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Marivaux, Le jeu de l’amour et du hasard :

résumé, personnages et analyse

Résumé 1 : Marivaux, Le jeu de l’amour et du


hasard
Résumé de Le jeu de l’amour et du hasard de Marivaux
Le Jeu de l’amour et du hasard est une pièce de théâtre en prose et en 3 parties ou actes de
Marivaux qui a été publiée et mise en scène en Janvier 1730. La représentation a été faite par les
artistes transalpins à l’hôtel de Bourgogne. Il s’agit de la pièce de Marivaux la plus populaire et
également la plus représentée, aussi bien dans l’Hexagone qu’à l’étranger. Nous retrouvons dans
cette pièce un sujet traditionnel de la comédie : le mariage. Autour du mariage tournent la
découverte de l’autre et le sentiment amoureux. La découverte dans Le Jeu de l’Amour et du
hasard se fait à travers le déguisement. Les 3 actes montrent les étapes de cette découverte.

Acte 1

Orgon, un homme de haute condition, désire marier sa fille Silvia à Dorante, le fils d’un ami qui lui
est cher. Silvia discute avec sa femme de chambre, Lisette, des craintes qu’elle éprouve d’épouser
ce jeune homme qui est inconnu pour elle. Elle décide de se déguiser pour pouvoir étudier à sa guise
la particularité de celui qui pourrait devenir son mari. Son père lui donne l’autorisation de prendre
la place de Lisette. Silvia et Lisette échangent donc leurs vêtements et leurs identités lorsque M.
Orgon leur annonce l’arrivée imminente de Dorante.

M. Orgon se réjouit de la situation, car une lettre de son vieil ami vient de lui apprendre que Dorante
veut faire comme Silvia et changera de rôle avec son valet Arlequin. Il sera alors le valet
Bourguignon. M. Orgon met son fils Mario dans la confidence et lui demande de garder secret le
stratagème des quatre jeunes gens. Les deux hommes se promettent de s’amuser de la situation. M.
Orgon et son fils Mario seront ainsi les témoins privilégiés du Jeu de l’Amour et du hasard.

Déguisée en soubrette, Silvia tente de connaître son futur prétendant au travers des indiscrétions du
valet Bourguignon. Taquins, M. Orgon et Mario poussent les deux jeunes gens à se conformer aux
familiarités dévolues à leurs rôles de gens de maison : dès l’arrivée de Dorante sous son
accoutrement, Mario veut que Silvia et lui arrêtent de se vouvoyer, ce qui les gêne un peu au début.
Très vite, Silvia est troublée par Bourguignon à qui elle trouve beaucoup de distinction et une belle
prestance. De son côté, le jeune noble est impressionné par le charme, la noblesse de caractère et
l’esprit de celle qu’il croit être une domestique.

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Restés seuls, les deux jeunes gens se découvrent mutuellement des qualités qui ne cadrent pas avec
leur condition apparente. Ils sont tous les deux troublés d’éprouver un tendre attachement pour des
valets. L’embarras de la jeune fille est grandissant devant tant d’esprit chez un valet et un
comportement choquant chez le prétendu maître chaque fois qu’il paraît. Vient Arlequin sous l’habit
de Dorante. Il singe grossièrement son maître et se montre très satisfait de lui-même. Dorante lui
reproche ses familiarités excessives.

Acte 2

Lisette vient aviser M. Orgon que le pseudo Dorante, qui est en fait le valet Arlequin, n’est pas
insensible à ses avances. À sa grande surprise, M. Orgon l’autorise à se faire aimer d’Arlequin en lui
disant même qu’elle pourra l’épouser s’il se met à l’aimer vraiment. Il lui demande seulement
d’accuser Bourguignon de vouloir déprécier son maître devant Silvia. Ce jeu de rôle touche les
protagonistes dans leur amour propre.

