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avec la publication de ses Contes Nouvelles en vers. La publication,
quelques années plus tard ; du premier recueil des Fables (livre I à VI)
en 1668, lui apporte à 47 ans le succès et la gloire. En 1669,
paraissent Les Amours de Psyché et de Cupidon, roman en prose et en
vers qui raconte la promenade de quatre amis dans le parc du
Château de Versailles en construction.
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II. L’OEUVRE
Les Fables ne constituent qu’une infime partie de la production
littéraire de La Fontaine. Quand en 1668 paraissait le premier recueil
des Fables, La Fontaine avait 47 ans et ses autres écrits l’ont déjà
rendu presque célèbre. C’est un auteur qui a touché à tous les genres
comme le roman, la poésie, le théâtre, des épitres, des discours, des
lettres…Mais la postérité a surtout retenu de La Fontaine les Contes
et les Fables. Ces derniers il faut le rappeler ont paru en trois fois : le
premier recueil en 1668, le second en 1678-1679 et enfin un dernier
en 11694.
A. COMPOSITION DES FABLES
Les Fables de La Fontaine sont composées de 236 fables réparties en
12 livres et contenues dans deux recueils. Chaque recueil comprend 6
livres. Cette répartition n’est pas basée sur un plan bien défini, mais
tout simplement selon le rythme de production de l’auteur.
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Transposer, c’est là une des nécessités de l’art.
Il n’est donc pas surprenant de constater l’attrait exercé par ce genre
qui a su bien marier l’utile à l’agréable qui répond si bien aux
motivations plus ou moins conscientes du lecteur. Avec la Fontaine,
la fable s’adresse désormais ç tout le monde et elle est devenue,
grâce à son génie, un genre littéraire majeur qui brasse des thèmes
très divers.
IV. LES THEMES
En fin observateur, les fables ont permis à la Fontaine de développer
de nombreux thèmes parmi lesquels on peut retenir :
Les animaux
C’est le thème fondateur des Fables. La fiction animale, qui repose
essentiellement sur la personnification, permet à la Fontaine de
parler indirectement des hommes et de brosser une satire des
conduites humaines. Les animaux empruntent aux hommes de
nombreux traits (apparences physiques, mœurs, caractère,
comportements, parole, situations) mais conservent la marque
fondamentale de leur origine. Cette association des deux registres
donne à la fable toute son originalité.
La morale
Les Fables de la Fontaine traitent de grandes questions morales
comme l’amour, l’amitié, l’ambition, la justice, la mort etc. prenant
appui sur la fiction animale (« je me sers d’animaux pour instruire les
hommes » dédicace au Dauphin), La Fontaine refuse le dogmatisme
et utilise le détour du conte pour délivrer son message. « Une morale
nue apporte de l’ennui ; /Le conte fait passer le précepte avec lui »
écrivit-il dans la préface du Livre VI. La morale est abordée dans les
fables sous une forme à la fois poético-narrative (mise en situation,
récit) et didactique (moralité). C’est donc dire le rôle éducatif des
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fables particulièrement celles du premier recueil composé pour les
enfants.
L’engagement politique
L’instinct de domination qui se manifeste à l’intérieur de toute société
constitue un grave obstacle au bonheur. Au fil des Fables, La
Fontaine tend à s’engager politiquement, à porter un jugement sur
l’organisation sociale et sur les supports du pouvoir. Il peut, sans
crainte de la censure, énoncer ses critiques et proposer des solutions,
en mettant en scène des animaux qui sont en fait, des décalques
fidèles des hommes.
Il souligne les ridicules dans les comportements, comme ceux de ces
grenouilles qui croient en la vertu d’un gouvernement fort (« les
grenouilles qui demandent un roi «). Il dénonce les injustices qui
pervertissent la société de son temps ; met en cause le rôle du juge et
les fondements de la propriété. Après avoir discrètement montré dans
« l’ode au roi pour M. Fouquet », l’ingratitude des grands envers
leurs serviteurs, il révèle les abus d’un pouvoir qui contraint ceux qui
le subissent à se renier pour sauver leur vie (« la Sauve Souris et les
deux belettes »). Dans une analyse déjà moderne, il s’élève contre la
domination des peuples forts sur les peuples faibles ; il dévoile
comme les puissants exercent leur autorité pour défendre leurs
intérêts individuels, au lieu d’assumer le salut collectif : la grue
désignée comme reine des grenouilles les mange au lieu de les
protéger (« les grenouilles qui demandent un roi ») ; le chat appelle à
juger un différend, croque les deux plaignants (« le chat, la belette et
le petit lapin «). Bien plus, La Fontaine constate la perverse
connivence des opprimés qui acceptent des exactions des
oppresseurs. Dans « les animaux malades de la peste », l’âme s’offre
lui-même comme victime expiratoire.
La recherche du bonheur
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Le thème du bonheur est au centre des fables de la Fontaine. Il
développe toute une réflexion sur la place de l’homme dans l’univers,
sur les moyens qu’il utilise pour vivre au mieux sa vie. « Le loup et le
chien » montre la difficulté de concilier confort et liberté. « La
Besace » révèle comment chacun essaie de trouver son équilibre en
se fixant sur les défauts des autres pour ne pas voir les siens. « La
mort et le bucheron » souligne l’attrait de la vie et la peur de la mort,
malgré l’accablement de la misère.
