grand admirateur de Bayard.

-Confié à un précepteur, qui pendant quatre ans, lui enseigne le latin et l’initie aux auteurs
de l’Antiquité romaine, le jeune Pierre fait preuve d’un goût profond pour l’étude et la
poésie.

-Alors que sa carrière semble toute tracée par son père qui l’envoie étudier, en 1533, au
collège de Navarre, un établissement religieux, Pierre quitte l’établissement au bout de
quelques mois, et c’est finalement au service de la cour du roi que Pierre de Ronsard va se
placer.

-Il devient le page, jeune noble attaché au service du Dauphin François, le fils aîné du roi
de France, François Ier, vers 1536.
Le Dauphin François meurt prématurément. Ronsard écrira : « Je vis son corps ouvrir
osant mes yeux repaître Des poumons et du cœur et du sang de mon maître. »
-Suite à cette tragédie, Pierre de Ronsard devient le page de l’un des frères du défunt,
Charles II d’Orléans, vers 1537. Il est ensuite attaché au service de sa sœur, Madeleine de
France. Elle épouse le roi Jacques V d’Ecosse. Pierre de Ronsard l’accompagne donc dans
son nouveau royaume, attaché au service du roi en tant que page. Elle aussi décède
rapidement.

-Pierre de Ronsard fait de nombreux voyages, entre l’Ecosse, la France et les Flandres, aux
côtés de l’ambassadeur Claude d’Humières, seigneur de Lassigny.

-Pierre de Ronsard est de retour en France et de nouveau au service du duc d’Orléans, vers
1539. Il commence à s’intéresser à la poésie.

-Mis hors de page, Pierre de Ronsard accompagne en Allemagne le célèbre humaniste et


ambassadeur de France, Lazare de Baïf, vers 1540. Il l’introduit plus avant dans la
connaissance de l’Antiquité. Après cela, Ronsard se retire dans son château de la
Possonnière.

-Entre 1540 et 1543, Pierre de Ronsard tombe malade. A l’issue d’une longue convalescence,
il reste à demi-sourd. Contraint de se tourner vers une carrière ecclésiastique, qui concerne
l’Église, le clergé, il reçoit la tonsure, pratique religieuse, consistant à raser une partie des
cheveux d’un clerc, en mai 1543. Ses cures et prébendes, revenu fixe accordé à un
ecclésiastique, bien que modestes ont l’avantage de lui laisser le temps d’étudier. Ronsard
écrit ses premiers vers.

-Vers 1544, Ronsard et Jean-Antoine de Baïf, fils de Lazare, deviennent les élèves du célèbre
helléniste et écrivain Jean Dorat. Il leur transmet le goût de l’érudition. Pierre de Ronsard
étudie la littérature grecque, italienne, et les procédés littéraires.

-Peu après le décès de ses parents, Ronsard voit Cassandre Salviati pour la première fois
vers 1545. Elle fut dans sa jeunesse l’inspiratrice de poèmes de Pierre de Ronsard.

-François Ier meurt vers 1547, son fils Henri II lui succède. Ronsard se remet sérieusement
aux études. Il fréquente le Collège de Coqueret, dont Jean Dorat devient le principal vers
1547.
-C’est également vers 1547 qu’il rencontre Joachim du Bellay. Ce dernier le rejoint au
Collège de Coqueret. Pierre de Ronsard publie cette même année sa première œuvre, une ode
horacique, poème destiné à être chanté, dans les Œuvres poétiques de Jacques Peletier du
Mans.

-Sous l’égide de Jean Dorat, Ronsard forme la Brigade, un groupe de poètes appelé à lutter
contre le « monstre ignorance ». Ensuite, la Brigade devient la Pléiade, dont l’ambition est
de promouvoir une littérature inspirée des auteurs de l’Antiquité, et regroupe outre Pierre
de Ronsard, Joachim du Bellay, Jacques Pelletier du Mans, Rémy Belleau, Antoine de
Baïf, Pontus de Tyard, Etienne Jodelle, et Jean Dorat. La composition de ce groupe varie
au fil du temps.

-Joachim du Bellay écrit « Défense et illustration de la langue française », texte qui


affirme la qualité littéraire du français, vers 1549. Il se propose, avec les autres membres de
la Pléiade, d’enrichir la langue française, afin qu’elle n’ait plus rien à envier au grec ou au
latin.

-Entre 1550 et 1552, Ronsard fait paraître sa première les Quatre Premiers Livres des
Odes, début 1550. Les Odes de Pierre de Ronsard étonnent par leurs expressions et références
mythologiques érudites. Le poète Mellin de Saint-Gelais ridiculise Pierre de Ronsard auprès
du roi de France, vers 1551. Ronsard, humilié et aigri, répond par des textes vengeurs.

-Vers 1552, Cassandre Salviati, mariée à Jean de Peigné, seigneur du Pré, inspire à
Ronsard des sonnets passionnés, brûlants et douloureux. Les poèmes du jeune Ronsard vont
assez loin dans l’érotisme et le dionysiaque, caractérisé par l’inspiration, l’enthousiasme
exubérant, avec le Livret de Folastries, vers 1553. Pierre de Ronsard et Mellin de Saint-
Gelais se réconcilient.

-Ronsard s’éprend de Marie, une jeune fille originaire de Bourgueil, à qui il dédicace son
amour, vers 1554. Ses poèmes se font moins grandiloquents, abuse des grands mots et des
effets facile, et plus sincères.