Lisette, encouragée par les paroles de M. Orgon et libérée de ses scrupules, revient vers Arlequin.
Les deux domestiques se jurent un amour éternel, quelle que soit leur condition respective. Silvia se
sent atteinte dans sa fierté lorsqu’elle réalise que Lisette gagne les faveurs d’Arlequin qu’elle croit
être Dorante. On perçoit ici toute l’ambiguïté de la situation et la saveur du quiproquo.

Les entrevues entre ces maîtres et ces valets déguisés sont de vrais quiproquos. Arlequin et Lisette
profitent de leur nouveau statut pour séduire la personne qu’ils pensent être un maître ou une
maîtresse. Dorante et Silvia sont surpris d’être sensibles aux charmes de personne de rang social
inférieur.

Silvia prend Lisette à part et lui demande de cesser de répondre aux avances du pseudo Dorante
qu’elle trouve répulsif. Mais Lisette, forte des ordres de M. Orgon, n’écoute que ses sentiments. Elle
refuse de changer son attitude et demande à sa maîtresse si ses préventions contre son prétendant
ne viendraient pas des médisances de Bourguignon. Silvia est irritée et en sanglote, ne sait plus que
et quoi penser et ne se reconnaît plus elle-même. Quand Bourguignon arrive, elle veut s’en aller,
mais reste. Elle veut le réprimander, mais le console. Elle commence à réaliser sa troublante
inclinaison pour un homme censé être en dessous de sa condition.

Lorsque Dorante revient, Silvia essaie vainement de mettre des distances entre eux. Et devant la
sincère passion de Dorante qui lui promet un amour sans pareil, elle avoue qu’elle pourrait l’aimer
s’il n’était pas valet. M. Orgon et Mario, qui ont surpris une partie de cette scène, font fuir Dorante
par leurs taquineries. Sur un ton badin, ils poussent Silvia dans ses derniers retranchements et lui
demandent de poursuivre jusqu’au bout le jeu qu’elle a commencé.

Très troublée, Silvia tente de fuir Dorante. Ce dernier, ne veut plus continuer ce jeu béotien, fait
tomber le masque et lui avoue sa véritable identité. Il se rend compte que sa position sociale ne lui
laisserait pas épouser une domestique, mais il ne peut se défendre de l’aimer. Il est désespéré de la
situation. Silvia éprouve un vif soulagement en apprenant qu’elle s’est éprise du vrai Dorante. Mais
elle décide de ne pas se dévoiler et de se maintenir dans son rôle pour poursuivre le jeu à sa guise et

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tester l’amour de Dorante.

Acte 3

M. Orgon, Silvia et son frère Mario vont maintenant agir de concert. Silvia lance un ultime défi : à sa
demande, Mario prétend avoir de l’attirance pour elle dans le but de piquer la jalousie de Dorante.
Ce dernier s’emmêle avec la réponse de Silvia et la présence de ce rival. Elle ne repousse pas les
avances de Mario. Silvia triomphe.

Le chagrin au cœur, jaloux et désespéré, Dorante est sur le point de s’enfuir, mais il ne peut
abandonner. Silvia le pousse alors doucement à se déclarer : il la demande en mariage. C’est ce qui
motive Silvia à lui avouer enfin son amour et sa véritable identité. Arlequin et Lisette sont eux aussi
démasqués et se jurent, malgré leur désillusion, un amour éternel.

Le quiproquo est délié, les duos les deux couples peuvent se former. Tout le monde reprend sa
véritable identité et sa position sociale. Dorante et Silvia se marient, Arlequin et Lisette par la suite.
Tout se termine dans la joie par une dernière pitrerie d’Arlequin.

Présentation des personnages


– Le laquais : il apparaît au début de l’histoire.

– Silvia : c’est la fille de M. Orgon, future femme de Dorante et sœur de Mario. Aventureuse, elle
aime prendre des risques, notamment pour sa vie amoureuse.

– Lisette : femme de service de Silvia. C’est une jeune femme pleine de malice qui obéit sans limites
aux ordres de sa patronne.

– M. Orgon : père de Mario et Silvia. C’est un homme de condition qui « peut-être » appartient à la
bourgeoisie ou à la noblesse.