Le Lyrisme
Les Fables sont un recueil ou beaucoup de thèmes lyriques ont été
développés. Parmi eux le thème de la nature occupe une place
importante. Il est présent dans l’évocation de l’environnement ou
évoluent les personnages : campagne endormie par l’hivers dans « la
Mort et le bucheron », milieu aquatique dans les Grenouilles qui
demandent un roi » ; nature riante et odorante dans « le Chat, la
belette et le petit lapin ».
Le thème de la souffrance humaine apparait à plusieurs reprises. « La
mort et le bucheron » est un cri de révolte contre le malheur des
individus ou des peuples. Le thème de la mort pose, lui aussi, le
problème de la destinée de l’homme : elle se présente comme une fin
naturelle et inéluctable.
V. LE STYLE DES FABLES
Par l’art de l’expression, La Fontaine se hausse au niveau des plus
grands écrivains. Nul que lui, n’a réalisé plus parfaitement une
adaptation totale de la forme à l’idée. Son style évoque tous les
aspects de la réalité concrète traduit toutes les nuances de la pensée
et de la sensibilité.
Les récits de la Fontaine son brefs, mais par la propriété le relief, la
valeur expressive de son style, il arrive à créer une impression
d’abondance, à évoquer toutes sortes de scènes, à enrichir de mille
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nuances la peinture des sentiments. La densité de son expression fait
sa brièveté n’a rien de commun avec la sécheresse de ses modèles
antiques. D’ailleurs, on trouve chez lui tous les tons : narratifs,
tragiques, comique, épique, lyrique, satirique, burlesque… il passe
d’un ton à l’autre avec une souplesse qui nous charme.
Les Fables comme les contes de la Fontaine sont tous écrit en vers
variés. Il a su utiliser toutes les ressources du vers à son sujet, varie
régulièrement la longueur des vers à son sujet, varie régulièrement la
longueur des vers dans ses fables ; crée des enjambements et des
rejets, utilise des coupes secondaires, use de l’harmonie imitative
créant ainsi des effets de rythme et de rime. Sa versification est à elle
seule, une peinture. Le Style du fabuliste est très particulier et
totalement différent de celui de ses prédécesseurs. En vérité, on ne
peut étudier aucune fable de la Fontaine sans accorder la plus grande
attention à la mise en œuvre littéraire, car, chez la Fontaine, le
moraliste, le peintre de la société, le philosophe sont toujours
inséparables de l’artiste.
VI. LA PHILOSOPHIE DES FABLES
Malgré le constat de la misère humaine, il se dégage des Fables de la
Fontaine une philosophie sereine. L’univers n’est pas si mal construit.
Dieu sait ce qu’il fait : « Le Gland et la Citrouille » en apporte la
démonstration amusante, le comportement des bêtes douées d’esprit
le confirme. A l’homme lancé dans la quête du bonheur, la Fontaine
propos un art de vivre fait d’un mélange d’épicurisme et de stoïcisme,
de désir de profiter de la vie et de la volonté de maîtriser son destin. Il
convient de vivre libre (« le Loup et le Chien »), de jouir de l’existence
d’un bonheur simple et insouciant (« Le savetier et le financier ».)
Certes il faut tenir compte des autres, ne pas se replier sur soi-même
(« la Besace ») ; mais il faut aussi savoir refuser l’aliénation de
l’engagement, dominer tout ce qui perturbe l’équilibre, comme la
douleur et la mort. C’est ainsi que la vie se déroulera calme et
paisible. Et à son crépuscule, le sage pourra dire :
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« Quand le moment viendra d’aller trouver les morts,
J’aurai vécu sans soins mourrai remords. »
(« Le songe d’un habitant du Mongol »).
CONCLUSION
Les Fables sont l’œuvre de toute une vie. De la première édition qui
date de 1668, l’édition posthume de 1696 ; près de trente années se
sont écoulées, douze livres sont publiés, les fables s’ajoutent aux
fables et les thèmes les plus divers se succèdent. C’est à l’issue d’une
lente maturation que la Fontaine a laissé cet ensemble, fruit de ses
méditations et de ses observations.
Dans ses Fables, la Fontaine peint « la société du XVII siècle, la
société française, la société humaine. » Contemporain de Molière, de
la Rochefoucauld et de la Bruyère, il porte sur le monde le regard
critique des moralistes du XVII siècle. Toutefois, s’il dénonce les excès
et les erreurs de son époque ; notamment l’hypocrisie des courtisans,
les excès du pouvoir, il condamne de manière générale les vices
attachés à la nature humaine : l’avarice, l’envie, la lâcheté, etc. la
morale de ses Fables, qui subsiste souvent sous forme de proverbe,
est l’expression d’une sagesse populaire proposant un code de
conduite fondé sur le bon sens. Elle développe un art de vivre à
l’usage de l’honnête hommre.
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