-Entre 1555 et 1556, ses deux premiers livres des Hymnes et des Amours, dont Continuation
des Amours, en l’honneur de Marie, puis la Nouvelle Continuation des Amours, confirment
son génie et l’élèvent au rang de poète quasi officiel de la cour comme le poète de l’amour.
-Ronsard triomphe désormais en tant que « prince des poètes » et il reçoit d’Henri II une
pension et des bénéfices ecclésiastiques. Il devient par la suite, après le décès de Saint-Gelais,
conseiller et aumônier du roi, ainsi que poète de la cour. Henri II meurt accidentellement
lors d’un tournoi, en 1559. François II lui succède.

-En 1560, du Bellay meurt et Ronsard reste alors le seul grand poète de la Pléiade. La
même année, qui voit aussi l’avènement de Charles IX, fils d’Henri II et de Catherine de
Médicis, et les guerres de Religion, de la seconde moitié du XVIe siècle (1562-1598). Ronsard
publie la première édition de ses Œuvres (Amours, Odes, Poèmes, Hymnes).

-Entre l’été 1561 et l’été 1562, Ronsard vit une grande histoire d’amour avec Geneviève.
Ronsard reçoit un coup d’arquebuse, arme à feu, vers 1562. Dans son Discours des Misères
de ce Temps et les Remontrances au peuple de France, il critique la violence des huguenots,
protestants du royaume de France et de Navarre, et de leurs mercenaires pendant les
guerres de Religion.

-Au beau milieu d’une période troublée par les affrontements multiples, Ronsard s’engage
davantage pour la monarchie et la défense de la religion catholique, dans laquelle il a été
élevé et qu’il pratique. Il rédige des Hymnes (Hymne à Henri II, Hymne à la justice).

-En 1565, il reçoit le prieuré de Saint-Cosme, fondation du chapitre de Saint-Martin, situé


dans la commune de La Riche. Et récompensé une nouvelle fois par Charles IX, avec le
prieuré de Croixval, devenant la propriété de Pierre de Ronsard, vers 1566.

-La Franciade, inachevée, est publiée vers 1572. Selon ce poème épique, Francus, fils
d’Hector, fonde la nation française. L’épopée déçoit. Pierre de Ronsard est sans doute
soulagé de ne pas avoir à poursuivre cette œuvre réclamée par Charles IX. Celui-ci décède en
1574. Henri III lui succède.

-Cette même année, Henri III commande à Ronsard un magnifique poème en hommage à
son grand amour Marie de Clèves qui vient de décéder. Et en 1578, Ronsard achève les
Sonnets pour Hélène, « causerie mélancolique qui immortalise Hélène de Surgères », fille
d’honneur de Catherine de Médicis, lui inspire des vers passionnés.
-Ronsard souffre pendant les dernières années de sa vie. Il est accablé par la maladie et les
malheurs de la France. Il décède dans la nuit du 27 au 28 décembre 1585. Ses funérailles
solennelles sont célébrées à Paris deux mois plus tard.

L’œuvre de Ronsard :
Toute l’esthétique de Ronsard est condensée dans son entreprise de La Pléiade. Précurseur
d’une langue modernisée et vivifiée, il amorce une nette rupture d’avec les décennies
précédentes : l’étude des auteurs antiques est encouragée, mais il tente d’imposer une langue
française unifiée et portée au même rang de noblesse que le latin. En poésie, Ronsard impose
une nouvelle versification et magnifie l’alexandrin en faisant le grand vers français de la
Renaissance. Il en confirme la dignité dans son Abrégé de l’art poétique français, publié
vers 1565 :
‘ ‘ « Les alexandrins tiennent la place en notre langue, telle que les vers héroïques entre les
Grecs et les Latins( …). La composition des Alexandrins doibt estre grave, hautaine, (si faut
ainsi parler) altiloque (entendre ici : de style élevé, ndlr), d’autant qu’ils sont plus longs que
les autres, et sentirent la prose, si n’estoit composez de motz esleus, grave, et résonnants, et
d’une rime assez riche, afin que telle richesse empêche le stille de la prose, et qu’elle se garde
toujours dans les oreilles jusques à la fin de l’autre vers ».

Si les premiers poèmes de Ronsard (les Odes majoritairement, dans lesquelles on retrouve le
fameux « Mignonne allons voir si la rose »), sont grandement influencés par les leçons de
Pétrarque et témoignent d’une préciosité quelque peu conventionnelle, le poète se détache peu
à peu de ce carcan pour accoucher d’une langue poétique plus souple.

Il fut le premier à introduire le langage populaire dans le français littéraire. Jusqu’au


début du XVIIe siècle, ses pairs parlent de lui comme celui qui « a coupé le filet que les
Français avaient sous la langue ». Les thèmes abordés, outre ceux présents dans ses poèmes
engagés publiés lors des Guerres de Religion, sont bucoliques, champêtres et épicuriens. Le
maniérisme qui affleure dans une grande partie des poèmes de Ronsard lui vaut d’être
boudé pendant toute la période classique (il est notamment vivement critiqué par François
de Malherbe). Il faut attendre l’avènement des romantiques, parnassiens et symbolistes
pour que son nom soit véritablement réhabilité.
« Mignonne, allons voir si la rose » :
« Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait éclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
N’a point perdu cette vêprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au votre pareil.
Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautés laissé choir ! »

Conclusion :
Baptisé « prince des poètes et poètes des princes », Pierre de Ronsard a marqué de son
talent: la littérature française de la Renaissance.
Ronsard et du Bellay, inséparables depuis leur rencontre en 1547, fondent en 1549 un
groupe de gens de lettres qui prend le nom de Brigade rebaptisé la Pléiade en 1553.

Sources :
¨ Short édition
¨ Linternaute.fr
¨ Tes grands auteurs en petits morceaux
¨ Lalanguefrançaise.com
¨ Larousse

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