– Dorante : prétendant de Silvia qui a pris le personnage du valet Bourguignon. Il s’agit du fils de
l’ami de M. Orgon qui a une condition sociale identique.

– Arlequin : valet de Dorante, ce jeune est de nature timide. Il se plie aux ordres de son patron.

– Mario : frère de Silvia, fils de M. Orgon. Excentrique, il agit différemment de ce qui est habituel
dans la société.

Les rôles d’Arlequin, de Silvia et de Marion étaient au tout début des représentations tenues par des
comédiens italiens issus de la troupe Luigi Riccoboni. Guiseppe Baletti jouait le rôle de Mario,
Zanetta Rosa Benozzi – celui de Silvia (qui était âgée de 29 ans à l’époque). Thérèse Lalande jouait
Lisette dans ses rôles de soubrette et de première amoureuse. Antonio Fabio Sticotti, 19 ans, a
remplacé Jean-Antoine Romagnési (titulaire du rôle « premier amoureux ») lorsqu’il décède en mai

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1742. Le jeune Tomasso Vicentini dit Thomassin ne se séparait ni du masque, ni du costume ni
encore moins des caractéristiques d’Arlequin, alors que les autres acteurs, eux, ne se séparaient pas
de leurs costumes de ville. Le rôle d’Arlequin mettait en scène un jeune garçon naïf, gai et
insouciant, mais qui réussissait à chaque apparition à attendrir les spectateurs.

Analyse de l’œuvre
Cette histoire englobe les thèmes principaux suivants :

L’accusation du mariage de convenance

Le Jeu de l’Amour et du hasard est un manifeste ou une pièce à thèse qui dénigre les coutumes du
mariage arrangé infligé par les parents. M. Orgon, le père de Silvia, s’avère être un homme de bon
cœur, indulgent, compréhensif et malicieux. Il donne libre arbitre à sa fille et la laisse faire ses
preuves. Il autorise même le complice, Mario, qui est son fils, à ne pas se défiler, mais terminer
l’aventure. Silvia et son frère entretiennent une relation naturelle : celui-ci prend plaisir à la
taquiner, mais ne recule devant rien pour lui faire plaisir. Il veut tout lui divulguer lorsqu’il ressent
qu’il est allé trop loin et que cela va impacter sur le bonheur de sa sœur. Les deux jeunes gens
dévoilent une réelle complicité.

Le déguisement du caractère et des sentiments

La plupart des comédies de Marivaux emploient la thématique du travestissement : pour concrétiser


son projet, un personnage prend la place d’un autre ; un prince se transforme en simple garde de
son château dans La Double Inconstance ; une jeune fille prend l’apparence d’un chevalier (Le
Triomphe de l’amour, La Fausse Suivante). Dans cette histoire, non seulement Dorante et Silvia, les
deux personnages principaux, se déguisent en domestique, mais il y a en sus une inversion des rôles
entre serviteurs et maîtres. Par ailleurs, M. Orgon et son fils font semblant de ne rien savoir et
jouent la comédie à leur tour, voyant là « une aventure qui va les divertir en tout point » (acte I, III).

Le troc des costumes est indissociable avec celui des conditions. Dans Le Jeu de l’Amour et du
hasard, il transforme les duos maître/serviteur et maîtresse/servante en un assortiment
spectaculaire. Chacun pense que son interlocuteur est une personne d’une classe différente de la
sienne. Seule la foule sait à quel point les couples sont faits pour s’entendre. Des quatre
personnages, ce sont les valets qui s’évertuent à se situer plus haut dans leur conversion sociale. La
pièce renferme aussi des inflexions féministes : « la jeune femme issue d’un milieu aristocrate veut
tenter de se faire épouser sous une autre identité, la rébellion et l’appréhension de la femme
soumise à une société phallocrate ».

