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CHANSON ET POÉSIE
DES ANNÉES 30 AUX ANNÉES 60
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I
DESANNEES50AUXANNEES60
TRENET, BRASSENS, FERRÉ...
ou LES «ENFANTS NATURELS»
DU SURRÉALISME
A.G. NIZET
3bis, Place de la Sorbonne
PARIS
1981
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AVANT-PROPOS
INTRODUCTION
(16) PÉREZ Michel, Charles Trenet, Paris, Seghers, 1964, coll. Poè-
tes d'aujourd'hui (poésie et chansons), p. 9.
(17) COCTEAU Jean, Le Foyer des artistes, Paris, Plon, 1947, p.
151. !|
(18) « L'œil existe à l'état sauvage », BRETON André, Le Surréa-
lisme et la peinture, Paris, Gallimard, 1928, p. 9.
(19) « Charles Trenet mort-né à 18 ans », Les Nouvelles littérai-
res, n° 1953, 4 fév. 1965.
(20) Cité dans l'album de présentation de Charles Trenet, Toutes
mes chansons, disques Columbia FPX 275 à 287.
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(21) 1893.
Dentu, Préface aux Chansons d'amour de Maurice Boukay, Paris,
(22) Lettre du 21 avril 1891, citée par LANDRE Jeanne, Aristide
Bruant, Paris, La Nouvelle Société d'Edition, 1930, p. 184.
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« Ça vous récure
L'fémur
Rend les mollaires
Calcaires
Et ça vous peint
Les reins
D'un beau jaun' serin » (161).
Comment les écrivains ne se seraient-ils pas réjouis d'en-
tendre l'expression d'une telle désintégration de l'intelli-
gence et du goût jointe à une sorte d'automatisme loufo-
que dans la création des jeux de mots ? Comment n'au-
raient-ils pas applaudi à une telle mise à mal de la logique
et de la réalité elle-même ? Car celle-ci aussi parfois est
ébranlée, par exemple lorsque, l'exagération comique à
son comble, l'auteur conte les mésaventures de cette bre-
tonne qui, venue de Landerneau à Paris, reçoit successi-
vement « un tramway » « dans l'estomac », « un' pierr'
de trois cents kilos » « sur le dos », et, sans faire de « chi-
chis », se contente de « change/r/ de trottoir » (162). Pour
un mégot (163) est du même ton : « Bébert le dur » y tue,
puis meurt sur l'échafaud, « pour un mégot ». La parodie
— on pense à Du gris (164) — a un côté macabre qui ne
devait déplaire ni à P. Mac Orlan ni à R. Desnos et ses
amis. Ailleurs, elle va jusqu'au non-sens. La « chanson
aveugle », On ne voit pas tout ça... quand on aime (165),
raillerie débridée d'un dicton célèbre et des chansons
d'amour, dépasse la simple imitation burlesque pour dé-
manteler une pseudo-psychologie, tandis que la loufoque-
rie extravagante de La plus bath des javas (166), allant
au-delà de la moquerie, laisse supposer une entreprise de
démolition de la chanson sentimentalo-réaliste, qui n'est
pas sans faire penser au projet surréaliste d'antilittérature :
« Il chipa... lui : Julot,
Une ram' de métro
cit.
(279) Ce petit chemin, par. de J. NOHAIN,mus. de MIREILLE, op.
(280) Les Pieds dans l'eau, par. de J. NOHAIN, mus. de MIREILLE,
op. cit.
(281) Le Petit pot au lait, par. de J. NOHAIN, mus. de MIREILLE,
Paris, Breton, 1935.
(282) LAGARDE Pierre, « La croisière immobile chez l'étonnant J.
Tranchant », Comoedia, n° 8433, 12 mars 1936.
(283) APOLLINAIRE Guillaume, étude parue en 1909 dans La Pha-
lange après la publication, en 1908, du neuvième livre des Ballades
françaises de Paul Fort. Ce texte est placé en « Avant-propos » de
Bol d'air, tome IX des Ballades françaises et Chroniques de France,
Paris, Flammarion, 1946, p. 9.
(284) BILLY André, Max Jacob, Paris, Seghers, 1946, coll. Poètes
d'aujourd'hui, p. 29.
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PREMIERE PARTIE
PREMICES
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CHAPITRE 1
LE FOU CHANTANT
UN APPRENTISSAGE EXEMPLAIRE
Le poète qu'attend la chanson, il est déjà là, à Paris,
depuis 1930, mais il se cherche encore. Toutefois, ses tâ-
tonnements mêmes sont révélateurs et d'une inclination
poétique et artistique naturelle, et de la part prise par les
poètes dans la formation de ce futur auteur-compositeur-
interprète.
Abandonnant, en effet, les Arts Décoratifs pour lesquels,
en principe, il a quitté Perpignan, Ch. Trenet, autant sinon
plus que de remplir son rôle d'assistant auprès du metteur
en scène Jacques de Baroncelli, se soucie de faire éditer
ses premières oeuvres : Les Rois Fainéants, une fantaisie
historique, et deux romans, Dodo Manières (1) et La Bonne
planète (2). Littéraires sont donc d'emblée ses préoccupa-
tions parisiennes. Comment s'en étonner quand on sait
qu'il eut en exemple, dès son enfance, cet autre perpigna-
nais que fut le poète-romancier Louis Codet et qu'Albert
Bausil, le Directeur du Coq Catalan, fut réellement son pre-
mier maître ? Dès 1929, ce dernier lui ouvrit les pages de
(3) Cité par ANDRY Marc, Charles Trenet, Paris, Calmann Lévy,
1953, coll. Masques et Visages, p. 33.
(4) Quels que soient, en effet, les liens qui peuvent exister entre
les chansons de Charles Trenet et la poésie de Louis Codet telle
qu'elle est présentée, en particulier, dans les vers mis en exergue aux
Chansons (Poèmes et Chansons, Paris, Gallimard, 1926, p. 117) :
« Ces chansons
/.../
Mon cœur toujours enfantin
Les compose
Mon cœur toujours incertain
Qui chante soir et matin »
ils nous paraissent relever davantage d'une communauté des sources
d'inspiration — montagnes pyrénéennes (« Les Belles eaux », Poèmes,
p. 55), « mer catalane » (c Le Port catalan », Poèmes, p. 81), « doux
soleil » (« Le Port espagnol », Poèmes, p. 83)... — communauté en
partie expliquée d'ailleurs par l'identité locale, que d'une parenté
proprement esthétique. La rencontre avec Max Jacob et J. Cocteau
est d'autre sorte : c'est alors véritablement de poétique qu'il s'agit.
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