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Classe de 1re
Repères annuels de
Démarches et contenus d’enseignement
programmation
Thème 3 : La Troisième République avant 1914 : un régime politique, un empire colonial
Ce chapitre vise à montrer la manière dont le régime républicain se
met en place et s’enracine ainsi que les oppositions qu’il rencontre.
On peut mettre en avant :
1870-1875 : l’instauration de la République et de la démocratie
parlementaire ;
L’affirmation des libertés fondamentales ;
Le projet d’unification de la nation autour des valeurs de 1789 et
La mise en œuvre du ses modalités de mise en œuvre (symboles, lois scolaires, …) ;
projet républicain Les oppositions qui s’expriment (courants révolutionnaires, refus
de la politique laïque par l’Église catholique, structuration de
l’antisémitisme autour de l’affaire Dreyfus, nationalisme, …) ;
Le refus du droit de vote des femmes.
Points de passage et d’ouverture :
- 1871 – Louise Michel pendant la Commune de Paris.
- 1885 – Les funérailles nationales de Victor Hugo.
- 1905 – La loi de séparation des Églises et de l’État : débats et mise
en œuvre.
Ce chapitre vise à montrer les spécificités de la société française qui
connaît une révolution industrielle importante tout en demeurant
majoritairement rurale.
On peut mettre en avant :
L’industrialisation et les progrès techniques ;
Permanences et La question ouvrière et le mouvement ouvrier ;
mutations de la société L’immigration et la place des étrangers ;
française jusqu’en 1914 L’importance du monde rural et ses difficultés ;
L’évolution de la place des femmes.
Points de passage et d’ouverture :
- 1891 – La fusillade de Fourmies du 1er mai.
- Les expositions universelles de 1889 et 1900.
- Le Creusot et la famille Schneider.
Métropole et colonies Ce chapitre vise à étudier la politique coloniale de la IIIe République,
les raisons sur lesquelles elle s’est fondée, les causes invoquées par les
républicains. Le contexte international de cette politique est également
étudié, ainsi que ses effets dans les territoires colonisés.
On peut mettre en avant :
L’expansion coloniale française : les acteurs, les motivations et les
territoires de la colonisation ;
Les débats suscités par cette politique ;
Les chocs entre puissances occasionnés par cette expansion ;
Le cas particulier de l’Algérie (conquise de 1830 à 1847)
organisée en départements français en 1848 ;
Le fonctionnement des sociétés coloniales (affrontements,
résistances, violences, négociations, contacts et échanges).
Points de passage et d’ouverture :
- 1887 – Le code de l’indigénat algérien est généralisé à toutes les
colonies françaises.
- 1898 – Fachoda, le choc des impérialismes.
- Saigon, ville coloniale.
INTRODUCTION
Accroche : Image projetée (p. 162-163 du manuel), faire détailler le tableau aux élèves,
identifier tous les symboles, les classes sociales présentes, l’atmosphère, et pourquoi pas le but de
ce tableau (propagande) même si l’auteur et la date sont inconnus.
C’est un défilé de bataillons scolaires. Le 14 juillet 1883, jour de la fête nationale, a lieu
l’inauguration du Monument à la République des frères Morice, sur l’actuelle place de la République à
Paris. Cette statue est le projet gagnant d’un concours organisé par le conseil municipal de Paris. Le
nouveau régime marque ainsi un peu plus la capitale de son empreinte.
Problématique : En quoi la IIIe République, malgré les oppositions, permet-elle l’apparition
d’une nation nouvelle, et l’émergence de nouvelles questions sociales et politiques ?
2. Doc 3 : Que célèbrent les dreyfusards en 1900 selon l’auteur de l’affiche ?
o En 1900, selon l’auteur de l’affiche, les dreyfusards fêtent la grâce accordée au
capitaine Dreyfus par le président de la République Émile Loubet, en septembre
1899. C’est la conséquence des éléments de preuve fournis par Émile Zola dans
son article « J’accuse… ! » du 13 janvier 1898, puis lors de son procès en
diffamation.