L’apologie de l’amour naturel et sincère

Le Jeu de l’Amour et du hasard affiche deux scénarios : celui qui relate l’histoire entre Lisette et
Arlequin, les serviteurs transformés en des personnes de condition qui se déguisent en leurs

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maîtres. Cette thématique de l’échange de rôles entre serviteur et maître existe depuis les pièces
antiques. Molière s’est déjà servi de cette ruse dans les Précieuses Ridicules. Au XVIIIème siècle,
dans plusieurs grandes œuvres, comme le récit de Gil Blas, Santillane, par exemple, utilise le ressort
comique des serviteurs. Ces derniers s’aperçoivent, après avoir échangé avec des fautes
d’orthographes et s’être promis fidélité (sous leurs apparats d’emprunts), que les deux personnages
sont des domestiques. Ils se mirent alors à éclater de rire. Ainsi, le valet se plaît dans le rôle du
maître et le force à obéir servilement en risquant de se démasquer. Par contre, le scénario qui fait
rencontrer deux jeunes bourgeois déguisés en serviteurs est rare avant le XVIIIème siècle. La
particularité du Jeu de l’Amour et du hasard se distingue des autres pièces contemporaines. Il met
en scène une situation farfelue : c’est la correspondance absolue entre les deux péripéties, celle des
valets et des maîtres et la simplicité extraordinaire entre Silvia et Dorante. Leur relation provoque
une reconnaissance instantanée, la sensation de vivre une aventure inouïe et le progrès que connaît
leur amour, toujours critiqué, mais devient de plus en plus fort.

Les diverses formes de comique

En fournissant des efforts pour imiter les belles manières du beau monde, on assiste à une parodie
conviviale et attrayante, pleine d’effets comiques. En courtisant Lisette, qu’il prend pour la fille de
M. Orgon, Arlequin copie le langage de l’aristocratie et des bourgeois tel que Mascarille de Molière
dans les Précieuses Ridicules. Il joue le bouffon pour atteindre certains clichés de l’Euphuisme. Il
donne alors du sens à l’expression « un amour naissant », une forme plus concrète qui finit par faire
de Lisette-Silvia « l’effigie » de cet amour qui est devenu « grand garçon ».

Le comique de mots n’est pas le seul qu’éveille ce type de retournement de la hiérarchie sociale.
Cette configuration nouvelle met en scène un comique de situation : devenu maître à son tour,
Arlequin ne se fait pas prier pour remettre à leur place Dorante ou Silvia qui interrompent son face-
à-face amoureux. Il traite sur un même pied d’égalité son beau-père qui, de son côté, s’amuse à
réprimander « Bourguignon » le serviteur, auquel il critique son manque de respect pour son patron.
M. Orgon et son fils apprécient la situation et s’en divertissent : l’un d’écouter les confidences de
Lisette, qui est sûre d’avoir charmé et captivé le fiancé de sa maîtresse, et l’autre d’être les témoins
de l’amour naissant de Silvia pour le valet. L’apparition de ces deux « spectateurs » sur scène
permet à l’auteur « Marivaux » de se servir de toutes les ressources comiques de cette situation de
conditions sociales à bon escient.

L’opposition des classes sociales

Dorante et Silvia apprennent à leurs dépens qu’en s’affranchissant des préjugés de leur classe
sociale, le mérite vaut la naissance. Il s’agit d’une vérité révolutionnaire qui gagne à être connue.
Toutefois, il faut rester dans les limites du « supportable » en ne faisant pas d’excès quant à l’ordre
social. Si les maîtres jugent que la fortune est parfois injuste, ils n’envisagent pas qu’elle pourrait se
métamorphoser. Les valets eux-mêmes sont en accord avec cela : « souvenez-vous qu’on n’est pas
les maîtres de son sort » disait Lisette à Arlequin qui la compare à une grande dame qu’elle ne l’est,
mais qui rétorque néanmoins « Hélas, quand vous ne seriez que Perrette ou Margot … vous auriez

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toujours été ma princesse ». En même temps que leurs patrons, les valets découvrent qu’en dehors
de l’artifice des conditions sociales, la vérité qui mérite d’être écoutée est celle qui vient du cœur.
Pour tout le monde, le déguisement aurait été un test ou une expérience qui aura appris aux maîtres
à surmonter leurs préjugés et aux serviteurs à ne pas se laisser bercer d’illusions. Au final, tout est
rentré dans l’ordre, les jeunes gens de « bonne famille » qui se sont reconnus en dépit des
travestissements, se marient, et les serviteurs désenivrés, mais ravis, convolent en justes noces à
leur tour.

