Le document «La contestation du projet minier de la Montagne d’or en Guyane » est
une tribune (article d’opinion) publiée dans le journal « Le Monde ». Écrite par Patrick LECANTE, Maire d’une commune de Guyane, elle donne un aperçu du projet minier et ses conséquences qui se voudraient dévastatrices pour environnement et qui n’apporteraient rien de pérenne à la population et encore moins à la jeunesse du département en terme d’emploi et de formation. Cette tribune arrive dans un contexte toujours contesté et remonte historiquement a plus de 20 ans. En effet, ce projet dit de la Montagne d’or est un projet d’exploitation de l’or de façon industrielle en Guyane. Le gisement d’or de Montagne d’Or (appellation historique) est à l’intérieur d’une concession située à 120 kilomètres au Sud-Est de Saint-Laurent-du Maroni, entre les massifs Lucifer et Dékou-Dékou qui constituent une réserve biologique intégrale. La Compagnie Minière Montagne d’Or porte ce projet. Pour extraire l’or, la compagnie minière emploiera la cyanuration. Méthode controversée puisque extrêmement polluante et dangereuse pour la santé humaines et animalière. Le développement de ce projet minier s'intègre dans le développement économique du département où le taux de chômage est important. La Compagnie minière estime les retombées économiques importantes sur le département à hauteur de plusieurs millions d'euros sous forme de biens et de services, pour les emplois directs et indirects. Et, lors du débat public en 2015, la compagnie minière estime également, les retombées fiscales pour la France de plusieurs millions d'euros en taxes et impôts. Ces données sont appuyées par différents rapports dont celui de Philippe CHALMIN, professeur d'économie à l'Université de Paris-Dauphine, et Yves JEGOUREL, professeur en finance internationale à l’Université de Bordeaux. Ils soulignent que le développement du projet minier est favorable sur le plan économique. Mais ils reconnaissent que le projet doit s’intégrer dans une stratégie de diversification et de pérennité sur l’économie en Guyane et que l'impact environnemental du projet est important par ses risques de pollution. L’auteur de la tribune reconnaît une opportunité économique indéniable, mais pour autant il oppose que la Guyane n’a pas les ressources technologiques nécessaires pour exploiter la mine et que celle-ci devra être confiée à un consortium étranger. Mais, la compagnie précise que si la rentabilité est plus faible, c'est en raison du coût de la main d'œuvre et des exigences du droit français, donc la rentabilité économique du projet défendue par la Compagnie Montagne d'Or reconnaît que celle-ci sera plutôt basse. Le directeur du développement de la compagnie Montagne d'Or estime que les avantages cumulés du crédit d’impôt et de la contribution au service public de l’électricité ne constitue qu'un montant de 129 millions d'euros. La compagnie nie la perception d'incitation à l'investissement au sujet du prix d’achat de l’électricité, du financement d’une partie de la ligne à haute tension qui alimenterait le site, et du financement d’une partie de la piste reliant Saint-Laurent-du-Maroni au site, précisant que la création de la piste et de la ligne électrique seront pris en charge par l'entreprise et donc à ce titre ne bénéficient pas de subventions publiques. Pour le WWF, 65 des 120 kilomètres de pistes seraient pourtant déjà financés par la collectivité. L’emploi et la formation L’auteur de la tribune oppose également à la compagnie minière que l’employabilité de 750 personnes en emploi direct ne prend pas en compte la formation nécessaire. En effet la capacité locale de répondre à l’emploi restera faible si la formation préalable n’est pas prévue pour ces nouveaux métiers que les habitants de la Guyane ne connaissent pas. De plus, il affirme que la fin de l’exploitation minière ressemblera à un désastre social et lâchera au bout de 12 ans des salariés formés à des métiers qui ne seront plus nécessaires. On peut donner une crédibilité à cette affirmation. En effet, d’autres opposants au projet soutiennent qu'une mine n'existe que durant une période donnée donc les emplois également. Ainsi l'écologiste du Surinam, Erlan Sleur, interrogé par le collectif « Or de question », ajoute que dans ce pays limitrophe, les personnes recrutées localement lors de l'implantation d’une autre mine d’or ont été licenciées deux ans après au profit de d’autres ouvriers considérés comme plus qualifiés…. Cependant, la Compagnie Minière Montagne d'Or a affirmé que le projet pourrait créer 750 emplois directs et 3 000 emplois indirects pour la Guyane. Selon elle, 57 métiers nouveaux pourront être créés dans les domaines de la production, du traitement, du suivi environnemental, des services administratifs et la gestion. La Compagnie Montagne d'Or affirme au contraire, que les emplois pourraient se pérenniser, notamment au travers d’autres projets (sur d’autres gisements miniers potentiels ou que les personnes formées pourront postuler en dehors du territoire sur d'autres projets) Elle défend la possibilité de convertir l’emploi des salariés à la fin de la mine, dans d'autres secteurs pour le BTP notamment. Avec cette expérience d’un pays limitrophe, la contestation de l’auteur est solide. De plus l’auteur interroge sur l’implantation de cette mine à plus de 120 km de la première ville. Quid des transports, quid des logement potentiels à construire à proximité ? Comment amener en pleine forêt amazonienne qui souffre déjà de la déforestation de masse dans les pays limitrophe (Brésil, Sirinam….) les