3. Doc 2 et 3 : Montrez que, malgré la diversité des publications, l’opinion majoritaire est
plutôt antidreyfusarde jusqu’en 1900.
o La très grande majorité des journaux et publications en 1900 sont antidreyfusards :
4,5 millions d’exemplaires quotidiens contre un total de 250 000 exemplaires de la
presse dreyfusarde tout confondu. Outre les journaux, d’autres médias sont
diffusés, comme des affiches où les dreyfusards sont caricaturés et tournés en
ridicule en étant assimilés à des animaux. On remarque qu’Alfred Dreyfus a un
corps de serpent, symbole de trahison et de sournoiserie, Zola un corps de porc,
pour dénoncer ses écrits considérés comme orduriers, Reinach un corps de singe
avec un visage où l’on remarque les stéréotypes des caricatures antisémites. Ces
images sont destinées à frapper les esprits et amuser l’opinion.
4. Docs 2 et 4 : Montrez comment l’affaire Dreyfus a favorisé la diffusion de l’antisémitisme
auprès des Français.
o Parce que la presse a été majoritairement antidreyfusarde, de nombreux articles ont
été écrits dénonçant la « trahison » d’Alfred Dreyfus, dont beaucoup avec des
arguments antisémites. Les idées antisémites ont donc eu une large diffusion
auprès de l’opinion publique à l’occasion de l’affaire Dreyfus. C’est ce dont
témoigne un instituteur du Doubs, qui raconte qu’en 1898 des étudiants de
Besançon ont commis des violences contre les Juifs à l’occasion du procès d’Émile
Zola, et que même de jeunes enfants dans la cour des écoles s’en prenaient aux
élèves juifs.
Antisémitisme : Hostilité et haine à l’égard des juifs.
/!\ L’injustice n’a jamais été totalement réparée : Dreyfus est réintégré dans l’armée, avec le
grade de chef d’escadron (commandant), alors qu’il pouvait légitimement prétendre au grade de
lieutenant-colonel, mais ses cinq années de déportation et d’incarcération ne sont pas prises en
compte pour la reconstitution de sa carrière. Il est désormais trop âgé pour espérer atteindre à terme le
grade d’officier général., il demande donc à contre-cœur sa mise en retraite en juin 1907.
Dreyfus n’a jamais demandé de dédommagement à l’État, ni de dommages-intérêts à qui que ce
soit. La seule chose qui lui importait, c’était la reconnaissance de son innocence.
2 – L’opposition cléricale qui mène à la loi de 1905
CM : Le cléricalisme est très fort chez les officiers de l’armée, l’affaire Dreyfus a permis de le
mettre en valeur. D’une manière générale, la France reste un pays très croyant. Alors que les Églises
protestantes sont plutôt républicaines, une partie du clergé et de l’électorat catholiques considèrent la
République comme un régime impie. Certaines processions de rue tournent parfois à la violence et
sont l’occasion de protester contre la politique anticléricale du gouvernement, menée par Émile
Combes : fermeture des écoles religieuses, laïcisation des tribunaux, fichage des officiers
catholiques…
Néanmoins, ils se rallient peu à peu au nouveau régime, sous l’impulsion du pape Léon XIII. La loi
de séparation des Églises et de l’État est votée le 9 décembre 1905, cette loi garantit la liberté de
conscience et la paix religieuse au sein du pays. L’Église catholique refuse cependant de former les
associations cultuelles exigées par la loi de 1905, et se dresse parfois contre les inventaires des
bâtiments religieux (suivant l’article 4 de la loi, les autorités font l’inventaires des biens des églises,
qui sont désormais des propriétés publiques. Le clergé et les fidèles s’y opposent parfois violemment :
le 6 mars 1906, un manifestant est tué à Boeschepe (Nord).)
Activité : Dossier documentaire sur la loi de 1905.