Résumé 2 : Marivaux, Le jeu de l’amour et du


hasard
La pièce en trois actes Le Jeu de l’Amour et du Hasard a été composée au XVIIIe siècle par Pierre
Marivaux, un dramaturge et prosateur français. Le drame utilise le concept bien connu des histoires
de fausses identités et a été joué pour la première fois en 1730. Lorsque Silvia et Dorante, deux
jeunes Parisiens aux pères aisés, sont appariés pour le mariage, ils échangent les rôles avec leurs
servants pour apprendre à se connaître car ils ne se sont jamais rencontrés. Ensuite, les serviteurs
et les maîtres se débattent avec des sentiments amoureux qui semblent transcender les classes
sociales, laissant entrevoir la possibilité que l’intelligence individuelle puisse triompher de la classe
sociale.

Résumé scène par scène de la pièce Le Jeu de l’amour et du


hasard de Marivaux
Cette œuvre se constitue de 3 actes et de plus d’une trentaine de scènes.

Acte 1

Scène 1

La première scène de l’œuvre met en avant une discussion entre Silvia et Lisette. La première
femme reproche à la seconde d’avoir fait connaître à son père une excitation illusoire quant à son
futur mari qu’elle n’a jamais vu. Elle a peur d’être confrontée à un homme qui physiquement ne lui
convient pas. Mais pour la servante, le plus important pour qu’un homme soit un mari respectable
n’est pas son physique, mais plutôt son caractère.

Scène 2

Silvia est toute bouffie de pleurs en voyant l’arrivée de son futur mari se rapprocher. Son père,
inquiet, lui demande ce qui la tracasse et elle se confie à lui. Il la rassure en lui disant qu’elle n’est
en aucun cas forcée d’épouser cet homme. La rencontre est faite dans le but de s’assurer qu’ils
s’entendent bien et si c’est le cas, là le mariage aura lieu. Elle est rassurée mais propose que sa

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femme de chambre prenne sa place pendant la rencontre afin qu’elle puisse étudier le caractère de
l’homme. M. Orgon accepte cette proposition.

Scène 3

Silvia reçoit les félicitations de son frère Mario pour son mariage.

Scène 4

M. Orgon apprend que le prétendant de sa fille a également eu l’idée de changer sa place avec celle
de son valet. Cela fait écho au désir de Silvia de prendre la place de Lisette et vice versa. Il exprime
alors son hésitation à en parler à Silvia mais Mario, qui trouve le jeu amusant, lui demande de ne
rien faire.

Scène 5

Silvia demande à son frère Mario de juger son apparence de femme de chambre. Ce dernier lui
indique qu’elle est parfaite dans ce rôle et que son jeu pourrait même réussir à séduire le valet de
son prétendant.

Scène 6

Dorante, le prétendant de Silvia, se présente à la famille en tant que valet Bourguignon. Il rencontre
Silvia avec qui il discute, tous deux restant dans leur rôle d’emprunt. Ils ont cependant du mal à
cacher le fait qu’ils sont tous deux très instruits, situation qui ne manque pas d’amuser Mario.

Scène 7

Un rapprochement s’amorce entre Silvia et Dorante, toujours dans leurs rôles de femme de chambre
et de valet. Silvia est séduite par l’esprit de Dorante et ce dernier ne peut s’empêcher de
complimenter la beauté de la jeune femme.

Scène 8

Le valet de Dorante, Arlequin, fait son entrée dans cette scène dans le rôle de Dorante. Mais ses
manières ne sont pas à la hauteur de ce que l’on attend d’un homme de son rang, ce qui surprend
Silvia.

Scène 9

Dorante est en colère contre Arlequin. Ils avaient convenu qu’il ferait plus d’efforts. Mais sa
prestation a été une grande déception.