énergies nécessaires à la vie quotidienne et professionnelle ? La construction d’une centrale qui serait alimentée par de l’énergie fossile que la Guyane ne possède pas, donc importée, serait une aberration totale. La Compagnie Montagne d'Or, ne conteste pas qu’il n’y a aucune population permanente autour du site minier, ni le long de la route d'accès Outre les campements d'orpailleurs. Ainsi, l’auteur de la tribune a raison de sous entendre que le déplacement des populations pour une durée de vie de 12 ans va à l’encontre d’un projet minier qui apporterait chômage et précarité surtout pour les jeunes. Concernant l’environnement, l’auteur affirme sans contradicteur que la catastrophe écologique est prévisible, qu’elle sera définitive, que rien est prévu pour éviter la catastrophe annoncée et surtout qu’elle ne peut être encouragée par l’organisateur de la COP 21 Pourtant, pour appuyer leur approche de préservation écologique, Columbus Gold (société minière canadienne) participe au groupe de travail mis en place par E. MACRON, alors ministre du gouvernement de F. HOLLANDE, pour définir la mine du XXIème siècle, qui a donné lieu à un rapport publié en 2017.La Compagnie Minière met en avant une volonté de mettre en place une mine conçue une approche socio-économique et environnementale responsable. Au niveau gouvernemental, en 2015, Emmanuel MACRON, ministre de l'économie, visite le site minier et soutient le développement d'une mine responsable. Il annonce à cette occasion que le gouvernement va tout faire pour qu'un projet de cette envergure puisse voir le jour. Sa collègue ministre de l'environnement, Ségolène ROYAL précise quelques jours plus tard que ces propos n'engagent que lui et qu'il faudra vérifier les promesses de la compagnie minière concernant les 3 000 emplois directs et indirects produits par l'exploitation. Sans doute envisageait-il à l’époque devenir Président…. Une fois devenu Président en 2017, E. MACRON est toujours pour le projet minier mais confirme ses propos de 2015 « de manière réfléchi et responsable ». Son Ministre de l’environnement, Nicolas HULOT prévoit une réforme du code minier pour l’automne 2017. Ouvertement opposé au projet, selon des sources du magazine économique Chalenges, il annonce que c'est le président qui va trancher, mais il précise, que pour lui les impacts environnementaux ne peuvent être contrebalancés par un bénéfice économique assez réduit. Ces affirmations donnent raison à l’auteur de la tribune. Puis au niveau local , en 2017, la ministre des outres mers soutient la position des élus locaux d'organiser un débat sur le sujet en Guyane. En septembre 2018, François de Rugy, remplace Nicolas Hulot comme ministre de l'environnement. Il souligne les tensions provoquées par le projet. En mai 2019, François de Rugy souligne l'incompatibilité du projet minier avec les exigences de protection environnementale. Il affirme par la suite que le projet ne se fera pas. Plus généralement, il s'agit d'intégrer les exigences environnementales dans tous les processus miniers à venir, dans le cadre de la réforme du code minier . L’auteur de la tribune parle de la jeunesse Guyanaise qui s'opposerait fortement au projet. En s’exprimant en son nom, respecte t-il réellement son opinion ? C’est surtout la jeunesse guyanaise qui subit plus le chômage et de formation. Ne réclame t’elle pas le droit de s’exprimer pour le projet ? De fait, il n’est pas faux que l’auteur affirme leur opposition et parle en leur nom. En effet, La «Jeunesse Autochtone de Guyane» (JAG) a montré à plusieurs reprises son opposition au projet ainsi que l'Organisation des Nations Autochtones de Guyane (FOAG), membres du collectif, ils refusent catégoriquement le projet qui entraînera une destruction massive de la biodiversité de la Guyane, en se basant sur les risques illustrés par des accidents qui se sont déroulés dans d'autres pays d'Amérique du Sud durant les années précédentes. De plus, elles critiquent les positions de Rodolphe Alexandre et le fait qu'il les considère comme manipulées par les écologistes. Parmi les opposants, Christophe Pierre, de la jeunesse autochtone de Guyane, considère que c'est vraiment un choix de société que les seuls les jeunes Guyanais devront faire. L’auteur de la tribune affirme que la Guyane peut et doit relever le défi de l’environnement responsable. D’autres ressources sont à exploiter : énergie propres, bio diversité... elles sont pourvoyeuses d’emplois à long terme et de formation pour les jeunes. Pour conclure, dire que le document est fiable est une réalité pour les opposants au projet. En effet , le projet Montagne d’or a été abandonné en 2019. L’auteur de la tribune a exposé que le désastre écologique était certain, que l’emploi ne serait pas pérenne, que les guyanais devaient décider pour leur territoire en se basant sur des études contradictoires et sérieuses. Cependant, l’auteur de la tribune ne donne pas de place aux personnes pour le projet. Seul un point de vue est exprimé, les arguments avancés servent uniquement son opinion et ne permet pas la contradiction. En ça, la fiabilité est remise en question car orientée vers pour être d’accord avec l’auteur. L’impact de cette tribune, dans le journal LE MONDE, semble avoir été déterminant pour l’abandon du projet. Mais elle ne répond pas au choix réel des guyanais. En démocratie, il existe des voies d’expression populaire tel que le référendum. Clairement posée, la question aurait-elle pu trancher sur la volonté du peuple de leur avenir ?
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