1. Docs 1 et 2 : Relevez les éléments qui prouvent qu’il s’agit bien de caricatures
anticléricales.
o Sur le doc 1, la séparation entre l’Église et la République est montrée
positivement : le personnage d’Émile Combes est éclairé et aidé par Voltaire,
philosophe des Lumières, représenté comme un dieu, au moment où il doit couper
les liens symboliques entre le Pape et Marianne. À l’inverse, les personnages
représentant l’Église sont montrés négativement : le pape est habillé de façon
excessivement luxueuse, et semble manquer de courage, car il tourne le dos à
Marianne, et ses yeux sont cachés par sa coiffe, qui semble trop lourde et grande
pour lui (elle l’aveugle). Le moine n’est même pas complètement montré, il
représente l’inverse d’une attitude raisonnable, couché, en train de cuver son vin
(vin de messe ?...), qu’il serre contre lui comme s’il le chérissait. Sur le doc 2, la
caricature représente la République, figurée par Marianne, qui coupe le lien qui
unissait le pape, ici une caricature de Pie X nu car ayant perdu ses biens, et l’État
représenté par un coffre-fort flanqué du monogramme RF. Cette séparation est
qualifiée de « martyre », indiquant ici que le plus douloureux pour l’Église serait la
perte des salaires et des subventions de l’État.
2. Docs 1, 3, 5 et 6 : Identifiez les idées et valeurs républicaines justifiant la séparation des
Églises et de l’État.
o La raison et la connaissance héritées des idées des Lumières, ainsi que la liberté
nationale représentée par Marianne (enchaînée avec la religion) sont présentées
comme opposées à l’idée d’un État lié au catholicisme dans la caricature (doc. 1).
L’esprit critique, la liberté d’agir et de penser et la recherche de la vérité sont mis
en valeur par Ferdinand Buisson (doc. 3) qui défend lui aussi la séparation. La
liberté de conscience et de culte sont défendues dès l’article 1 de la loi de 1905
(doc. 5). Enfin, d’après la légende du doc 6, la loi permet la liberté et
l’indépendance des organisations cultuelles par rapport à l’État.
3. Docs 3, 4 et 6 : Montrez que l’adoption et l’application de la loi n’ont pas été aisées.
o L’adoption et l’application de la loi n’ont pas été aisées. En effet, une partie non
négligeable des députés et des sénateurs s’oppose au projet de loi et présente des
arguments variés (doc. 4). D’ailleurs, la loi a été adoptée à 341 voix contre 233, et
320 amendements ont été nécessaires pour mener ce projet jusqu’à la rédaction
d’une loi, ce qui montre que les débats ont été nombreux et riches. Une fois la loi
adoptée, il est nécessaire de faire les inventaires des biens de l’Église, pour pouvoir
les transmettre aux nouvelles associations cultuelles. Dans certaines paroisses, les
populations s’opposent à cela, la situation dégénère parfois et devient violente
(doc. 6).
Bilan – Rédaction un texte : Vous êtes journaliste pour Le Petit Journal et on vous demande
d’écrire un article présentant la loi, ainsi que ses conditions d’adoption et d’application.
Différenciation : Article partiellement réalisé, qu’ils doivent compléter.
La loi de séparation des Églises et de l’État : un divorce difficile ?
Article de __________ ____________, le 18 mars 1906
Il y a un peu plus d’un an, le 9 décembre 1905, la loi de séparation des Églises et de l’État a été
adoptée en France. Encore aujourd’hui, son application est difficile dans certaines paroisses.
Le projet de loi était un projet du gouvernement français depuis des années, car la laïcité est une des
valeurs fondamentales pour les gouvernements républicains. C’est le président du conseil, Émile
Combes, qui a concrétisé cette rupture, soutenue par de nombreux députés anticléricaux, comme
Ferdinand Buisson, le célèbre député radical.
Les débats furent ________________________________________________________________
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Une fois adoptée, si de nombreux catholiques ont acceptés cet état de fait, ______________________
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Activité possible supplémentaire : Texte à compléter sur la transcription des débats (21 mars
– 3 juillet 1905).
1. majorité
2. vues
3. concessions
4. majorité
5. irrémédiable
6. échec
7. résistances
8. républicain
9. séparation