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Scène 10

M. Orgon entre dans la pièce où se trouvent Dorante et Arlequin. Arlequin, toujours dans la peau
d’un autre, continue à faire des erreurs, au grand dam de son maître.

Acte 2

Scène 1

Lisette se rend chez M. Orgon pour lui présenter la situation. Dorante (toujours sous les traits
d’Arlequin) semble être tombé amoureux d’elle. Elle craint qu’il ne se déclare assez vite. Mais M.
Orgon ne s’y oppose pas, sachant ce qui se trame en coulisses. Silvia, de son côté, partage avec son
père son impression de la situation. Elle insiste également sur le fait que Lisette semble beaucoup
apprécier le valet de Dorante.

Scène 2

Arlequin toujours dans la peau de Dorante retrouve sa bien-aimée Lisette, dans la peau de Silvia.

Scène 3

Arlequin avoue enfin son amour à Lisette, qui reste sceptique face à la situation. Les deux sont
finalement interrompus par l’entrée de Dorante.

Scène 4

A cause de sa nouvelle fausse position, Arlequin finit par être insolent envers son maître.

Scène 5

Arlequin se retrouve à nouveau seul avec Lisette. Il lui demande alors de lui déclarer son amour et
de lui promettre qu’elle l’aimera toujours.

Scène 6

Silvia souhaite parler à Lisette. Mais Arlequin, profitant de son nouveau statut, décline la demande.
La maîtresse insiste jusqu’à ce qu’elle obtienne son entrevue avec Lisette.

Scène 7

Silvia explique à Lisette qu’elle est loin d’être conquise par Dorante (qui est toujours incarné par
Arlequin). Elle demande alors à sa servante de le rejeter mais cette dernière refuse. Elle prend la
défense de l’homme et de son valet avec beaucoup d’ardeur.

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Scène 8

Silvia fait un monologue sur la façon dont sa servante la traite. Elle est finalement interrompue par
l’arrivée de Dorante.

Scène 9

Dorante exprime son amour profond pour Silvia, tous deux continuant à se prêter à ce jeu
d’imposture. Il la supplie d’accepter ses sentiments, mais Silvia continue de jouer l’indifférence alors
qu’elle est profondément touchée par les paroles et les actes de Dorante. Il se jette à ses genoux, et
à ce moment Mario et M. Orgon font leur entrée.

Scène 10

M. Orgon souligne l’alchimie qui existe entre Silvia et Dorante. Il demande ensuite à parler à sa fille
sans la présence du maître déguisé en valet.

Scène 11

Silvia en a assez de ce jeu. Elle veut pouvoir redevenir elle-même. Mais son père et son frère lui
demandent de continuer à jouer encore un peu. Mario s’interroge sur les sentiments de sa sœur
pour le valet. Et avec son père, il lui demande de donner une chance à Bourguignon.

Scène 12

Silvia et Dorante ont une conversation au cours de laquelle Dorante révèle enfin sa véritable
identité. Il donne également les raisons qui l’ont poussé à se faire passer pour le valet. Mais la jeune
fille décide de ne pas laisser tomber son masque.

Scène 13

Mario et Silvia discutent de la situation. La jeune fille explique qu’elle a appris qui est vraiment
Dorante. Mario fait semblant d’être surpris. Mais Silvia ne s’arrête pas là. Elle explique à son frère
qu’elle a d’autres idées pour tester son prétendant et que l’une d’elles est que Mario fasse semblant
d’être amoureux d’elle.

Acte 3

Scène 1

Arlequin et Dorante discutent du désir du domestique de demander la main de Lisette, qu’ils


prennent toujours pour Silvia. Dorante accepte mais à une condition, que son valet laisse tomber le
masque.

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Scène 2

Mario fait croire à Dorante qu’il est amoureux de Lisette (qui est en réalité Silvia), comme convenu
avec sa sœur. Mais Dorante n’est pas impressionné, lui disant que Lisette ne semble pas être
sensible à ses charmes.

Scène 3

Silvia interrompt la conversation de Dorante et Mario. Le jeune frère refuse que Dorante révèle ses
sentiments pour la servante.

Scène 4

Silvia rêve de l’amour tel qu’on l’imagine dans les plus beaux romans. Elle veut mettre Dorante à
l’épreuve : choisir entre son amour pour elle et sa fortune. Elle espère que son affection pour elle
réussira à être plus forte que son attachement à son statut et à son prestige.

Scène 5

Lisette vient voir les autres membres de la famille afin de demander leur accord pour son mariage
avec Arlequin, qu’elle prend toujours pour Dorante. Mais la famille lui impose une restriction : elle
ne doit pas encore révéler son secret.

Scène 6

Arlequin et Lisette se disent enfin la vérité sur leurs origines. Le premier avoue qu’il n’est qu’un
valet, tandis que la seconde parle de sa position de servante. Tous deux en rient et décident de ne
pas encore mettre Dorante dans la confidence.

Scène 7

Arlequin annonce à Dorante qu’il va bientôt épouser Lisette.

Scène 8

Dorante annonce à Silvia qu’il veut partir car il considère que ses sentiments ne sont pas partagés.
Mais au moment où elle commence à perdre complètement espoir, il revient et lui avoue une fois de
plus tout l’amour qu’il a pour elle. Il est prêt à perdre tout ce qu’il a pour être à ses côtés.

Scène 9

C’est la scène de la grande découverte. Dorante apprend qui est vraiment Silvia et il épouse sa
promise, tout comme Arlequin et Lisette.

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Présentation des personnages
Les personnages sont :

Silvia

Silvia, une jeune femme issue d’une famille respectable, polie et dotée de nombreux principes,
aspire à une véritable relation plutôt qu’à une simple union arrangée avec un homme riche. Elle est
extrêmement prudente et sûre d’elle, c’est pourquoi elle refuse d’être vendue. Avec la bénédiction
de son père, elle met au point un stratagème pour changer d’identité avec sa servante Lisette afin
d’espionner plus attentivement son prétendant. Elle est mal à l’aise au cours de la pièce car elle
commence à éprouver des sentiments pour Dorante, qu’elle considère au départ comme un simple
valet. De plus, elle semble être constamment déchirée entre son amour et son esprit alors qu’elle
tente de donner un sens à sa perplexité.

Dorante

Malgré ses premiers doutes, Dorante, le prétendant de Silvia, est un jeune homme très galant et
passionné qui décide d’employer la même tactique rusée que Silvia et de changer d’identité avec son
valet, Arlequin, afin d’espionner sa future épouse. Même s’il croit que Silvia est une simple servante,
Dorante est tout à fait honnête avec lui-même et n’hésite pas à la poursuivre lorsqu’il commence à
éprouver de l’affection pour elle. Malgré l’incroyable situation difficile dans laquelle il se trouve, il
semble moins hésiter que Silvia à embrasser ses sentiments, même s’il lutte également contre la
raison. La plupart du temps, il écoute son cœur et est plus déterminé à conquérir la personne qu’il
aime.

M. Orgon

Le père de Silvia, M. Orgon, est un homme d’un certain standing social. Bien qu’il soit censé être le
chef de famille, il ne semble pas l’être lorsqu’il s’agit de sa fille. Il veut que Silvia épouse Dorante, le
fils de son ami, mais il ne veut pas imposer ce mariage à Silvia, car il se soucie sincèrement de son
bonheur et souhaite qu’elle épouse quelqu’un qu’elle aime. Conscient de la situation, M. Orgon joue
le rôle d’un maître du jeu en encourageant Silvia et Dorante à se rapprocher l’un de l’autre et en
donnant des conseils à Lisette lorsqu’elle commence à faire la cour à Arlequin. Il semble veiller sur
une situation qui l’intéresse et se montre incroyablement attentif, compréhensif et intelligent.

Mario

Mario, le frère de Silvia, est un participant à ce jeu de hasard et d’amour ainsi que l’allié de son père
et est au courant de ce qui se passe. Afin d’attirer l’attention de Dorante et de tester jusqu’où il est
prêt à aller pour celle qu’il aime, il va même jusqu’à faire semblant d’être amoureux de Silvia. Cela
montre à quel point il est ravi par le scénario. C’est un personnage rusé qui alterne entre le jeu et la
simple observation de ce qui se passe.

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Lisette

Lisette, la servante de Silvia, est une personne fiable et honorable qui est proche de Silvia
puisqu’elle est à la fois sa servante et sa confidente. C’est une femme raisonnable et digne de
confiance qui semble se soucier sincèrement du bien-être de Silvia.

Arlequin

Arlequin est ici le serviteur de Dorante et est représenté comme l’archétype d’Arlequin de la
Commedia dell’arte. Il semble prendre un grand plaisir à adopter le personnage de Dorante, peut-
être même à en abuser. Le voir agir comme s’il avait un rang supérieur est hilarant car il conserve
son impolitesse et son impatience tout en refusant de changer son discours ou ses manières. C’est
un acrobate qui aime manger, boire et rire et qui parle de manière très informelle.

Analyse de l’œuvre
On ne peut nier à quel point cette pièce est mignonne. Le sujet est le jeune amour, et la chute des
protagonistes est leur argent, qu’ils se cachent l’un à l’autre. Le drame a une façon de consoler les
individus qui considèrent encore le mariage comme une perspective effrayante. Le drame présente
une vision de l’amour qui dit : “Non, à l’intérieur, l’engagement marital est ce dont vous avez le plus
besoin ; vous n’allez pas apprécier l’acte de tomber amoureux, mais vous pourriez apprécier les
résultats.”

Regardez l’amour passionné que le jeune couple découvre. Ils ne savent pas de qui ils tombent
amoureux puisqu’ils ont menti sur leur identité, même s’ils savaient au fond d’eux-mêmes que c’était
la bonne personne depuis le début. Il s’agit d’une métaphore de la façon dont une nouvelle relation
se développe. Elle provoque d’abord des sentiments de honte et de remords. Mais l’hésitation finit
par se transformer en un plaisir immense, si l’on parvient à céder et à être authentique sur qui l’on
est vraiment.

Le roman explore en fin de compte la réticence des nouveaux couples et le malaise que chacun
éprouve face au mariage, à la fois parce qu’il est extrêmement difficile et déroutant, comme ce fut le
cas pour Dorante et Silvia, et parce qu’il nécessite ouverture et vulnérabilité. Néanmoins, comme
Monsieur Orgon l’a vu tout de suite, l’amour a une façon de guider tout le monde pour qu’il
comprenne comment réussir car, finalement, tomber amoureux est tout simplement trop irrésistible.

Arlequin compare ses sentiments à ceux d’un enfant qui est né la première fois qu’il a rencontré
Lisette lorsqu’il parle avec Lisette de l’amour qu’il a grandi pour elle. Le parallèle sert à transmettre
le sentiment que l’amour est quelque chose d’intact et qu’il ne peut être tenu responsable des
méfaits qui se produisent dans le monde, ainsi qu’à faire allusion à la vitesse à laquelle l’amour peut
s’épanouir.

Une autre analogie utilisée pour décrire l’amour le compare à un feu qui a le pouvoir de blesser une

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personne. L’œuvre évoque le sentiment d’une angoisse détruite et est un peu plus agressive. Cette
image illustre le fait que l’amour peut parfois échapper à tout contrôle et qu’il peut se propager
rapidement à notre insu, jusqu’à ce qu’il soit trop tard.

Alors que leurs domestiques, Arlequin et Lisette, conversent dans un français imparfait et ne
comprennent pas toujours le bon usage des mots qu’ils entendent et prononcent, Dorante et Silvia se
distinguent tous deux par une utilisation exceptionnellement raffinée du langage. Dorante et Silvia
trouvent étrange que leur homologue puisse parler de manière aussi intelligente, et tout au long de
la pièce, l’usage approprié de la langue est employé comme une métaphore pour faire allusion à
l’éducation et à la richesse.

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